person:oswald spengler

  • Oswald Spengler et la collapsologie en 1931
    http://www.dedefensa.org/article/oswald-spengler-et-la-collapsologie-en-1931

    Oswald Spengler et la collapsologie en 1931

    Nous sommes mal partis, et nous le savons depuis longtemps maintenant. Poe, Tocqueville, Balzac nous mirent en garde à l’époque romantique puis Nietzsche, Le Bon ou le redoutable australien Pearson au demi-siècle de l’électricité et du colonialisme. Le problème c’est que nous pouvons encore être mal partis pendant encore longtemps !

    Longtemps donc avant les plus lucides de nos « mécontemporains », comme dit Alain Finkielkraut, la « collapsologie » (citons en vrac nos amis Kunstler, Klein, Diamond, Orlov) intéresse de grands et controversés esprits comme Oswald Spengler. Dans son dernier chapitre de l’homme et la technique (ici retraduit de l’anglais), le célèbre auteur du Déclin de l’occident (si le contenu du livre est oublié, déjà déconstruit en son temps (...)

  • A (Precht-Kritik) - DaybyDay ISSN 1860-2967
    http://daybyday.press/article6315.html


    David Precht signiert Bücher Lizenz: CC-BY-SA https://www.flickr.com/photos/re-publica
    Flickr

    Question

    „In der Geschichte der Menschheit diente die Kultur dem Leben und die Technik dem Überleben. Heute bestimmt die Technik unser Leben, aber welche Kultur sichert unser Überleben?“

    Réponse 2

    RockyMusic - Rocky Horror Picture Show (Transcript)
    http://www.rockymusic.org/showdoc/rhps-transcript.php


    Susan Sarandon screenshot CC-BY-NC https://www.flickr.com/photos/thomashawk
    Flickr

    Brad: I’ve done a lot; God knows I’ve tried
    To find the truth. I’ve even lied.
    But all I know is down inside I’m

    All: Bleeding...

    Janet: And super heroes come to the feast
    To taste the flesh not yet deceased.
    And all I know is still the beast is

    All: Feeding...
    Ahh, ahh...

    Narrator: And crawling on the planet’s face
    Some insects, called the human race...
    Lost in time, and lost in space,
    And meaning.

    All: Meaning.

    Réponse 2

    Auguste Blanqui - Œuvre
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Blanqui#%C5%92uvre

    Blanqui s’apparente au socialisme dit « métaphysique ». Dans son ouvrage L’Éternité par les astres (1872), élaboré, il est vrai, sur la fin de sa vie, alors qu’il subit une fois de plus la prison, il expose que la combinaison d’atomes dont nous résultons se reproduit un nombre infini de fois (dans l’infinité de l’espace et du temps), de sorte que chacun de nous a une infinité de sosies.

    #philosophie #socialisme #cinéma #éternité

    • @nepthys Effectivement, son raisonnement n’arrive au niveau de l’héroïsme dont Blanqui a fait preuve pendant toute sa vie. Pourtant l’absurdité de ses théories ne trouve d’égale que dans les affirmations scientifiques de neurologues moderne en quête de fonds de recherche. Somme toute dans le cadre de cette comparaison Blanqui reste vainqueur à cause de sa beauté romantique ;-)

      Lost in time, and lost in space and meaning.

      La question initiale nous interroge sur notre opinion par rapport aux qualités culturelles qui assureront notre survie. Le crois qu’une petite dose de romantisme a de fortes chances de nous préserver de la désolation face au forces surpuissantes de l’histoire .

      Enfin une phrase sur Spengler : Son spectre hante l’Europe incapable de s’yopposer. Le projet européeen conçu par la mésalliance Schäuble/Mittérand (je ne mentionne pas le nom du chancelier allemand de l’époque, cette figure de proue d’un navire dirigé par d’autres marins mieux qualifiés) est le sien. La droite allemande a perdu sa raison d’être face à la modernisation technologique et structurelle et rumine ses idées farfelues pour justifier sa propre existence.

      Blanqui gagne aisément contre Spengler aussi, l’affiche de la Commune de Paris en témoigne.

    • Mais comment opposer culture et technique ?

      Postulons que la culture est
      1. la production d’artefacts,
      2. les artefacts eux-mêmes (l’art),
      3. leur mémoire et sa transmission
      afin de répondre à un besoin de lecture symbolique du monde. La technique serait la production d’artefacts et de systèmes afin de répondre à un besoin pratique d’amélioration de nos conditions de vie.

      L’art, l’artisanat sont de nature technique puisque leur finalité est au départ d’ordre pratique : répondre (par un travail physique sur la matière) à un besoin (ajouter une valeur esthétique ou une dimension signifiante) à des objets, lieux, rites du quotidien. Ces artefacts n’atteindront d’ailleurs leur charge symbolique maximale qu’après être passés par le canal de la mémoire et de la transmission (j’oubliais : aujourd’hui aussi du marché) puisqu’ils seront alors unanimement reconnus comme éléments de culture.

      Si, comme (l’ingénieur) Robert Musil (L’homme sans qualités, 1930-33), on voit les pensées et les entreprises humaines comme des démarches de concrétisation de possibilités (plutôt que des réalités, cf. : « wenn es Wirklichkeitssinn gibt, muss es auch Möglichkeitssinn geben »), technique et culture tendent toutes deux à réaliser le possible, elles innovent : je vais construire le plus grand pont du monde, je vais révolutionner la manière de représenter la lumière en peinture, ou, à la croisée des deux, je vais représenter la carte sensible d’un phénomène social particulier, etc. Cette perspective permet de s’exonérer de la valorisation arbitraire de ces productions (l’une serait bien, l’autre non, l’une serait mieux que l’autre), car autant dans la culture que dans la technique les humains cherchent, selon la même logique, à amender, embellir, rendre plus agréable, plus simple, plus vivable, etc. l’existant et leur existence.

      Technique et culture sont donc difficilement dissociables et se conjuguent d’ailleurs dans la notion de civilisation.

      Opposer culture et technique revient à dire que l’une ou l’autre aurait pu primer dans le passé. Une civilisation se serait plus ou moins construite selon une finalité d’utilité pratique ou d’utilité symbolique. C’est ce que Spengler (tu as raison, son spectre hante encore l’Europe) tentait de démontrer avec sa théorie du cours cyclique des cultures humaines qui voudrait que la culture occidentale périclite inexorablement dans sa phase finale faustienne, quand l’homme faustien, maître de la technique, cherche à être maître de sa vie.
      (Théorie difficilement tenable quand on considère ne serait-ce que la nature artificielle, donc culturelle, du fantasme même de l’homme faustien.)

      Or, de plus en plus aujourd’hui, il est question de la « fin de l’Occident », ou de l’Europe, ou de la civilisation chrétienne et cela fait écho aux anciens débats de la modernité sur l’opposition « technique+sciences dures optimiste » versus « esprit+sciences humaines pessimiste » (cf. C.P. Snow : Two Cultures (1959), beau sujet d’étude et de torture en cours de master d’histoire des sciences), débat qui a du mal à cacher sa préoccupation implicite, celle de la qualité potentiellement normative de l’un ou de l’autre. Donc : que disons-nous quand nous émettons cette crainte ?

      Tout ça pour dire, Klaus, que la question que tu poses est super complexe et qu’il faudrait prévoir une semaine de discussions enflammées sous un vieux platane quelque part dans les Cévennes entre plusieurs curieuses et curieux de tous horizons pour espérer y voir plus clair.

      N’est-il pas plus simple de se demander si le capitalisme se nourrit plus facilement des productions culturelles ou techniques et tend à favoriser l’une au détriment de l’autre ? Où l’on revient à Blanqui. Prévoir donc une semaine supplémentaire sous le vieux platane cévenol…

  • Amusante citation d’un des pères de la « Révolution conservatrice » (allemande), Spengler, sur l’Europe

    "Ici encore, l’historien est dominé par le préjugé fatal de la géographie ! - pour ne pas dire de la suggestion de la carte - qui admet un continent européen . Ce qui lui fait croire à lui aussi qu’il est tenu de tracer une frontière idéale correspondante avec l’ « Asie ». Le mot Europe devrait être rayé de l’histoire. Il n’existe pas de type historique « européen ». Il est fou de parler d’ « Antiquité européenne » chez les Hellènes (Homères, Héraclite, Pythagore seraient-ils donc des Asiates ?) et de leur « mission » de rapprocher les cultures asiatiques et européennes. Ces mots issus d’une interprétation superficielle de la carte ne correspondent à aucune réalité. Le terme d’Europe, avec tout le complexe d’idées qu’il suggère, a seul créé dans notre conscience historique une unité que rien ne justifie entre la Russie et l’Occident. Ici, dans une culture de liseur, formés par les livres, c’est une pure abstraction qui a conduit à des conséquences réelles immenses. On a faussé pour des siècles, dans la personne de Pierre le Grand, la tendance historique d’une masse primitive en dépit de l’instinct russe qui limite très justement, avec une hostilité intérieure incarnée par Tolstoï, Aksakov et Dostoïvski, les frontières de l’ « Europe » à celles de la « Russie Mère ». Orient et Occident sont des concepts à pure substance historique. « Europe » est un son creux. Toutes les grandes créations de l’ Antiquité sont nées de la négation de toute frontière continentale entre Rome et Chypre, Byzance et Alexandrie. Tout ce qui s’appelle culture européenne est né entre la Vistule, l’Adriatique et le Guadalquivir. Même en supposant que la Grèce de Périclès « fut située en Europe », aujourd’hui elle ne l’est plus."

    [Oswald Spengler, Le Déclin de l’Occident ]