person:octavio paz

  • Don Juanito, le blog : LA VIE SECRÈTE DE CARLOS CASTANEDA
    http://magick-instinct.blogspot.com/2019/02/la-vie-secrete-de-carlos-castaneda.html

    Il s’agit de la première biographie en espagnol de Castaneda, la plus complète réalisée à ce jour. Biographie d’une esquive où abondent chausse-trapes et fausses pistes, contraignant souvent Carballal à rebrousser chemin, déçu et découragé. L’auteur reconstitue un puzzle d’une incroyable complexité et n’affirme rien qui ne soit très solidement étayé, minutieusement corroboré. De son propre aveu, cette recherche a été la plus difficile et la plus pénible de sa carrière d’enquêteur. Sans le triste souvenir de son amie Concha Labarta, Manuel Carballal aurait abandonné ce travail harassant au terme de la deuxième année. L’enquête a finalement duré 5 ans et coûté à son auteur jusqu’au dernier centime de ses économies. Elle l’a conduit à travers six pays et mené à des entretiens inédits : les familles des disparues, la sœur de Castaneda, ses amis d’enfance, Byron de Ford son colocataire lorsqu’arrivé à Los Angeles, celui que ses proches surnommaient Cesar el negro ou Fashturito, devenu Carlos, vivait de petits boulots et partageait son appartement où l’on débattait déjà de choses mystérieuses. Le document se lit comme un roman policier, avec la hâte constante de lire la suite. Un début laborieux résume l’ensemble des livres de Castaneda et de ses disciples directs, mais j’ai dévoré le tout en trois jours, c’est dire ! J’ai pris contact avec Manuel Carballal pour lui signaler une petite erreur ethnographique - la seule, un exploit vu la masse d’informations qu’il lui fallait coordonner - et lui demander l’autorisation d’utiliser les documents illustrant le présent article.

    En français, nous disposons du travail de Christophe Bourseiller, Carlos Castaneda, la vérité du mensonge, ouvrage bien construit ayant fort déplu aux adeptes mais que je trouvais pour ma part encore trop complaisant et enclin à l’excuse culturelle, à l’indulgence abstraite, traits communs à de nombreux artistes commentant l’oeuvre tels le cinéaste Jodorowsky ou le prix Nobel Octavio Paz. C’est que nous avions tellement envie d’y croire, de sauver ça et là quelque bout d’authentique. Toutefois, peut-on encore relativiser après tous ces morts, toutes ces vies brisées sans pitié aucune ? C’est que le livre de Bourseiller date de 2005 et ne tient pas compte des révélations et documents mis au jour entre-temps. Afin de mieux comprendre ce qui fait l’originalité du travail de Carballal, il est indispensable de souligner quels sont les atouts forts de l’auteur et pourquoi il fallait que ce fût lui et nul autre qui étudiât la question.

    #Carlos_Castaneda #manipulation_mentale #mystification #fakelore #psychedélisme #new_age

  • Les racines féministes et lesbiennes autonomes de la proposition décoloniale d’Abya Yala
    http://www.contretemps.eu/racines-feministes-lesbiennes-autonomes-decoloniale-dabya-yala

    Pendant longtemps, le récit de l’invasion coloniale, marqué par des batailles et des résistances viriles, a été monopolisé par les hommes, en commençant par les envahisseurs, suivis par les envahis, principalement les fils métis des premiers. Très peu de femmes ont été mises en lumière, si ce n’est pour illustrer la quintessence de « la trahison ». Ainsi au Mexique, on parle beaucoup du « Malinchismo« , critiquant fondamentalement la Malinche, femme indienne accusée d’avoir « trahi sa race », alors qu’en réalité on peut penser qu’elle avait été « offerte » à l’envahisseur à des fins politiques, pour le servir sexuellement, procréer et l’aider en tout. Dans son fameux essai, Octavio Paz suggère que la « femme Indienne violée », la mère primitive (ce n’est jamais une Africaine), est précisément considérée comme une femme « foutue » (chingada), et donc stigmatisée, même par ses propres fils. Cela provoquerait chez ces derniers une faible estime de soi aux profondes conséquences —on remarque que les enfants sont toujours pensé-e-s au masculin, et que, au lieu de condamner des violeurs, des hommes blancs-métis, le récit condamne les femmes racisées violées, en leur faisant porter la culpabilité du viol. Et José Vasconcelos, ministre révolutionnaire de l’éducation à partir de 1920, de se charger de populariser l’existence et la supériorité supposée de ce qu’il a nommé la Race de bronze [Raza de bronce], un peu avant que Gilberto Freyre ne décrive au Brésil, dans des termes somme toute positifs et perversement érotisés, les « unions informelles » et les viols par des maîtres blancs, commis sur des travailleuses noires réduites en esclavage, comme la base de la supposée « démocratie raciale » brésilienne. Opposée à certaines formes du racisme ségrégationniste qui ont pu exister aux États-Unis et autres colonies anglaises ou hollandaises, l’idéologie du métissage pratiquée dans les colonies luso-espagnoles a été progressivement construite comme non-raciste, et glorifiée comme telle. Juste un détail, ces hommes blancs-métis et aisés ont oublié le caractère forcé et la terrible violence, pour les femmes racisées et appauvries, de ce métissage. Comme mères, et encore plus comme filles, elles avaient été totalement oubliées de la discussion...

    #Amérique_Latine #autonomie #décolonisation #féminisme #lesbianisme_politique #capitalisme #racisme #université

  • prêche au froid  _

    le froid, ce traître fidèle, était avant
    longeant nous nous laissions envelopper
    sans y croire la vue en face engageait pas
    c’était question durer attendaient là-bas-loin
    fallait qu’on y aille, quelque tendresse
    pour le froid qu’on eût messer point trop n’en faut
    car pâtit bâtit murailles et repoussait
    à Kabah ou Bonampak ou très au nord
    quelques dieux ce fussent on y est là
    et s’installer ouhla pas s’y tromper
    la rigueur exigera on la giflera
    constant l’effroi des pores oh les parer
    les mitouffler puis reprendre la longue traîne
    contrant la loi du froid lui remontrant


     c] bituur esztreym aka e-m gabalda, 2014, LAL1.3.
    &nd https://twitter.com/edelabranche/status/429143961953783808

    • bon, bituur c’est pas votre genre mais :

      La lumière naissante cherche sa route,
      rivière balbutiante qui dessine
      ses doutes et les transforme en certitudes,
      eau répandue sur les paupières de l’aube...
      [...]
      la lumière n’absout ni ne condamne
      ni juste, ni injuste, la lumière
      élève entre ses mains immatérielles
      les édifices de la symétrie ;
      [...)

      Octavio Paz

    • eh Paz ! merci. j’aime beaucoup

      La vista, el tacto

      La luz sostiene —ingrávidos, reales—
      El cerro blanco y las encinas negras,
      El sendero que avanza,
      El árbol que se queda;

      La luz naciente busca su camino,
      Río titubeante que dibuja
      Sus dudas y las vuelve certidumbres,
      Río del alba sobre unos párpados cerrados;

      La luz esculpe al viento en la cortina,
      Hace de cada hora un cuerpo vivo,
      Entra en el cuarto y se desliza,
      Descalza, sobre el filo del cuchillo;

      La luz nace mujer en un espejo,
      Desnuda bajo diáfanos follajes
      Una mirada la encadena,
      La desvanece un parpadeo;

      La luz palpa los frutos y palpa lo invisible,
      Cántaro donde beben claridades los ojos,
      Llama cortada en flor y vela en vela
      Donde la mariposa de alas negras se quema:

      La luz abre los pliegues de la sábana
      Y los repliegues de la pubescencia,
      Arde en la chimenea, sus llamas vueltas sombras
      Trepan los muros, yedra deseosa;

      La luz no absuelve ni condena,
      No es justa ni es injusta,
      La luz con manos invisibles alza
      Los edificios de la simetría;

      La luz se va por un pasaje de reflejos
      Y regresa a sí misma:
      Es una mano que se inventa,
      Un ojo que se mira en sus inventos.

      La luz es tiempo que se piensa.