person:omar karamé

  • Épatant rappel historique du Akhbar : 6 mai 1992, comment Hariri a été porté au pouvoir. Je vous ai fait une rapide adaptation du chapeau, mais tout l’article mériterait d’être traduit :
    http://www.al-akhbar.com/node/232228

    Le 6 mai 1992, il y a 23 ans, ont eu lieu les événements connus sous le nom de « soulèvement de la faim ». Une vaste spéculation sur le prix de la Livre libanaise a eu pour but de renverser le gouvernement d’Omar Karamé, d’ouvrir la voie de l’exécutif à Rafic Hariri et d’effacer tous ses concurrents du paysage. C’est un acte de malveillance par excellence, qui a profité de la complicité du gouverneur de la Banque du Liban Michel Khoury, et de cinq banques dirigées par la Banque de la Méditerranée appartenant à Rafic Hariri. Les répercussions de cette journée fatidique se font encore sentir à ce jour, et continueront longtemps à le faire en matière de destruction de l’État, d’assujettissement de la vie politique, de concentration des richesses et de contrôle des ressources et de la rente.

    • Au fait, c’est l’occasion de t’inviter à relire un de mes anciens textes, remontant à 2007 : Le racket de la dette. J’y citais notamment Charbel Nahas :
      http://tokborni.blogspot.fr/2007/01/les-racket-de-la-dette.html

      En 1992, et suite à des soubresauts sur le marché des changes qui ont fait passer le cours de la Livre de 840 Livres pour un dollar à près du double, une nouvelle phase s’est ouverte. Une manipulation financière majeure, dont les preuves directes ne sont pas accessibles mais qui est clairement repérable à travers les indicateurs indirects disponibles, a permis d’amplifier, dans un deuxième temps, la dévaluation de la Livre pour pouvoir ensuite la stabiliser à partir d’un cours notoirement inférieur et avec des niveaux d’intérêts notoirement supérieurs à l’équilibre du marché. Ainsi dopée, la stabilisation de la Livre permettait de claironner une victoire éclatante en l’attribuant à un sursaut de confiance en Rafiq Hariri, elle permettait aussi d’engranger des profits considérables au détriment du Trésor public, l’afflux des capitaux ainsi attirés permettait enfin de lancer un train inaccoutumé de dépenses publiques.

      C’est un des textes fondateurs de mon blog : si tu le lis, tu comprendras pourquoi je méprises si profondément ces approches confessionnelles du Liban qui sont à la mode en France, et toutes ces foutaises à base de « sunnites humiliés ».

  • L’ancien Premier ministre Omar Karamé est décédé
    http://www.lorientlejour.com/article/902776/lancien-premier-ministre-omar-karame-est-decede.html

    Premier ministre à deux reprises, notable de Tripoli, héritier d’une grande famille politique sunnite libanaise, Omar Abdelhamid Karamé s’est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi à l’âge de 80 ans. Sa famille a annoncé son décès, des « suites d’une longue maladie », dans un communiqué.

    Omar Karamé, né le 7 septembre 1934 à Tripoli (Liban-Nord), débute sa carrière politique en novembre 1989 en devenant ministre de la Culture et de l’Education, jusqu’au 24 décembre 1990, au sein du gouvernement de Sélim el-Hoss, sous la présidence d’Elias Hraoui. Le 24 décembre 1990, M. Karamé devient Premier ministre toujours sous la présidence d’Elias Hraoui. Mais il démissionne le 13 mai 1992 sous la pression de la rue qui proteste contre la cherté de la vie, en raison notamment de l’effondrement de la livre libanaise pendant la guerre. Longtemps, M. Karamé laissera entendre que ces manifestations ont été instrumentalisées par Rafic Hariri et l’ancien président Hraoui. Cette même année, il devient député de Tripoli, puis est réélu en 1996 et en 2000.

    Le 26 octobre 2004, Omar Karamé, considéré politiquement comme pro-syrien, est à nouveau nommé Premier ministre par le président Emile Lahoud afin de remplacer l’ancien Premier ministre démissionnaire Rafic Hariri, qui sera assassiné lors d’un attentat le 14 février 2005. Rapidement, il est accusé par le 14 Mars anti-syrien de vouloir retarder les législatives de 2005 prévues en mai et de ne pas être engagé dans l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri. Alors qu’il a qualifié les leaders du 14 Mars de « traitres », l’opposition anti-syrienne l’accuse d’"incitations à la violence". Sous la pression de la rue et après une vibrant discours au Parlement de Bahia Hariri, sœur du défunt Rafic Hariri, il démissionne le 28 février 2005. « Soucieux que le gouvernement ne devienne pas un obstacle pour le bien du pays, j’annonce la démission du gouvernement que j’ai eu l’honneur de diriger », déclare-t-il devant le Parlement.

    Quelques jours plus tard, le 10 mars, il est toutefois de nouveau chargé par le président Lahoud de former un gouvernement d’union nationale de transition afin d’assurer les élections parlementaires dans les délais constitutionnels et de faire voter une nouvelle loi électorale. La coalition anti-syrienne refuse néanmoins de siéger aux côtés de ministres pro-syriens. Échouant à remplir sa mission, Omar Karamé se récuse le 13 avril et, dans la foulée, renonce à se présenter aux législatives de 2005. Il sera toutefois candidat aux législatives de 2009, mais échouera à se faire élire.

    La carrière politique de M. Karamé s’est inscrite dans celle de ses proches. Son père, Abdelhamid, figure éminente de l’Indépendance en 1943, et son frère, Rachid, assassiné dans un attentat en 1987, ont tous deux été Premiers ministres avant lui. Samir Geagea, leader des Forces libanaises, a été condamné à la prison à vie pour le meurtre de Rachid Karamé, avant d’être amnistié le 18 juillet 2005 par les députés.

  • en écho @nidal sur les dessous sunnites masqués par l’OJ de l’affaire des agressions : http://seenthis.net/messages/123139
    La lutte pour le contrôle de Dar al-Fatwa dont l’actuel dirigeant, touché par la limite d’âge, est présenté comme « prosyrien », constitue apparemment un enjeu majeur de la lutte pour le contrôle de la communauté sunnite (et l’élimination des points de vue dissidents).
    L’Orient-Le Jour > Liban > Coup de force du mufti à Dar el-Fatwa
    Liban
    Coup de force du mufti à Dar el-Fatwa
    http://www.lorientlejour.com/category/Liban/article/805566/Coup_de_force_du_mufti_a_Dar_el-Fatwa.html
    16/03/2013

    Communautés Un Conseil de sages formé de Mikati, Siniora, Karamé et Hoss n’exclut plus une révocation de Kabbani.

    Contesté par un Conseil de sages formé du Premier ministre Nagib Mikati et de trois autres anciens chefs du gouvernement, Fouad Siniora, Omar Karamé et Sélim Hoss, le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a répondu hier par un coup de force : il a demandé l’occupation de Dar el-Fatwa par un groupe d’ulémas qu’il a nommés.
    « Je livre Dar el-Fatwa, à partir de demain matin (aujourd’hui), à tous les ulémas musulmans au Liban ; je resterai mufti de la République, serviteur de ces ulémas jusqu’à l’expiration de mon mandat (NDLR : 14 septembre 2014) ou ma mort », a indiqué cheikh Mohammad Rachid Kabbani dans un communiqué.

    L’administration de Dar el-Fatwa sera supervisée, selon cet arrangement, par les ulémas Amine Kurdi, Hicham Khalifé, Youssef Idriss et Salah Fakhri, des fonctionnaires nommés par cheikh Kabbani.
    On ignore quelle modification cette décision introduit dans les habitudes de Dar el-Fatwa, puisque ces dignitaires religieux sunnites sont déjà en fonction sur place.
    Dans les milieux proches du Conseil des sages, on considère que le communiqué de cheikh Kabbani laisse penser que « les nerfs de ce dernier ont lâché » et ne fait que confirmer « son inaptitude à continuer d’assumer dignement ses responsabilités ».
    Dans d’autres milieux, on redoutait une fuite en avant qui équivaut à « livrer Dar el-Fatwa aux partis », et l’on reprochait au mufti de faire le jeu de la Syrie et du Hezbollah.

    Le spectre de la révocation
    Jeudi, MM. Mikati, Siniora, Karamé et Hoss, réunis au Grand Sérail, avaient demandé au mufti de ne pas attendre jusqu’au 14 avril et de procéder sans plus tarder à l’élection d’un nouveau Conseil supérieur chérié, faute de quoi, ils avaient laissé entendre qu’ils pourraient engager à son encontre une procédure de révocation, prévue par les règlements de Dar el-Fatwa.
    Le Conseil des sages avait en effet estimé que le Conseil supérieur chérié actuel a déjà prorogé son mandat à quatre reprises et qu’il était temps de mettre fin à cette situation anormale.
    Le mufti, pour sa part, s’obstine à convoquer le corps électoral à l’élection le 14 avril, insistant par ailleurs pour rester à son poste jusqu’en septembre 2014, date à laquelle il aura atteint l’âge de 72 ans, âge légal de la démission de tout mufti.
    Ce point de détail n’est pas contesté par les adversaires du mufti. Toutefois, à la demande du vice-président du Conseil supérieur chérié, un ancien ministre proche du courant du Futur, la convocation du corps électoral a été invalidée par le Conseil d’État, pour n’avoir pas été accompagnée de la publication de la liste des électeurs.
    Derrière cette omission, on reproche au mufti d’avoir caché des nominations auxquelles il a procédé de son propre chef, au fil des années, dans l’intention d’obtenir une majorité qui serait en faveur de son installation à vie dans ses fonctions.
    En tout état de cause, on se méfie des orientations politiques prosyriennes du mufti et l’on souhaite faire un pointage préalable à toute nouvelle élection, pour l’empêcher d’en faire à sa tête.
    Multipliant les actes hostiles, le mufti avait de son côté engagé mercredi une plainte contre X à l’encontre de toute personne qui serait désignée responsable de la prorogation illégale du mandat du Conseil supérieur chérié. La mesure vise notamment le vice-président de ce conseil, qui avait prorogé ce mandat d’un an, au cours d’une réunion tenue dans l’enceinte extérieure de Dar el-Fatwa, parce qu’il s’était vu interdire l’accès au siège de l’instance sunnite. Cette prorogation avait précédé l’initiative actuelle du Conseil des sages.

    Éclatement de la communauté ?
    La controverse en cours a soulevé l’inquiétude de nombreuses personnalités sunnites, scandalisées de voir étalées en public le « linge sale » de la communauté. L’une de ces personnalités, Tammam Salam, a pressé le mufti Kabbani de revenir à la raison et de se plier aux injonctions du Conseil des sages dont les membres, a-t-il relevé, « ont mis de côté leurs divergences politiques, pour rechercher le bien de la communauté et éviter un éclatement qui affaiblirait sa position aux côtés des autres composantes du peuple libanais ».

    #Liban
    #sunnisme
    #Dar_al-Fatwa