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  • Les thés 1336 s’étoffent mais l’entreprise reste fragile M.C. - 8 Décembre 2018 - La Merseillaise
    http://www.lamarseillaise.fr/bouches-du-rhone/economie/73812-gemenos-les-thes-1336-s-etoffent-mais-l-entreprise-reste-fragil

    Scop-Ti, la coopérative ouvrière de Gémenos, démarre une campagne pour relancer sa gamme « 1336 » afin de pouvoir poursuivre son développement. Elle vient de sortir cinq nouvelles variétés de thé et infusions de sa marque.


    Olivier Leberquier, président Scop-Ti, espère relancer la marque 1336 de la coopérative en créant cinq nouvelles variétés de la gamme. Photo M.C. L’utilisation de l’article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise

    Scop-Ti, la coopérative née du combat exemplaire des salariés de Fralib, l’usine de Gémenos, ex filiale du géant de l’agroalimentaire Unilever, continue à se développer même si ce n’est pas assez rapidement pour avancer sereinement.

    « On est toujours un peu dans la même situation. On espérait une progression forte cette année mais comme il y a des marchés qui sont arrivés tard , la progression sera légère », confie Olivier Leberquier, le nouveau président de la coopérative. « à côté de ça, le reste des activités, notamment les contrats pour les marques des autres sociétés, les tonnages continuent à progresser mais ce n’est pas là où on fait le plus de marge », ajoute-t-il.

    Du coup, si la coopérative va enregistrer une légère progression pour cette année 2018, notamment sur sa marque, cela ne suffira pas pour qu’elle atteigne son point d’équilibre.

    C’est ce qui justifie qu’elle lance une campagne de sa gamme « 1336 ». « On constate qu’il y a une grande demande à travers toute la France. Des gens qui cherchent nos produits mais ne les trouvent pas dans les magasins où ils font leurs courses », précise-t-il. C’est pour parer à ce manque que Scop-Ti a lancé dès l’année dernière un site de vente en ligne ( www.boutique1336.fr ) pour répondre à cette demande.

    En cette fin d’année, elle lance une refonte de sa gamme complète « 1336 » « avec le changement de notre packaging pour l’ensemble de nos référence mais aussi l’arrivée de 5 variétés, 4 thés sous la gamme 1336 et une sous la gamme Scop-Ti Bio », poursuit Olivier Leberquier, explique-t-il

    La campagne de financement maintenue
    Sur les 4 autres, un thé noir grand Yunnan 1336 (thé du Sud-Ouest de la Chine de très grande qualité). Un thé vert menthe-chocolat (avec des éclats de cacao et un arôme naturel de chocolat). « Et une infusion du Nord au Sud 1336, qui nous est chère, puisque c’est un mélange de produits et d’ingrédients de Normandie et de Provence ».détaille-t-il. Un petit clin d’œil à ce qu’est l’usine de Gémenos : le fruit de la fermeture des sites du Havre en 1998 et de Marseille en 1989 qui a abouti à l’usine de Fralib devenue aujourd’hui Scop-Ti.

    Enfin, la coopérative qui a besoin d’une trésorerie pour continuer son développement maintient sa campagne de socio-financement Scop-Ti. « On a besoin de nouveaux contrats pour continuer à se développer et donc de trésorerie. L’équilibre est fragile et à tout moment ça pourrait coincer... »,conclut Olivier Leberquier.

    #1336 #coopérative #Scoop #Thé #Fralib #Scop-Ti

  • Scop-Ti a produit et vendu 30 tonnes de thés et d’infusions Le Courrier - Jeudi 16 février 2017 - Clément Pouré

    Sauvé et repris par ses salariés, Scop-Ti (ex-Fralib), fabriquant de sachets de thé à Gémenos, près de Marseille, tente de pérenniser et de propager son modèle coopératif et solidaire

    Ils faisaient figure de victimes idéales de la mondialisation galopante. La rationalité économique leur prédisait le chômage ou un emploi en Pologne pour 6000 euros par an. Mais en ce début d’année 2017, les salariés de l’usine de Scop-Ti, dans la zone industrielle du village provençal de Gémenos, s’activent toujours à remplir de petits sachets de thé. « On a gagné », résume simplement Olivier Leberquier, grand type au timbre ensoleillé et actuel directeur général adjoint de Scop-Ti.

    Le 28 septembre 2010, quand l’usine s’appelait encore Fralib, il y cravachait déjà. Ce jour-là, la multinationale Unilever, propriétaire de l’entreprise gémenosienne, annonce aux 182 salariés que l’activité de production de sachets de thés et d’infusions – plus de 30 % du marché français – va être délocalisée. Direction la Pologne, où il ne coûte que de 9 centimes d’euros de salaire pour fabriquer une boîte, contre 14 en France.

    Comme les autres, Olivier Leberquier, alors délégué syndical CGT, ramasse la nouvelle sur le coin du visage. « On était bénéficiaire, ça n’avait aucun sens », rappelle-t-il. Ensuite ? Une lutte sans merci. Par trois fois, les employés font retoquer, devant les tribunaux, le plan de licenciement proposé par le géant Unilever. Les Fralibs occupent leur usine pour éviter que les machines soient enlevées et vont jusqu’à envahir le ministère de l’Agriculture. De son coté, Unilever enchaîne les coups bas, jusqu’aux pressions physiques.

    « On n’a pas le droit de se vautrer »

    En mai 2014, la société anglo-néerlandaise finit par rendre les armes et débourse 20 millions d’euros. Dix payent les arriérés de salaires, 1,5 sont répartis entre les 72 salariés encore en lutte. Le reste sert à financer le projet qu’ils ont élaboré, celui d’une entreprise coopérative et démocratique produisant des thés et des infusions, Scop-Ti1.
    Dans le réfectoire de l’usine, Jean-François et Yannick sont assis côte à côte. Les deux sont entrés en interim à Fralib, en 1996 et 1997, avant d’être embauchés en CDI (contrat à durée indéterminée) quelques années plus tard. Comme cinquante-deux anciens salariés de Fralib, restés jusqu’à la fin de la lutte, ils ont déjà été réintégrés. Leurs quelques collègues qui touchent encore le chômage rejoindront l’entreprise courant 2017. « On a pas le droit de se vautrer », constate Yannick.

    La coopérative a lancé deux marques : 1336 – comme le nombre de jours de lutte des salariés –, destinée aux grandes surfaces, et Scop-Ti, qui cible les réseaux spécialisés. Les affaires sont florissantes : 30 tonnes de produits écoulées depuis le lancement. Soit 450 000 euros de chiffre d’affaires en un an et demi.

    Réinventer l’entreprise

    Mais il faudra faire mieux. En s’engageant à reprendre l’ensemble des anciens de Fralib, la coopérative s’est condamnée à un succès rapide. D’ici 2018, l’entreprise doit quadrupler les ventes pour arriver à l’équilibre et pérenniser l’activité.

    Le challenge est aussi personnel : l’ensemble des salariés a dû apprendre de nouveaux métiers, tous les cadres ayant quitté l’entreprise durant la lutte. « J’ai passé une licence professionnelle, trois ans d’études », raconte Yannick. « Jeff » a lui aussi changé de métier. Longtemps opérateur, il s’occupe aujourd’hui de la communication numérique de Scop-Ti. Plus que d’argent, il parle de lutte des classes. « L’enjeu, c’est de démontrer que l’économie peut fonctionner autrement, qu’il y a d’autres solutions », dit-il.

    En ce sens, Scop-Ti fait figure d’anomalie : les anciens salariés sont tous coopérateurs et élisent un comité de direction. Les statuts interdisent de rémunérer le capital et de verser de hauts salaires, ceux-ci variant aujourd’hui entre 1700 et 2000 euros par mois.

    Exporter le modèle

    En sortant, on recroise le directeur-adjoint. Alors Olivier, c’est quoi la suite ? « Là, tout de suite, je pars en formation, glisse-t-il. Pour l’année, je me fixe un objectif plus simple. Trouver du temps pour me remettre au sport. » Et pour la boîte ? « Dans nos murs, on a vaincu le capitalisme, on a fait tomber le système. Mais dehors, il existe toujours », balance-t-il malicieusement.

    Pour continuer le combat, les Scop-Ti ont créé une association, Fraliberthé. L’objectif : promouvoir – « partout ! » – le modèle économique, social, culturel et politique de l’entreprise. A les connaître, on les en croit capables.


    #Coopérative #économie_sociale_et_solidaire #1336 #Scop-Ti #unilever #Thé #ESS #Fraliberthé

    http://www.scop-ti.fr

    http://www.1336.fr

  • SCOPTI, une histoire d’autogestion ouvrière
    http://www.radiogrenouille.com/programmes-radio/grille/scopti-une-histoire-dautogestion-ouvriere

    Le 26 mai dernier, à Gémenos, les salariés de l’usine ex-Fralib dévoilaient leur nouvelle marque de thé et infusion : 1336 comme le nombre de jours de lutte qu’il leur a fallu pour faire plier Unilever. Un an après la victoire, la ScopTi (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions), structure coopérative désormais aux seuls mains de ses salariés qui devraient être une cinquantaine d’ici un an, s’apprête à lancer sur le marché ses nouveaux produits sortis de l’usine de Gémenos. En juin, Critiques a reçu Olivier Leberquier, ancien délégué syndical de Fralib devenu désormais directeur général délégué de ScopTi. Pour évoquer avec lui à la fois l’histoire de cette victoire ouvrière et l’avenir d’une coopérative qui discute des salaires en assemblée générale, renoue avec les circuits courts de (...)