Ce matin, de bonne heure
De retour de la boulangerie
Je croise un homme aux longs cheveux verts
Premier poème du jour
Un homme aux longs cheveux verts, visage de céruse
Chemise rouge, portant un arc et un carquois
Arrivé matinale de Clément, Juliette, Julia et Sara
Qui passent prendre Zoé
Et les clefs de la maison des Cévennes
J’ai acheté une montagne de croissants
J’ai préparé du thé, du café et du chocolat
On n’arrête pas de rire, pas tous réveillés
Chargement épique de la voiture
Une certaine petite passagère
Transporte plusieurs fois son poids en bagages
Faux départ
Téléphone de poche
Ils ont oublié les papiers
Sur le marché, plus qu’un autre dimanche
Je résiste à trop acheter, nous partons mercredi
Je fais un demi-marché
Retour du marché
Sur la table de la cuisine
Les clefs de la maison des Cévennes
Deuxième faux départ,
Vous êtes où ? À Milly ?
J’arrive avant midi
Je m’insère dans une circulation
De voitures pleines de bagages
Mais moi, je ne suis pas en vacances
▻http://desordre.net/musique/sainte_colombe.mp3
Sur France Musique
Programme baroque
A faire pleurer de sensualité
Rendez-vous sur l’aire de péage
Pour la première fois je m’arrête
Pour voir sa grande fresque
Une heure plus tard
Voyage de retour
Mes vacances sont finies
Salade de macaroni
Tomates cœur de bœuf
Pèches blanches
Sieste tendue
Dans la pensée d’elle
Qui ne veut pas me laisser dormir
Recette d’hier
Pour sieste frustrante
Réveil avec Lou Reed
▻http://www.desordre.net/musique/lou_reed.mp3
The past keeps knock knockin’ at my door
But I don’t wanna hear it anymore
Chicago, janvier ’89, peine de coeur déjà
Bon t’as rien d’autre à faire
Que d’écrire des poèmes
Vaisselle, linge, ménage, hop !
Pleasure
As a lifestyle.
Viagra is the best choice.
Échange de messages
Avec les enfants, je réalise après-coup
Que je suis un monstre parfois, pardon
Au moment de sortir, plutôt
Que de prendre l’appareil-photo
J’emporte un livre. J’ai changé !
Émile qui se juche en trois mouvements vifs
Au sommet d’une immense araignée
Et me regarde de tout en haut
Émile tout en haut
Regarde et rêvasse
Devient un homme
Au square des Épivans
Longue discussion avec Émile
Émile devient un homme
De retour de promenade avec Émile
Je retrouve la bouteille d’huile
Et des miettes sur la table, désordre !
Et si ces petits désordres
N’étaient pas le signe
Du retour du chaleureux
Ne chasse pas trop vite
De tels signes
Ils sont ta meilleure part
Non cela ne fait pas trente ans
Que je suis allé aux Etats-Unis
Pour la première fois !
▻http://www.desordre.net/musique/weather_report.mp3
Je me souviens avoir appris
Dans le journal, à New York
La mort de Jaco Pastorius
▻http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/davis_wight.mp3
Quatre ans plus tard, retour de Chicago
J’apprenais, dans le journal aussi,
En arrivant, la mort de Miles Davis
Non,
Cela ne fait pas
Trente ans !
Non, cela ne fait pas trente ans
Cela ne fera jamais trente ans
Et puis c’était hier, la preuve !
Genre Sarah elle croit vraiment
Que l’inscription à la fac
Genre ça se fait tout seul, genre
Sur le bureau, un petit fichier
De rien du tout porte son nom.txt
Je clique doublement
Vous avez trop d’avance,
Dans le hall de gare
Votre téléphone de poche vibre
Un petit informaticien
De rien de tout
Vous envoie des haïkus
Votre instrument à vos pieds
Vous pianotez
Votre téléphone de poche
Ayant combattu son côté fleur bleue
Le petit informaticien
vous en aura conté de belles hier soir.
Mais rassurez-vous, jolie dame
Dans le hall de gare
Il ne sera pas question de cunnilingus
Juste
Vous dire
Mes pensées
Et mes pensées
Sont douces
Et elles sont amoureuses
Je repense
A votre histoire
De gynécologue
J’aime
Que vous soyez douée
Pour la vie, si vous l’êtes
J’aime
Que vous soyez
Gourmande, pas qu’un peu
J’aime
que parfois
Vous trébuchiez, ça arrive
Vous
Etes
Drôle, ça !
Vous
Me
Touchez, ca !
J’ai envie
De vous prendre
Dans mes bras, ça
J’ai d’autres envies aussi
Mais vous êtes
Dans un hall de gare.
Et dans les halls de gare
On ne parle pas
De cunnilingus.
Je
Vous
Embrasse
Un jour peut-être
J’aurais le courage
D’éradiquer de telles traces
La lecture du soir, Alain Spiess
M’emmène sur d’autres rivages
Et c’est tant mieux
Décrire le réseau d’eau
De la maison des Cévennes
Au téléphone : ils sont arrivés
Dehors
La nuit et la pluie
Tombent en même temps
L’orage du dimanche soir
Un orage silencieux
Mais pas calme
Cette nuit
Je dormirai dans la fraîcheur
Et, peut-être, le calme
Tentative d’enregistrement
De l’orage silencieux
Sans bonnette
Faux départs
Fausse sieste
Faux poèmes
#mon_oiseau_bleu