« La progression du nombre de femmes ingénieures ne doit pas faire oublier le sous-emploi des caissières », entretien avec Margaret Maruani et Monique Méron. (Observatoire des inégalités)
►http://www.inegalites.fr/spip.php?article1656
J’ajouterais qu’aujourd’hui le niveau de l’activité est sans doute surestimé par rapport à la façon de comprendre l’emploi que l’on avait auparavant. On comptabilise comme activité des morceaux d’#emploi (des tout petits boulots de quelques heures) qui, hier n’auraient pas suffi pour être compris dans les chiffres de l’emploi. Du coup, la courbe de l’augmentation de l’activité féminine depuis les années soixante parait accentuée : trop basse au départ puisque nombre de #femmes sont « gommées » de l’activité, très haute dans les années récentes puisque le moindre #travail, même très partiel, est compté comme un emploi. Nous n’avons pas voulu reconstituer une série globale, mais nous interroger sur les changements de méthode et ce qu’ils signifiaient dans la compréhension du travail féminin. Hier, une femme d’agriculteur était « femme de », mais en même temps incluse de facto parmi les actifs en tant qu’agricultrice. Le statut des femmes a changé : à partir des années 1950, on leur a demandé individuellement, de déclarer si elles avaient une « profession », et c’est cela qui en a fait basculer (d’un point de vue statistique) vers l’inactivité. La question de la frontière entre le travail professionnel et l’activité domestique, le #chômage et l’inactivité a toujours été particulière pour les femmes.