Les Cafés Géo » « Après les #frontières ? »
▻http://cafe-geo.net/apres-les-frontieres
https://dl.dropbox.com/s/jicuj74pl61ci5q/europe%20fronti%C3%A8res%20%C3%A9treinte%20texte.jpg?dl=0
« La question des frontières est le sujet géopolitique par excellence puisque c’est du temps inscrit dans l’espace », débute Valéry Pratt, citant Michel Foucher. Le professeur pose les grands enjeux de ce café géo. « Après les frontières ? » S’agit-il d’un après spatial ? D’un après temporel ? Comment dépasser l’idée de la frontière comme clôture ? Il s’agit en effet de penser la frontière et d’apporter de nouvelles perspectives par l’epochê, « la suspension de l’assentiment sur le fait frontière », l’idée étant de « désenchanter la frontière ». Valéry Pratt distribue des cartographies dans le public pour appuyer la définition de la frontière où l’on observe que la frontière produit des jonctions entre les espaces en supprimant les interstices sur une carte des traités de Westphalie du XVIIème siècle, ou encore que les toponymes sont écrits sur la carte de l’Europe dans la langue d’origine, ce qui met l’accent sur la frontière comprise comme limite identitaire et culturelle. Enfin, sur une troisième carte, on peut observer que dans certaines régions du monde (la « Zomia » du sud-est asiatique, ensemble des régions où des groupes minoritaires refusent l’État), on a su s’affranchir de la logique de la frontière.
]]>Abolir les #frontières
▻https://www.scienceshumaines.com/abolir-les-frontieres_fr_37457.html
Dans Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen (1942), Stefan Zweig parle d’un monde antérieur à la Première Guerre mondiale où les frontières n’existaient pas pour les voyageurs et où la prise de conscience de l’immensité du monde à découvrir s’ouvrait aux Européens. La question d’un monde ouvert pour tous les habitants du monde n’est pas nouvelle, car elle a été déjà abordée par Emmanuel Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795) : il y distinguait le droit de visite du droit d’installation, reprise par Zigmunt Baumann dans ses travaux sur la mondialisation et la fluidité des échanges (une modernité liquide, selon ses termes). Cette question est néanmoins controversée. Dans son ouvrage L’Obsession des frontières (2007), Michel Foucher décrit un monde où il n’y a jamais eu autant de kilomètres de frontières depuis la chute du rideau de fer, tandis que Régis Debray dans Éloge des frontières (2010) montre qu’elles permettent de définir des communautés politiques et culturelles en leur sein.
]]>Latvia-Russia border to be decided at last
October 25 should see the last chapter in the lengthy process of deciding precisely where the border between Latvia and the Russian Federation lies.
▻http://eng.lsm.lv/article/politics/diplomacy/latvia-russia-border-to-be-decided-at-last.a254795
#lettonie #Russie #frontières #démarcation #délimitation
via @reka
« Les migrations sont irrépressibles »
LE MONDE | 05.08.2015 à 10h56 • Mis à jour le 05.08.2015 à 16h15 | Propos recueillis par Jean-Baptiste de Montvalon
Je reproduis cet entretien avec Michel Foucher parce que je suis curieux de savoir ce vous pensez de son approche
#réfugiés #migrations #asile #europe #eu #calais #douvres
Caché sous la remorque d’un camion, un migrant tente de passer la frontière avec le Royaume-Uni, le 24 juin, à Calais.
Géographe, ancien ambassadeur, Michel Foucher est titulaire de la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels L’Obsession des frontières (éd. Tempus Perrin, 2012).
Face à la crise des migrants à Calais, un député du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a suggéré que l’Angleterre reprenne la ville, tandis que des élus français ont souhaité que les contrôles à l’entrée du Royaume-Uni soient déplacés à Douvres… Que vous inspire cette « bataille » autour d’une frontière intra-européenne ?
Si une « bataille » s’annonçait, les « bourgeois de Calais » sauraient cette fois résister à un siège… Nos capacités stratégiques ont progressé depuis la guerre de Cent Ans ! Que ce scénario de reconquête soit énoncé par un député eurosceptique est amusant et a le mérite, si l’on peut dire, d’exhumer une vieille carte mentale : la Manche fut, jusqu’au XIXe siècle, une mer pour deux royaumes, donc une aire d’affrontement. Devenue mer intérieure européenne, c’est la seule dotée d’un double toponyme sur les cartes officielles : Manche et English Channel. Dans la tradition militaire anglaise, la mer sépare et fait frontière ; en France, c’est la côte fortifiée.
Lire le reportage « J’essaie tous les jours de passer en Angleterre »
Où est la frontière franco-britannique ?
Elle se situe là où s’effectuent les contrôles de douane et de police : à la gare du Nord et à Saint-Pancras, à Roissy et Heathrow, à Douvres, Calais, comme dans une douzaine d’autres ports. La frontière juridique est maritime, à mi-distance des côtes des Etats riverains, et terrestre, au milieu du tunnel sous la Manche selon le traité signé à la cathédrale de Canterbury en février 1986, en présence de la reine Elisabeth et du président Mitterrand. Ces limites fixent l’aire d’extension de la convention de Schengen, que Londres a refusée tout en ouvrant ses portes aux migrants des Etats ayant adhéré à l’Union européenne en 2004, surtout Polonais et Baltes.
Que recouvre sur notre continent la notion de frontière ?
Les limites de la souveraineté et de l’identité nationales demeurent. En passant de Strasbourg à Kehl, en Allemagne, sur le pont de l’Europe, l’absence de contrôle douanier n’efface en rien les traits propres aux deux nations. L’espace de l’Europe instituée est plus fluide. La liberté de circulation est saluée par les opinions européennes, quand elle s’applique à elles-mêmes.
Mais la mise en commun d’attributs de souveraineté suppose de bâtir à chaque instant des accords collectifs, comme on l’a vu lors de la crise grecque. L’Etat-nation, doté de son enveloppe frontalière – limite, pas barrière – est le noyau de base mais, dans le monde tel qu’il a l’inconvénient d’être, il doit se développer de concert avec les autres pour peser.
Le coût humain et financier des migrations va-t-il engendrer un renforcement des frontières ou les remettre en cause ?
Le calcul du coût suppose une typologie fine, selon les trajectoires migratoires. De qui parle-t-on ? Des Français de Londres ? Des Kurdes de Berlin ? Des Maliens d’Ile-de-France ? Des Syriens de Stockholm ? Les études sérieuses montrent que les bénéfices, individuels et collectifs, sont nettement supérieurs aux coûts : travail fourni, compétences importées et acquises, envoi de salaires aux familles des lieux d’origine. A l’âge global, chacun, dans l’ancien tiers-monde comme en Moldavie, sait qu’ailleurs l’herbe est plus verte. Les migrations sont irrépressibles. La prospérité et la sécurité de l’Europe la rendent attractive. Il faut renforcer la concertation dans la gestion des régimes frontaliers, au-delà des circonstances exceptionnelles.
Après les drames autour des Canaries, Madrid a réalisé qu’il était aussi important d’aider la Mauritanie ou le Sénégal que les pays andins hispanophones. L’accès légal à l’espace européen pour étudier ou exercer une activité suppose une démarche cogérée avec les pays de départ. La convention de Schengen n’avait qu’un objectif interne, de libre circulation réservée aux ressortissants des pays signataires. Les crises et drames actuels posent la question d’une action à l’extérieur de l’Union européenne : aide ciblée au développement, programmes cogérés de migration circulaire et surtout de mobilité dans les zones d’interaction migratoire et, parfois, interventions dans les zones de crise.
Lire le compte-rendu Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants sont morts « aux portes de l’Europe » en 2015
Des chercheurs étudient les conséquences d’une éventuelle ouverture de toutes les frontières. Que vous inspire cette piste de travail ?
L’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme affirme en effet le droit à quitter son pays. Cette liberté n’est pas encore acquise partout. Mais le droit d’émigrer ne trouve pas son corollaire dans celui d’immigrer. La disparité dans le régime des visas est grande : il est plus facile à un Danois d’aller en Indonésie que l’inverse. Les visas pour entrer dans l’espace Schengen sont exigés dans 134 Etats. Il n’est pas certain que l’asymétrie de traitement soit durable, au nom de l’égalité des droits des Etats. Le Sénégal a rétabli les visas pour les Français, et se rendre en Algérie n’est pas simple – message de réciprocité, en quelque sorte. Toutes les pistes méritent d’être expérimentées, d’abord celles traitant de la mobilité, depuis et vers l’Europe instituée.
Lire sur Les Décodeurs Comment fonctionne la politique migratoire entre le Royaume-Uni et la France ?
Quel jugement portez-vous sur la façon dont les politiques français abordent cette question des frontières et des migrations ?
La frontière civilisée est une interface et une ressource. Sa fonction de barrière ne s’impose qu’en cas de menace directe sur notre sécurité. Un changement de discours politique sur ces questions serait salutaire, avec la reconnaissance publique de la réalité durable des mobilités et la nécessaire construction de dispositifs les encadrant : visas de travail de longue durée, cogestion des mobilités entre pays de départ et pays d’arrivée, mise en place de règles pour détruire le régime illégal des passeurs…
Ce qui est en jeu est également notre choix d’un rapport au monde. L’image positive du Royaume-Uni, projetée au loin par le message des Jeux olympiques de Londres, en 2012, cette image d’un pays moderne et multiculturel, ouvert et globalisé, nourrit une attraction irrésistible, même au fin fond du Soudan. D’où l’afflux vers Calais. Les Français – opinion et dirigeants –, qui candidatent pour des JO en 2024 et une Exposition universelle en 2025, seraient bien inspirés d’y réfléchir et d’assumer enfin toutes les composantes d’une politique d’ouverture, dans un monde de communication instantanée, loin d’un illusoire repli sur soi.
]]>Michel Foucher : « Le régime frontalier dominant est celui de l’ouverture » - Libération
▻http://www.liberation.fr/planete/2015/09/30/le-regime-frontalier-dominant-est-celui-de-l-ouverture_1394503
J’aime bien le travail de Michel Foucher, et son approche, mais là, je ne sais pas quoi penser du titre :)
Michel Foucher : « Le régime frontalier dominant est celui de l’ouverture »
]]>« La #carte, une #vision_subjective du monde »
INTERVIEW
Le géographe #Michel_Foucher analyse l’impact des bouleversements sociopolitiques sur la #cartographie et sa #représentation du monde.
▻http://www.liberation.fr/monde/2011/01/08/la-carte-une-vision-subjective-du-monde_705710
]]>Visite guidée au ##Disney au pays de #P’Anmunjon
La #Zone_délimitarisée ou DMZ (#De-Militarized_Zone) qui sépare les États coréens du Nord et du Sud représente bien ce qu’est une « #méta-frontière ».
Ce concept, formulé par le géographe #Michel_Foucher, postule une inscription à la fois spatiale et symbolique de la frontière [1]. Il peut être décliné à toutes les échelles : locale, nationale, régionale et planétaire. La méta-frontière de la DMZ coréenne dépasse ainsi le périmètre immédiatement concerné, la zone proprement dite, même si c’est là que se cristallisent les réalités et leurs représentations.
▻http://libelalettredorion.blogs.liberation.fr/mon-blog/2014/05/disney-au-pays-de-panmunjon.html
]]>FRANCHIR LES FRONTIERES ?
La Bibliothèque du Centre Pompidou et le CERI ont le plaisir de vous convier à la conférence intitulée
Lundi 29 septembre 19h
Petite salle • Niveau -1 •
Entrée rue Saint-Martin (Piazza)
Entrée libre
Avec
Catherine De Wenden,
chercheuse au CERI (Sciences-Po/CNRS)
Michel Foucher,
géographe et diplomate, auteur de L’obsession des frontières (Perrin, 2012)
Philippe Leclerc,
représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en France
Pierre Henry,
délégué général de France Terre d’Asile
La rencontre sera animée par
Marie-France Chatin,
animatrice de l’émission Géopolitique, le débat sur RFI
L’urbanisme français à l’exportation : les interventions des agences d’urbanisme françaises dans le monde
Carte de Michel Foucher et Pascal Orcier
L’Afrique francophone, y compris le Maghreb, le Proche Orient, et plus surprenant, l’Amérique latine.
Michel Foucher : « Il faut vendre des produits français en anglais » / France Inter
▻http://www.franceinter.fr/emission-le-79-michel-foucher
Le géographe, diplomate et essayiste français est l’invité de la matinale. Il est l’auteur d’un « Atlas de l’influence française au XXIe siècle », édité chez Robert Laffont.
Selon le géographe et diplomate, l’influence des entreprises françaises passera par la conquête de la langue anglaise :
]]>Représentation des frontières : la spécificité de la figuration cartographique des frontières aux États-Unis au xixe siècle - Cairn.info
▻http://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2009-4-page-24.htm
Signalé par Cristina Del Biaggio
Représentation des frontières : la spécificité de la figuration cartographique des frontières aux États-Unis au xixe siècle
par Mila Di Napoli-Marchetti, Chargée de cours à l’Université de Provence, Aix-Marseille I.
Si les frontières ont souvent coïncidé avec quelque élément naturel, relief, réseau hydrographique ou limite maritime, leur figuration n’apparaît que tardivement sur les cartes. Ces lignes politiques revêtent par la suite une importance toute particulière. Ainsi que le rappelle Michel Foucher (1991), ce qui est en jeu dans l’établissement des frontières c’est la formation d’un État territorial, et par conséquent l’affirmation d’une unité et entité politique. Dans ce même ouvrage, le géographe français résume ainsi parfaitement le poids des événements de l’histoire condensés dans le tracé d’une frontière : toutes les frontières doivent « être considérées pour ce qu’elles sont : des constructions géopolitiques datées ; les frontières sont du temps inscrit dans l’espace ou, mieux, des temps inscrits dans des espaces » (Foucher, 1991, p. 11). La matérialisation des frontières est un phénomène relativement récent en cartographie, et remonte aux xve et xvie siècles en Europe, pour ne devenir systématique qu’à partir du xviiie siècle. L’historien britannique Jeremy Black attribue le tracé des frontières par le biais de la cartographie au fait que « cela reflétait l’intérêt pour la précision et les mesures qui étaient caractéristiques de la société européenne à partir du xviiie siècle, mais aussi le sentiment grandissant pour une distinction des frontières internationales » (Black, 1997, p. 130). Si ces réflexions de Jeremy Black s’appliquent davantage à l’Europe, ces considérations semblent tout aussi valables pour les États-Unis, car il note par ailleurs que le monde, à cette époque, s’est doté de délimitations à une vitesse jusque-là inégalée.
]]>Un monde discordant - La Vie des idées
▻http://www.laviedesidees.fr/Un-monde-discordant.html
Le monde contemporain, bien qu’il soit plus interdépendant que jamais, reste un puzzle d’États souverains. La mondialisation nous impose une actualisation de nos cartes mentales et une compréhension de celles des autres. Dans cet entretien, le diplomate et géographe Michel Foucher nous livre les clés de la nouvelle géographie collective.
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