Petit déjeuner expédié
Toilette expédiée
Sarah et moi sur la route
Je reproduis un de mes anciens rituels
Qui en rejoint un autre, qui en rejoint
Un autre encore, fin de la photographie
Arrivée sans encombre
Mais déjà une chaleur étouffante
Je passe devant le heurtoir de Jérôme
Quelques noms familiers
Sur le programme, le reste
Ce sera de la découverte
Armand Questsch
Magnifique travail spatialisé
Je me dis : ça commence fort
L’exposition des 66 photographes iraniens
Aurait pu me faire fuir, je n’aime pas qu’on regroupe
Les photographes par nationalité, exposition passionnante
Fukase
N’a pas le talent
D’Araki
Quelques photos
De corbeaux
Sortent du lot
Dune Varela
Produit un travail très pertinent, mais
Il faut rester sourd à son commentaire
Dans les photos d’Ackerman et Gobert
Toute l’ambivalence du symbole de Lénine
Si c’était si simple…
Dans l’exposition des pulsions urbaines
Je retiens une très belle photographie
De Pablo Larain, mais c’est bien tout
Marie Bovo
A beaucoup de talent et
Elle est très forte en profondeur de champ
Au musée Réattu, comme souvent
Pas un regard pour les photos
Mais je photographie le coude du Rhône
Samuel Grattacap
Se met beaucoup trop en scène
Ce qui est coupable en regard de son sujet
Au Méjean
Revoir des œuvres
D’Oscar Muñoz !
Force de la démonstration
De Michael Wolff
Nos villes sont inhabitables
Je croise une connaissance, j’ai le sentiment
Que nous nous connaissons, moi de même
Thomas Delthombe !
On attaque les ateliers
Par la face Nord
Sous la canicule
Il faut payer pour voir Annie Leibovitch (LUMA)
Je propose à Sarah de lui payer l’entrée à elle
Non, c’est une question de principe !
Elle feuillette le catalogue
En plus c’est nul
Ce qu’elle fait cette photographe !
Assez fort
Pour que d’autres entendent
Bon sang ne saurait mentir
Une vidéo passe en boucle
Des extraits de violences policières racistes
Et des archives de Noirs célèbres. Sarah : « c’est nul ! »
La grande table lumineuse
De Fischli & Weiss
Me laisse de marbre
Le chien
Et les étoiles
De Juliette Agnel !
Une image de Mari Bastashevski
M’arrête, moins les autres
Que je trouve plus convenues
Deux très belles séries de photographies
A propos de Fukushima, Ayesta et Bression
Et Brodbeck & de Barbuat
Cette magnification par l’image
Est presque coupable
En fait elle est vénéneuse
Revoir la DATAR,
Revoir Tom Drahos
Revoir Jean-Louis Garnel
Je ne sais pas si on peut
Ecrire une critique d’exposition
En haïkus, je vais le faire quand même
Un jour, peut-être, en Arles
On se prendra par la main
Pour penser un plan clair
Combien faut-il
De grands commissaires (internationaux)
Pour changer les (dix) ampoules grillées ?
Qui peut encore être ému
De jeux d’ombres sur des murs
En noir et blanc ? Oui, qui ?
Un jour, comprendre que les visiteurs ont des oreilles
Et souffrent d’entendre le son d’une médiocre vidéo,
Tout en admirant Oscar Nunoz, silencieux, lui
L’éclatement des lieux d’exposition
Allant jusqu’à Toulon n’est pas abordable
Pour les visiteurs moins fortunés. Peigne-culs !
Le début d’emprise de la fondation LUNA
Sur les Rencontres est immédiatement visible
Surtaxe des expositions. Peigne-culs !
Les choix de Sam Stourzné
Sont incompréhensibles
Ce ne sont pas des choix
Et c’est l’heure de poser
Ma belle Sarah, pas très fraîche
Quelle chaleur, à la gare
Ces départs de la gare d’Arles
Sont un excellent entraînement
Pour des séparations plus longues, plus tard
Je retrouve B.
En bord de Rhône
Toujours souriante
Nous dînons
De seiches à la plancha
Qui ne valent pas celles de l’Escala
Longues conversations
En bonne intelligence et bienveillance
Dans une lumière admirable, orange
Promenade digestive
Et digressive
Sur les quais du Rhône
C’est la plus belle journée
Des vacances
La dernière aussi
C’est la plus belle soirée
Des vacances
Et oui, la dernière
Nous sommes chassés
Par des moustiques en piqué
Depuis les platanes alentour
Je conduis assoiffé
Et les pieds en capilotade
J’ai quitté Sarah, j’ai quitté B.
Il faisait 32°C à 22H en Arles
Il faisait 36° C à Nîmes à 22H30
Il fait 20°C à minuit au Bouchet
Un clair de lune magnifique
Sur la vallée de la Cèze
Me fait des adieux douloureux
Je cherche
Et je cherche encore
Le sommeil
#mon_oiseau_bleu