person:patrick sébastien

  • Expliquez-moi le mépris de classe ordinaire | Simonæ
    http://simonae.fr/au-quotidien/societe/expliquez-moi-le-mepris-de-classe-ordinaire
    http://i2.wp.com/simonae.fr/wp-content/uploads/2017/06/banniere.png?resize=1000%2C527

    Quel est le point commun entre ces quatre phrases : « c’est beauf de passer du Patrick Sébastien à son mariage », « l’enthousiasme autour de Philippe Poutou c’est parce qu’il est venu au débat en pyjama », « apprends à écrire avant de commencer à vouloir débattre » et « mais qui regarde encore de la VF sérieux » ? Elles puent toutes le mépris de classe. Si ça ne vous saute pas aux yeux ou que vous n’êtes pas familier·e·s avec le terme, reprenons quelques bases à ce sujet. Cet article ne se veut pas exhaustif, il s’agira surtout d’expliciter ce qui se cache derrière ce concept et de pointer du doigt deux façons dont il s’exprime dans nos quotidiens.

  • La RATP met en place des wagons exclusivement réservés aux frotteurs — Le Gorafi.fr Gorafi News Network
    http://www.legorafi.fr/2015/11/12/la-ratp-met-en-place-des-wagons-exclusivement-reserves-aux-frotteurs

    « Le vrai problème, ce sont les femmes » explique Bernard Mostel du Syndicat des Frotteurs et Pervers d’Île de France. « Elles veulent s’émanciper, s’habiller sexy, et elles se plaignent de nous exciter ! » s’écrie-t-il. « C’est comme la protection des animaux. Il suffit qu’un politicien s’en mêle, et soudain les femmes ont des droits et il faut les respecter… » relève Bernard tout en frottant son sexe sur son bureau.

    “J’ai senti le consentement dans son regard”

    Malgré la grogne des syndicats, la RATP a réaffirmé sa volonté de concevoir les rames les plus agréables possible pour les pervers. Pour ce, plusieurs aménagements ont été prévus : la diffusion en boucle de titres de Patrick Sébastien, des barres de pole dance pour se frotter à la demande, ainsi qu’un pressing pour imperméable, manteau historique et favori de la plupart des pervers.

    Si les frotteurs sont dans l’ensemble satisfaits des infrastructures, certains émettent des réserves quant à l’absence de filles dans les wagons, comme l’évoque Émile Veyres, pervers de longue date dans le métro : « Je me suis frotté à Patrick hier, un collègue harceleur, c’était étrange… » confesse-t-il. « Ce n’est pas contre Patrick, il possède un fessier superbe et musclé. Mais j’ai senti une lueur de consentement dans son regard… Ça m’a refroidi instantanément » se souvient-il un peu perdu.

    Une ligne pour les joueurs d’accordéon

    Enfin, si les résultats s’avèrent concluants, la RATP envisage d’étendre le concept à d’autres types de voyageurs. Dans un communiqué, l’entreprise a d’ailleurs dévoilé travailler sur un tarif spécial pour les personnes écoutant la musique en haut-parleur, ou encore d’une nouvelle ligne de métro entièrement dédiée aux joueurs d’accordéon. Une décision qui risque de ravir de nombreux usagers.


  • T’aime, Patrick Sébastien, 2000
    Eh oui !!! Ce n’est pas des blagues ! J’ai regardé ça !
    Vraiment intéressant... Si si j’insiste. Tout mais vraiment tout ce qu’incarne Patrick Sébastien est dans ce film. La saloperie misogyne française la plus dégueulasse, et tout ça très très au sérieux. Le film n’a aucune aspiration à la rigolade. Le réalisateur se veut un valeureux pourfendeur de sa manière de penser.
    Un idiot caricatural et rejeté par tous est pourtant très gentil avec tout le monde. Un jour il aperçoit sa soeur ou un truc comme ça prendre son pied en demandant à son amant de lui taper dessus. Ainsi il coince la voisine, qui est aussi la jeune fille de ses rêves, dans la forêt, et la frappe et la viole. Il est envoyé en prison et la fille en question est dorénavant mutique et envoyée en HP.
    Sébastien joue un psychiatre hors du commun motard au catoguan et décide de s’occupe particulièrement de la jeune fille. Si on en avait pas eu assez jusqu’à présent c’est là que l’horreur se confirme absolument, Deleuze, Guatarie, Philibert et même Freud et Lacan, allez tous vous faire foutre. Beauvoir et Despentes, n’en parlons pas. Ce qu’il faut à cette fille c’est de l’amour. Et Patrick Sébastien va faire ça il va la prendre dans ses bras et la consoler. Il va même se ramener le violeur près de la fille pour que celle-ci se rendent compte qu’en fait c’est l’amour qu’il voulait transmettre... Et d’un coup elle va comprendre et tomber folle amoureuse de lui.

    Ce film est très mauvais et révoltant, ce n’est pas un scoop, si vous cherchez des critiques à propos de ce film vous trouverez ça tout de suite. Ca a été un méga flop et aussi un scandale (France 2 l’a quand même diffusé à 20h30). Faire une méga bonne critique, reviendrait à tirer sur une ambulance.
    Ce qui est tout de même notable c’est que ce film, et pas seulement à cause de son scénario insupportable, est un condensé de toute la beaufitude réactionnaire façon années 80 franchouillarde. Mais à un point tel que l’on pourrait prendre chaque phrase et débusquer un cliché réac façon Philippe Bouvard et les grosses têtes.
    En fait, j’ai trouvé, ce film n’est pas une fiction, c’est un documentaire sur la mentalité de Patrick Sébastien.
    Ah oui et puis j’oubliais : la musique est de Patrick Fiori

    Un peu de culture :
    « tout film est un documentaire sur les acteurs » B. Brecht
    https://www.youtube.com/watch?v=xpdocRpWakI


    #T'aime #2000 #Patrick_Sébastien #beaufitude #sexisme #viol #culture_du_viol #réactionnaire #années_80 #Patrick_Fiori #Bertold_Brecht #documentaire #mentalité_insupportable #c'est_quand_même_une_méga_grosse_merde

  • François Ruffin, un chevalier sans peur et sans remords face à LVMH

    http://www.lemonde.fr/culture/article/2016/02/22/francois-ruffin-un-chevalier-sans-peur-et-sans-remords-a-l-assaut-de-lvmh_48

    Bizarre. Lorsqu’on appelle LVMH, qui semble dans le film si prompt à réagir, personne n’a l’air d’avoir vu Merci patron ! Des avant-premières publiques sont pourtant données dans les grandes villes de France. Olivier Labesse, qui est chargé de la communication du groupe chez DGM Conseil, nous demande, vaguement intéressé, de lui raconter ce qu’il y a dans le film. Oh, trois fois rien : un couple, les Klur, dont la maison va être saisie faute de revenus depuis que l’homme a été licencié d’une filiale textile du groupe en 2008, écrit à Bernard Arnault pour le menacer d’alerter la presse sur leur situation s’ils ne reçoivent pas une aide de sa part : 35 000 euros et un emploi. Surprise : cela marche. Un ancien commissaire des renseignements généraux, employé de LVMH, prend contact pour négocier. Le groupe accède à leurs volontés en échange de leur silence. Or tout cela est filmé en caméra cachée.

    Même Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil (Eure), socialiste fabiusien et secrétaire général de LVMH, a l’air de tomber des nues lorsqu’on le joint au téléphone pour lui parler du réalisateur. « Un article sur François Ruffin ? Qui vous a parlé de moi ? » On trouve étonnant de devoir lui expliquer qu’il est dans le film, faisant les missi dominici de Bernard Arnault, affirmant des choses dont on sait, nous, spectateurs, qu’elles sont fausses, et jouant benoîtement au poker alors qu’on voit tout son jeu. Marc-Antoine Jamet a promis de nous rappeler, mais, malgré nos efforts, il ne répondra plus au téléphone.
    Olivier Labelle le directeur de la communication,lui, donnera la position groupe : pas de réaction. C’est plus prudent.

    Une gauche irréductible

    « C’est toujours bien d’être pris pour un con », s’amuse François Ruffin, que l’on retrouve devant un café noir. Nez allongé, sourire franc, il parle vite. Tous me l’ont dit : il est rapide, cultivé, malin et n’aime rien tant que les croisades. Car derrière les Klur, il y a ce journaliste d’Amiens. C’est lui qui a monté cette « machination » (le mot est de lui) qui ravira les aficionados des films-manifestes de Michael Moore, des impostures radiophoniques de Jean-Yves Lafesse et des sketches de Raphaël Mezrahi pour lesquels il professe une admiration. Et plus largement toute la France qui rêve de voir les grands de ce monde se prendre les pieds dans le tapis.

    François Ruffin est encore en fac de lettres lorsqu’il crée en 1999, dans sa ville, Fakir, autoproclamé depuis (et ce n’est pas un mensonge) « journal fâché avec tout le monde ou presque ». Puis c’est le CFJ, l’école de journalisme de la rue du Louvre à Paris. Quand il en sort, il publie aussitôt un livre pour dénoncer ladite école, fabrique des Petits Soldats du journalisme. Il a lu Serge Halimi. Se situe dans son sillage. Une gauche dénonciatrice qui se veut irréductible. Il écrira occasionnellement dans Le Monde diplomatique et sera un collaborateur régulier, voire très proche, de Daniel Mermet, sur France Inter.

    A Amiens, la mort d’un travailleur sur un chantier d’insertion de la ville est l’occasion pour lui de lancer une campagne contre la mairie de Gilles de Robien. Quatorze ans après, de procès en manifs, l’affaire n’est pas close. « Il les a embarqués dans un combat sans fin. Si la famille d’Hector Loubota n’est toujours pas indemnisée après tout ce temps, affirme le bâtonnier Hubert Delarue, avocat de la partie adverse, c’est hélas pour une grande part sa responsabilité. » Graphomane, François Ruffin écrit comme il respire. Une douzaine de livres à son actif. Et, quand il n’écrit pas, il part en guerre contre les délocalisations qui ont transformé son pays, le Nord, en files de chômeurs. Sûr de lui, imprévisible, d’une ironie mordante... Quelle est donc cette colère qui le tient debout contre vents et marées ? Qui lui permet de résister aux pressions, de ne pas dévier de son cap, quel qu’en soit le prix à
    payer ?

    François Ruffin est né il y a quarante ans à Calais. Côté maternel, on y tient un café charbon à Zutkerque. Côté paternel, une paysannerie pauvre dont le rejeton est poussé vers les études par un instituteur – il fera l’Agro, pour finir cadre chez Bonduelle. François Ruffin en parle dans un long texte publié le 8 juillet 2013 en défense de Daniel Mermet, alors attaqué dans la revue Article 11 par une partie de ses collaborateurs sur sa gestion humaine despotique.

    Avec Mermet, écrit-il, « j’ai retrouvé un peu mon père. Exigeant. Des colères froides à l’occasion. Avec qui l’expression était retenue, jamais pleinement libre. (...) Avec qui, en tout cas, les désaccords étaient compliqués. Et cette espèce d’énergie, de hargne que l’âge n’efface pas. Ni chez l’un ni chez l’autre. Qu’est-ce qui le poussait, mon père, à se lever à 5 heures du matin jusqu’à sa retraite pour partir à l’usine (comme cadre) ? Ou à consacrer ses week-ends à des tableaux Excel pour mesurer le rendement des petits pois ? Qu’est-ce qui pousse Daniel, à 70 ans maintenant, à tenir sa quotidienne, l’esprit préoccupé, constamment, toujours aux aguets d’un sujet ? L’un vient du lumpenprolétariat, l’autre de la lumpenpaysannerie. »

    François Ruffin n’aime guère qu’on psychologise. Pas son truc. Sa vision du monde est au mieux bourdieusienne. Et sa colère, forcément « sociale ». S’en dévier serait se perdre. Et pourtant, le schéma est saisissant. La question de la place, l’image du chef qu’on combat et qu’on admire. De Gilles de Robien, il dit : « Ce fut un grand maire, mais il a fait preuve dans l’affaire qui nous opposait d’une arrogance de classe. » A Bernard Arnault, sa bête noire, il envoie une carte postale chaque fois qu’il part en vacances. A propos du commissaire dans le film, il affirme : « Je l’aime bien », alors qu’il sait pertinemment que le film le grille définitivement.

    Combattant infatigable

    Lui-même, en combattant infatigable, n’est-il pas dans la reproduction du modèle paternel ? Dans le même texte cité plus haut, il raconte : « Sur ma porte, les collègues [de Fakir] ont gentiment collé une étiquette “Staline”. Et, à l’accueil des nouveaux, je préviens d’office : “Ici, c’est pas l’autogestion. Chacun fait pas ce qu’il veut : y a un chef, et c’est moi.” »

    « La colère repousse plus qu’elle n’embrasse », admet-il. Pour la conjurer, dans ses enquêtes toujours à charge, il lui applique un antidote : l’humour. Un humour populaire pour y faire adhérer le plus grand nombre. Dans Merci patron !, il multiplie les références à « La Petite Maison dans la prairie » et à Robin des bois, personnage auquel il se compare allègrement. Le titre même du film est une référence à une chanson des Charlots. Et la caméra cachée a sans doute autant pour fonction ici de piéger les coupables que de séduire le spectateur. Un Jean-Luc Mélenchon qui aurait pris des cours chez Patrick Sébastien.

    Nourredine Gaham, lui, des années après, enrage encore. Il habite ce Quartier nord d’Amiens sur lequel François Ruffin a publié un livre en 2006 chez Fayard. Personnalité de la communauté harkie, Nourredine Gaham a monté plusieurs entreprises. Dont une société de sécurité, la First. A l’époque du livre, celle-ci a fermé et il tient un restaurant. Est-ce ce qui lui vaut sous la plume de Ruffin le patronyme de Garbi ? « Comme le couscous ! Ce mec, il dit qu’il a de l’empathie pour les gens, mais ce n’est pas vrai. » Ce n’est pas pour ce sobriquet que Nourredine Gaham a poursuivi François Ruffin pour diffamation, mais parce que le journaliste l’accusait, lui et sa société de gardiennage, d’être à l’origine de coups de poing qu’il faisait mine ensuite de calmer. « Il sait broder, le gars, mais c’est du n’importe quoi. Il dit qu’il s’est infiltré, mais les gens lui ont ouvert leurs portes. Je ne sais pas ce qu’il cherchait. A mon avis, il voulait être une victime, il voulait sa fatwa. Il s’est planté, il a eu un procès, comme tout le monde. » Que Nourredine Gaham a gagné.

    « Leur redonner prise »

    Pas facile d’être Robin des bois. De savoir ce qui est bon pour les autres et d’être remercié pour son action. Entre vœu de sincérité et péché de toute-puissance. Politiquement, François Ruffin se définit comme antimondialiste. Son terrain de combat, c’est le local, et, à ce prisme, il est ferme : « Je suis pour des taxes aux frontières, des barrières douanières, des quotas d’importation. » L’Europe, il a voté contre. L’immigration ? Calais, cette ville dont il vient ? Ce n’est pas son sujet, lui, c’est la défense des travailleurs. « Pour mon livre La Guerre des classes, j’interrogeais un politologue, Patrick Lehingue. Il expliquait : “Quand ça va mal, les gens reviennent à une lecture binaire du monde. Avant, c’était les pauvres contre les riches, les petits contre les gros... C’est devenu : les Français contre les étrangers, le public contre le privé, les jeunes contre les vieux...” Eh bien, moi, je suis pour restaurer comme conflit politique central le capital contre le travail. »

    Quand on lui oppose qu’il n’a pas forcément dans son film magnifié les Klur, la famille dont il se fait à la fois le porte-drapeau et le marionnettiste dans la plus grande tradition léniniste (Je sais ce qui est bon pour vous et je vais vous sortir de là), François Ruffin répond : « J’aurais fait du cinéma documentaire où j’aurais pleuré misère avec les Klur, on aurait trouvé que je les respectais. Mais sitôt qu’on mène une action, cela devient impur. Oui, c’est moi qui leur mets le bâton dans la main. Et alors ? On n’essaye pas d’agir avec les gens ? Moi, ce qui me navre, c’est ce sentiment d’impuissance et de résignation qui nous habite, qui fait que l’on ne peut plus rien faire, soit collectivement, soit individuellement. Les gens ont le sentiment de ne plus avoir prise sur leur existence. Les Klur, j’essaye de leur redonner prise. »

    « Son narcissisme fait sa force, soupire un ancien ami. François a toujours eu un flair incroyable pour trouver des façons différentes de traiter l’information et d’arriver à ses fins. » Propos anonymes. La force polémique de François Ruffin fait peur. L’homme aux caméras cachées et aux diatribes acerbes a la solidité de celui qui n’a peur que d’une chose : le silence. « C’est le mâle dominant, poursuit notre interlocuteur, à l’ego surdimensionné, au combat obsessionnel... Vous verrez, il finira patron. »

  • #Avignon, le silence des femmes est une machine de guerre - La Revue des Ressources
    http://www.larevuedesressources.org/avignon-le-silence-des-femmes-est-une-machine-de-guerre,2838.h

    Avignon a bien changé. La rue de la République ressemble désormais à la rue du Commerce du quinzième arrondissement. Propre, piétonne, elle sent la Terre d’Hermès.
    Les Sdf qu’on voyait, jadis, avec leurs chiens loups et leurs bières, ont disparu. Déportés sûrement à Marseille, où ils passeront inaperçus, se fondront dans le passage de la Porte d’Aix ou des Arnavaux.
    Reste-t-il des pauvres ? Oui, mais ils sont au delà des remparts, les immigrés. Pareils aux « Gentils de l’Église » ; ils ne sont pas touchés par la grâce du Festival, car ils ne connaissent rien au théâtre, et que le Théâtre, par essence, ne blaire pas les immigrés.
    Place des Corps Saints, le ménage a été fait. Les rades et les kebabs ont cédé place à des boutiques bios, où l’on vend du vin sans sulfite, des tomates cerises et des huiles essentielles. Époque de foutaise, où il ne reste d’essentiel que les huiles.
    Tous les murs, les façades, les gouttières, les poteaux, les grilles, les volets de la ville sont recouverts par les affiches du OFF. Un immense patchwork. Impossible de deviner la couleur des façades et même celle des platanes.
    Mais là aussi les temps ont changé. L’affichage n’est plus artisanal, ce ne sont plus des jeunes comédiens et comédiennes qui s’y collent, mais des entreprises. Résultat, les spectacles des troupes friquées sont affichés en guirlandes, ou en chapelets. La même affiche se répète sur une corde de vingt mètres. Au cas où les badauds manqueraient de concentration.
    Au fil des années, le Off se transforme en caisse de résonance de TF1 ou de M6. À l’affiche, Nicolas Bedos, Smaïn, Sophia Aram et Majax. Il ne manque plus que Drucker au « Chien qui fume » et Patrick Sébastien au « Chêne Noir ». Pour boucler la boucle.
    Le Catalogue du Off a pris des couleurs. Il ressemble désormais à celui d’Ikea. Il est loin le temps d’Alain Léonard où la brochure du Off ressemblait à un tract d’une organisation trotskyste clandestine, tiré sur une machine à polycopier dans une cave de Montfavet ou de la Courtine. Le « Plus grand théâtre du monde » propose cette année pas moins de 1336 spectacles. Quelle orgie ! A vos bons cœur, camarades ! Singulier pays où l’offre des spectacles augmente à mesure que les moyens baissent et que le public fond, comme neige au soleil.
    On ne sait toujours pas comment les compagnies font pour sortir vivantes de ce guet-apens.
    Le moindre, théâtre, ou placard à balais, coûte 10 000 euros de l’heure. Ajoutez à cela le logement, les défraiements, les transports, et le café à 3 euros, et vous comprendrez pourquoi beaucoup de compagnies s’échouent à Avignon comme les dauphins sur la plage. Ici, le suicide a un prix, et il faut avoir des couilles en or pour pouvoir crever, la bouche ouverte, place Pasteur ou rue des Teinturiers.

    Face à ce Off qui enfle d’année en année, comme la grenouille de la fable, il y a le In qui ramollît de jour en jour.
    Comme le théâtre français a toujours un train de retard, ses lieux officiels sont atteints du syndrome du nouveau roman depuis quelques années. C’est la folie ou la maladie de l’expérimental. On découvre en 2015, les conneries de Robbe-Grillet et de Ricardou, et on croit faire table rase du passé : « à mort le texte, l’histoire et l’auteur », en réchauffant des théories médiévales.
    Les béotiens ne pourront jamais comprendre la différence qui existe entre les deux festivals et pourquoi les deux ne communiquent jamais. Pour faire vite, disons que le In et le Off c’est comme Jérusalem-Ouest et Jérusalem-Est. A l’Ouest les « nantis » et à l’Est les « pauvres ». Il ne manque plus qu’un check-point entre la Chapelle du Verbe incarné et le Cloître Saint-Louis.
    Alors quelle est la différence entre un metteur en scène du In et du en Off ? Aucune. Le premier est subventionné pour montrer sa quéquette à guichets fermés, à des bobos vieillissants que la vue d’une quéquette n’émerveille plus depuis qu’ils ont vu celle de Julien Clerc en 68 ; et le second, paie de sa poche, pour supplier les gens dans la rue afin qu’ils viennent le voir jouer, par exemple, un texte de Jonas Hassan Khemiri, un auteur génial que tous les théâtres du monde s’arrachent, sauf les théâtres français.
    Si les quéquettes sont légion dans le In, question foufoune, c’est le Ramadan. Nada. Ce n’est pas pour rien qu’Olivier Py a vidé un rouleau de scotch sur la gueule de Cordelia dans son « Lear ». Tout un manifeste. Tout un programme. Histoire de dire vos gueules les nanas ! On est pas à la Cité des Papes pour rien ! En effet, le silence des #femmes est une machine de guerre !

    #théâtre #le_in_et_le_off

  • Produire et acheter français : une farce sinistre. | Tant qu’il y aura de l’argent ...
    http://www.tantquil.net/2013/06/11/produire-et-acheter-francais-une-farce-sinistre

    Les idées nationalistes resurgissent en Europe. C’est qu’en temps de crise, le passé fait recette. Et on ne parle pas ici de mettre en avant la danse folklorique dans le Poitou et les plus belles chansons de Patrick Sébastien : Nos nouveaux Saint Louis et Jeanne d’Arc (ou Mireille, on sait plus) s’attaquent à l’économie. Alors voici un petit Kit de démontage de ces discours, qui font l’objet d’un quasi consensus sur l’échiquier politique, depuis l’extrême-droite version Soral, jusqu’à la gauche du PS.

    De nos jours, un ouvrier tout jaune coûte moins cher qu’un ouvrier « made in France » (même s’il est tout jaune d’ailleurs… à vous dégoûter d’employer des français). Et comme dans la pub Duracell, un ouvrier chinois travaille carrément plus longtemps. Du coup, les patrons tendent à s’installer à Pékin plutôt qu’à Maubeuge.

    Alors, depuis quelques années des discours protectionnistes se développent. Pour contrer les délocalisations, il faudrait « produire et acheter français ». Et si les gens préfèrent acheter chinois quand même : qu’a cela ne tienne, on taxe fortement les produits en provenance de Chine, et bing, ils valent super cher, et ne sont donc plus si compétitifs que ça.