person:patrick

  • RSA : le coup de gueule estival des départements

    Plusieurs départements reprochent au gouvernement de devoir assurer le versement du RSA. sans soutiendu gouvernement.
    Le ton monte entre le gouvernement et les conseils départementaux. Leurs dépenses sociales augmentent mais ne sont pas compensées par l’État.

    « C’est une punition absurde ! », tempête Henri Nayrou, le président (PS) du conseil départemental de l’Ariège qui dénonce le fait que « depuis quatre jours, le département paie le RSA pour l’État ». « L’État a pris une décision d’une violence extrême », renchérit Pierre Bédier, son homologue (LR) des Yvelines.

    Cet été, un sujet met d’accord les 104 présidents de départements français, tous bords politiques confondus : le financement des minima sociaux, dont le plus important est le RSA (revenu de solidarité active). En clair, les départements estiment avoir été punis au début de l’été par le gouvernement.

    Petit rappel des faits. Fin mai, le gouvernement d’Édouard Philippe s’était engagé à alléger la facture des départements en matière sociale. Depuis la loi de décembre 2003 sur la décentralisation, ce sont en effet les départements qui versent le RSA à leurs administrés. À l’époque, l’État avait promis qu’il rembourserait « à l’euro près » cette nouvelle charge en vertu de la solidarité nationale. Las. Ces dernières années, les départements ont vu leurs dépenses sociales s’emballer et la promesse de l’État de rembourser s’effilocher, quel que soit le gouvernement.
    « Le gouvernement est revenu le lendemain sur sa promesse »

    Peu après son arrivée au pouvoir, le 6 juillet 2017, Emmanuel Macron avait affirmé sa volonté de trouver une solution. Pour accorder une respiration aux départements, le gouvernement leur a donc proposé, après de longues tractations, une aide annuelle de 200 millions d’euros (M€) pendant trois ans, à laquelle devaient s’ajouter des recettes supplémentaires – de près de 500 M€ - liées à un déplafonnement de la part départemental des droits de mutation (ou droits de notaire) de 4,5 à 4,7 %.

    « C’était un soin palliatif, mais nous l’avions accepté de bon cœur au regard de la situation désastreuse des départements les plus fragiles », éclaire l’UDI Patrick Weiten, président du Conseil départementale de Moselle.

    Fin juin, patatras. Une majorité de départements refuse de signer le projet de contrats financiers voulus par l’État. « Par ricochet, le gouvernement est revenu le lendemain sur sa promesse. Il s’est dédit », raconte, accablé, Pierre Monzani, le président de l’association des départements de France (ADF) qui précise : « Depuis, le dialogue est rompu. »
    « Notre sucre d’orge s’est envolé ! »

    « Ne mélangeons pas les sujets, défend-on à Bercy. L’annulation de la hausse des frais de notaire et les contrats financiers sont deux sujets différents. Une réflexion est en cours sur les dépenses sociales. »

    En attendant, retour à la case départ en plein été, donc, au grand damne des départements. « Notre sucre d’orge s’est envolé ! », s’étrangle Henri Nayrou, le président (PS) du département rural – et pauvre — de l’Ariège qui a fait ses comptes : cette année, avec la hausse des bénéficiaires, ses dépenses pour le RSA s’élèvent à plus de 35 M€ quand la compensation de l’État ne représente que 19,4 M€. Soit le même montant… qu’en 2005.

  • Je ne peux qu’applaudir la vaillance de la presse à retrouver l’auteur de violences inadmissibles contre de jeunes manifestants le premier mai dernier, je suis admiratif des moyens et de l’intelligence sans doute déployées pour retrouver cette aiguille pourrie dans un meute, ce serait même de nature à infléchir la sévérité de mon jugement quant aux méfaits de la reconnaissance faciale. Bref je trouve ce premier résultat encourageant, chapeau messieurs-dames les journalistes, quel brillant début, votre opiniâtreté a payé !

    Il vous reste désormais à passer au peigne fin le reste de toutes les autres meules de foin, à savoir toutes ces innombrables vidéos de violences policières ces soixante-dix dernières années.

    Hardi ! Pendant que le fer est chaud

    • Une radioscopie de la chaine de commandement (le dir cab de Salcon, Patrick Strzoda) et des activés de cette #milice serait pas mal venue non plus puisque c’est à la périphérie, et dans ce cas au regard de ce que font les #supplétifs de la #police que l’on pourra faire le point avec précision sur cette dernière (déjà trois responsables policiers suspendus, comme autant de fusibles) comme sur les pratiques et conceptions de l’#État qui l’organise et la dirige.

      Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, entendu jeudi soir par les enquêteurs
      https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/info-france-info-patrick-strzoda-le-directeur-de-cabinet-demmanuel-macr

      Je découvre à cette occasion que la police sait se faire chouchouter. Par delà le déménagement du quai des Orfèvres aux Batignolles ils ont gardé le petit nom de leur antre, « 36 » ("entendu depuis ce vendredi matin, à 10h, au siège de la police judiciaire de Paris, au 36, rue du Bastion, dans le 17e arrondissement").

      #illégalité #Élysée #opacité

    • Je m’interroge aussi sur la façon dont Le Monde a procédé pour retrouver le gars. Il n’y a pas eu encore d’articles à propos de cette enquête. Ce que je trouve curieux. En général, au Monde , ils et elles aiment bien montrer à quel points ils et elles ont été malines pour ce qui est de déterrer ce genre de dossier. Là rien. J’en viens à me demander si d’aventure le truc ne serait pas arrivé tout cuit (c’était le sens de mon ironie).

    • Au plus près de Salcon : Patrick « Flashball » Strzoda nommé directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, mai 2017
      https://seenthis.net/messages/598275
      (Excusez le procédé, je cite mon résumé d’alors). "Préfet, il a ordonné aux bleus d’agir sans matricule à l’encontre des manifestants contre la loi travail à Rennes ; après l’énucléation d’un manifestant par ses troupes, il a prétendu que la police n’avait pas utilisé de #flashball ce jour-là ; depuis, il arrive à la Bac de Rennes d’ôter les brassards police pour chasser du manifestant dans les ruelles, les cours et les escaliers d’immeubles pour les humilier, les frapper, les intimider, les menacer... Son arrivée au ministère de l’intérieur aura coincidé avec une radicalisation de l’utilisation offensive des #grenades_de_désencerclement : aux tirs répétés, groupés ou sporadiques déjà en vigueur, se sont récemment ajoutés des #tirs_par_salves.

      Nous voilà prévenus, terrorisation étatique et magouilles policières de tous niveaux sont au programme."

    • Quand je lis ce genre de choses dans Le Monde

      Dans ce moment important dans la vie démocratique, il faut toutefois se féliciter que les contre-pouvoirs aient fonctionné. La presse, d’abord , qui a révélé ce qui avait vocation à rester dissimulé au sein de l’Elysée. La justice, ensuite, qui a lancé une enquête et qui doit maintenant faire son travail. Le Parlement, enfin, qui a décidé de mettre en place une double commission d’enquête chargée d’établir la vérité.

      (https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/07/21/benalla-une-affaire-d-etat_5334424_3232.html )

      Je trouve admirable cet air de violon (et c’était un peu ce que je voulais dire dans mon billet initial) à propos du contrepouvoir de la presse (surtout de la part du Monde qui chante les louanges du gamin-président depuis plus d’un an), et toujours pas le moindre article à propos de la façon dont Le Monde a enquêté pour faire ce rapprochement entre le tabasseur de la contrescarpe et le garde du corps du gamin-président. A ce sujet je suis de plus en plus persuadé que cela leur a été livré (un peu) tout cuit.

      Et je continue de les encourager à fouiller dans toutes les vidéos de violences policières sur lesquelles on peut facilement mettre la main.

      De la même manière, j’aurais tendance à les croire un peu plus sur la question du contrepouvoir quand ils et elles éplucheront effectivement ce qu’il y a dans les Panama Papers et dont ils se sont faits les choux gras pendant un petit mois et puis c’est tout avec une divulgation au compte-gouttes savamment calculée pour vendre de l’encre et du clic.

    • Macron qui se rapproche de Poutine... ça peut aider à faire ressortir les « affaires » qui trainent et dont ces amateurs mis là par des gens qui savent ce qu’ils font n’ont pas eu de mal à en faire des dossiers.
      Mais ça peut tout aussi bien être un autre souci « d’état profond » qui en a ras l’bol de ces neuneus...

    • Dit autrement (beaucoup mieux) par Frédéric Lordon : https://seenthis.net/messages/710111, notamment ce passage :

      Alors désormais nous attendons. Nous attendons de voir s’il se trouve quelque média pour enfin montrer toutes ces choses, entendons : pour les montrer vraiment, c’est-à-dire autrement que comme une série d’articles factuels mais sans suite ni cohérence, par-là voués à l’oubli et l’absence d’aucun effet politique, quelque média pour connecter ce qui doit l’être, non pas donc en en restant au confortable FN, mais en dessinant enfin l’arc qui est maintenant sous nos yeux, l’arc qui emmène de Marine Épouvantail Le Pen à Valls, Collomb, Macron, qui fait le rapport entre la violence pluri-décennale dans les banlieues et celle plus récente dans la rue, ou contre les syndicalistes trop remuants, et ceci quitte, s’il le faut (on sent qu’il le faudra…), à demander aux journalistes-remparts-de-la-démocratie d’aller puiser dans leurs souvenirs d’enfance : « relie les points dans l’ordre des numéros et tu verras apparaître une figure ». Avertissons d’emblée ces âmes sensibles : ici on va voir apparaître une sale gueule.

  • Alexandre Benalla, Vincent Crase, Patrick Strzoda... Qui sont les personnes concernées par l’affaire de l’agression d’un manifestant le 1er mai ?
    https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/alexandre-benalla-vincent-crase-patrick-strzoda-qui-sont-les-personnes-

    Le directeur de cabinet du chef de l’Etat est celui qui a autorisé Alexandre Benalla à assister, auprès des policiers, aux rassemblements du 1er-Mai. Le chargé de mission « m’avait prévenu deux jours plus tôt qu’il souhaitait participer à une intervention auprès de la préfecture de police, pour voir comment se gérait une grande manifestation », a révélé Patrick Strzoda au Monde. « Il m’en a demandé l’autorisation, je la lui ai donnée, mais en précisant bien qu’il y allait en observateur », a-t-il ajouté.

    Le directeur de cabinet a été informé dès le lendemain des faits commis par son collaborateur. Il a alors alerté Emmanuel Macron sur ces violences, qui lui a répondu que « si les faits sont avérés, il faut prendre des sanctions », rapporte Le Monde. Patrick Strzoda a par la suite convoqué Alexandre Benalla, qui a reconnu les faits face à lui.

    Condamnant un « comportement manifestement inapproprié » qui a « porté atteinte à l’exemplarité qui est attendue, en toutes circonstances, des agents de la présidence de la République », le directeur de cabinet a annoncé par courrier au chargé de mission qu’il était mis à pied pour une période de deux semaines. « Je vous invite (...) à faire preuve, à l’avenir, d’un comportement exemplaire », lui a-t-il écrit. « A défaut, je mettrai fin définitivement à votre collaboration au sein des services de la présidence de la République. »

    Directeur de cabinet du chef de l’Etat depuis le 16 mai 2017, selon Ouest-France, Patrick Strzoda doit prendre sa retraite au mois d’octobre,

  • The #null pattern haunted house
    https://hackernoon.com/the-null-pattern-haunted-house-54b5ae6e646?source=rss----3a8144eabfe3---

    Photo by Patrick Tomasso on UnsplashHave you faced a bug, in a pretty standard code and when you find the problem, you cannot say if its a business logic or just some type check to avoid null pointer exception? Those kind of bugs for me are the worst, they took me more time just to figure out why its there that then actually fixing the problem. That’s something that happen to me more often that I would like to, so let’s talk about this and complain together.Disclaimer: This discussion is bigger than this article, there are even people who like this null pattern! ?‍️. Sometimes I think the problem is that you actually don’t mind a null check and don’t take it as a problem, you know, its just a null check! What wrong can come from this? And here is when this pattern can be a (...)

    #programming #code-smells #null-pattern #clean-code

  • L’étrange fratrie Poutine-Trump
    http://www.dedefensa.org/article/letrange-fratrie-poutine-trump

    L’étrange fratrie Poutine-Trump

    En un sens, peut-être nous-mêmes devrions être étonnés et intéressés, moins par l’image que développent certains commentateurs faisant partie de la presseSystème des correspondances existant entre Trump et Poutine que par le fait qu’ils parviennent, dans leur quête inlassablement hystérique, à identifier cette image. En fait, il y a une logique dans une telle “image” que nous-mêmes devrions distinguer épisodiquement, lorsque Trump se laisse voir pour un conservateur-populiste, par exemple depuis qu’il nous est apparu qu’il y avait une proximité entre certains conservateurs-traditionnalistes US et Poutine (voir par exemple cette question de Patrick Buchanan, du 18 décembre 2013 : « Is Putin One of Us ? »).

    C’est ce que fait Marc Champion, pour Bloomberg.org, le 9 juillet, (...)

  • 21 Books You Don’t Have to Read | GQ
    https://www.gq.com/story/21-books-you-dont-have-to-read

    C’est bone liste pour la Californie. Et pour la France, l’talie, le Sénégal, le Cameroun, le Congo, l’Égyte, la Russie, l’Inde et la Chine ? Et pour l’Allemagne ?
    Une fois ces listes réunis je me prends un an de vacances avec des amis et on se traduit et s’explique mutuellement le pour et le contre des livres.
    On commence là sur #Seenthis ?

    We’ve been told all our lives that we can only call ourselves well-read once we’ve read the Great Books. We tried. We got halfway through Infinite Jest and halfway through the SparkNotes on Finnegans Wake. But a few pages into Bleak House, we realized that not all the Great Books have aged well. Some are racist and some are sexist, but most are just really, really boring. So we—and a group of un-boring writers—give you permission to strike these books from the canon. Here’s what you should read instead.
    ...

    1. Lonesome Dove by Larry McMurtry
    Instead: The Mountain Lion by Jean Stafford

    2. The Catcher in the Rye by J. D. Salinger
    Instead: Olivia: A Novel by Dorothy Strachey

    3. Goodbye to All That by Robert Graves
    Instead: Dispatches by Michael Herr

    4. The Old Man and the Sea by Ernest Hemingway
    Instead: The Summer Book by Tove Jansson

    5. The Alchemist by Paulo Coelho
    Instead: Near to the Wild Heart by Clarice Lispector

    6. A Farewell to Arms by Ernest Hemingway
    Instead: The Great Fire by Shirley Hazzard

    7. Blood Meridian by Cormac McCarthy
    Instead: The Sisters Brothers by Patrick deWitt

    8. John Adams by David McCullough
    Instead: Destiny of the Republic: A Tale of Madness, Medicine and the Murder of a President by Candice Millard

    9 & 10. Adventures of Huckleberry Finn by Mark Twain
    Instead: Narrative of the Life of Frederick Douglass, an American Slave by Fredrick Douglass
    Instead: The Adventures and Misadventures of Maqroll by Alvaro Mutis

    11. The Ambassadors by Henry James
    Instead: The Rise and Fall of the Third Reich by William L. Shirer

    12. The Bible
    Instead: The Notebook by Agota Kristof

    13. Franny and Zooey by J. D. Salinger
    Instead: Death Comes for the Archbishop by Willa Cather

    14. The Lord of the Rings by J. R. R. Tolkien
    Instead: Earthsea Series by Ursula K. Le Guin

    15. Dracula by Bram Stoker
    Instead: Angels by Denis Johnson

    16. Catch-22 by Joseph Heller
    Instead: The American Granddaughter by Inaam Kachachi

    17. Life by Keith Richards
    Instead: The Worst Journey in the World by Apsley Cherry-Garrard

    18. Freedom by Jonathan Franzen
    Instead: Too Loud a Solitude by Bohumil Hrabal

    19. Gravity’s Rainbow by Thomas Pynchon
    Instead: Inherent Vice by Thomas Pynchon

    20. Slaughterhouse-Five by Kurt Vonnegut
    Instead: Veronica by Mary Gaitskill

    21. Gulliver’s Travels by Jonathan Swift
    Instead: The Life and Opinions of Tristram Shandy, Gentleman by Laurence Sterne

    #USA #littérature #société

  • #violences_policieres : La Prefecture Vous Informe !
    https://archive.org/details/ACRIMED_ViolencesPolicieres

    lecture #audio de l’article de Patrick Michel et Pauline Perrenot , paru le 25 juin 2018 sur le site de ACRIMED Des ZAD aux quartiers populaires, des manifestations réprimées aux universités occupées, certains des sujets qui occupent beaucoup de temps d’antenne, d’articles et de dépêches o....This item has files of the following types : Archive BitTorrent, Columbia Peaks, JPEG, JPEG Thumb, Metadata, Ogg Vorbis, PNG, Spectrogram, VBR MP3, Windows Media Audio

    #audio/opensource_audio
    https://archive.org/download/ACRIMED_ViolencesPolicieres/format=VBR+MP3&ignore=x.mp3

  • Le numérique, à l’origine d’une nouvelle fracture sociale
    https://abonnes.lemonde.fr/emploi/article/2018/07/01/numerique-la-nouvelle-fracture-sociale_5324053_1698637.html

    Les exemples de ce type sont légion. Partout dans le monde, les technologies numériques facilitent l’accès à l’emploi, aident les personnes les plus fragiles à monétiser leur travail ou à améliorer leurs revenus, en vendant, par exemple, des productions artisanales ou en tirant meilleur parti d’une récolte. Un téléphone portable et une connexion Internet vont-ils faire ce que les politiques sociales et celles de développement ne sont pas parvenues à accomplir en quelques décennies : réduire les inégalités ?

    La réalité, analysée par les économistes, est plus complexe. Pour un chauffeur de VTC en Europe sauvé par le numérique, combien de taxis craignent de voir dégringoler leur chiffre d’affaires ? Pour un artisan indien, qui vend ses créations textiles en direct grâce à un site Internet, combien de petits marchands ruinés par les géants du commerce en ligne ?

    S’il crée des emplois, le numérique en supprime aussi. Surtout, il a un autre effet pernicieux sur l’emploi : il le transforme, et pas forcément dans le bon sens. « Dans nombre d’entreprises du numérique, c’est 10 % d’emplois qualifiés et 90 % de gens qui font des cartons », rappelle abruptement Jean-Hervé Lorenzi, le président du Cercle des économistes.

    Emergence d’un « cybertariat »

    Face à ce phénomène, certains n’hésitent pas à parler de l’émergence d’un « cybertariat » – une sorte de prolétariat de l’économie numérique. L’essor des plates-formes, dominées par les acteurs globaux que sont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et autres Uber, fait pencher davantage encore la balance en faveur du capital.

    « Ces entreprises superstars sont très efficaces et, avec des rendements croissants, elles obtiennent des rentes de monopoles, analyse Patrick Artus. Les nouvelles technologies contribuent ainsi à la hausse des marges bénéficiaires des entreprises et à la baisse de la part des salaires dans le revenu national. »

    Dans un séminaire consacré aux mutations technologiques organisé par France Stratégie, Antonio Casilli, maître de conférences en humanités numériques à Télécom ParisTech et chercheur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), et Ursula Huws, professeure à l’université du Hertfordshire (Royaume-Uni), spécialiste du travail et de la mondialisation, décrivent ainsi les emplois générés par les plates-formes : « Ce type de travail humain donne une image bien moins sophistiquée de l’intelligence artificielle, qui apparaît en fait comme un mélange d’automatisation et de “clickwork”, autrement dit, un travail en ligne répétitif et mécanique, à coups de clic de souris. Les travailleurs – pour la plupart asiatiques ou africains – touchent des salaires dérisoires pour “nourrir” les algorithmes qui gèrent les contenus en ligne (par exemple, pour marquer des photos), pour le compte de géants d’Internet comme Google ou Facebook. »

    Le rôle essentiel de la formation

    Et l’économiste de rappeler la théorie du porteur d’eau, chère à Alfred Sauvy : à Paris, au début du XXe siècle, on comptait encore 20 000 porteurs d’eau, que l’installation des canalisations et de l’eau courante a privés de leur gagne-pain. Cela leur a permis de cesser ce travail physiquement ardu pour un autre emploi moins pénible, par exemple dans le secteur des services. « Aujourd’hui, le porteur d’eau doit se transformer en personne capable de vendre des services aux entreprises », conclut Gilbert Cette. Et dans cette transformation, la formation et l’accompagnement ont un rôle essentiel à jouer. D’autant que selon l’OCDE, 65 % des écoliers d’aujourd’hui exerceront à l’âge adulte un métier qui n’existe pas encore !

    #Intelligence_artificielle #Travail #Neurocapitalisme

  • Unless The Water Is Safer Than The Land

    Over the course of four weeks, twenty MA students conducted in-depth research into Australia’s immigration policies and practices at sea, producing spatial and visual analysis that reveals a striking pattern of human rights violations taking place against asylum seekers. The students specifically looked into a series of cases of maritime interception, on-sea detention, and pushback operations that took place under the ongoing, military-led border security initiative Operation Sovereign Borders. In investigating and reconstructing these events, students developed creative forensic methodologies in an attempt to overcome the Australian government’s policy of ‘on-sea’ secrecy. The materials produced offer a strong indictment of the policies and practices put in place to deter people from arriving in Australia by boat and reveal how the latter sit in continuity with the longer histories of settler-colonial violence. Students of the Research Architecture MA studies from Goldsmiths will share their research in this panel, moderated by Lorenzo Pezzani. With Research Architecture MA students (Goldsmiths, University of London), 2017–18: Esra Abdelrahman, Riccardo Badano, Nelson Beer, Guillaume De Vore, Anne-Sofie Hansen, Halima Haruna, Patrick Harvey, Faiza Khan, Naiza Khan, Robert Krawczyk, Enrico Murtula, Imani Robinson, Hanna Rullmann, Erin Schneider, Ariadna Serrahima, Elena Solis, Ido Tsarfati, Clive Vella, Sarah Vowden, and Liza Walling.

    https://www.youtube.com/watch?v=6N3L_Z2ucrA

    #Australie #asile #migrations #réfugiés #frontières #architecture_forensique #mer #droits_humains #droits_fondamentaux #operatio_sovereign_borders #chronologie #fermeture_des_frontières #push-back #refoulement #Lorenzo_Pezzani

    v. aussi le #rapport :
    https://www.gold.ac.uk/media/images-by-section/departments/research-centres-and-units/research-centres/centre-for-research-architecture/Live-Project_CRA_2017.pdf

  • Violences policières : la préfecture vous informe ! | Patrick Michel, Pauline Perrenot
    https://www.acrimed.org/Violences-policieres-la-prefecture-vous-informe

    Des ZAD aux quartiers populaires, des manifestations réprimées aux universités occupées, certains des sujets qui occupent beaucoup de temps d’antenne, d’articles et de dépêches ont à voir avec les agissements des « forces de l’ordre ». Très régulièrement, les journalistes travaillant pour des médias dominants sur ces sujets sont confrontés à une critique sévère, issue en partie des personnes ayant vécu les événements « de l’autre côté de la matraque » : en reprenant sans recul la communication de la police ou de la gendarmerie, leurs articles et reportages occultent la violence des « forces de l’ordre », ou la présentent systématiquement – quoique plus ou moins explicitement – comme légitime. Source : (...)

  • Pourquoi tout le monde n’a pas l’oreille absolue - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=huVHMO4bLc0&feature=em-uploademail

    En musique, l’oreille absolue, c’est la capacité de nommer les notes dès qu’on les entend. Contrairement à l’oreille relative, qui désigne la faculté de reconnaître une note à partir d’une note de référence, l’oreille absolue est très rare. En occident, elle concernerait une personne sur dix mille. Pourquoi certaines personnes ont-elles l’oreille absolue, et d’autres pas ? Que se passe-t-il dans le cerveau des personnes qui en sont dotées ? Comment acquiert-on cette capacité ? Peut-on l’apprendre adulte ? Eléments de réponse sur ce qui demeure encore un mystère scientifique, à l’occasion de la Fête de la musique 2018.

    Sources :
    – Daniel Levitin - L’Oreille absolue : autoréférencement et mémoire
    https://www.persee.fr/doc/psy_0003-50...
    – Daniel Levitin - Absolute Pitch : Self-reference and Human Memory
    http://daniellevitin.com/levitinlab/a...
    – Diana Deutsch - L’Enigme de l’oreille absolue
    – Robert J. Zatorre - The Cognitive Neuroscience of Music
    – Patrick Bermudez, Robert J. Zatorre - The Absolute Pitch Mind Continues to Reveal Itself
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti...
    – Hervé Platel, Francis Eustache, Bernard Lechevalier - Le Cerveau musicien

  • Éloge des mauvaises #herbes
    http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-%C3%89loge_des_mauvaises_herbes-9791020906427-1-1-
    #liens_qui_liberent

    Pour la première fois des intellectuels et des écrivains prennent partis pour la ZAD de #Notre_Dame_des_Landes. Ils expliquent que la « #zone_à_défendre » est bien plus qu’un bout de #bocage. Dans un monde où tout doit être normé, catalogué, mesuré, homogénéisé, s’y inventent de nouvelles formes de vies et de liberté. C’est un carré de #mauvaises_herbes dans un paysage artificialisé, calibré, et bétonné.

    Sur la #ZAD, on existe en commun et on cohabite avec la nature. On partage des rêves et des outils. On sort de l’emprise du marché en construisant sa cabane en terre-paille. On redonne du sens au travail en élevant des vaches et en prenant soin de la forêt. On échappe au couperet de l’Etat en cultivant les solidarités et l’accueil. On lutte en dormant et on prépare les alternatives en occupant des terres. Ce n’est pas une utopie, c’est notre réalité de demain qui prend formes sous nos yeux.

    Ont contribué à cet ouvrage : Olivier Abel, Christophe Bonneuil, Patrick Bouchain, Alain #Damasio, Virginie #Despentes, Amandine Gay, John Jordan, Bruno #Latour, Wilfried Lupano, Geneviève Pruvost, Nathalie #Quintane, Kristin Ross, Pablo Servigne, Vandana Shiva et Starhawk.

    Les recettes des ventes de ce livre iront aux activités développées sur la ZAD.

  • Éloges des mauvaises herbes - Ce que nous devons à la ZAD
    https://bibliothequefahrenheit.blogspot.com/2018/06/eloges-des-mauvaises-herbes-ce-que-nous.html#more

    Par Ernest London

    Écrit dans l’urgence de l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, ce livre regroupe les textes de seize personnalités intellectuelles, littéraires et artistiques cherchant à penser l’importance de ce qui se joue là.

    La puissance publique dévoile sa faiblesse en affirmant, menaces et destructions à l’appui, qu’elle ne peut tolérer sur son territoire un espace qui fabrique d’autres mondes, explique Jade Lindgaard, coordinatrice de l’ouvrage et journaliste à Mediapart. « La loi protège la propriété privée et l’agriculture polluante. »

    David Graeber, auteur de la préface, prévient que ce livre est « une des nombreuses armes dont nous avons besoin pour défendre la pérennité sur le long terme de cette expérience si singulière » tant ceux qui remettent en cause l’équilibre actuel ne doivent jamais être perçus comme victorieux. « Des alternatives aussi visibles font voler en éclat l’idée que, en dépit de la répétition des crises, le système actuel doit absolument être rafistolé afin de conserver le statu quo. »

    Il présente la ZAD comme expérience de « politique préfigurative », à beaucoup plus petite échelle mais comparable à celle des zapatistes du Chiapas et des kurdes du Rojava. Convaincu que le système s’effondre et que dans cinquante ans le capitalisme n’existera plus, peut-être remplacé par quelque chose de pire, il affirme qu’il est de notre devoir d’empêcher la machine militaire et bureaucratique de broyer ceux qui essayent de penser à ce à quoi un monde meilleur pourrait ressembler.

    La préfiguration c’est « relever avec constance le défi de se comporter les uns vis-à-vis des autres comme nous le ferions dans une société véritablement libre », ce qui est l’exact contraire de l’idée que la fin justifie les moyens !

    La contribution de Virginie Despentes pourra dérouter. Si elle comprend bien en quoi la ZAD est un grain de sable qui enraye la propagande affirmant qu’ « il n’y pas d’alternative », elle imagine une multiplication de tels lieux qui serviraient de refuge aux précaires, aux « manants », d’aujourd’hui et de demain ! Elle semble, pour sa part, admettre le statu quo comme irrémédiable.

    John Jordan, artiste-activiste résidant sur la ZAD met en avant la « culture de la résistance » particulière qui y a pris forme et rappelle que tout ce que nous avons obtenu l’a été grâce à la désobéissance. Il insiste sur l’importance de produire nos propres récits des luttes que nous vivons. Il a vu se mêler ici la résistance et la création, le combat et la construction. À Nicolas Hulot qui prétend que « l’écologie ce n’est pas l’anarchie », il rappelle que les premiers théoriciens de l’écologie furent précisément des anarchistes : Élisée Reclus pour qui l’être humain est la nature prenant conscience d’elle-même, Pierre Kropotkine qui promut l’évolution comme coopération et non seulement comme compétition, et plus tard Murray Bookchin qui développa le concept d’écologie sociale pour éviter l’effondrement écologique en nous débarrassant de toutes formes de domination.

    Il explique pourquoi « la séparation opérée entre l’individu et le tout est une fiction » et que « seuls les comportements qui font place sur le long terme à la fertilité et à la diversité de l’écosystème tout entier pourront se perpétuer ». La défense de la ZAD est une lutte pour les communs contre la propriété privée. « C’est un combat pour l’avenir, un combat que nous ne pouvons pas perdre. »

    « Cette action militaire, la pire [en France] depuis au moins 1968, est évidemment une violation du droit des citoyens qui ouvrent les chemins d’une transition écologique et économique pour nous sortir de cette voie sans issue faite de cupidité, de violence, d’inégalité et de non-durabilité vers laquelle les puissances économiques et politiques poussent l’humanité et la Terre. » L’activiste indienne Vandana Shiva est catégorique : « Cette violence revient à effacer l’avenir. »

    Les collectifs qui s’expriment sur la ZAD ont pris conscience de leur pouvoir à être « le changement que nous voulons voir dans le monde » selon la formule de Gandhi. Leurs actes sont criminalisés tandis que les crimes contre la nature et les personnes sont protégés par la force armée. Le gouvernement français devrait y envoyer ses jeunes pour leur apprendre à vivre dignement, en paix avec la terre, plutôt que ses Robocops.

    La ZAD est un mouvement de « réappropriation de nos communs » qui sont des « formes démocratiques de gouvernance ».

    Olivier Abel, professeur de philosophie, avoue ne s’être pas intéressé à Notre-Dame-des-Landes avant l’intervention du 9 avril. La disproportion des moyens mis en oeuvre lui fait alors comprendre que nous ne sommes plus dans une société politique où les lois peuvent être contestées voire transgressées au moins symboliquement et marginalement, mais dans une « société bétaillère », une « société technologique ». 

    De la même façon, Geneviève Pruvost, sociologue du travail… et de la police, interprète ces opérations policières massives à caractère militaire comme une mise à nue des priorités politiques du gouvernement car cette « résistance au progrès et au confort moderne », cette « forme de lutte d’une sidérante simplicité, à la portée de tout le monde peut se répandre comme une trainée de poudre, sans coup férir ».

    Bruno Latour, professeur à Sciences Po, surprendra pas sa naïve injonction à l’État d’accepter les enseignements des zadistes en matière de développement des territoires.

    Christophe Bonneuil, directeur de recherche en histoire au CNRS, remet en perspective ce conflit comme « la radicalisation d’une guerre des mondes » entre les « modernisateurs » qui se conçoivent comme séparés de la nature, et les « terrestres » qui assument leur appartenance à la terre et expérimentent des formes avancées d’émancipation et d’autogestion démocratique.

    Starhawk, activiste et écoféministe américaine qui se présente comme sorcière, résume en un texte bref et incisif l’enjeu : « Maintenant les communs veulent reconquérir cette terre. » « Les paysans traditionnels et les anarchistes ont uni leurs forces pour revitaliser la terre, pour faire pousser de la nourriture, pour construire des structures sauvages et créatives, et pour offrir l’hospitalité à tous. Un tel rêve représente une menace existentielle pour un ordre mondial qui exige que tout soit objectivé, quantifié, monétisé. Mais ce monde-là est en train de tous nous tuer. »

    Kristin Ross qui connait bien la ZAD pour s’y être rendue de nombreuses fois analyse cette « accumulation d’expériences, de solidarités et de partages » qui constitue une telle menace pour le néolibéralisme qu’Emmanuel Macron n’a pas hésité à déchaîner autant de violence. « La ZAD n’est pas une utopie mais une communauté qui fonctionne depuis 10 ans. » Elle contredit « le récit classique selon lequel 68 aurait épuisé et enterré les dernières illusions révolutionnaires et que désormais, faute d’alternative, il faut renoncer à changer le monde. »

    Pablo Servigne, « chercheur in-Terre-dépendant » trouve lui aussi des mots justes : « Notre-Dame-des-Landes est un point clé pour la compréhension de notre époque, c’est le lieux de friction entre l’imaginaire de continuité et l’imaginaire de rupture. »

    Wilfrid Lupano, scénariste de la série BD des Vieux Fourneaux dans laquelle il a imaginé une ZAD, raconte sa visite à la bibliothèque du Taslu et explique qu’à l’heure de la désertification des campagnes, il n’y a pas d’autre territoire rural en France qui attire autant de jeunes désireux d’y construire une vie remplie de sens.

    L’intervention qui tranche le plus dans ce concert d’appels à résister et qui est d’autant plus important, est signée Amandine Gay, cinéaste, universitaire et afroféministe. Elle ne manque en effet aucune occasion de poser frontalement la question raciale et reproche l’attitude qu’Aimé Césaire appelait le « fraternalisme » et qui pollue toujours les milieux alternatifs de la gauche française : les zadistes n’ont pas cherché à nouer des contacts avec les agriculteurs de la Caraïbe ou avec les Amérindiens de Guyane qui se font violemment et illégalement expulser de leur propre terre par exemple, pour inscrire leur lutte au niveau international, pour proposer « une perspective écologique et décoloniale ». La survie de la ZAD pendant neuf ans est l’expression même d’un « privilège blanc ». Il a fallu la mort de Rémi Fraisse pour que les militants anticapitalistes, écolos et alternatifs blancs se mobilisent massivement contre les violences policières. Loin de critiquer la lutte des zadistes et de leurs nombreux soutiens, elle leur montre la fracture invisible entre les différentes luttes puisqu’ils appellent tant à la « convergence des luttes ».

    Le regard de l’architecte Patrick Bouchain est également fort intéressant. Il rappelle qu’un bail emphytéotique est envisageable pour confier ces terres à ceux qui en réclament l’usage mais pas la propriété, et que leur acte est une désobéissance à la « stupidité républicaine » plutôt qu’à l’ordre républicain qui n’a d’ailleurs pas eu besoin de beaucoup de courage pour s’attaquer à 250 personnes pacifiques. « Avec les cabanes de la ZAD, on a l’exemple d’un habitat contextuel par manque de moyens. Il est rudimentaire, mais il est aussi préparatoire à ce qu’il faudrait faire désormais. C’est une glorification de la liberté de construire. »

    Enfin, l’écrivain d’anticipation Alain Damasio imagine dans une longue nouvelle, notre monde en 2041 alors que les grandes villes, après les stades, ont été rachetées par des marques et que les ZAD se sont multipliées (87 en France et 364 en Europe). Notre-Dame-des-Landes a été vendue aux enchères par morceaux. Attachés aux arbres, six mille personnes ont sauvé la forêt. « L’usage fonde le droit, il n’en dépend pas. L’usage c’est ce qui fait que le portenaouak et le tout-à-l’égo ne viennent pas remplacer le diptyque argent+propriété qui fonde l’ordre dégueu du capitalisme qu’on a dégagé de nos vies. » « Ils pacifient, nous opacifions. Nous sommes l’ombre de leurs nombres, le zéro de leur réseau ; la friche de leurs chiffres. » La grande vertu de ce genre littéraire est de donner à voir le futur, même proche, d’inviter à réfléchir autrement, à se projeter un peu plus loin. C’est réussi.

    Étrange sensation que de sauter ainsi d’un point de vue à l’autre. L’exercice permet finalement de les confronter tour à tour à son propre avis, d’approfondir ses réflexions, de les porter à ébullition, et donnerait presque envie de jeter quelques notes personnelles sur les pages blanches finales. Malgré quelques bénéfiques divergences, le constat est unanime : c’est bel et bien un épisode de la guerre civile en cours qui se joue là, l’écrasement d’une preuve bien vivante qu’un autre monde est possible. C’est pourquoi, même si cet ouvrage ne le dit pas, il faut rejoindre les Comités de soutien de la ZAD, aller y faire un tour, apporter sa pierre à l’édifice, reconstruire ce qui a été détruit, écouter aussi la parole de ceux qui y vivent.

    Éloges des mauvaises herbes - Ce que nous devons à la ZAD
    Alain Damasio, Virginie Despentes, David Graeber, Bruno Latour, Pablo Servigne, Vandana Shiva, Kristin Ross, Olivier Abel, Christophe Bonneuil, Patrick Bouchain, Amandine Gay, John Jordan, Wilfried Lupano, Geneviève Pruvost, Nathalie Quintane, Starhawk
    Coordonné par Jade Lindgaard
    210 pages – 15 euros
    Éditions Les Liens qui libèrent – Paris – Juin 2018
    http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-%C3%89loge_des_mauvaises_herbes-9791020906427-1-1-
    Les recettes des ventes de ce livre iront aux activités développées sur la ZAD

    #ZAD #NDDL #vivre_la_commune #communs #territoires

  • Parution du journal de la Tambrouille #4 !
    https://grenoble.indymedia.org/2018-06-18-Parution-du-journal-de-la

    Pour contribuer à la production d’une information post-situ culinaro-tiqqunienne d’excellence en synergie avec les acteurs citoyens de la vie du smart-campus grenoblois, la team du Journal de la Tambrouille™ a développé son quatrième opus avec la participation de Patrick Lévy, CEO de L’University of innovation Grenoble-Alpes. Édito Nous vous présontons nos plus plates excuses au sujet de ce numéro : notre équipe de rédaction a été noyeautéée par l’ultra-gauche. Il y a deux jours, pendant une paisible (...)

    #Anciens_éditos

  • Oh, un truc qu’il va falloir visiter avec les enfants : le musée de l’Art Brut Fernand Michel à #Montpellier.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier-metropole/montpellier/musee-art-brut-ouvre-ses-portes-montpellier-981862.html

    Installé dans le quartier des Beaux Arts, le musée Fernand Michel est un endroit plutôt rare, car pour voir de l’art brut, jusqu’à présent, il fallait aller à Lausanne, Paris ou Lille.

    300 créateurs y sont exposés sur 600 mètres carrés : ces artistes autodidactes ont réalisé des oeuvres spontanées, sans aucune culture artistique. Dans les années 20, l’art brut était mal vu, voire caché, on l’appelait même l’art des fous.

    Patrick et Denys Pichel ont mis 7 ans pour réunir ces 800 pièces majeures de l’art brut.

  • Joie : le Journal de la Tambrouille #4 !
    https://grenoble.indymedia.org/2018-06-14-Joie-le-Journal-de-la-Tambrouille

    Pour contribuer à la production d’une information post-situ culinaro-tiqqunienne d’excellence en synergie avec les acteurs citoyens de la vie du smart-campus grenoblois, la team du Journal de la Tambrouille™ a développé son quatrième opus avec la participation de Patrick Lévy, CEO de L’University of innovation Grenoble-Alpes. « La joie se partage (et partage) : lisez le Journal de la Tambrouille » — Patrick (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Mouvements lycéens / Etudiants, #Outils_théoriques

    #Mouvements_lycéens_/_Etudiants

  • The next local control fight? Like Uber before, city regulations for AirBnB and HomeAway are in the crosshairs | The Texas Tribune
    https://www.texastribune.org/2018/04/19/unresolved-legislature-short-term-rentals-become-local-control-fight-c

    This time, the fight is happening in the courts after attempts to overturn short-term rental ordinances failed in the Legislature.

    by Emma Platoff April 19, 2018 12 AM

    When the Zaataris moved to Texas from Lebanon, part of the draw was the American Dream. In Austin, they’re working toward that dream in the real estate business.

    The young couple wants to grow their family — “I’m negotiating for three,” Ahmad Zaatari joked — but they rely on the income from their short-term rental property to support the one child they already have. But with overburdensome regulation, some argue, “the City of Austin wants to shut them down.”

    That claim appears in glossy detail in a promotional video compiled recently by one of Texas’ most influential conservative think tanks. The video closes: “The Zaatari family believed in the American Dream. The Center for the American Future is fighting to keep it alive.”

    The Zataaris are two in a small group of plaintiffs represented by the Center for the American Future, a legal arm of the Texas Public Policy Foundation that filed a suit against the city of Austin in 2016 calling the city’s short-term rental ordinance unconstitutional. That case, which is now winding its way through state appeals courts, has emerged as a likely candidate for review at the state’s highest civil court. And it’s been bolstered by Attorney General Ken Paxton, Texas’ top lawyer, who has sided several times with the homeowners, most recently in a 102-page brief.

    Short-term rentals, a longtime local reality especially widespread in vacation destinations like Austin and Galveston, have become astronomically more popular in the last decade with the rise of web platforms like AirBnB and Austin-based HomeAway. That ubiquity has ripened them for regulation — and for litigation, including more than one case pending before the Texas Supreme Court. In Texas, it’s a new frontier for the simmering state-city fight over local control. Left unresolved last session by the Legislature, short-term rental ordinances have become an issue for the courts.
    From the state house to the courthouse

    More than a dozen Texas cities have some sort of ordinance regulating short-term rental policies, according to a list compiled by the Texas Municipal League. Among the most prominent are Galveston and Fort Worth; San Antonio is bickering over its own. They range widely in scope and severity: Some regulate the number of people who can stay in a short-term rental and what activities they may do while there, while others require little more than a licensing permit.

    The rental services allow people to offer up houses or apartments to travelers for short-term stays. Some landlords are city residents just hoping to make some money off their spare bedrooms. But investors are also known to buy homes for the sole purpose of renting them on AirBnB or HomeAway.

    As short-term rentals grew more popular, cities began to worry that their quiet residential neighborhoods would be overrun with thrill-seeking vacationers or that the investment properties would drive up the cost of housing. Local officials say that short-term renters too often create disruptive party environments that agitate nearby families. But critics of the local regulations say there are already laws in place to regulate that kind of public nuisance.

    Austin’s ordinance, which aims to phase out certain types of short-term rentals entirely and limits how many can exist in any particular area, is one of the state’s oldest and strictest — and it’s situated, of course, in a red state’s blue capital city, making it the perfect backdrop for a familiar fight.

    Rob Henneke, the TPPF lawyer representing the Zaataris, says Austin’s ordinance violates fundamental rights like equal protection — why should short-term renters be treated any different from long-term renters? — and property rights — why should owners be kept from leasing their homes however they choose?

    “It is a fundamental right to lease your property,” Henneke said. “It makes no sense — and is inconsistent with that — to try to bracket that right in some way.”

    The city counters that it has the right to regulate commercial activity within its boundaries and that its ordinance is important for city planning purposes. The ordinance addresses critical issues in the city like rising real estate prices and noise complaints from obnoxious “party houses,” said Austin City Council member Kathie Tovo.

    Beyond the question of whether short-term rentals should be regulated is the question of who should regulate them. For Tovo, it recalls the recent fight over Uber and Lyft, which ended when the Legislature overturned Austin’s safety regulations for the ride-hailing apps. City officials sit closer to their constituents, she said, so they are better positioned to write rules that benefit their communities.

    “It is an example of what we regard as state overreach," she said. “And those of us on the ground who represent our communities are in the best position to know what ordinance and regulations are responses to their needs.”

    Henneke, meanwhile, advocates for uniformity statewide — if there are to be restrictions at all.

    “If short-term rentals are going to be regulated, it should be at the state level to ensure statewide consistency and to protect property owners from a patchwork quilt of overly burdensome regulations at the local level,” Henneke said.

    The current fight, said Texas Municipal League Executive Director Bennett Sandlin, fits into a disturbing pattern of state lawmakers trying to consolidate power at the Capitol by taking it away from the cities.

    “It’s absolutely a recent … concerted effort to say that — the allegation that cities are against liberty, and you should have the liberty to do anything you want to do with your house including turn it into a party barn,” he said. “We support liberty but we also support liberty of the neighbors to keep their property values up and keep their yards free of beer cans.”

    The Legislature did try to tackle the short-term issue last year. The effort that went furthest was a bill by state Sen. Kelly Hancock, R-North Richland Hills, that passed the upper chamber but died in the House in the waning days of the regular session. A similar bill championed by state Rep. Tan Parker, R-Flower Mound, never even got a committee vote. Neither Hancock nor Parker returned requests for comment.

    Those measures struggled to find sufficient support even in a session rife with local control issues. All told, by the end of August, the 85th Legislature had passed state laws overriding city rule on issues ranging from tree maintenance to ride-hailing regulations. Gov. Greg Abbott, a Republican, even expressed support for a “broad-based law” to pre-empt local regulations, but no such bill passed.

    Short-term rental ordinances, some say, share all the hallmarks of the memorable fight over ride-hailing companies like Uber and Lyft. A new technology platform makes an age-old practice simpler; a liberal-leaning city council moves to regulate it. Eventually, the state steps in and opposes that local ordinance to protect “freedom and free enterprise.”

    But while local control battles have raged in Texas since Abbott took office decrying a “patchwork of local regulations,” they have mostly been fought on the floors of the Legislature. (One notable exception is an ongoing legal fight over the city of Laredo’s ban on plastic bags, a case the Texas Supreme Court is expected to resolve in the next few months.) This court fight is a comparatively new playbook for opponents of local control.

    “Opponents of local government are happy to challenge these ordinances either in the state House or in the courthouse,” Sandlin said. “They will absolutely take any avenue they can to go after it.”
    “Business” or “residential”?

    The Zaatari case isn’t the only lawsuit that has challenged a local short-term rental ordinance, but it is the most prominent. A Houston appeals court ruled in 2015 that in certain circumstances short-term rental ordinances can violate property rights; in Travis County, another pending case asks whether Austin’s ordinance is unconstitutionally vague.

    “Part of it seems to be that local government takes unusual positions when suddenly the internet becomes involved. ... Here in Austin, it’s been documented that short-term rentals have been an encouraged practice for over 100 years, and yet suddenly when the internet provides a way of efficiently connecting buyer and seller, everybody just has to go crazy and adopt a bunch of rules,” Henneke said. “I think it’s a need for control and a need for regulation for the sake of regulation.”

    In the meantime, the issue is being litigated on other fronts.

    A Texas Supreme Court case argued in February asks whether, for the purposes of homeowners’ associations’ hyperlocal deed restrictions, short-term rentals should be considered primarily “business” or “residential.” That case won’t have direct legal bearing on local ordinances, but the fact that it’s ascended to the state’s highest civil court signals that the issue is set for a legal reckoning.

    About a decade after the industry grew popular, “a lot of issues are coming to a head,” said Patrick Sutton, a lawyer arguing that Texas Supreme Court case and many other short-term rental lawsuits.

    Short-term rental companies like HomeAway say they agree that their industry should be regulated — they say they’re eager, in fact, to collaborate on regulations. But many involved in the issue think those restrictions are best established democratically.

    “Sharing presents a new set of public policy challenges,” Sutton said. “What upsets me is that these issues should be worked out politically. They should be worked out in the state house, and they should be worked out in the voting hall at subdivisions… But that didn’t happen.”

    Disclosure: The Texas Public Policy Foundation, HomeAway, the Texas Municipal League, Uber and Lyft have been financial supporters of The Texas Tribune, a nonprofit, nonpartisan news organization that is funded in part by donations from members, foundations and corporate sponsors. Financial supporters play no role in the Tribune’s journalism.

    #Airbnb #tourisme #logement #USA #Texas #Austin

  • Les oubliés de la reprise, Guillaume Vidal, dans Alternatives Economiques qui cherche des abonnés à 5€ le mois
    https://fr.ulule.com/abo_altereco
    https://www.alternatives-economiques.fr/oublies-de-reprise/00084976

    L’activité économique a connu un coup de frein significatif au premier trimestre 2018, entraînant une légère remontée du chômage. Entre le prix du pétrole et la crise italienne, il n’est pas certain que la croissance puisse se maintenir à un rythme élevé au cours des prochains mois (voir le débat entre Patrick Artus et Éric Heyer). Il n’empêche : la reprise amorcée depuis trois ans s’est nettement accélérée en 2017, permettant de faire reculer sensiblement le chômage. Les dégâts de la crise sont-ils enfin en voie d’être définitivement réparés ? Pas pour tout le monde, malheureusement. Au-delà des moyennes, les données disponibles montrent en effet que les oubliés de la reprise restent encore nombreux.

    Les jeunes hommes à la peine

    Pour en prendre la mesure, le coeur du sujet reste bien entendu la question de l’emploi et de son corollaire, le chômage. En 2017, la France comptait 28,3 millions d’emplois, 940 000 de plus qu’en 2007, avant la crise. Mais, dans le même temps, la population active, celle qui a ou cherche un emploi, a augmenté de 1,5 million de personnes. Un effet de la dynamique démographique, mais surtout des réformes des retraites qui ont amené de nombreux salariés âgés à rester sur le marché du travail. C’est pourquoi le chômage n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise : il touchait encore 9,4 % de la population active l’an dernier, contre 7,1 % en 2008.

    Si l’on s’attache à l’âge et au sexe des personnes concernées, on se rend compte que chez les 15-24 ans, la situation des jeunes hommes reste très dégradée : en 2017, 9,3 % d’entre eux étaient au chômage, contre 7,7 % en 20071. Et l’écart a continué de se creuser avec les jeunes femmes : 7,1 % d’entre elles étaient au chômage en 2017, contre 6,8 % en 2007, un quasi-retour au niveau d’avant la crise. Les femmes de 15-24 ans sont en proportion moins nombreuses à être au chômage que celles de 25-54 ans, ce qui n’est pas le cas des hommes.

    Une situation très dégradée pour les jeunes hommes
    Part des 15-24 ans au chômage*

    Source : Eurostat.
    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.

    Chez les 25-54 ans, la crise a entraîné un basculement spectaculaire : jusque-là, la part des femmes de cette tranche d’âge au chômage était toujours supérieure à celle des hommes. Depuis 2009, ce n’est plus le cas, les hommes de 25-54 ans sont davantage au chômage que les femmes. Cet écart s’était creusé nettement entre 2009 et 2015, du fait des graves difficultés rencontrées par les secteurs plutôt masculins que sont l’industrie et le bâtiment. Depuis, il s’est beaucoup réduit grâce à la reprise engagée.

    25-54 ans : les hommes désormais davantage touchés par le chômage que les femmes
    Part des 25-54 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat.

    Le taux d’emploi des 25-54 ans dévisse

    Mais ce qui est sans doute le plus significatif, et le plus grave, sur cette tranche d’âge qui constitue le coeur de la population active du pays, c’est le recul persistant du taux d’emploi des hommes comme des femmes. En 2017, 85 % seulement des hommes de 25-54 ans occupaient un emploi, contre 89,3 % en 2008. Quant au taux d’emploi des femmes, il est tombé de 77,3 % en 2008 à 75,2 % en 2017. Si le recul est moins marqué chez ces dernières, il n’en est pas moins historique, dans la mesure où, jusque-là, leur taux d’emploi progressait constamment pour converger progressivement avec celui des hommes. Ce coup d’arrêt prolongé, puisqu’il dure déjà depuis une décennie, a de quoi inquiéter.

    Un coup d’arrêt à la baisse de l’inactivité des femmes
    Part des inactifs parmi les 25-54 ans, en %

    Source : Eurostat
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    Les 55-59 ans sont également touchés par la dégradation persistante du marché du travail, avec, là aussi, un écart croissant entre les hommes et les femmes. La part de cette tranche d’âge au chômage a doublé entre 2008 et 2017 malgré un reflux sensible depuis 2014.

    Les 55-59 ans deux fois plus touchés par le chômage qu’il y a 10 ans
    Part des 25-54 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

    Les 60-64 ans, quant à eux, sont confrontés à un début d’envolée d’un chômage quasi inexistant avant la crise. Là aussi, le phénomène touche davantage les hommes que les femmes.

    Début d’envolée du chômage chez les 60-64 ans
    Part des 60-64 ans au chômage

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

     Quand le chômage dure...

    Ces demandeurs d’emploi âgés forment le coeur des chômeurs de longue durée. 980 000 personnes étaient ainsi inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an en 2008, en catégories A, B et C (y compris, donc, celles et ceux qui ont travaillé quelques heures dans le mois). Au premier trimestre 2018, ce chiffre culminait à 2,6 millions de personnes, plus de 2,5 fois plus. Le nombre des chômeurs inscrits à Pôle emploi depuis plus de trois ans a même été multiplié par 3,2. Le chômage de longue durée n’a pas baissé avec la reprise, mais il s’est tout de même stabilisé à un haut niveau à partir de 2015.
    La montée ininterrompue du chômage de longue durée
    Nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégories A, B et C, selon la durée, en millions

    Source : Ministère du Travail

    Depuis le dernier trimestre 2017, on observe cependant une remontée rapide due au recul massif des emplois aidés décidé par le gouvernement d’Emmanuel Macron, ces contrats étant destinés d’abord à ces publics en difficulté. Les chômeurs de longue durée font donc incontestablement partie des principaux oubliés de la reprise et leur situation n’est pas près de s’améliorer...

    Les diplômés du supérieur rebondissent

    Selon le niveau d’études on constate, sans grande surprise malheureusement, que la crise a beaucoup aggravé la situation des personnes ayant seulement un bagage scolaire primaire : 10,4 % d’entre elles étaient au chômage en 2017, une part qui a crû de 3,6 points depuis 2008. Et la reprise n’a quasiment pas eu d’effet bénéfique pour eux. En comparaison, la situation s’est moins dégradée pour les titulaires d’un niveau d’étude secondaire. Enfin, 4,6 % des personnes ayant un diplôme du supérieur étaient au chômage en 2017, soit 0,9 point seulement de plus qu’en 2008. Pour elles, la reprise a permis une baisse très sensible du chômage.

    Chômage : le niveau d’études encore plus déterminant aujourd’hui
    Part des 20-64 ans au chômage
    selon le niveau d’études initiales, en %

    La part de chômage rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui rapporte ce nombre à la seule population active.
    Source : Eurostat

    Si l’on prend comme critère cette fois le pays de naissance des personnes, le chômage de celles nées en France ne s’est accru "que" de 1,7 point entre 2008 et 2017, contre 2,8 points pour celles nées hors de l’Union à 28. Ces dernières ont cependant bénéficié d’une forte baisse du chômage depuis 2015 (moins 1,2 point, contre moins 0,5 pour celles nées en France), grâce en particulier au redémarrage du secteur du bâtiment.

    Des différences territoriales

    Pour affiner le tableau, un zoom au niveau des territoires est nécessaire. Parmi les 95 départements de métropole, des écarts très importants persistent : entre les 14,2 % de chômeurs des Pyrénées-Orientales fin 2017 et les 5,3 % du Cantal, le rapport est de quasiment un à trois. Les départements les moins touchés par le chômage se situent en Ile-de-France, sur l’arc atlantique et en bordure de la frontière suisse, tandis que le pourtour méditerranéen, les Hauts-de-France et la Seine-Saint-Denis sont les plus affectés.

    On constate par ailleurs de grands écarts territoriaux dans les effets de la reprise elle-même. Ainsi, entre fin 2014 et fin 2017, le chômage a diminué de plus de 20 % dans huit départements : le Territoire de Belfort, la Haute-Saône, les Vosges et le Doubs à l’est, la Loire-Atlantique, la Mayenne et la Vendée à l’ouest, et la Haute-Garonne au sud. Tandis qu’il a reculé au contraire de moins de 10 % dans huit autres : l’Ardèche, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes au sud-est, la Lozère, l’Aveyron, le Lot, les Pyrénées-Orientales au sud, et l’Indre au centre. Dessinant ainsi une France où la crise a creusé de nouveaux écarts significatifs.

    Une baisse du chômage très inégale sur le territoire
    Baisse du chômage entre le 4ème trimestre 2014 et le 4ème trimestre 2017, en % du taux de chômage initial

    Lecture : en Vendée, le taux de chômage a baissé de 22 % entre le 4ème trimestre 2014 et le 4ème trimestre 2017
    Source : Insee, calculs Alternatives Économiques
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    Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), qui ont succédé aux zones urbaines sensibles (ZUS), sont largement restés à l’écart de la reprise pour l’instant : selon les chiffres de Pôle emploi, entre fin 2015 et fin 2017, le nombre d’inscrits en catégories A, B et C y a augmenté de 0,1 % et celui des moins de 26 ans de 0,3 %, avec toutefois des situations très contrastées au sein de ces QPV. Un constat inquiétant qui aurait pu justifier la relance ambitieuse de la politique de la ville que proposait Jean-Louis Borloo.

    La qualité de l’emploi se dégrade

    Mais au-delà du chômage au sens strict, la crise a aussi contribué à dégrader durablement la qualité des emplois. Le recours aux temps partiels s’est un peu accru, passant de 16,8 % des emplois en 2008 à 18,2 % en 2017. Les femmes continuent de fournir le gros des bataillons des emplois à temps partiel, qui concernent 29,6 % d’entre elles, quasiment autant qu’en 2008. Mais ce taux a significativement augmenté chez les hommes, passant de 5,6 % en 2008 à 7,7 % en 2017.

    Le recours aux contrats à durée déterminée (CDD) et à l’intérim a lui aussi progressé : de 15 % des emplois salariés en 2008, ils ont grimpé à 16,8 % en 2017. Ils touchent désormais 58 % des emplois salariés des 15-24 ans (contre 52,6 % en 2008), mais aussi 13,5 % des emplois des 25-54 ans et 9,2 % de ceux des plus de 55 ans. On a assisté, parallèlement, à une forte hausse d’un phénomène jusque-là relativement marginal en France : le nombre de salariés qui ont un deuxième job. Ils étaient 738 000 en 2008, ils sont désormais 980 000. 760 000 d’entre eux occupent un second emploi salarié et 220 000 sont indépendants. Un développement qui doit beaucoup au succès du statut de micro-entrepreneur.

    Il faut de plus en plus cumuler les emplois pour s’en sortir...
    Nombre de salariés ayant un second emploi salarié ou indépendant

    Source : Eurostat

    Mais le signe le plus manifeste et le plus inquiétant de la dégradation de la qualité des emplois et de la montée de la précarité sur le marché du travail est constitué par la hausse ininterrompue du nombre des inscrits à Pôle emploi en catégories B et C. Il s’agit de personnes qui ne sont pas chômeuses au sens strict dans la mesure où elles ont travaillé quelques heures dans le mois (moins de 78 heures en catégorie B, plus de 78 heures en catégorie C), mais elles sont toujours à la recherche d’un emploi. Elles étaient un peu plus d’un million en mars 2008, contre 2,2 millions aujourd’hui, soit un doublement en dix ans. Une croissance rapide qui a résisté jusqu’ici à la reprise. Et là encore, ces précaires comptent davantage de femmes (1,2 million) que d’hommes (970 000).

    L’expansion de l’emploi précaire se poursuit
    Nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégories B
    et C**, en millions

    catégorie B : personnes ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois
    *
    Catégorie C : personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois
    Source : Ministère du Travail

    Enfin, si on s’intéresse aux effets de la reprise sur les revenus des ménages, on constate que celle-ci a été plutôt bénéfique aux salariés en poste. En effet, la hausse des salaires a décéléré moins vite que celle des prix, permettant aux salariés d’engranger des gains de pouvoir d’achat sensibles entre 2015 et 2017. Cette période est cependant terminée : le niveau de l’inflation a rattrapé désormais celui des hausses des salaires, annulant ces gains. Sauf pour les cadres, qui, depuis 2015, voient leurs salaires augmenter significativement plus vite que les autres salariés.

    La reprise profite aux salariés...
    Evolution sur douze mois des salaires mensuels et des prix, en France, en %

    Source : Ministère du Travail, Eurostat

    A contrario, la décennie écoulée a été défavorable aux rentiers : alors qu’en 2008, les intérêts perçus sur l’épargne des Français et les dividendes touchés sur les actions qu’ils détiennent représentaient 8 % du revenu disponible des ménages, ils n’en totalisaient plus que 5 % fin 2017. La part des dividendes, a baissé un peu. Mais surtout, les intérêts reçus, qui totalisaient 3,8 % des revenus en 2008, n’en représentent plus que 1,3 %, une division par trois. Un effet évidemment de la politique de la Banque centrale européenne.

    ... Pas aux rentiers
    Intérêts et dividendes reçus par les ménages en France, en % de leur revenu disponible brut

    Source : Insee

    Un mince filet de sécurité

    On ne dispose pas encore d’estimations du taux de pauvreté pour 2017, mais en 2016, celui-ci restait encore, à 13,6 % de la population, sensiblement supérieur à ce qu’il était en 2008 (12,5 %). Le nombre des bénéficiaires du RSA socle, un bon indicateur avancé de la pauvreté, est quant à lui reparti à la hausse fin 2017, alors qu’il diminuait très lentement depuis 2016. Sans doute un effet, là aussi, des coupes brutales exercées dans les emplois aidés. N’en déplaise à ceux qui se plaignent du « cancer de l’assistanat » en France, l’ensemble des minima sociaux ne représentent que 3 % du revenu disponible des ménages, moins que les dividendes versés aux actionnaires, et cette part est stable depuis 2015. Un filet de sécurité qui reste donc bien maigre pour tous les oubliés de la reprise.

    1. Ce chiffre rapporte le nombre de chômeurs à l’ensemble de la tranche d’âge. Il est à distinguer du taux de chômage proprement dit, qui est calculé en fonction des seuls actifs mais qui est moins pertinent, notamment pour les jeunes, dont un nombre significatif fait toujours des études.

  • [Compilation UGA/Patrick Lévy] « L’université (dés)intégrée : Industrie-Recherche-Armée » et « De Lévydex à l’Idexit, pour un saccage social d’excellence ! »
    https://grenoble.indymedia.org/2018-05-31-Compilation-UGA-Patrick-Levy-L

    RENDEZ-VOUS VENDREDI 1 JUIN À PARTIR DE 12H45 DEVANT L’AMPHI WEIL POUR FÊTER LE DÉPART DE PATRICK LÉVY ET LUTTER CONTRE L’UNIVERSITÉ INTÉGRÉE Depuis deux siècles Grenoble mène le tempo dans le domaine des techniques et des technologies de pointe. Grâce à la Houille Blanche, à l’implantation de l’armée, à la bourgeoisie industrielle locale et à l’apport de scientifiques redoutables, elle prit très tôt une longueur d’avance dans l’acquisition d’infrastructures modernes dans les domaines du nucléaire, du (...)

    #Anciens_éditos