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  • La fronde de la CNCDH contre l’arrivée à sa tête d’Alain Jakubowicz -

    https://www.mediapart.fr/journal/france/171118/la-fronde-de-la-cncdh-contre-l-arrivee-sa-tete-d-alain-jakubowicz

    Édouard Philippe envisagerait de nommer à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme l’ancien président de la Licra, accusé d’avoir tenu des propos sexistes et de remettre en cause le concept d’islamophobie.

    La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) est actuellement le théâtre d’une fronde contre la nomination pressentie à la tête de l’institution d’Alain Jakubowicz, avocat et ancien président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), de 2010 à 2017.

    Alors que le mandat de la soixantaine de membres de la Commission arrive à échéance en fin d’année, le premier ministre aurait en effet déjà choisi le nom du remplaçant de son actuelle présidente, Christine Lazerges (atteinte par la limite d’âge au terme de son deuxième mandat). Au début du mois de novembre, l’information a même commencé à circuler au sein de la CNCDH, provoquant un réel émoi au sein de la vénérable institution, fondée en 1947 par René Cassin.

    Si le nom d’Alain Jakubowicz suscite un tel rejet, c’est en raison des nombreux propos controversés qu’il a pu tenir ces dernières années et qui lui ont valu d’être mis en cause par des associations de défense des droits de l’homme. L’avocat a notamment été accusé à plusieurs reprises de sexisme.

    Alain Jakubowicz. © Reuters
    En mai 2016 par exemple, interrogé sur la parité au sein du gouvernement, Alain Jakubowicz avait déclaré sur le plateau de CNews : « Avec 15 ministres, ça va être difficile, à moins peut-être qu’on ait un transgenre, ou je ne sais quoi. On est vraiment dans le délire. » Saisi par l’association Act Up, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) n’avait finalement pas prononcé de sanction, tout en soulignant « la grande maladresse des propos ».

    En janvier 2018, au cours d’une discussion sur Twitter avec l’association féministe et LGBT Les effronté-es, Alain Jakubowicz avait moqué la notion de « féminicide », avant d’ajouter : « Les violences faites aux femmes sont un sujet trop grave pour être confié aux féministes. »

    Autre point qui passe très mal auprès des membres de la CNCDH, l’ancien président de la Licra a, à plusieurs reprises, contesté l’existence même du « concept » d’islamophobie – pourtant validé par la CNCDH dans l’édition 2013 de son rapport annuel sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie – au motif qu’il serait instrumentalisé par « l’extrême gauche ».

    « Nous devons reprendre le combat contre cette imposture qu’est le concept d’islamophobie », twittait-il en novembre 2016. « Pour l’islam politique, “l’arabe” victime de racisme est devenu le “musulman” victime d’islamophobie », poursuivait-il, avant de conclure : « Une partie de l’extrême gauche, elle, oppose le Blanc forcément dominateur et le Noir, Arabe, musulman nécessairement opprimé. »

    Ces propos, tenus par un président d’une association de lutte contre le racisme, avaient à l’époque suscité quelques réactions en France. Le problème est que la CNCDH n’est pas une institution comme les autres, car elle est soumise au droit français, mais également au droit international, en tant que relais entre les autorités françaises et les différents organes des Nations unies. Une fois à la tête de la Commission, Alain Jakubowicz devra nécessairement participer à des procédures dans le cadre de l’ONU, impliquant des associations féministes, LGBT ou de lutte contre l’islamophobie, et y porter la voix de la France.

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    Au sein de la CNCDH, on craint fortement que la nomination d’une personnalité aussi clivante, et à la parole aussi vive, n’affaiblisse la position de la France au sein des Nations unies. De source interne, on avance même qu’elle hypothéquerait ses chances de prendre la présidence du Conseil des droits de l’homme qu’elle convoite.

    Geste rare, le bureau de la CNCDH a pris la plume le 6 novembre dernier pour écrire au premier ministre une lettre dans laquelle chaque mot est pesé, et que Mediapart a pu consulter. Si le nom d’Alain Jakubowicz n’apparaît pas, chaque argument est calibré sur les critiques qui lui sont faites. Alors que la nomination de son nouveau président n’a fait l’objet d’aucune consultation, la CNCDH rappelle que « la désignation de son (sa) futur(e) présidente(e) sera observée tant au niveau national qu’international. Elle doit respecter la procédure issue des Principes de Paris qui supposent une audition et un choix fondé sur des critères objectifs et transparents ».

    Elle rappelle également au premier ministre les enjeux internationaux de cette nomination. « Dans la perspective de l’examen de sa ré-accréditation auprès des Nations unies (mars 2019), la procédure de renouvellement des membres de la CNCDH doit se montrer exemplaire », écrit la Commission.

    « La légitimité de la candidature de la France au conseil des droits de l’homme des Nations unies, nécessaire et attendue, est directement liée au caractère incontestable de l’indépendance de son Institution nationale des droits de l’homme », insiste-t-elle. Concernant le profil du nouveau président, sa nomination « doit porter l’universalité des droits dans le cadre de l’intégrité des mandats dévolus à la CNCDH, est-il écrit. Elle doit garantir la sérénité des débats au sein d’une institution collégiale qui fait du pluralisme des idées la pierre angulaire de ses avis ».

    Si la lettre du bureau de la CNCDH multiplie les prudences et les formules diplomatiques, l’association Inter-LGBT, représentée au sein de la Commission, a de son côté mis les pieds dans le plat dans un autre courrier envoyé à Matignon mardi 14 novembre, que Mediapart a également pu consulter, puis dans un communiqué publié le lendemain.

    « Nous sommes particulièrement inquiets de la rumeur persistante annonçant la nomination à la présidence d’un candidat dont certaines prises de position radicales risqueraient d’empêcher l’institution de mener à bien ses missions », écrit l’association à Édouard Philippe. Le nom d’Alain Jakubowicz n’est toujours pas directement cité, mais cette fois, ses propos sont rapportés précisément.

    « Depuis avril 2018, vous avez confié à la CNCDH le mandat de rapporteur spécial indépendant sur la lutte contre les LGBTphobies (…). Comment pouvoir mener à bien cet engagement avec un président qui se permet des “blagues” transphobes, obligeant nos associations à saisir la Cnil ? Quelle sera notre crédibilité pour dialoguer avec l’ensemble des acteurs de la lutte contre la haine anti-LGBT dans ces circonstances ? », interroge l’Inter-LGBT.

    Concernant les propos d’Alain Jakubowicz sur les féminicides et les féministes, l’association estime que ces « déclarations sont non seulement sexistes, mais en opposition directe avec un de nos avis. La crédibilité de l’institution serait gravement atteinte par une telle nomination, d’autant que la CNCDH est aussi rapporteur indépendant sur la lutte contre la traite des êtres humains dont sont victimes majoritairement les femmes ».

    « Il y a eu des avis spécifiques sur les féminicides signés à l’unanimité des membres de la commission », précise à Mediapart Laurène Chesnel, représentante de l’Inter-LGBT au sein de la CNCDH. « Ses propos vont forcément poser un problème de cohérence de l’institution. D’autant que le président doit porter la voix de la CNCDH. » « Pour chaque avis, nous consultons, nous organisons des auditions avec toutes les associations concernées. Par exemple pour un rapport sur le racisme, on va nécessairement écouter des associations qui travaillent sur l’islamophobie. Comment voulez-vous interroger ces personnes si, dès le départ, vous niez leur ressenti ? »

    L’Inter-LGBT n’a reçu aucune réponse à son courrier, hormis un accusé de réception. Contactés par Mediapart, les services du premier ministre affirment de leur côté qu’« aucune décision n’a été prise » et qu’Édouard Philippe avait bien « pris connaissance » des courriers du bureau de la CNDCH et de l’Inter-LGBT mais que ceux-ci « n’appellent pas de réaction particulière ». Alain Jakubowicz n’a pas répondu pour l’heure à nos sollicitations.

    MOTS-CLÉS

    ALAIN JAKUBOWICZ CNCDH ISLAMOPHOBIE LICRA ONU SEXISME
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  • #Kris_Kobach, le petit Trump du Kansas
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120418/kris-kobach-le-petit-trump-du-kansas

    Visage médiatique de l’ultradroite, Kris Kobach veut devenir le prochain gouverneur du Kansas. Dans cet État conservateur du Midwest, ses amis #Républicains et lui ont fait du Trump avant l’heure. Avec des résultats catastrophiques. Mais le vent tourne. Sur son bus de campagne, Kris Kobach met en scène sa famille au milieu des champs © Mathieu Magnaudeix

    #International #Donald_Trump #Etats-Unis

  • « En direct de Mediapart » : les jeunes, premières victimes du « macronisme » ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060917/en-direct-de-mediapart-les-jeunes-premieres-victimes-du-macronisme

    À partir de 18 heures et jusqu’à 22 h 30, notre émission « #en_direct_de_Mediapart » est diffusée en accès libre sur notre site, sur YouTube, Dailymotion et Facebook. Première partie de soirée avec Laurent Bigorgne, de l’Institut Montaigne, et Mathieu Magnaudeix autour de la “machine” Macron. Puis Dan Israël et l’avocate Isabelle Taraud débattront des ordonnances et du droit du travail.

    #France #Emmanuel_Macron #universités

  • #PS, #PCF, Insoumis : trois #groupes, trois ambiances
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230617/ps-pcf-insoumis-trois-groupes-trois-ambiances

    Les #députés « insoumis » à l’Assemblée, mardi 20 juin © Mathieu Magnaudeix La #France insoumise et le PCF vont former chacun un groupe à l’Assemblée nationale. Un « comité de liaison » entre les deux est en discussion. Le groupe PS, quant à lui, a élu son président, #Olivier_Faure, mais ne devrait pas donner de consignes lors du vote de confiance, certains étant tentés par le pour, d’autres par l’abstention, d’autres par le contre.

    #André_Chassaigne #Assemblée_nationale #France_insoumise #Jean-Luc_Mélenchon

  • « Cyril Hanouna », brève méditation sur un champion de l’homophobie télévisuelle décomplexée
    https://nantes.indymedia.org/articles/37828

    18 mai dernier dans l’émission télé « Touche pas à mon poste », l’animateur Cyril Hanouna s’est distingué par un canular d’une homophobie abjecte. En guise de réaction, pour exprimer notre écoeurement, nous reprenons ce texte parfait publié sur Facebook par Mathieu Magnaudeix.

    #Médias #Racisme #contrôle #social #/ #antifascisme #genre #sexualités #Médias,Racisme,contrôle,social,/,antifascisme,genre,sexualités

  • Cyril Hanouna est un danger public | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/145842/cyril-hanouna-danger-public

    On parle ici de #persécution. Pas de canular, pas de blague potache, ni même de harcèlement. Une persécution est « un type d’oppression consistant à appliquer à une personne ou un groupe de personnes des mesures ou des traitements injustes, violents ou cruels pour des raisons d’ordre idéologique, politique, religieux ou encore racial ».

    Rire d’un homme parce qu’il est homosexuel, le rabaisser, l’humilier, le jeter en pâture aux rires d’un public, et être tout content de soi, c’est l’exacte définition de la persécution. Sans compter que, comme le rappelent de nombreux internautes sur Twitter, cette méthode, consistant à se faire passer soi-même pour gay, est exactement « la technique des casseurs d’homosexuels ».

    Quant au contexte : l’émission est diffusée le lendemain de la journée mondiale de lutte contre l’#homophobie et la transphobie, alors que les actes homophobes sont repartis à la hausse, et alors qu’en Tchétchénie, les homosexuels sont traqués, torturés par les autorités avec la complicité de la population. J’entends déjà ceux qui vont dire que, quand même, « c’est pas pareil ». Bah si. Bien sûr qu’Hanouna n’est pas un génocidaire, mais il passe son temps à mettre plein de pièces dans la machine à homophobie, et légitime dans l’esprit de certains, que rire des homosexuels et de les rabaisser est tout à fait normal. La #violence physique à l’égard d’un groupe commence toujours comme ça : on moque, on parodie, on humilie, on essentialise, on rit... et la malveillance, puis la violence physique finit toujours par débouler.

  • En difficulté avant le premier tour, Valls refait « du Valls » à Limoges
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190117/en-difficulte-avant-le-premier-tour-valls-refait-du-valls-limoges

    Dans le chef-lieu de la Haute-Vienne, pour sa dernière réunion publique en région avant le premier tour de la #primaire_du_PS, #Manuel_Valls a torpillé dans un discours musclé la gauche qui cède à la « facilité de tribune » et à la « démagogie ». Des propos frontaux qui visent évidemment ses rivaux de la primaire socialiste, à commencer par Benoît Hamon. Manuel Valls à Limoges, ce 18 janvier © Mathieu Magnaudeix

    #France #élection_présidentielle_2017 #politique

  • En difficulté avant le premier tour, Valls refait « du Valls »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190117/en-difficulte-avant-le-premier-tour-valls-refait-du-valls

    À Limoges (Haute-Vienne), pour sa dernière réunion publique en région avant le premier tour de la #primaire_du_PS, #Manuel_Valls a torpillé dans un discours musclé la gauche qui cède à la « facilité de tribune » et à la « démagogie ». Des propos frontaux qui visent évidemment ses rivaux de la primaire socialiste, à commencer par Benoît Hamon. Manuel Valls à Limoges, ce 18 janvier © Mathieu Magnaudeix

    #France #élection_présidentielle_2017 #politique

  • #Robert_Morrow, un illuminé qui inspire #Donald_Trump
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190716/robert-morrow-un-illumine-qui-inspire-donald-trump

    Sur la table du salon, des jouets : la grenouille verte, une tétine Trump etc. © Mathieu Magnaudeix Robert Morrow est un des conspirationnistes qui inspirent le candidat républicain Donald Trump. Ses spécialités : la vie sexuelle des Clinton et l’assassinat de Kennedy. Rencontre avec une grande gueule d’extrême droite qui incarne jusqu’à l’excès le radicalisme d’une partie de l’Amérique.

    #International #élection_présidentielle_2016 #Etats-Unis #GOP #parti_républicain

  • #réfugiés : l’Allemagne face à son pari historique
    https://www.mediapart.fr/journal/international/300116/refugies-lallemagne-face-son-pari-historique

    Rosa Wannek, 25 ans, une des bénévoles du Lageso de #Berlin (septembre 2015). Les réfugiés l’ont surnommée « Warda » ("Rose", en arabe) © Mathieu Magnaudeix L’Allemagne a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile l’an dernier. Les agressions de Cologne et les défis colossaux de l’intégration ne doivent pas faire oublier la façon dont la première puissance européenne et sa population se sont mobilisées depuis que les réfugiés affluent vers l’Europe.

    #International #AFD #Allemagne #CDU #CSU #europe #migrants #Pegida #racisme #SPD #xénophobie

  • La perte de l’Ile-de-France est une alerte pour la gauche
    https://www.mediapart.fr/journal/audio/la-perte-de-lile-de-france-est-une-alerte-pour-la-gauche

    Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article de Mathieu Magnaudeix : La perte de l’Ile-de-France est une alerte pour la gauche publié le 14 décembre 2015 sur Mediapart.

    #Claude_Bartolone #EELV #élections_régionales_2015 #Front_de_gauche #Île-de-France #PS #Valérie_Pécresse

  • En Charente-Maritime, « avec ces conneries d’attentats, tout le monde devient raciste »
    https://www.mediapart.fr/journal/audio/en-charente-maritime-avec-ces-conneries-dattentats-tout-le-monde-devient-r

    Aujourd’hui, Arnaud Romain lit le reportage de Mathieu Magnaudeix : En Charente-Maritime, « avec ces conneries d’attentats, tout le monde devient raciste » publié sur Mediapart le 1er décembre #2015.

    #Charentes-Maritime #élections_régionales #Front_national #Les_Républicains #Marennes #PS

    • (extrait)

      Une somme fixe d’argent, versée à chaque citoyen, salarié ou pas, de manière automatique, pour mieux accompagner les mutations du monde du travail ? Des expérimentations – encore floues – sont annoncées en Finlande ou aux Pays-Bas. L’Aquitaine veut y réfléchir. Le vieux débat sur le revenu de base reprend de plus belle.

      Si les élections législatives d’avril, en Finlande, ont attiré l’attention des médias étrangers, c’est d’abord en raison de leur dénouement : le parti centriste, vainqueur du scrutin, a choisi de s’allier avec l’extrême droite des Vrais Finlandais pour former un exécutif inédit dans l’histoire du pays. Mais ce n’est pas le seul fait à retenir. Lors des semaines précédant la consultation, le parti centriste de Juha Sipilä (devenu, entretemps, premier ministre) s’était aussi prononcé pour une mesure originale : l’expérimentation d’un revenu de base.

      À Helsinki, une majorité de députés semble aujourd’hui prête à défendre cette promesse. Rien ne dit pour autant que le chef du gouvernement la mettra en œuvre, en particulier parce que ses partenaires de coalition n’y paraissent pas tous très favorables. Mais le débat sur les vertus d’un revenu de base, et ses modalités très controversées, a été relancé.

      En Suisse, un référendum est censé avoir lieu sur le sujet, sans doute en 2016, après le dépôt à Berne de 126 000 signatures exigeant la tenue de cette consultation. En Espagne, la promesse figure, parfois, parmi les revendications du mouvement anti-austérité Podemos. Aux Pays-Bas, la ville d’Utrecht va lancer une expérimentation à partir de janvier 2016, sur un groupe d’environ 300 personnes (on parle d’un forfait de 900 euros par mois pour un adulte, 1 300 pour un couple).

      En France, une association, lancée en 2013, le Mouvement français pour le revenu de base (MFRB), qui revendique 600 adhérents, organise ses journées d’été du 21 au 23 août près d’Annecy. Avec d’autres, elle a lancé fin 2014 un journal gratuit, L’Inconditionnel, qui propose de répondre à cette question aguicheuse : « Et vous, que feriez-vous si vous n’aviez plus à gagner votre vie ? » Dans Liber, un revenu de liberté pour tous (L’Onde, 2014), l’ingénieur Marc de Basquiat (membre du MFRB) et l’essayiste étiqueté libéral Gaspard Koenig militent pour un revenu minimum baptisé Liber (450 euros pour un adulte), financé par un impôt sur les revenus et censé se substituer « au maquis des allocations spécifiques » (en l’occurrence, avant tout, le RSA et la prime pour l’emploi).

      Les défenseurs du revenu de base avaient déjà fait parler d’eux en janvier 2014. Ils avaient alors récolté, à travers toute l’Europe, 285 000 signatures de citoyens qui s’étaient déclarés favorables à un « revenu de base inconditionnel ». L’opération n’avait pas suffi à enclencher une dynamique au sein de l’Union. Il aurait fallu beaucoup plus – rassembler un million de noms en l’espace d’un an – pour contraindre la commission de Bruxelles à s’emparer de ce dossier, souvent qualifié de totalement utopique par ses adversaires.

      Ces initiatives désordonnées prouvent que le débat sur le revenu de base (« RDB »), vieille idée surgie à la fin du XVIIIe siècle (avec les travaux du Britannique Thomas Paine), s’intensifie. « Pourquoi cette idée retrouve-t-elle de l’audience aujourd’hui ? Sans doute parce qu’elle répond à une double préoccupation de notre époque, marquée par la persistance du chômage de masse et du sous-emploi et la montée des inégalités », écrit la journaliste Sandra Moatti dans l’éditorial du dernier numéro de L’Économie politique, qui y consacre un dossier très stimulant (juillet 2015, éditions Alternatives Économiques).

      Suite : http://www.mediapart.fr/journal/economie/300715/de-la-finlande-laquitaine-le-revenu-de-base-en-debat

      http://www.anti-k.org/2015/07/30/de-la-finlande-a-laquitaine-le-revenu-de-base-en-debat

    • (extrait - suite et fin)

      De quoi parle-t-on ? Voilà l’idée générale, qui a rarement dépassé le stade de la micro-expérimentation à travers le monde (sauf quelques exceptions comme l’Alaska) : un revenu fixe, versé à n’importe quel citoyen jusqu’à sa mort, sans aucune condition ou contrepartie (« inconditionnel, universel et forfaitaire », disent les économistes). Qu’on soit riche ou pauvre, avec ou sans emploi, seul ou en ménage, tout le monde touche la même somme. Dans la pratique, il existe des dizaines de manières d’imaginer et de financer cette garantie, théorisée par des économistes de droite (Milton Friedman et son « impôt négatif ») comme des penseurs de gauche (André Gorz et son « revenu d’existence »), des néolibéraux comme des anticapitalistes, et défendue, chez les politiques français, tout à la fois par José Bové et Christine Boutin.

      Pour des esprits façonnés par des décennies d’un État redistributif à la française, l’initiative peut troubler. Tout simplement parce qu’elle revient à découpler la question du travail de celle du versement de prestations sociales. C’est ce qu’explique très bien Julien Dourgnon, ancien conseiller de l’ex-ministre Arnaud Montebourg dans L’Économie politique : « Le RDB, par ses caractéristiques (universalité, inconditionnalité, égalité) entend défaire le monopole et l’emprise de l’emploi sur la construction de la protection sociale. Il se fonde sur une logique où le sous-emploi permanent devient une norme acceptable et acceptée au nom d’un principe de réalité et d’un principe de justice. […] C’est pourquoi le RDB n’est pas un revenu d’exception mais un revenu permanent. »

      Une « étude de faisabilité » lancée en Aquitaine

      L’horizon du plein emploi s’est éloigné. Le travail « en miettes » et les emplois de mauvaise qualité se sont généralisés. Il faudrait donc adapter la protection sociale aux mutations de l’emploi à l’âge du capitalisme financier. Certains se risquent même à imaginer le remplacement à grande échelle des travailleurs par des robots. Dans cette optique, le revenu de base permettrait « le passage d’un modèle de précarité subie à un modèle de mobilité choisie », prédit Carlo Vercellone, maître de conférences à Paris-1 et théoricien, avec d’autres, du « capitalisme cognitif ».

      L’avènement du revenu de base permettrait de mieux prendre en compte ce travail non marchand, difficile à quantifier exactement, mais de plus en plus décisif, sur fond d’essor du numérique et de culture des « communs » (lire, en écho, l’entretien avec Michel Bauwens sur Mediapart). Ce revenu aurait aussi l’avantage de régler les problèmes d’« incitation » redoutés par certains économistes (lorsqu’un chômeur, dit-on, rechigne à prendre un emploi mal payé, pour conserver ses indemnités chômage) : le « revenu plancher » resterait fixe, même si les revenus complémentaires, tirés de l’activité, eux, progressent.

      Au fond, les ambitions des uns et des autres, autour d’un même projet, sont très variables. Pour les libéraux, un revenu de base fixé à des niveaux plutôt faibles, permettrait surtout de simplifier les rouages de l’État social, pour le rendre plus efficace – quitte à rendre plus acceptables les inégalités de la société, sans s’y attaquer pour de bon. Pour les défenseurs d’un modèle alternatif à l’hégémonie néolibérale, le RDB doit être une option plus ample, dans le sillage des travaux, par exemple, d’André Gorz (dès Adieux au prolétariat, 1980) : ce serait « l’un des instruments d’une transformation sociale radicale et émancipatrice », à condition de le combiner avec la réduction du temps de travail et l’essor d’« activités autonomes », explique la sociologue Françoise Gollain, toujours dans L’Économie politique.

      L’extrême variété des approches saute aux yeux dès lors que l’on entre dans la pratique. Les pistes de financement de ce revenu de base sont pléthoriques. Ses avocats en répertorient une petite dizaine (lire ici), de la fiscalité (impôt sur le revenu, taxe sur le capital ou les transactions financières, etc.) à la création monétaire (via des monnaies locales ou une réforme des mandats des banques centrales, par exemple, une piste préférée par de nombreux écologistes). La question du montant exact de ce revenu donne lieu à des réflexions très complexes. Et tout le monde n’est pas d’accord, non plus, sur un autre point décisif : ce RDB vient-il compléter l’existant ou remplace-t-il la plupart des prestations sociales ?

      Dans son éditorial, Sandra Moatti cite les mises en garde du sociologue Robert Castel, qui voit dans ce revenu de base l’exemple même de la « mauvaise utopie » : « D’un montant trop faible pour se passer de travailler, il offrirait au capitalisme une “armée de réserve” où puiser à moindre coût des travailleurs déjà partiellement rémunérés par un médiocre revenu de subsistance. » Le RDB comme un outil d’exploitation d’un nouveau genre ?

      « C’est une crainte exagérée, réagit Jean-Éric Hyafil, un économiste membre du MFRB joint par Mediapart. Dans les années 80 et 90, c’était une idée qui était très associée à l’impôt négatif théorisé par l’économiste américain Milton Friedman. Dans cette configuration, il est prévu de supprimer le SMIC. Mais ce n’est pas du tout ce que l’on défend au sein du Mouvement : il n’est pas question de toucher au SMIC, pour mettre en place ce revenu de base. Puisque le SMIC ne disparaîtrait pas, la crainte exprimée par Robert Castel n’est pas fondée. »

      À l’initiative du groupe EELV, le conseil régional d’Aquitaine a donné son feu vert, début juillet (grâce à une très forte abstention), à la réalisation d’une étude de faisabilité d’un « RSA inconditionnel ». Il s’agirait d’une « première étape vers un revenu de base universel ». Le projet, encore vague, reste modeste : les règles de calcul du RSA ne seraient pas modifiées, mais les ayants droit n’auraient plus aucune démarche à effectuer, en particulier pour prouver qu’ils recherchent « activement » un emploi, pour toucher cette aide.

      « La plupart des travailleurs pauvres qui ont droit au RSA ne le demandent pas, notamment parce que c’est stigmatisant de le demander. De ce point de vue, cette mesure aurait un impact important, assure Jean-Éric Hyafil. Mais il y aurait bien sûr, ensuite, un autre chemin à parcourir pour passer d’un RSA inconditionnel à un RSA inconditionnel, universel et individuel. » En clair, un RSA forfaitaire, versé à tous les citoyens.

      C’est, semble-t-il, la stratégie du Mouvement français pour le revenu de base : ne pas plaider pour un big-bang fiscal du jour au lendemain, mais bien plutôt réformer les prestations sociales existantes et les tirer, au terme d’expérimentations locales, vers un revenu de base plus ambitieux. Pour y parvenir, il faudra encore faire taire les très nombreux sceptiques.

      Lire aussi

      « Faut-il défendre le revenu de base ? - dossier » L’Économie politique, numéro 67, juillet 2015, éditions Alternatives Économiques.
      Michel Bauwens : « L’hégémonie du libéralisme a été cassée par le numérique » - Par Jade Lindgaard
      Michel Bauwens : « Vers une économie post-capitaliste » - Par Joseph Confavreux et Jade Lindgaard
      Fusionner le RSA et la prime pour l’emploi, explications - Par Michaël Hajdenberg
      Le RSA jeunes, total non-évènement - Par Mathieu Magnaudeix

      http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com/2015/07/de-la-finlande-a-l-aquitaine-le-revenu-de-base-en

    • Présentation du revenu de base dans La Tribune

      « Un revenu de base pour tous et sans condition ? Une idée au service de l’esprit d’entreprise », entretien avec Jean-Marc Ferry
      http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130618trib000771011/-un-revenu-de-base-pour-tous-et-sans-condition-une-idee-au-service-de-l-es

      Le revenu de base (1/3) : les fondements
      http://www.latribune.fr/economie/international/le-revenu-de-base-1-3-les-fondements-497079.html

      Le revenu de base (2/3) : comment l’appliquer ?
      http://www.latribune.fr/economie/france/le-revenu-de-base-2-3-comment-l-appliquer-497078.html

    • J’ai pas pris le temps de tout lire, ni du premier article, ni de la série du second. Mais je pense que pour comprendre les enjeux du revenu de base, notamment du point de vue des idées de gauche, le point crucial est que les milliards de pauvres ne sont pas le fond du problème. Partant de là, il sera plus facile de se focaliser vers une direction.

    • @02myseenthis01 vu comme tu écris, je pense que tu as suffisamment de style (ça doit être pareil à l’oral je suis sûr), pour rendre attrayant à un auditoire fermé, obtus, ou récalcitrant le sujet du RdB.

      Un de mes amis en avait parlé à une jeune ingénieure débutant sa carrière et passant des journées parfois interminables à travailler dans le bureau d’études qui l’employait, finissant régulièrement par des réunions tardives. Parfois elle se pleignait de finir tard son boulot, mais elle semblait avoir pris les traits d’une #workaholic (une #travailholic) ; bref une addicte au labeur.

      Du coup, cet ami avait fini par lui refiler sur une clé usb le documentaire Le revenu de base, une impulsion culturelle , en pensant que ce film serait un intermédiaire et une manière d’aborder le sujet avec elle, de manière plutôt délicate. Et c’est à partir de ce moment précis qu’elle n’a plus désiré le revoir.

      Donc je me dis que pour aborder certains sujets il doit y avoir des stratégies ou des techniques, comme l’humour par exemple. Même un documentaire bien expliqué peut être trop frontal, et repousser, comme le documentaire que j’ai cité ci-dessus.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourreau_de_travail
      https://www.youtube.com/watch?v=-cwdVDcm-Z0

      #addictions

    • @la_taupe , comment dirais-je ?

      C’est à mon avis une des rares expériences dans notre vie humaine, qui permet une généralisation sans des si et des mais : malgré tous les efforts, sans l’avoir appris dès son enfance on se découvre limité dans un idiome étrangé.

      Ainsi s’explique certainement une tendence à la simplification de la grammaire et du vocabulaire, par laquelle j’arrive néanmoins cahin-caha à manoeuvrer mon navire notoirement trop chargé sur des eaux vastes et périlleux du français, menacé par des brisants grammaticaux et des monstres se levant des abîmes d’orthographe - du même coup et pire encore je me pilote exposé aux sirènes obsédées et vangeresses de la propre langue, qui trompent incessamment le marin errant avec des expressions idéomatiques et d’une syntax intièrement inutilisable.

      Vu ma situation désillusionnante, mais vu aussi, que #Seenthis est une des rares îles bien entretenue et encombrée d’un esprit journalistique expérimenté et généreux, j’éspère que des chastes circonstances d’un naufragé dépourvu se font entendre : tant de fois déjà gîté, qui pourrait s’étonner qu’on préfère de se contenter avec la même brièveté dans le billet introductoire qui m’a leurré irrésistiblement de m’essayer à son ambiguité contextuelle.

      [ #exercice en français écrit]
      (La_taupe, je reviendrai à ton sujet posé si bien caractérisé et circonscrit.)

    • @02myseenthis01 je vais relire ton dernier commetaire à tête reposé, car te lire est pour moi une gymnastique :)

      Par exemple parce que je voudrais être sur de te comprendre sur ce paragraphe :

      C’est à mon avis une des rares expériences dans notre vie humaine, qui permet une généralisation sans des si et des mais : malgré tous les efforts, sans l’avoir appris dès son enfance on se découvre limité dans un idiome étrangé.

      C’est avec plaisir que je te lis (et relis).

    • Surtout avec le paragraphe introductoire, @la_taupe ,je ne suis pas tellement content non plus.

      Est-ce qu’il s’y agit des problèmes avec le pronom du complément direct et avec l’expression « des rares expériences dans notre vie humaine » ?

      a) Le pronom en cause dans « sans l’avoir appris dès son enfance » se réfère à « un idiome étrangé » ; cet emploi pourrait causer quelques irritations, parce que normalement on attendrait d’un antécédant qu’il soit déjà mentionné avant le pronom. En allemand (pour moi : « propre langue » cf. le paragraphe suivant) cette construction serait malgré tout possible, mais demanderait un changement dans la prosodie (l’accentuation dans une phrase ou différent phrases suivantes... cf. les « sirènes » dans le paragraphe suivant).

      b) « des rares expériences dans notre vie humaine » - je voulait éviter « des rares expériences dans notres relations sociales », pour y suivre dès le commencement un style exagérant d’une manière pseudo archaique.

      c) « sans des si et des mais » - je l’ai utilisé pour ironiser et contrecarrer un peu le style choisi.

      Le 1ier paragraphe pourrait alors avoir une solution suivante :

      C’est à mon avis une des rares expériences dans notres relations humaines, qui permettrait une généralisation sans des si et des mais : on se découvre limité dans un idiome qu’on n’a pas appris dès son enfance.

      [ #exercice en français écrit]

  • Des documents confirment l’espionnage de l’Allemagne par les Etats-Unis - Page 1 | Mediapart | 01 juillet 2015 | Par Jérôme Hourdeaux et Mathieu Magnaudeix et Julian Assange (Wikileaks
    http://www.mediapart.fr/journal/france/010715/des-documents-confirment-lespionnage-de-lallemagne-par-les-etats-unis

    Un étrange monde où même les meilleurs amis se surveillent et s’espionnent : à nouveau, c’est cette drôle d’impression qui se dégage des documents inédits publiés par Mediapart, Libération et la Süddeutsche Zeitung, en collaboration avec Wikileaks.

    Comme le prouvent deux relevés d’interception de la NSA datant de 2011, l’agence américaine a surveillé les plus hauts dirigeants allemands, dont la chancelière Angela Merkel et un de ses proches collaborateurs. Ces interceptions étaient effectuées par la NSA elle-même ou sous-traitée aux services secrets britanniques, indéfectibles partenaires du renseignement états-unien.
    (...)
    Pour le renseignement américain, les cibles allemandes sont prioritaires. Pour toutes ces cibles, même le moindre chef de bureau, la NSA fixe une priorité « 2 », c’est-à-dire très haute. À titre de comparaison, sur la liste française, seuls le portable de Nicolas Sarkozy et la ligne de la cellule Afrique de l’Élysée figurent au même niveau de priorité – les ministres français ou le « téléphone rouge » entre Matignon et l’Élysée ne sont classés qu’en priorité « 3 ».

    Le plus cocasse est qu’au même moment, les services secrets allemands, le BND, collaboraient de leur côté avec la NSA américaine pour écouter des cibles terroristes mais aussi des dirigeants français, belges ou autrichiens.
    (...)
    Ce 11 octobre 2011, à quelques jours d’un accord de recapitalisation des banques grecques qui divise alors l’Europe et sa propre majorité, Angela Merkel discute ainsi avec son « assistant personnel » – dont le nom n’est pas cité. Avec ce collaborateur, la chancelière est en confiance.

    Le câble de la NSA dépeint une Angela Merkel « perplexe », qui a des doutes sur les solutions envisagées pour sauver la Grèce – un embarras qui tranche avec l’image inflexible qui lui est souvent accolée. Faut-il réduire la dette privée (un « haircut », en jargon financier), au risque de léser les banques ? Ou renforcer la solidarité financière entre les États, ce que refuse une grande partie de l’opinion allemande ? Merkel semble hésiter. « La crainte de Merkel est qu’Athènes serait incapable de surmonter ses problèmes même avec un nouvel "haircut", étant donné que le pays ne serait pas capable de surmonter la dette restante. De plus, elle doute qu’envoyer des experts financiers en Grèce permettrait de ramener le système financier grec sous contrôle », rapporte la note de la NSA.

  • La réforme pénale amputée sous pression de l’Elysée | Mediapart, 6 juin 2014, par Mathieu Magnaudeix cc @chirine
    http://www.mediapart.fr/journal/france/060614/taubira-fait-adopter-sa-reforme-penale-amputee-sous-pression-de-lelysee?on

    L’affirmation dans le #Code_pénal que les peines doivent être individualisées, la fin des sorties sèches de #prison, la césure du procès pénal afin d’ajuster la peine une fois la culpabilité prononcée, et bien sûr la fin des très décriées peines plancher, qui fixaient une sanction automatique en cas de récidive, sont autant de mesures importantes. L’Assemblée a par ailleurs voté la suspension des peines de prison pour les femmes enceintes.

    Pour autant, aucun des nouveaux délits créés par la droite entre 2002 et 2012 n’a été supprimé du Code pénal. Il n’a pas été question de “dépénaliser” ou de “contraventionnaliser” une série d’infractions (routières notamment) qui avaient été transformées en délits sous Chirac et Sarkozy, ou encore la détention de stupéfiants. De même, l’échelle des peines encourues pour certains délits n’a pas été revue à la baisse, toujours afin d’éviter un procès en laxisme. Le texte se fait même plus sécuritaire que certaines lois votées sous la droite lorsqu’il réduit la possibilité pour les juges de procéder à des aménagements de peine.

    Les débats ont plusieurs fois prouvé la gêne d’une partie de la majorité face à un texte édulcoré. Mercredi dans la nuit, un curieux face-à-face a ainsi opposé la majorité, convaincue de la nécessité de supprimer les tribunaux correctionnels spéciaux pour mineurs, à une ministre d’accord avec eux mais qui n’avait pas le feu vert de l’Élysée et de Matignon pour abroger cette mesure phare des années Sarkozy, comme François Hollande s’y était engagé. (...)

    « L’engagement du président de la République sera respecté », mais « pas par amendement », a promis Jean-Jacques Urvoas, un proche de Manuel Valls. Pascal Cherki (aile gauche du PS) lui a rétorqué que le crédit impôt pour les entreprises, lui, avait bien été voté par amendement à l’automne 2012.

    Une autre passe d’armes a eu lieu sur la contrainte pénale, cette peine alternative à la prison instaurée par la loi. La semaine dernière, en commission, la garde des Sceaux avait volontairement laissé passer un amendement l’étendant des délits passibles de moins de cinq ans de prison à tous les délits (dix ans de prison maximum). Elle avait été rappelée à l’ordre par l’Élysée. Dès mardi, un accord avait été trouvé entre le groupe PS de l’Assemblée et le gouvernement : l’extension aux délits les plus graves ne se fera que dans trois ans, au 1er janvier 2017. « Ce sont les parlementaires qui votent la loi ! » a rappelé l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, redevenue députée. En vain : une fois de plus, le gouvernement a imposé ses vues.

    L’Assemblée nationale a par ailleurs rejeté la suppression de la rétention de sûreté, instaurée en 2008, qui prévoyait de priver de liberté des criminels dangereux ayant déjà purgé leur peine. Une loi « honteuse » (...)

    Christiane Taubira a convenu que leur suppression était une « nécessité ». Mais elle a donné rendez-vous à plus tard. Rien n’indique pourtant que le gouvernement, en grande difficulté politique et convaincu que le pays se droitise à toute vitesse, fera voter de sitôt un nouveau texte pénal.

    #paywall certes mais j’ai mis l’essentiel je crois #droit_pénal

    Et sur le blog Libertés surveillées :
    http://libertes.blog.lemonde.fr/2014/06/08/reforme-penale-adoption-a-lassemblee-nationale-de-la-loi-taubi