person:mayra andrade

  • Carnet de route d’un voyageur en Afrique de l’Ouest

    Un voyage illustré au cœur des mots de la migration

    #NIGER
    – Ganji (Brousse ; en zarma)
    – Yamma & kurmi (Ouest & pays forestier ; en zarma)
    – Hangasin (Le compagnon ; en zarma)
    – Yammayize & kurmiize (Enfant de l’ouest & enfant de la forêt ; en zarma)
    – Jaaway (Passer la saison froide ailleurs que dans son village ; en zarma)
    PORTRAIT : TROIS FRÈRES
    – Jawiize (Fils de la saison froide ; en zarma)
    – Tallako (Colporteur ; en zarma)
    – Jaaje (Rentrer au bercail ; en zarma)
    – Faransi (Pays côtiers ; en zarma)
    – Zarma zeeno (Le vieux Zarma ; en zarma)

    #BURKINA_FASO
    – Sore (La route ; en moré)
    – Train (Train ; en français)
    – Ba-yiri (Village du père ; en moré)
    – Kaoos weoogo & Paa weoogo (Il a duré en brousse & il est resté en brousse ; en moré)
    – Lebge (Revenir sur ses pas ; en moré)
    – Locataire (Les locataires ; en français)
    – Zake tuuma (Travail dans la cour ; en moré)
    PORTRAIT : KARIMA
    – Tẽnga, diaspo, VDV (Broussard, diaspo et VDV ; en français et moré)

    #CÔTE_D’IVOIRE
    – Boyorodjan (Qui vient/qui sort du lointain ; en dioula)
    – Gaou (Naïf ; en nouchi)
    – Benguistes (Les émigrés ; en nouchi)
    – Poste frontière (Poste frontière ; en français)
    PORTRAIT : ATTA KOKO

    #MALI
    – Tungaranke (Étranger ; en bambara)
    – Lo cú mi ɲú (Il a enfoncé sa tête ; en boomu)
    – Lé-lé-béré’a (Partir à l’aventure ; en boomu)
    – Baaragnini (Un chercheur de travail ; en bambara)
    – Car-rapide, bâchée (Véhicule de transport ; en français)
    – Coxeur (Rabatteur, agent de transport ; en français)
    – Exode (Migration ; en français)
    – Baana-baana (Petit commerçant sans grande valeur ; en bambara)
    – Les 52 (Les petites bonnes à Bamako ; en français)
    – Refoulés (Migrants refoulés aux frontières ; en français)
    – Marun warama (Ceux qui font la culture en plaine ; en dogon)
    – Les « naphtaline » (Les migrants dogons ; en français)
    – Aventurier (Voyageur, migrant ; en français)
    – Etre sur/rejoindre le goudron (Voyager sur les grands chemins ; en français)
    – Dagaye (Partir, émigrer ; en soninké)
    – Silahanda (Viatique ; en soninké)
    – Ta(g)ama (Marcher ; en bambara)
    – Kille (Itinéraire ; en soninké)
    – Kaara (Lieu d’origine ; en soninké)
    – Kaseti (Cassette ; en soninké et bambara)
    – Baase (Cadeau au migrant de retour ; en soninké)
    – Jaajayinbalaaxu (Celui qui a échoué en migration ; en soninké)

    #MAURITANIE
    – Ṛḥîl (Déplacement ; en ḥassâniyya)
    – Tâsuvṛa (Sac de voyage ; en ḥassâniyya)
    – Ṛaḥle (Selle d’homme ; en ḥassâniyya)
    – Seddeṛ (Errance, drague ; en ḥassâniyya)

    #SÉNÉGAL
    – Luttude (Ne plus revenir ; en pulaar)
    – Jaajaade (Le « bien revenir » ; en pulaar)
    – Nawetaan (Ouvriers saisonniers issus des zones rurales ; en wolof)
    – Ndakaaru (Dakar ; en pulaar ou wolof)
    – Baol-Baol (Jeune migrant vers les centres urbains ; en wolof)
    – Fatou-Fatou & Modou-Modou (Les migrants internationaux ; en wolof)
    – Nawtaal (Ailleurs, appel, rappel ; en wolof)
    – Wootal (Faire rentrer par des procédés mystiques une personne longtemps restée à l’étranger ; en wolof)
    – Kayiit ke (Les papiers de voyage ; en sereer)
    – Dakaar (Le nouvel arrivant ; en wolof)
    – Boutikou-mbag (Celui qui porte sa boutique ; en franco-wolof)
    – Jaatigi (Le logeur ; en soninké et bambara)
    – Vacancier (Migrant de retour en vacances ; en français)
    – Come on town (Branché, urbain ; en anglais)
    – Fekki (Rejoindre quelqu’un ; en wolof)
    – Gaddaye (Exil, s’exiler ; en wolof)
    – Barça wala barsaq (Barça ou la mort ; en wolof)
    – Mbek-mi (Coup de tête ou choc brutal entre deux choses ; en wolof)
    – Tekki (Réussir ; en wolof)

    #CAP-VERT
    – Mandjaku (Les Africains du continent ; en kréol capverdien)
    – Téra longi (Terre lointaine ; en kreol capverdien)
    – Manda mantenha (Saluer ; en kréol capverdien)
    – Sôdadi (Souvenir nostalgique ; en kréol capverdien)
    – Emigranti (Émigrant ; en kréol capverdien)
    PORTRAIT : LUCILINA
    – Dispidida (Les adieux ; en kréol capverdien)
    – Partida (Moment de la séparation ; en kréol capverdien)
    – Duku (Celui qui revient les poches vides ; en kréol capverdien)
    – Bidon di Merka (Bidon d’Amérique ; en kréol capverdien)
    – Rapatriados (Rapatriés ; en kréol capverdien)


    http://www.lecavalierbleu.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=414
    #mots #terminologie #asile #migrations #réfugiés #livre
    cc @reka @sinehebdo

    #ressources_pédagogiques : pour montrer qu’il y a bien plus que le mot « migrant » et « réfugié » si on se place du côté de ceux qui migrent... Tout un univers sémantique complètement méconnu.
    Un livre facile à utiliser en classe : sur chaque double une page, un mot d’un pays d’Afrique de l’Ouest, une carte, une photo, une explication...

    • Effectivement, « Aventuriers » ou « Vacanciers », voilà des termes auxquels je n’avais pas pensé !

      Marrant aussi, les Benguistes (Les émigrés, en nouchi, de Côte d’Ivoire) et les Naphtaline (Les migrants dogons, au Mali) !

      Quelques mises en contexte :

      Barca wala barsakh, Mapenda Seck (Adouna Tey, 2013)
      https://www.youtube.com/watch?v=Z0JV0l9Ibxs

      Dispidida, Mayra Andrade (Navega, 2006)
      https://www.youtube.com/watch?v=Iaz6ZGAs1XY

      Et, à ce propos, cette magnifique chanson d’émigration :
      Poc li denté é tcheu, Mayra Andrade (Navega, 2006)
      https://www.youtube.com/watch?v=b_QaftRlJzg


      http://www.mayra-andrade.com/2013/01/17/navega

      Mi ja-m oiá kma vida li tá mut difísil
      Má solusom ka emigrá pa bá sofré
      Na solabánk di mar, dbóx d’grit d’komandant
      I s’bo tchgá na térra é pa lová Nós Senhor Jezus Krist.
      Ranja-m trabói m-kré fiká
      Mi m-ka mesté pasaport
      Nhas dokumént é :
      Nxada, martel, má nhas dos bróss.
      Ka-nhos pintcha-m pa-m bai,
      Fidj ka ta kriá na ninhu sem pai.
      Nha pai skrevê-m
      Pa-m bá tratónd d’nhas papelada
      Má nha korasom
      Ja fla kma nãu : kaminh di bai !
      Má també m’ka podé, fká li d’riba parbóx
      Sempr ta spiá trabói, má um brók d’kaza k’é pa-m morá.
      Ranja-m trabói k’é pa-m ganhá
      Akel pãu di kada dia
      Pok li-dént é tcheu, fortuna la fóra é fantazia.
      Ka-nhos pintcha-m pa-m bai,
      Fidj ka ta kriá na ninhu sem pai.

      Ce peu que nous avons, Mayra Andrade (Navega, 2006)

      Je sais bien qu’ici la vie est très dure,
      Mais la solution n’est certainement pas
      d’émigrer au péril de sa vie
      Dans les flots déchaînés et sous les
      vociférations du capitaine du capitaine,
      En rendant grâce à dieu si on parvient
      finalement à bon port !
      Donne-moi du travail, je veux rester ici
      Je n’ai pas besoin de passeport,
      J’ai déjà tous les documents qu’il me faut :
      Ma houe, mon marteau et mes deux bras.
      Ne me forcez pas à m’en aller,
      On n’élève pas des enfants dans un foyer sans père.
      Mon père m’a recommandé par lettre
      De m’occuper des papiers nécessaires,
      Mais mon cœur a déjà dit non à l’idée du départ.
      D’un autre côté, je ne peux pas rester ici à aller et venir
      En quête d’un travail impossible à trouver et
      d’une improbable maisonnette où habiter.
      Donne-moi du travail, juste ce qu’il faut pour
      que je puisse gagner Mon pain quotidien,
      Ce peu que nous avons chez nous est déjà beaucoup.
      La fortune censée nous attendre ailleurs n’est que chimère.
      Ne me forcez pas à m’en aller,
      On n’élève pas des enfants dans un foyer sans père.