person:nina roberts

  • #Harcèlement, menaces, intimidations : ma vie ordinaire d’ancienne actrice #porno
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1213992-harcelement-menaces-intimidations-ma-tristement-banale-vie
    J’aimerais bien avoir l’analyse des autres #féministes de #seenthis sur ce témoignage. Le fait que Le Plus racole avec ne m’intéresse pas, c’est plutôt le discours et le contexte, la superposition de concepts où « les travailleurs du sexe » sont en butte à « la culture du viol ». J’ai tendance à trouver bizarre sans savoir pourquoi la coexistence de ces deux concepts dans le même récit. Ce témoignage me met un peu mal à l’aise dans sa construction : job d’étudiant => porno => réussite sociale => culture du viol.

    En discutant avec Nina Roberts, puis avec Ovidie, j’ai réalisé combien la situation que je vis depuis 5 ans était d’une affligeante banalité.

    Au quotidien, de nombreuses comédiennes de genre sont victimes d’insultes, de chantages, de harcèlements ou d’agressions, qui peuvent mener à la dépression et poussent parfois au #suicide.

    Entendons-nous bien : il n’y a rien de destructeur dans le fait de constituer un support masturbatoire en s’affranchissant de tabous sociaux. Le porno n’est pas la grande machine à broyer des êtres fragiles qu’on nous présente régulièrement.

    Le problème, c’est que la #violence est considérée comme la norme dès qu’il est question de travailleurs du #sexe, parce que dans l’imaginaire collectif, vivre sa sexualité comme on l’entend et le revendiquer revient à ne pas se respecter. Une femme qui pose nue n’est pas en mesure de refuser des avances, parce qu’elle aime le sexe et l’a bien cherché.

    Pour ma part, j’ai décidé de dépasser ces interdits avec velléité, mais je ne m’attendais pas à la virulence de cette situation que j’ai pourtant choisie.

    • Ah oui @monolecte ce qui est curieux et paradoxal, c’est qu’elle semble totalement ignorer que l’image de la femme dans le porno participe de la culture du viol. Elle parle de cette expérience comme d’une expérience sexuelle personnelle, un peu comme s’il s’agissait d’une affaire privée. Sauf que non, un film porno donne à voir des images, et des images humiliantes et dégradantes pour les femmes.

    • J’ai aussi été très surprise par la lecture de cet article et partagée entre plusieurs sentiments, mais je ne suis pas d’accord avec vous je crois.

      Que le #porno contribue à la culture du #viol est indéniable. Mais comme le dit Faustine Karel dans sa tribune très touchante, nul n’est en droit de s’ériger en gardien de sa dignité. Elle ne cherche à convertir personne, elle n’explique même pas les motifs qui l’ont poussée à tourner dans du #porno.

      Pour moi, le fait qu’elle ait pu contribuer à cette « culture du #viol » par le passé ne doit pas l’empêcher de repartir d’un bon pied, de mener sa vie comme elle l’entend sans être victime de harcèlements, d’intimidations et de menaces de #viol, car c’est de ça dont il est question.

      Je comprends tout à fait, le fait d’avoir été travailleur du #sexe ne doit en rien retirer à la gravité des actes qu’elle subit au quotidien. Ce qu’elle qualifie de culture du #viol, ce n’est même pas les harcèlements dont elle est victime, mais c’est la réaction des gens qui lui disent que c’est « normal » et qu’elle aurait du y songer avant.

      Banaliser ce type de harcèlements, d’intimidations et de menaces de #viol, c’est ça, la culture du viol qu’elle dénonce. Dans ce sens, je suis plutôt d’accord avec l’auteur.

      Le passage sur le tatouage social est également intéressant car tout le monde se fiche de savoir si une ancienne actrice #porno regrette ou pas. On se contente de les stigmatiser en raison de ce qu’elles ont fait par le passé (notez que l’article laisse entendre en filigrane que les #hommes ne sont pas victimes de telles discriminations).

      Elever sa voix contre ces #inégalités de traitement, de réactions, c’est un grand pas, après on n’a pas à juger le fait de savoir si elle regrette ou non son expérience passée. Toute expérience, réussie ou ratée, contribue à notre construction en tant qu’être. Nous sommes pour cette raison bien peu nombreux à éprouver des regrets sur les bonnes ou mauvaises décisions que l’on a pu prendre.

      Je le vois plutôt comme ça.

  • Les 400 culs : Y’a-t-il une vie après le X ?
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2011/11/ya-t-il-une-vie-apres-le-x-.html

    Prenez Adriana Noranti, par exemple : « Elle a bossé comme assistante maternelle jusqu’à ce qu’un père de famille la reconnaisse. Elle s’est fait virer sur le champ », raconte Nina Roberts, qui n’ose même pas reprendre son ancien travail de coiffeuse, de peur que cela lui arrive également. « C’est totalement illégal de renvoyer une personne parce qu’elle a tourné dans des films pornographiques », proteste Nina. Mais aucune fille ne porte plainte, suivant une sorte de fatalité… « Je pense qu’elles se laissent faire. Elles sont au courant des lois, mais je pense qu’elles sont face à un truc tellement répétitif qu’elles finissent par lâcher l’affaire… Elles n’ont plus envie de se battre. »

    Nina Roberts elle-même semble avoir lâché prise. Son témoignage est bouleversant. Lorsqu’elle s’est “rhabillée”, quittant le cocon protecteur du milieu du X, la jeune femme brusquement bascule dans un univers d’auto-destruction : il est presque insupportable d’avoir à affronter la haine quotidienne des gens qui “détestent” les actrices de X non pas pour ce qu’elles sont mais pour ce qu’elles représentent. Pour protéger son fils de 9 ans, Nina Roberts est obligée d’éviter les foules en sa compagnie. Elle ne sort avec lui qu’à huit heures du matin, ou bien le soir, en rasant les murs, obsédée par la peur d’être reconnue et agressée verbalement en présence de son enfant.

    • Ce qui est marrant dans le texte c’est "... dénoncée par un père de famille qui l’a reconnu... S’il l’a reconnu c’est que c’est un gros cochon qui regarde des films pornos en cachette :) et le cuistre en plus joue les nazis collabo en dénonçant la nana.

      Et par ailleurs les hommes ? hein ? eux pas de pb de reconversion ? on les admire pour la performance ? un nana qui baise c’est une salope, un mec qui baise c’est un surhomme, un héros, un mec on dit ouh là là qu’il est fort celui là ...

    • Je suis quand même époustouflé par l’angle choisi. Pour faire spectaculaire on choisi les filles parce qu’elles sont des filles et que ça fera vendre, ça sera excitant et on espère que tous les vieux vicelards seront devant leur écran en espérant se rincer l’oeil (ils en seront pour leur frais). Alors qu’ils auraient pu choisir de parler des travailleurs du sexe, dans leur ensemble, avec ls problèmes de reconnaissance, de reconversion, de traitement, de perception. Ça aurait été beaucoup plus sérieux et intéressant. Mais non, on veut continuer, à la télé, à traiter les femmes comme des putes. C’est ça qui est vraiment révoltant.

    • Dans le cas d’espèce, c’est un reportage d’Ovidie qui est elle même une « rhabillée » donc je pense qu’on peut l’excuser d’avoir choisi l’angle des seules filles sans crier au machisme. Il serait effectivement intéressant d’étudier la question de « la condition masculine after-porn » mais il y a une raison simple qui fait que c’est beaucoup plus compliqué pour les filles : ce sont elles les stars. À de rares exceptions près, les mecs sont surtout des bites (qu’on a fatalement moins de chances de reconnaître…)

    • Oui à part certains (Ron Jeremy etc.), les acteurs masculins font moins figure de star, c’est même rare que leur nom soit mis en avant, maintenant je suis pas sûr que ça les empêche de rencontrer des problèmes dans leur vie sociale une fois rhabillés.