person:mary de londres

  • Quand PornHub sert de laboratoire pour repérer les faux profils en ligne
    http://www.numerama.com/tech/264995-quand-pornhub-sert-de-laboratoire-pour-reperer-les-faux-profils-en-

    Au Royaume-Uni, des informaticiens ont développé un algorithme capable de repérer les faux profils sur Internet. Ils espèrent l’améliorer suffisamment pour permettre leur signalement sur des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. En attendant, le système fait ses premiers pas sur le site porno PornHub, qui ne manque pas de faux utilisateurs. Les faux profils ont-ils trouvé leur pire ennemi ? Des informaticiens de l’université d’Édimbourg, de l’université Queen Mary de Londres et du King’s College (...)

    #Facebook #algorithme #faux #données #web #surveillance #PornHub

  • Les bourdons aussi apprennent à jouer au ballon

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/02/27/les-bourdons-aussi-apprennent-a-jouer-au-ballon_5086382_1650684.html

    Doté d’un petit million de neurones, l’insecte a acquis la faculté de mettre une balle dans un trou, un comportement complexe jusqu’ici inconnu pour cette espèce.

    Que les amateurs de golf ou de basket-ball ne prennent pas l’article qui suit comme une attaque personnelle. Mieux vaut y voir un hommage au talent, sans cesse réévalué, de petites bêtes longtemps considérées comme limitées, tout juste capables de mettre leurs faibles compétences individuelles au service de leur collectivité. Des chercheurs de l’université Queen Mary de Londres sont en effet parvenus à apprendre à des bourdons à placer une bille dans un trou. Leur étude, publiée jeudi 23 février dans la revue Science, met en évidence « une ­capacité d’apprentissage jusqu’ici inconnue », à savoir la maîtrise d’une tâche entièrement nouvelle pour eux, étrangère aux pratiques qu’ils sont susceptibles d’adopter dans leur vie habituelle.

    La palette du bourdon ne manque pourtant pas de compétences. « Butiner sur les fleurs, des ­ressources dispersées qui apparaissent et disparaissent de ­manière très dynamique dans l’environnement, implique toute une série d’apprentissages d’apparence complexe – visuels, olfactifs, tactiles », souligne ainsi Mathieu Lihoreau, chargé de recherche au Centre de recherches sur la cognition animale de l’université Paul-Sabatier, à Toulouse. Pour cela, ces insectes sont capables d’apprendre, en observant leurs ­congénères, à choisir les bonnes fleurs – leur couleur, leur forme –, mais aussi à couper une tige pour récupérer le nectar plutôt que d’utiliser la technique habituelle. Les scientifiques sont même parvenus à les faire tirer sur une ­cordelette pour récupérer une ­récompense sucrée, ce qui commence à s’éloigner sensiblement des pratiques naturelles.

    Un tout petit cerveau

    L’équipe britannique est allée un cran au-delà. Elle a d’abord ­entraîné des bourdons, au moyen d’un leurre en résine, à pousser dans un trou une bille installée au bord. Lorsque ils y parvenaient, une trappe s’ouvrait et l’insecte pouvait savourer de l’eau sucrée. La plupart des bourdons ont réussi sans mal. « Nous n’avons pas été surpris, ils ont déjà montré beaucoup de capacités, mais il ne faut pas oublier qu’ils ont un tout petit cerveau », insiste Clint Perry, biologiste à la Queen Mary et cosignataire de l’article. L’insecte dispose en effet d’environ 1 million de neurones, contre 100 milliards pour le golfeur et ses frères humains.

    Ce n’était pourtant que le début de l’expérience. Les scientifiques ont voulu comprendre le mode d’acquisition du savoir-faire et, plus particulièrement, le rôle de l’apprentissage social. Ils ont donc testé des bourdons « naïfs » dans trois situations : un congénère démonstrateur (un bourdon expérimenté), un traitement fantôme (la balle est aimantée et ainsi déplacée sans que l’animal n’en connaisse la cause) ou une balle immobile, déjà posée dans le trou. Résultat : les performances se sont avérées meilleures avec un démonstrateur, tant en termes de pourcentage de réussite que de temps nécessaire, puis avec un aimant et enfin sans ­indice. Notons toutefois que deux des dix bourdons confrontés à cette dernière situation sont parvenus à accomplir la tâche, alors même qu’ils n’avaient jamais vu la bille transportée vers le trou. « C’est peut-être de la chance ou peut-être que certains individus particulièrement brillants ont compris ce qu’ils devaient faire », conclut Clint Perry.

    Le choix le plus efficace

    Mieux encore : les bourdons sont restés insensibles à un changement de couleur. Confrontés à une démonstration avec des balles jaunes, ils ont reproduit la ­tâche avec des balles noires. « Reproduit et même amélioré », précise Clint Perry. En effet, trois balles avaient été placées sur le plateau de 14 cm de diamètre, chacune à une ­distance différente du trou. Dans la phase d’apprentissage, l’exemple était toujours donné avec la balle la plus éloignée du trou. Qu’ont fait les bourdons ? La plupart ont choisi la balle la plus proche, autrement dit la solution la plus économique, différente du modèle. « Ce ne sont pas de vulgaires copieurs, ils s’adaptent et font le choix le plus efficace », ajoute le chercheur ­britannique.

    Mathieu Lihoreau salue ce « travail élégant » qui « démontre un degré sans précédent de flexibilité cognitive chez les insectes »… et les rapproche d’un pas d’autres ­ordres d’animaux. En effet, comparer les espèces a toujours constitué un des modes d’étude des capacités cognitives. Ainsi, perroquets et chimpanzés peuvent ­apprendre à comprendre un important lexique ; éléphants et dauphins se reconnaissent dans le miroir ; bonobos, corbeaux et loutres manient ou même fabriquent des outils. Les bourdons ont-ils rejoint ce dernier cercle ? Sans doute pas tout à fait. Pousser un objet pour obtenir de la nourriture ne constitue pas un comportement acquis à l’état sauvage. Mais ils viennent de montrer qu’ils pouvaient l’apprendre, au moins par observation. Sur les greens, les golfeurs ne devraient plus jamais les ­regarder de la même façon.