person:ovidie

  • “A quoi rêvent les jeunes filles ?”, le doc d’Ovidie, disponible sur YouTube - Télévision - Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/a-quoi-revent-les-jeunes-filles-le-doc-d-ovidie-disponible-sur-y


    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=kZQ8GUDscOw

    « Avant, on encourageait les femmes à être de parfaites fées du logis, maintenant on leur explique que la #fellation est le ciment du #couple », déplore Ovidie, tout en donnant la parole à une poignée de filles qui gravitent entre la culture web et celle du #porno, judicieusement choisies pour leur lucidité et leur recul. « On parle beaucoup plus de sexe mais pas forcément de manière plus libérée : la #sexualité exacerbée apparaît comme une obligation », juge Clarence, qui signe le blog Poulet rotique. La gameuse Mar_Lard déplore, elle, le sexisme qui règne dans l’univers du jeu vidéo, où le corps féminin se réduit à des « filles à gros seins ». Et Ortie, adepte des selfies érotiques qu’elle poste sur le Web, concède que, derrière la liberté apparente, une certaine idée de la #femme-objet et du corps parfait régit les mises en scène de soi 2.0

    • J’ai vu ce docu le mois dernier et je me souviens de deux choses : les commentaires de la réalisatrice Ovidie, en voix off, me semblent toujours plus critiques (et plus justes de ce fait) que les analyses des intervenantes. Comme si elle-même voulait avancer sur un terrain plus offensif mais pas forcément les intervenantes interrogées.

      Et deuxième chose, j’ai le souvenir qu’à plusieurs reprises il est précisé « surtout nous ne voulons pas interdire la pornographie », comme par crainte d’une accusation de puritanisme ou d’attaque à la « liberté » ou que sais-je - ce qui est intéressant venant d’Ovidie elle-même, qui ne risque pas d’être qualifiée de « prude ». Et de surcroît, je me demande si le mouvement féministe a jamais voulu « interdire » la pornographie ? Même pour Dworkin et MacKinnon dans les années 80 aux Etats-Unis il ne s’agissait pas de l’interdire...

  • Les deux conseils sexo que me demandent les hommes | Le ticket de Metro d’Ovidie
    http://www.metronews.fr/blog/ovidie/2013/08/21/les-deux-conseils-sexo-que-me-demandent-les-hommes
    Ovidie fait ici un constat intéressant, sans aller jusqu’à chercher une variable explicative, mais la simple existence de ce constat est extrêmement révélatrice d’une sexualité orientée autour de la #domination de la femme.

    Mais ce qui m’étonne est la répétition à l’infini de la structure de cette demande de conseils, où seule varie l’orthographe :

    Bonjour,

    ma partenaire refuse de :

    1, pratiquer la #sodomie

    Ou

    2, me laisser éjaculer dans sa bouche

    Comment puis-je la convaincre ?

    Croyez-le ou non, j’ai reçu ce type de messages plusieurs centaines de fois. La première fois, on répond. Au bout de plusieurs dizaines, on s’interroge. Au bout de plusieurs centaines, on s’inquiète sincèrement.

    Il n’est pas question ici de jouer les Mère La Pudeur et de condamner ces pratiques. Il n’existe pas de manière politiquement correcte de vivre sa #sexualité. Mais ce qui me terrifie dans ce type de mail, outre la lourde insistance, est la #pauvreté dont il témoigne. Car la quasi totalité de ces demandes sont focalisées uniquement sur ces deux pratiques : sodomie, éjaculation faciale. Rien, absolument rien, sur le reste de la sexualité.

    « Non » signifie « non », même dans le cadre d’une relation affective

    Ce qui me dérange le plus dans ce type de courrier est l’idée qu’un homme puisse insister lourdement auprès de sa partenaire jusqu’à ce qu’elle finisse par accepter à contre-coeur une pratique qu’elle a déjà refusé. « Non » signifie pourtant bien « non », même dans le cadre d’une relation affective. Et ce « non », ne semble pas entendu.

    • Sexualité orientée autour de la #domination de la femme, c’est sûr, mais concrètement l’obsession pour ces deux pratiques ne tombent pas du ciel, c’est juste une norme dictée par la culture du porno. Si le porno décrétait que le must du plaisir sexuel masculin était de se faire lécher les pieds par une femme, Ovidie recevrait des centaines de lettres de mecs qui se demandent comment inciter leurs nanas à leur lécher les pieds...

    • Certains prétendront, sans doute hâtivement, que la pornographie a peut-être détraqué l’univers fantasmagorique masculin, au point de le réduire à ces deux pratiques. Mais on peut se demander qui de la poule ou de l’oeuf est à l’origine. Ces deux pratiques ont-elles été systématisées et sur-représentées parce qu’elles correspondaient à une demande de la part des spectateurs ? Ou est-ce l’offre qui a créé le besoin, et la « norme » ? Et limiter l’ensemble de l’influence qu’exerce notre environnement culturel à la pornographie ne serait-il pas simpliste ?

    • @mad_meg : Oui bien sur il y a la poule et l’œuf et je suis d’accord pour dire que le porno n’a pas sorti ça du chapeau. Parmi la multitude de pratiques relayées par le porno, le fait que ces deux pratiques soient devenues une norme dans la scénographie autant que dans l’esprit des mâles contemporains n’est sans doute pas le fruit du hasard et on doit pouvoir l’expliquer de façon assez rationnelle.

      Pour autant, pour avoir grandi en passant par des vestiaires de mecs, une caserne de pompier et un régiment de paras, mon intuition nourrie par mon seul vécu me dit que sans la culture pornographique comme édicteur de normes, il y aurait moins de mecs à se demander de quoi ils sont coupables ou incapables pour mériter une sexualité sans sodomie ou fellation, ou pourquoi ils sont tombés sur une nana qui leur refuse ça. Bref il y aurait moins de souffrance dans les couples, et de souffrance d’autant plus idiote que cette frustration comme tant d’autre est crée de toute pièce par une norme sociale totalement inutile, comme toutes les normes comportementales.

      Bien sûr que ce n’est pas la pornographie qui a rendu le mâle idiot dans l’alcôve, et je comprends que pour Ovidie ce soit difficile à accepter tant le porno est pour elle quelque chose de plaisant, mais on est typiquement dans un problème de « morale publique ». C’est à dire qu’on en est à remettre en cause des libertés (création et consommation de porno) à cause des conséquences sociales, et c’est pas agréable. Un peu comme le bobo (dont je suis) qui a du mal à admettre que la consommation du cannabis est globalement nocive pour la population et que la dépénalisation ne coule pas de source.
      Je ne suis à priori pas pour la prohibition, mais au moins pour qu’on se donne le courage de regarder en face les effets de toutes pratiques controversées afin de chercher à en atténuer les conséquences malignes.

      Bon comme je disais je n’ai pas d’autres moyen d’étayer mon intuition que mon propre vécu, il existe sans doute des tas d’études sur l’influence réelle de la pornographie sur les pratiques sexuelles, aussi je vais essayer de motiver mon amie @salambo pour qu’elle veuille bien nous éclairer sur ce genre de questions.. :-)

    • Merci pour ta sollicitation bien que la réponse ne soit pas facile. En fait, d’après les études sérieuses sur la sexualité en France, la fellation était une pratique de la prostitution qui a été progressivement introduite dans le mariage au moment (à partir des années 70) où celui-ci a été conçu comme devant être le cadre d’une « sexualité épanouie » (et pas seulement de la reproduction). Pour ce qui est de l’éjaculation faciale, elle vient directement de la culture pornographique : c’est pour que le spectateur voit qu’il y a véritablement éjaculation (que le mec jouit vraiment). Pour ce qui est de la sodomie, je n’en sais rien... Mais probablement qu’il s’agit à la fois d’une pratique de la prostitution importée dans le domaine amoureux et d’une « tendance » créée par la culture porno. Mais la sodomie a une histoire particulière dans le sens où il s’agit d’un tabou majeur dans les cultures judéo-chrétiennes. En espérant que mes lumières éclairent la discussion :-)

    • Les politiques préventives sont forcément éducatives, via l’école, la publicité, voire un dialogue avec l’industrie du porno (pourquoi pas)...
      Ovidie doit-elle tenir seule à bout de bras le conseil et le soutien à des couples mal barrés, elle qui dit qu’elle reçoit des questions que les gens n’osent pas poser à leur gynéco ?

      Je trouverais dommage qu’entre le monde universitaire où des sociologues peuvent réfléchir à la question, et les autres instances publiques au contact de la population (enseignants, assistantes sociales, psychologues scolaires), il n’y ait pas de passerelle pour lutter contre des phénomènes sociaux dévastateurs tels que celui ci...