person:patriot act

  • La démocratie dans les bras de Big Brother
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/06/04/la-democratie-dans-les-bras-de-big-brother_4647535_3232.html

    Mireille Delmas-Marty revient sur les enjeux liés à la protection des droits fondamentaux alors que le Sénat examine, depuis le 2 juin, le projet de loi controversé sur le renseignement.
    […]

    #paywall :-(

    • Faut juste demander :)

      La démocratie dans les bras de Big Brother

      LE MONDE CULTURE ET IDEES | 04.06.2015 à 15h10 • Mis à jour le 04.06.2015 à 20h09 | Propos recueillis par Franck Johannès

      Mireille Delmas-Marty, 74 ans, est une juriste infiniment respectée en Europe. Agrégée de droit privé et de sciences criminelles, ancienne professeure des universités Lille-II, Paris-XI, ­Paris-I - Panthéon-Sorbonne, ex-membre de l’Institut universitaire de France, puis au Collège de France de 2003 à 2011, elle a été professeure invitée dans la plupart des grandes universités européennes, ainsi qu’aux Etats-Unis, en Amérique latine, en Chine, au Japon et au Canada.

      En France, son nom reste attaché au rapport de la Commission justice pénale et droits de l’homme (1989-1990), qui préconisait une réforme profonde de la justice pénale : elle proposait de supprimer le juge d’instruction au profit d’un juge arbitre et d’un parquet doté de solides garanties statutaires. Ayant écrit de nombreux ouvrages, dont Libertés et ­sûreté dans un monde dangereux (Seuil, 2010), Mireille Delmas-Marty revient sur les enjeux liés à la protection des droits fondamentaux alors que le Sénat examine, depuis le 2 juin, le projet de loi controversé sur le renseignement.

      Lire aussi : Renseignement  : la loi examinée en urgence au Sénat
      Le 11-Septembre, «  tragédie  » en trois actes

      Depuis le 11 septembre 2001, la façon d’envisager la sanction pénale a-t-elle changé ?

      C’est plus qu’un changement, c’est une véritable métamorphose de la justice ­pénale, et plus largement du contrôle ­social. Les conséquences des attentats de 2001 se sont enchaînées de façon quasi inéluctable, un peu à la manière d’une tragédie. Le premier acte, l’effondrement des tours jumelles de New York, est un événement mondial  : les auteurs comme les victimes sont de différentes nationalités, et sa préparation comme sa diffusion ont largement intégré des moyens de communication transnationaux, dont Internet. Logiquement, un crime global aurait dû appeler une justice ­globale, rendue par une cour pénale ­internationale. Mais on est très loin de la logique  : il était politiquement impensable que les Etats-Unis ne relèvent pas eux-mêmes un tel défi.

      Le président George Bush a aussitôt ­déclaré la «   guerre contre le terrorisme  ». Il faut s’arrêter sur cette formule, parce que ce n’est pas une simple métaphore. La Constitution américaine ne prévoit pas d’état d’exception  : seul l’état de guerre permet un transfert de pouvoirs au président. Le Patriot Act a donc rendu possible, sur ordre du président, une surveillance de masse et un régime pénal ­dérogatoire allant jusqu’à couvrir l’usage de la torture, voire organiser des assassinats ciblés. Cette stratégie guerrière a eu des conséquences en droit ­international  : pour la première fois, le terrorisme a été assimilé, par le Conseil de sécurité des ­Nations unies, à un acte d’agression. S’agissant d’une agression, les Etats-Unis étaient en légitime défense, une défense qu’ils n’ont pas hésité à élargir à ce ­concept étrange de défense «  préemptive  », qui a servi à légitimer les frappes «  préventives  » contre l’Irak en 2003.

      Quel est pour vous le deuxième acte  ?

      C’est la mondialisation de la surveillance. D’une riposte purement nationale et souverainiste, on est très vite passé à une guerre contre le terrorisme élargie à l’ensemble de la planète, avec l’ouverture du camp de Guantanamo hors du territoire américain, puis avec l’existence d’une «  toile d’araignée  » américaine dénoncée en 2006 par le Conseil de l’Europe – la carte des centres de détention secrets dans le monde et les transferts illégaux de détenus.

      Le troisième acte se joue, aujourd’hui encore, sur plusieurs scènes, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient ou en Europe mais aussi, depuis janvier, au cœur de la France. L’apparition de l’organisation ­criminelle dite «   Etat islamique  » sur les ruines de l’Irak et de la Syrie brouille ­encore davantage les distinctions entre guerre et paix, entre crime et guerre. Avec qui conclure un traité de paix  ? Tous les ingrédients sont réunis pour une guerre civile mondiale et ­permanente.
      «  La justice pénale devient une justice prédictive  »

      Quel est l’impact de ces bouleversements sur le système ­pénal français  ?

      De l’«   association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste   », prévue dès 1986, à l’«  entreprise individuelle à caractère terroriste   », ajoutée en 2014, se confirme l’évolution vers une justice que l’on pourrait qualifier de prédictive. Ce sont des étapes dans l’extension progressive des qualifications pénales en matière de terrorisme, une sorte de dilatation de la responsabilité pénale qui englobe des comportements de plus en plus éloignés de l’infraction. Alors que l’association de malfaiteurs suppose au moins deux personnes, la loi de 2014 n’en vise plus qu’une.

      La différence n’est pas seulement quantitative, elle est aussi qualitative  : à partir du moment où l’entreprise criminelle ne concerne qu’un individu, il est beaucoup plus difficile de trouver des éléments matériels concrétisant le projet criminel. D’où la recherche d’une mystérieuse intention criminelle afin, explique le gouvernement, de placer la répression pénale «  au plus près de l’intention  ». Aujourd’hui, il est possible d’engager des poursuites à l’égard d’un individu avant même toute tentative. Jusqu’où ira-t-on dans l’anticipation  ? Prétendre prédire le passage à l’acte, détecter l’intention, c’est déjà une forme de déshumanisation parce que le propre de l’homme est l’indétermination  : sans indétermination, on n’est plus responsable de rien.

      Quelles sont les autres étapes  ?

      En France, le grand tournant remonte à la loi de 2008 sur la rétention de sûreté, adoptée par une «   droite décomplexée  » qui n’hésite pas à copier le modèle d’une loi allemande de la période nazie. Ce texte va très loin puisque en permettant l’incarcération d’un condamné après l’exécution de sa peine, pour une durée renouvelable indéfiniment par le juge au vu d’un avis de dangerosité, la loi renonce au principe de responsabilité.

      Enfermer un être humain, non pour le punir, mais pour l’empêcher de nuire, comme un animal dangereux, c’est une véritable déshumanisation et une dérive considérable. La justice pénale devient une justice prédictive, et la sanction punitive se double d’une mesure préventive, dite de sûreté – qui en réalité repose sur la prédiction. Traditionnellement, le droit pénal est pourtant fondé sur la ­culpabilité, établie, construite sur des éléments de preuves. La dangerosité, en revanche, relève d’un pronostic sur l’avenir, voire d’un soupçon, impossible à prouver  : faute de preuves de leur culpabilité, certains détenus de Guantanamo n’ont ainsi pas pu être jugés.

      Le projet de loi sur le renseignement adopte-t-il la même logique  ?

      Ce projet va en effet dans le même sens  : la police devient, elle aussi, prédictive. Deux mots-clés, empruntés au Livre blanc de 2013 sur la défense et la sécurité nationale, reviennent dans la présentation du projet de loi  : «  connaissance  » et «  anticipation  ». Avec les progrès du numérique, on arrive à agréger dans les fameux big data une telle masse de données que l’interprétation, en intégrant les techniques de profilage et les algorithmes de prédiction, relève de plus en plus d’une logique d’anticipation, une sorte d’extension dans le temps. Au lieu de partir de la cible pour trouver les données, on part des données pour trouver la cible.

      Y a-t-il des points communs entre le Patriot Act et l’arsenal législatif français  ?

      Oui et non. Non, parce que nous n’avons, en France, ni procédé à un transfert de pouvoir massif vers le président de la République, ni créé des commissions militaires pour juger les terroristes, ni autorisé l’usage de la torture. Notre arsenal n’est donc pas un «  droit d’exception  », comme l’a répété le premier ministre, Manuel Valls, bien qu’il concède «  des mesures exceptionnelles  ». Oui, car il y a aussi des points communs avec la riposte américaine, ne serait-ce que l’expression de «  guerre contre le terrorisme   », que le Conseil de l’Europe considère pourtant comme «   un concept fallacieux et de peu d’utilité  ». «   Les terroristes sont des criminels et non des soldats, et les crimes de terrorisme ne peuvent être assimilés à des crimes de guerre, même s’ils peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité », précise une résolution de l’Assemblée parlementaire adoptée en 2011.

      Lire aussi : Peut-on comparer la loi française sur le renseignement et le Freedom Act américain ?

      Cette guerre à caractère national n’empêche pas la globalisation des pratiques de renseignement, y compris par transfert de blocs de données, parfois non encore décryptées, au service d’un pays allié. On retrouve ainsi en France l’ambiguïté du Patriot Act qui affiche son nationalisme et intègre en réalité des pratiques globales.

      Voyez-vous, à partir de la lutte contre le terrorisme, une extension du domaine de la sanction  ?

      L’effet 11-Septembre, cette métamorphose de la justice pénale, de la culpabilité à la dangerosité, ne s’est pas limité au terrorisme. La riposte américaine a levé un tabou, celui de l’Etat de droit, soumis à des principes fondamentaux et à des droits indérogeables. En France, la loi sur la rétention de sûreté n’a ainsi rien à voir avec le terrorisme et concerne d’autres domaines de la criminalité – les viols, les meurtres, les enlèvements, la séquestration…

      La loi sur le renseignement est plus ambiguë  : elle est essentiellement légitimée par sa référence au terrorisme mais elle a un contenu beaucoup plus large, car elle permet une surveillance dans de multiples champs – les intérêts économiques et scientifiques français, ceux de la politique étrangère, la criminalité et la délinquance organisée, les violences collectives.

      Il y a une porosité des différents domaines du droit pénal, comme s’il y avait une propagation de la peur, du terrorisme à d’autres formes d’infractions telles que la criminalité sexuelle ou la criminalité organisée. Puis on en arrive à l’amalgame entre la peur de la criminalité et celle de l’immigration. Il faut distinguer cette «  peur-exclusion  », qui conduit au rejet de l’autre, de la «  peur-solidarité  », qui est meilleure conseillère puisqu’elle suscite, autour de phénomènes globaux comme le changement climatique, une sorte de solidarité mondiale que le philosophe allemand Jürgen Habermas nomme «  communauté involontaire ». Il reste encore à passer à une communauté cette fois ­volontaire.
      «  Ben Laden a gagné son pari  »

      La démocratie peut-elle lutter efficacement contre le terrorisme sans renier ses principes fondamentaux  ?

      Poser ainsi la question, c’est dire que le reniement des principes fondamentaux permettrait a contrario de lutter réellement contre le terrorisme. Il suffit d’observer ce qui s’est passé depuis l’invasion de l’Irak pour se convaincre du contraire  : nous sommes devant un champ de ruines. La violation des principes fondamentaux n’a pas produit de résultats très convaincants en termes de sécurité, c’est le moins qu’on puisse dire. On peut déjà craindre que Ben Laden ait gagné son pari. Il souhaitait détruire la démocratie, il avait en tout cas pressenti qu’il allait la jeter dans les bras de Big Brother.

      Pour être efficace sans renier les droits fondamentaux, la démocratie doit éviter un certain nombre de pièges, et notamment celui que la Cour européenne des droits de l’homme avait décelé dès l’«  affaire Klass  » de 1978, déjà une affaire d’interceptions de sûreté, d’écoutes, en matière de terrorisme  : c’est l’illusion du risque zéro. Rêver d’une sécurité parfaite, ce serait oublier l’avertissement satirique de Kant, qui avait ouvert son Projet de paix perpétuelle sur l’enseigne d’un aubergiste évoquant la paix éternelle des cimetières, la seule durable. L’illusion serait de croire, et de faire croire, qu’il est possible de supprimer tous les risques.
      L’un des détenus du camp de Guantanamo, en 2002.

      A l’époque, la Cour avait d’ailleurs précisé que «   les Etats ne sauraient, au nom de la lutte contre le terrorisme, prendre n’importe quelle mesure jugée par eux appropriée  ». Le danger serait, pour reprendre la formule de la Cour européenne, «  de saper, voire de détruire la démocratie au motif de la défendre ».

      Qu’est-ce qui n’est pas justifié par l’antiterrorisme  ?

      Plus récemment, dans une autre affaire ­allemande sur la surveillance par GPS (Uzun c. Allemagne, 2010), la Cour européenne des droits de l’homme a précisé qu’« eu égard au risque d’abus inhérent à tout système de surveillance secrète, de telles mesures doivent se fonder sur une loi particulièrement précise, en particulier compte tenu de ce que la technologie disponible devient de plus en plus sophistiquée ». Au nom de la lutte contre le terrorisme, le droit au respect de la vie privée peut donc être restreint, mais sous certaines conditions : de légalité, de proportionnalité et de contrôle démocratique.

      En revanche, le caractère absolu de l’interdiction de la torture et des « traitements inhumains » fait obstacle à toute dérogation. Ce caractère, affirmé dès 1978 (Irlande c. Royaume-Uni), a été réaffirmé en 2008 (Saadi c. Italie), alors que le gouvernement anglais soutenait que l’objectif de sécurité nationale devrait permettre d’assouplir le principe. La cour a répondu qu’elle «  ne saurait méconnaître l’importance du danger que représente aujourd’hui le terrorisme  », mais que ce danger «  ne saurait dispenser les Etats de protéger la personne contre le risque de torture ou de mauvais traitement  ». L’interdiction de la torture reste la borne infranchissable  : c’est un droit indérogeable.
      «  Pour se protéger, la démocratie doit éclairer les choix  »

      Y a-t-il d’autres pièges  ?

      L’anticipation, quand elle est sans limite, peut être dangereuse. C’est un problème difficile. Comme le soulignait Nassim Nicholas Taleb dans Le Cygne noir (Les Belles Lettres, 2012), le monde, en devenant plus complexe, devient aussi plus imprévisible, et cette imprévisibilité attise les peurs de la société. La tentation est alors forte de glisser vers une société prédictive. Déjà, des propositions surgissent pour transposer le principe de précaution – inventé à propos de l’environnement et réservé aux produits dangereux – aux risques humains. L’anticipation peut conduire à la déshumanisation.

      Pour se protéger, la démocratie doit éclairer les choix et expliciter, outre les critères de gravité, les conditions d’acceptabilité du risque : quels risques sommes-nous prêts à accepter pour préserver nos droits et libertés ? La mission de la Cour européenne des droits de l’homme consiste justement à tenter de répondre à cette question, mais c’est aussi au législateur national de s’en préoccuper. C’est pourquoi le contrôle efficace de la collecte, du stockage et de l’interprétation des données autorisés dans la loi sur le renseignement sera l’une des clés pour évaluer ce texte.

      Finalement, protéger la démocratie, c’est peut-être apprendre à rebondir sur les ambivalences d’un monde où la peur, quand elle ne favorise pas la haine et l’exclusion, peut être un facteur de solidarité. Face au terrorisme comme aux autres menaces globales, il faut garder à l’esprit l’appel du poète Edouard Glissant à la « pensée du tremblement », une pensée qui n’est « ni crainte ni faiblesse, mais l’assurance qu’il est possible d’approcher ces chaos, de durer et de grandir dans cet imprévisible ». Si nos sociétés y parviennent, Ben Laden aura perdu. A moins qu’il ne soit trop tard et que la guerre civile mondiale soit déjà là. A défaut d’une justice mondiale efficace, c’est une police mondiale sans ­contrôle qui risque alors de s’instaurer.

      Lire aussi : La loi sur le renseignement mettra-t-elle en place une « surveillance de masse » ?

      À LIRE

      Libertés et ­sûreté dans un monde dangereux, de Mireille Delmas-Marty (Seuil, 2010).

  • NSA : une réforme a minima approuvée aux USA
    http://www.numerama.com/magazine/33287-nsa-une-reforme-a-minima-approuvee-aux-usa.html

    Le Sénat américain a voté la loi USA Freedom Act. Celle-ci prolonge les dispositions du Patriot Act qui avaient expiré début juin, tout en réorganisant les modalités d’accès aux métadonnées téléphoniques collectées par les opérateurs. La NSA pourra toujours les consulter, mais à condition de cibler et motiver davantage ses demandes.

  • La NSA suspend sa collecte des données téléphoniques des Américains
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/06/01/la-nsa-va-suspendre-la-collecte-des-donnees-telephoniques-des-americains_464

    L’Agence nationale de sécurité (NSA) a été #contrainte, dimanche 31 mai à minuit (6 heures à Paris), d’interrompre son programme de saisie des #métadonnées concernant les #communications téléphoniques passées aux Etats-Unis. Ce programme contenu dans la section 215 du Patriot Act, une loi #antiterroriste renforçant les pouvoirs des agences de #renseignement américaines, arrivait à expiration le 1er juin et les divisions du Parti républicain (GOP) ont empêché son renouvellement dans les temps.

    Après les révélations en 2013 d’un ancien membre de la NSA, Edward Snowden, concernant les excès auxquels le Patriot Act donnait lieu, le président des Etats-Unis, Barack Obama, avait souhaité en 2014 une réforme de la collecte de ces métadonnées (durée des appels, destinataires, localisation) afin qu’elle ne soit plus automatique. Le 13 mai, la Chambre des représentants avait voté à une forte majorité (338 voix contre 88) mêlant des voix démocrates et républicaines en faveur de cette réforme. Une semaine plus tôt, une cour d’appel fédérale avait d’ailleurs jugé « illégal » le dispositif en vigueur, estimant qu’il allait au-delà des intentions du législateur.

    #les_pieds_dans_le_tapis

    • Il y a aussi un prix à payer pour ces deux formes d’action. Au nom de la protection de notre liberté collective, et de ses valeurs immuables largement défendues dans les rues ce week-end, nous serons amenés à rogner quelque peu sur nos libertés individuelles. Les événements tragiques de ces derniers jours devraient nous faire accepter ce sacrifice.

    • Il n’y a pas besoin d’un nouveau Patriot Act pour protéger la société. Si les services concernés n’avaient pas retiré la voiture de police qui stationnait devant les locaux de Charlie Hebdo, et si, d’une manière générale, la protection du journal n’avait pas été autant bâclée, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne vois pas pourquoi les citoyens compenseraient les errements du Leviathan en lui conférant encore plus de pouvoir.

  • #Antiterrorisme — Va-t-on vers un durcissement de la loi Cazeneuve de la fin 2014 — dont les décrets n’ont pas encore été publiés ? et dont la création principale (“entreprise terroriste individuelle”) n’aurait été d’aucune utilité, les responsables eussent-ils été capturés vivants, puisqu’ils tombaient sous le coup de l’association de malfaiteurs ? http://www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/dispositions_lutte_terrorisme.asp

    Quant à la nouvelle #LPM, qu’a-t-elle permis ou empêché ? Les #services_secrets et le #renseignement français ont-ils besoin d’être restructurés ? Il semble que le problème se situe davantage sur le terrain de la communication entre les différents services (comme pour le 9/11, si je ne m’abuse), lesquels ne manquent certainement pas de moyens de #surveillance… Ou je dis des bêtises, @manhack, @reflets ?

    Comment les services ont raté les terroristes avant les attentats, par Fabrice Arfi, Mediapart, 12/01/2015
    http://www.mediapart.fr/journal/france/120115/comment-les-services-ont-rate-les-terroristes-avant-les-attentats

    Les deux auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo ont fait l’objet, entre 2011 et 2014, de quinze mois d’écoutes et quatre mois de surveillance physique (pour Saïd Kouachi) et deux ans de surveillance téléphonique (pour Chérif, son frère cadet). En vain. Amedy Coulibaly, condamné dans une affaire de terrorisme en 2013, n’était plus dans les radars des services après sa sortie de prison en mars dernier.

  • EU-Logos » Blog Archive » Les géants du web pris en tenailles entre la directive européenne sur la protection des données (Directive 95 /46 /CE) et le Patriot Act Américain : certains rejettent toute responsabilité dans le scandale PRISM
    http://eulogos.blogactiv.eu/2013/11/29/les-geants-du-web-pris-en-tenailles-entre-la-directive-europeenne-
    Bon article sur les suites constitutionnelles à l’Affaire Snowden

    Jim Sensenbrenner , président de la sous-commission sur la criminalité, le terrorisme, la sécurité intérieure et des enquêtes du Congrès américain, pourtant père du Patriot Act a également témoigné devant les députés « que les abus de la NSA avaient été menés en dehors de l’autorité du Congrès ; espérons que cela nous serve de leçon et que le contrôle sera désormais plus strict » a-t-il surenchéri. Les Etats-Unis sont ici clairement sortis des « rails de la légalité » et sont proches de mettre un terme à la liberté « per se ». Le déplacement de Sensenbrenner au Parlement européen constitue d’ailleurs une forte signification politique, confirmant la gravité de la crise générale de pouvoir à Washington.

    Selon ses dires, la NSA a de fait abusé de la confiance du Congrès qui (et il insiste fortement là-dessus) « n’a jamais donné son accord pour la collecte aveugle de tous les appels entrant et sortant des Etats-Unis ». Le viol de la vie privée de millions d’américains innocents ne correspond ainsi nullement à l’autorisation donnée explicitement par la Congrès, précisant bien que ces captures d’informations ne présentent pas de rapport avec des enquêtes terroristes. C’est ici que tient toute la différence entre collecte proactive de la NSA et requêtes spécifiques. La vision du Congrès est qu’il ne faut autoriser une collecte que dans un cadre précis par le biais de facteurs de motivation spécifiques.

     Pour lutter efficacement contre ces infractions, Sensenbrenner et Patrick Leahy (sénateur du Vermont) sont à pied d ’œuvre et ont déclaré vouloir introduire une nouvelle législation qui mettrait fin à une collecte en vrac sans discernement par la NSA des enregistrements des communications se rapportant aux citoyens américains. Une loi symboliquement baptisée « USA freedom Act » ayant obtenu l’adhésion de républicains et de démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat mais aussi de groupes importants tels que l’Union américaine des libertés civiles (ACLU) et la National Rifle Association (NRA). La Maison blanche, faucon de la Défense, a toutefois fait part de sa vive opposition, jugeant ces programmes de collecte nécessaires pour déjouer certaines tentatives d’attentat aux Etats-Unis comme en Europe.

     Nous espérons avec cette législation rendre obligatoire un mandat de justice pour toute recherche de communications d’Américains dans les données collectées à l’étranger, a déclaré le représentant républicain. Il reste néanmoins pour certains européens tout à fait fâcheux qu’une tel projet de loi ne réponde pas à la question clé de la protection des données privées de citoyens étrangers ne vivant pas sur le territoire des Etats-Unis et par conséquent ne relevant pas de sa législation. Si bien que cela se traduit par le besoin urgent d’ouvrir des possibilités de recours concrètes devant les tribunaux américains pour tout citoyen européen dont l’intimité aurait été violée.

     Il est parallèlement important de réserver bon accueil à la timide proposition initiée par Dianne Feinstein, présidente de la puissante commission du renseignement du Sénat américain et ardente partisan des pratiques de la NSA, partisan aussi de vouloir créer un poste d’avocat constitutionnel indépendant au sein du tribunal secret Foreign Intelligence Surveillance Court, une cour habilitée à approuver ou rejeter certains programmes de surveillance mais penchant le plus souvent en faveur de la sécurité ignorant pas mal les libertés. Elle voudrait de plus contraindre la NSA à fournir davantage de rapports sur la collecte des métadonnées ainsi qu’interdire l’enregistrement du contenu des appels téléphoniques.

     Encore un pas de plus vers une réforme du renseignement !Dianne Feinstein entend bien par un projet bipartite, limiter la surveillance et protéger la vie privée tout en préservant certaines prérogatives de la NSA, conformes selon elle, à la Constitution. Après ces cascades de révélations autour de PRISM, notre influente élue démocrate semblerait par la force des choses, prête à réformer le cadre opérationnel de l’agence de renseignement, reconnaissant « le malheureux et bien réel scepticisme »né auprès des citoyens américains et du Congrès.

    « Le Congrès a besoin de savoir exactement ce que notre communauté du renseignement fait », tambourine Feinstein. Malheureusement, la loi adoptée par la commission du Renseignement du Sénat ne va pas assez loin pour s’en prendre à des programmes clairement excessifs de surveillance tels que ceux mis en place par la NSA, déplore Jim Sensenbrenner. L’homme du Wisconsin n’a pas hésité a qualifié ce projet de « feuille de vigne » car c’est derrière ces mots apaisants, que se cache-t-il au fond ? Ne pourrait-on pas penser qu’il s’agisse d’une simple manœuvre de la présidente du Comité sénatorial pour briser une attaque qui risquerait d’anéantir totalement les services de la NSA ? Quoiqu’il en soit, elle est, dans cet effort pour limiter la NSA, « un lourd frappeur ».

    #surveillance
    #gouvernance
    #Prism

  • #Prism : pourquoi ce pseudo scandale m’en touche une sans faire bouger l’autre ?

    Quand on hurlait comme des putois sur l’AFP qui cause gentiment sur Skype avec ses sources et qui l’écrit dans ses dépêches, des fois qu’Oncle Sam n’avait pas tapé la bonne requête dans sa base de données pour identifier la source de l’agence de presse… c’était juste pour rire ? Pour troller sur Twitter avec un bot qui crache les dernières dépêches ? Pour le plaisir de se fritter par blogs interposés ? Ou parce que tout indique depuis des années déjà que les américains interceptent non seulement les communications téléphoniques des américains mais aussi à peu près tout ce qui ressemble à une communication à l’exception peut-être d’un protocole encore mal maitrisé, décrit dans la RFC 1149 ?

    Qui me fera gober que la presse américaine ne s’est pas interrogée sur les dispositions pratiques issues du Patriot Act dont l’acronyme signifie « Loi pour unir et renforcer l’Amérique en fournissant les outils appropriés pour déceler et contrer le terrorisme » ?
    Qui me fera gober que le Parlement Européen, après les antécédents d’Echelon ne s’est jamais penché sur ce que les USA écoutent, interceptent et stockent… ?
    Qui me fera gober que la presse française pensait que les SMS et les conversations de Dominique Strauss Khan ont été tirés du chapeau de Bozo le clown ?
    Oui, très franchement, je suis mort de rire, c’est un peu comme si tout ce que la planète compte de faux-culs s’était donné rendez-vous sur la time line du hashtag #Prism

    http://bluetouff.com/2013/06/12/prism-pourquoi-ce-pseudo-scandale-men-touche-une-sans-faire-bouger-lautre

    (Bon, c’est surement un crossposting sur Seenthis mais c’est pas grave)

    #prism #on_vous_l_avait_dit #spapossib

    Mais du coup, pourquoi laisse-t-on (tous) tomber les outils de protection de la vie privée ? (projets de providers alternatifs, hébergeurs indépendants, mail auto-hébergé, no-log, gnupg/pgp et j’en passe). S’en fout la privacy ?

    ☠ Spapossib’®

    • Vous avez réellement, de votre plein gré, mis quelque chose qui compte pour vous sur internet, enfin, plus exactement, le web et ses enseignes clignotantes ?

      Il ne s’agissait pas de se satisfaire de la maitrise d’outils plus complexes. C’était simplement une nécessité vitale.

    • Le mythe de la privacy sur internet revient à admettre dès le départ que tout un chacun la remet en question sur internet ou, plus exactement, sur le Web.

      Le mythe de la privacy revient à dire que plutôt que s’attaquer à la racine du mal, qui est l’architecture du Web, on essaie de créer des surcouches (cryptographiques, institutionnelles) hermétiques au profane et assurant l’emploi d’une caste de savants prescripteurs qualifiant de « bon » ou « pabon » telles et telles surcouches au méchant Web.

      « Faites confiance aux experts, ils sont honnêtes, désintéressés, et ils savent ce qu’ils font ».

      Alors qu’aujourd’hui comme au 1er jour du minirezo et de mygale, le fond du problème est le Web. Le Web est un outil de fichage déguisé en instrument de libération.