person:paul aries

  • Le marché du steak caché
    https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/le-marche-du-steak-cache-818971.html


    Reuters

    Quand La Tribune se met à faire des jeux de mots à la Libé

    Le marché de la viande pourrait être bouleversé par l’arrivée des substituts aux produits carnés avec la culture de cellules animales réalisée en labo- ratoire. Pour cause, ce nouveau procédé intéresse désormais le secteur agroalimentaire et les experts qui estiment qu’il pourrait se tailler, dans les dix prochaines années, une part de 10 % du marché mondial de la viande pour un montant de 140 milliards de dollars. Par Robert Jules, directeur adjoint de la rédaction.

    L’une des avancées les plus spectaculaires à laquelle on pourrait assister dans les prochaines décennies porte sur l’alimentation. Ainsi, la viande consommée à travers le monde pourrait ne plus provenir seulement d’animaux mais aussi de culture de cellules animales réalisée en laboratoire. Considérée comme une lubie pour vegan jusqu’à peu, ce nouveau procédé intéresse désormais le secteur agroalimentaire ainsi que les investisseurs. Signe de cet intérêt, la banque britannique Barclays analyse dans une étude de 100 pages les perspectives de ce marché de la « #viande_alternative ». Ses experts estiment qu’il pourrait se tailler dans les dix prochaines années une part de 10 % du marché mondial de la viande, pour un montant de 140 milliards de dollars. Aujourd’hui, il est possible de goûter des steaks hachés, des saucisses ou encore des hamburgers de viande de culture sans que le consommateur n’y voie de différence.

    • Ça complète bien le très bon bouquin de Paul Ariès, « lettre ouverte aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser ». Agressif à l’encontre des végans certes, mais quand on voit quels « cocos » se cachent parfois derrière cette étiquette, un petit livre « coup de pied au cul » me semble bien mérité !

  • Un petit mot de ma chevrière.

    Bonjour

    Tout d’abord je tiens à dire que je suis très fière de nos consommateurs archi fidèles.
    Peut-être sont ils moins nombreux car l’offre bio se diversifie en centre ville mais ceux qui restent sont les meilleurs ! Ils doublent, voire triplent leur commandes. Ils savent vous retourner de beaux compliments sur nos petits fromages de chèvres qui font chaud au cœur ! Merci !

    Hier soir sur la 5, une émission sur le fromage que je façonne depuis 42 ans maintenant et que je connais comme si j’étais un petit ferment lactique vivant au sein du lait : « Le fromage qui nous rend chèvre ». Très bien,on y voit les magnifiques chèvres du Rovres, des jeunes chevriers dans les Landes pleins de promesses. On y raconte ce que je me tue à dire depuis 40 ans que je fais les marchés : « Non, il n’y a pas de vrais fromages fermiers sous nos latitudes l’hiver, non les chèvres de France ne broutent pas toutes l’herbe et les ronces. Elles sont même 90 pour cent du cheptel français qui restent leur vie entière fermées dans de grands hangars, merci au Brésil pour son soja transgénique merci au grands semenciers pour l’ensilage de maïs ! »

    Enfin tout ça vous pouvez le voir en replay mais... Rien n’est jamais complet. Il faut aller faire un tour chez nos voisins hollandais. Pays que nous connaissons bien car Theo est hollandais, même précisément du Brabant le nouvel Eldorado des chèvres. Là-bas face à nos 40 chèvres et à leur 2 litres par jour vous avez des élevages à 11 000 chèvres à 6 litres par jour avec une espérance de vie réduite à peau de chagrin comme les vies des gens qui consomment cette agriculture plus qu’intensive : industrielle ! Les agriculteurs hollandais, il y a 20 ans, ont découvert la CHÈVRE ! Pas de quota laitier ! Vous leur brûlez leurs belles cornes à la naissance et vous les entassez dans des hangars par centaines. Il y avait une si forte demande en lait de chèvre !

    A Amsterdam, les vacanciers qui rentraient de Grèce voulaient de la fêta pour se souvenir des vacances. Parfait voilà la fêta : hollandaise, française, danoise.Puis, voici le gouda au lait de chèvre. Maintenant, qu’il il y a surproduction de fromages de chèvre hollandais, pas de problème les camions de lait apportent par millions d’hectolitre le lait hollandais dans les usines françaises ou du sud de l’Europe.

    Les hollandais ne mangent pas de chevreaux, qu’importe : à 7 jours les chevreaux entassés dans des semi remorques quittent le nord pour le sud de l’Europe pour boire un faux lait fabriqué avec tous les résidus possibles de l’industrie alimentaire.

    Vous connaissez la fièvre Q ? non ? Les hollandais oui !
    C’est transmissible de la chèvre à l’homme et les élevages hollandais la subissent depuis quelques années avec surmortalité animale et mortalité humaine. Merci aux industriels agricoles, aux banques agricoles et à leurs mirages économiques ! Faite le calcul combien de paysans pourraient vivre comme nous si vous divisez (11 000 multiplié par 6) par (40 multiplié par 2) à la place d’un industriel employant 3 ouvriers ?

    Nous vivons très bien nous deux, les 40 chèvres, les poules, les abeilles sur notre petite ferme et le printemps revient chaque année en majesté devant notre porte. Les hirondelles sont là et le fromage de chèvre est comme elles, il vient et repart. Les biquettes pâturent un nombre incroyable de plantes différentes. J’ai appris tant de choses de vous, mes belles biquettes, de vous et de l’éternel recommencement de la vie ! Vous méritez comme tous les êtres vivants mieux qu’une cage !

    Bonne journée à tous !

    https://www.france.tv/france-5/le-doc-du-dimanche/961083-le-fromage-qui-nous-rend-chevre.html

    #fromage #chèvre #élevage #Hollande #lait

    • @aude_v même avis, et de l’autre côté me hérissent tout autant les Paul Ariès et compagnie tout pleins d’arrogance et de mauvaise foi, qui refusent de faire la différence parmi les pratiques sans animaux et assimilent véganisme et agrobusiness de façon acharnée, alors qu’ils sont capables de différencier zootechnie et élevage paysan, sans dénigrer ce dernier sous prétexte de son infériorité quantitative.
      On aurait pu imaginer une remise en cause intéressante des pratiques de l’agrobusiness, qui tape sur l’approche mécaniste uniformisante en y opposant diversité et compréhension écosystémique, et visant à ramener le cheptel mondial à un niveau soutenable tout en redonnant à l’élevage paysan une place centrale dans les zones de marge. Mais dans le panorama actuel on a désormais une critique mal posée qui tape sur la mauvaise cible, et alimente crispations et dialogue de sourds.
      Bilan des courses : des défenseurs de l’élevage paysan et des végans qui s’accusent mutuellement du pillage des ressources opéré par l’industrie, qui de son côté continue de faire avancer son bulldozer.

  • Les végans meilleurs soutiens de Nétanyaou ? Israël terre promise du vegan-washing Paul Aries - 24 Avril 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/les-vegans-meilleurs-soutiens-de-netanyaou-israel-terre-promise-du-veg

    Un site végan me soupçonnait récemment d’antisémitisme (ce qui est un comble) parce que j’évoquais l’importance du lobby végan en Israël dans ma Lettre aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse). Je vais cependant récidiver en m’abritant derrière le site autorisé de la Chambre de commerce France-Israël qui titrait, au lendemain de la réélection du candidat de la droite la plus dure : « Le véganisme : clé de la victoire de Nétanyaou ? ».

    La thèse, même sous forme interrogative, mérite le détour pour qui connait Israël. Il est exact que pour emporter les voix des « amis des animaux », Netanyahou a annoncé arrêter de consommer de la viande. Lors d’une conférence de presse donnée le 10 mars 2019, la députée Sharren Haskel, membre du parti du Likoud et proche de « Bibi », a annoncé que le Premier ministre et toute sa famille « avaient opté pour le végétarisme ». « Pas entièrement », a-t-elle ajouté à mi-mot. La presse conclut qu’en « s’entourant de cette figure appréciée par les défenseurs des bêtes, « Bibi » a probablement gagné des points dans les urnes ». Beaucoup de sites dont Actualité Israël ont repris aussitôt cette analyse. Sharren Haskel a joué effectivement un rôle central dans la véganisation de la droite. Ex-membre volontaire des commandos de la police des frontières, opposée récemment aux projets d’amélioration de la situation juridique des gays, reconnue comme proche idéologiquement du Tea Party des Etats-Unis, elle n’a cessé de se droitiser, au fils des années, expliquant, par exemple, qu’« ll n’y a pas d’armée plus morale dans le monde que la nôtre » (sic). Les journalistes s’interrogent cependant : « Deux questions émergent lorsqu’on constate l’importance de ces mouvements en Israël : y a-t-il un lien entre l’antispécisme et la spécificité historique d’Israël, à savoir sa définition comme « Etat des Juifs » ? Ensuite, cet engouement pour la cause animale a-t-il un lien avec le conflit israélo-palestinien ? ». La faute politique du candidat travailliste aurait été de ne jamais préciser si, de son côté, il mangeait encore du poulet, lit-on sous la plume des experts.

    L’instrumentalisation du véganisme à des fins politiques ne date pas cependant de cette seule période électorale ni même de la présence de Sharren Haskel. Nétanyaou se dit depuis longtemps favorable aux « lundis sans viande » et l’armée israélienne se proclame végane (alimentation et vêtements).

    Les faits sont assez têtus pour permettre de raconter une tout autre histoire. Cette pseudo « première nation végane » (comme on le lit dans la presse) reste l’un des pays au monde consommant le plus de viande (80 kilos par personne et par an contre 66 en France), notamment de poulets (57 kilos), et les végans, avec 8 % de la population, n’y sont guère plus nombreux qu’ailleurs… Alors pourquoi Israël passe-t-elle pour être le paradis des végans dans le monde ? L’Etat israélien est l’inventeur du vegan-washing en tant que stratégie politique.

    Israël a été d’abord le laboratoire d’une expérience grandeur nature, en matière de conversion, puisque 60 % des téléspectateurs réguliers de l’émission de télé-réalité « Big Brother » ont changé leur façon de manger. Tel Gilboa (née en 1978), fondatrice du Front israélien de libération des animaux (ALF) en 2013, a remporté la sixième édition de « Big Brother » en 2014, en utilisant, avec la complicité de la production, l’émission pour propager, en prime time, le véganisme, et ceci durant trois mois et demi… Végan France titrait le 10 février 2016 : « Une activiste végane remporte « Big Brother » ». Elle portait pour la finale un T-shirt « Go Végan », son opposant en finale (Eldad) était aussi végan, comme d’ailleurs 4 des 18 occupants de la « maison ». On sait aujourd’hui qu’elle a bénéficié d’une véritable mise en scène, un autre candidat était un pseudo-éleveur bovin engagé par la production et dont le rôle était de provoquer et de pousser la participation végane, la production a même autorisé l’ami de Tal à venir parler de véganisme devant les résidents de la « maison » et leur a projeté une vidéo sur l’industrie des œufs, de la viande et du lait, séance enregistrée puis projetée à la télévision, avec une séquence montrant les résidents fondant en larmes. Yoram Zack, directeur de la production, a prononcé un discours après sa victoire : « Il y a cent neuf jours vous êtes entrée dans la maison pour accomplir une mission. Vous êtes venue ici pour servir de voix à ceux qui ne peuvent pas parler . »

    Cette belle aventure n’est pas sans lien avec le fait que le gouvernement israélien a choisi de faire des biotechnologies (notamment dans le domaine agricole) un secteur de pointe, avec la fondation de plus 1 350 firmes, dont 612 créées depuis 2007, et qui mobilisent 20 % du total des investissements. Un exemple : la start-up SuperMeat commercialise une viande vegan friendly , grâce à un blanc de poulet issu de cultures cellulaires, les cellules sont prélevées par biopsie puis cultivées industriellement en laboratoire, elles se nourrissent d’acides aminés d’origine végétale et de glucose. L’association #L214 a relayé l’appel aux dons à SuperMeat sur Facebook. Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de recherche de SuperMeat, est aussi directeur du Grass Center for Bioengineering de l’Université hébraïque de Jérusalem et membre du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ces projets sont soutenus par des organisations comme l’ONG A #Well-fed_World (Un monde bien nourri) qui distribue de l’alimentation végane aux nécessiteux. Cette ONG travaille avec le Fonds international pour l’Afrique afin de généraliser des repas scolaires strictement végétariens (Éthiopie). La #Modern_Agriculture_Foundation et l’université de Tel-Aviv ont lancé, en 2014, un projet de viande de poulet cultivée, sous la direction d’Amit Gefen, un des principaux experts mondiaux en ingénierie tissulaire. La firme #Jet-Eat vient de lancer la première imprimante alimentaire 3D végane…au monde.

    Cette belle aventure n’est pas non plus sans lien avec la possibilité que donne le #vegan-washing de laver plus blanc l’Etat d’Israël et sa politique de colonisation.

    Gary Yourofsky, le meilleur VRP végan en Israël
    Le militant étasunien Gary Yourofsky est l’un des nouveaux visages du véganisme israélien. Sa vidéo a été visionnée par plus d’un million d’habitants sur une population de huit millions, ses conférences font le plein et attirent l’élite de la société y compris des politiques comme Tzipi Livni (ancienne agente du Mossad, ancienne députée, elle vient d’abandonner la politique) … à tel point que la presse se demandait si Netanyaou n’irait pas la prochaine fois dans le cadre de sa stratégie assister à une conférence de Yourofsky. Gary Yourofsky ne recycle pas seulement les plus vieux clichés du végétarisme, l’humanité serait herbivore, toutes les maladies majeures seraient dues à la consommation carnée, car il se veut aussi ouvertement misanthrope et « dérape » souvent : « Au fond de moi, j’espère sincèrement que l’oppression, la torture et le meurtre se retournent dix fois contre les hommes qui s’en moquent ! Je souhaite que des pères tirent accidentellement sur leurs fils à l’occasion des parties de chasse, pendant que les carnivores succombent lentement à des crises cardiaques. Que chaque femme emmitouflée dans la fourrure doive endurer un viol si brutal qu’elle en soit marquée à vie. Et que chaque homme couvert de fourrure se fasse sodomiser si violemment que ses organes internes en soient détruits. Que chaque cowboy et chaque matador soit encorné jusqu’à la mort, que les tortionnaires du cirque se fassent piétiner par des éléphants et lacérer par des tigres . » Gary Yourofsky a pris position également en faveur d’Israël contre la Palestine : « Alors que les Israéliens sont dans un processus de destruction des industries de viande, de produits laitiers et d’œufs – ce qui amènera à l’éradication des camps de concentration pour les animaux, les Palestiniens et leurs sympathisants “droitdelhommistes”, psychotiques, sont en train de construire encore plus de camps pour les animaux ! […] Les Palestiniens sont le problème. C’est le groupe de personnes le plus psychotique du monde . »

    Cette position n’est malheureusement pas isolée. Eyal Megged appelle Netanyahou à faire d’Israël la terre des droits des animaux plutôt que de chercher inutilement une paix impossible avec les Palestiniens . Aeyal Gross, professeur israélien de droit international, s’insurge : « Le végétarisme devient un outil pour améliorer l’image des forces de défense israélienne, ou celle d’Israël dans son ensemble […] À Tel-Aviv aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de trouver de la nourriture dont la préparation n’a pas impliqué l’exploitation des animaux que de trouver une nourriture dont la production n’a pas entraîné l’oppression et le déracinement d’autres êtres humains ». Le mouvement palestinien de défense des animaux dénonce Israël comme le premier pays du monde à faire du vegan-washing (blanchiment de l’image par le véganisme comme d’autres font du green-washing alors qu’ils bousillent la planète). On peut lire sur le site de Palestinian Animal League la mise en garde suivante : « Israël utilise le vegan washing pour couvrir les dégâts causés aux vies palestiniennes et au véganisme en Palestine, et obtient maintenant le soutien international de végétaliens bien connus, qui sont intentionnellement ou involontairement des outils dans le jeu de vegan washing du « paradis végétarien ». Les Palestiniens dénoncent ainsi le rôle d’institutions de propagande comme Vibe Israël qui invite d’éminents blogueurs végétaliens à visiter « l’empire végan appelé Israël ». Le mouvement palestinien accuse aussi Binthnight Israël, une association de défense d’Israël auprès des juifs du monde entier, d’avoir ajouté à son programme « Israël pour les végans »… Les palestiniens rappellent que la plus grande partie des productions véganes est réalisée dans les colonies israéliennes illégales à l’intérieur des territoires palestiniens.
    
Le gouvernement israélien, et notamment, son armée communique sur « Tsahal, l’armée la plus vegane au monde… », de là à soutenir qu’elle fait une guerre propre, le passage est souvent étroit).

    Cette propagande consistant à utiliser le véganisme pour légitimer la politique d’Israël fonctionne à plein au sein des multiples relais communautaires. Le JForum.fr (portail juif francophone) a ouvert un Forum sur « Israël, terre promise des végans ». Infos-Israël.News ajoute qu’Israël, paradis pour les végétariens mérite le détour et le soutien actif… L’association végétarienne de France titre « Ici, il fait bon être végé ! » et intègre Tel-Aviv « nation végane selon le Ministère du tourisme » dans les lieux de vacances de tout bon végan. Tribune Juive se fait l’écho cependant du débat qui secoue la communauté.

    Israël champion du vegan-washing ?
    Jérôme Segal nous aide à comprendre les raisons du véganisme israélien. Il y voit déjà une idéologie de substitution pour une gauche orpheline de victoires. Il cite le rôle des juifs, comme Peter Singer et Henry Spira, dans la naissance du véganisme. Il prolonge, également l’analyse de Jean Stern, selon lequel le pinkwashing était une stratégie politique visant à promouvoir Tel-Aviv comme capitale mondiale de la tolérance envers les minorités sexuelles dans le seul but de présenter le pays autrement que comme un Etat épinglé par des associations humanitaires pour ses manquements aux droits humains. Jérôme Segal parle donc du vegan-washing comme d’une stratégie délibérée servant les intérêts militaristes, colonialistes, économiques de l’Etat israélien. Le journaliste Gidéon Levy (éditorialiste au quotidien Haaretz) explique que le véganisme permet de mieux camoufler ce qui se passe en Cisjordanie. La gauche israélienne a tenté naturellement de surfer sur ce courant végan (comme certains dirigeants politiques de la gauche française le font encore). Conséquence : la gauche est de plus en plus marginalisée en Israël, au point que le seul parti qui ose encore se dire de gauche aujourd’hui, Meretz, n’a obtenu que 3,6 % des suffrages en avril 2019. Ce n’est pas pourtant faute d’avoir fait des efforts, puisque Tamar Zandberg, député du Meretz, est l’organisateur de la journée végane, au sein même de la Knesset, réunissant tous les députés…

    La gauche et les milieux écologistes israéliens ne parviendront à retrouver une parole forte qu’en se portant à la défense de l’élevage paysan israélien et palestinien.

    Paul Ariès

    #végan #biotechnologies #véganisation de la droite #antispécisme #vegan-washing #SuperMeat #vibe_israël #végétalisme #tsahal
    #sharren_haskel https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharren_Haskel
    #gary_yourofsky https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Yourofsky
    # Tzipi_Livni https://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni
    . . . . . . . . .

  • « La gratuité est plus économe que le système actuel »
    https://usbeketrica.com/article/paul-aries-gratuite-decroissance-transports

    Entretien avec le politologue Paul Ariès, partisan d’une décroissance fondée sur le désir et la gratuité, notamment celle des transports en commun.

    « La #gratuité dans les #transports franciliens, la belle utopie que voilà ! », déclarait en octobre dernier la présidente du conseil général d’Ile-de-France, Valérie Pécresse. En effet, après sa mise en place à Dunkerque, Paris est en train d’étudier la gratuité des transports dans la capitale. Tandis que certains critiquent une mesure trop coûteuse, d’autres voix s’élèvent pour défendre la gratuité comme un modèle de société d’avenir, remettant en question la marchandisation et permettant de renouer avec le politique. Parmi ces voix, celle du politologue Paul Ariès, proche du réseau international des villes lentes, directeur de l’Observatoire de la gratuité et auteur de plusieurs ouvrages, dont Gratuité vs Capitalisme (Larousse, 2018).

    #mobilité #circulation #déplacements

  • Vers une civilisation de la gratuité Observatoire international pour la gratuité - Septembre 2018
    http://appelgratuite.canalblog.com/archives/2018/09/21/36722740.html

    Alors que le vieux monde de la marchandisation systématique s’achève, expliquent les auteurs de cette tribune, il est temps de faire place à une nouvelle civilisation, celle de la gratuité économiquement, socialement, écologiquement et politiquement construite.

    L’Observatoire international de la gratuité (OIG) lance une mobilisation continue pour mettre la question de la gratuité du service public au cœur des prochaines élections municipales et de la reconstruction d’un projet global d’émancipation.

    Cette mobilisation se fait en trois temps forts : la publication début septembre du livre-manifeste #Gratuité vs #Capitalisme, signé par Paul Ariès au nom de l’OIG (éditions Larousse), le lancement d’un appel national le 1er octobre et l’organisation d’un forum national le samedi 5 janvier 2019 à Lyon.

    Vous pouvez signer cet appel en suivant ce lien : http://appelgratuite.canalblog.com/archives/2018/09/21/36722740.html

    Le vieux monde s’achève et ne peut prolonger artificiellement son existence qu’en sacrifiant le climat, les écosystèmes, les communs et plus d’un milliard d’êtres humains. Ce vieux monde crève de la marchandisation systématique de tout ce qui peut l’être. Il ne s’agit pas seulement d’un changement de politiques ni même de société mais de civilisation. Un autre monde existe déjà autour des expériences de gratuité qui se développent mondialement.

    Nous parlons bien sûr d’une gratuité construite, économiquement construite, mais aussi socialement, écologiquement, anthropologiquement et bien sûr politiquement construite. Le livre-manifeste Gratuité vs Capitalisme, signé par l’Observatoire international de la gratuité, rend compte de toutes les formes de gratuité existantes et à développer dans une perspective d’égalité sociale, de préservation du climat et des écosystèmes et de démocratie réelle. Comme nous y invitait le poète Rimbaud, il y a urgence à redevenir des voyants et à prendre conscience que des milliers d’ilots de la gratuité peuvent devenir demain des archipels et après-demain de véritables continents.

    Nous, toutes et tous, amoureux et amoureuses de la gratuité de l’#eau et de l’#énergie élémentaires, des #transports en commun urbains et des TER, de la restauration scolaire, des services culturels et funéraires, etc., nous clamons que l’heure est venue d’en finir avec une gratuité d’accompagnement du système, la gratuité pour les seuls naufragés, une gratuité qui ne va jamais sans condescendance ni flicage, pour passer à une véritable gratuité d’émancipation qui commence non seulement à démarchandiser, à démonétariser, mais aussi à sortir d’une conception individualiste des besoins. La gratuité est un chemin qui conduit à une société des usagers davantage maîtres de leurs usages.

    Nous voulons la gratuité du bon #usage face au renchérissement du mésusage. Pourquoi payer son eau le même prix pour faire son ménage et pour remplir sa piscine privée ? Ce qui vaut pour l’eau vaut aussi pour l’ensemble des communs.

    Nous voulons que la gratuité soit la condition pour repenser le contenu social, écologique, démocratique du #service_public dans le but d’en finir avec le capitalisme et son monde.

    Au moment où les débats fleurissent à propos des prochaines élections municipales, nous vous invitons à faire de la défense et de la promotion de la sphère de la gratuité un enjeu essentiel des prochains scrutins, nous appelons toutes les personnes de bonne volonté à partager les fruits des mille et une formes de gratuité et à coopérer pour faire pousser cette belle idée.

    http://appelgratuite.canalblog.com

    Les initiateurs de l’appel

    Paul Ariès (Observatoire international de la gratuité, OIG, rédacteur en chef de la revue Les Zindigné.e.s), Gabriel Amard (Co-président d’une association nationale de soutien à la gestion citoyenne et publique de l’Eau. Orateur national de la France insoumise), Danielle Simonnet (coordinatrice du PG, conseillère municipale de Paris), Eric Coquerel (coordinateur du PG, député France Insoumise), Viktor Dedaj (administrateur du site Le Grand Soir), Pierre Zarka (Observatoire des Mouvements sociaux, OMOS, Association des Communistes Unitaires/Ensemble !, ancien député communiste, ancien directeur du journal L’Humanité), Nathalie Perrin-Gilbert (Maire du 1er arrondissement de Lyon, conseillère municipale et métropolitaine de Lyon), Clémentine Autain (Députée FI, Ensemble !), Olivier Besancenot (dirigeant national du NPA), Jean-Michel Drevon, (Institut de recherche de la FSU), Alain Coulombel (secrétaire national adjoint EELV), Thomas Coutrot (économiste, ATTAC-France), Laurence de Cock (coordinatrice générale de la Fondation Copernic), Christophe Aguiton (sociologue, militant syndical et politique), Agnès Sinaï (Président de l’institut Momentum), Aurélie Trouvé (économiste et ingénieure, ATTAC-France), Francine Bavey (Coopérative Ecologie sociale), Myriam Martin (Ensemble !, Conseillère régionale FI d’Occitanie), Magali Giovannangeli (Présidente de la communauté d’agglomération d’Aubagne de 2011 à 2014), Pierre Khalfa (Fondation Copernic), Willy Pelletier (Fondation Copernic), Julien Bayou (EELV, Conseiller régional île de France), Maud Assila (secrétaire national du PG), Claudio Calfuquir, secrétaire national du PG), Laurence Pache (secrétaire nationale du PG), Sarah Legrain (secrétaire nationale du PG), Emilie Marche (conseillère régionale RCES, PG-FI), Jean-Christophe Sellin (secrétaire national du PG et membre du conseil régional d’Occitanie), Benoît Schneckenburger (Philosophe, FI), Mounia Benaili (PG), Corinne Morel-Darleux (Secrétaire national du PG et Conseillère régionale), Leila Chaibi (oratrice nationale de la FI, Co-fondatrice des collectifs jeudi noir et Génération précaire), Julien Poix (PG), Sophie Rauszer (PG), Theophile Malo (PG), Marie Laure Darrigade (PG), Hélène Le Cacheux (secrétaire national du PG), Fabienne Grebert (élue régionale RCES), Andréa Kotarac (Conseiller régional FI), Patrick Le Moal (Fondation Copernic), Noël Mamère (ancien député EELV et ancien Maire de Bègles), Patrick Farbiaz (Coopérative Ecologie sociale), Jean-Francois Pellissier (co porte-parole d’ ENSEMBLE !), Vincent Buard (Porte-parole de la cellule Ensemble ! des français de l’étranger), Serge Latouche (professeur émérite d’économie politique, courant de la décroissance), Germain Sarhy (village Emmaüs Lescar-Pau), Philippe Boursier (Fondation Copernic), Christine Poupin (porte parole du NPA), Denis Vichérat (co-président de la maison d’édition Utopia), Marc Humbert (Professeur émérite d’économie politique, vice-Président de l’association des amis des convivialistes), Pierre-François Grond, Sophie Wahnich (historienne), Jean Gadrey (économiste, ATTAC), Gustave Massiah (économiste, altermondialiste), Roger Martelli (historien, directeur de la revue Regards), Fabrice Flippo, Alain Véronèse, Jean-Louis Sagot-Duvauroux (homme de théâtre, penseur de la gratuité), Jacques Testart, Christian Vélot, Florent Bussy (philosophe et rédacteur les Zindigné.e. s/OIG), Thierry Brugvin (OIG, courant antiproductiviste), Bernard Gensane (administrateur du site Le Grand Soir), Maxime Vivas (administrateur du site Le Grand Soir)

    Les « premiers signataires »

    Ian Brossat (PCF, maire adjoint de Paris), Pierre Laurent (secrétaire national du PCF), André Chassaigne (Président des députés communistes à l’Assemblée nationale), Alain Bruneel (député communiste du Nord), Yvon Quiniou (philosophe), Raymond Zaharia (ATTAC, réseau Semences paysannes), Isabelle Granjon (conseillère municipale et conseillère du 1er arrondissement de Lyon), Elliott Aubin (Adjoint à la maire du 1er arrondissement de Lyon), Laurence Boffet (Conseillère du 1er arrondissement de Lyon), François Geze, Geneviève Azam (économiste, ATTAC-France), , Christine Bergé, Gilbert Rist, Didier Harpagès, Brigitte Giry (EELV), Sandrine Larizza (militante CGT, membre de la coopération intégrale du lyonnais), Tony Ferri, Jean-Pierre Garnier, Laurence Lyonnais, Laurent Paillard (Philosophe, rédacteur les Zindigné.e.s), Yann Fiévet (socio-économiste, rédacteur les Zindigné.e. s), Michel Husson (Economiste), LAURO Silvio (Adhérent à l’April pour la liberté de l’informatique, de l’information pour la coopération), Sylvie Larue (Association des Communistes Unitaires/Ensemble !), Roland Scheer (ACU/Ensemble !), Makam Rafatdjou (ACU/Ensemble !), Pierre Golberg (ACU/Ensemble !), Catherine Bottin-Destrom (ACU/Ensemble !), José Touar (ACU/Ensemble !), Pierre Cours-Salies (ACU/Ensemble !), Luc Quinton (ACU/Ensemble !), Christiane de Dryuer (ACU/Ensemble !), Patrick Daré (ACU/Ensemble !), Michel Mourereau (Observatoire des mouvements sociaux, OMOS), Bénédicte Goussault (OMOS), Benoit Borrits (OMOS), Daniel Vergnaud (OMOS), Josiane Zarka (OMOS), Laure Pascarel (co-Présidente de la maison d’édition Utopia), David Flacher (porte parole du mouvement Utopia), Jean-Pierre Hardy (membre d’Utopia, conseiller municipal d’Auzeville (31)), Franck Pupunat (co-animateur du mouvement Utopia), Jean-Luc Pasquinet (Objecteur de croissance), Enzo Traverso, Cyril CINEUX (Adjoint PCF au maire de Clermont-Ferrand en charge des transports), Martin Rieussec Fournier (cofondateur LJH et Generations Cobayes), Gilles Lemaire, Jean-Pierre Hardy (Conseiller municipal), Gérard Leras (ancien Vice-Président de la région Rhône-Alpes, Vice- Président d’AGTER), Pascal Franchet (président du cadtm France), Bruno Della Sudda (militant altermondialiste et autogestionnaire, membre d’Ensemble !-Nice), Pascal Boissel (psychiatre, Union syndicale de la psychiatrie), Catherine Samary, économiste, membre du Conseil scientifique d’Attac, Jérémie Nestel (fondateur de Libreacces), Patrice Grevet (Économiste, Professeur honoraire à l’université Lille 1), Josef Zisyadis (ancien député national suisse, Président de Slow food Suisse), Catherine Gonnet (OIG), Luc et Christian Terras (revue Golias), Simon Lecomte (OIG), Charlotte Belge (OIG), Michel Guibert (OIG), Maurice Levy (OIG), Camille Lecomte (OIG), Christian Sunt (objecteur de croissance, Décroissance Occitanie), Christian Causse (FI et militant CGT), Eliane Vioennot (linguiste), Benoit Reiss (codirecteur des éditions Cheyne et poète), Pierre Lafond (PCF), Michel Lepesant (Maison commune de la décroissance), Baptiste Mylondo, Chloé Landriot (enseignante, poétesse), Paul Zveguinzoff (psychologue clinicien, formateur et coordinateur de l’association Agir pour sa santé), Jean-Pierre Garnier (sociologue urbain), Jean-Luc Roques (Maître de conférence Université de Perpignan), Christopher Pollmann (Professeur des universités agrégé de droit public), Vincent Lhuillier (Maître de conférence en Economie), Sophie Ozanne (ancienne élue municipale NPA à Louviers), Olivier Tonneau (Enseignant-chercheur à l’université de Cambridge), Christian David (altermondialiste, ATTAC), Roger Winterhalter (Maire honoraire de Lutterbach, ancien conseiller régional et représentant de la Maison de la citoyenneté mondiale), Alain Desjardin, Jacques Bidet (Professeur émérite à l’université de Paris-Nanterre), Alima Boumédienne Thiery (avocate), Didier Epsztajn, Renda Belmallem (étudiante, objectrice de croissance), Willy Gianinazzi, Bernard Duterme (Centre Tricontinental), Abderrahim Afarti (bibliothécaire Paris), Emmanuelle Vibert (journaliste), Eliane Viennot (chercheuse et féministe), Benoit Reuss (éditeur et poète), Jean-Pierre Siméon, Nelly Pégeault, Loiseau Pierre., Antoine Math, chercheur, Janie Arnéguy (Conseillère Municipale Ensemble ! Nîmes), Noémie Moreaux (luthier), Gilbert Guilhem (CGT), Sylvie Colin, Lysianne Cavallo, Alice Grinand (coordonnatrice des communications au Comité de Solidarité/Trois-Rivières), Monique Kaiser, Pascal Taine, Guillaume Tanneux (FI) , Anne Quecy (retraitée EN), Caroline CHATEAUX, Elise Lowy, Olivier Montigny, José Tovar, Martine Auzou (enseignante retraitée), Didier Epsztajn, animateur du blog « entre les lignes entre les mots », Germain Anne (docteur en médecine), Catherine Peltier (Alternatiba et Attac 14), Dominique Bouchery (musicien, France Insoumise), Martin Rieussec-Fournier (co-fondateur #LesJoursHeureux et Générations Cobayes), Serge Seninsky, Jean-Luc FLAVENOT (Assistant de Conservation aux Archives Départementales du Rhône, Élu CGT des personnels du Département du Rhône, Membre du PCF), Stef Vincent, Juliette Bouchery (comédienne et auteure, Insoumise et membre de collectifs citoyens), Danielle Montel, Pierre Fauconnier (retraité, projets opensource et apiculture de loisir), Aurélien Murith, musicien, membre de la Fédération anarchiste, Sylvie Giosa (salariée précaire, membre de la SFEPM et du GMHL, associations pour la protection de l’environnement), Chrysis Caporal, élue à Champigny sur Marne (EELV), Françoise Boireaud (Citoyenne engagée et défenseuse syndicale CGT), Chantal Zamblera (psychologue à la retraite), membre de la France insoumise), Axel Bony (Professeur d’EPS, Militant Snep-FSU 91), Philippe Gastrein (agrégé en SVT, animateur de groupe d’action de la France Insoumise), Christophe Didion Employé de la fonction publique, Adhérent d’associations comme Attac, l’April et Sortir du nucléaire), Amandine Touzeau, Docteure en Biologie, Alain AUMONT, Pierre Goldberg, Hervé Gatignol, animateur bénévole de Lab’idouillerie, ressourcerie autogérée et atelier participatif (vélo, bidouille) de l’association Rien Ne Se Perd, Michèle Kiintz (ACU), Jean Brafman (LFI), Guillaume Dubourg, Brunet Marc (Attac 84), Hubert Nadin - Collectif citoyen du pays de Dieulefit, Monique et Jean-Pierre Jeannin, Claire Hilgers (Belgique), David LEMUHOT (Ingénieur formation), Clémence Dethier, Sylvain BERNARD, Pierre Namur, Jeanine Fradin, Bérangère Toussaint, Héléna Aerts, Michel Barthélémy, Michel G. Dehon (Belgique, Membre mpOC et du CADTM), Pauline Oppé, Jean-Pierre Quayret, Benjamin Roy, Cécile Daude (Maître de Conférences de Grec retraitée), Damien Pennetreau, Rosemarie OSTER-GRELLETY, Robin Pringels, Danielle Montel (OMOS, ACU, Technicienne pharmacologue Retraitée de SANOFI), Brigitte Bonnefille, Eric Soriano, Robin Gérard, Daniel Vergnaud, technicien, OMOS, Maxence GALLICE, Bruno THIERY, Pierre Sarramagnan-Souchier, Gérard Bertre (FI), Tereza Estarque (Institute d’ Étude de la Complexité), Bruno Cadez (Militant communiste), Jean-Jacques Pascal (Utopia), Jean Pires, Christian Demey, Anne Querrien, JP Denotte, Antoine De Santis (retraité), Damienne Derreumaux, DarrietLionel, Patrick flambard, Vincent Bruyère, Brun Ludovic, Marcel Lopez, Eric Goujot, Christophe BLANCKAERT, Liliane Guillerm , Franck Barske (anarchiste, décroissant, délégué syndical CGT),Valérie Carlenc, Gilles Guiniot, Jocelyne Prudhon, Joaquin Valdivielso (Université de les îles Baléares, Majorque, Spain), Jean-Michel Cléricali, Karinne Grennier, Michel Peyrache, Eole Bonneault, Jocelyne Guillochet, Simon Olivieri ( ingénieur commercial / Norvège), Fanny Dulin, Agnès Ricciardi, Maxime Malecki, Jean-Pierre Cattelain, Dominique Liot (Ex Robin des bois de l’énergie, Ex Monteur eRDF à la retraite ), Bertrand Dubard de Gaillarbois, Angela Bovo, Marco Candore, Cédric Azière, François Roux (FI Briançon), Chantal Behar, Odile VEILLERETTE, Claudie BLANC URBITA, Marie Pichevin, Pascal Bonnefond ( chercheur), Bernard Lombardo, Hafid El Mehdaoui, Patrice Moingeon, Jean-Pierre Gay (retraité - France Insoumise), Jean Lafont (Membre du Comité exécutif de Mouvement Ecolo), Lucile DAUMAS (Retraitée), Isabelle Catalan, Yves Jean, Nicole ROGER (Militante associative), Jean Paul VANHOOVE, François Bonnes, Etienne Adam syndicaliste militant des droits de l’homme Caen, Jean Rouveyrol, Alain steinberg, Bernard Clément, Marie-Line Clément, Anne Lamouille, Xavier Sengelen, Pierre-Yves Chatagnier, Catherine Peltier (retraitée, militante associative), Régine Pactat, Mohand ACHERAR (écologue et millitant altermondialiste), Philippe Bayer, Gwenhaël Blorville (docteur en sociologie et rédacteur en chef de La Gazette de Gouzy), Agnès Bonnaud , Valérie Dessey, Didier COUPEAU, Marie-Christine Callet, Jean-Michel Masson, Louis Moreau de Bellaing (membre du MAUSS), Laurent Eyraud-Chaume, comédien, Benoît de Cornulier, Caroline Guibet Lafaye (CNRS – Centre Émile Durkheim), Richard Larmenier, Pascal PAQUIN (Militant associatif), Bernard Clément (Mouvement politique Ensemble ! 52), François Caussarieu (mouvement ENSEMBLE ! ), Monique Demare, Vincent Buard, Claude Layalle, Daniel Lessard, Denys Piningre (Cinéaste documentariste)

    Repris par, entres autres :
    https://reporterre.net/La-gratuite-porte-de-sortie-du-capitalisme
    https://www.legrandsoir.info/vers-une-civilisation-de-la-gratuite-33870.html

    • mazette, y a quasi pas une phrase non démontable, on dirait une parodie.

      "Depuis douze mille ans, nous travaillons et vivons avec des animaux parce que nous avons des intérêts respectifs à vivre ensemble plutôt que séparés"
      Nous avons des intérêts objectifs à exploiter les animaux (les faire bosser pour nous, leur prélever lait oeufs ou fourrure, les tuer pour les bouffer). Eux n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. Seule exception : les chiens de chasse.

      "Les animaux domestiques ne sont plus, et depuis longtemps, des animaux « naturels »"
      Mais le processus de réensauvagement (dit "marronage") peut être très rapide

      "Et, grâce au travail que nous réalisons ensemble, ils ont acquis une seconde nature qui fait qu’ils nous comprennent, bien mieux sans doute que nous les comprenons."
      Pas grâce au travail réalisé ensemble mais du fait de leur statut subalterne et dépendant de l’humain pour bouffer, se protéger et se reproduire

      "Ainsi est-il probable qu’ils ne demandent pas à être « libérés »"
      LOL. biais de confirmation. "ça m’arrange de croire ça alors on va dire que c’est vrai, au du moins probable"

      "Ils ne demandent pas à retourner à la sauvagerie"
      Pour en être sûr il faut essayer : ouvrir les enclos et cesser les apports de fourrage, tu vas voir que la sauvagerie va revenir au galop (cas de le dire). sauf malheureusement chez les souches trop modifiées par la #zootechnie, n’ayant plus trace d’instinct.

      "Ils demandent à vivre avec nous"
      Re-biais de confirmation basé sur rien

      "ils demandent à vivre une existence intéressante, intelligente et digne"
      Et nous, humains moraux exploitant raisonnablement et "à l’ancienne" les animaux, déclarons qu’une vie domestiquée et dépendante (qui nous arrange) vaut mieux qu’une vie sauvage, et puis voilà.

      "dans nos pays européens, et depuis les années 60 dans l’ensemble du monde, il n’existe plus de famines liées à un manque de ressources"
      Heureusement qu’ils précisent depuis les années 60 et chez nous, c’est à dire depuis l’époque où la technique alliée à la profusion d’énergie fossile a mécanisé à outrance l’agriculture dans une minorité de pays qui exploitent les ressources des autres. bravo Paul Ariès.

      "Quand des gens meurent de faim quelque part, c’est parce que d’autres l’ont décidé. On ne voit pas en quoi le véganisme changerait quoi que ce soit à cette réalité."
      Et l’#accapparement des terres pour la production de fourrage pour la zootechnie, l’exploitation de terres rares, d’énergies fossiles, de main d’oeuvre quasi-esclave etc. c’est pas des conséquences de décisions ? On m’aurait menti ?

      "ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, le fumier"
      Houlà, de l’eau a coulé sous les ponte entre-temps, depuis lors la grande révolution de la biologie des écosystèmes nous a fait découvrir que ce qui se fait de mieux pour nourrir un sol, c’est la matière ligneuse.

      "l’agriculture sans élevage, c’est l’agriculture famineuse parce qu’elle épuise les sols"
      Là ça va tellement loin dans le nawak que je sais pas par où le prendre. Je vais essayer :
      – ce qui regènère les sols c’est le maintien ou l’augmentation du taux d’humus,et de la vie qui va avec
      – l’humus vient de la végétation (ligneuse notamment) et de sa digestion par l’écosystème du sol
      – les animaux ont un grand rôle dans la génération d’un humus stable, à titre d’exemple les vers de terre dont la biomasse par hectare, sur l’ensemble des écosystèmes terrestres dépasse de loin celle de tous les autres animaux
      – le fumier est issu d’un mélange de paille (végétal) et de bouse (résidu de végétal digéré). Il existe de nombreux autres amendement qui produisent un humus autant voire plus stable avec des dépeditions de carbone bien moindres le long de la chaîne.

      "Ce sont des rendements ridicules pour un travail de forçat car le compost de légumes est bien moins efficace pour faire pousser des légumes que le fumier animal. A moins de forcer le sol par de la chimie, évidemment. Et de labourer bien profondément. Mais, dans ce cas, on abîme les sols, en désorganisant l’écosystème qu’il est en réalité."
      LA LIGNINE. cf point précédent.

      "manger végan, l’absolu des régimes « sans », c’est se condamner à ingurgiter beaucoup de produits transformés, c’est-à-dire des assemblages de molécules pour mimer ce qu’on a supprimé"
      des "assemblages de molécules", no comment. par ailleurs ma soupe, mon porridge, mon pain, mes poêlées de légumes, mes compotes, j’aimerais bien savoir ce que c’est censer mimer.

      "Sans omettre d’ajouter la précieuse vitamine B12 à son alimentation."
      ah, la fameuse B12, la preuve ultime. sauf que la B12 ne provient pas des animaux (sinon on en aurait de base dans le corps vu qu’on est aussi des animaux) mais des bactéries du sol. la question n’est donc pas celle de la consommation d’animaux, mais de l’aseptisation croissante de notre bouffe, qui n’est pas non plus sans lien avec les problèmes d’immunité et ceux du microbiote intestinal.

      "il n’y a plus rien pour maintenir les paysages ouverts"
      mais c’est quoi leur problème avec les forêts ? http://www.peripheries.net/article75.html

      "ce mouvement nous met encore plus dans les serres des multinationales"
      C’est tout simplement faux car ça passe sous silence toutes les expérimentations faites autour de la #végéculture. Comme on en a maintenant l’habitude avec Porcher, elle nous met en avant un choix binaire entre d’un côté une agriculture autonome qui ne saurait se passer d’élevage (sauf qu’elle ne le démontre jamais) et d’un côté une agriculture cyborg dont le véganisme est l’idiot utile. après le biais de confirmation, la technique de l’homme de paille.

      ensuite, rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      "[le véganisme] menace de nous condamner à la disette en nous ramenant à l’agriculture prédatrice des temps anciens."
      Putain mais informez-vous, sérieux, informez vous. Ne rien connaître à la dynamique d’un sol et prendre une posture d’autorité pour balancer des énormités pareilles, c’est grave.

      "Il menace de nous condamner à dépendre d’une alimentation industrielle 4.0."
      hors sujet

      "Il menace d’uniformiser nos paysages."
      Idem, affirmation sans aucune démonstration ni fondement. C’est la diversité de reliefs et de climats qui fait la diversité paysagère.

      "Il menace paradoxalement de nous faire perdre notre humanité incarnée et notre animalité en nous coupant des réalités naturelles par des zoos virtuels, des paysages transformés en sanctuaires, avec des chiens et chats remplacés par des robots."
      Total fantasme. N’en jetez plus.

      "Le véganisme est l’allié objectif d’une menace plus grande encore. Car, après tout, la meilleure façon de ne plus abîmer la nature est de s’en couper totalement."
      Nième procédé de l’homme de paille.
      Une fois de plus, s’ils veulent critiquer l’industrialisation de la vie, qu’ils s’en prennent à ce qu’il y a derrière au lieu de monter un faux débat et de prêter aux pratiques agricoles sans élevage tout et n’importe-quoi en termes d’intention et d’arrière-plan politique

      "De s’enfermer dans des villes, alimentées par des flux de molécules et des flux de données. Plus de sale, plus de propre, que de l’esprit sain tourné vers une morale ultime, l’amélioration de l’homme par son isolement total de la nature que l’on ne peut maîtriser et qui nous renvoie sans cesse à notre animalité. Oui, véganisme rime avec transhumanisme."
      Idem. Gros n’importe-quoi qui sort de nulle part, par mélange de pinceaux entre industrialisation du vivant et pratiques agricoles sans élevage.

      Tiens, encore plus loin dans les fantasmes en boucle :
      "La consommation de la viande a introduit, dès la préhistoire, l’obligation du partage, l’invention de la logique du don et du contre-don car un chasseur ne consomme jamais son propre gibier"
      Mais pourquoi un réseau d’horticulteurs végétaux ne pourrait pas pratiquer le don et contre-don ? Idem du gloubiboulga précédent.

      Bref, une tribune désolante par son indigence et ses procédés rhétoriques gros comme des maisons, et qui tombe complètement à côté de la plaque.
      #naufrage_intellectuel

    • @koldobika, @rastapopoulos

      Les animaux « n’ont aucun intérêt objectif à vivre avec nous. »

      Ben si, pour les protéger des prédateurs, par exemple. Car les animaux mangent aussi d’autres animaux, à ce qu’il paraît. Ou encore pour leur éviter d’avoir à chercher à bouffer...

      rapprochement sans queue ni tête entre véganisme et viande in vitro, comme s’il y avait un rapport entre les deux

      Ah ben là, c’est toi qu’est mal renseigné. Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc.

      Pour le reste, il est vrai que cette tribune rate, à mon sens, l’essentiel, à savoir le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Tout y est maintenant trop lisse et sans aspérités. Les machines y ont fait leur chemin et une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible.

      Un militantisme moralisateur est actif qui cherche à imposer son #politically_correct, sa police de la pensée, etc. en culpabilisant les personnes avec des méthodes dignes des pires curés jésuites.

      Cette tribune est une réaction maladroite contre cette tendance, qui est bien loin de ne concerner que les vegans militants...

    • pour les protéger des prédateurs, par exemple

      oui sauf qu’initialement aucun animal sauvage n’a été de lui-même se mettre dans un enclos, qu’au bout du compte ils passent tous à la casserole, et qu’à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication.

      Peut-être pas seulement le véganisme, mais le végétarisme constitue un juteux marché pour ce genre de truc

      dans la mesure où véganes et végétariens ne mangent pas de viande, ce serait plutôt à mon sens les omnivores soucieux du bien être animal qui seraient intéressés par un substitut garanti sans abattoir ni maltraitance.

      le déni et la mise à distance de la souffrance et de la #mort dans notre société trop aseptisée. D’où le rapport avec l’artificialisation du monde et le #transhumanisme.

      Effectivement ça rate l’essentiel, car d’une observation pertinente ils finissent par taper très très à côté. L’industrialisation totale de la vie se fout bien des véganes, elle n’a pas besoin d’eux pour s’imposer.
      et de nombreux véganes sont plutôt dans une mouvance punk autogestionnaire (pas explicitement anti-indus mais du moins dans l’esprit)

      une fraction de la population aspire à une #pacification encore plus grande de la vie - si c’est encore possible

      tristement ironique à l’heure où la violence économique en est à tuer les plus pauvres, mais de façon non visible pour les privilégiés, à coup de réformes APL, décrets, radiations abusives etc.

    • @koldobika et @rastapopoulos

      à aucun moment ils n’ont de moyen de piger les tenants et aboutissants de leur captivité et de leur domestication

      En effet, et c’est bien cela qui constitue la spécificité (et probablement pas la « supériorité », vu le peu d’usage qu’ils en font) des êtres humains sur les autres ( zootres ?) animaux.

      Il y a une sorte de contradiction à réclamer l’égalité entre les êtres humains et les animaux et en même temps à reconnaître que ces derniers ne sont pas capables des mêmes capacités de conscience et d’anticipation que nous-mêmes.

      Tout le problème de l’antispécisme réside là-dedans : on réclame une égalité abstraite au nom d’êtres qui n’ont pas les capacités de la réclamer eux-mêmes...

      Par exemple A. Caron ne parvient pas à sortir de cette contradiction :

      Pourquoi faudrait-il être végan   ?
      Le mouvement végan demande à ce que l’on ne consomme plus de produits d’origine animale. Mais comment se nourrir et sortir d’un modèle agro-industriel ? Le journaliste Aymeric Caron et la sociologue Jocelyne Porcher en débattent.

      http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/21/pourquoi-faudrait-il-etre-vegan_5288594_3232.html

    • J’y connais pas grand chose en antispécisme, mais de mémoire, il y a pas mal de gens qui ne demandent pas une égalité abstraite, mais qui demandent à ne plus faire souffrir des animaux qui ont la capacité de souffrir (pas tous mais beaucoup quand même), lorsqu’on a la possibilité de faire autrement (de se nourrir ou vêtir autrement surtout). On peut pas appeler ça abstrait, c’est très concret.

      (Le débat avec Aude, Guillaume, Jocelyne et Xavier est demain soir, et je n’ai rien révisé ! Ça va pas être du gâteau pour intervenir, moi qui n’ai pas une très bonne mémoire. En plus obligé d’y aller avec mon fils, la te-hon si je dis des conneries…)

    • Pour le lien précédent avec Caron, je ne sais pas si je vais avoir le temps de vraiment le lire ce soir car je suis mort, mais juste le tout tout début, première réponse de Jocelyne Porchet :

      On peut penser que les relations de domestication ont rencontré l’intérêt de certaines espèces parce qu’elles leur apportent protection et sécurité alimentaire. La domestication n’est donc pas un rapport de domination et d’exploitation. C’est au contraire fondamentalement un rapport de pacification et de communication, l’inverse des rapports de prédation auxquels veulent nous ramener certains « libérateurs » des animaux.

      Peu importe mes idées perso, ya quand même un gros soucis juste rationnel, de démarche honnête d’argumentation non ? C’est pas scientifique au sens de la démarche, de pouvoir apporter des arguments prouvables etc.

      Le tout premier truc qu’on lui demande et elle répond « On peut penser que » ! C’est juste elle qui pense que, mais sans preuve de que dalle, aucune preuve historique, rien. Et ensuite sur cette base pourrie, là elle enchaine « n’est donc pas » !

      Genre elle commence par un truc totalement flou, tellement flou que c’est même pas une phrase d’autorité ("Il est clair que", « On sait bien que »… là c’est juste « On peut penser que », à la limite… en imaginant bien…), et de ça elle en tire une conclusion.

      Sérieux, c’est totalement WTF ce début de réponse, et ça engage pas du bon pour la suite…

      Moi perso c’est le genre de non-argumentation qui a tendance à me bloquer.

  • Pourquoi partir à l’étranger pour chercher de « l’authenticité » ne sert à rien
    https://www.vice.com/fr/article/a3dqk8/authenticite-voyage-mythe
    Alors que l’on oppose souvent le touriste au voyageur, on oublie que ce dernier est avant tout un consommateur de clichés.

    Dans ces temps où chacun a l’arrogance d’être plus malin que les autres, il est de bon ton, en matière de voyage, de mépriser « les touristes ». Dans les petits jeux de distinction où s’ébroue l’individu qui croit exister quand il rabaisse autrui, il importe de distinguer le touriste du voyageur. Au touriste, le goût grégaire de choix sans originalité, le besoin de sécurité dans une consommation « conformiste » qui ne laisse aucune place à la rencontre hors transaction marchande ; au voyageur, la singularité d’improviser son parcours au gré des rencontres et des envies. Au touriste, le camping, le Club Med, les offres « all inclusive » et les resorts – soit l’artificialité d’un imaginaire vulgaire de paradis en toc, construit par la publicité ; au voyageur, la « quête de l’authentique », la prétention à toucher l’altérité – comme s’il était possible d’y parvenir lors d’un parcours de quelques semaines, ou de quelques mois. Comme si, d’ailleurs, les autochtones n’avaient pas compris quel bénéfice ils pouvaient retirer à tromper le désir d’authentique d’un voyageur-pas-touriste qui, quoi qu’il en dise, reste d’abord un consommateur – et notamment, un « consommateur de clichés », comme l’écrit Paul Ariès.

    #exotisme @mona (ps : je savais pas que c’était un de vos collègues, sorry)

    • Cette dialectique entre un individualisme libéral et une nostalgie diffuse pour un idéal placé dans un ailleurs fantasmé est, selon nous, le résultat même de la mondialisation. Elle prend d’ailleurs divers visages. Le jihadiste qui assassine au nom d’Allah, le Français juif qui émigre en Israël, le nationaliste qui aspire à débarrasser son pays des impurs, les sympathiques « voyageurs de l’authentique » disposés à monnayer une séance de chamanisme : tous disent, d’une façon très diverse, la grande détresse de sens de l’individu dans une société qui se refuse à produire et affirmer de la valeur, de reconnaître comme fertiles ses « gisements culturels », comme les nommait Cornélius Castoriadis.

      #anomie

  • La face cachée du pape François - La Revue des Ressources
    http://www.larevuedesressources.org/la-face-cachee-du-pape-francois,2922.html

    Question : Vous venez de signer le premier livre critique sur le pape François ou plus exactement sur « l’Eglise du pape François ». Vous expliquez que ce livre n’aurait pas été possible sans le soutien actif des réseaux sud-américains et notamment argentins.

    Paul Ariès : Il est important en effet de renouer avec une critique de l’Eglise alors qu’on assiste à une montée du fait religieux et que les autres langages peinent à exprimer les ressentiments et les espoirs des humains. La gauche comme la science se défilent aujourd’hui devant cette fonction critique et laissent l’Eglise tenir la rue et imposer ses dogmes. Les cathos de gauche sont devenus incapables de tenir un discours critique et reprennent la thèse du bon pape mal conseillé, mal entouré ou simplement empêché d’agir par une Curie qui lui serait opposée. Une Eglise réactionnaire se mordrait les doigts d’avoir choisi un pape devenu subitement par la grâce divine progressiste, social et écolo !

  • Vincent Liegey : « Avoir raison tout seul, c’est avoir tort »
    http://www.revue-ballast.fr/vincent-liegey

    Entretien avec le porte-parole du Parti pour la décroissance : comment pousser à la prise de conscience ?

    « Où allons-nous ? Droit dans le mur. Nous sommes à bord d’un bolide sans pilote, sans marche arrière et sans frein, qui va se fracasser contre les limites de la planète », écrit Serge Latouche, professeur d’économie et théoricien écologiste. Mais il ne suffit pas que certains le sachent pour que les choses bougent. Une idée juste, pour se construire et s’incarner, doit trouver les voies de sa réalisation auprès du grand nombre : comment, dès lors, toucher puis mobiliser la population sur un sujet parfois aride et trop souvent incompris ? C’est ce dont nous parlons avec Vincent Liegey, porte-parole du Parti pour la décroissance et coauteur du livre Un projet de décroissance. Le temps presse, répète-t-il, ne laissant guère de choix : ce sera la décroissance choisie ou la barbarie généralisée.

    Plutôt que de chercher à convaincre, avec des arguments rationnels propres à toute démarche militante, vous prônez le « faire ». La contagion par l’exemple, donc. Cela porte-il ses fruits, en dehors du cercle de ses proches ?

    Nous ne cherchons plus à convaincre, mais souhaitons susciter du débat, des réactions, du dialogue, des réflexions. Je pense que l’on ne convainc presque jamais personne de quoi que ce soit, encore moins en essayant de convaincre. D’où l’importance de nos réflexions autour de notre manière de communiquer, de dialoguer, de se comporter avec son entourage, ses amis, sa famille. Nos analyses et nos idées sont tellement en rupture avec notre quotidien, autant qu’avec l’imaginaire dominant, qu’il est important de cultiver notre radicalité en évitant de tomber dans des formes d’extrémisme ou d’entre-soi. La radicalité, c’est-à-dire aborder les problèmes à la racine, amène cohérence et solidité à nos réflexions. Par contre, s’enfermer dans une analyse rationnelle radicale autour de questions comme les limites physiques à la croissance ou l’effondrement bloquent le dialogue. À travers d’autres formes de communication, d’autres espaces de rencontre, notamment par l’exemple, on peut ouvrir à d’autres cercles nos réflexions. Il y a autant de chemins vers la Décroissance que d’objectrices et d’objecteurs de croissance. Ainsi, la « contagion par exemple » est complémentaire des arguments rationnels. De plus, et c’est une grande force de la Décroissance, lier la pratique à la théorie permet de renforcer à la fois la justesse de nos théories, la cohérence des expérimentations et aussi la crédibilité du projet. De même, la pratique individuelle et collective nous apprend l’humilité et la patience. Notre projet porte en lui l’ambition d’un changement paradigmatique qui représente un long chemin fait d’embûches, d’errements, d’expérimentations, d’apprentissages. Donc, oui, susciter du débat à travers différentes formes et niveaux permet de sortir de l’entre-soi et participe à cet essaimage de graines : mieux comprendre les défis, diffuser des idées et des propositions, se rencontrer et recréer du lien, ramener de l’espoir, s’ouvrir l’esprit et se réapproprier de l’utopie, se réapproprier et créer de nouveaux outils pour produire et échanger, mais aussi vivre ensemble. C’est à travers cet essaimage que l’on espère minimiser les violences, les barbaries en cours et à venir, en dépassant nos petits cercles.

    (...)

    Paul Ariès, à Ballast : « On a vu aussi se développer une décroissance de droite catholique, celle dont Vincent Cheynet, le patron du mensuel La Décroissance, est le meilleur symptôme. Cette décroissance de dame-patronnesse et de directeurs de conscience confond décroissance et austérité, elle vomit toute idée de revenu universel, elle défend la "valeur" travail, elle refuse la réduction du temps de travail, la gratuité des services publics, elle n’aime pas les Indignés, etc. Ce que cette décroissance bigote n’aime pas, surtout, c’est que les humains se soient émancipés de Dieu — c’est ce qu’ils nomment le fantasme de l’homme auto-construit… Cette décroissance bigote n’aime pas plus la publicité ou les grandes surfaces que nous mais, elle, elle était du côté de Sarkozy lors des émeutes dans les banlieues au nom de la défense de l’Ordre. Cette décroissance se veut non seulement une avant-garde éclairée destinée à apprendre au peuple à se passer de ce qu’il n’a pas, mais elle fait le sale boulot des puissants. »

  • La face cachée du pape François
    http://www.larevuedesressources.org/la-face-cachee-du-pape-francois,2922.html

    Question : Vous venez de signer le premier livre critique sur le pape François ou plus exactement sur « l’Eglise du pape François ». Vous expliquez que ce livre n’aurait pas été possible sans le soutien actif des réseaux sud-américains et notamment argentins. Paul Ariès : Il est important en effet de renouer avec une critique de l’Eglise alors qu’on assiste à une montée du fait religieux et que les autres langages peinent à exprimer les ressentiments et les espoirs des humains. #La_Gauche comme la science (...)

    #Controverses

    / #Droits_de_l'homme_de_la_femme_et_de_l'enfant, #Ecologie, #Finance, #Dictature_militaire, #Diable_et_Bon_Dieu, #Pédophilie, Pauvreté, #Athéisme, #Islam, #Christianisme, #Histoire_contemporaine, #Religions, La Gauche, #Identitaire, Pape François / évêque (...)

    #Pauvreté #Pape_François_/_évêque_Bergoglio

  • Close the camps
    http://mappemonde.mgm.fr/num43/internet/int14301.html

    Le site close the camps est un outil cartographique militant au service d’une cause clairement énoncée : la lutte contre l’enfermement des migrants. Ce site, disponible en 3 langues (français, anglais, espagnol), prolongement direct de la désormais célèbre « carte des camps » dont le réseau Migreurop a fait son étendard, est un point d’appui aux actions et revendications portées par le réseau [2]. Outil simple et pratique s’adressant aux proches des migrants détenus et aux organisations de soutien, mais aussi outil d’information et de sensibilisation qui vient en support aux diverses mobilisations contre l’enfermement des étrangers, ce site va plus loin qu’une simple description de l’état des choses. Il sert de point d’appui à une revendication politique contestataire.

    • ADESS - Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés - UMR 5185 - Séminaire du GRANIT 12 décembre : « De l’usage contestataire des cartes »
      http://www.ades.cnrs.fr/spip.php?article1272&lang=fr

      « L’histoire sociale des cartes, à la différence de celle de la littérature, de l’art ou de la musique, semble ne comporter que peu de modes d’expression véritablement populaires, alternatifs ou subversifs. Les cartes sont essentiellement un langage de pouvoir et non de contestation. »

      Brian Harley (1988), « Maps, Knowledge, and Power » in : Cosgrove Denis, Daniels Stephen (eds), The Iconography of Landscape : essays on the symbolic representation, design and use of past environments, Cambridge University Press, pp. 301-302.

      25 ans après cette affirmation de Brian Harley, ce constat est-il toujours d’actualité ? Alors que les derniers cycles de séminaires GRANIT (les données de l’environnement en 2011-12, les cartographies participatives en 2012-13, Internet comme terrain en 2014-15) nous ont permis de mettre en évidence la démultiplication des modes de fabrique cartographique, l’expansion des usages de la carte et la diversification de ses producteurs-utilisateurs, l’émergence de la cartographie radicale et de la contre-cartographie ne permet-elle pas désormais d’envisager la carte comme un langage de contestation ?

      De l’usage contestataire des cartes | Carnet (neo)cartographique
      http://neocarto.hypotheses.org/1127

      Qu’est-ce que la cartographie radicale ?
      présentation : http://lambert.nico.free.fr/radical/GRANIT_ADESS_V2.pdf
      « La lutte est mère de toute chose » (Démocrite).

      1) Radicalité

      Faire une carte radicale, c’est développer une (contre) vision du monde. C’est proposer une contre-géographie, une vision dissonante de celle couramment admise. C’est créer des cartes « obus » pour « pulvériser la pensée dominante ». Ces représentations peuvent être iconoclastes et artistiques (cARTographie) ou classiquement “bertiniennes”.

      NB : Le terme « obus » est emprunté au Philosophe Paul Ariès, militant pour la décroissance, pour qui les mots obus sont des moyens de rentrer avec fracas sur la scène publique et ainsi susciter le débat. D’autres parlent quant à eux de « cartes en colère » (Philippe Rekacewicz).

      2) Subjectivité

      Faire de la cartographie radicale, c’est aussi construire des représentations en toute rigueur scientifique tout en assumant la fonction discursive des cartes construites. Si les cartes ont indéniablement une dimension objective (on ne truque pas les données, on les représente selon des règles graphiques largement admises pour leur efficacité visuelle) elles disposent en même temps d’une dimension subjective : elles expriment un point de vue. On le sait, pour jouer son rôle, la carte doit abstraire et schématiser la réalité, seul moyen de la rendre intelligible. « Une carte qui ne généraliserait pas en simplifiant serait parfaitement inutile » (Monmonier, 1991). Il faut donc choisir quelles facettes de la réalité montrer. On met en scène une carte pour qu’elle raconte une histoire. Une carte radicale est donc une carte qui s’assume comme telle : sous couvert d’une apparence scientifique sérieuse (réelle), elle déploie des arguments. « In short, maps don’t merly represent space, they shape arguments » (Wood, Monmonier in an atlas of radical cartography).

  • Idéologues et militants du social chauvinisme
    http://mondialisme.org/spip.php?article2320

    Idéologues et militants du #social-chauvinisme :
    de #Jean-Claude_Michéa au #Parti_de_Gauche,
    de #Marianne à #ATTAC, de #Politis au #PRCF,
    de #Frédéric_Lordon au #Monde_diplomatique ,
    d’#Emmanuel_Todd au #MPEP et au #PCF...

    PRESENTATION : Le « social-chauvinisme » est une vieille expression polémique utilisée durant la Première Guerre mondiale par les socialistes marxistes internationalistes (Lénine, Luxembourg, etc.) pour dénoncer les sociaux-démocrates qui soutenaient leurs bourgeoisies nationales respectives en usant d’une phraséologie pseudo-radicale… Aujourd’hui on retrouve le même type d’arguments sociaux-patriotes chez

    – des intellectuels (Todd, Lordon, Michéa, Ariès , les équipes du « Monde diplomatique » et de « Politis », à gauche mais aussi les mêmes arguments nationalistes chez des républicains de droite, Taguieff, Finkielkraut, etc.)

    – et des organisations (ATTAC, PCF, Parti de Gauche, MPEP, etc.).

    Les membres de cette mouvance :

    – critiquent « l’oligarchie » (vieux concept d’extrême droite), la dictature de la finance et la Bourse (idem) ;

    – ils prônent un capitalisme industriel, productif, national et un Etat fort menant une politique keynésienne d’indépendance nationale, sans oublier, bien sûr, la défense des PME « bien de chez nous ».

    Pour ce faire, ils s’affublent d’un masque critique, anticapitaliste ou altermondialiste, toujours chauvin.

    Démystifier ces discours et ces organisations est essentiel dans une période où la compétition économique entre les Etats européens ne fait qu’attiser les régionalismes, les nationalismes, et la xénophobie sous toutes ses formes.

    Télécharger le PDF : http://mondialisme.org/IMG/pdf/ideI_ologues_et_militants_du_social_chauvinisme-2.pdf

    Une première version de ce texte a été diffusée sous forme de brochure aux #Journées_iconoclastes de Toulouse, organisées par la #CNT-AIT les 29, 30 et 31 mai 2015, et a servi de base à une intervention orale évidemment plus brève ! Cette seconde version est plus longue ; de nombreuses citations y ont été ajoutées afin d’illustrer certaines affirmations du texte initial et aussi de tenir compte des discussions et critiques qui ont suivi l’exposé. Un grand merci aux camarades de la CNT-AIT et à l’équipe d’animation du squat de #La_Chapelle pour leur accueil chaleureux !

    Lire aussi l’article paru dans dans @anarchosyndicalisme ! n°145 :
    http://seenthis.net/messages/385722

    • J’adore les arguties fumeuses des faux-zintellos qui nient la réalité : l’ « oligarchie, un concept d’extrême-droite ». Ben voyons. Il suffit pourtant de prendre n’importe quel dictionnaire pour trouver une définition de l’oligarchie (qui remonte au minimum à la république romaine). Même que Bertrand Badie de Sciences-po utilise ce concept. Si, si.

      C’est typiquement ce genre d’article de bien-pensance qui empêche de penser et de mobiliser des idées efficaces face à cette mondialisation ultralibérale. Article d’idiots utiles. Ou de salauds à la solde. Au passage, je suis étonné qu’ils n’aient pas vomi sur Alain Soral...

      L’oligarchie est pourtant le problème n°1 de la société actuelle, avec la concentration économique. Sans compter la journaloperie de la presse mainstream. Les éditocrates (de Rioufol à Leparmentier en passant par Quatremer et Joffrin) éructent dans tous leurs torchons exactement la même sous-pensée formatée.

      Bien sûr qu’il faut renverser cette oligarchie. On pourrait les cueillir presque tous en une seule fournée le soir du dîner de cons mensuel du Siècle. Avec des camions Molotova qui cerneraient les rues alentour.

      A oui, avec ce que je viens de dire : il manque aussi un petit couplet des pseudo-zinellectuel contre le « conspirationnisme »... C’est très à la mode en ce moment chez la crasse parisienne qui se prend pour l’élite de la nation « alors qu’ils n’en sont que la merde », comme disait Lénine.

    • Voici l’extrait où il est question du concept d’#oligarchie et de la critique de ses usages de l’extrème gauche à l’extrème droite, ce qui réjouira @rodolphe puisqu’il y est question d’#Alain_Soral, mais pas de conspirationnisme, désolé !

      Parmi les "dix points politiques communs entre les social-chauvins" :

      9) La dénonciation des « grandes féodalités économiques et financières » qui contrôlent l’économie » (programme du CNR), d’une prétendue « oligarchie », des « élites nomades », des « élites mondialisées », des « élites déterritorialisées », d’une « hyperclasse des banques et des multinationales », ou des 1% (ce dernier thème est repris par Todd) qui exploiteraient les « 99% » de la population.

      Ce que Mélenchon résume en déclarant : « Il y a l’oligarchie d’un côté et le peuple de l’autre(55). » « C’est le peuple qui doit décider pas l’oligarchie(56). » Même s’il a proposé récemment de remplacer le terme d’ « oligarchie(57) » par celui de « caste » , on est toujours dans le même registre : « La critique de la caste c’est plus performant que de dire l’oligarchie qui est un mot en trois syllabes (...). Ce qui compte c’est d’être le peuple, être dans une nouvelle manière d’organiser le champ politique, le peuple contre la caste, le peuple contre l’oligarchie. »

      Todd est sur la même longueur d’onde : « On est passé en régime oligarchique » ; le journal Le Monde est une « composante de l’oligarchie » (Europe I, avril 2015) ; « L’oligarchie s’assoit sur le suffrage universel » (Herodote.net, mai 2014).

      Cette expression est employée par l’extrême droite, par les social-chauvins et même par Castoriadis, donc elle est particulièrement floue. Pour ce qui concerne l’extrême droite, elle lui permet de faire l’impasse sur la division de la société en classes antagonistes, ayant des intérêts matériels inconciliables et d’opposer l’oligarchie au « peuple » . Riposte Laïque dénonce « l’oligarchie pseudo-républicaine » . Ce terme est très utilisé aussi en Amérique latine, à gauche et à l’extrême gauche, et va toujours de pair avec un appel à l’union nationale contre… « l’oligarchie » .

      En général « l’oligarchie » est, comme le dit Mélenchon, « une classe dominante sans patrie » : et il ajoute « les élites sociales françaises collaborent avec enthousiasme au dénigrement de leur patrie » . Encore et toujours, on retrouve cette idée que les exploiteurs ne sont pas vraiment français, point de départ de tous les raisonnements xénophobes et antisémites.

      C’est ainsi que Paul Ariès écrit dans Misère du sarkozysme : « Le sarkozysme serait-il la revanche des émigrés de l’Ancien Régime ? De Sarkozy le Hongrois à Balladur le Turc en passant par le prince polonais Poniatowski, cette “droite de droite” semble vouloir violenter l’histoire. » On remarquera ici, chez cet intellectuel de gauche, le même type de raisonnement que ceux du Front national, centrés sur les origines ethniques de ses adversaires politiques. Sans compter que ces appréciations xénophobes contiennent de multiples erreurs : la mère de Sarkozy est française, pourquoi donc tenir compte seulement de l’origine du père de Sarkozy sinon par xénophobie ? Les Balladur sont d’origine arménienne et non turque. Quant à Poniatowski, si j’en crois la notice Wikipédia (au moins pour cela on peut leur faire confiance), « Par son père, il descend de Talleyrand (lui-même descendant de Colbert et d’Étienne Marcel), du duc de Morny — demi-frère et premier ministre de Napoléon III, ainsi que de l’impératrice Joséphine par sa fille Hortense de Beauharnais — tandis qu’il compte parmi ses ancêtres maternels Pierre-Paul Riquet, ingénieur français qui au XVIIe siècle traça le canal du Midi. » Pas mal pour l’arbre généalogique d’un « Polonais » selon Monsieur l’intellectuel de gauche Paul Ariès !

      Dans le même ouvrage, Ariès va encore plus loin dans le recyclage de deux thèmes classiques de l’extrême droite contre la gauche ( « parti de l’étranger », « cosmopolitisme » ) puisqu’il écrit que Sarkozy lutte « contre la conception française de ce que devrait être la droite » car il veut la transformer une force « néoconservatrice cosmopolite » . Selon Ariès, il y aurait donc une droite légitime et une droite illégitime parce que antifrançaise et cosmopolite. On croirait lire un article de Rivarol ou de Présent !

      Quant aux prestigieux et courageux signataires(58) de « l’Appel des résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 », ils n’ont apparemment tiré aucun bilan de l’échec de la politique préconisée par le Conseil national de la Résistance ; ils limitent leur critique du capitalisme mondialisé actuel à la « dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie » et voudraient que nous entamions l’hymne de l’unité nationale entre les ouvriers et les patrons, entre les militants de tous les partis, pour une « démocratie, sociale et culturelle », totalement irréalisable en régime capitaliste.

      (55) - http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/03/09/il-y-a-loligarchie-dun-cote-et-le-peuple-de-lautre
      (56) https://www.lepartidegauche.fr/laradiodegauche/radiomedia/medias-c-est-le-peuple-qui-doit-decider-pas-oligarchie-j-melenchon-i
      (57)- Ceux qui douteraient que le terme oligarchie soit très connoté extrême droite pourront se reporter au site fasciste et aux écrits d’Alain Soral.
      (58)- Lucie et Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant et Maurice Voutry. Cf. pages 183-185, Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui. Les Jours heureux, Le programme du CNR de mars 1944 : comment il a été écrit, et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition , La Découverte, 2011.

      On lira aussi avec profit Le retour en grâce du mot « oligarchie » de @bernard Pasobrola
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article293

      Il faut donc être bien naïf pour croire que la démocra­tie représen­ta­tive, cette forme par­ti­culière de démocra­tie inventée par la bour­geoi­sie au mépris des formes com­mu­na­les assembléistes ins­taurées au cours de la première période de son his­toire, ait pu se passer d’oli­gar­chies, et que ses ins­ti­tu­tions aient pu être égali­tai­res. Ou même qu’elles puis­sent le deve­nir.

      (...)

      Le haro actuel sur ces oli­gar­chies dont cer­tains sem­blent décou­vrir l’exis­tence avec hor­reur, la désigna­tion démago­gi­que de ces cibles grossières, est-ce autre chose qu’une façon d’abuser de la crédulité du public et de tenter de sauver du désastre le représen­ta­tio­na­lisme éculé qui fait figure, aujourd’hui encore, de meilleur vec­teur de la sou­ve­rai­neté popu­laire ?

    • Oui, c’est bien cela : pour nier la nouvelle fracture de classe d’aujourd’hui (nomades de l’asphalte versus sédentaires qui vivent de leur travail - petits patrons, fonctionnaires utiles, ouvriers, employés), vous invoquez les clivages dépassés de classes.

      Vous tentez donc d’opposer les artisans aux fonctionnaires, comme ça pendant ce temps-là, l’oligarchie détourne la colère et continue de se gaver.

      Soral a raison. les trotskystes sont des idiots utiles.

    • J’en suis à la page 17, plus de la moitié donc, et je n’ai lu pour l’instant aucune citation permettant de prouver ce qui est reproché aux accusés. C’est un peu con quand on veut être un peu sérieux et rigoureux (pas besoin de style universitaire pour ça, juste être sérieux quoi).

      Un peu déçu donc, pour l’instant. C’est bien gentil de citer des communistes de 100 ou 70 ans avant, ou des méchants social-patriotes du siècle dernier (même si c’est très intéressant hein). Mais bon c’est pas ça qui va rendre crédible l’argumentation sur les contemporains listés au début. Bref, pas convaincant, mais je vais tenter de finir.

      Quant à arriver à mettre Michéa (quelque soit les critiques qu’on peut lui faire), dans une liste de gens qui (soi-disant) « prônent un capitalisme industriel », « la défense du nucléaire »… ben… WTF. :D

      À suivre…

    • Je crois qu’il y a une grande confusion dans ce débat à gauche entre analyse et stratégie : l’analyse nous montre que la nation, incarnée politiquement par l’État bourgeois, a été une nécessité du capital pour uniformiser le territoire sur lequel il circule. Il est en ce sens de même nature que l’#UE et tous les accords de libre échange. Je crois que la plupart des socialo-chauvin seront d’accord avec ça.

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).
      L’exemple de l’Amérique Latine est effectivement utilisé pour justifier ce choix. Cependant, ils oublient que ce sont des pays victimes de la colonisation et de la néocolonisation, mais aussi que Chavez ou Correa sont les enfants de la théologie de la libération et que leurs élections sont en partie dû à leur catholicisme. La France est, au contraire, un empire, la notion de nation n’a donc pas le même sens.

      Notons, par ailleurs, que les socialo-chauvins ne considèrent pas que que la souveraineté populaire puisse se diluer dans l’espace nationale, et s’opposent tout autant au #régionalisme. Les forces de l’ordre et leurs rôles dans la #démocratie bourgeoise sont également des impensés de cette idéologie. Un dernier point, la mode qui veut fermer les frontières pour lutter contre l’exploitation des travailleurs immigrés ne pensent une seule seconde à faire appel aux prolétaires de tous les pays pour s’unir et venir lutter chez nous contre les capitalistes.

      Par contre, les anarchistes ont bien du mal à trouver une stratégie qui permettrait de mobiliser autour de leurs idées, même ceux qui ont objectivement des pratiques anarchistes.

      Je me rends bien compte que mon propos va dans tous les sens, mais peut-être permettra-il de faire avancer le débat à gauche, en prenant soin de ne pas confondre analyse et stratégie.

    • Franchement un peu molle l’interview de @ballast (allez faut s’inscrire) : il n’y a que 5 questions, qui au final ne servent qu’à résumer dans une petite interview ce que l’on connait déjà de Michéa (y compris même juste dans d’autres interviews). Si, ya quand même la question sur l’État et la question sur le fascisme qui donnent quelques précisions en plus, ok. Mais sauf que pour moi clairement ça n’aurait dû être que de l’introduction ces 5 questions.

      Il balaie le « féminisme matérialisme » en deux phrases (deux), et dans le même temps il cite six fois la critique de la valeur (très bien), mais surtout sans JAMAIS évoquer le concept de dissociation-valeur de Kurz-Scholz qui se base sur… la séparation genrée justement. Le livre de Roswitha Scholz s’intitule quand même Le sexe du capitalisme hein. Donc là Ballast, ça aurait été pile le moment de lui poser la question et de le pousser un peu plus loin dans ce qu’il pense, et de le mettre face à ses contradictions, non ? M’enfin même… balayer ne serait-ce que Delphy comme si c’était acquis par son auditoire que c’était nul et non avenu, c’est juste insultant, et là aussi Ballast aurait dû dire quelque chose, répondre, demander des précisions, etc. Dommage donc, une interview où il cite la wertkritik qui aurait pu être intéressante si on l’avait vraiment questionné de manière contradictoire en face.

      (Bon tout ça aurait mérité d’être dit dans un fil à part dédié à cette interview plutôt que de polluer ce fil, désolé.)

    • @cazueladepolo

      Cependant, ces derniers, et notamment Mélenchon, considère - à tort de mon point de vue - que stratégiquement l’appel à la #nation, fantasmée comme le lieu idéal pour l’expression de la #souveraineté_populaire, est le meilleur moyen pour lutter contre le capitalisme transnational (renommé oligarchie ou caste).

      en écho avec

      quand l’illusion de la souveraineté nationale apparut manifestement comme une illusion, elle ne put plus servir d’objet au patriotisme ; d’autre part, la royauté était comme ces plantes coupées qu’on ne replante plus ; le patriotisme devait changer de signification et s’orienter vers l’État. Mais dès lors il cessait d’être populaire. Car l’État n’était pas une création de 1789, il datait du début du XVIIe siècle et avait part à la haine vouée par le peuple à la royauté. C’est ainsi, que par un paradoxe historique à première vue surprenant, le patriotisme changea de classe sociale et de camp politique ; il avait été à gauche, il passa à droite.

      voir le reste ici http://seenthis.net/messages/167677

  • BALLAST Paul Ariès : « La politique des grandes questions abstraites, c’est celle des dominants »
    http://www.revue-ballast.fr/paul-aries-politique

    Vous affirmez que les combats populaires sont souvent « conservateurs ». Vous risquez de heurter les rangs « progressistes », en prêtant à ce mot des vertus positives, non ?

    Cette affirmation est bien sûr une provocation… à penser ! Il serait facile, déjà, de dire qu’il s’agit bien de conserver une Terre-pour-l’humanité. Je crois que nous devons nous libérer de la foi béate dans le Progrès (économique, technique, etc.) pour apprendre à différencier ce qui relève de la conservation (des conditions de la vie) et ce qui relève de la réaction (notamment religieuse). J’avoue que ma fréquentation des milieux de la décroissance de droite a réveillé mon anticléricalisme, tant leurs postures de dames-patronnesses empuantissent. La réaction est tout ce qui défend les intérêts matériels et moraux des possédants/dominants. Je suis adepte du pachamamisme, car si le système soumet la nature aux lois de l’économie, il s’agit bien de soumettre l’économie aux lois du vivant – voilà ce qu’est pour moi la conservation. J’ai montré aussi dans mon dernier ouvrage, Écologie et milieux populaires, les modes de vie populaires au secours de la planète, que les gens ordinaires ont un bilan carbone bien meilleur que les riches et même que beaucoup d’écolos déclarés, car ils possèdent encore d’autres rapports au travail, à la consommation, à l’espace, au temps, aux loisirs, à la maladie, au vieillissement, à la mort, donc à la vie. C’est tout cela qu’il faut conserver/développer. Nous serons en droit de désespérer lorsque les modes de vie populaires se seront éteints totalement. Tant que les gens du commun ne sont pas que des riches auxquels ils ne manqueraient que l’argent, il y a de bonnes raisons d’espérer. Conserver c’est aussi bien sûr transformer. Il ne s’agit surtout pas d’idéaliser le passé : la télévision nous décérébralise, mais la religion hier, aussi.

  • CADTM - Donner à voir un autre futur, faire disparaître le découragement shooté dans nos cerveaux par le Tina thatchérien
    http://cadtm.org/Donner-a-voir-un-autre-futur-faire

    Un petit ouvrage bien utile, pour « porter le fer au cœur même des mécanismes fondamentaux de la destruction », comme l’écrit Paul Ariès dans sa préface. Celui-ci parle aussi de la nécessité de « décentrer notre regard », je dirai plutôt de l’élargir à la totalité. Il souligne, en parlant de l’auteur, de « son refus têtu de hiérarchiser tous ces combats (ce qui aboutirait inévitablement à les opposer les uns aux autres) mais aussi son désir de trouver ce qui fait lien entre eux ».

  • L’obsolescence contrariée de notre système #politique
    http://blog.monolecte.fr/post/2014/03/25/lobsolescence-contrariee-de-notre-systeme-politique

    La figure paternaliste de l’homme providentiel, du chef, du sauveur, de celui qui sait est totalement dépassée dans une société où le niveau général d’éducation et d’information n’a jamais été aussi élevé. On continue à brandir une professionnalisation politique comme…Lire la suite →

    #Pol-éthique #citoyen #confiscation_démocratique #élection #ruralité #société

    • Nul super héros ne viendra nous sauver. Face à la complexité du monde, les hommes providentiels ne nous aideront pas à le comprendre, à le gérer, à le maîtriser. Les chefs et l’autorité ne sont pas partout la solution. Mais les processus, les rituels et les règles que nous mettons en place pour les remplacer le sont encore moins.

      Peut-être alors, comme le dit Paul Ariès dans son dernier livre, Nos rêves ne tiennent pas dans les urnes, il nous faut nous défaire de l’imaginaire de la sujétion. “L’appauvrissement des uns constitue la condition même de l’enrichissement des autres, les dirigeants n’ont pas simplement plus de pouvoir que les dirigés, ils existent de par leur dépossession : dans une entreprise, le manager ne peut se penser et se vivre comme tout-puissant que si l’équipier est pensé et vécu lui-même, parallèlement comme impuissant ; de même dans une collectivité, l’élu ne se vit comme tout-puissant que si l’électeur est pensé comme impuissant. Le pouvoir des uns a toujours pour corollaire l’impouvoir des autres.”

      Certes, l’intelligence collective, réticulaire, rhizomique, acentrée, décentrée, distribuée… n’a pas encore fait toute la démonstration de sa puissance. Ce n’est pas pour autant que nous devons y renoncer. La confiance, la coopération, l’autonomie et la liberté sont les seuls remèdes à notre “impouvoir”. http://www.internetactu.net/2014/03/18/ce-que-linternet-na-pas-reussi-34-distribuer-lautorite

    • On nous vend la légitimité à priori des candidats (généralement inféodés à un parti) en appuyant sur leur expertise supposée sur les questions de gestion de la vie municipale. Ainsi les élus sortants se définissent comme « ceux qui savent », qui « connaissent les dossiers », qui comprennent « comment ça marche » et surtout « comment ça doit marcher ». À contrario de la démarche citoyenne ou participative, qui va être « une perte de temps » parce que les gens « n’y comprennent rien » et qu’il vaut mieux laisser la bonne gestion des affaires à ceux qui savent. C’est aussi une manière efficace de verrouiller le profil des prétendants au trône. Et de prôner la professionnalisation de la vie politique, ce qui s’essuie largement les pompes sur le concept à priori central de représentativité de la population. Et d’où le fait que les chômeurs, les ouvriers, etc. sont totalement exclus du paysage politique, y compris dans les niveaux le plus bas de la décision politique.

    • Tout système a tendance à s’autoreproduire. Si tu es élu ou notable ou nanti dans un contexte quelconque, cela signifie bien que la manière dont les choses se passent en général t’est profitable à toi en particulier. Donc non, pas grand-chose à attendre de l’intérieur. Les banquiers ne vont pas rendre leurs bonus par bonté d’âme, les patrons ne vont pas sacrifier leur niveau de vie pour rendre moins intolérable la condition de leurs salariés, les hommes politiques ne vont pas saborder une organisation sociale qu’ils ont efficacement verrouillée dans l’entre-soi pour quelque chose d’aussi peu ragoûtant qu’une démocratie organique et très peu de bourgeois ont l’intention de se transformer en rentiers du RSA pour garantir à chaque humain un revenu décent dans le respect de notre biosphère !

      Donc oui, il faut une grosse pression extérieure, une volonté d’évolution politique et sociale du plus grand nombre, une aspiration à un renouvèlement du contrat social.
      Le problème, c’est que pour se maintenir en place malgré le mécontentement croissant, les dominants ont déployé toute une batterie de contrefeux qui vont de la manipulation d’opinion par les médias, jusqu’à des alliances affairistes honteuses entre les puissances de l’argent et celle du pouvoir politique. Il faut voir avec quelle régularité on monte les Smicards contre les RSAstes, les petits beurs contre les Roms, les vieux contre les jeunes, avec quelle constance on méprise les référendums : que c’est sale et désordonné, tous ces peuples qui prétendent encore donner leur avis.

      Donc, oui, faute de la possibilité d’accéder aux leviers décisionnaires sans cooptation de classe et formatage la pensée, je ne pense pas que l’on puisse couper au renversement des classes dominantes pour tenter de mettre en place un nouveau paradigme démocratique, tout en sachant que le capitalisme dans la pleine puissance de sa monstruosité est en train de jouer la carte de son bras armé : le fascisme.

    • Le problème avec la révolution je crois c’est que, vu l’état de l’opinion (dominée par les postures les plus passéistes et réactionnaires), elle sera vécue comme un changement par l’extérieur, et le peuple fera bloc contre elle.
      On n’a pas fini d’assister à la désagrégation sociale (la dissociété décrite par J.Généreux, où l’irresponsabilité des administrés décrite par JP Delevoye n’a d’égale que celle de nos représentants plus ou moins élus souvent relevée ici).

      « La confiance, la coopération, l’autonomie et la liberté » dont parle Hubert Guillaud, dans beaucoup d’endroits ça ressemble encore trop à des concepts de « bobos » et pour le moment la droite sauce TF1 a quand même bien réussi à monter les couches populaires contre tout ça. Toutes les conditions sont réunies il me semble pour que la chouannerie contre-révolutionnaire bloque toute velléité trop progressiste, non ?

      Cette mutation doit se faire sans doute en silence, par contagion, dans les faits, pour substituer à nouveau l’espérance à la désespérance, car si elle se fait de façon trop ostensible, comme on l’a vu lors du mariage pour tous, la France Réac décuplera son énergie pour tout coincer... Vous ne croyez pas ?

    • http://www.forumtiersmonde.net/fren/index.php?option=com_content&view=article&id=121:marx-et-la-democra

      Marx et Engels admiraient les démocraties anglaise et américaine décentralisées et non bureaucratiques, au point d’y voir la forme par excellence porteuse éventuellement d’une radicalisation politique. On les comprend ; les moments radicaux de l’histoire de la France depuis la Révolution avaient tous été suivis de restaurations peu démocratiques, l’Allemagne n’était, pour le moins qu’on puisse dire, qu’une démocratie de façade. Mais aujourd’hui, avec le recul du temps, on ne peut que constater que les démocraties anglaise et américaine n’ont rien donné qui puisse laisser espérer de leurs peuples une radicalisation visible quelconque. Loin d’avoir permis le développement de la conscience de classe (je ne dis pas des luttes sociales), cette forme de démocratie semble avoir été l’instrument parfait de sa dilution au profit d’autres formes de l’identité sociale, non dangereuses pour la domination du capital. Marx et Engels ne l’avaient pas imaginé. Nous avons le devoir de chercher aujourd’hui à l’expliquer.

      La démocratie anglo-américaine, et singulièrement celle des Etats Unis, constitue aujourd’hui le modèle avancé de ce que j’appelle « la démocratie de basse intensité ». Son fonctionnement est fondé sur une séparation totale entre la gestion de la vie politique, assise sur la pratique de la démocratie pluripartiste électorale, et celle de la vie économique, commandée par les lois de l’accumulation du capital. Qui plus est cette séparation n’est pas l’objet d’un questionnement radical, mais fait plutôt partie de ce qu’on appelle le consensus général. Or cette séparation annihile tout le potentiel révolutionnaire de la démocratie politique dans lequel Marx et Engels avaient placé beaucoup de leurs espoirs. Elle castre les institutions représentatives (parlements et autres), rendues impuissantes face au « marché » dont elles acceptent les diktats. Voter rouge, voter blanc ; cela n’a aucune importance puisque votre avenir ne dépend pas de votre choix électoral mais des aléas du marché.

      L’alternance – c’est à dire le changement des figures au gouvernement (mais non au pouvoir) appelées à faire toujours la même chose, (obéir au marché) a pris la place de l’alternative, c’est à dire du choix lucide entre des options et des perspectives sociétaires différentes. Tout ce qu’on a dit et écrit sur la double dilution de la citoyenneté et de la conscience de classe dans le spectacle de la comédie politique et la consommation de marchandises était contenu dans cette séparation politique/économique.( [1] )

      Cette dégradation de l’idée même de la démocratie, annihilant sa portée, constitue par excellence un phénomène complexe, que je n’aurai pas la prétention d’analyser ici dans toute son ampleur. Je partirai de l’idée banale que cette dégradation trouve ses racines dans les évolutions économiques et sociales, particulières et différentes d’un pays à l’autre, comme dans les héritages culturels et politiques façonnés par des histoires toujours singulières. J’en choisirai quelques unes qui me paraissent importantes et évidentes, et sur lesquels Marx et Engels avaient été peu loquaces. Mais j’ajouterai à ces éléments d’explication d’autres concernant le fonctionnement des institutions démocratiques en question, et de la manière par laquelle elles ont été mises au service du capital.

      Restera-t-il une possibilité de lutte de classes quand le consumérisme qui a plombé toute velléité de contestation de l’ordre établi se heurtera au mur indépassable de la pénurie et de l’environnement dégradé ?

      Deuxième observation : Marx et Engels considéraient que le fait que la société américaine se soit développée librement, sans souffrir des entraves héritées des antécédents féodaux, constituait leur avantage comparatif. J’aurais tendance aujourd’hui à remettre en question ce jugement trop unilatéral me semble-t-il en ce qui concerne les vertus du capitalisme. Ce système a été et est simultanément constructeur – à l’origine du plus prodigieux et du plus rapide développement des forces productives qu’on ait connu dans l’histoire – et destructeur de l’être humain par l’aliénation marchande. Au fur et à mesure de son développement la dimension destructrice de l’accumulation se renforce, au point d’être devenue aujourd’hui une menace réelle à la civilisation.( [2]

      Notre civilisation frise le coma éthylique et elle est en train de s’étouffer dans son vomi. La réalité risque de dépasser les plus déjantées des visions survivalistes.

      J’oserais donc, à partir de cette observation, expliquer l’une des différences qui paraît encore visible aujourd’hui entre la société et la culture américaines d’une part, celles de l’Europe d’autre part. Le fonctionnement et les intérêts du capital dominant aux Etats Unis et en Europe ne sont probablement pas aussi différents qu’on le suggère parfois (par l’opposition bien connue du « capitalisme anglo-saxon » et du « capitalisme rhénan »). La conjonction de leurs intérêts explique sans doute la solidité de la « triade » (Etats Unis-Europe-Japon) en dépit des conflits mercantiles – secondaires – qui peuvent les opposer les uns aux autres ici ou là. Mais les jugements de la société, les projets sociétaires qui hantent les esprits, même d’une manière implicite, sont passablement différents peut être. Aux Etats Unis la valeur liberté occupe seule tout le terrain sans que cela ne fasse problème. En Europe celle-ci est sans arrêt contrebalancée par un attachement à la valeur égalité avec laquelle elle doit composer.

      La société américaine méprise l’égalité. L’inégalité extrême n’est pas seulement tolérée, elle est prisée comme symbole de la « réussite » que la liberté promeut. Or liberté sans égalité égale sauvagerie. La violence sous toutes ses formes que cette idéologie unilatérale produit n’est pas le fruit du hasard et n’est en aucune manière un motif de radicalisation, bien au contraire. La culture dominante dans les sociétés européennes avait jusqu’à présent combiné avec moins de déséquilibre les valeurs de liberté et d’égalité ; cette combinaison constituait d’ailleurs le fondement du compromis historique de la social démocratie.

      Il reste que malheureusement l’évolution de l’Europe contemporaine tend à rapprocher la société et la culture de ce continent de celles des Etats Unis, érigées en modèles et objets d’une admiration peu critique envahissante.

      #it_has_begun

    • Un autre article qui dit mieux que moi ce que je voulais dire sur l’endogamie électorale : http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-antoine/240314/le-caractere-aristocratique-des-elections

      Il ne suffirait ainsi de remplacer les gens actuellement au pouvoir pour que le système disparaisse. Or, ce n’est pas une question de personnes, mais une question d’institutions : ce sont les institutions qui prédéterminent les caractères les plus courants des personnes désignées pour gouverner (comme le dit Bernard Manin, « Parce que l’élection est un choix, elle comporte ainsi une dynamique interne qui fait obstacle à la désignation de citoyens semblables aux autres », in « Principe du Gouvernement représentatif » op. cit., p. 182). Évidemment, cela ne signifie pas que tous les élus sont dépourvus de vertu, mais que ceux qui sont vertueux ne peuvent être élus que de manière marginale, parce que l’élection est une compétition dans laquelle la vertu réelle n’est pas un atout (puisqu’elle n’est pas déterminable ; et la vertu peut se feindre), mais plutôt un handicap (pour être élu, il faut être prêt à jouer les jeux d’appareils, les trahisons et reniements). C’est en cela que l’élection n’est pas démocratique : il faut un titre particulier pour gouverner. La démocratie, elle, est « le pouvoir propre à ceux qui n’ont pas plus de titre à gouverner qu’à être gouvernés » (Jacques Rancière, « La haine de la démocratie », Éd. La Fabrique, 2005, p. 54).

    • Du coup, je suis retombée sur un ancien papier qui parle de l’autoreproduction normative dans l’entreprise et qui décrit le même processus de stagnation : http://blog.monolecte.fr/post/2012/01/23/De-l-art-subtil-de-l-automystification

      Alors quoi ? Le monde de l’entreprise se serait-il peuplé que de gens sûrs d’eux, qui savent qui ils sont et qui savent comment se vendre ?
      J’ai un doute affreux, qui est devenu certitude, lui, depuis que j’ai rompu mon dernier lien avec ce « paradis artificiel ».
      Je crois plutôt qu’il n’y a de place que pour la reproduction du modèle unique et qu’en dehors de ceux qui sont pétris de certitudes, il doit y en avoir un bien plus grand nombre qui a appris à faire semblant. Des suffisants et des acteurs. Voilà ce à quoi la course à l’échalote du monde moderne nous a réduits. Sans jamais se poser la question de ce dont on se prive en écartant d’office tous les autres ; les timides, les rêveurs, les introvertis, les délicats, les émotifs, les sensibles, les hésitants, les changeants, les créatifs, ceux qui transgressent les normes, ceux qui pensent en dehors du cadre, ceux qui sont animés d’autres envies, ceux qui sont mus par d’autres élans.

      Non, on continue à reproduire la norme pour calmer sa peur de l’inconnu, pour se rassurer et se ré-assurer soi-même, s’auto-convaincre que l’on est le meilleur choix, la meilleure façon d’être, de penser, de fonctionner, de produire, de vivre.
      Des autosatisfaits, des camelots et des imitateurs.
      Avec le résultat que l’on connaît.

    • Et c’est parfaitement en lien aussi avec le papier de @iactu
      http://seenthis.net/messages/238092

      Pour Thomas Chamorro-Premuzic (@drtcp), professeur de psychologie des affaires à l’University College de Londres et cofondateur de Metaprofiling, la principale raison du déséquilibre des genres dans les fonctions de direction repose sur notre incapacité à distinguer la confiance de la #compétence, expliquait-il dans la Harvard Business Review. C’est-à-dire que nous avons tendance à interpréter les signes de confiance comme des signes de compétences. Le charisme et le charme sont souvent confondus avec le potentiel à diriger. De plus, nous avons tendance à élire comme chef des personnes égocentriques, narcissiques et qui ont une grande confiance en elles, des traits de personnalités qui seraient plus fréquents chez les hommes que les femmes. Freud soulignait déjà combien les disciples remplacent leurs propres tendances narcissiques par celles de leurs chefs, de sorte que leur amour pour le leader est une forme déguisée de l’amour-propre, ou un substitut à leur incapacité à s’aimer eux-mêmes.

  • C’est mardi, c’est privacy - les identités numériques
    http://www.identites-numeriques.net/26-11-2013/cest-mardi-cest-privacy-6

    Julien Pierre revient longuement et en détail sur la déclaration de Vinton Cerf sur la vie privée comme anomalie. Cerf expliquait d’une manière plus modérée, dans une réponse à une question suite à une présentation, que la protection de la vie privée est à considérer comme une anomalie, si on regarde l’histoire de la vie privée sur le temps long, comme l’ont fait les historiens Georges Duby et Paul Ariès. Vinton Cerf s’interroge sur la difficulté à protéger la vie privée, plus que la nécessité à abolir cette protection. L’anonymat n’est-il pas une illusion de la société de masse ? Notre comportement est le premier a la dégrader. Pour lui, la protection de la vie privée sera demain plus difficile à établir explique-t-il en s’adressant aux firmes commerciales, aux utilisateurs, aux régulateurs... L’enjeu n’est (...)

    #vieprivee

  • Une pensée sur la crête, Paul Ariès - Entropia La Revue
    http://www.entropia-la-revue.org/spip.php?article118

    La décroissance est une pensée sur la crête, qui peut conduire au meilleur comme au pire. Le meilleur est ce qui permet aux peuples de reprendre espoir dans l’avènement d’une société plus humaine, en ayant, pour cela, tiré toutes les leçons des tragédies passées. Le pire serait de préparer l’avènement d’une société dont nous ne voudrions pas. (...)

    Il n’est certes jamais possible d’écrire l’histoire avant qu’elle ne se fasse, mais on doit se prémunir contre certains « virus » idéologiques en commençant par faire la chasse aux concepts équivoques.

    pour mes #archives ; #décroissance et #extrême-droite

    • Vu que ça n’a plus de sens sur l’autre sujet, je remets ici mon commentaire que j’avais fait après avoir lu cet article.

      Pfiou, lu l’article.

      Alors attention : tout en dégommant et mettant en garde avec raison à propos de gens d’extrême droite qui s’approchent de la décroissance, l’article est à mon avis plus vicelard que ça. Procédé récurent chez Ariès, il en profite quasiment à chaque chapitre pour faire des amalgames en incluant dans sa critique des gens qui n’ont absolument rien à voir avec la droite, ni le biorégionalisme, paganisme ou autre, mais qui ont critiqué SA manière de voir la décroissance. Notamment tous ceux qui ont critiqué son besoin de créer un parti politique. Il met volontairement dans le même sac, mais la plupart du temps sans nommer personne, des individus (Latouche, Jappe) ou des groupes (des mouvements décroissants plus portés vers l’anarchisme, les animateurs de decroissance.info, etc) avec d’autres individus et groupes de droite, organicistes, naturaliste, blablabla.

      Pour avoir suivi pendant plusieurs années ces débats au moment où ça se montait (les revues des différents courants, le parti, l’assez génial forum de decroissance.info, entre autre), c’est clair qu’il y a un rapport. (L’article en question datant bien du n°1 d’Entropia en 2006.) @bug_in pourra éventuellement témoigner de cette époque aussi. :D

      C’est intéressant bien évidemment. Mais ya pas que la critique de la droite dedans quoi.

    • J’aime beaucoup ce passage qui dit en substance que l’égalité n’est pas un postulat « physique » de départ, mais un objectif politique.
      Cela correspond vraiment à ma grille de lecture, et corrobore la lecture de Gouyon (http://seenthis.net/messages/67182) qui invite droite et gauche à accepter les éclairages des études scientifiques pour dépasser leurs dogmes fondateurs, au lieu de vouloir utiliser la science pour asseoir leurs représentations idéologiques...
      Laissons la nature là où elle est, avec ses splendeurs et ses horreurs, y compris en nous-mêmes, et occupons-nous de nous-mêmes pour la dépasser et construire un monde vivable...

      L’égalité ne se mesure ni dans les gènes ni dans un musée des arts et traditions populaires. L’égal est « simplement » celui que je reconnais comme égal [16]. L’égalité est certes une fiction, mais nous devons nous y accrocher. N’oublions pas que l’un des premiers gestes de la première République, puis de la deuxième, fut de proclamer l’interdiction de l’esclavage… On ne joue pas impunément à restreindre l’égalité. On ne joue pas plus impunément à l’étendre, car il ne peut y avoir d’union sans division. Le piège est aussi terrible que l’équilibre est instable. Quelle(s) limite(s) à l’humanité au moment où l’idéologie de la croissance ne rêve que de clonage, de « cyborgisation », etc. ? Ne nous laissons pas piéger par ceux qui, sous prétexte de dénoncer « l’égalitarisme », osent comparer l’uniformisation et l’égalité. Le propre de l’égalité est de défaire des inégalités (naturelles, sociales). Il n’y a donc d’égalité que dans la séparation (d’avec notre animalité). Comme il n’y a de politique et de démocratie que dans la division, c’est-à-dire dans ce même pouvoir de défaire.

      Sinon la chasse aux concepts équivoques est indispensable, tout le monde sera d’accord avec ça je crois. Ensuite le différend porte sur ce que l’on en fait. Faut il les éradiquer avant d’avancer dans la décroissance, ou bien avancer dans la décroissance en gardant comme objectif de les combattre sur la durée ?

    • L’antifascisme est un préalable élémentaire à toute action politique. Si quelqu’un n’est pas d’accord, c’est son droit ; mais alors il est clair qu’on n’appartient pas au même « camp » et qu’il n’y a pas d’objectif commun. À bon entendeur, salut ; les autres, vous pouvez m’oublier.

    • Qu’est-ce que le #fascisme, aujourd’hui ?

      Ce n’est pas de la provoc, c’est une vraie question qui mérite plus qu’un copié-collé du dico, tant le mot a été galvaudé à force d’être jeté à la gueule de tout le monde comme un anathème.
      Le fascisme est un truc super sérieux pour moi et le fait que tout le monde l’emploie à tort et à travers, essentiellement pour faire taire ceux qui ne pensent pas exactement comme eux, est un danger mortel. D’ailleurs, ma gosse m’a déjà fait le coup de me traiter de fasciste parce que je faisais mon job de parent.... Affligeant, mais terriblement de son temps.

      Pour moi, le fascisme, ça a été la rencontre brutale avec le #nazisme à travers la #Shoah. Nous étions là face à l’aboutissement de la pensée fasciste, dans sa version la plus industrielle.
      Ce choc intellectuel m’a poussé à reconsidérer ma place dans ma propre famille, laquelle était ouvertement raciste et xénophobe. J’ai parcouru un long chemin intellectuel et personnel par rapport à la pensée fasciste, raciste, totalitaire (trois notions connexes et pourtant différentes) pour tenter de comprendre ce qui était totalement impensable de mon point de vue : la machinerie de l’#antisémitisme, jusqu’à en faire un sujet de mémoire de recherche, un peu envers et contre tous : http://ethologie.free.fr/memoires

      Bien sûr, à l’occasion de ce travail, j’ai rencontré la pensée d’Hannah #Arendt et cette rencontre intellectuelle a profondément changé mes grilles de lectures sur les questions du #totalitarisme... et de beaucoup de mots en #isme, d’ailleurs.

      Ça, c’est le premier point : on doit délimiter ce dont on parle.

      Ensuite, quelle est la place de l’#anticapitalisme dans cette grille de lecture ?

      L’#altermondialisme tel qu’il a commencé à vraiment se populariser au début du siècle, a apporté une nouvelle couche à ma manière de penser le monde et les trucs en #isme. Bien sûr, en bon petit soldat de la #sociologie contemporaine, j’ai mangé ma dose de Weber et donc développé un esprit critique de plus en plus affirmé face au dogme économique dominant.

      La chute du mur de Berlin est effectivement un moment important, parce qu’il symbolise la fin de l’alternative au capitalisme, et donc le commencement de son emprise totalitaire sur le monde. Quant au 11 septembre, il marque à mon sens le basculement de #cosmologie qui découle de l’emprise du capitalisme sans entraves, à savoir une vision manichéenne du monde où on ne peut plus être que thuriféraire du système ou son ennemi à abattre. Depuis, c’est l’injonction permanente de #TINA et la mise en scène redondante de notre incapacité, non seulement de résister à cette emprise totale du dogme, mais à seulement penser hors du cadre du dogme.

      Et nos #fachos dans tout ça ?

      C’est à peu près ici que j’atteins mon point d’achoppement (le moment où je dois creuser plus loin, plus longtemps, dépasser les contradictions et tenter d’y voir plus clair).
      J’ai l’intuition forte que ces deux totalitarismes se complètent et se répondent parfaitement bien, que l’un nourrit l’autre, qu’ils sont des symbiotes monstrueux et du coup, je tends à penser que le combat intellectuel doit lui aussi être total et doit, quelque part, résoudre la question de l’œuf et de la poule.

      Capitalisme et fascisme partagent absolument les mêmes #présupposés, à savoir la « nature » intrinsèquement #inégalitaire et #hiérarchisée de l’humanité. Seule cette cosmologie permet la domination de ces deux idéologies sur nos sociétés, les justifie, chacune à sa manière.
      C’est parce que les êtres humains sont considérés dès le départ comme inégaux que peut être justifiée leur hiérarchisation et donc le fait que certains humains, considérés comme supérieurs aux autres, méritent plus et mieux que les autres, jusqu’à la confiscation des ressources vitales, jusqu’à la destruction directe ou incidente de tous ceux qui seront forcément considérés comme #surnuméraires.

      Inégalités et hiérarchisations permettent donc de justifier la #domination de certains sur tous les autres, que ce soit par leur phénotype, leur naissance, leur classe sociale, leur sexe, leur domicile, leurs préférences sexuelles ou leur fortune personnelle.

      Voilà où j’en suis, aujourd’hui.

    • @monolecte : merci pour cette réflexion que je partage dans les grandes lignes, mais j’ai un point à éclaircir.

      Capitalisme et fascisme partagent absolument les mêmes #présupposés, à savoir la « nature » intrinsèquement #inégalitaire et #hiérarchisée de l’humanité.

      La nature n’est pas intrinsèquement inégalitaire. Elle est juste diverse. Elle ne hiérarchise rien. C’est le système de valeur de l’esprit humain qui hiérarchise. Factuellement, comme disait Coluche, y a les grands, les petits, les blancs, les noirs, etc... on est tous égaux, mais le petit noir il sera moins égaux que les autres, ça c’est le système de valeurs idéologique qui l’établit.

      La nature n’est pas intrinsèquement égalitaire non plus. Elle est barbare. Elle tolère les dominations. Elle ne sanctionne pas le loup qui bouffe l’agneau, elle offre la survie à l’un, la mort à l’autre. La foudre ne s’abat pas sur l’être vivant qui massacre son frère.
      Si les humains en temps normal ne massacrent pas leurs frères, c’est grâce à leur construction idéologique.

      Pourquoi je dis ça ? Parce que je déplore à gauche qu’on mette le couvercle sur notre animalité de départ, sur la diversité de nos corps physiques dont on hérite de la nature, au motif que cela légitimerait les hiérarchisations et donc les dominations, le racisme, le sexisme et donc le capitalisme et le fascisme... Non non et non.
      Je souffre quand j’entends des gens de gauche recourir à la science pour se défendre face aux réacs/fachos que ceci ou cela n’est pas « contre-nature » pour combattre une inégalité ou une domination. Pour moi il n’y a qu’une réponse à avoir, c’est « oui, c’est peut être contre-nature. Et ben tant mieux ! »
      Car le problème n’est pas un problème de vérité scientifique. Le problème est une question de principe moral, de ce que l’humain peut et doit considérer comme règle, sous peine de rester animal..

      Donc pour revenir au sujet initial, et même si je ne suis pas sûr de comprendre la contrariété de @fil , garder à l’esprit cet enjeu fondamental de civilisation (se libérer de notre « animalité ») peut permettre de remplir localement des objetifs transitoires avec ceux qui n’ont pas (encore) cette vision là, mais qu’il faudra convaincre tôt ou tard, vu qu’on ne peut cohabiter paisiblement avec des barbares..

    • @monolecte à en croire mes lointains souvenirs de jeunesse, l’antifachisme se définit positivement comme l’ensemble des valeurs auxquelles le fachisme (mussolinien) s’opposait explicitement, dont la liste est donnée par la Wikipedia-fr pour ceux que la chose intéresse.

      Plus fondamentalement, ce qu’apporte au Capital les divisions du prolétariat est tellement évident que je ne peux à titre personnel cautionner quelque ostracisme que ce soit d’un camarade travailleur (mais pour les intellectuels, c’est bien entendu tout autre chose...)

    • Si tu n’as pas compris, prends ton temps ; relis par exemple les réponses de @supergeante et de @moderne

      @fil, je ne cherche pas la polémique, je pense avoir compris vos positions, j’ai donné en retour la mienne, y a des écarts, ok. Sincèrement ce qui m’échappe, c’est pourquoi ce débat est-il si sensible, pourquoi on en ferait une affaire personnelle, à parler de « camps » et de boycott de discussion. Je n’ai lu aucun propos louant ou même cautionnant les idées de De Benoist dans cette discussion.
      Donc soit nos pensées sont contaminées par ce mec et on s’en rend pas compte, et dans ce cas il serait utile d’identifier où et comment, soit on se fait un peu plus confiance dans le fait qu’on va pas devenir facho du jour au lendemain parce qu’on a lu son bouquin, ou qu’on a lu l’analyse de quelqu’un qui a lu son bouquin (JL Prat).

      JL Prat n’est pas dupe, nous non plus. Elle est où la complaisance ? Il s’agit juste de comprendre ce qu’un réac vient chercher dans le concept de décroissance, comment il va s’en servir. Pas de réhabiliter le réac, ni adhérer à ses idées... Je n’invente pas, quand JL Prat écrit ceci (c’est dans le texte), est-ce encore trop ambigu ?

      “Un intellectuel qui conçoit son œuvre sous l’angle de la stratégie est tout simplement nul”, comme Alain de Benoist l’a fort bien dit en d’autres temps, mais cela n’exclut pas qu’un grand intellectuel soit aussi un stratège. Le fondateur du GRECE s’est intéressé à la mouvance écologique à partir du moment où elle lui est apparue comme un milieu perméable aux idées qu’il défend et s’efforce de propager, ces idées qui devraient rendre obsolète le vieux clivage droite/gauche, puisqu’elles associent l’intention révolutionnaire à la préservation du milieu naturel, définissant ainsi l’objet d’une révolution conservatrice, ordonnée, comme il dit, au “conservatisme des valeurs”.

      (texte intégral ici http://seenthis.net/messages/157025)

  • Un projet provocateur : « Faire payer le prix réel de ce qu’on consomme » | Rue89
    http://www.rue89.com/2013/02/09/un-projet-provocateur-faire-payer-le-prix-reel-de-ce-quon-consomme-239427

    Votre mesure phare pour sortir de la course à la croissance est d’apporter la prospérité avec la « dotation inconditionnelle d’autonomie ». Qu’est-ce que c’est que ce machin ?

    On a travaillé pendant quatre ans sur ce projet, qui concentre différentes choses :

    le revenu inconditionnel d’existence, qui est donné en argent et sur lequel on est donc assez critique ;
    l’extension des sphères de la gratuité : avec Paul Ariès, nous sommes pour donner des crédits au bon usage et taxer plus des mésusages, comme l’excès de consommation d’eau, qui est un bien commun ;
    l’autonomie ne passe pas nécessairement par l’argent, c’est aussi de ne pas dépendre du système des banques pour l’argent, d’où notre soutien au développement de systèmes monétaires alternatifs avec les monnaies locales.
    Nous pensons que la dotation ne doit pas être donnée en argent mais en droit de tirage, droit d’accès et en systèmes d’échanges locaux (SEL) ; en cela elle représente un outil de repolitisation.

    Devra être débattue localement la question des quantités décentes : de quelle quantité de nourriture a-t-on besoin pour vivre dignement ? Oui, il y aura une forme de rationnement, mais l’argent est un rationnement !

    #décroissance #argent #monnaie

  • Conférence gesticulée très intéressante d’Anthony Pouliquen intitulée « une autre histoire du sport ou pourquoi je ne serai jamais Luis Fernandez » - YouTube
    http://www.youtube.com/watch?v=WMPWSpVqJFY

    On y découvre la relation intrinsèque entre un certain sport (celui institutionnalisé et compétitif), le capitalisme et la création de perdants. Anthony Pouliquen amène de nombreux exemples montrant que le sport, parfois insidieusement, sélectionne les meilleurs, parfois contre leur gré. Mais surtout que cela est issu d’un choix politique. Il fait donc, comme Paul Ariès (lien plus bas) ou Albert Jacquard (http://www.dailymotion.com/video/x9fghd_l-abc-d-albert-jacquard-sport_webcam

    ) qui dit « vive le sport, à bas le score » une distinction entre une activité physique et de partage qui peut être épanouissante, et le sport.

    Cette conférence gesticulée était au programme de l’« Ultra Sieste du Mont Blanc » de 2012. Découvert entre autre via @monolecte et http://seenthis.net/messages/108743 dont le texte cité renvoie à une conférence de Paul Ariès pour l’Ultra Sieste sur la « sportivation de la vie » à écouter ici : http://www.roc06.fr/2012/10/08/paul-aries-sportivation-de-la-vie-ultra-trail-du-mont-blanc-ultra-sieste-aout- . Ce n’est pas l’activité physique que Paul Ariès remet en cause, mais bien un sport qui inculque les valeurs du capitalisme. Il invite les gens à trouver ou expérimenter rapidement des activités (physiques ou autre) avec des valeurs différentes que celles de la compétition, du classement, de la mesure.

    #Anthony_Pouliquen #conférence_gesticulée #sport #capitalisme #ultra_sieste

  • Gratuité et économisme
    https://larlet.fr/david/blog/2013/gratuite-economisme

    « Chaque fois que l’on prend une initiative dans le domaine de la gratuité, on fait revenir les gens à la politique, y compris lorsque c’est un échec », observe Paul Ariès (lire aussi notre entretien). Pour le politologue et objecteur de croissance, l’un des enjeux de la gratuité est de « sortir de l’économisme ». « De même qu’il n’y a pas de société marchande sans culture du marché, il ne peut advenir de société de la gratuité, sans culture de la gratuité », souligne-t-il.

    Anthony Laurent, Ces villes qui expérimentent les services publics gratuits

  • Usages, mésusages | InternetActu
    http://internetactu.blog.lemonde.fr/2012/08/24/usages-mesusages/#xtor=RSS-32280322

    C’est en lisant Paul Ariès (Wikipédia), rédacteur en chef du Sarkophage - notamment La simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance -, que j’ai mieux compris les limites qui me chiffonnaient dans la consommation collaborative. Celle-ci nous est souvent présentée sous les atours du partage et du don, alors qu’elle n’en est pas toujours. Le covoiturage et l’autopartage ne sont pas inspirés par une vision altruiste, comme on l’entend trop souvent. Le premier moteur du covoiturage et de l’autopartage n’est pas le partage, mais l’économie. Ce n’est pas sauver la planète qui motive les covoitureurs et les autopartageurs, mais amoindrir l’impact de la crise sur leurs finances personnelles, comme le soulignait déjà l’étude 2010 de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France (.pdf). Les utilisateurs de ces services sont d’abord à la recherche de revenus complémentaires.

    [...]

    Quand on propose de vendre une part de repas supplémentaire (comme sur Super-marmite ou Gobble son équivalent américain), on vend la part du pauvre de l’ancien temps, celle qui a disparu avec l’urbanisation de nos sociétés, celle qui s’est déportée dans les associations caritatives. Celle qui, il y a longtemps, était réservée à l’inconnu de passage et que nos sociétés urbanisées ont renvoyée à la rue. Les autostoppeurs deviennent des covoitureurs qui vont devoir payer leur écot pour voyager, là où ils voyageaient auparavant gratuitement en tendant le pouce aux autres. L’accueil chez soi se marchande : du prêt de canapé de Couchsurfing il n’y a qu’un pas pour glisser à la monétisation de la chambre d’ami d’AirBNB.

    [...]

    Il faut distinguer ce qui relève du don et ce qui relève d’une nouvelle forme de marchandisation de la société, s’insérant toujours un peu plus profondément au coeur des rapports humains.

    [...]

    « On oppose ainsi faussement la frugalité à la surconsommation, alors qu’il ne s’agit pas de consommer moins, mais de (re)devenir des usagers, maîtres de leurs usages », explique Paul Ariès. En conclusion de son livre, celui-ci nous invite à réfléchir à la « gratuité de l’usage » et au « renchérissement du mésusage ».

    « Pourquoi payer au même tarif le mètre cube d’eau pour faire son ménage et remplir sa piscine privée ? Pourquoi payer les mêmes impôts fonciers pour une résidence principale et secondaire ? Pourquoi payer son essence, son électricité, son gaz le même prix pour un usage normal et un mésusage ? L’eau va-t-elle manquer ? C’est une raison de plus pour en rendre gratuit le bon usage et renchérir ou interdire le mésusage. Ce paradigme s’oppose à celui de la société dominante : que signifierait en effet l’adoption programmée d’une taxe sur le carbone si ce n’est le fait de vider les rues des voitures des plus pauvres pour que les riches puissent rouler plus vite ? (...) Le danger serait bien sûr que cette politique renforce les inégalités en permettant l’accès aux mésusages à une petite minorité fortunée. Le pire serait de cantonner le peuple au nécessaire (au sérieux) et de libérer, moyennant finances, le futile, le frivole, aux classes aisées. »

    #consommation #mésusage

  • Paul Ariès : la barbarie qui vient - Passerellesud média
    http://passerellesud.org/Paul-Aries-la-barbarie-qui-vient.html

    « Non, la planète ne souffre pas d’abord d’un manque de ressources mais d’un scandale politique, celui qui consiste à ne pas satisfaire en priorité les besoins fondamentaux. (…) L’essentiel n’est pas, en effet, l’opération de verdissement du capitalisme mais l’accentuation sans précédent du productivisme avec en ligne de mire, l’adaptation de la planète, de l’écologie, et si besoin, de l’humanité elle-même, aux besoins du productivisme, aux besoins du capitalisme.(…) Le système choisit la stratégie du chaos, ce qui lui permet de gouverner par la peur. Cela le conduit à imposer l’idée que la barbarie à venir serait inéluctable, ce qui lui permet également d’imposer des solutions d’austérité avec le FMI et DSK mais aussi des solutions autoritaires avec la remise en cause de la démocratie. (…) Ce projet a besoin d’une série de catastrophes pour cacher (…) cette barbarie qui vient. (…) La question n’est plus de savoir quelle terre nous léguerons à nos enfants mais aussi quels enfants nous laisserons sur cette planète ravagée ! »