La tyrannie des talons aiguilles recule dans les bureaux de la City
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Une vendeuse a raconté qu’on lui demandait de porter des jupes plus courtes et de se déboutonner à l’approche de Noël, au moment où la clientèle se masculinise. Une hôtesse de l’air a témoigné qu’elle se sentait « prostituée » par l’exigence des talons hauts. Coloration blonde et décolletés obligatoires sont aussi de rigueur dans certaines entreprises.
Une question de santé publique
Le code vestimentaire que l’agence Portico avait tenté d’imposer à Nicola Thorp était d’une insolente précision : ses employées devaient porter des collants « non opaques », les racines de leurs cheveux devaient être « invisibles » et leur maquillage être « réajusté régulièrement ».
Quant à leurs chaussures, elles devaient effectivement comporter des talons « de 2 à 4 pouces » (5 à 10 cm). La firme exigeait aussi le choix de l’une des quatorze nuances de vernis à ongles répertoriées par elle.
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Au sexisme s’ajoute une question de santé publique : les souffrances et les troubles articulaires causés par le port prolongé de talons aiguilles. Consulté par les parlementaires, le Collège de podologie en a dressé la liste : « équilibre réduit, mobilité de la cheville limitée, force musculaire du mollet affaiblie » pouvant provoquer « des douleurs invalidantes ».
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Theresa May, amoureuse de ses escarpins
L’ironie est que l’image de Mme May dans l’opinion britannique est intimement liée à l’originalité de ses chaussures qui, a-t-elle plaisanté un jour, sont « le plus grand amour » de sa vie. Ses escarpins à impression léopard et ses chaussures basses aux talons sertis de diamant sont légendaires.
Nicola Thorp n’est décidément pas en phase avec la première ministre. Celle-ci, lorsqu’elle était chargée des femmes et de l’égalité au gouvernement en 2011, avait déclaré que « les codes vestimentaires traditionnels en fonction du sexe » favorisent « un sentiment de professionnalisme ».
Même l’agence Portico, par qui le « scandale des talons aiguilles » est arrivé, ne le prétend plus. Peu après avoir été mise en cause, elle a changé son dress code : ses exigences vestimentaires ne se réfèrent désormais plus au sexe des employés. Les talons plats ont conquis droit de cité à la City.