person:mathias delori

  • « Les guerres occidentales, solution ou cause du “terrorisme’’ ? » Conférence-débat avec Mathias Delori
    https://nantes.indymedia.org/articles/45080

    La violence guerrière occidentale joue un rôle central dans la fabrique du « terrorisme ». Documenter le phénomène est déjà une manière de s’y opposer.

    #Guerre #Répression #Resistances #antifascisme #Guerre,Répression,Resistances,antifascisme

  • Signature d’une convention entre le #CNRS et la Direction du #renseignement_militaire

    Suite à l’appel attentats-recherche lancé le 18 novembre 2015 par le CNRS, ce dernier et la Direction du renseignement militaire ont mis en place une #collaboration concrétisée par la signature d’une #convention entre les deux parties le jeudi 30 mai 2018. A l’origine de ce partenariat, qui va aujourd’hui bien au-delà, les sciences humaines et sociales dont l’expertise de terrain des chercheurs permet une vision complète de situations géostratégiques complexes. Retour sur ce partenariat avec #Fabrice_Boudjaaba, directeur adjoint scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales.

    http://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/signature-dune-convention-entre-le-cnrs-et-la-direction-du-renseignement-milita
    #recherche #université #militarisation_de_la_recherche #armée #SHS #sciences_humaines_et_sociales #France

    cc @isskein @tchaala_la @marty @daphne

    • #Intelligence_campus. Le premier écosystème européen civil et militaire en traitement de la #donnée

      Intelligence Campus : un espace de 250 hectares situé sur la base aérienne de #Creil.

      L’objectif est de faire émerger une #solution_technologique permettant de détecter et de reconnaître des objets dans une image satellite de très haute résolution. Cette solution sera expérimentée par les interprètes photo du ministère de la Défense dans le cadre d’une démarche d’#innovation ouverte.

      Les gagnants du défi :

      recevront le Prix de l’Intelligence Campus et du DGA Lab
      seront mis en relation avec des grands groupes du secteur civil et de la défense
      bénéficieront de dispositifs de conseil et d’accompagnement de l’Intelligence Campus et de la #DGA pour favoriser le développement de leur produit

      A travers son #Centre_de_Formation_Interarmées_du_Renseignement (#CFIAR) et ses partenariats avec le monde universitaire, le Projet Intelligence Campus assure une offre de #formation unifiée sur tous les domaines du #renseignement d’#intérêt_militaire - #imagerie, #cyber, #ROEM, #GEOINT, #GEOPOL, méthodologie de l’analyse... - au profit des agents de la #Direction_du_Renseignement_Militaire, des armées, des autres #agences_de_renseignement, des attachés de Défense et des partenaires étrangers. Il développe aussi des formations à destination des entreprises et des
      centres de recherche intéressés par les problématiques sécuritaires et l’intelligence des données.


      http://www.intelligencecampus.com
      #images_satellitaires #sécurité #complexe_militaro-industriel

      –-> et ce concept... #écosystème_civile_et_militaire

      cc @fil

    • Texte de réaction de chercheur.e.s CNRS bordelais par rapport à l’obsession sécuritaire qui gagne le CNRS, le monde de la recherche et plus généralement la société française.

      Reçu par email via la liste Geotamtam :

      L’obsession sécuritaire gagnerait-elle le CNRS ?

      Ce 30 mai 2018, une convention a été signée entre la direction du CNRS et la direction du renseignement militaire. D’après le Directeur Adjoint Scientifique de l’InSHS, cette convention s’adresse tout particulièrement aux collègues qui travaillent sur les questions de sécurité et les "régions lointaines". Ces collègues seront désormais invités à travailler formellement avec le renseignement militaire :

      http://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/signature-dune-convention-entre-le-cnrs-et-la-direction-du-renseignement-milita

      Cette convention s’inscrit dans un contexte plus général. Elle fait suite à l’« #appel_attentats-recherches » qui avait été lancé par le CNRS il y a trois ans et que plusieurs d’entre nous avaient déjà dénoncé. Elle s’inscrit aussi dans la lignée d’un autre dispositif : le "#Pacte_Enseignement_Supérieur" lancé récemment par le ministère des Armées. Ce pacte doit déboucher sur l’attribution de "#labels_d'excellence", associés à une subvention de 300 000 euros, pour les "centres de recherche universitaires en pointe sur les questions de #stratégie et de défense".

      Ces évolutions posent de multiples problèmes. Le premier concerne nos pratiques de terrain. Que nous travaillions sur les questions de sécurité ou sur ces "régions lointaines", notre crédibilité scientifique d’enquêteur.e.s repose sur notre capacité à ne pas être perçus comme les acteurs de telle ou telle politique sécuritaire. Dans ce contexte, il est inconcevable d’entretenir un lien privilégié, et encore moins ostentatoire, avec le renseignement militaire. Même s’il ne s’agit pas de surévaluer les échos que peut avoir le rapprochement entre le monde de la recherche et celui du renseignement militaire, ne risque t-on pas de se voir fermer l’accès au terrain ?

      Deuxièmement, ces développement introduisent des biais dans le choix et la construction des objets. Dans les études aérales, la "sécurité" devient le prisme conceptuel à partir duquel on interroge des objets allant des pratiques religieuses aux révoltes sociales en passant par les politiques économiques. Dans les études sur la violence, la violence dite "terroriste" se trouve singularisée et hyperbolisée par rapport aux autres #violences (sexistes, sociales, anti-terroristes, etc.). Dans les études sur la guerre, la "stratégie" (de la France) devient le mot-clef à partir duquel on cherche à comprendre ce fait social. Ce faisant, on perd de vue les autres dimensions de la #guerre (genrées, postcoloniales, symboliques, bureaucratiques, etc.) tout en entretenant une confusion entre #recherche_scientifique et #expertise.

      Le troisième problème déborde la question de la recherche. Depuis quelques années, les #attentats et le #terrorisme ont été imposés comme objets essentiels de notre quotidien et du gouvernement de ce quotidien. Dans chaque école de chaque commune de France, des enfants doivent, à partir de l’âge de trois ans, participer chaque année à un exercice de simulation attentat pour se préparer à l’éventualité d’une intrusion terroriste dans leur établissement. Dans chaque wagon de chaque train, les voyageurs sont invités à prévenir les contrôleurs en cas de colis ou de comportements suspects. Sur chaque porte principale de chaque administration, on peut voir un panneau « alerte attentat » lorsque l’on pénètre les lieux. Dans chaque musée, chaque bibliothèque, chaque salle de spectacle, des vigiles fouillent les sacs à l’entrée et canalisent les déplacements. Le rapprochement entre les institutions de recherche et le ministère des Armées participe de cette logique de constitution du "terrorisme" en menace existentielle, logique dont les études sur la sécuritisation ont dénoncé les effets.

      Pour cela, il nous paraîtrait opportun que les laboratoires de recherche et les université se positionne contre la convention du 30 mai 2018 et cette dynamique plus générale que nous voulons, par ce texte et après beaucoup d’autres, dénoncer.

      Signataires :
      Elara Bertho, chargée de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Vincent Bonnecase, chargé de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Chloé Buire, chargée de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Mathias Delori, chargé de recherche CNRS au Centre Emile Durkheim
      Vincent Foucher, chargé de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Caroline Guibet-Lafaye, directrice de recherche CNRS au Centre Emile Durkheim
      Ophélie Rillon, chargée de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde

    • L’obsession sécuritaire gagnerait-elle le CNRS ?

      Ce 30 mai 2018, une convention a été signée entre la direction du CNRS et la direction du renseignement militaire. D’après le Directeur Adjoint Scientifique de l’InSHS, cette convention s’adresse tout particulièrement aux collègues qui travaillent sur les questions de sécurité et les "régions lointaines". Ces collègues seront désormais invités à travailler formellement avec le renseignement militaire :

      http://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/signature-dune-convention-entre-le-cnrs-et-la-direction-du-renseignement-milita

      Cette convention s’inscrit dans un contexte plus général. Elle fait suite à l’« appel attentats-recherches » qui avait été lancé par le CNRS il y a trois ans et que plusieurs d’entre nous avaient déjà dénoncé. Elle s’inscrit aussi dans la lignée d’un autre dispositif : le "Pacte Enseignement Supérieur" lancé récemment par le ministère des Armées. Ce pacte doit déboucher sur l’attribution de "labels d’excellence", associés à une subvention de 300 000 euros, pour les "centres de recherche universitaires en pointe sur les questions de stratégie et de défense".

      Ces évolutions posent de multiples problèmes. Le premier concerne nos pratiques de terrain. Que nous travaillions sur les questions de sécurité ou sur ces "régions lointaines", notre crédibilité scientifique d’enquêteur.e.s repose sur notre capacité à ne pas être perçus comme les acteurs de telle ou telle politique sécuritaire. Dans ce contexte, il est inconcevable d’entretenir un lien privilégié, et encore moins ostentatoire, avec le renseignement militaire. Même s’il ne s’agit pas de surévaluer les échos que peut avoir le rapprochement entre le monde de la recherche et celui du renseignement militaire, ne risque t-on pas de se voir fermer l’accès au terrain ?

      Deuxièmement, ces développement introduisent des biais dans le choix et la construction des objets. Dans les études aérales, la "sécurité" devient le prisme conceptuel à partir duquel on interroge des objets allant des pratiques religieuses aux révoltes sociales en passant par les politiques économiques. Dans les études sur la violence, la violence dite "terroriste" se trouve singularisée et hyperbolisée par rapport aux autres violences (sexistes, sociales, anti-terroristes, etc.). Dans les études sur la guerre, la "stratégie" (de la France) devient le mot-clef à partir duquel on cherche à comprendre ce fait social. Ce faisant, on perd de vue les autres dimensions de la guerre (genrées, postcoloniales, symboliques, bureaucratiques, etc.) tout en entretenant une confusion entre recherche scientifique et expertise.

      Le troisième problème déborde la question de la recherche. Depuis quelques années, les attentats et le terrorisme ont été imposés comme objets essentiels de notre quotidien et du gouvernement de ce quotidien. Dans chaque école de chaque commune de France, des enfants doivent, à partir de l’âge de trois ans, participer chaque année à un exercice de simulation attentat pour se préparer à l’éventualité d’une intrusion terroriste dans leur établissement. Dans chaque wagon de chaque train, les voyageurs sont invités à prévenir les contrôleurs en cas de colis ou de comportements suspects. Sur chaque porte principale de chaque administration, on peut voir un panneau « alerte attentat » lorsque l’on pénètre les lieux. Dans chaque musée, chaque bibliothèque, chaque salle de spectacle, des vigiles fouillent les sacs à l’entrée et canalisent les déplacements. Le rapprochement entre les institutions de recherche et le ministère des Armées participe de cette logique de constitution du "terrorisme" en menace existentielle, logique dont les études sur la sécuritisation ont dénoncé les effets.

      Pour cela, il nous paraîtrait opportun que les laboratoires de recherche et les université se positionne contre la convention du 30 mai 2018 et cette dynamique plus générale que nous voulons, par ce texte et après beaucoup d’autres, dénoncer.

      Signataires :
      Elara Bertho, chargée de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Vincent Bonnecase, chargé de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Chloé Buire, chargée de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Mathias Delori, chargé de recherche CNRS au Centre Emile Durkheim
      Vincent Foucher, chargé de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde
      Caroline Guibet-Lafaye, directrice de recherche CNRS au Centre Emile Durkheim
      Ophélie Rillon, chargée de recherche CNRS à Les Afriques dans le Monde

      Texte reçu par email le 6 juin 2018 via la mailing-list geotamtam

    • Telle quelle est présentée par les responsables gouvernementaux, par les journalistes, par les policiers et par les terroristes eux mêmes,la guerre menée par le terrorisme contre ses adversaires déclarés est tout à fait invraisemblable. Pour être crédible, cette histoire exigerait triplement et simultanément une excessive stupidité des terroristes, une incompétence extravagante des services policiers spécialisés dans la lutte antiterroriste, et une folle irresponsabilité des médias. Cette invraisemblance est telle qu’il est impossible d’admettre que le terrorisme soit réellement ce
      qu’il prétend d’être.
      L’examen, même superficiel, des entreprises terroristes menées depuis plus d’un siècle nous révèle leur inefficacité quasi totale selon les critères politiques affichés par les terroristes eux-mêmes. Y compris pour le terrorisme d’État. Ni les bombardements de Londres en 1940, ni ceux de Dresde ou d’Hiroshima en 1945, ni ceux de Bagdad avant l’invasion de l’Irak n’ont réussi à détacher les populations civiles de leurs gouvernements ; bien au contraire. Il faut donc croire que ces attentats terroristes avaient d’autres objectifs politiques (ceux d’Hiroshima et Nagasaki, par exemple,
      avaient pour but vraisemblable d’impressionner Staline au cours des négociations pour le partage du monde).

      http://www.editions-allia.com/fr/livre/554/logique-du-terrorisme

  • Pour prolonger la réflexion Mathias Delori
    http://blogs.mediapart.fr/blog/mathiasdelori/140115/pour-prolonger-la-reflexion

    Cet exemple illustre l’idée que le problème ne réside pas dans le caractère sélectif des politiques de la #mémoire – la mémoire est par définition sélective - mais dans le choix des #événements commémorés et le sens qu’on leur donne. Mon billet visait précisément à rappeler ce point : les (bonnes) politiques de la mémoire font l’objet d’une réflexion et d’une #délibération publique. Je ne crois pas, contrairement à nos éditorialistes, à l’#intelligence_collective spontanée. En d’autres termes, il est possible que la panthéonisation immédiate de Charlie soit un symbole constructif en termes de #politique intérieure ou étrangère. Je l’espère de tout mon cœur. Sur le plan de la politique intérieure, il me semble que le « Je suis Charlie. Je ne suis pas Pegida » de nos amis Allemands a quelque chose d’intéressant. En ce qui concerne la politique étrangère, je crois que nous n’avons pas mesuré la portée et le sens de la présence, dimanche, de cette belle brochette de chefs d’État et de gouvernement.

    La dernière piste renvoie à la quête de ce qu’on pourrait appeler un « discours humaniste authentique », c’est-à-dire un discours qui ne serait pas travaillé, comme aujourd’hui, par son propre cadre (la distinction humanité/barbarie que j’évoquais plus haut). J. Butler pense qu’il est possible de construire cette politique sur un #sentiment_éthique : la prise de conscience du caractère irrémédiablement « précaire » de la vie humaine. Le terme de #précarité doit se comprendre dans sa dimension sociale. Nous sommes liés corporellement aux autres de multiples manières : par nos désirs, par le fait qu’ils nous apportent les moyens de subvenir à nos besoins (pourrions-nous manger sans les autres), par le fait qu’ils peuvent nous blesser, mutiler nos corps, etc. Or cette précarité sociale – argumente-t-elle – permet de sortir de la triste alternative entre l’option communautaire – je ne pleure les souffrances que de ceux qui me ressemblent – et celle, généreuse mais intraduisible politiquement : je pleure les souffrances de toute l’humanité. L’argument de Butler est que le caractère précaire – on pourrait aussi dire socialement imbriqué - de nos vies ne nous engage pas seulement vis-à-vis de ceux qui nous sont #proches (famille, amis, communauté politique). Elle nous lie aussi, dans des situations concrètes, à tous les #autres lointains. Ce lien surgit quand nous sommes interpellés émotionnellement par l’image de la souffrance d’un autre que l’on ne connait pas. Pensons, par exemple, à l’image de cet enfant vietnamien fuyant son village napalmé. Cette #image a produit, en son temps, une émotion politiquement constructive aux États-Unis. Elle a alimenté le mouvement de #résistance à la guerre du Vietnam en replaçant à l’intérieur du cadre (littéralement photographique ici) les victimes civiles vietnamiennes de cette #guerre. Or cette photo n’a pas surgi de nulle part. Elle est le produit d’une réflexion citoyenne, de la part des journalistes et d’une partie de la société américaine, sur le caractère étroit du cadrage médiatique (et émotionnel) de la guerre du Vietnam aux États-Unis. Mon papier avait simplement pour objectif d’inviter modestement à la réflexion sur ce que le discours (ou cadrage) humaniste et moderne ne montre pas.