person:norbert hillaire

  • Le « copyleft » (mécanisme de partage où le récepteur doit donner à ceux à qui il transmet, les mêmes droits que ceux qu’il a reçu) dans des domaines autres que le logiciel :

    http://antoinemoreau.org/index.php?cat=these

    Le copyleft appliqué à la création hors logiciel. Une reformulation des données culturelles ?

    Thèse en Sciences de l’Information et de la Communication, réalisée sous la direction de Monsieur Norbert Hillaire, professeur des universités, co-directeur du laboratoire I3M (Information, Medias, Milieux, Médiation) et soutenue le 16 mai 2011 à l’Université de Nice Sophia Antipolis avec la mention très honorable et les félicitations du jury.

    Résumé :
    Le copyleft est une notion juridique issue des logiciels libres qui autorise, dans le respect des droits de l’auteur, la copie, la diffusion et la transformation des oeuvres avec l’interdiction d’en avoir une jouissance exclusive. C’est le projet GNU de la Free Software Foundation initié par Richard Stallman avec la première licence libre copyleft pour logiciels : la General Public License.
    Notre recherche concerne le copyleft appliqué à la création hors logiciel telle que nous l’avons initiée en 2000 avec la Licence Art Libre. À travers la pratique que nous en avons et par l’observation de ses effets, nous nous interrogeons sur la place de l’auteur à l’ère du numérique et de l’internet. Nous découvrons une histoire, une histoire de l’art, qui n’est plus déterminée par une fin mais qui débouche sur des créations infinies réalisées par une infinité d’artistes mineurs et conséquents. Nous observons que le copyleft n’est pas un processus de création ordinaire, mais de décréation. Il s’agit d’affirmer, par la négative et la faille, non la négation ou la faillite, mais la beauté d’un geste qui s’offre gracieusement. Ce geste conjugue éthique et esthétique, il est « es-éthique ». Nous comprenons qu’avec le copyleft, la technique est au service d’une politique d’ouverture « hyper-démocratique », à l’image de l’hypertexte du web qui troue les pages et ouvre sur l’altérité. Il s’agit d’articuler le singulier au pluriel en un écosystème qui préserve le bien commun de la passion du pouvoir. Une économie élargie excède, sans le nier, le seul marché. Des oeuvres copyleft affirment cette réalité politique et culturelle où l’art forme la liberté commune à tous et à chacun.

    [Ladite thèse est disponible aux formats ODT, PDF et EPUB, ce dernier pour faire plaisir à @hervelc.]