person:paolo pasolini


  • https://www.monde-diplomatique.fr/2017/08/STERN/57776

    Good Guy & "bad boy"
    Pour nombre d’homosexuels, adolescents dans les années 1970, Guy Hocquenghem (1946-1988) fut d’abord un visage et deux mots. Le visage hypercool d’un jeune homme, tignasse bouclée de pâtre grec, bouille narquoise, col roulé et veste de cuir ; et les deux mots, « révolution » des « homosexuels », qui s’affichaient dans les pages du Nouvel Observateur, début 1972, où il publia une sorte d’autoportrait. Le Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), dont il fut la figure la plus en vue, tenait alors ses assemblées générales du côté des Beaux-Arts de Paris.

    Il y a donc quelque chose de profondément émouvant à retrouver cette photographie, retraitée en magenta et jaune, en couverture d’Un journal de rêve (1), recueil d’articles d’Hocquenghem écrits entre 1970 et 1987, sélectionnés par Antoine Idier, sociologue et historien des idées. Celui-ci publie simultanément la première biographie consacrée au journaliste et polémiste, aiguillon dans les années post-68 de l’extrême gauche radicale, plus précisément d’un courant qualifié souvent avec mépris de « désirant ». C’était là l’expression d’une homophobie répandue dans la société française et du refus de la majorité des gauchistes d’affronter la normalité bourgeoise de la sexualité, qui n’avait pas beaucoup évolué depuis l’après-guerre. Mais cette normalité commençait au début des années 1970 à marquer le pas, sous les directs du gauche d’Hocquenghem. L’intérêt et le charme du travail d’Antoine Idier sont d’offrir au lecteur la possibilité, avec Les Vies de Guy Hocquenghem, judicieusement sous-titré Politique, sexualité, culture (2), de faire des allers et retours entre la biographie et le recueil d’articles. On saisit alors à quel point il fut un chroniqueur aiguisé plutôt qu’un penseur, un homme d’humeur plutôt que d’amour, un individualiste égotiste plutôt qu’un acteur collectif. Cette posture du chroniqueur, en soi passionnante, permet à Hocquenghem de ne rien s’interdire dans les sujets qu’il traite, de Michel Platini à Pier Paolo Pasolini, de la « nouvelle droite » à la « paresse de la gauche ». Sa liberté de ton, avec une capacité d’affirmation de points de vue à vif, cassants, paradoxaux, nourris d’exaspération, qui n’existe plus guère dans la presse française, lui vaudra de nombreux et farouches détracteurs. Qu’il ne ménageait pas en retour, secouant l’après-Mai intellectuel, décrypté ici avec brio. L’auteur revient en particulier sur les débats houleux autour du livre de Gilles Deleuze et Félix Guattari L’Anti-Œdipe, et sur les affrontements avec les féministes. Pour Hocquenghem, la conception hétérosexuelle de l’homosexualité par la psychanalyse et le féminisme empêchaient la « lecture minoritaire » qu’il élaborait. Il se sentait parfois brisé, mais assumait ses positions sur des questions aussi controversées que la sexualité des enfants ou le plaisir à prendre du plaisir avec les minorités (raciales comme sexuelles).

    Le conformisme journalistique sera aussi l’une de ses cibles privilégiées, notamment dans ses critiques de la télévision publiées dans Libération. Chroniqueur de presse, il explora aussi le cinéma, avec l’incroyable Race d’Ep, réalisé avec Lionel Soukaz ; publia de nombreux livres, essais et romans, contribua au numéro de Recherches, la revue dirigée par Guattari, titré « Trois milliards de pervers », qui fut rapidement interdit. Tout lui était bon à prendre afin de s’exprimer. Cela donne, avec le recul, un côté extrêmement désordonné à son travail. Antoine Idier ne cherche pas à y remettre de l’ordre, ce qui serait un contresens, mais à y déceler une trajectoire. De René Schérer à Walter Benjamin, de Jean-Louis Bory à Gilles Deleuze, des bordels SM de New York aux studios d’Europe 1, du réjouissant Désir homosexuel en 1972 à la jouissive Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary en 1986, publiée au crépuscule d’une courte vie tuée par le sida, Hocquenghem se comprend non pas comme un théoricien, mais comme un acteur du social. Charmeur évidemment, ambigu et pénible parfois, tête à claques qu’on avait souvent envie d’embrasser, il aimait pousser à bout, y compris ses partisans et amis. Good Guy et bad boy.
    Jean Stern.

    (1) Guy Hocquenghem, Un journal de rêve , postface d’Antoine Idier, Gallimard, coll. « Verticales », Paris, 2017, 320 pages, 22 euros.
    (2) Antoine Idier, Les Vies de Guy Hocquenghem. Politique, sexualité, culture , Fayard, Paris, 2017, 354 pages, 22 euros.

    http://www.editions-verticales.com/fiche_ouvrage.php?id=392
    http://www.fayard.fr/les-vies-de-guy-hocquenghem-9782213702025
    Sur ce dernier lien un extrait en ligne (l’introduction de l’auteur).
    #Guy_Hocquenghem #Jean Stern #biographie
    Sinon un ancien billet que j’avais collé ici sur @seenthis
    https://seenthis.net/messages/505807

  • Comment la culture moderne détruit nos pays
    http://www.dedefensa.org/article/comment-la-culture-moderne-detruit-nos-pays

    Comment la culture moderne détruit nos pays

    On nous parle de la catastrophe économique italienne ou espagnole. Je dois dire que j’en moque un peu et que vais ici parler de la catastrophe culturelle et morale de ces deux magnifiques pays à qui une grande partie de l’humanité doit tant. J’ai parlé de la culture moderne comme arme de destruction massive. On y est en plein ici.

    La catastrophe anthropologique actuelle est déjà décrite par Pier-Paolo Pasolini dans ses écrits corsaires, publiés par la presse italienne vers 1974, juste avant son assassinat. Pasolini observe que le vrai Grand Remplacement, celui des âmes et des cerveaux, a eu lieu avec notre américanisation, l’hédonisme et la télévision. Les attentats false flag qu’il dénonce, et qui se succèdent en Italie à une vitesse démente pour « mettre (...)

  • Au pays du mensonge déconcertant, rien n’arrive jamais | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/julien-schickel/blog/110517/au-pays-du-mensonge-deconcertant-rien-narrive-jamais

    Au pays du mensonge déconcertant, on a oublié que Pier Paolo Pasolini nous avait prévenu que « sous couleur de démocratie, de pluralité, de tolérance et de bien-être, les autorités politiques, inféodées aux pouvoirs marchands, ont édifié un système totalitaire sans pareil » et que « le centre s’est assimilé tout le pays… Une grande œuvre de normalisation parfaitement authentique et réelle est commencée et elle a imposé ses modèles : des modèles voulus par la nouvelle classe industrielle, qui ne se contente plus d’un « homme qui consomme » mais qui prétend par surcroît que d’autres idéologies que celle de la consommation sont inadmissibles. » On a oublié qu’il appelait cela, par défi, le nouveau fascisme.

    • Au pays du mensonge déconcertant, on ne regrette pas Pier Paolo Pasolini, parce qu’il faut être populiste ou fasciste ou réactionnaire ou insoumis pour craindre un fascisme qui ne fait peur à aucun de nos chers dirigeants et un arriéré archaïque pour dire qu’on nourrit une haine viscérale, profonde, irréductible, contre la bourgeoisie.

      Au pays du mensonge déconcertant, nous n’avons plus besoin des lucioles dont Pier Paolo Pasolini pleurait la disparition, la publicité éclaire nos villes et nos vies. C’était un poète, et nous n’avons plus de langue ni de mot, simplement des chiffres.

      Au pays du mensonge déconcertant, j’ai voté Macron le 7 Mai, la peur au ventre et la queue basse. Depuis, - me croirez-vous ? - une luciole me tournicote autour en répétant que j’ai fait quelque chose de bien vilain. Je ne sais que lui répondre, mais je crains qu’elle ne disparaisse vite.

      #nouveau_fascisme #Pier_Paolo_Pasolini

    • Du même auteur : Ode au capitalisme

      Debout, les aisés de la Terre,
      Debout, tous les aigrefins.
      La raison meurt en son cratère,
      C’est le business de la faim.

      Du passé, faisons table rase,
      Experts, sages, debout, debout !
      Le monde va changer de base,
      Nous somm’ déjà tout, soyons plus.

      C’est la lutte finale,
      Réformons, et demain,
      Le Grand Capital
      Sera le genre humain.

      Nous sommes les sauveurs suprêmes,
      Et Dieu, et César et Patron.
      Profiteurs, gavons-nous nous-mêmes,
      Décrétons l’salut du pognon.

      Pour que le chômeur rende gorge,
      Pour prendr’ l’argent du populo,
      Cassons nous-mêmes leurs forges,
      Battons les pauvres tant qu’ils sont chauds.

      C’est la lutte finale,
      Réformons, et demain,
      Le Grand Capital
      Sera le genre humain.

      Politiques, banquiers, nous sommes,
      Le grand Parti des Exploiteurs.
      Le fric n’appartient qu’aux hommes,
      L’salarié ira crever ailleurs.

      Comm’ nous de vos chairs se repaissent,
      Tous les Arnaud alentour.
      Que le peuple un matin disparaisse,
      Le soleil brillera toujours.

      C’est la lutte finale,
      Réformons, et demain,
      Le Grand Capital
      Sera le genre humain.

  • Orwell, Pasolini, Gramsci : halte au pillage !
    http://www.revue-ballast.fr/orwell-pasolini-gramsci-halte-pillage

    Ils se plaisent à faire les poches aux morts. Ils paradent dans les ruines, par trop heureux de s’emparer des armes de ceux qui les auraient combattus en leur temps. Chasseurs de trophées, détrousseurs d’idées ; ils s’agitent et se répandent, soucieux d’insoumission à peu de frais. L’absence de cohérence ? Silence, on triche ! On sait Proudhon loué par les nationalistes du siècle dernier ; on sait Jaurès brandi par le Front national : on assiste, depuis quelques années, au détournement intellectuel d’un trio d’auteurs engagés dans la lutte sociale et révolutionnaire — George Orwell, Pier Paolo Pasolini et Antonio Gramsci. Dernière rapine en date : la création, la semaine passée, d’une web-tv du nom d’Orwell par une éditorialiste du Figaro … ☰ Par Émile Carme

    • « vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

      « Orwell intégra les rangs du Parti ouvrier d’unification marxiste, en 1936, afin d’ouvrir le feu sur les franquistes — tout en confiant qu’il eût préféré prêter main forte aux anarchistes. »

      « Pasolini qualifiait l’anticommunisme de "haine sinistre" et faisait du colonialisme et du racisme les principaux "problèmes" à résoudre. »

      L’époque est cul par-dessus tête. Le zapping s’est emparé des mots après avoir englouti les images. Les idées remuent sur les étals, éparses, et chacun d’y piocher selon son bon plaisir : un nom qui sonne, une citation sans souci du restant, la satisfaction narcissique de l’éclectisme ou de l’hors-cadres. Les longues durées, les attaches, le noyau dur des mémoires, les grands récits irréductibles et les fractures à jamais ouvertes ? Connaît plus. « Si l’on reconnaît les crises historiques à leur puissance de brouillage et à leur pouvoir de déstabilisation — des croyances et des clivages établis —, nul doute que nous y sommes. Nous vivons l’époque de toutes les confusions », assure le philosophe et économiste hétérodoxe Frédéric Lordon, avant de poursuivre : « Or on ne survit au trouble captieux de la confusion qu’en étant sûr de ce qu’on pense, en sachant où on est, et en tenant la ligne avec une rigueur de fer . » De la rigueur, oui. Natacha Polony rapporte, dans Ce pays qu’on abat, qu’il conviendrait de « faire taire » ces « pelés, ces galeux » qui, comme elle, auraient l’audace de réfléchir par-delà les clivages et d’appeler à quelque « dialogue en forme de dialectique » : personne, ici, ne tient à les réduire au silence ; on aimerait seulement qu’ils se contentent de parler en leur nom.

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • Maud Alpi : « Cet aveuglement est aujourd’hui impossible »
    http://www.revue-ballast.fr/maud-alpi-cet-aveuglement-aujourdhui-impossible

    Rencontre avec la réalisatrice du film « Gorge Cœur Ventre ».

    lls s’appelaient autrefois « tueries » et se trouvaient, en France, à l’intérieur des villes. Sensibilité à la mort sanglante et hygiène publique obligent, les abattoirs furent pas à pas soustraits à la vue des passants et réglementés par les autorités. Jusqu’à devenir des espaces « clos, des zones de non-droit » où la violence se déploie en société à son stade le plus ultime. Cette dissimulation se voit remise en cause depuis quelques années : l’association L214, forte de ses lanceurs d’alerte et de ses caméras cachées, éclaire régulièrement citoyens et consommateurs ; une commission d’enquête parlementaire s’est, cette année, saisi pour partie de la question ; une vingtaine de militants abolitionnistes ont investi pacifiquement, la semaine passée, un abattoir de Corbas, près de Lyon, afin de bloquer la chaîne d’abattage une nuit entière — jusqu’à évacuation par la police. Le film Gorge Cœur Ventre, réalisé par Maud Alpi, sort aujourd’hui (16 novembre 2016) en salles. Le récit, entre fiction et documentaire, donne à voir un jeune homme, employé dans un abattoir pour gagner son pain, et son chien, libre, lui, de ses mouvements. Un film qui tient plus de l’expérience sensible et poétique — le titre est d’ailleurs emprunté au poète communiste Pier Paolo Pasolini, « e lì, gola cuore e ventre » — que de l’œuvre dénonciatrice : la réalisatrice donne d’abord à voir des individus, pris dans les mailles d’une liberté qu’ils cherchent, quêtent, ignorent ou attendent.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/42337 via Ballast

  • Pour un monde ouvert - 5
    http://audioblog.arteradio.com/post/3066552/pour_un_monde_ouvert_-_5

    Parole contraire, Erri De Luca ; entretien avec Mario / avec le collectif Altrove Come Qui
 
 Après ses propos dans une interview du Huffington Post contre le projet de construction ferroviaire de la ligne à grande vitesse (treno ad alta velocità, Tav) Lyon-Turin, Erri De Luca est accusé d’incitation au sabotage et mis en examen par la justice italienne. En réponse, il écrit La Parole contraire, où il défend la liberté de parole. Son procès se conclura lundi 21 septembre à Turin. 
 
 En solidarité, nous lisons ici des extraits de l’interview et de son livre, ainsi que d’autres auteurs dont De Luca se réclame : Georges Orwell (Hommage à la Catalogne), Pier Paolo Pasolini (La Rage, Écrits corsaires), et Mario (le barbier de Bussoleno condamné pour coups et blessures suite à une (...)

    #Lecture #Politique
    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3046196/3068821_PourUnMondeOuvert05.mp3

  • Pour un monde ouvert - 4
    http://audioblog.arteradio.com/post/3066553/pour_un_monde_ouvert_-_4

    Parole contraire, Erri De Luca / avec le collectif Altrove Come Qui
 
 Après ses propos dans une interview du Huffington Post contre le projet de construction ferroviaire de la ligne à grande vitesse (treno ad alta velocità, Tav) Lyon-Turin, Erri De Luca est accusé d’incitation au sabotage et mis en examen par la justice italienne. En réponse, il écrit La Parole contraire, où il défend la liberté de parole. Son procès se conclura lundi 21 septembre à Turin. 
 
 En solidarité, nous lisons ici des extraits de l’interview et de son livre, ainsi que d’autres auteurs dont De Luca se réclame : Georges Orwell (Hommage à la Catalogne), Pier Paolo Pasolini (La Rage, Écrits corsaires), et Mario (le barbier de Bussoleno condamné pour coups et blessures suite à une manisfestation No Tav).
 (...)

    #Lecture #Politique
    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3046196/3068822_PourUnMondeOuvert04.mp3

  • Pour un monde ouvert - 3
    http://audioblog.arteradio.com/post/3066554/pour_un_monde_ouvert_-_3

    Parola contraria (Parole contraire), Erri De Luca ; La Rage, Pasolini / avec le collectif Altrove Come Qui
 
 Après ses propos dans une interview du Huffington Post contre le projet de construction ferroviaire de la ligne à grande vitesse (treno ad alta velocità, Tav) Lyon-Turin, Erri De Luca est accusé d’incitation au sabotage et mis en examen par la justice italienne. En réponse, il écrit La Parole contraire, où il défend la liberté de parole. Son procès se conclura lundi 21 septembre à Turin. 
 
 En solidarité, nous lisons ici des extraits de l’interview et de son livre, ainsi que d’autres auteurs dont De Luca se réclame : Georges Orwell (Hommage à la Catalogne), Pier Paolo Pasolini (La Rage, Écrits corsaires), et Mario (le barbier de Bussoleno condamné pour coups et blessures (...)

    #Lecture #Politique
    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3046196/3068823_PourUnMondeOuvert03.mp3

  • Pour un monde ouvert - 2
    http://audioblog.arteradio.com/post/3066555/pour_un_monde_ouvert_-_2

    Parole contraire, Erri De Luca ; Hommage à la Catalogne, Georges Orwell / avec collectif Altrove Come Qui
 
 Après ses propos dans une interview du Huffington Post contre le projet de construction ferroviaire de la ligne à grande vitesse (treno ad alta velocità, Tav) Lyon-Turin, Erri De Luca est accusé d’incitation au sabotage et mis en examen par la justice italienne. En réponse, il écrit La Parole contraire, où il défend la liberté de parole. Son procès se conclura lundi 21 septembre à Turin. 
 
 En solidarité, nous lisons ici des extraits de l’interview et de son livre, ainsi que d’autres auteurs dont De Luca se réclame : Georges Orwell (Hommage à la Catalogne), Pier Paolo Pasolini (La Rage, Écrits corsaires), et Mario (le barbier de Bussoleno condamné pour coups et blessures (...)

    #Lecture #Politique
    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3046196/3068824_PourUnMondeOuvert02.mp3

  • Pour un monde ouvert - 1
    http://audioblog.arteradio.com/post/3066556/pour_un_monde_ouvert_-_1

    interviews du Huffington Post italien (1er septembre) et de l’Ansa (Agenzia Nazionale Stampa Associata - 5 septembre 2013)
 Parola contraria (Parole contraire) Erri De Luca/ avec collectif Altrove Come Qui
 
 Après ses propos dans une interview du Huffington Post contre le projet de construction ferroviaire de la ligne à grande vitesse (treno ad alta velocità, Tav) Lyon-Turin, De Luca est accusé d’incitation au sabotage et mis en examen. En réponse, il écrit La Parole contraire, où il défend la liberté de parole. Son procès se conclura lundi 21 septembre à Turin. 
 
 En solidarité, nous lisons ici des extraits de l’interview et de son livre, ainsi que d’autres auteurs dont De Luca se réclame : Georges Orwell (Hommage à la Catalogne), Pier Paolo Pasolini (La Rage, Écrits (...)

    #Lecture #Politique
    http://download.audioblogs.arteradio.com/sons/3046196/3068825_PourUnMondeOuvert01.mp3