person:mary beth meehan

  • Visages de la Silicon Valley, Fred Turner et Mary Beth Meehan -
    http://danactu-resistance.over-blog.com/2019/04/visages-de-la-silicon-valley-fred-turner-et-mary-beth-

    A l’automne dernier les éditions C&F, basées à Caen, ont publié un ouvrage d’une grande originalité, intitulé Visages de la Silicon Valley, un essai signé Fred Turner avec des photographies et récits de Mary Beth Meehan.

    Cela débute par Cristobal,vétéran de l’armée américaine durant sept ans, dont trois dans l’Irak en guerre, aujourd’hui agent de sécurité chez Facebook, il gagne une vingtaine de dollars de l’heure, et vu le prix de l’immobilier dans la Silicon Valley, il vit dans un abri au fond d’une cour à Mountain View ! Il constate que les immenses richesses des grandes entreprises ne ruissellent pas vraiment.

    Victor, 80 ans, qui survit dans une petite caravane, au milieu d’autres, non loin du magnifique campus de Google. Ni électricité, ni eau. Et aussi Mary, venue d’un village en Ouganda où elle enseignait l’anglais dans toute l’Afrique, venue rejoindre sa fille, et qui voudrait bien repartir : « C’est la solitude ici, tellement de solitude. »

    Ainsi se succèdent les portraits, magnifiques photographies et textes édifiants, matérialisme partout, spiritualité nulle part, argent coulant à flots mais pas pour tous. Précarité, pauvreté, invisibilité, et parfois peur, l’envers terrible de ce que l’on appelait jadis, le rêve américain !

    #Visages_Silicon_Valley #Mary_Beth_Meehan #C&F_éditions #Silicon_Valley

  • BALLAST | Visages de la Silicon Valley
    https://www.revue-ballast.fr/cartouches-40

    En quelques décennies, la Silicon Valley est devenue la terre promise du capitalisme technologique. Sur les trois dernières années, 19 000 brevets y ont été déposés, 47 000 nouveaux emplois créés et cinq millions et demi de mètres carrés de locaux commerciaux construits. Dans un essai introductif, Fred Turner la compare au Plymouth du XVIIe siècle, où les Pères pèlerins s’installèrent pour former une « communauté de saints », résolument tournés vers un « paradis à venir ». Mais sous le vernis de ce temple de l’innovation, créé pour des « entrepreneurs mâles et blancs », nul besoin de gratter longtemps pour découvrir une réalité peu reluisante. À travers une série de portraits d’habitants de la vallée, Mary Beth Meehan fait ressortir l’anxiété, l’insécurité et la solitude, omniprésentes, que ce soit pour ce vétéran agent de sécurité chez Facebook, obligé d’habiter un abri au fond d’un jardin, ce couple vivant dans un air pollué au TCE, solvant cancérogène utilisé en masse avant que la production de composants électroniques ne soit délocalisée en Asie, cet ouvrier qui a eu la mauvaise idée de parler de syndicalisme dans une usine Tesla, ou encore ces innombrables migrants qui viennent chercher un travail dans la restauration, le ménage, etc. Le modèle de société développé sur ce minuscule territoire a tout d’une dystopie obéissant aux préceptes du darwinisme social : les places de winner se font de plus en plus rares ; même la classe moyenne, incapable de suivre la flambée des prix de l’immobilier, est progressivement éjectée ; de nombreuses familles vivent sur des terres toxiques, provoquant fausses couches et maladies congénitales ; et un enfant sur dix vit dans la pauvreté, alors que le revenu moyen par habitant est deux fois supérieur à la moyenne nationale. Comme le dit si bien Branton, passé par une usine Tesla : « Avec les conneries d’Elon [Musk], nous allons tous y perdre. » [M.H.]

    #Visages_Silicon_Valley #Mary_Beth_Meehan #C&F_éditions #Fred_Turner

  • Lu sur le Net : Visages de la Silicon Valley
    https://epi.asso.fr/revue/lu/l1812b.htm

    Visages de la Silicon Valley

    Fred Turner et Mary Beth Meehan, cf édition, novembre 2018, 33 euros.

    https://cfeditions.com

    « Si nous aspirons à l’excellence technologique, pourquoi n’avons-nous pas la même exigence en étant bons les uns envers les autres ? »

    Un rapport paru récemment aux États-Unis le souligne : la Silicon Valley, au delà de l’image mythique des « hommes dans un garage qui changent le monde » est avant tout un haut lieu de l’inégalité sociale, de l’exclusion et de la pollution. 90 % des employés de Californie gagnant aujourd’hui moins qu’en 1997 ! Ce qui renforce la vie sans logis et les autres formes de ségrégation que les photographies de Mary Beth Meehan donnent à voir concrètement.

    Fred Turner et Mary Beth Meehan ont choisi d’explorer la Silicon Valley par l’image. Une enquête de sociologie photographique sur les habitants réels de ce haut lieu technologique, accompagnée de récits de vie poignants.

    L’essai de Fred Turner, qui étudie l’évolution de la Silicon Valley depuis des années, pointe la responsabilité des entreprises de technologie et demande qu’un véritable grand dessein soit convoqué, capable d’améliorer vraiment la vie de tous.

    On peut lire un extrait spécimen de ce livre :
    https://cfeditions.com/visages/ressources/visages_specimen.pdf

    _________________
    Association EPI
    Décembre 2018

    #Visage_Silicon_Valley #Mary_Beth_Meehan #Fred_Turner #C&F_éditions

  • Visages de la Silicon Valley
    Mary Beth Meehan (photographies et récits)
    et Fred Turner (essai)
    C&F éditions, octobre 2018.
    https://cfeditions.com/visages

    Cet ouvrage pourrait être qualifié de "sociologie par l’image" : en présentant des portraits et des récits de vie, en les insérant dans des photos de l’environnement (dégradé) de la Valley, il s’agit de comprendre le type d’inquiétude qui traverse tous les habitants de cette région.

    Alors que pour le monde entier, la Silicon Valley est associée à la richesse, à la liberté et à l’innovation, pour celles et ceux qui y vivent, c’est plutôt un monde stressant. En s’intéressant aux personnes qui font vivre la région, mais n’en tirent pas les bénéfices des milliardaires des licornes, on mesure les inégalités, mais aussi la dégradation de l’environnement, parmi les plus pollués des États-Unis.

    Mais c’est en photographiant les personnes qui s’en sortent bien que Mary Beth Meehan sait encore mieux montrer le caractère anxiogène et l’insécurité qui façonnent ce coin de terre.

    En reprenant la parabole des premiers "pilgrims" voulant construire en Amérique une "cité idéale", Fred Turner donne des clés prises dans l’histoire et la culture des États-Unis pour appréhender le "mythe" de la Silicon Valley.

    Mais au delà de la sociologie, c’est aussi à des rencontres très fortes que les photographies nous conduisent. Tous ces gens qui témoignent les yeux dans l’appareil photo d’un rêve devenu dystopie.

    A mettre dans toutes les mains.

    Bonne lecture,

    Quelques articles sur ce livre :

    Les ombres de la Silicon Valley | Portfolios | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/les-ombres-de-la-silicon-valley

    Les invisibles de la Silicon Valley
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/06/les-invisibles-de-la-silicon-valley_5393357_3232.html

    « La Silicon Valley nous montre à quoi ressemble le capitalisme déchaîné »
    https://usbeketrica.com/article/silicon-valley-capitalisme-dechaine

    Des histoires ou des expériences cachées et l’histoire publique d’un lieu | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/12/12/des-histoires-ou-des-experiences-cachees-et-lhistoire-p

    Silicon Valley : une artiste photographie ses communautés oubliées
    https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/oublies-silicon-valley

    Visages de la Silicon Valley | Cultures de l’Information
    https://cultinfo.hypotheses.org/407

    #Fred_Turner #Mary_Beth_Meehan #Visages_Silicon_Valey #Silicon_Valley #Photographie #C&F_éditions

  • Google’s caste system is bad for workers—and bad for Google, too — Quartz
    https://qz.com/1494111/googles-caste-system-is-bad-for-workers-and-bad-for-google-too

    Google is a truly unusual place to work.

    The campus in Mountain View is dotted with giant statues of sweets representing the company’s Android versions—Eclair, Donut, Gingerbread, Honeycomb, Ice Cream Sandwich, Marshmallow. Multicolored bikes, unlocked, line the racks outside the buildings, many of which have laundromats, gyms, photo booths, and other funny statues, plus offices with kitchens containing a dizzying array of snacks. There is free lunch (and breakfast, and minimal dinners, too).

    On the surface, it all seems delightful. Certainly, I was excited when I got there on a contract as a document review attorney in 2013. But deeper engagement with the company revealed a surprising and widespread disgruntlement. At first I didn’t understand why everyone was so defensive, glum, and sullen at this otherworldly workplace. But I soon learned the reason came down to deep inequality.

    Nearly half of Google workers worldwide are contractors, temps, and vendors (TVCs) and just slightly more than half are full-time employees (FTEs). An internal source, speaking anonymously to The Guardian, just revealed that of about 170,000 people who work at Google, 49.95%, are TVCs and 50.05% are FTEs. As The Guardian reported on Dec. 12, a nascent labor movement within the company led to the leak of a rather awkward document, entitled “The ABCs of TVCs,” which reveals just how seriously Google takes the employment distinctions.

    The document explains, “Working with TVCs and Googlers is different. Our policies exist because TVC working arrangements can carry significant risks.” Ostensibly, TVCs are excluded from a lot of things because letting them in on the company’s inner doings threatens security. “The risks Google appears to be most concerned about include standard insider threats, like leaks of proprietary information,” The Guardian writes based on its review of the leaked document.

    There was a two-year cap on contract extensions and a weird caste system that excluded us from meetings, certain cafeterias, the Google campus store, and much more. Most notably, contractors wore red badges that had to be visible at all times and signaled to everyone our lowly position in the system.

    But it was also oddly depressing. We were at the world’s most enviable workplace, allegedly, but were repeatedly reminded that we would not be hired full-time and were not part of the club. Technically, we were employees of a legal staffing agency whose staff we’d never met. We didn’t get sick leave or vacation and earned considerably less than colleagues with the same qualifications who were doing the same work.

    The interesting thing about this tiered system is that it also impacted full-time employees negatively. The many distinctions made it awkward for the thoughtful ones to enjoy their perks without guilt, and turned the jerks into petty tyrants. It wasn’t an inspiring environment, despite the free food and quirky furniture—standing desks and wall plants and cozy chairs suspended in the air. And ultimately, this affected the work we all did. Even full-timers complained incessantly about the tyranny of this seemingly friendly tech giant.

    Another bitter irony, then, is that regulations created to protect workers ultimately incentivize employers to not hire people, and to treat contractors unequally to ensure minimal confusion. And as explained in an anonymous letter from TVCs to CEO Sundar Pichai on Dec. 5, titled “Invisible no longer: Google’s shadow workforce speaks up,” the temporary workers tend to be from groups that have been historically excluded from opportunity in society at large and in the market. They explain:

    The exclusion of TVCs from important communications and fair treatment is part of a system of institutional racism, sexism, and discrimination. TVCs are disproportionately people from marginalized groups who are treated as less deserving of compensation, opportunities, workplace protections, and respect.

    Someday, perhaps Google will also end up paying out to those who work for less just to be at “the best” workplace in the world. For now, however, it seems that until labor laws change to reflect the current employment reality and incentivize full-time hiring, inequality will persist—even as the company appears sweet on the outside.

    #Google #Droit_travail #Inégalités #Emploi #Economie_numérique

  • Les ombres de la Silicon Valley | Portfolios | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/les-ombres-de-la-silicon-valley

    Photographe indépendante, Mary Beth Meehan saisit les habitants des États-Unis dans des portraits qui s’affichent en grande dimension. Professeur de communication à Stanford (Californie), ancien journaliste, Fred Turner se passionne pour les racines et ramifications idéologiques et culturelles de la Silicon Valley et pour ses inventeurs – souvent « des entrepreneurs mâles et blancs », écrit-il ici – qu’il a fait connaître dans une « histoire inédite de la culture numérique », publiée en français (en 2013) sous le titre Aux sources de l’utopie numérique. Les deux se sont associés pour composer une autre représentation de la région, quelques dizaines de kilomètres qui s’étirent au sud de San Francisco. Car il n’y aurait pas de Tesla « sans le travail des corps transpirants de milliers de riveteurs, emballeurs et chauffeurs », écrit Turner, pas de Google « sans des légions de codeurs, de cuisiniers, de concierges et d’employés de maison ». Avec 47 milliardaires recensés en 2018, la Silicon Valley « est l’une des régions les plus riches des États-Unis ». Mais malgré un salaire moyen deux fois plus élevé qu’ailleurs dans le pays, c’est aussi « l’une de celles où les inégalités sont les plus marquées ». Voyage aux portes du mythe.

    #Visages_silicon_valley #Mary_Beth_Meehan #C&F_éditions

  • Des histoires ou des expériences cachées et l’histoire publique d’un lieu | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/12/12/des-histoires-ou-des-experiences-cachees-et-lhistoire-p

    par Didier Epsztajn

    Un livre à plusieurs voix. Fred Turner introduit par un court essai « Le mythe de la Silicon Valley », Mary Beth Meehan propose des photographies accompagnées ou non de récits. Loin des clichés et des images mythiques, un espace géographique et social incarné par des visages et des mots.

    Un lieu représentatif de « la mythologie américaine ». En fait de la mythologie étasunienne, les habitant·es des Usa semblent ne compter les autres américain·es que comme quantité négligeable. Fred Turner relie le mythe à d’autres mythes dans l’histoire de ce pays, « La Silicon Valley est « la cité sur la colline » de notre génération et les yeux du monde sont posés sur elle ». Les choses que l’on peut voir et ce qui est caché sous terre, les produits chimiques hautement toxiques enfouis par des entreprises locales entre les années 60 et 80 – la production est aujourd’hui externalisée et les déchets toxiques délocalisés… La terre empoisonnée, les effets sur la santé des habitant·es, les coûts du développement technologique comme effacé par l’enfouissement d’abord et la délocalisation ensuite. Derrière le soleil radieux et le vert des prairies des sources de mort, l’autre face de la technologie.

    Fred Turner revient sur l’histoire des Pères pèlerins, l’éthique protestante, « C’est au prix d’un rejet de leur propre humanité et de celle des peuples autochtones qui les avaient accueillis, que ces Puritains espéraient devenir une communauté de saints », la mainmise sur les richesses et la gloire « méritée », les puritains et la croyance en la prédestination. Aujourd’hui, des entrepreneurs de légende, les jeunes hommes blancs idéalisés de la valley, « Les connotations religieuses des histoires entrepreneuriales masquent la surreprésentation masculine et blanche parmi les élus de la vallée », dans l’oubli pour ne pas dire la négation des ouvrier·es qui ont construit ou entretenu les infrastructures et les bâtiments. L’auteur indique que plus de cinq cents mille migrant·es ont emménagé dans la zone de la baie de San Francisco durant les cinq dernières années et qu’en 2018, « 38% de la population vivant dans la vallée est née hors des Etats-Unis et plus de la moitié s’exprime à la maison dans une autre langue que l’anglais ». Il parle de l’extrême concentration de richesse, « La Silicon Valley n’est pas seulement l’une des régions les plus riches des Etats-Unis, c’est aussi l’une de celles où les inégalités sont les plus marquées », des prix exorbitants des logements, et, de la pauvreté qui touche un·e enfant sur dix, de déficits alimentaires, de celles et ceux dont les revenus ne leur permettent pas d’être « autosuffisants ». Pour reprendre le langage religieux des pères fondateurs, « Dieu a favorisé ceux qui pensaient ne pas avoir de race, ceux qui pouvaient tourner leur esprit vers l’étude de la Bible et leurs yeux vers le paradis à venir, dans lequel tous les corps se fondraient et seul l’esprit pur subsisterait »…

    N’essaye-t-on pas de nous faire croire à la « dématérialisation, » aux avenirs forcément radieux, aux possibilités soi-disant presque infinies des nouvelles technologies, dans le déni des conditions sociales de production, des matériaux dangereux utilisés, du gaspillage énergétique, des conditions de travail et d’exploitations des un·es et des dividendes d’autres…

    Les miroirs aux alouettes des Mark Zuckerberg ou des Steve Jobs et les exigences de nos concitoyen·nes, « Si nous voulons répondre à ces attentes, nous devons détourner notre regard du paradis et le poser sur terre ».

    Je conseille de lire le texte de Fred Turner, de regarder les photographies de Mary Beth Meehan en lisant les courts récits, « Si nous aspirons à l’excellence technologique, pourquoi n’avons-nous pas la même exigence en étant bons les uns envers les autres ? », puis de revenir à l’essai.

    Les images forment avec les mots un ensemble plus que signifiant… Et que dire du papier et des couleurs, de l’épaisseur du livre dans ces dimensions multiples, loin des réductions numériques ou de l’envahissement des technologies plus ou moins intrusives.

    Contre l’instant et les fantasmes technologiques, le temps du regard et de la réflexion.

    Mary Beth Meehan & Fred Turneur : Visages de la Silicon Valley

    Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Valérie Peugeot

    Editions C&F, Caen 2018, 112 pages, 33 euros

    Didier Epsztajn

    #Visages_Silicon_Valley #C&F_éditions #Fred_Turner

  • Silicon Valley : une artiste photographie ses communautés oubliées
    https://www.ladn.eu/mondes-creatifs/oublies-silicon-valley

    Malaise, pauvreté, inégalités, pollution… Derrière le mythe de la Silicon Valley se cache une réalité toxique que la photographe Mary Beth Meehan expose au grand jour. Dans un livre dédié, elle part à la rencontre des communautés vivant en marge de la révolution high-tech.

    Apple, Google, Facebook, Tesla… ces noms font rêver et ont bâti la renommée de la Silicon Valley. Ils évoquent, depuis des décennies, « des perspectives de richesses incommensurables, d’opportunités pour tous, et d’accès universel aux produits des industries les plus innovantes des États-Unis », écrit Fred Turner, professeur à l’Université de Stanford dans Visages de la Silicon Valley.

    Édité en novembre 2018, l’ouvrage raconte, en mots et en images, comment les populations vivent au cœur d’une région envahie par les géants de la tech. On y découvre une réalité « dystopique » où l’humain est négligé, fatigué par une course technologique effrénée à laquelle il ne peut participer.

    Pas de surprise, l’histoire racontée est la même que partout ailleurs : celle d’inégalités creusées par le capitalisme et d’un monde où l’on veut bien faire « dans l’humain » à condition que ça rapporte gros.

    Habituée à travailler en collaboration avec les communautés qu’elle rencontre, Mary Beth Meehan a réalisé sa première installation publique en 2011 à Brockton dans le Massachusetts. Elle dévoilait, à même les murs et en pleine rue, les portraits réalisés durant ses pérégrinations aux allures d’enquête sociologique. Elle a depuis exploré certaines communautés de la Nouvelle-Angleterre et du sud des États-Unis, puis en Californie.

    #Visages_Silicon_Valley #C&F_éditions

  • Les invisibles de la Silicon Valley
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/06/les-invisibles-de-la-silicon-valley_5393357_3232.html

    La photographe Mary Beth Meehan a documenté la vie des habitants de cette partie de la Californie, bouleversée par l’émergence des géants du Web.

    Par Damien Leloup

    C’est cette Silicon Valley, rarement décrite, jamais montrée, qu’a voulu documenter la photographe Mary Beth Meehan. Son livre, Visages de la Silicon Valley, offre toute une série de rencontres, avec la face cachée des campus rutilants d’Apple ou de Facebook. Sans tomber dans le misérabilisme, la photographe donne à voir les contrastes saisissants qui séparent le monde des start-up et celui dans lequel vivent leurs employés.
    Contrastes et nouveaux mythes

    Car la Silicon Valley n’est pas seulement un endroit où les contrastes entre les plus riches et les plus pauvres sont particulièrement marqués – c’est, après tout, vrai de beaucoup d’endroits. Mais en creux, Mary Beth Meehan montre aussi une autre dissonance, plus subtile, entre la manière dont la Silicon Valley se voit elle-même et ce qu’elle est réellement. Justyna, ingénieure ultradiplômée et qui vit confortablement, regrette à demi-mot l’époque où « elle était encore une idéaliste ».

    #Silicon_Valley #Mary_Beth_Meehan #C&F_éditions

  • « La Silicon Valley nous montre à quoi ressemble le capitalisme déchaîné »
    https://usbeketrica.com/article/silicon-valley-capitalisme-dechaine

    A l’invitation de Fred Turner, professeur de Stanford qui a étudié - avec Aux sources de l’utopie numérique : de la contre culture à la cyberculture, Stewart Brand, un homme d’influence, C&F Editions, 2012) - la filiation entre les hippies et le rêve d’émancipation par la technologie, Mary Beth Meehan, s’est installée, en « résidence », à Menlo Park. Pendant cinq semaines, elle s’est présentée à des inconnus avec lesquels elle a passé plusieurs jours ou plusieurs heures, et le résultat, un livre de photographies et de témoignages percutant, Visages de la Silicon Valley, est paru le 9 novembre aux éditions C&F. Nous avons rencontré la photographe lors de son passage à Paris.

    #Silicon_Valley #Mary_Beth_Meehan

  • « La Silicon Valley nous montre à quoi ressemble le capitalisme déchaîné »
    https://usbeketrica.com/article/silicon-valley-capitalisme-dechaine

    Menlo Park ? Les plus sili-connectés savent que s’y prépare le campus géant de Facebook, qui regroupera bientôt logements et commerces. C’est aussi la ville que la photographe Mary Beth Meehan a choisi comme point d’ancrage lors son immersion, en octobre 2017, au coeur de la Silicon Valley. Lieu de naissance des grandes entreprises tech, terre de promesses, la Silicon Valley n’a pas perdu de sa superbe puisque plus de 3 millions d’habitants s’y accumulent aujourd’hui sur 5 000 km2. Mais la foi en (...)

    #domination #urbanisme #discrimination #GAFAM #bénéfices

  • Visages de la Silicon Valley | Cultures de l’Information
    https://cultinfo.hypotheses.org/407

    par Anne Cordier

    La terre promise technologique qu’est la Silicon Valley est pourtant, lorsqu’on prend la peine de gratter les mythes, une terre bien réelle, caractérisée par des paysages variés… mais aussi par un sous-sol abritant des produits chimiques hautement toxiques, utilisés pour la fabrication du matériel informatique. Cette terre est habitée. Habitée. C’est-à-dire foulée, retournée, touchée, façonnée, bref : vécue.

    Et ce sont justement ces Vies de la Silicon Valley que la photographe Mary Beth Meehan nous raconte, en photos et en mots, dans cet ouvrage inédit Visages de la Silicon Valley. Des vies qui, loin de la luxuriance et du capital risque du mythe d’innovation technologique, sont marquées par la pauvreté et la peine, mais aussi le combat pour un monde meilleur, altruiste et non basé sur des profits qui n’inondent qu’une part restreinte.

    Ces deux exemples, parmi tant d’autres, de portraits d’habitants de la Silicon Valley captés par Mary Beth Meehan, pourraient laisser penser à un étalage voire à une complaisance misérabiliste. Il n’en est rien ! Chacun, chacune, est un-e combattant-e, ne rechignant guère au labeur, illuminant son existence et celle des autres de petites étincelles de joie, développant une conception politique de la Cité dans laquelle il-elle vit, et loin d’adopter une attitude passive face aux injustices vécues prend les armes, les plus belles : celles de la parole, de l’action concertée et résolument humaniste, tournée vers le bien commun.

    Visages de la Silicon Valley est un projet qui nous semble relever à la fois de l’entreprise photographique mais aussi du projet sociologique et anthropologique.

    Le choix d’une entrée par la capture photographique d’un portrait et/ou d’un instant de vie pour révéler des parcours biographiques et les ancrer dans une problématique élargie de ce qui fait un rapport au monde et aux autres mais aussi de ce qu’un mythe dissimule, est d’une force incroyable. Les portraits qui nous sont offerts ici sont empreints d’humanité, celle que la photographe porte sur ses modèles, tout autant que celle que ces habitant-es dégagent… et nous amènent à penser et à chérir.

    Vous l’aurez compris, Visages de la Silicon Valley n’est pas (uniquement) un « beau livre ». C’est un récit photo-socio-anthropologique (que l’on me pardonne ce néologisme !) puissant, qui invite à la réflexion tout autant qu’à l’évasion.

    #Visages_Silicon_Valley #Anne_Cordier #C&F_éditions