person:matthew desmond

  • Mais que devient l’argent des pauvres ? - Une heure de peine...
    http://uneheuredepeine.blogspot.com/2017/07/mais-que-devient-largent-des-pauvres.html

    Dans son ethnographie des expulsions à Milwaukke, Matthew Desmond refuse précisément de nier ces problèmes : « il y a deux façons de déshumaniser les gens », note-t-il, « leur nier toute vertu, les absoudre de tout péché »

    Super article avec plein de références comme d’hab’
    #pauvreté #logement #épargne #expulsions

  • Mais que devient l’argent des pauvres ? - Une heure de peine...
    https://uneheuredepeine.blogspot.ch/2017/07/mais-que-devient-largent-des-pauvres.html

    Le budget des pauvres est, une fois de plus, sous les feux des projecteurs. A la faveur de l’annonce d’une baisse de 5€ du montant des APL, les commentaires sur l’argent des plus démunis n’ont pas manqué, entre les réprimandes à ceux qui ont le culot de se plaindre, les bons conseils sur le mode « mais ça ne fait qu’un paquet de clopes ou cinq baguettes » ou les attaques du type « mais ils ont déjà des Iphones ! ». L’argent des pauvres est un problème public : tout le monde a un avis dessus... Seuls les principaux intéressés semblent exclus du débat... C’est qu’ils sont toujours soupçonnés de mal s’en servir, d’être pauvres parce qu’ils ne l’utilisent pas comme il faut, parce qu’ils ont des dépenses dont ils pourraient facilement se passer, s’ils voulaient vraiment s’en sortir, s’ils avaient une vraie culture de vrais winners, et si, finalement, ils ne méritaient pas un petit peu leur sort quand même, quelque part. Il y a quelque chose de vrai là-dedans : si les pauvres sont pauvres, c’est bien, en partie au moins, parce que leurs revenus sont dépensés de façon excessive, d’une façon qui les enferme dans leur situation précaire. La question est donc d’importance. Sans me livrer ici à une analyse exhaustive du budget des ménages les plus fragiles, je voudrais donner quelques éléments de réponses trop souvent ignorés à la question « que font les pauvres avec leur argent ? », en partant notamment d’un des prix Pulitzer de cette année, Evicted du sociologue Matthew Desmond.

    #pauvreté #richesse #classes_sociales

  • Mais que devient l’#argent des #pauvres ? - Une heure de peine...
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2017/07/mais-que-devient-largent-des-pauvres.html

    Ce sur quoi insiste Matthew Desmond, et bien d’autres chercheurs, c’est que ces dépenses ne sont pas la cause de la pauvreté : tout au contraire, elles en sont la conséquence. C’est parce que l’on a si peu que tout utilisation vertueuse de son argent, toute tentative d’accumulation, d’épargne, de sauvegarde est vouée à l’échec. Ou plutôt demanderait des sacrifices si importants et si incertains qu’il est beaucoup plus rationnel de ne pas les faire : il vaut mieux se faire un festin de homard aujourd’hui, quitte à avoir faim tout le mois, plutôt d’avoir faim pendant plusieurs années pour pouvoir, peut-être, si la conjoncture et la providence le permettent, si l’on ne se fait pas voler ou tuer avant, si l’on ne tombe pas malade, et si l’on trouve comment faire, stabiliser un tout petit peu sa situation... C’est l’une des discussions centrales d’Evicted, même si elle est éparpillée entre les chapitres et les notes de fin : Matthew Desmond démonte sciemment les arguments autour de la « culture de la pauvreté », l’idée selon laquelle les pauvres seraient pauvres parce qu’ils auraient certains comportements particuliers. Il insiste sur le fait que « la pauvreté, c’est la pauvreté », autrement dit que la situation économique à elle seule permet de comprendre ce que font les individus, qu’elle est une cause avant d’être une conséquence, qu’on n’a pas besoin de la théoriser en lui adjoignant une « culture »... Et que, finalement, si chacun d’entre nous se retrouvait à vivre comme les plus pauvres, il ferait probablement pareil.

    #sociologie

    • Vraiment ? vous pouvez lire des recherches qui partent de ce prorata ?

      Il y a quelque chose de vrai là-dedans : si les pauvres sont pauvres, c’est bien, en partie au moins, parce que leurs revenus sont dépensés de façon excessive, d’une façon qui les enferme dans leur situation précaire.

    • Dans son ethnographie des expulsions à Milwaukke, Matthew Desmond refuse précisément de nier ces problèmes : “il y a deux façons de déshumaniser les gens”, note-t-il, “leur nier toute vertu, les absoudre de tout péché” ("There are two ways to dehumanize : the first is to strip people all virtue, the second is to cleanse them of all sin", p. 378).

    • Sur l’#immobilier, la #location et la #guerre_aux_pauvres

      Quand les immeubles ont commencé à apparaître à New York au milieu du XIXe siècle, les loyers dans le pire ghetto étaient 30% plus élevé que dans les beaux quartiers. Dans les années 1920 et 1930, les loyers pour les habitations vétustes des ghettos noirs de Milwaukee, de Philadelphie et d’autres villes du Nord était plus élevés que ceux pour de biens meilleurs logements dans les quartiers blancs. A la fin des années 1960, les loyers dans les plus grandes villes était plus élevés pour les Noirs que pour les Blancs pour des logements équivalents. Les pauvres ne se concentrent pas dans les quartiers en mauvais état parce que les loyers y sont moins élevés. Ils sont là - et c’est tout particulièrement le cas pour les Noirs pauvres - parce qu’ils y sont autorisés.
      Les propriétaires des logements du bas du marché ne baisse généralement pas les prix pour satisfaire la demande et éviter le coût des impayés et des expulsions. Il y a des coûts à éviter ces coûts. Pour beaucoup de propriétaires, il est moins cher de supporter le coût d’une expulsion que de remettre leur bien en état. Il est possible d’économiser des coûts de maintenance si les locataires ont continuellement des loyers de retard (were perpetually behind). Et beaucoup de locataires propres ont continuellement des loyers en retard parce que leur loyer est trop élevé (p. 75).

      +

      ’il y a bien là quelque chose qui explique la pauvreté des plus fragiles : une forme d’exploitation de leur précarité

      Le #marché_de_la_pauvreté est un nouvel eldorado, s’y engouffrent les formateurs de CV, l’anpe, toutes les administrations et contrôleurs de pauvres, les assistantes sociales, les propriétaires qui leur font payer leur maison en louant des studios, et en plus il faut dire merci

      le pauvre fait décidément vivre beaucoup de gens sur son dos pouilleux, respect !

  • Ethnographie des expulsions aux États-Unis
    http://www.laviedesidees.fr/Ethnographie-des-expulsions-aux-Etats-Unis.html

    L’expulsion locative est devenue aux États-Unis un phénomène de masse. Le sociologue Matthew Desmond retrace le destin de huit familles de Milwaukee aux prises avec un marché immobilier d’une violence inouïe. Un livre magistral qui débouche sur une nouvelle conceptualisation de la pauvreté.

    Livres & études

    / pauvreté, #culture, #subprimes

    #Livres_&_études #pauvreté