Présidentielles libanaises : tentative de méditation égyptienne
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La visite du chef de la diplomatie égyptienne à Beyrouth répond, sans doute, à des « conseils » prodigués par une tierce partie qui s’intéresse à la situation au Liban. S’agit-il des Etats-Unis, de la France, des Nations unies ? Peut-être des trois en même temps. Sameh Chucri est surtout venu explorer le terrain, après les derniers éléments, pour le compte de l’Arabie saoudite, qui ne peut plus jouer son rôle traditionnel de médiation maintenant que le royaume n’est plus « à égale distance de toutes les parties ». Ce rôle est désormais dévolu au Caire, et l’ambassadeur Badreddine n’a pas manqué de souligner que son pays exprimait de « fortes réserves sur la polarisation entre les sunnites et les chiites » au Liban et dans la région. De la sorte, l’Egypte se donne les moyens et les outils nécessaires pour se présenter en médiateur accepté par tous les protagonistes libanais, ce qui lui permettrait, le cas échéant, de proposer dans les semaines à venir une initiative dont les contours sont certainement en train d’être examinés dans les capitales concernées.
Il ne s’agit pas d’un scénario-fiction, mais d’une possibilité bien réelle. N’est-ce pas l’Egypte qui a pavé, en 2008, la voie pour l’élection de Michel Sleiman après sept mois de vacance à la présidence de la République ? Il faut reconnaître, cependant, que la situation est, aujourd’hui, beaucoup plus complexe, et les enjeux de loin plus cruciaux.