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  • Des milliers d’étudiants étrangers privés d’études en France

    Outre une perte d’attractivité des universités françaises, l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens risque d’entraîner un effacement du champ de recherches et de formation dédié à la Méditerranée, estiment François Castaing et Pascale Froment, professeurs à l’université Paris-VIII.

    L’annonce du gouvernement d’augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers [hors Union européenne] a été affichée en moins de quarante-huit heures sur tout le réseau Campus France. Une diligence rare, souvent constatée lorsqu’il s’agit de sélectionner et d’exclure, socialement et géographiquement…

    Différentes voix se sont exprimées à ce sujet, hélas difficilement audibles dans un contexte politique et médiatique fort troublé. Il n’en reste pas moins que la question soulevée par la décision d’un barrage financier à la liberté d’étudier dans les universités françaises ne peut être éludée ; il en va d’un choix de société à long terme.

    L’université Paris-VIII Vincennes-Saint-Denis, située en Seine-Saint-Denis (93), accueille actuellement près de 30 % d’étudiants étrangers, soit deux fois plus que la moyenne des universités françaises (14 %). Cette attractivité de Paris-VIII n’est pas sans rapport avec les choix assumés d’être une « université-monde », même si d’autres logiques interviennent qui ont aussi à voir avec son « territoire » d’insertion dans l’un des départements français les plus pauvres et stigmatisés. Cette attractivité est clairement menacée par la hausse des frais d’inscription compte tenu du profil de nos étudiants, avec à la clé un effacement probable du champ de recherche et de formation dédié à la Méditerranée.A

    Depuis vingt-cinq ans, l’actuel master « Méditerranée, Maghreb, Europe » peut s’enorgueillir d’avoir défendu – contre vents et marées – un espace d’enseignement et de recherche axé sur la Méditerranée, occidentale au départ puis élargie à l’ensemble du bassin. Une Méditerranée appréhendée non pas dans l’opposition de deux rives mais bien comme un espace de circulations, d’échanges, de transformations, un espace pluriel, complexe, commun, pour ne pas dire partagé.
    Métissage intellectuel et social

    Contre tout enfermement dans des catégories et assignations culturalistes, le pari d’une approche transdisciplinaire a largement contribué à un décloisonnement de la pensée, indispensable pour l’intelligibilité de cet espace, et à la rencontre d’étudiants issus d’horizons géographiques, linguistiques, disciplinaires multiples.

    Venus de France, d’Espagne, d’Italie, de Grèce, mais aussi de Turquie et de Mauritanie en passant par le Liban et Israël et, bien sûr, des pays du Maghreb, les étudiants de ce master ont été formés scientifiquement sur la base d’un métissage intellectuel et social ouvrant à une compréhension partagée de la richesse et de la complexité de l’espace méditerranéen.A

    Par leurs diplômes, puis leurs projets, ils se sont pour beaucoup insérés professionnellement ici mais aussi ailleurs… Ce faisant, ils sont devenus de subtils passeurs de ces rencontres et de ces proximités culturelles. La connaissance fine des nombreux enjeux que cristallise la Méditerranée dans ses géométries variables ne peut se concevoir sans la participation des étudiants des rives sud et est.

    Nous connaissons bien ces étudiants qui sont les nôtres, leur situation universitaire, certes, mais aussi leurs conditions de vie, leurs « galères », tant en amont de leur arrivée (la course d’obstacles et les exigences croissantes pour espérer obtenir un visa) qu’au quotidien de leur vie d’étudiant, sur les plans économiques (travailler pour financer les études), social (des conditions d’hébergement difficiles), de la santé ou encore familial.

    Pour l’écrasante majorité, ils ne pourront passer le cap des frais d’inscription. Ce sont assurément des milliers de jeunes interdits d’études. Et c’est aussi, pour la France, se priver de la construction de savoirs croisés, co-construits, indispensables sur cet espace et à partir de cet espace.

    Bien au-delà de notre master et de l’université Paris-VIII, il y a là le risque imminent d’une désertification progressive du champ des études méditerranéennes et d’une méconnaissance pour la société française de cet espace, des tensions et des contradictions mais aussi des richesses et des potentiels qui le traversent, avec tous les dangers que cela représente. Une menace régulièrement rappelée par nombre d’universitaires, comme en témoignait déjà Misère de l’historiographie du « Maghreb » post-colonial (1962-2012), de l’historien Pierre Vermeren (Publications de la Sorbonne, 2012).Lire aussi Comment la France a délaissé les études sur le Maghreb

    Ce cynique « Bienvenue en France » [du nom de la stratégie d’attractivité pour les étudiants internationaux, présentée par Edouard Philippe en novembre 2018] – sic – combine alors tristement une vision à courte vue, très libérale en son essence, dans la lignée de l’immigration choisie de 2006, et un message pour le moins inquiétant de fermeture à l’égard d’une partie de cette Méditerranée à laquelle nous appartenons. Visions qui se rapprochent dangereusement de celles des Viktor Orban ou Matteo Salvini par une volonté, si peu masquée, de tarir le flux d’étudiants en provenance de cette région, très largement francophone, à l’instar des autres flux migratoires transitant par la Méditerranée.

    Ce sera, nous l’espérons, tout à l’honneur des universités françaises, et de Paris-VIII, que d’affirmer une résistance à cet « air du temps » délétère – qui s’installe dans la durée – en défendant une politique d’ouverture aux étudiants de Méditerranée et d’Afrique et, au-delà, gage d’une connaissance désoccidentalisée, mieux partagée des « fluidités » méditerranéennes et, plus largement, d’une reconnaissance de l’altérité.

    https://mondafrique.com/des-milliers-detudiants-etrangers-prives-detudes
    #frais_d'inscription #université #France

    • https://www.univ-lyon2.fr/universite/presse-medias/cp-l-universite-lumiere-lyon-2-s-engage-a-exonerer-les-etudiant-es-etrang

      (Je crois que Clermont-Freand a pris la même décision.)

      Le Gouvernement a annoncé à l’automne dernier l’augmentation des droits d’inscription des étudiant.es extracommunautaires de 170€ à 2 770 € en licence et, respectivement, de 243€ et 380€ à 3 770 € en master et en doctorat.

      La Commission recherche, le Comité technique, le Conseil académique et le Conseil d’administration de l’Université Lumière Lyon 2 se sont clairement prononcés en décembre dernier contre l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiant.es étranger.es extra-communautaires.

      Cette mesure, inscrite dans une stratégie intitulée paradoxalement « Bienvenue en France », remet en cause le principe d’une université française ouverte à tou.tes ainsi que la stratégie internationale de la France en matière d’accueil des étudiant.es étranger.es, de développement de la Francophonie et d’attractivité de la recherche française.

      Si l’amélioration de l’accueil des étudiant.es étranger.es est évidemment une nécessité, l’augmentation des droits d’inscription ne paraît ni pertinente, ni juste car elle concerne des étudiant.es parmi les plus fragiles et bat en brèche le principe d’égalité de traitement entre usager.es du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche.

      Le triplement annoncé des bourses et des exonérations ne permettra pas de couvrir tous les besoins. De nombreux/ses étudiant.es devront renoncer à leurs projets de formation en France en raison du niveau des frais d’inscription. Cette éviction concernera en premier lieu les régions du monde les plus pauvres et, plus généralement, les étudiant.es les moins fortuné.es.

      Afin de permettre au plus grand nombre de poursuivre leurs études en France, l’Université Lumière Lyon 2 exonérera à la rentrée universitaire 2019/2020 l’ensemble des étudiant.es étranger.es de ces frais complémentaires et leur appliquera uniquement les droits en vigueur pour l’ensemble des étudiant.es français.es.

  • Alain Minc, plagiaire servile en 1999, serial plagiaire en 2013 - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article4108.html

    Mardi 2 juillet 2013, Alain Minc a été reconnu coupable par le TGI de Paris d’avoir « emprunté » dans son dernier livre intitulé L’homme aux deux visages. Jean Moulin, René Bousquet, itinéraires croisés, publié chez Grasset, pas moins de 47 passages à l’ouvrage de l’historienne Pascale Froment qui fait référence sur la question (René Bousquet, Stock, 1994).

    En 1999, le même Alain Minc s’improvisait philosophe et commettait un ouvrage sur Spinoza (Spinoza, un roman juif, Gallimard, 1999) qui allait se révéler constellé « d’emprunts » massifs au travail de Patrick Rödel, un philosophe, professionnel celui-là, paru en 1997 (Spinoza, le masque de la sagesse, Éditions Climats, 1997). En 2001, le TGI de Paris le condamnait donc, dans un jugement accablant, pour « plagiat servile »

    #plagiat

  • Alain Minc condamné pour avoir plagié 47 passages d’une biographie de Bousquet
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/07/02/alain-minc-condamne-pour-avoir-plagie-47-passages-d-une-biographie-de-bousqu

    47 REPRISES SUR 308 EMPRUNTS INVOQUÉS

    Outre l’insertion d’un encart dans chaque exemplaire du livre, la présidente Marie Salord a condamné solidairement M. Minc et son éditeur à verser à Pascale Froment 5 000 euros de dommages et intérêts provisionnels, et 6 000 euros pour les frais de justice. Dans son ordonnance, la juge a dressé un tableau dénombrant 47 reprises (sur 308 emprunts invoqués). Si chacune d’elles « prise isolément ne constituerait pas une contrefaçon, leur addition dans les 75 pages consacrées par Alain Minc à René Bousquet établit la reprise partielle de caractéristiques essentielles de la biographie de Pascale Froment ».

    S’appuyant sur ce tableau comparatif, la magistrate a estimé que contrairement à ce qu’il soutient, Alain Minc « ne s’est pas contenté de reprendre des éléments purement factuels, historiques ou informatifs de l’ouvrage de Pascale Froment ». « S’il n’a pas servilement copié les extraits de la biographie [...], Alain Minc a manifestement reproduit, en cherchant à modifier a minima les phrases, le plus souvent en résumant des passages et en changeant quelques mots ou expressions », a tranché la juge.

  • Alain Minc, la récidive ?

    http://blogs.mediapart.fr/blog/patrick-rodel/110613/alain-minc-la-recidive

    Je suis sûr que tous ceux qui ont pour Alain Minc une estime égale à celle que je lui porte vont apprendre, avec une grande tristesse, qu’il semble être retombé dans ses errements passés - en dépit des serments maintes fois réitérés qu’on ne l’y reprendrait plus, fois de loup, et qu’un type doté d’un QI aussi énorme que le sien avait retenu la leçon.

    Le dernier ouvrage d’Alain Minc, publié dans une honorable maison d’édition, et consacré à une double biographie de René Bousquet et de Jean Moulin - ouvrage dont tous les medias qui se respectent (qui ne se respectent pas, aurais-je dû dire) ont fait comme d’habitude la promotion, s’inspire de très, de trop près, d’une biographie de René Bousquet publié par Pascale Froment en1994 chez Stock, rééditée en 2001 chez Fayard. Madame Froment s’en offusque et porte l’affaire devant les tribunaux.

  • Le genre de plagiat qu’on trouve chez Alain Minc

    http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20130612.OBS2866/le-genre-de-plagiat-qu-on-trouve-chez-alain-minc.html?xtor=RSS-1

    On ne croirait pas, comme ça, mais la lecture d’un petit Alain Minc peut produire le même effet qu’une grosse dose de champignons hallucinogènes. Pascale Froment a-t-elle fait cette étrange expérience ? Elle s’est en tout cas demandé ce qu’elle lisait quand elle a parcouru son « Homme aux deux visages », dans lequel l’économiste poivre et sel évoque les « itinéraires croisés » de Jean Moulin et René Bousquet :

    Je ne me suis pas vraiment jetée sur le bouquin à sa sortie [début mai 2013]. Mais comme il parle de Bousquet, et que j’ai beaucoup travaillé sur le sujet, j’ai fini par l’ouvrir. J’ai été absolument estomaquée. Ses emprunts m’ont sauté aux yeux, c’est un assez petit livre. »

    L’essai de Minc compte en effet 188 pages. Pascale Froment, elle, a consacré une volumineuse enquête de plus de 600 pages à René Bousquet (638 pages, pour être précis), un ouvrage de référence paru en 1994 chez Stock, puis réédité chez Fayard en 2001. Elle a vite compris que l’auteur d’« Au nom de la loi » et de « Français, si vous osiez... » l’avait lue de près.