person:patrick

    • Face à l’ampleur du phénomène, - 5 % de la population française est électrosensible, soit 3,3 millions de personnes - certains cherchent aussi des solutions. Près de Bordeaux, la société Biovoltsprotect développe Zen Protect, du matériel de protection pour les électrosensibles. Comptez tout de même 600 € (TTC), et ce, sans le coût d’installation par un électricien.

    • Pas pour faire de la pub, mais pour mémoire

      Solution anti-linky avec Biovolts protect
      http://www.biovolts-protect.com

      Les filtres anti CPL Zen Protect sont les meilleurs filtres anti CPL Linky et électricité sale (Dirty Electricity). Ils sont les plus efficaces du marché domestique car ils filtrent la bande de fréquences la plus large, de 10 kHz à 2 MHz avec une efficacité optimale quelle que soit la puissance consommée. La filtration inclut les fréquences Linky CPL en G1 mais aussi en G3 et bien au-delà sur toutes les bandes CENELEC A, B , C et D et plus encore pour des usages encore inconnus et non utilisés à ce jour.

      Ça fait 2 ans que je me suis fait éjecter de divers groupes entre autres parce que je parlais de filtres CPL et que je proposais d’en revendiquer la prise en charge par les distributeurs d’électricité voire, à terme, de les intégrer dans la conception du compteur ce qui en ferait très sensiblement baisser le coût.

  • https://towardgrace.blogspot.com/2018/09/perturbation.html

    On se demande pourquoi les forces de police, qui sont au service d’un gouvernement démocratique ayant accédé au pouvoir en battant l’extrême-droite lors des élections présidentielles, plutôt que de protéger une librairie dirigée par un proche de Patrick Buisson (ancien conseiller de Sarkozy et auteur d’un fringant Album Le Pen) qui vend, entre autres joyeusetés, des livres écrits par des antisémites et/ou des négationnistes (Henry Coston a droit à un rayon entier ; idem pour Saint-Loup, ex-membre des Waffen-SS…), et plutôt que d’assurer la sécurité d’un auteur ayant sans cesse écrit et tenu des propos racistes, n’a pas appliqué la loi Pleven ou la loi Gayssot, ou simplement estimé que l’idéologie ici mise en scène était contraire aux principes de la République. Et que c’était cette rencontre qui pouvait être considérée comme « une éventuelle perturbation ».

    Claro se pose plein de questions. Il a raison.

  • Judy Collins - Marat/Sade
    https://www.youtube.com/watch?v=wvW2v9dUjI8

    Marat/Sade - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Marat/Sade

    Musical score

    Marat/Sade is a play with music. The use of music follows the approach of Brecht, whereby the songs comment on themes and issues of the play. Unlike a traditional musical format, the songs do not further the plot or expositional development of character in the play. By contrast they often add an alienation effect, interrupting the action of the play and offering historical, social and political commentary. Richard Peaslee composed music for the original English-language production of Marat/Sade directed by Peter Brook. Although there is no official score to the play in any language, the success of the Brook-directed Royal Shakespeare Company production and film made the Peaslee score popular for English-language productions. Sections of the Peaslee score have been included in trade copies of the Geoffrey Skelton/Adrian Mitchell English version (based on the text used for the Royal Shakespeare Company productions). The full score is available from ECS Publishing/Galaxy Music Corporation. The original Royal Shakespeare Company production was so popular that some of the songs from the show were recorded as a medley by Judy Collins on her album In My Life.

    Marat/Sade production at the University of California, San Diego, 2005, directed by Stefan Novinski

    Marat/Sade production at the State University of New York at Fredonia, 2008, directed by James Ivey

    Marat/Sade production at the Theatre of NOTE, 2000, directed by Brad Mays

    Marat/Sade is set at later mental home “Hôpital Esquirol” in present-day Saint-Maurice

    Recordings of the songs were made by the cast of the original Royal Shakespeare Company production and film. The first recording of the show was a three-LP set released in 1964 by Caedmon Records. This was a complete audio recording of the original Broadway production. The second release was a single soundtrack album LP of the film score, released by Caedmon/United Artists Records.

    The third release was a CD compilation of two 1966 Brook/Peaslee Royal Shakespeare Company productions: Marat/Sade and US, released by Premier Recordings. The songs included on this 1992 CD were:

    Homage to Marat
    The Corday Waltz
    Song and Mime of Corday’s Arrival in Paris
    The People’s Reaction
    Those Fat Monkeys
    Poor Old Marat
    One Day It Will Come to Pass
    Poor Marat in Your Bathtub Seat
    Poor Old Marat (Reprise)
    Copulation Round
    Fifteen Glorious Years (interpolating the “Marseillaise”)
    Finale

    This track listing omits Royal Anthem (which appears on all other recordings) and does not specifically mention The Tumbrel Song either individually or as a part of Song and Mime of Corday’s Arrival in Paris. The cast of this recording includes Patrick Magee, Glenda Jackson and Freddie Jones. (The accompanying production, US, is about an American soldier “zappin’ the [Viet] Cong” in the Vietnam War.)

    Marat/Sade (1967) + subtitles
    https://www.youtube.com/watch?v=RJc4I6pivqg

    #théâtre

  • Super interview de 2013 : Rachid Taha : « Liberté, égalité, fraternité, c’est devenu un slogan publicitaire »
    Rosa Moussaoui et Marie-José Sirach, L’Humanité, le 22 novembre 2013
    https://www.humanite.fr/culture/rachid-taha-liberte-egalite-fraternite-c-est-deven-553643

    Un reportage sur Carte de Séjour en 1982 :
    https://www.youtube.com/watch?v=9vDc4YuZz1k

    L’Hymne antifasciste de 1993, Voilà Voilà :
    https://www.youtube.com/watch?v=YoUk9ksOKP4

    Ya Rayah en 1997, le clip officiel :
    https://www.youtube.com/watch?v=zp1m0xbkap4

    1,2,3 Soleils, le concert du siècle en 1999, avec Ida :
    https://www.youtube.com/watch?v=vVRsnDo0qcY

    Alliance punk arabe, il était logique qu’il adapte Rock el Casbah en 2004. Il était aussi logique qu’il la chante avec Mick Jones, en 2006 :
    https://www.youtube.com/watch?v=U76JhPVIoIs

    Le dernier morceau de son dernier disque studio en 2013 était une reprise de Voilà Voila, avec Brian Eno, Agnès b., Femi Kuti, Mick Jones, Christian Olivier, Eric Cantona, Camélia Jordana, Oxmo Puccino, Rachida Brachni, Sonia Rolland et Rodolphe Burger, conscient que la lutte contre le fascisme n’était pas terminée, mais sans lui ce sera encore plus difficile :
    https://www.youtube.com/watch?v=A6WIbvwcVUg

    Aussi ici :
    https://seenthis.net/messages/721451
    https://seenthis.net/messages/721454
    https://seenthis.net/messages/721475

    Très triste, encore... après Jacques Higelin et Aretha Franklin

    #Rachid_Taha #Musique #mort_en_2018

  • Roubaix : les salariés d’Happychic (Brice, Bizzbee, Jules) mécontents après la présentation du plan social Q.V avec AFP - 11 Septembre 2018 - France « Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/roubaix/roubaix-salaries-happychic-brice-bizzbee-jules-meconten

    88 fermetures de magasins sont prévues, avec 460 suppressions de postes.

    Les organisations syndicales ont affiché mardi leur mécontentement après la présentation à Roubaix du plan social par la direction d’Happychic, qui doit conduire à la suppression de 466 emplois, https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/roubaix/plus-460-suppressions-postes-dont-centaine-roubaix-grou principalement dans les enseignes Jules et Brice.

    « On demande qu’on respecte les personnes qui sont dans ce PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, ndlr) et qu’il y ait des indemnités correctes », a déclaré Laurent Petit, délégué syndical CGT à l’issue du Comité d’entreprise (CE). 

     ?
    « On discute de la mendicité, j’ai honte, 700 euros par année d’ancienneté ! Et 17.000 euros pour des gens qui ont 20 ans dans la même boite, ce n’est même pas une année de salaire... », a renchéri Patrick Digon, délégué syndical CFDT, en larmes.

    Véronique Carnin (FO) s’est interrogée sur la mise en place d’un PSE « alors qu’il y a eu depuis trois ans près de 1.200 démissions », signe « que l’entreprise s’épure toute seule ».
    https://www.youtube.com/watch?v=j4XTyr0b_PA

    La direction d’Happychic, qui appartient à la galaxie Mulliez et qui a annoncé ce PSE mi-juillet, a rétorqué que les négociations n’étaient « qu’au démarrage » et a évoqué « un marché de la mode en pleine transformation » pour justifier la fermeture des 88 magasins. 

    « On a une structure de coûts disproportionnée par rapport au chiffre d’affaires. Il va y avoir une mutualisation des entreprises, des équipes, des organisations Jules et Brice sous un seul et même maillot », a expliqué le directeur d’Happychic, Jean-Christophe Garbino, lors d’une conférence de presse. La troisième marque d’Happychic, Bizzbe, qualifiée, elle, de « pépite », doit « prendre son autonomie », a-t-il ajouté. 

    « L’industrie de la mode ne s’est pas réinventée depuis une quarantaine d’années, on est probablement la dernière industrie à produire consciemment et volontairement plus d’offre que de demande. Ce modèle là est en train de craquer et notre objectif, humblement, est de contribuer à inventer un nouveau modèle », a-t-il dit. 

    Payer pour les erreurs de gestion

    Pour Laurent Petit, les employés « payent » aujourd’hui des erreurs de gestion des précédentes directions : « aux CE, on disait qu’il fallait stabiliser le parc de magasins » alors que les ouvertures se multipliaient. 

    Les négociations entre les syndicats et la direction entreront dans le vif du sujet le 18 septembre pour se terminer au plus tard le 17 janvier. Les premiers licenciements pourraient avoir lieu mi-février. 

    Happychic compte 734 magasins, dont 629 en France, et 3.191 employés dans l’Hexagone. Le chiffre d’affaire mondial est d’environ 673 millions d’euros TTC (chiffres de fin 2017), d’après la direction.

    #licenciements #Roubaix #Auchan, #Adeo, #Décathlon, #Oosterdam-Pimkie, #Acadie #Maison-Familiale ) #Kiabi #Happychic ( #Jules, #Brice ), HTM Group ( #Boulanger etc ...), #Agapes ( #Flunch ...), #Cultura , #Mobivia ( #Norauto ), #Mulliez 

  • Au sommet : "Pour « démilitariser » les relations avec la presse", la #com' de l’#Élysée confiée à un Sylvain Fort qui manque de temps pour son projet de... Dictionnaire amoureux de l’armée française.
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/09/11/sylvain-fort-le-retour-d-un-fidele-de-macron-pour-demilitariser-les-relation

    Sylvain Fort, le retour d’un fidèle de Macron pour « démilitariser » les relations avec la presse, Ariane Chemin et François Krug, LE MONDE | 11.09.2018
    Jusqu’à présent chargé des discours, ce spécialiste de l’opéra va diriger le nouveau pôle communication de l’Elysée pour tenter de restaurer l’image du chef de l’Etat.

    Soudain, sa voix déraille, grimpe vers le ciel, ses yeux avec. Depuis une heure et demie, Emmanuel Macron expose son projet aux 15 000 personnes réunies au Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris. Mais au moment de conclure, le voilà qui se met à hurler d’une voix qu’on ne lui connaissait pas, hors portée, comme puisée en deçà de lui-même : « Ce que je veux, c’est que vous, partout, vous alliez le faire gagner ! Parce que c’est notre prooojet ! »

    Ce 10 décembre 2016, le candidat novice tient son premier grand meeting. Pour son équipe, c’est l’épreuve du feu. En coulisses, on croise sa jeune bande du ministère de l’économie et de nouvelles recrues aux parcours moins technocratiques. Comme Alexandre Benalla, le jeune patron du service d’ordre. Ou Sylvain Fort, le communicant catalogué « intello de droite » : un normalien agrégé de lettres classiques passé par la finance , un passionné d’opéra auteur de plusieurs livres salués par les connaisseurs.

    Devant sa télévision, un chanteur d’opéra suit justement avec attention les envolées d’Emmanuel Macron. Le baryton Jean-Philippe Lafont s’est produit à la Scala de Milan comme au Festival de Bayreuth. Quelques jours plus tôt, Sylvain Fort lui a proposé de devenir le coach vocal de son candidat. La rencontre est organisée au siège de campagne la veille du meeting. Lafont conseille à Macron de ne pas se laisser « submerger par la foule ». Après sa prestation, le candidat accepte le « programme de travail » que lui propose le chanteur.

    Conseiller discours et mémoire

    C’est aussi en se rendant utile aux moments-clés d’une campagne que, souvent, on gagne sa place à l’Elysée. Au soir de la victoire, le 7 mai 2017, le président de la République n’a plus besoin de baryton, mais Sylvain Fort a su une nouvelle fois se rendre précieux. Quelle version de l’Hymne à la joie pour accompagner la marche du vainqueur de la présidentielle à travers la cour carrée du Louvre ? Pendant que, hors du champ des caméras, Alexandre Benalla guide les pas d’Emmanuel Macron le long de la pyramide, Sylvain Fort impose sa baguette de chef d’orchestre à la cérémonie. Il choisit sans hésiter l’interprétation d’Herbert von Karajan, auquel il a consacré une biographie juste avant le lancement de la campagne présidentielle.

    Un an plus tard, alors qu’Alexandre Benalla a été chassé de l’Elysée et que la rentrée s’annonce difficile, c’est sur Sylvain Fort qu’Emmanuel Macron compte pour restaurer son image. Pendant la campagne, l’amateur d’opéra avait affronté la presse en duo avec Sibeth Ndiaye, une communicante venue de Bercy. Une fois à l’Elysée, il lui a volontiers cédé cette tâche. Il a repris sa plume et s’est installé dans un petit bureau du palais avec le titre de conseiller discours et mémoire .

    C’est à ce père de famille de 46 ans qu’on doit les discours qui ont marqué le début du quinquennat, comme celui destiné à rassurer les catholiques de France, au collège des Bernardins , ou les hommages aux personnalités défuntes, de Simone Veil à Jean d’Ormesson : le crayon posé par le président sur le cercueil de l’académicien dans la cour des Invalides, c’est lui qui est allé l’acheter le matin même chez Gibert, dans le Quartier latin.

    « On ne va pas finir dans un abri antiatomique »

    L’affaire Benalla a obligé l’Elysée à se réorganiser. Côté communication, exit Bruno Roger-Petit, l’ancien journaliste recruté comme porte-parole, une des têtes de Turc de Sylvain Fort. C’est lui qui avait été envoyé au feu au lendemain des révélations du Monde sur le comportement d’Alexandre Benalla lors de la manifestation du 1er-Mai à Paris, lisant laborieusement devant les caméras un texte préparé par le cabinet du chef de l’Etat.

    Dans les prochains jours, Sylvain Fort doit reprendre du service, chapeautant l’ensemble de la communication présidentielle. Il promet un changement de ton. Finies, à l’entendre, les engueulades avec la presse. « On ne pas va finir le quinquennat dans un abri antiatomique, explique Sylvain Fort au Monde. Il faut démilitariser notre communication. »

    C’est pourtant un homme prompt aux philippiques et aux croisades que racontent beaucoup de ceux qui l’ont croisé pendant la campagne, et surtout bien avant. Dans le petit monde de l’opéra, Sylvain Fort s’est fait connaître par des éditoriaux passionnés sur le site Forum Opéra, un webzine fondé en 1999 et qu’il a rejoint cinq ans plus tard en contactant ses fondateurs par e-mail. Il en est devenu rédacteur en chef avant de démissionner en 2007, après une première polémique provoquée par un article sur « la nouvelle école du chant français ».

    En 2015, il étrille dans un feuilleton à clés le directeur de l’Opéra de Paris, Stéphane Lissner, élégamment baptisé « Stephanov Sifilissner », et son numéro deux, Jean-Philippe Thiellay, alias « Fistule ». Trois ans après, Sylvain Fort ne comprend toujours pas l’émoi des intéressés. « De la pure satire dans la veine de Pétrone, balaie l’agrégé. Si on ne s’amusait pas la vie serait trop triste… »

    Fin 2015, nouvelle bagarre contre le directeur de l’Opéra. Stéphane Lissner a décidé d’installer des cloisons amovibles dans les loges historiques du Palais Garnier. Colère de Sylvain Fort. La pétition qu’il lance sur le site internet Change.org réunit 34 000 signataires. Même le New York Times s’y intéresse. Le communicant prouve qu’il sait ferrailler, mener des batailles d’opinion et des guerres d’influence. Des talents utiles à l’Elysée, lorsque l’expérience politique est à la fois brève et récente.

    Liens étroits

    La politique, il ne s’y est vraiment mis qu’en 2011, lorsque, « à raison d’une fois par mois », il fréquente le ministre de l’enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, qui s’est lancé quelques mois plus tôt dans sa bataille contre « le cancer de l’assistanat » . La même année, il participe au groupe Fourtou , un club de réflexion informel formé en 2011 par Jean-René Fourtou, patron de Vivendi, pour préparer la réélection de Nicolas Sarkozy. « A l’époque, je travaillais chez Michel Calzaroni, le fondateur du cabinet de conseil en communication DGM. Le groupe se réunissait dans nos locaux, ça m’intéressait d’écouter. »

    Il y croise de jeunes espoirs de l’UMP, comme Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, sympathise avec la plume de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Camille Pascal, qui lui rend hommage dans les remerciements du roman qu’il vient de publier. « Fort est conservateur comme moi car il est attaché à une culture qui n’est plus la culture dominante », explique cet autre amateur d’opéra. De cette époque datent aussi les liens étroits de Sylvain Fort avec un autre membre du groupe, Charles Villeneuve, ancienne star du magazine « Le Droit de savoir » sur TF1, au point de se lancer ensemble dans la rédaction d’un Dictionnaire amoureux de l’armée française pour Plon, projet aujourd’hui en suspens.

    Avec un autre ancien du groupe Fourtou, le journaliste Etienne Mougeotte, Charles Villeneuve a organisé la prise de contrôle par l’homme d’affaires d’origine libanaise Iskandar Safa de #Valeurs_actuelles, un hebdomadaire où Sylvain Fort compte des amis, comme Louis de Raguenel, ancien du cabinet de Claude Guéant au ministère de l’intérieur et désormais rédacteur en chef.

    « Le premier d’entre eux, c’est Sylvain Fort »

    A Normale Sup, vingt ans plus tôt, Sylvain Fort penchait alors pour Jean-Pierre Chevènement tout en se faisant remarquer pour sa voix de baryton, qu’il travaille au Club opérette. Agrégé de lettres classiques, germaniste, il enseigne durant huit ans. A 27 ans, il décroche sa propre collection à L’Arche, une maison d’édition théâtrale réputée. Outre ses traductions de l’allemand (Schiller) et de l’italien (Leonard de Vinci), il a signé une dizaine de livres bien accueillis par la critique. Parmi eux, une Leçon littéraire sur l’amitié aux Presses universitaires de France, un Puccini préfacé par le ténor Roberto Alagna chez Actes Sud ou en 2017, un livre sur Saint-Exupéry publié par la discrète et droitière maison Pierre-Guillaume de Roux. Quand L’Obs interrogera le candidat Macron sur les écrivains qui l’entourent durant sa campagne (Erik Orsenna, Philippe Besson), il répondra : « Le premier d’entre eux, c’est Sylvain Fort. »

    A l’université, le jeune homme finit par s’ennuyer. En 2002, il offre ses services au président de la banque BNP-Paribas, Michel Pébereau, longtemps un des parrains du monde des affaires français. « Le système académique ne me convenait pas, il est peu méritocratique, je suis devenu la plume de Pébereau comme tant de normaliens qui ne savent pas quoi faire de leurs dix doigts », élude Sylvain Fort.

    Il part en Italie participer au rachat de la banque BNL. Six ans plus tard, il est temps de changer à nouveau de carrière. Il entre donc chez DGM, le cabinet de communicants qui conseille des géants comme LVMH ou Bolloré. Et au printemps 2013, il crée finalement sa propre structure Steele & Holt. Un nom de cabinet anglo-saxon, mais en réalité une blague. C’est une référence à la série américaine des années 1980 qui a révélé Pierce Brosnan, Les Enquêtes de Remington Steele, mettant en scène un voleur devenu détective et son associée, Laura Holt.

    Spécialisée dans la finance, Steeve & Holt vise les gestionnaires d’actifs et les banquiers d’affaires, peu à l’aise avec les médias. La société a aussi des activités plus exotiques. On le voit à Genève, en 2016, lors des négociations sous l’égide de l’ONU sur la Syrie, aux côtés de l’opposition démocratique, qu’il conseille. En 2014, Steeve & Holt est recruté par les Saoudiens pour améliorer l’image du royaume en France, où on ne jure que par le Qatar. En janvier 2015, le cabinet se charge ainsi d’attirer les journalistes à un festival d’art contemporain à Djedda. Après le départ de son fondateur pour l’Elysée, Steele & Holt a continué à assurer la communication en France du prince héritier, Mohammed Ben Salman, et celle de son ministre de la culture, venu justement signer en avril un accord de partenariat avec l’opéra de Paris.

    Référence wagnérienne

    A l’été 2016, nouveau changement de cap, grâce à Emmanuel Macron. Sylvain Fort prend ses distances avec sa société. Sur le papier, d’abord, cédant la gérance de Steele & Holt à une société créée pour l’occasion et dont il reste le propriétaire. Cette fois, pas de blague sur les séries américaines : il la baptise Nibelungen, une référence wagnérienne, qu’il finira par dissoudre en novembre 2017, une fois installé à l’Elysée. Il a rencontré Emmanuel Macron au printemps 2016 grâce à un ami, collaborateur de Publicis, qui lui a soufflé que son patron Maurice Lévy cherchait un communicant pour un candidat à la présidentielle.

    « Le duel Sarko-Hollande, très peu pour moi. Je n’étais pas spécialement réjoui par le bilan du président socialiste et je trouvais le système rouillé. » Macron le convoque une seconde fois le jour où il annonce sa démission de Bercy. « Il m’a dit : assieds-toi là. La machine est partie, je n’en suis jamais redescendu. »

    Mieux, il y a pris goût et selon ses adversaires, il saurait parfois marier le pouvoir et sa passion pour la musique. Le 14 juillet, en clôture du défilé parisien, la soprano Julie Cherrier devait interpréter La Marseillaise et L’Hymne à l’amour de Piaf devant le président et des millions de téléspectateurs – un programme arrêté avec le gouverneur militaire de Paris depuis le printemps.

    Quelques jours avant le défilé, sa prestation est annulée sur décision de l’Elysée. La soprano vient justement d’épouser le chef d’orchestre Frédéric Chaslin qui a imprudemment partagé sur Facebook un message critiquant la campagne menée par Sylvain Fort contre le directeur de l’Opéra de Paris. Fort dément toute vengeance, mais assume l’annulation de la prestation : « La séquence a sauté car elle n’était pas au niveau. Et puis, on ne peut pas sortir quelqu’un de l’anonymat un 14-Juillet, une date pour une Jessye Norman ou un Roberto Alagna. »

    Pour qui voudrait s’en prendre au "Bastion social" où à la nouvelle librairie faf du 5eme
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/une-librairie-d-extreme-droite-a-l-assaut-du-quartier-latin_2034002.html

    ou encore se solidariser avec des étrangers démunis autant savoir de quels appuis peuvent bénéficier les fachos au sommet de l’état.

    Après l’affaire Benalla, Macron réorganise l’Elysée, LE MONDE | 11.09.2018, Cédric Pietralunga

    Le chef de l’Etat va nommer un directeur général des services pour chapeauter les 822 salariés de la présidence. Un cabinet de conseil a également audité le fonctionnement du Château.

    Les macronistes le martèlent depuis des semaines, refusant d’y voir une « affaire d’Etat », mais plutôt une simple « affaire d’été ». Révélée le 18 juillet par Le Monde, l’affaire Benalla, du nom de ce proche collaborateur d’Emmanuel Macron mis en examen pour des violences commises en marge du défilé parisien du 1er-Mai, pourrait en tout cas rebondir et se transformer en « affaire d’automne ».

    Alors que la commission d’enquête mise en place par l’Assemblée nationale s’est sabordée, à la suite d’un désaccord entre majorité et opposition sur la liste des personnes à entendre, celle du Sénat a décidé de reprendre ses auditions après la pause estivale, avec le risque, pour le chef de l’Etat, de braquer à nouveau le projecteur sur les dysfonctionnements de l’Elysée. Mercredi 12 septembre, François-Xavier Lauch, chef de cabinet du président, le général Eric Bio-Farina, commandant militaire de l’Elysée, et Maxence Creusat, commissaire à la Préfecture de police de Paris, seront ainsi entendus par les sénateurs de la commission des lois.

    Plus explosif, Alexandre Benalla lui-même devrait être auditionné. Une convocation lui a été adressée pour le 19 septembre. Ce sera la première fois qu’il répondra – sous serment – aux questions des parlementaires, dubitatifs sur les explications de l’exécutif. « La thèse officielle d’un employé qui se consacrait uniquement à une fonction d’organisation sans prendre part à la protection du président nous paraît pour le moins fragile », a estimé Philippe Bas, le président (LR) de la commission des lois du Sénat, dans Le Figaro du 6 septembre.

    A l’Elysée, l’entourage d’Emmanuel Macron se dit pourtant « serein » face à la reprise de ces auditions et de l’attention médiatique qui va de pair. Alexandre Benalla « a été sanctionné par l’Elysée dès le lendemain [des faits]. Il n’a pas été protégé. (…) On n’a rien caché. Il n’y a pas eu obstruction de la justice, je vous le dis les yeux dans les yeux », a lui-même assuré le président de la République, apostrophé le 7 septembre par un passant lors d’une promenade sur le Vieux-Port, à Marseille, à l’issue d’un dîner avec la chancelière allemande, Angela Merkel.

    Eviter que les dysfonctionnements ne se reproduisent

    Mais pas question de rester les bras ballants en attendant les conclusions du Sénat, dont le rapport ne devrait pas être rendu avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Après avoir longtemps hésité sur le calendrier, l’Elysée a décidé d’engager, la semaine prochaine, un vaste chantier de réorganisation des services de la présidence de la République, moyen de répondre aux interrogations de l’opinion publique. Les mauvais sondages qui se succèdent pour le chef de l’Etat en cette rentrée soulignent le trouble provoqué par l’affaire.

    Cette réorganisation commencera par la nomination d’un directeur général des services (DGS) chargé de chapeauter les salariés de l’Elysée. Selon nos informations, le choix d’Emmanuel Macron s’est porté sur Jérôme Rivoisy, actuel directeur général adjoint de Pôle emploi. L’homme n’est pas un inconnu pour le président de la République : MM. Macron et Rivoisy se sont côtoyés à l’ENA, au sein de la fameuse promotion Senghor de 2004, et sont tous les deux membres de l’Inspection générale des finances.

    Ce nouveau DGS travaillera sous l’autorité de Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du président. Mis en cause lors de l’affaire Benalla, cet ancien préfet était annoncé sur le départ – il est admis à faire valoir ses droits à la retraite à partir du 6 octobre –, mais Emmanuel Macron, qui déteste se voir imposer le choix des hommes, lui a demandé de rester à son poste.

    Les quatorze services qui composent la présidence de la République (intendance, presse, protocole, décorations, conservation des résidences, etc.) et où travaillent 822 personnes devraient être également restructurés. Objectif : « homogénéiser la manière dont on travaille et améliorer la transversalité entre les services », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. Un moyen surtout d’éviter que les dysfonctionnements révélés par l’affaire Benalla – le chargé de mission s’était, faute de contrôle, octroyé des pouvoirs sans commune mesure avec son poste – ne puissent se reproduire.

    Cette réorganisation doit s’étaler jusqu’à la fin de l’année et devrait débuter par la communication. Les services s’occupant de l’image du chef de l’Etat seront ainsi regroupés pour « unifier la manière dont le président de la République s’adresse aux Français ». Ce pôle sera dirigé par Sylvain Fort, un fidèle du président de la République, qui avait été son directeur de la communication lors de la campagne présidentielle et qui occupe actuellement le poste de conseiller discours et mémoire à l’Elysée.

    Sibeth Ndiaye, la conseillère presse et communication de M. Macron, sera son adjointe. En revanche, la fonction de porte-parole « sera supprimée » mais l’ancien journaliste Bruno Roger-Petit, qui occupe le poste depuis un an, « restera au cabinet comme conseiller », précise l’Elysée.

    Mission lancée en octobre 2017

    Paradoxalement, cette réorganisation est le fruit d’une réflexion engagée bien avant l’affaire Benalla. Instruit des errements de François Hollande lors du précédent quinquennat, Emmanuel Macron avait, dès le début de son mandat, conscience de devoir adapter le fonctionnement de l’Elysée, qu’il considérait comme « archaïque ». Dès octobre 2017, une mission avait été confiée en ce sens au contrôleur de gestion de l’Elysée afin de faire un état des lieux du fonctionnement de la présidence.

    « Il a rencontré une cinquantaine de personnes, et le constat a été que, si les employés de l’Elysée ont un fort attachement à ce qu’ils appellent eux-mêmes la “première maison de France”, leur fonctionnement n’était plus adapté », assure un membre du cabinet de M. Macron. De nombreux cas d’épuisement auraient été aussi rapportés. « Les gens sont fiers de travailler à l’Elysée mais il y a de la souffrance », reconnaît-on.

    Fort de ce constat, Emmanuel Macron a décidé, en janvier, de confier à Eurogroup Consulting, un cabinet de conseil en organisation, une « revue des missions » des services de l’Elysée. Objectif : proposer un nouveau mode de fonctionnement de la présidence. Durant six mois, trois consultants ont écumé les couloirs du Château pour « objectiver les choses ». Leur rapport a été rendu début juillet, avant que n’éclate l’affaire Benalla. « Cela nous a renforcés dans la conviction qu’il fallait faire bouger les choses », explique un proche du chef de l’Etat.

    Reste à savoir si cette réorganisation changera réellement le fonctionnement de l’Elysée. A son arrivée, en 2007, Nicolas Sarkozy avait tenté de structurer davantage les services de la présidence. Début 2008, il avait lui aussi nommé un directeur général des services, Charles-Edouard Tollu. Mais l’expérience avait tourné court au bout de deux ans. « On se détestait tellement dans l’entourage qu’il y avait des clans et de la rétention d’information partout, se souvient Emmanuelle Mignon, alors directrice de cabinet du chef de l’Etat. Pour que l’Elysée fonctionne, il faut de la fluidité et de la confiance dans le premier cercle. Et que le président accepte qu’on lui dise les choses, même si elles lui déplaisent

    . »

  • Ca a l’air intéressant, je lirai ca plus tard...

    Procrastination : c’est la taille (de l’amygdale) qui compte
    Pierre Ropert, France Culture, le 29 aout 2018
    https://www.franceculture.fr/sciences/procrastination-cest-la-taille-de-lamygdale-qui-compte

    Selon des chercheurs allemands, notre capacité à la procrastination dépend beaucoup de la taille de l’amygdale, une zone du cerveau impliquée dans notre capacité à la prise de décision.

    Non, les plus procrastinateurs d’entre nous ne sont pas ceux qui ont le plus gros poil dans la main, mais la plus grosse amygdale dans le cerveau, à en croire une équipe de chercheurs allemands. Dans une étude publiée dans la revue Psychological Science, intitulée The Structural and Functional Signature of Action Control, les scientifiques racontent comment ils ont cherché à comprendre si la procrastination peut trouver une explication anatomique, et non pas uniquement psychologique.

    Pour ce faire, les chercheurs ont soumis 264 volontaires à une IRM, après leur avoir fait remplir un questionnaire sur leur tendance à remettre ou non les choses au lendemain. Les scientifiques se sont attardés sur l’amygdale et le cortex cingulaire, deux zones du cerveaux liées à la prise de décision. Ils ont ainsi constaté que non seulement l’amygdale était plus grosse chez les personnes les plus "paresseuses", mais également que, chez elles, les connexions entre les deux zones étaient moins importantes.

    Or l’amygdale a pour rôle de nous prévenir des conséquences négatives de nos actions, quand le cortex cingulaire, lui, utilise les données envoyées par l’amygdale pour choisir les actions à accomplir. Il "priorise" ainsi certaines actions sur les autres, ainsi que les émotions ressenties. En d’autres termes : si certaines personnes ont tendance à procrastiner, c’est parce que leur amygdale, plus développée, leur fait voir avant tout les conséquences négatives de leurs actions. Et si la connexion entre le cortex cingulaire et l’amygdale est plus faible, alors il devient plus difficile de choisir quelles actions réaliser.

    Heureusement, si avoir une amygdale plus importante ou un cortex cingulaire un peu moins connecté tiennent du péché capital, la paresse n’est plus si mal vue. Ainsi, une étude de la Florida Gulf Coast University stipule que les personnes ayant un QI élevé sont plus paresseuses que les autres, alors qu’une autre étude menée par le professeur Eisuke Hasegawa montrait que les éléments considérés comme paresseux sont nécessaires à la société.

    En février 2018, l’émission "Une histoire particulière" consacrait deux documentaires à la procrastination. Dans l’épisode "Cherchons F/H paresseux pour un poste de directeur", la psychologue Gwenaëlle Hamelin, spécialiste du stress au travail et du burn out, expliquait ainsi que "faire moins est une stratégie gagnante". Et Bill Gates l’affirmait lui-même : "Je choisis une personne paresseuse pour un travail difficile, car une personne paresseuse va trouver un moyen facile de le faire."

    Déjà en 2012, dans l’émission La Grande Table, il était question de l’ouvrage du philosophe américain John Perry, La Procrastination : l’art de reporter au lendemain, où il développait un plaidoyer en faveur de la procrastination structurée, un "défaut" susceptible de transformer son récipiendaire en foudre de guerre. Le philosophe Mathieu Potte-Bonneville voyait dans ce livre "une tentative de déculpabilisation de la procrastination" : "John Perry se prétend procrastinateur, et essaie de voir comment il est possible de s’en servir. Il explique qu’explorer sa propre procrastination lui a permis de retrouver l’estime de lui-même et l’estime des autres. La procrastination, c’est aussi une expérience profondément désespérante, un dégoût de soi, un revers noir de la satisfaction du travail bien fait, et le livre constitue à cet égard une tentative de déculpabilisation. Il s’agit de montrer que le procrastinateur est extraordinairement actif contrairement à ce qu’il croit, car pour ne pas faire ce qu’il a à faire, eh bien il fait tout un ensemble d’autres choses. John Perry produit une méthode de procrastination structurée, qui permet de classer les corvées par ordre d’importance, et de se consacrer aux tâches les moins importantes pour éviter de s’occuper des plus urgentes. Ce livre ne se veut pas profond, il n’est pas question d’une recherche des causes. On l’affirme comme un fait, un peu comme la différence entre gaucher et droitier. Le moralisme se pose une question que résume Ovide : « Je vois le meilleur, je l’approuve, et je fais le pire ». Le procrastinateur est celui qui sait que ça n’est pas bien de procrastiner, d’ailleurs il n’en est pas heureux, mais il n’arrive pas à faire autrement. On peut l’expliquer par l’environnement dans lequel nous sommes pris et qui nous dit qu’il faut impérativement se réaliser et prendre des initiatives. Aujourd’hui, on a une épidémie de dépressions liée à ce que l’injonction dans le monde du travail est : soyez proactif. Plutôt que de sombrer dans la dépression, on développe une activité frénétique, dont on peut se demander si elle est du côté de la productivité ou de l’improductivité. Plus que l’absentéisme, le présentéisme en entreprise est un gros problème car les gens sont là mais font autre chose que ce qu’ils devraient faire. Si la philosophie permet d’échapper à la procrastination, la littérature permet d’en explorer les affres et l’expérience. C’est Marcel Proust qui en parle le premier : La recherche du temps perdu, qu’est-ce que c’est sinon l’immense odyssée de quelqu’un qui n’a pas vécu ce qu’il avait à vivre, et qui ne peut le vivre qu’en décidant de l’écrire ?"

    Articles cités:

    The physical sacrifice of thinking: Investigating the relationship between thinking and physical activity in everyday life
    Todd McElroy, David L Dickinson, Nathan Stroh, and Christopher A Dickinson
    Journal of Health Psychology 21:1750-1757 (2015)
    http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1359105314565827

    Lazy workers are necessary for long-term sustainability in insect societies
    Eisuke Hasegawa, Yasunori Ishii, Koichiro Tada, Kazuya Kobayashi & Jin Yoshimura
    Scientific Reports 6:20846 (2016)
    https://www.nature.com/articles/srep20846

    The Structural and Functional Signature of Action Control
    Caroline Schlüter, Christoph Fraenz, Marlies Pinnow, Patrick Friedrich, Onur Güntürkün, and Erhan Genç
    Psychological Science, in press (2018)
    http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0956797618779380

    #Procrastination #Paresse #Science #Psychologie vs. #Anatomie #Amygdale

  • Ces droits communs pris dans les filets antiterroristes : « Mon client me dit toujours : "Ce costume est trop grand pour moi !" » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/07/31/ces-droits-communs-pris-dans-les-filets-antiterroristes-mon-client-me-dit

    Dans les dossiers terroristes, combien de mis en cause ont une implication secondaire ? Si l’approche chiffrée est délicate, « Libé » a recensé quelques cas emblématiques dans les affaires les plus récentes, de Charlie à l’attentat de Nice.

    Dans les dossiers terroristes, combien de mis en cause relèvent en réalité du simple droit commun, et se voient appliquer des règles réservées aux détenus les plus dangereux ? L’approche chiffrée est délicate, tant l’appréciation relève du contenu même des investigations. Et évidemment de l’avis des magistrats instructeurs. Toutefois, Libération a pu recenser quelques cas emblématiques, ressemblant en tout point à la sombre destinée carcérale d’Aleksander H. : absence de radicalisation, implication très périphérique dans les projets terroristes, mais traitement tout aussi sévère que les auteurs directs, tant au plan des poursuites pénales que du régime de détention. « Effectivement, la justice antiterroriste semble souvent peu encline à distinguer les profils, observe l’avocate Clémence Witt. A fortiori dans les dossiers médiatiques, où sortir un client de prison, même quand il présente des garanties, tient du sacerdoce. La plupart du temps, la détention provisoire est prolongée artificiellement pour satisfaire le besoin de fermeté insatiable de l’opinion publique. »

    « Justice irrationnelle »

    En ceci, l’instruction sur l’attentat de #Nice – 86 morts et 458 blessés le 14 Juillet 2016 sur la promenade des Anglais – est éloquente. Les investigations distinguent en effet nettement deux cercles parmi les complices présumés du tueur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Celui des proches radicalisés et celui de ceux ayant contribué à la fourniture des armes. Parmi ces derniers, plusieurs membres de la diaspora albanaise des Alpes-Maritimes, ainsi que des petits délinquants. Brahim T. en fait partie. Comme Aleksander H. (Libé du 1er août), il a été incarcéré lors du coup de filet de décembre 2016 pour des faits mineurs. Et comme Aleksander H., il n’a rien à voir, de près ou de loin, avec l’Etat islamique. Concrètement, la justice lui reproche à lui aussi d’avoir participé indirectement à la fourniture d’un pistolet, en mettant en relation deux maillons de la chaîne de revente via ses réseaux de cocaïne.

    Pourtant, un an et demi après son arrestation, Brahim T. est toujours en détention, à la maison d’arrêt de Nanterre. Son état psychologique se dégrade et son corps est couvert par les piqûres d’insectes. « Dans ces dossiers, on a parfois l’impression de faire face à une justice irrationnelle. On attend d’un système aussi élaboré que le nôtre qu’il individualise et fasse bien la part des choses entre les personnes poursuivies. Au lieu de ça, on se heurte à des décisions de maintien en détention quasi automatiques, à revers du contenu des enquêtes, invoquant invariablement les risques de fuite et le trouble à l’ordre public. C’est au mieux décourageant, au pire révoltant », regrette l’avocate de Brahim T., Margot Pugliese.

    Le dossier des tueries de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher comporte la même équation. Les terroristes étant tous morts – les frères Kouachi pour le journal satirique, Amedy Coulibaly pour le magasin situé à la porte de Vincennes –, une quinzaine de complices présumés demeurent poursuivis. Comme pour l’attentat de Nice, les enquêteurs se sont essentiellement concentrés sur la chaîne d’approvisionnement des armes, les commanditaires demeurant mystérieux. Si certains mis en cause sont très impliqués dans cette logistique, d’autres le sont à l’évidence moins, et ne connaissaient pas les terroristes. Pourtant, la majeure partie est toujours en détention provisoire, plus de trois ans et demi après les faits. Leurs différents conseils craignent qu’ils y restent jusqu’au procès, au nom d’un principe de précaution qui ne dit pas son nom.

    « Petit voyou »

    « On se heurte à une question de politique pénale. Le sort de ces individus-là entre en opposition avec le principe fondamental de la personnalisation », abonde l’avocate Léa Dordilly, dont l’un des clients, Mohamed A., est soupçonné d’avoir fourni un pistolet à grenaille à l’auteur de l’attaque d’une militaire à Orly, le 18 mars 2017. Plus précisément, l’homme de 32 ans a conservé à son domicile, durant quelques jours, l’arme de Ziyed Ben Belgacem avec lequel il avait été mis en relation via un ami. Depuis, Mohamed A. est toujours en détention provisoire – une mesure qui, en matière criminelle, ne peut excéder un an, sans être réexaminée tous les six mois. Si le trentenaire possède à son casier judiciaire moult mentions, du délit routier aux stups, celui que ses proches décrivent comme un « petit voyou » totalement désintéressé de la religion n’a rien d’un terroriste. Les premiers éléments de l’instruction ont montré que le mis en cause n’était pas radicalisé, n’avait ni de lien avec l’Etat islamique ni de contact fiché S. Et encore moins de connaissance préalable du projet terroriste de Ziyed Ben Belgacem, ancien braqueur au profil trouble dont l’attaque a été qualifiée de « fuite en avant » par François Molins.

    « Mon client me dit toujours : "Ce costume est trop grand pour moi !" » poursuit Me Dordilly, qui a demandé en mars dernier un placement sous surveillance électronique assorti d’une assignation à résidence. Invoquant le risque de troubles à l’ordre public et de réitération des faits, la chambre de l’instruction a refusé cette libération conditionnelle. « On m’oppose aussi les nécessités de l’instruction, alors même qu’il n’a pas été entendu pendant une année entière », déplore le conseil. Depuis la prolongation de sa détention, Mohamed A. a maigri et peine à se projeter vers l’avenir… Dans son rapport 2015-2016, la commission de suivi de la détention provisoire, s’interrogeant sur les conséquences du contexte des attentats et de l’état d’urgence sur les pratiques judiciaires, notait : « L’idéologie du principe de précaution, de l’aversion au risque et du "zéro défaut" vient forcément colorer l’exercice du juge, de plus en plus tétanisé par les dénonciations en laxisme et en irresponsabilité : on ne saurait dès lors s’étonner de la raréfaction des mesures de remise en liberté et de la répugnance à recourir aux mesures alternatives à la détention. »

    « Démarches d’insertion »

    Sur cette question, le cas d’Adel #Kermiche est sans doute le plus emblématique. L’homme de 19 ans était sous contrôle judiciaire lorsqu’il a tué, avec Abdel-Malik Petitjean, le père Jacques Hamel en pleine messe dominicale à l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet 2016. Incarcéré à Fleury-Mérogis au printemps 2015 après une deuxième tentative de départ en Syrie, il faisait l’objet depuis quelques mois d’une libération conditionnelle assortie d’un placement sous bracelet électronique. Dans son ordonnance, dont le Monde avait dévoilé des extraits, la juge d’instruction motivait sa décision par le fait qu’Adel Kermiche disait avoir « pris conscience de ses erreurs » et se montrait « déterminé à entamer des démarches d’insertion ». Loin d’être convaincu, le parquet antiterroriste avait alors fait appel, mais la chambre de l’instruction n’avait pas suivi.

    A posteriori, la décision n’avait pas manqué de susciter l’ire de l’opinion publique et de certains politiques. « Question : que ressent la juge qui a ordonné – contre l’avis du parquet – la remise en liberté d’Adel Kermiche, le bourreau du père Jacques ? » avait tweeté Roselyne Bachelot, parmi d’autres. L’événement a-t-il suscité une certaine réticence chez les magistrats quant à remettre en liberté des profils impliqués, même à des niveaux périphériques, dans des dossiers terroristes ? Ou incité à jouer la carte de la prudence, en allongeant plus systématiquement la détention provisoire ? Si le cas Kermiche « a secoué » la galerie Saint-Eloi, « on essaie toujours d’individualiser les problématiques », assure un juge antiterroriste, qui précise : « Nous passons notre vie avec eux ! Nous menons des heures d’interrogatoires, qui donnent lieu à des échanges très aboutis. Ce sont des indications qui nous permettent d’apprécier chaque cas. Sur des faits d’attentats, d’une gravité particulière, il est absolument essentiel que tout l’environnement des auteurs présumés soit mis en évidence. Cette problématique du personnage périphérique va être remise en question au gré des investigations. C’est le principe même de l’instruction : on cherche. A charge ou à décharge. Si on s’aperçoit qu’il n’y a pas d’élément objectif, on peut retomber dans une qualification de droit commun. »

    Sorte de Jawad Bendaoud

    « Le prévenu se trouve pris dans les mailles d’un filet global qui ne recherche pas la responsabilité pénale individuelle », considère à l’inverse l’avocat Patrick Baudouin, pour qui la logique pénale actuelle, forte d’un puissant arsenal législatif antiterroriste, ne permet que très peu d’échapper à un traitement judiciaire indifférencié. Mais l’affaire ne serait pas nouvelle. Le président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) juge que « le vers est dans le fruit » depuis l’introduction dans le code pénal, en 1996, de la notion d’« association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », l’AMT. « Une incrimination fourre-tout permettant d’emblée de mettre en examen très facilement et en bloc. »

    En 2004, le conseil avait défendu Samir Korchi, un Marocain soupçonné d’avoir apporté un soutien logistique indirect à des terroristes : il avait hébergé dans sa chambre de bonne des Algériens et des Tchétchènes fomentant un projet d’attentat (déjoué) contre la cathédrale de Strasbourg. L’homme de 30 ans avait été condamné à quatre ans de prison. « En terme intentionnel, c’était extrêmement discutable », se souvient Patrick Baudouin (FIDH). Une sorte de Jawad Bendaoud anté-13 Novembre ? « La logique est similaire, le tort est le même : celui d’avoir hébergé des terroristes. » Mais le médiatique « logeur de Daech » a été relaxé, lui. « C’est très rare, surtout dans une affaire de cette importance », souligne Patrick Baudouin. Le trentenaire ayant d’abord fait l’objet d’une mise en examen pour « AMT », avait vu celle-ci requalifiée en « recel de malfaiteurs ».

    Traitement rude

    Toujours est-il qu’en attendant d’être jugés, les mis en examen pour « AMT » font l’objet d’un traitement particulièrement rude en détention. Fouilles à corps abusives, fouilles de cellule fréquentes, absence d’activités ou de promenade… « On constate que les détenus impliqués dans des affaires de terrorisme ou suspectés de radicalisation font souvent l’objet d’une restriction de l’accès au travail ou à une formation professionnelle », rapporte la contrôleure générale des lieux de privation et de liberté (CGPL), Adeline Hazan, qui a d’ailleurs saisi le directeur de l’administration pénitentiaire en décembre 2017 après que des « consignes générales » visant ce type de détenus ont été émises à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Or, rappelle Adeline Hazan, « tous les détenus qui le demandent devraient avoir accès à un travail ». Mais dans les faits, c’est plus compliqué : la décision revient à une commission pluridisciplinaire unique. « Il y a forcément une forme d’arbitraire », s’inquiète la CGPL qui dit rester « hypervigilante » : « Il faut veiller à respecter un équilibre entre les droits fondamentaux et les impératifs de sécurité. Encore plus dans ces dossiers. »
    Chloé Pilorget-Rezzouk

    #terrorisme #prison #justice

  • Questions sur le possible retour de Google en Chine
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/08/29/avec-son-potentiel-retour-en-chine-google-est-devant-un-enorme-dilemme_53477

    Chercheur à l’ONG Amnesty International, Patrick Poon s’inquiète des conséquences du retour du leader incontesté des moteurs de recherche à Pékin. Google est confronté depuis plusieurs semaines à de vives critiques, tant internes qu’externes, après la révélation par la presse américaine de l’existence d’un projet de moteur de recherche à destination de la Chine. Connu sous le nom de « DragonFly », ce projet signifierait un retour de Google dans le pays, que l’entreprise avait quitté en 2010 pour protester (...)

    #Google #Baidu #GoogleSearch #Twitter #Weibo #WhatsApp #WeChat #censure #Dragonfly #TheGreatFirewallofChina #Amnesty (...)

    ##Facebook

  • #Lettre_ouverte du 28 août 2018 – #Université_Grenoble_Alpes
    LETTRE OUVERTE DU 28 AOÛT 2018

    Madame la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation,

    Monsieur le Président de l’université Grenoble Alpes,

    Comme vous le savez, le CNESER statuant en matière disciplinaire a prononcé une relaxe en faveur de M. #Serge_Dufoulon, professeur des universités à l’Université Grenoble Alpes (UGA), lors de sa session du 10 juillet dernier. Pour rappel, M. Serge Dufoulon avait été sanctionné par la section disciplinaire du conseil académique de l’UGA le 26 janvier 2017 pour « des comportements et propos (…) incompatibles avec les fonctions d’enseignement » et s’apparentant à du harcèlement sexuel.

    Depuis 2016, nous accompagnons une partie des 12 étudiant.e.s qui avaient témoigné lors de la #procédure_disciplinaire au sein de l’#UGA. L’annonce de la décision du CNESER en juillet 2018 nous est alors apparue totalement incompréhensible. Aujourd’hui, nous comprenons que cette décision n’a été possible qu’au prix du non-respect d’un certain nombre de règles de droit :

    D’abord, la commission d’instruction n’a jamais cherché à entendre les étudiant.e.s ayant témoigné lors de la procédure à l’UGA. Certes, le Code de l’éducation prévoit que cette commission d’instruction « instruit l’affaire par tous les moyens qu’elle juge propres à l’éclairer » (art. R232-37). Il ne fait cependant pas de doute que de ne pas convoquer les témoins à charge est un manquement évident à sa mission d’établissement de la vérité. En conséquence, le travail conduit par la commission d’instruction nous semble partial et de nature à être contesté juridiquement.

    Ensuite, le deuxième considérant de la décision du CNESER disciplinaire méconnaît le droit, et en particulier le délit de harcèlement sexuel tel que défini à l’article 222-33 du Code pénal. En effet, pour motiver sa décision de relaxe, le CNESER disciplinaire ne conteste pas l’existence de propos et comportements à connotation sexuelle ayant créé une situation intimidante et hostile pour les étudiant.e.s (ce qui définit juridiquement le harcèlement sexuel). Le CNESER disciplinaire considère en revanche qu’il n’y pas lieu de sanctionner Serge Dufoulon en raison du contexte (des enseignements « de la sociologie en lien avec le domaine sexuel ») de ces propos et comportements. En procédant ainsi, le CNESER disciplinaire ignore donc le droit pénal qui ne prévoit aucune exception à la qualification juridique du harcèlement sexuel.

    De même, le deuxième considérant de la décision du CNESER disciplinaire affirme que « la liberté académique » justifie les propos et comportements. Cette motivation méconnaît là encore le droit : si le Code de l’éducation prévoit, dans son article L.952-2, que les enseignant.e.s-chercheur.e.s « jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche », rien dans les textes ne les autorise à outre-passer la loi ou les obligations auxquelles ils/elles sont soumis.es. Mobiliser la « liberté académique » pour rejeter le caractère dégradant et hostile de propos et comportements à caractère sexuel n’a donc aucun fondement juridique.

    Enfin, le troisième considérant fait apparaître un problème juridique de cohérence dans les décisions du CNESER disciplinaire. En effet, Serge Dufoulon avait demandé en 2017 un sursis à exécution de la sanction infligée par la section disciplinaire de l’UGA au motif, notamment, que la procédure avait été partiale en raison des conflits dans lesquels Serge Dufoulon serait pris. Le CNESER disciplinaire avait cependant considéré, dans sa décision du 4 juillet 2017, « qu’au vu des pièces du dossier et des explications fournies » rien ne permettait de mettre en cause l’impartialité de la section disciplinaire de l’UGA et avait donc rejeté la demande de sursis à exécution. Pourtant, dans le troisième considérant de sa décision du 10 juillet 2018, le CNESER disciplinaire fonde sa décision de relaxe sur… des doutes quant à l’impartialité de la section disciplinaire en raison des conflits qui existeraient dans l’université ! Ce considérant est donc là aussi contraire au droit : le droit ne confère aucune compétence au CNESER disciplinaire pour rejuger des faits qu’il a déjà jugés !

    Au regard de ces différents éléments, la décision du CNESER disciplinaire du 10 juillet 2018 ne nous semble donc pas conforme au droit et nécessite d’être contestée devant le Conseil d’Etat. Or, comme vous le savez, Madame la ministre de l’ESRI, Monsieur le président de l’UGA, le Code de l’éducation (art. R232-43) prévoit que vous seul.e pouvez former un recours en cassation devant le Conseil d’Etat.

    Par ce courrier, nous souhaitons donc connaître vos intentions et vous appeler, si nécessaire, à formuler ce recours dans le délai prévu (c’est-à-dire au plus tard 2 mois après que vous avez reçu la notification de la décision, donc peu de temps après le 10 septembre, puisque la décision date du 10 juillet).

    Madame la ministre, vous avez déclaré à plusieurs reprises être attachée à la lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur et la recherche. Vous avez ici une occasion de montrer qu’il ne s’agissait pas de vains mots et attendons donc que vous formuliez ce recours.

    Monsieur le président, la lutte contre les violences sexuelles est un défi majeur pour les responsables d’établissements dans l’enseignement supérieur. Dans un contexte où les victimes sont encore trop peu souvent entendues, ce qui alimente la méfiance envers les établissements, effectuer ce #recours enverrait un signal fort à vos personnels et étudiant.e.s.

    CLASCHES, Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur
    AFS, Association française de sociologie
    ASES, Association des sociologues enseignant.e.s du supérieur

    https://clasches.fr/lettre-ouverte-du-28-aout-2018-universite-grenoble-alpes
    #sexisme #harcèlement_sexuel #Grenoble #justice

  • Affaire Benalla-Macron : ce que révèle l’affaire sur la mixité dans l’administration - Terrafemina
    http://www.terrafemina.com/article/affaire-benalla-macron-ce-que-revele-l-affaire-sur-la-mixite-dans-l-administration_a344160/1

    Ce mardi 24 juillet, le JT de France 2 a largement parlé de l’affaire Benalla : les auditions du jour devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, les dernières infos sorties à son propos, l’absence de réaction du président Macron... Dans l’un des sujets, les journalistes de la chaîne ont fait un récapitulatif de la galaxie de personnes qui sont partie prenante dans ce scandale. Le journal Le Monde a aussi fait un beau graphique pour tout nous expliquer. On compte bien évidemment le principal protagoniste Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, mais aussi :

    Gérard Colomb, le ministre de l’Intérieur, son directeur de cabinet Sébastien Fratacci et son chef de cabinet Jean-Marie Girier.

    Le préfet de police de Paris Michel Delpuech et son subordonné, le contrôleur général Laurent Simonin (accusé d’avoir organisé la venue de Benalla sur la manifestation le 1er mai sans prévenir Delpuech), mais également Jean-Yves Hunault et Maxime Creusat, respectivement commandant chargé de la liaison entre la préfecture et l’Élysée et commissaire de police, tout les deux mis en examen pour avoir transmis la vidéo surveillance des faits.

    Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron : Patrick Strzoda, qui suspend Benalla deux semaines et qui prévient le secrétaire général de l’Elysée, un proche du président : Alexis Kholer.

    le chef de cabinet d’Emmanuel Macron : François-Xavier Lauch, le supérieur hiérarchique direct d’Alexandre Benalla.

    Laurent Hottiaux, le conseiller « intérieur et justice » d’Emmanuel Macron qui prévient par téléphone Michel Delpuech dès le 2 mai des agissements de Benalla. On compte aussi Vincent Caure, le conseiller réseaux sociaux d’Emmanuel Macron qui a repéré la vidéo scandale le 2 mai.

    Vincent Crase, le chargé de sécurité de La République en Marche.

    Reportage du 20h de France 2 sur les hommes autour de l’affaire Benalla

    Mais pas besoin de graphique pour comprendre une chose. Rien ne vous choque ? Tous les protagonistes de cette histoire sont des hommes. A l’exception près, Marie-France Monéger-Guyomarc’h, directrice de l’inspection générale de la Police nationale, la fameuse « police des polices ».

    Une absence de mixité effarante et qui n’a pas manqué de faire réagir l’ex-députée Cécile Duflot, actuellement à la tête d’Oxfam France, sur Twitter :

    Nous aussi, on se fait la réflexion. L’absence de cette belle égalité femmes-hommes tant vantée par Emmanuel Macron (qui promettait d’en faire la grande cause de son quinquennat), nous saute aux yeux dans toute les sphères de son entourage. Le milieu de la police est connu pour être masculin, mais ce n’est pas que la police. Toute la galaxie des personnes des cabinets qui naviguent autour de la présidence et du ministère de l’Intérieur sont des hommes.

    Tenez-vous bien : dans la haute fonction publique, 72% des postes sont occupés par des hommes. Bel exemple que l’État donne à la société civile. Sauf que la parité, cela n’est pas beau que sur le papier glacé des rapports RSE ou dans les coquilles vides des labels égalité. Il faut que cela soit effectif dans la réalité.

    Autre chiffre frappant datant de 2011 et fournis par l’Institut Montaigne : dans l’administration publique, 51% des agent·e·s sont des femmes et elles ne sont que 16 % à des postes de direction.
    Une obligation de recrutement bien faible

    Comme le rapporte Le Monde dans un article de décembre 2017, selon le Journal officiel du 18 septembre, l’équipe d’Emmanuel Macron à l’Élysée comptait 53 personnes, dont 36 hommes et 17 femmes. « Parmi les douze conseillers directement nommés auprès de la présidence (les autres sont rattachés au cabinet), une seule femme, la secrétaire générale adjointe, Anne de Bayser. »

    Celui qui n’était pas encore président avait aussi promis la nomination d’une femme à Matignon et d’une présidente à l’Assemblée nationale. On sait ce qui est advenu par la suite. Le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait alors eu cette phrase : « Les recrutements ne se font pas en fonction des sexes mais de la qualité des personnes, et il y a un objectif qui est celui de la parité »

    Argument éculé auquel nous pouvons répondre grâce à l’aide de la grande Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. »

    Tout ne va malheureusement pas changer du jour au lendemain. Cela tombe bien, parce que depuis une loi de 2012, les administrations sont obligées d’embaucher 30 % de femmes parmi les personnes nommées pour la première fois. Aujourd’hui, en lissant les différents ministères, on atteint le mirobolant 33 %.

    Une lettre ouverte des femmes de l’administration laissée lettre morte

    Le ministère de la Justice est l’avant-dernier cancre du gouvernement avec 20 % de nominations féminines. Interrogée par France 2 en janvier 2018, Françoise Lebon-Banchard, présidente de l’association Femmes et Justice, dénonçait cette situation : « Ce que je peux dire, c’est qu’il y a des femmes de qualité qui méritent des hauts postes. Il y a des femmes qui se sont préparées, qui sont compétentes mais malheureusement, on ne les voit pas. »

    Dans une lettre ouverte en début d’année, les réseaux féminins de l’administration avaient interpellé Emmanuel Macron sur le sujet : « Force est de constater que, malgré les annonces faites dans les premiers mois de votre quinquennat, que les réseaux féminins saluent, l’inquiétude prédomine sur la place des femmes dans le pilotage de l’État, sur leurs parcours professionnels et sur la lutte contre les stéréotypes, le sexisme et le harcèlement sexuel. »

    Elles ajoutent : « Le portage politique de ce sujet par vos ministres régresse par rapport à la mandature précédente. La composition de leurs cabinets en témoigne, les nominations aux postes de responsabilité également. » Elles se désolaient notamment des « mécanismes d’éviction des femmes au cours de leur vie » de l’administration, proposant une modernisation de l’organisation du travail pour qu’hommes et femmes puissent « mieux articuler leur vie professionnelle et leur vie personnelle. »

    Loin de nous l’idée de penser que si cela avait été des femmes, les dysfonctionnements autour de l’affaire d’Alexandre Benalla auraient été plus minimes. Si elles sont capables de grandes choses, les femmes foirent (parfois) aussi bien que les hommes.

  • Pourquoi l’Homme (Homo Sapiens) est le dernier homininé ?
    Quand une étude du Max-Planck Institute publiée dans Nature (https://doi.org/10.1038/s41562-018-0394-4) renvoie les autres à leurs études...

    Homo sapiens a développé une nouvelle niche écologique qui le sépare des autres homininés .

    Une nouvelle étude soutient que la plus grande caractéristique de notre espèce n’est pas le « symbolisme » ou le changement cognitif spectaculaire, mais plutôt sa position écologique unique en tant que « spécialiste généraliste » mondial . Elle suggère que les recherches sur les plus ancienne traces matérielles de « l’art », du « langage » ou « complexité » technologique pour comprendre ce qui rend nos espèces uniques sur le plan écologique devraient être mise de côté.

    L’étude critique des ensembles de données archéologiques et paléoenvironnementales croissantes concernant les dispersions d’homininés au Moyen et au Pléistocène supérieur (300-12 mille ans) en Afrique et au-delà, publiée dans Nature Human Behavior, montre des adaptations et des environnements uniques pour l’Homo sapiens. des hominines coexistantes telles que l’Homo neanderthalensis et l’Homo erectus. La capacité de notre espèce à occuper des contextes divers et « extrêmes » dans le monde contraste nettement avec les adaptations écologiques d’autres taxons d’hominium et pourrait expliquer comment notre espèce est devenue le dernier hominine survivant de la planète.

    Contrairement à nos ancêtres et à nos parents contemporains, notre espèce a non seulement colonisé une diversité d’environnements difficiles, notamment les déserts, les forêts tropicales humides, les zones de haute altitude et le paléoarctique, mais elle se spécialise également à certains de ces extrêmes.

    Bien que tous les homininés qui constituent le genre Homo soient souvent qualifiés d’ « humains » dans les milieux universitaires et publics, ce groupe évolutif, apparu en Afrique il y a environ 3 millions d’années, est très diversifié. Certains membres du genre Homo (à savoir Homo erectus) étaient arrivés en Espagne, en Géorgie, en Chine et en Indonésie il y a un million d’années. Pourtant, les informations existantes provenant d’animaux fossiles, de plantes anciennes et de méthodes chimiques suggèrent toutes que ces groupes ont suivi et exploité des mosaïques environnementales de forêts et de prairies. Il a été avancé que l’Homo erectus et le « Hobbit », ou Homo floresiensis, utilisaient des habitats de forêts tropicales humides humides et pauvres en ressources en Asie du Sud-Est, depuis 1 million d’années, jusqu’à 100 000 - 50 000 ans. Cependant, les auteurs n’ont trouvé aucune preuve fiable à cet égard.

    On a également soutenu que nos plus proches parents hominiens, Homo Neanderthalensis - ou les Néandertaliens - étaient spécialisés dans l’occupation des hautes latitudes d’Eurasie entre 250 000 et 40 000 ans.
    Pour comprendre cela, on a avancé une forme de visage potentiellement adaptée aux températures froides et une chasse axée sur les gros animaux tels que les mammouths laineux. Néanmoins, une revue des preuves a amené les auteurs à conclure que les Néandertaliens exploitaient principalement une diversité d’habitats forestiers et herbagers et chassaient une diversité d’animaux, dans des températures allant du nord de l’Eurasie à la Méditerranée.

    Contrairement à ces autres membres du genre Homo, notre espèce - Homo sapiens - s’est étendue à des niches plus élevées que ses prédécesseurs et contemporains hominiens il y a 80 à 50 000 ans et a colonisé rapidement, il y a au moins 45 000 ans, des environnements paléoarctiques jusqu’aux forêts tropicales humides en Asie, en Mélanésie et dans les Amériques.

    Trouver les origines de cette « plasticité » écologique, ou la possibilité d’occuper un certain nombre d’environnements très différents, reste actuellement difficile en Afrique, particulièrement vers (...) 300-200 000 ans [début d’Homo Sapiens]. Cependant, les auteurs soutiennent qu’il y a des indices tentants quant à une association entre de nouveaux contextes environnementaux (...) et des changements technologiques, en Afrique, juste après cette période.

    Mais les travaux restent à faire...

    Le Dr Patrick Roberts, suggère que « bien que l’accent soit mis sur la recherche de nouveaux fossiles ou la caractérisation génétique de notre espèce et de ses ancêtres, qui ont contribué à brouiller le calendrier et l’emplacement des spécifications de l’homininés, ces efforts sont largement silencieux sur les divers contextes environnementaux de la sélection bioculturelle.

    L’une des principales nouvelles affirmations des auteurs est que la preuve de l’occupation humaine d’une grande diversité de milieux environnementaux sur la plupart des continents de la Terre par le Pléistocène tardif suggère une nouvelle niche écologique, celle du « spécialiste généraliste ».

    Comme le dit Roberts, « une dichotomie écologique traditionnelle existe entre les« généralistes », qui peuvent utiliser diverses ressources et vivent dans diverses conditions environnementales, et les« spécialistes », dont le régime alimentaire est limité et la tolérance environnementale étroite.

    Cependant, Homo sapiens fournit des preuves de populations « spécialisées », telles que les forestiers des forêts tropicales de montagne ou les chasseurs de mammouths paléoarctiques, existant dans ce qui est traditionnellement défini comme une espèce « généraliste ».

    Cette capacité écologique pourrait avoir été favorisée par une coopération poussée entre des individus non apparentés parmi les Homo Sapiens du Pléistocène, affirme le Dr Brian Stewart, co-auteur de l’étude. « Le partage des aliments non familiers, les échanges à longue distance et les relations rituelles auraient permis aux populations de s’adapter de façon réflexive aux fluctuations climatiques et environnementales locales et de supplanter et remplacer d’autres espèces d’hominines . (...)

    Les auteurs sont clairs sur le fait que cette proposition reste hypothétique et pourrait être contredite par des preuves de l’utilisation d’environnements « extrêmes » par d’autres membres du genre Homo. Cependant, tester la niche de « spécialiste généraliste » chez notre espèce encourage la recherche dans des environnements plus extrêmes, auparavant négligés comme imprévisibles pour les travaux paléoanthropologiques et archéologiques, notamment le désert de Gobi et la forêt amazonienne.

    L’expansion de ces recherches est particulièrement importante en Afrique, berceau évolutif de l’Homo sapiens, où des données archéologiques et environnementales plus détaillées datant de 300 à 200 000 ans deviennent de plus en plus essentielles pour suivre les capacités écologiques des premiers humains.

    Il est également clair que des preuves de plus en plus nombreuses de croisements d’hominidés et d’une origine anatomique et comportementale complexe de notre espèce en Afrique mettent en évidence que les archéologues et les paléoanthropologues devraient se concentrer sur les associations environnementales des fossiles. " Bien que nous soyons souvent excités par la découverte de nouveaux fossiles ou génomes, nous devons peut-être réfléchir plus en détail aux implications comportementales de ces découvertes et accorder plus d’attention à ce que ces nouvelles découvertes nous apprennent sur le dépassement des seuils écologiques. " dit Stewart. (..).

    Le test de cette hypothèse devrait ouvrir de nouvelles perspectives de recherche et, si elle est correcte, de nouvelles perspectives quant à savoir si le « spécialiste généraliste » continuera d’être un succès adaptatif face aux problèmes croissants de durabilité et de conflit environnemental.

    #Préhistoire #Paléolithique
    #Patrick_Roberts #Brian_Stewart
    #Evolution #Paléoclimat #paléoenvironnement
    #Max_Planck_Institute

    Homo sapiens developed a new ecological niche that separated it from other hominins | Max Planck Institute for the Science of Human History
    http://www.shh.mpg.de/1021619/general-specialist-homo-sapiens

  • T.C.-56 : Démence cosmique
    http://www.dedefensa.org/article/tc-56-demence-cosmique

    T.C.-56 : Démence cosmique

    18 août 2018 – Un commentateur du groupe VIPS (Veterans Intelligence Professionals for Sanity), qui rassemble un nombre respectable d’anciens officiers et fonctionnaires de divers services armées et de renseignement des USA, observe l’effet obtenu par la dénonciation largement démontrée par ce groupe de la complète démence que représente le Russiagate. Patrick Lawrence commence son textepar ce constat :

    « Un an s’est écoulé depuis que des professionnels du renseignement hautement qualifiés ont produit les preuves tangibles que les allégations d’interférences[dans l’élection 2016] et d’autres crimes imputés à la Russie reposent sur des falsifications et des subterfuges délibérés. La réaction initiale à ces révélations – une frénétique tempête de déni – ressemblait aux symptômes (...)

  • OutOfLine – A Memory-Locality Pattern for High Performance C++—Patrick Moran
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    A description and implementation of a tradeoff for improving memory locality in fast-path code.

    OutOfLine – A Memory-Locality Pattern for High Performance C++ By Patrick Moran

    From the article:

    OutOfLine is a tool that you can use to keep RAII, and move your cold members completely outside your object with zero space overhead.

    #News,Articles&_Books,

  • L’infertilité met hommes et femmes à égalité
    http://www.liberation.fr/france/2018/08/09/l-infertilite-met-hommes-et-femmes-a-egalite_1671847

    Il y a d’abord les chiffres, révélateurs. Aujourd’hui, l’âge de la première maternité se situe à 28 ans et cinq mois contre 24 ans dans les années 70 - sachant que le pic de fertilité est à 22 ans et que celle-ci baisse drastiquement à partir de 35 ans. Et en cinquante ans, la concentration moyenne de spermatozoïdes dans un éjaculat a diminué de moitié. Chez un homme de 35 ans, leur nombre est passé de 113 millions/ml à 49,9 millions/ml en moyenne. En France, un couple sur six consulte pour des problèmes de fécondité durant sa vie, contre un couple sur sept il y a six ans. Et 24 % d’entre eux ne parviennent pas à concevoir après un an sans contraception (8 % au bout de vingt-quatre mois). D’où cette question : sommes-nous en train de devenir une génération d’infertiles ?
    « La détérioration de la santé reproductive masculine est très probable en France. En revanche, on ne dispose malheureusement pas d’études d’ampleur qui permettraient de savoir précisément s’il y a une détérioration de la santé reproductive féminine [mesure de la réserve ovocytaire et des marqueurs hormonaux par exemple, ndlr] et de la fertilité des couples au cours du temps », avance Rémy Slama, épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). « L’ampleur de la dégradation de la santé reproductive masculine n’est pas suffisante à elle seule pour faire aujourd’hui baisser la fécondité en France [qui est de l’ordre de deux enfants par couple]. En revanche, elle pourrait être suffisante pour avoir entraîné une augmentation du nombre de couples ayant recours à l’assistance médicale à la procréation. »

    Si la chute libre de la fertilité n’est donc pas totalement confirmée, certaines causes de l’infertilité sont, elles, déjà actées. « On a identifié plusieurs facteurs pouvant influencer la santé reproductive masculine, féminine ou celle du couple à partir d’études chez l’animal et l’humain. » Lesquelles ? « Des facteurs généraux, tels que le surpoids et l’obésité, qui sont de plus en plus présents dans notre société, développe le chercheur, également président du conseil scientifique du Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens (PNRPE). La consommation de tabac et d’alcool. Et puis il y a aussi des facteurs liés à l’environnement. Les perturbateurs endocriniens en particulier. Il y a très peu de chances qu’un unique facteur soit à l’origine de cette détérioration probable. »
    Double cause

    Ces changements n’épargnent personne. Ni les femmes ni les hommes. Une enquête réalisée par Patrick Thonneau - alors responsable de l’équipe Epidémiologie de la fertilité à l’Inserm - montre d’ailleurs que l’inaptitude biologique à procréer semble « équitablement répartie entre les hommes et les femmes ». Dans ces travaux, une altération de la fertilité féminine a été constatée pour plus de sept couples inféconds sur dix et une altération de la fertilité masculine pour près de six couples sur dix. Pour quatre couples inféconds sur dix, une double cause - féminine et masculine - est diagnostiquée. Une « coresponsabilité loin des clichés » selon Elise de la Rochebrochard, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques.

    En dehors du coté nataliste que je n’apprécie pas, ce texte est plein de sexisme.
    On met à équivalence le choix des femmes de « laisser passé leur pic de fécondité » avec la diminution de la concentration des spermatozoides dans le sperm. Quel est l’équivalence ou l’égalité entre un choix politique (contraception, IVG... ) et une maladie des couilles ? Si c’est une maladie et pas un bienfait d’ailleurs.
    L’article indique que femmes et hommes sont co-responsables et égal·aux dans le fait qu’on deviendrait une « génération d’infertiles ». Mais les femmes ne sont pas infertiles, elles choisissent de ne pas enfanter. C’est d’ailleurs assez paradoxale, car si la natalité baisse c’est que les femmes le veulent et on fait comme si c’était une forme de maladie de l’espèce, ou un effet de la pollution. Tandis que pour les hommes ce sont des raisons extérieurs à eux qui sont pointées (et scientifiquement étudiées). On ne leur parle pas du ratage de leur pic de fécondité, ni de leur choix de rester le cul sur une chaise alors qu’ils pourraient faire la vaisselle ou nettoyer les chiottes ce qui leur rafraichirait les bourses, augmenterait leur fécondité et motiverait peut être les femmes à refaire des enfants si toute la charge de travail n’était plus sur elles.

    Il y a aussi le lien fait entre couple hétéro et natalité tout le long de ce texte. Comme si les mères célibataires n’existaient tout simplement pas. Pas la peine de parler des femmes qui utilisent les #PMA puisqu’elles sont hors-la-loi en France à cause de la misogynie et de l’homophobie des catholiques.

    #natalisme #sexisme #androcentrisme #sexisme_scientifique #sexisme_médicale #étude_à_la_con #femmes #contraception

  • Un texte de Boris Bertolt sur Facebook

    UNE SOCIÉTÉ HOMOPHOBE ET MYSOGINE PRODUIT DES CRIMINELS ENDORMIS.

    Hier, dans le cadre du débat télévisuel organisé par la CRTV sur l’élection présidentielle, une scène surréaliste s’est déroulée. Invitée par le présentateur de l’émission Aime Robert Bihina pour commenter les débats sur les réseaux sociaux, Cathy Toulou installée à côté de Garga Hamon Adji, candidat à l’élection présidentielle a été chassée par ce dernier. En des termes d’une sauvagerie exprimant les profondeurs de la domination masculine : “ Elle c’est qui ? Elle fait quoi ici ? Elle est candidate ? “ il menace le présentateur de quitter le plateau si elle restait.

    Certains au premier regard vont lire ces propos sous le prisme d’un comportement sauvage, d’un vieillard qui a peur de prendre sa retraite. Mais en réalité ils traduisent une représentation profonde des inégalités de genre. En résumé pour Garga Haman Adji le statut sexué de Cathy Toulou ne lui permet pas de s’asseoir dans ce cadre à côté de lui, l’homme. Car là ils parlent de la présidentielle. Une affaire qui est encore largement représenté comme la chasse gardée des hommes. Cathy Toulou c’est une femme. Elle n’a pas le droit de se retrouver à cet endroit. La place de la femme c’est à la maison ou cachée derrière l’homme lorsqu’il s’agit des choses publiques. Tel est en réalité la conception du rôle de la femme par Garga Haman Adji.

    Mais, ce qui est intéressant à observer, c’est l’attitude des autres invités. Jacques Fame NDONGO, Patrick Ekema observent en souriant Cathy Toulou se faire humilier par Garga. Le décor est en réalité très bien planté on a en face 4 hommes à la masculinité hégémonique variable qui détiennent chacun à son niveau le commandement et une femme en face qui n’a été invité que pour venir meubler le débat mené par les hommes. Un peu comme dans les ménages où la gommes discutent politique au salon autour d’un thé et la femme est parfois appellée pour rajouter de l’eau chaude. C’est l’inégalité de genre et de sexe.

    Mais cet événement s’est produit alors que sur la toile, depuis lundi la publication des images du mariage homosexuel de Christophe Beaugrand, le présentateur de la célèbre émission de télé réalité ont été posté par ce dernier sur sa page. Là encore, les camerounais plus toute autre nationalité ou lhomosexualite est réprimée par la loi se sont illustrés par leur homophobie dans une affaire qui ne les concernent pas. Propos haineux, insultes racistes. La violence dans son essence. Or, Beaugrand n’a fait que ce conformer aux lois de son pays qui autorise le mariage homosexuel.

    Ces deux événements peuvent paraître détachés mais sont l’expression d’une société en crise. La violence de genre ( violence contre les femmes et les homosexuels) constitue l’une des grille d’analyse d’une société intolérante. L’oppression des femmes constitue l’une des marque déposée du colonialisme. La société camerounaise est une qui fabrique des méchants, des haineux et des criminels ambulants. Tel est aujourd’hui l’image du Cameroun.

    Rien de surprenant à l’analyse de voir ces gens appeler en toute impunité à l’extermination des anglophones, de cautionner le meurtre des mères et des bébés, de justifier la séquestration des femmes et des enfants dans les hôpitaux. Cette société est déshumanisée. Le retour en l’humanité, la sortie de la grande nuit pour reprendre le penseur Achille Mbembe sont lointains. Il faut une clinique du sujet.

    Le Cameroun est devenu un grand asile où des malades se baladent en liberté et refusent de se soigner.

    BORIS BERTOLT

  • Histoire populaire de la France
    En 1980, l’universitaire Howard Zinn publiait une « Histoire populaire des États-Unis » afin de redonner la parole à ceux qui en avaient été privés — les femmes, les Amérindiens, les esclaves… Trois décennies plus tard, #Gérard_Noiriel s’est lancé dans un projet comparable au sujet de la #France. De la guerre de Cent Ans à nos jours, son ouvrage décortique les relations de pouvoir au sein de la société.
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/08/NOIRIEL/58948
    https://agone.org/memoiressociales/unehistoirepopulairedelafrance
    #histoire


    À paraître le 19/09/2018

  • Léo Ferré - Léo Ferré and Co. sur Radio Libertaire
    https://leo-ferre.com/actualite/leo-ferre-and-co-sur-radio-libertaire

    Fondée en 1981 par la Fédération Anarchiste avec peu de moyens et beaucoup de débrouille, #Radio_Libertaire aura aussitôt connu des avanies. En 1983, le Pouvoir décide de la faire taire manu militari. Les artistes et les associations se mobilisent, dont #Léo_Ferré, qui donne un concert de soutien à l’espace Balard en décembre 1983, devant 7000 personnes. Le pouvoir cède. Et Léo remontera au créneau pour ses compaings de la FA, se produisant devant 5000 spectateurs en juin 1991 au Palais des Sports de Paris, leur offrant la recette afin que la radio puisse se pérenniser.

    Depuis, Radio Libertaire est toujours là (89,4 MHz sur la bande FM en Île-de-France) et l’esprit de Léo y plane amicalement. Ainsi, l’inoxydable Davou propose chaque lundi à minuit trente l’émission musicale et militante Nuit Noire et chaque mercredi à 16 heures le Ferré Club, plus spécifiquement consacrée à Léo.
    Ce lundi 16 juillet, il vous convie dès 21h à vous caler peinards et à écouter du Léo sans limite de temps, « à certaines heures pâles de la nuit », avec plein de titres connus et moins connus choisis par toute une joyeuse brochette de ferréphiles. Une façon de célébrer sans façons les 25 ans de la disparition de l’artiste, qui ont eu lieu, comme vous le savez, samedi 14 juillet dernier.

    Par ailleurs, (re)découvrez la très chouette et touchante discussion (en trois parties) que Davou a suscitée en avril 2018 avec Mathieu Ferré, le photographe Patrick Ullmann (le talentueux créateur des pochettes de Bobino 69, Il n’y a plus rien, Et... basta !, Ferré muet...) et moi-même, en juin dernier. Une conversation vivante, pointue et décontractée qui vous fera découvrir certaines coulisses de Léo.

    Mathieu y parle sans langue de bois de son rapport à l’œuvre de son père, de ses tribulations d’éditeur musical et phonographique, des inédits qu’il fait surgir de l’oubli, de certaines incompréhensions durables ou récentes... et Patrick évoque un Léo terriblement vivant et attachant, à travers le lien privilégié qui les a unis pendant les années 1970.

    À écouter sans modération !

    https://missnight.blogspot.com/2018/07/le-ferre-club-hors-serie-n-1-16-juillet.html
    https://leo-ferre.com
    source : France Culture
    https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/leo-ferre-1916-1993-avec-le-temps

  • Un ancien du gang Zemour comme protecteur de Benalla
    26 juil. 2018 Par Jacques-Marie Bourget Blog : Le blog de Jacques-Marie Bourget
    Plus ça change plus c’est pareil. La corruption est la valeur éternelle.
    https://blogs.mediapart.fr/jacques-marie-bourget/blog/260718/un-ancien-du-gang-zemour-comme-protecteur-de-benalla

    «  Pour la première fois depuis le déclenchement de l’affaire qui porte son nom, Alexandre Benalla parle. Barbe rasée pour ne pas être importuné, l’ancien chargé de mission de l’Elysée, accusé d’avoir molesté deux manifestants en marge des manifestations du 1er Mai, a accepté de répondre longuement aux questions du Monde.

    L’entretien, que nous n’avons pas fait relire, s’est déroulé à Paris, mercredi 25 juillet, au domicile de Marc Francelet, un ancien journaliste reconverti dans les affaires, qui se présente aujourd’hui comme « communicant ». Lors de la séance photo, réalisée en fin de journée, est apparue Michèle Marchand, figure de la presse people et très proche du couple Macron. Preuve que dans la tempête, M. Benalla n’est pas un homme seul.  »

    Voilà le texte exact qui introduit l’entretien donné par Alexandre Benalla au quotidien « Le Monde ». Pour ceux qui ne sont pas les habitués des arrières cuisines de la presse, où l’atmosphère sent le rance des petits arrangements, Marc Francelet est un élément indispensable comme l’eau dans le Ricard. Voilà près de 50 ans que « Marco » grenouille, corrompt, fait chanter, menace, embrouille et ment. Marc sait que les journalistes gagnent peu, ou pas assez. Ils ont besoin de thunes ou équivalents. Et lui est là. (...)
    J’ai connu ce garçon en 1975 après qu’il ait fait un premier séjour en prison. Intermédiaire dans une affaire d’Utrillo volés lors d’un hold-up, Francelet avait fait en sorte que les toiles de l’artiste ivrogne se retrouvent vendues comme du bon pain au Japon ! Sa fille, alors un bébé, ayant besoin d’une opération à un pied, « Marco » étant à nouveau en taule, j’ai offert une poussette à sa femme. C’est vous dire si je connais ce bandit de longue date. Dans la foulée il est devenu l’attaché de presse du gang des Zemour. Depuis il n’a jamais cessé de côtoyer le banditisme comme le goéland suit le sardinier. D’exercer sa force de persuasion sur des industriels suivant une méthode qui, un moment, lui a permis d’utiliser à sa guise le jet privé de la Générale des Eaux. De temps en temps, un chantage qui a mal tourné, des pierres précieuses envolées… Marco retourne à la case prison, mais finalement assez peu pour un garçon qui mène un train de vie de nabab sans jamais avoir travaillé autre chose que l’embrouille. Jusqu’à devenir l’ayant droit des mémoires d’Ariel Sharon, puisque l’individu est très lié à certains clans en Israël. Pensez qu’il a un jour escroqué "Dédé la sardine", André Guelfi, d’une énorme somme en lui présentant un faux article (très utile pour Dédé) qui, assurait-il, serait publié dans Le Monde grâce à son intervention ! (...)

  • Bilan d’étape pour Territoires zéro chômeur | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr//bilan-detape-territoires-zero-chomeur/00085654

    Assurer un emploi payé au moins au Smic à tous les chômeurs de longue durée, tel est l’objectif de l’initiative Territoires zéro chômeur de longue durée et de ses entreprises à but d’emploi (EBE), imaginées par l’association ATD Quart monde et Patrick Valentin, ancien chef d’entreprise et militant du droit à l’emploi. L’idée est simple : réorienter les financements associés à la privation d’emploi vers des fonds visant à créer des postes de travail. Une action de lutte contre le chômage de longue durée, mais aussi de revitalisation des territoires, expérimentée dans dix d’entre eux, pendant cinq ans.
    Partir des compétences propres à chacun

    Cette première phase du projet a été rendue possible par l’adoption, en février 2016, à l’unanimité du Sénat et de l’Assemblée nationale, d’une proposition de loi déposée par Laurent Grandguillaume, alors député de Côte-d’Or, et rédigée avec les associations de lutte contre l’exclusion1. Comme le précise Laurent Grandguillaume, « l’idée n’est pas de créer un dispositif national qui s’applique partout de la même manière ». Chaque EBE part en effet des compétences et aspirations des demandeurs d’emploi volontaires pour participer à la création d’une activité, tout en cherchant à répondre à des besoins mal ou non satisfaits par le secteur marchand mais à l’utilité sociale incontestable.

    L’idée est simple : réorienter les financements associés à la privation d’emploi vers des fonds visant à créer des postes de travail Twitter

    A Mauléon, dans les Deux-Sèvres, l’une des premières EBE de France a ainsi été lancée en janvier 2017. Il s’agit de l’Esiam (Entreprise solidaire d’initiatives et d’actions mauléonaises), une association qui a des activités à la fois de recyclage de tissus et de bois, d’entretien des espaces verts, de services pour des personnes âgées à faibles ressources, de transport et de conciergerie en milieu rural... Au sein de la communauté de communes de Mauléon, territoire rural de 8 400 habitants, on recensait en 2015 environ 200 chômeurs de longue durée. Comme le raconte Alain Robin, directeur de la maison de l’emploi, « l’équipe municipale a décidé de se lancer dans le projet bien avant son lancement officiel. En 2015, nous avons rencontré tous les volontaires en recherche d’emploi depuis plus d’un an pour leur présenter le projet collectivement. Nous les avons ensuite reçus en entretiens individuels pour leur demander quelles compétences ils avaient, ce qu’ils avaient envie de faire et s’ils pensaient à des activités nouvelles qui pourraient être utiles sur le territoire ».
    Objectif : exhaustivité

    Un an après, avec 52 salariés employés en CDI au sein de l’Esiam, soit 40 équivalents temps plein, le territoire a quasiment atteint « l’objectif d’exhaustivité » (c’est-à-dire d’embauche de tous les volontaires) du dispositif, puisque « la liste d’attente est très réduite, trois ou quatre nouvelles personnes s’y inscrivent tous les deux mois », décrit Alain Robin. Au sein de l’Esiam, on ne trouve pas d’accompagnement social ou d’encadrants techniques comme dans les structures de l’insertion par l’activité économique (IAE)2, car les personnes étaient souvent suivies avant et issues de ce secteur.

    Mais aussi cet accompagnement social n’était pas nécessaire, selon Alain Robin, « parce que l’activité a été construite à partir des savoir-faire des volontaires ». Et de fait, le comptable de l’association est un ancien chauffeur-livreur qui avait un brevet professionnel de comptabilité, l’une des salariées a pour fonction de préparer les repas de midi pour les autres, et un salarié paraplégique, qui possède une voiture adaptée, transporte ses collègues qui n’ont pas le permis sur le terrain, notamment pour travailler dans les espaces verts.
    Zoom Les principes du dispositif Territoires zéro chômeur

    Le dispositif Territoires zéro chômeur de longue durée repose sur plusieurs constats. En premier lieu, nul n’est inemployable et ce n’est pas le travail qui manque, mais le nombre d’emplois. Autrement dit, il y a suffisamment d’activités possibles pour occuper tout le monde. Et, de fait, beaucoup de besoins de la société ne sont pas satisfaits par le secteur marchand, faute de rentabilité suffisante. Le critère de non-concurrence est ainsi essentiel dans le dispositif, car si les activités nouvellement assurées dans le cadre des entreprises à but d’emploi devaient mettre en péril des emplois existants, ce serait un jeu de dupes.

    Enfin, dernier constat : ce n’est pas non plus l’argent qui manque, puisque l’Etat dépense 36 milliards d’euros par an pour financer la privation d’emploi (RSA, allocation de solidarité spécifique, etc.). La prise en charge des chômeurs de longue durée coûte aux pouvoirs publics plus de 15 000 euros par chômeur et par an, sans même compter les allocations chômage financées par l’Unedic. Ces sommes peuvent être utilisées pour prendre en charge une partie des coûts des emplois créés par les entreprises à but d’emploi.

    Comme le prévoient les textes, l’Etat verse à l’Esiam 18 000 euros par équivalent temps plein créé pour une personne au chômage de longue durée - le poste du directeur n’est pas concerné. Au démarrage, l’Esiam a bénéficié d’une avance de trésorerie de la maison de l’emploi, d’une subvention de la mairie de Mauléon et d’un prêt du Crédit mutuel. Ensuite, pour constituer ses fonds propres, l’association a bénéficié d’aides de l’Etat, de la région et de différentes fondations. Les activités commencent à générer du revenu, et ce, depuis février 2017.

    Les salariés, en CDI comme prévu par le dispositif, n’ont pas fait l’objet d’une sélection et sont tous volontaires Twitter

    « A terme, un camping et une activité de lombriculture, deux activités structurantes, devraient permettre à l’Esiam de développer son chiffre d’affaires », explique Alain Robin. Les salariés, en CDI comme prévu par le dispositif, n’ont pas fait l’objet d’une sélection et sont tous volontaires, car si les chômeurs étaient forcés à occuper les emplois qu’on leur propose, on entrerait dans une logique de workfare*, réprouvée par les associations de lutte contre l’exclusion.
    Redevenir soi-même

    « Nous constatons que les gens ne demandaient que cela, qu’ils voulaient travailler et que grâce à la reprise d’activité, ils redeviennent eux-mêmes » : Patrick Valentin dresse d’abord un bilan humain du dispositif. Laurent Grandguillaume, désormais président de l’association Territoires zéro chômeur de longue durée, ajoute que sur ces 10 territoires, tous des communes ou intercommunalités de 5 000 à 10 000 habitants, 400 des 2 000 chômeurs de longue durée recensés ont été embauchés. Parmi ces personnes, précise-t-il, il y a des gens sans diplôme mais aussi des diplômés, voire qui ont des doctorats, et quasiment autant de femmes que d’hommes. Néanmoins, la durée moyenne de chômage de ces 400 personnes est élevée : quatre ans.

    Les entreprises à but d’emploi peuvent prendre la forme juridique qu’elles souhaitent : associations, coopératives, entreprises classiques... Elles peuvent être des structures de l’insertion par l’activité économique ou pas. D’ailleurs, comme dans le cas de l’Esiam, la plupart d’entre elles ne prévoient pas la présence d’encadrants, à la différence de l’IAE, ni d’accompagnement social - sauf en cas de nécessité, où il est alors assuré par les acteurs locaux. Beaucoup de salariés sont déjà passés par des structures de l’IAE, et d’ailleurs, précise Patrick Valentin, « le dispositif est conçu comme la garantie de bonne fin du parcours d’insertion », puisque les personnes sont (enfin) embauchées en CDI.

    Seule difficulté rencontrée par les acteurs du dispositif : le financement Twitter

    Par ailleurs, des activités non concurrentes de celles existant sur les territoires ont été très facilement définies, selon Laurent Grandguillaume. Seule difficulté rencontrée par les acteurs du dispositif : le financement. Ces emplois devaient être financés à hauteur de 70 % du Smic, soit environ 18 000 euros par an et par personne en moyenne en équivalent temps plein. Un fonds d’expérimentation territorial a été mis en place pour cela dès la fin 2016 et sa présidence a été confiée à Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars).

    Mais seuls 7 millions des 15 millions d’euros débloqués par l’Etat et les collectivités locales dans le cadre de ce fonds en 2017 ont été dépensés pour le démarrage des activités. Patrick Valentin précise que certaines administrations étaient réticentes à subventionner des fonds propres ; aussi « ia-t-il fallu trouver le moyen d’adapter la réglementation » ou trouver d’autres financements. « En 2018, la totalité des fonds devrait être consommée avec la montée en charge des activités et des embauches dans les dix territoires », estime Laurent Grandguillaume.

    Autre difficulté : le chiffre d’affaires et la rentabilité des activités qui ont été lancées demeurent encore très faibles. « Pour monter rapidement en puissance, il nous faudrait 4 à 5 millions d’euros en fonds propres pour l’ensemble des entreprises à but d’emploi », explique Laurent Grandguillaume. Néanmoins, le ministère du Travail a d’ores et déjà alloué un budget de 18 millions d’euros pour 2018. L’objectif étant de préparer une deuxième étape en 2019 pour intégrer 50 nouveaux territoires d’expérimentation.
    Quartiers prioritaires

    Dans la ville de Thiers, dans le Puy-de-Dôme, où l’expérimentation a également été lancée début 2017, 45 demandeurs d’emploi ont été salariés par l’EBE Actypoles-Thiers et 150 sont sur liste d’attente. « Nous avons commencé à travailler sur le projet vers mars 2016 », indiquent Boris Surjon, de Pôle emploi, et Laure Descoubes, codirectrice de la structure. Une campagne d’information a été menée auprès de 300 demandeurs d’emploi de deux quartiers classés « politiques de la ville », où le taux de chômage culmine à 12 %. Les acteurs de l’IAE, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), l’Etat, Pôle emploi, le parc naturel régional et bien d’autres acteurs du territoire se sont réunis.

    Un recensement des compétences d’une centaine de volontaires, tous chômeurs de longue durée, a été réalisé, parallèlement à une cartographie des activités utiles mais non concurrentielles possibles. « Nous sommes vraiment partis des désirs des personnes en recherche d’emploi », précise Boris Surjon. Ainsi trouve-t-on au sein de l’entreprise un garage solidaire dont les clients, qui n’ont pas les moyens de réparer leur véhicule, bénéficient d’une prescription des centres communaux d’action sociale (CCAS) et de Pôle emploi. Autres activités : le reconditionnement informatique, la médiation, l’entretien des espaces verts (en lien avec les services techniques de la ville), la réhabilitation de bâtiments, l’aide à la mobilité pour les travailleurs en horaires décalés...
    Zoom Regain expérimente l’emploi accompagné en milieu ordinaire

    Le retour au travail en milieu ordinaire des personnes handicapées psychiques1 soulève des problématiques particulières. Encore plus lorsque leur inactivité s’explique par un burn-out professionnel, une tendance lourde relevée par les acteurs de terrain. Pour parvenir à leur redonner de la stabilité, l’association parisienne Regain, qui gère aussi un établissement et service d’aide par le travail (Esat), développe depuis trois ans un dispositif d’emploi accompagné, avec quatre job coaches, deux à Paris et deux en Seine-Saint-Denis. "Cet outil a été imaginé par un médecin psychiatre, qui l’a expérimenté à Lyon, à partir d’une idée canadienne, détaille Sabine Lucot, job coach à Regain. Il s’agit de partir de la décision des bénéficiaires de travailler en milieu ordinaire et de les placer en entreprise avant de les former. Pour y parvenir, on les accompagne gratuitement sans limitation de durée." Chaque job coach, en charge de 20 personnes, se positionne donc comme intermédiaire entre les futurs salariés, orientés par les médecins, et les entreprises qui acceptent de jouer le jeu.

    "Nous montons en effet des stratégies parallèles", ajoute Sabine Lucot. Des entretiens individuels sont organisés avec les salariés, leur projet professionnel est étudié et l’association vérifie qu’ils sont suivis médicalement. "Nous construisons notamment leur confiance autour de leur CV, qui démontre qu’ils ont déjà de l’expérience. Et on décroche notre téléphone pour convaincre les entreprises et les accompagner dans le recrutement", poursuit la job coach. En ce moment, plusieurs personnes sont salariées dans le Groupe SOS, chez Phone Régie (comme agents d’accueil) et chez McDonald’s.

    60 % des personnes accompagnées obtiennent un emploi, au moins en CDD. Néanmoins, "les personnes qui, une fois dans l’emploi, décident de continuer à être accompagnées sont celles qui obtiennent le plus souvent un emploi pérenne". La période d’intégration est en effet une étape capitale, pendant laquelle les job coaches vérifient que la compensation du handicap est bien prise en compte, que les horaires peuvent être aménagés et que le bureau est au calme.

    Pour cette expérimentation, Regain bénéficie, en partenariat avec Iris Messidor, une association de Bobigny (Seine-Saint-Denis), de l’appel à candidatures sur le dispositif Emploi accompagné des personnes handicapées psychiques, piloté en Ile-de-France par l’agence régionale de santé, le Fonds de la formation pour l’insertion des personnes en situation de handicap intellectuel et la Direccte2. Cela devrait lui permettre d’embaucher un coordinateur pour les deux associations. Car s’insérer en milieu ordinaire demeure une course d’obstacles pour les travailleurs souffrant d’un handicap psychique.

    1.
    La notion de handicap psychique renvoie à un état caractérisé par un déficit relationnel, des difficultés de concentration, une grande variabilité dans la possibilité d’utilisation des capacités, alors que la personne garde des facultés intellectuelles normales.
    2.
    Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.

    Actypoles-Thiers est une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), dont les sociétaires sont les salariés, les bénéficiaires de l’activité, les collectivités locales, mais aussi des entreprises privées comme Engie ou des structures de l’insertion par l’activité économique et des associations. Pour autant, l’entreprise a dû avoir recours à un crédit bancaire pour déployer son activité sur l’année 2018.

    Aujourd’hui, les principales interrogations de Patrick Valentin ont d’ailleurs trait au financement : quel sera l’impact de la réforme des Assedic sur l’expérience et comment sécuriser un investissement en fonds propres provenant de subventions publiques ?
    2 000 emplois sur cinq ans

    Le dispositif, pour Laurent Grandguillaume, est plus favorable à la création d’activités sociales et écologiques que le revenu universel : « Pour créer une activité, il faut un collectif », dit-il. Et même s’il appelle à expérimenter le revenu universel, il craint que celui-ci ne favorise l’isolement et ne laisse penser que certaines personnes sont inemployables. « Notre projet est à la fois un projet social et un projet économique, avec un fort volet de revitalisation des territoires », avance-t-il.

    Le dispositif sera pérennisé s’il s’avère efficace, et ouvert à tous les territoires souhaitant le mettre en oeuvre. Twitter

    Au total, 2 000 emplois devraient être créés au cours des cinq années d’expérimentation dans des microterritoires. Le dispositif sera pérennisé s’il s’avère efficace, et ouvert à tous les territoires souhaitant le mettre en oeuvre. C’est dans cette perspective qu’a été créée l’Association nationale zéro chômeur de longue durée, à laquelle participe un grand nombre d’acteurs associatifs (ATD Quart monde, mais aussi le Secours catholique-Caritas France, Emmaüs France, la Fédération des acteurs de la solidarité...). Son rôle est de « préparer la deuxième étape, en accompagnant les territoires intéressés pour entrer dans le dispositif, et en réfléchissant à une nouvelle proposition de loi afin d’étendre l’expérimentation dès 2019 », explique Laurent Grandguillaume.

    1.
    Loi d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée.
    2.
    Entreprises d’insertion, associations intermédiaires, etc.

    Entreprise à but d’emploi (EBE)

    Statut créé par la loi d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée du 29 février 2016. L’EBE a pour particularité d’être en partie financée par la réallocation des financements publics dédiés aux chômeurs de longue durée.
    *
    Workfare

    Obligation d’effectuer des tâches d’intérêt général pour toucher une aide sociale.

  • L’ombre du Mossad plane sur Paris

    https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/07/24/l-ombre-du-mossad-sur-paris_5335390_5325928.html

    De la fenêtre de l’hôtel, on voit le métro aérien parisien franchir la Seine sur le pont de Bercy. Grâce aux wagons illuminés, on distingue même les passagers. Sur l’autre rive se dessinent les formes imposantes du Palais omnisports. Il est bientôt 17 h 30, ce 19 janvier 2010, et la nuit est déjà là. Mais les personnes présentes dans cette chambre transformée en « QG » opérationnel, avec écrans d’ordinateur et téléphones cryptés, ne sont pas d’humeur à contempler la ville : leur attention est tout entière concentrée sur un autre hôtel, à 7 000 kilomètres de là, l’Al Bustan Rotana de Dubaï, où se joue un scénario digne d’un film d’espionnage.

    Les tueurs attendent le feu vert pour franchir le couloir, pénétrer dans sa chambre et lui injecter un produit mortel
    Là-bas, dans la chambre 237, leurs collègues du Mossad, le service secret israélien, se tiennent prêts à passer à l’action. Deux équipes de deux tueurs sont mobilisées, soutenues par trois autres agents, dont une femme, chargés de la sécurisation des lieux et de la logistique. Dans la chambre 230, située juste en face, leur cible vient de rentrer de son shopping. Enregistré à son arrivée à Dubaï sous le nom de Mahmoud Abdul Raouf, il s’agit en réalité de Mahmoud Al-Mabhouh, responsable de l’achat des armes pour le Hamas, mouvement islamiste palestinien. Les tueurs attendent le feu vert pour franchir le couloir, pénétrer dans sa chambre et lui injecter un produit mortel.

    Leur tâche accomplie, ils quittent l’Hôtel Al Bustan Rotana à 17 h 46, heure de Paris. Le cadavre de la chambre 230 ne sera découvert que dix-sept heures plus tard. Même si les premières conclusions évoquent une mort naturelle, le doute s’installe. Grâce à l’intense réseau de surveillance du pays, les autorités émiraties parviennent à repérer les membres du commando, au total une trentaine de personnes. Juste après l’assassinat, on voit ainsi, sur les images de vidéosurveillance de l’hôtel, deux des tueurs patienter devant l’ascenseur. Par rapport aux images de leur arrivée, le premier a remonté les manches de sa chemise, désormais froissée. Le second a le poignet et la moitié de la main gauche entourés d’un bandage ; sans doute le signe du recours à la force.

    Agents identifiés à Dubaï

    Aucun agent israélien n’est arrêté – ils ont tous eu le temps de quitter Dubaï –, mais les enquêteurs établissent qu’ils ont appelé à plusieurs reprises un même standard en Autriche. En réalité, selon une information inédite révélée ici par Le Monde, l’essentiel des appels avait pour destination finale Paris, et la fameuse chambre d’hôtel du quartier du pont de Bercy. C’est de ce centre opérationnel qu’a été coordonnée l’exécution. D’après le contre-espionnage français, des agents identifiés à Dubaï étaient venus dans la capitale préparer l’opération.

    « Même si nous savons tout, nous ne ferons pas comme les Irlandais ou les Britanniques. Nous resterons amis, mais ce ne sera pas gratuit »
    En découvrant le dispositif mis en place à leur insu par le Mossad, les autorités françaises mesurent les risques encourus : aux yeux du Hamas et d’autres groupes radicaux, elles peuvent apparaître comme complices de l’Etat hébreu. Pour ne rien arranger, il apparaît que le Mossad a subtilisé des identités de citoyens français afin de fabriquer quatre passeports pour ses agents. La justice française se saisit de cette fraude aux documents d’identité, comme d’ailleurs ses homologues britannique, autrichienne et irlandaise, concernées par vingt-deux autres passeports falsifiés, mais sans grand espoir de remonter aux auteurs. « Au moins, c’était un moyen de faire passer un message, se souvient un chef de la police judiciaire parisienne de l’époque. En judiciarisant l’affaire, nous disions qu’il s’agissait d’une atteinte inacceptable à notre souveraineté. »

    Contrairement aux autres pays, la France ne fait aucun commentaire public condamnant la manœuvre des autorités israéliennes. Paris préfère dépêcher sur place deux cadres du renseignement, des hommes solides et peu causants : Patrick Calvar, alors directeur du renseignement à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), et Frédéric Veaux, numéro deux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue depuis la DGSI). A charge pour eux de se plaindre au patron du Mossad, Meir Dagan, en lui disant en substance, selon une personne familière du dossier : « Même si nous savons tout, nous ne ferons pas comme les Irlandais ou les Britanniques. Nous resterons amis, mais ce ne sera pas gratuit. » Il est impossible de savoir ce que le Mossad a offert, ce jour-là, en échange du silence de la France, mais la seule monnaie qui compte, dans le monde de l’espionnage, est celle du « renseignement », autrement dit des informations.

    Ville ouverte aux espions

    Cette affaire rappelle à quel point Paris est une ville ouverte aux espions. Elle s’y prête avec ses congrès internationaux, le fréquent passage de personnalités arabes et africaines. C’est aussi le carrefour idéal pour rencontrer des sources œuvrant dans la région. Ainsi, le Mossad fait venir à Paris ses contacts en Suisse. Bien d’autres services étrangers y ont établi des postes régionaux permettant de rayonner dans toute l’Europe, mais aussi en Afrique ou au Maghreb. A elle seule, la CIA compterait une cinquantaine d’espions déclarés à Paris, ainsi qu’une centaine de clandestins.

    Il faut dire que, côté français, l’essentiel des moyens en matière de renseignement est consacré à la lutte contre le terrorisme. Le contre-espionnage, qui nécessite du temps, passe quelque peu au second plan
    Au ministère de l’intérieur, les anciens ont une explication à l’attrait qu’exerce la capitale : les agents étrangers s’y sentent plutôt à leur aise, sans trop de risques d’être dérangés. Il faut dire que, côté français, l’essentiel des moyens en matière de renseignement est consacré à la lutte contre le terrorisme. Le contre-espionnage, qui nécessite du temps, passe quelque peu au second plan. « C’est un choix politique, il faut savoir ce que l’on privilégie entre sécurité et souveraineté, malheureusement, on a négligé le travail à long terme », regrette un ancien poids lourd du renseignement intérieur. Résultat : en 2014, par exemple, le service chargé, à la DGSI, de surveiller les espions américains sur le sol national dépassait à peine quatre personnes et limitait son activité à la mise sur écoute du téléphone du chef de poste de la CIA.

    Le Mossad, on l’a vu, occupe une place particulière dans ce théâtre d’ombres. Avec, parfois, un rôle de partenaire. Ainsi, en 2010, alors que la France envoie deux émissaires à Tel-Aviv pour dire sa colère, la DGSE et la DCRI s’associent, dans le même temps, au service israélien dans une délicate opération de lutte contre la prolifération des armes chimiques, baptisée « Ratafia ». L’objectif ? Piéger un responsable syrien du programme secret du régime de Bachar Al-Assad. En réalité, tout a débuté deux ans plus tôt, à Damas, par une longue approche de l’homme en question. Ses interlocuteurs ont fini par le convaincre qu’il devait suivre en France une formation pour lancer sa propre société d’import-export.

    Manœuvre d’infiltration

    Une fois à Paris, en 2010, le piège consiste à le mettre en confiance et à le faire parler sur ses activités. Lors de ses séjours dans la capitale, il est « traité » par un faux homme d’affaires qui devient peu à peu son mentor et lui présente divers contacts qui sont, en réalité, des agents israéliens. La DCRI agit en protection et assure une partie de la logistique. Lorsque le Syrien commence à émettre des doutes sur son protecteur, en 2011, il est trop tard : l’argent et les cadeaux reçus lui interdisent toute reculade ; le piège s’est refermé sur lui. Entre-temps, le Mossad a acquis des informations de premier choix.

    Les amis n’existent pas dans le monde de l’espionnage. Les agents français en ont eu justement confirmation au cours de cette opération conjointe. En 2011, la sécurité interne de la DCRI soupçonne les Israéliens de profiter de ce travail en commun sur l’opération « Ratafia » pour tenter une manœuvre d’infiltration, en nouant des liens jugés suspects avec des agents français. L’un d’eux a fait shabbat avec le chef de poste du Mossad à Paris, David Keidar. Le même est également parti faire du tir à Dubaï avant de rejoindre en famille ses nouveaux amis à Jérusalem.

    Les accusations visent en outre des proches du Mossad qui auraient tenté de vendre du matériel de surveillance aux services français de police judiciaire, de renseignement ainsi qu’aux gendarmes du GIGN. Préalablement équipé de dispositifs espions, ce matériel aurait pu leur offrir un accès direct aux enquêtes menées par la France.

    Une balle dans la tête

    De nouveau, la DCRI fait part de ses griefs aux autorités israéliennes. En 2012, deux membres de l’ambassade d’Israël à Paris, dont le chef de poste du Mossad, sont priés de quitter le territoire. On les retrouvera, de passage à Paris, en 2016, reconvertis dans le privé… « Cette ville, c’est la cour de récréation du Mossad, se plaint un ancien du service « H » de la DGSI, chargé de surveiller ses agissements en France. Si les Chinois et les Russes sont nos ennemis, il ne faut pas oublier que les Israéliens et les Américains demeurent offensifs. » Selon lui, d’autres éléments compliquent la relation avec le Mossad : « Notre capacité de réaction est limitée, car ils jouent vite la carte politique en se plaignant à l’Elysée ou à Matignon. De plus, on dépend d’eux sur des sujets sensibles. Enfin, notre marge est restreinte pour empêcher certains membres de la communauté juive de leur apporter une aide logistique. »

    « Si les Chinois et les Russes sont nos ennemis, il ne faut pas oublier que les Israéliens et les Américains demeurent offensifs »
    Au ministère des affaires étrangères, on préfère nuancer : « Les Israéliens font quand même un peu plus attention qu’avant. » « Avant », c’est surtout le 8 juin 1992. Ce jour-là, un haut responsable du Fatah (mouvement palestinien), Atef Bseiso, est assassiné devant son hôtel du quartier de Montparnasse, à Paris. Les deux tueurs, en tenue de sport, l’ont achevé, à terre, d’une balle dans la tête. Il venait tout juste de rencontrer, pour le compte de Yasser Arafat, des responsables de la DST (l’ancêtre de la DGSI). Les services français ont peu apprécié cette mauvaise manière.

    Selon le contre-espionnage français, le Mossad évite désormais les opérations létales en France et ferait moins appel à certains membres de la communauté juive de Paris. Par ailleurs, il déléguerait davantage de tâches à des sociétés privées de sécurité. L’une d’elles, baptisée « Nice », a été soupçonnée, en 2010, par le Parlement belge, d’avoir sonorisé, en 2003, les locaux du Conseil européen, à Bruxelles. Des faits jamais démontrés judiciairement. Cette entreprise, dont le capital est détenu, en partie, par des entités publiques israéliennes, a décroché plusieurs contrats en France et nie toute ambiguïté dans ses activités. Une autre société, l’agence Black Cube, attire les regards à Paris. Fondée à Tel-Aviv, en 2010, et disposant de bureaux place Vendôme, elle fait du recrutement de vétérans des services de renseignement israéliens un argument commercial, mais dément avec vigueur toute déloyauté vis-à-vis de ses clients. Signe particulier : elle a eu comme président d’honneur Meir Dagan, l’ex-directeur du Mossad (2002-2011), jusqu’à son décès, en 2016. L’homme qui, en 2010, avait autorisé l’installation du « QG » parisien de l’opération de Dubaï.

  • La stratégie de l’Elysée se fracasse sur la réalité de l’affaire Benalla
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/07/24/affaire-benalla-l-elysee-espere-avoir-passe-le-pire_5335159_823448.html

    Calmer le jeu, pour pouvoir ensuite reprendre la main.
    […]
    Et où il pourrait prendre la parole sans donner le sentiment de céder à la pression. « Quand il le jugera utile », comme il se plaît à le répéter à ses proches.

    Histoire de ne pas se retrouver face à une nuée de caméras dans un contexte décalé, il a annulé, lundi, son déplacement sur le Tour de France prévu mercredi. « Le président de la République a intérêt à prendre de la hauteur. A ce que les choses retombent en intensité avant de s’exprimer », confirme François Patriat, président du groupe La République en marche (LRM) du Sénat. Une façon de temporiser en attendant un contexte plus favorable.

    Cette stratégie #toute_en_subtilité a été fracassée par l’actualité.
    […]

    #paywall
    #car_tel_est_notre_plaisir

    • La stratégie de l’Elysée se fracasse sur la réalité de l’affaire Benalla

      Emmanuel Macron espérait une accalmie pour reprendre la main. La journée de lundi a balayé cet espoir.

      Calmer le jeu, pour pouvoir ensuite reprendre la main. Jusqu’à lundi 23 juillet dans l’après-midi, l’Elysée espérait encore pouvoir circonscrire la crise politique qu’a fait naître l’affaire Benalla, du nom de cet ancien collaborateur du président de la République qui a molesté un jeune homme et une jeune femme lors des manifestations du 1er-Mai. L’objectif était de la ramener à une simple dérive d’un individu, avec en toile de fond de vieilles inimitiés entre différents services administratifs.

      Avec le licenciement d’Alexandre Benalla, vendredi, et le début des auditions devant les commissions d’enquête parlementaires à l’Assemblée nationale, lundi, et au Sénat, mardi, Emmanuel Macron pensait entrer dans un moment où il serait moins exposé. Et où il pourrait prendre la parole sans donner le sentiment de céder à la pression. « Quand il le jugera utile », comme il se plaît à le répéter à ses proches.

      Histoire de ne pas se retrouver face à une nuée de caméras dans un contexte décalé, il a annulé, lundi, son déplacement sur le Tour de France prévu mercredi. « Le président de la République a intérêt à prendre de la hauteur. A ce que les choses retombent en intensité avant de s’exprimer », confirme François Patriat, président du groupe La République en marche (LRM) du Sénat. Une façon de temporiser en attendant un contexte plus favorable.

      Version démentie

      Cette stratégie toute en subtilité a été fracassée par l’actualité. A l’Assemblée, lundi, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a souligné la responsabilité du cabinet du président de la République : « Il leur appartenait donc d’agir. C’est la règle pour tous les manquements. » Pire, le soir, à une question de Marine Le Pen, Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC), a affirmé que M. Benalla était présent à des réunions entre ses services et l’Elysée entre le 4 et le 19 mai. Une période pendant laquelle l’adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron était censé être suspendu.

      Cet aveu contredit la version de l’Elysée et crée un doute immense sur la sincérité de la déclaration du porte-parole du président, Bruno Roger-Petit, jeudi. Mardi matin, les proches de M. Macron ont démenti la version de M. Gibelin. Quelques minutes plus tard, ce dernier affirmait s’être trompé dans les dates. Lundi soir, l’Elysée a dû aussi réfuter l’information de L’Express sur les 180 000 euros de travaux qui auraient été provisionnés pour réaliser des travaux dans l’appartement de M. Benalla, dans une dépendance de l’Elysée, quai Branly.

      Et, alors que M. Macron avait fait un premier pas dans l’organisation de sa riposte, dimanche soir, en faisant savoir qu’il jugeait « choquant et inacceptable » le comportement de son ancien chargé de mission, ses troupes semblent toujours désarmées. Lundi matin, son premier cercle a répondu aux invitations des médias.

      « Le président nous a rappelé hier que depuis le premier jour de son arrivée à l’Elysée, seuls les policiers et la gendarmerie, qui sont attachés à sa sécurité, sont en responsabilité pour l’organisation de la sécurité du président de la République », a expliqué sur RTL le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

      Une version démentie toute la journée au cours des auditions. Sur BFM-TV, Christophe Castaner, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, a lui aussi minoré le rôle de M. Benalla, notamment au sujet de sa présence dans le bus de l’équipe de France de football, le jour du retour des Bleus : « J’ai entendu dire qu’il était en charge de la logistique, notamment des bagages. » Des prises de parole en décalage total avec les faits révélés au fur et à mesure des auditions.

      Même si lundi après midi, l’examen du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel s’est poursuivi dans des conditions normales, la vie politique ne reprend pas son cours normal. Mardi, les questions au gouvernement auxquelles le premier ministre, Edouard Philippe, devait se soumettre ne manqueront pas d’être chahutées par l’opposition.

      Etant donné le contexte incendiaire, l’hypothèse d’une prise de parole d’Emmanuel Macron reste toujours incertaine. Certains de ses proches estiment que le moment n’est pas venu. « La parole présidentielle, il n’y que la presse qui l’attende ! », minimise-t-on ainsi dans l’entourage de Richard Ferrand. « L’ambiance est bonne, comme dans toutes les crises, les troupes sont soudées », poursuit cette source proche du président du groupe LRM de l’Assemblée.

      « Si le président s’exprime, on dira qu’il s’immisce dans une enquête qui est en cours », abonde Aurore Bergé, porte-parole du groupe LRM au Palais-Bourbon. « Je ne vois pas ce qu’une parole présidentielle viendrait faire ici alors que les ministres [Benjamin] Griveaux et [Christophe] Castaner se sont exprimés dans les matinales », résume Gilles Le Gendre, vice-président du groupe majoritaire à l’Assemblée.

      « Les fusibles ont été enclenchés »

      « Tout ça va se dégonfler. On est loin de l’affaire d’Etat. Benalla, c’est l’histoire d’un type qui a outrepassé ses prérogatives, veut croire Pieyre-Alexandre Anglade, député (LRM) des Français de l’étranger. Les Français qui auront regardé les auditions du ministre de l’intérieur et du préfet lundi y auront vu une bataille entre administrations avec des acronymes incompréhensibles. »

      L’opposition n’a, elle, pas manqué de rebondir sur les déclarations de MM. Collomb, Delpuech et Gibelin, pour mettre en cause directement le cabinet de M. Macron. « On voit bien que les fusibles ont été enclenchés. Très clairement deux fusibles, le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda, et le préfet de police, Michel Delpuech. C’est naturellement grossier et grotesque », a estimé le député (Les Républicains) Eric Ciotti.

      « ON N’A PAS BEAUCOUP ENTENDU LES MINISTRES DÉFENDRE MACRON CES DERNIERS JOURS, À PART CASTANER ET GRIVEAUX »
      FRANÇOIS PATRIAT, PRÉSIDENT DU GROUPE LRM AU SÉNAT

      Le chef de l’Etat doit « s’expliquer », a lancé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, pour qui « tout ramène à Macron », demande à ce que le président soit auditionné. Tout comme le patron de Génération.s, Benoît Hamon. « Ceux qui semblent devoir s’expliquer, ce sont les membres du cabinet du président de la République », a renchéri la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, sur Europe 1.

      Mardi, le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, devait être auditionné par les députés puis par les sénateurs, qui entendront aussi le secrétaire général du Château, Alexis Kohler. Impossible de savoir ce qui sortira de ces auditions. Cette incertitude ne permet pas à la communication de l’Elysée de s’organiser.

      « Un immense gâchis »

      Si l’exécutif espère toujours une normalisation de la vie politique, après la plus grave crise qu’il lui a été donné de connaître depuis son arrivée au pouvoir, il n’en reste pas moins que l’affaire Benalla a fait des dommages collatéraux. Au premier rang desquels le projet de révision constitutionnelle, dont le gouvernement a annoncé, lundi, le report sine die. François de Rugy, le président de l’Assemblée, évoque une reprise des débats en septembre ou en octobre quand Gérard Larcher, son homologue au Sénat, juge que le contenu du texte doit « être repensé ».

      « On n’a pas beaucoup entendu les ministres défendre Macron ces derniers jours, à part Castaner et Griveaux, regrette François Patriat. Il faut monter au créneau pour défendre le chef. » Une nouvelle fois, le président de la République est apparu en première ligne, dans la tourmente, quand même ses ministres les plus politiques, comme Gérald Darmanin (action et comptes publics), se sont faits discrets.

      « La séquence de ces derniers jours n’est pas une bonne communication pour la majorité », regrette aussi Sacha Houlié, député (LRM) de la Vienne. Elle a sans conteste jeté le discrédit sur la République exemplaire dont le chef de l’Etat se veut le garant et sur l’exigence de transparence dans l’exercice du pouvoir dont il se fait le chantre. Benalla « aurait dû être licencié le 2 mai. Aujourd’hui, on est en train de s’enferrer dans des demi-mensonges et des contre-vérités, de bouffer de la crédibilité, juge un haut fonctionnaire, soutien historique de M. Macron. On gâche une partie de la relation tissée avec les Français. C’est un immense gâchis. Remonter la pente demandera un effort considérable au président de la République. »

      Un proche du chef de l’Etat cache mal son agacement devant cette histoire : « [Macron] doit être exemplaire dans ses décisions et rester conforme aux valeurs qu’il porte. Il ne faut jamais laisser prise à l’ambiguïté, éviter de tergiverser. Or, là, les décisions prises et la communication n’ont pas été à la hauteur. »