person:paul devin

  • Duc de Saint-Frippon

    * Pris d’enthousiasme devant les élèves, Emmanuel 1er donna aux eleves 3 cours :
    – Histoire : Cesar et les gaulois réfractaires
    – Maths : moins de revenus plus moins d’allocations = plus de pouvoir d’achat
    – technologie : le nucléaire énergie d’avenir

    #Rentree2018 *


    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1036549707319922688
    –----

    - non j’ai trop peur, je veux pas y aller
    – mais tu seras en sécurité dans l’école, tu n’ as rien à craindre. En plus le Roy est la pour voir ta rentrée
    – mais c’est Pour ça, c’est le copain de #Benalla , j’ai trop peur !

    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1036545033963556864

    Pendant qu’on licenciait des caissières pour des erreurs de caisse, Madame de Sale, délinquante, était promue à 6138€ par mois, somme notamment payée par les impôts de ces caissières. Le gouvernement se vantait d’être progressiste. Cynisme pur.

    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1036000711694266368

    Avant de quitter le collège de Laval, Emmanuel 1er Roy des riches proposa charitablement aux professeurs de lui faire la liste de tout ce qui leur manquait pour exercer leur profession, afin que le comte de Banquié leur explique comment s’en passer #Rentree2018

    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1036559477552627712

    - alors ton père est chasseur ?
    – oui - j’aime les chasseurs. Des vrais ecolos qui aiment le vert
    – ah non, mon père il boit que du rosé
    #Rentree2018


    Source : https://twitter.com/MFrippon/status/1036554700550795264

    #Femme #Féminisme #agnes_saal #Ecole #enfants #chasse #peche et #nature

    • La réussite scolaire : une question d’image ?

      Des équipes enseignantes, souriantes, soudées autour de leur chef, emportées par la gestuelle de l’enthousiasme affichent sur les réseaux sociaux leur esprit de confiance... au moment même où on multiplie les injonctions et s’apprête à différencier les rémunérations au mérite et introduire la concurrence entre les personnels. Pas tout à fait les ingrédients idéaux de l’école de la confiance...

      https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/030918/la-reussite-scolaire-une-question-dimage
      Paul Devin : Syndicaliste FSU, inspecteur de l’Education nationale, secrétaire général du SNPI-FSU, syndicat des inspecteurs (IEN et IA-IPR).
      Paris - France

  • VIDEO. Des sorties de classe au musée ? Non, dans un magasin Apple !
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/numerique-a-l-ecole/video-des-sorties-de-classe-au-musee-non-dans-un-magasin-apple_2688262.

    avatarL’Oeil du 20 heuresFrance Télévisions

    Mis à jour le 03/04/2018 | 21:45
    publié le 03/04/2018 | 21:20

    Sur son site, voilà ce que propose la marque dans ses 20 magasins français : des sorties de classe gratuites, dès 5 ans, à l’initiative des écoles. La promesse ? Offrir aux élèves “des vitamines pour la créativité”, pour "une journée qu’ils n’oublieront jamais.”

    Intrigués, nous avons demandé à filmer l’une de ces sorties : Apple a refusé. Nous décidons donc de nous y rendre en caméra cachée, en nous faisant passer pour un enseignant intéressé par la démarche.

    Ce jour-là, en région parisienne, nous suivons une classe de CM2 d’une école publique. Et à peine arrivés : haie d’honneur des employés, applaudissements, musique à fond… Les élèves sont accueillis exactement comme des clients pour l’ouverture d’un nouveau magasin.

    Dès le début, les enfants reçoivent un cadeau : un t-shirt jaune, orné du logo de la marque. “Je croyais qu’on n’avait pas le droit au placement de produits à l’école ?”, s’étonne spontanément un élève.
    Un cours encadré par des formateurs... et par des vendeurs

    Pendant deux heures, la classe suit une initiation au codage informatique, sur des tablettes de la marque. Du matériel disponible en quantité, des encadrants nombreux : c’est ce qui a séduit l’institutrice. "Il y a quatre formateurs, ils sont professionnels, ils connaissent chaque petite chose, ils peuvent vraiment aider”, plaide l’enseignante, qui a prévu en tout cinq sorties Apple pour sa classe.

    Quatre formateurs… dont deux sont en réalité des vendeurs, qui utilisent pour le cour un robot vendu en boutique. Les élèves doivent le programmer pour qu’il suive un parcours.
    L’effet "Waouh"

    Nous avons montré ces images à Franck Lalieux. Il travaille pour l’enseigne et il a déjà encadré l’une de ces sorties de classe. Il affirme reconnaître-là une technique qui, en interne, a un nom. “On appelle ça l’effet Waouh chez Apple. C’est l’idée d’émerveiller le client tout de suite sur un produit de la marque, explique ce délégué CGT chez Apple Retail. C’est cet effet qui pousse la personne à acheter."

    Et à écouter les vendeurs, ça marche. "Il arrive parfois que les élèves reviennent avec leurs parents, confie l’un d’eux. Les enfants aiment bien les accessoires qu’on leur a fait découvrir. Ils sont contents d’avoir ça à la maison.”
    "C’est une vitrine pour nos produits"

    Lors d’une autre sortie que nous avons suivie, un employé va plus loin. “Ça fait une super pub pour nous, admet ce vendeur. Si jamais ça peut déboucher sur des ventes de classes d’iPads, oui pourquoi pas. Forcément, c’est une vitrine pour nos produits.”

    Une sortie de classe dans une vitrine commerciale ? Nous avons contacté le directeur de l’école. “Une sortie sur le codage, ça rentre dans les programmes donc je l’autorise, justifie-t-il. Le fait que ça se passe dans un Apple Store m’a un peu posé question, c’est du privé, y’a un côté publicité. Mais les élèves ne repartent pas avec des flyers non plus !”

    Avec des flyers non, mais en plus des t-shirts le magasin offre aux enfants une clé USB en forme de bracelet... siglé de la marque, évidemment.
    "Pas besoin d’Apple pour enseigner"

    Inacceptable pour Paul Devin. Cet inspecteur de l’Éducation nationale, s’appuie sur un document de 2001 : un “Code de bonne conduite” pour les professeurs. “Ce document rappelle à tous les enseignants ce qu’est le principe de neutralité. C’est-à-dire qu’un fonctionnaire, dans l’exercice de ses fonctions, ne peut pas faire de la promotion pour un objet commercial, s’indigne le secrétaire général du SNPI-FSU. Il n’y a pas besoin d’Apple pour enseigner.”

    Et les parents concernés qu’en pensent-ils ? Ils ont signé une autorisation de sortie mais devant l’école, la démarche ne fait pas l’unanimité. “C’est fâcheux que l’école publique devienne un laboratoire pour des expérimentations commerciales”, s’étonne ce père de famille après avoir accompagné son fils en classe. “Pour moi, Apple Store ça reste un magasin, je ne vois pas pourquoi mon fils irait dans un magasin, ça me dérange”, estime une mère.
    La mairie propose pourtant les mêmes cours

    D’autant qu’une autre solution existe. À Paris, une mairie d’arrondissement propose aux écoles publiques des cours de codage informatique gratuits, dispensés dans les classes par des employés municipaux. Plusieurs écoles ont dit oui. D’autres ont préféré la boutique…

    Le ministère de l’Éducation promet d’examiner ces sorties en détails. La marque, elle, assure qu’elles sont avant tout pédagogiques et réfute toute visée commerciale.

    #Apple #Education #Commerce

  • Grande pauvreté à l’école : le témoignage d’une mère de famille (Brut - YouTube)
    https://www.youtube.com/watch?v=yXy_5clbtXM

    Une mère de famille raconte comment la grande pauvreté bouleverse la vie scolaire de son enfant. Un témoignage édifiant, lu en pleine commission parlementaire.

    #éducation #pauvreté #ATD_Quart_Monde #Relations_école_familles #inégalités #conflit_de_loyauté

    NB : donc voilà comme d’habitude, dans les débats en France sur l’éducation, on a droit a une polémique médiatico-politique stigmatisante sur les “enseignant.e.s déconnecté.e.s des réalités sociales” ce qui permet à tout-un-chacun d’éviter les questions de fond et les enjeux véritables. Encore bravo…

    Education : le rapport de deux députées reste en travers de la gorge de plusieurs enseignants (FranceInfo)
    https://www.francetvinfo.fr/societe/education/education-le-rapport-d-une-deputee-lrem-reste-en-travers-de-la-gorge-de

    Aurore Bergé est l’une des rapporteures d’une mission parlementaire sur les relations entre écoles et parents d’élèves. Ses recommandations ont suscité la critique de nombre de membres du corps professoral sur Twitter.

    Mais de quels parents et de quels enseignants parle Aurore Bergé ? (Paul Devin, Club Médiapart)
    https://blogs.mediapart.fr/paul-devin/blog/020218/mais-de-quels-parents-et-de-quels-enseignants-parle-aurore-berge

    Difficile de reconnaître l’école actuelle et ses réalités quotidiennes dans le rapport parlementaire qu’Aurore Bergé consacre aux relations entre parents et enseignants.

  • Enquête. Les écoles d’Espérance banlieues, un danger public
    https://humanite.fr/enquete-les-ecoles-desperance-banlieues-un-danger-public-646259

    Ces établissements portent une conception réactionnaire et rigoriste de l’éducation.

    C’est un courriel de professeurs du Rhône qui a levé le lièvre : « Le numéro deux de la région Rhône-Alpes, Étienne Blanc (“Les Républicains” — NDLR), a assisté le 6 novembre à la cérémonie de remise des uniformes aux élèves d’Espérance banlieues Pierre-Bénite. » Suivaient quelques lignes décrivant ces écoles hors contrat, « fer de lance de la mouvance réac-républicaine », qui, « sous couvert de lutte contre le décrochage scolaire », privilégieraient une approche « néocoloniale » de l’éducation avec « lever des couleurs » hebdomadaire au son de la Marseillaise et inscription dans le règlement intérieur de l’« interdiction de parler la langue des parents ». Des établissements gérés par « la droite catholique et réactionnaire », qui cherchent à s’implanter en banlieue, ciblant un public pour partie d’origine immigrée et/ ou de confession musulmane, du moment qu’il paie. Un réseau dont la gestion va « à l’encontre de (leur) vision d’une école émancipatrice », alertaient ces enseignants. Le ton grave du message, les mots alarmants sont partagés par toutes les personnes que nous avons interrogées sur le fonctionnement de ces écoles hors contrat. De Montfermeil (Seine-Saint-Denis) à Marseille (Bouches-du-Rhône), en passant par Pierre- Bénite (Rhône), la fondation Espérance banlieues, parfois appuyée au plus haut sommet de l’État, organise son réseau dans le but – officieux mais dénoncé par de nombreux enseignants – de « dynamiter l’école publique ».

    • « Espérance banlieue » : quand la #privatisation (rampante) récupère la désespérance des familles à l’encontre de l’incurie du service public d’éducation, incurie provoquée par l’abandon de l’état des fameux « quartiers pourris »

      https://www.humanite.fr/sous-le-masque-social-une-machine-broyer-lecole-republicaine-646233

      Éducation. Dans les écoles du réseau Espérance banlieues, on affiche les valeurs de la République comme un refuge pour des enfants de quartiers populaires en mal de repères. Mais entre lacunes éducatives et rigorisme nationaliste, un drame éducatif se joue avec la complicité passive de l’État.

      Dans la galaxie réactionnaire, le soutien à ces écoles va de soi : Radio Courtoisie, le site Internet catholique traditionaliste le Salon beige… Logique. Après tout, la fondation a été créée par une des futures têtes de la Manif pour tous, Anne Coffinier. Dans son numéro du 15 septembre dernier, le Figaro Magazine consacre un dossier vantant les « nouvelles pédagogies » qui seraient appliquées dans ces établissements (1)… Sans surprise, l’hebdomadaire conservateur est enthousiaste, avançant la « liberté d’éducation », de ces « laboratoires » que sont les écoles hors contrat. Comme Causeur, autre titre de la même eau, dans les colonnes duquel Élisabeth Lévy s’extasiait en septembre sur la façon d’enseigner l’éducation civique : « Quand même, entendre des petits Alioune et Sanaa brailler l’hymne national avec tant de cœur, ça rend optimiste… »
      Les filles balayent la cour, font la vaisselle... pendant que les garçons jouent au football

      La palme revient à ce documentaire de la série Infrarouge produit par Mélissa Theuriau et diffusé sur France 2 en novembre 2016. Là encore sans commentaires ni analyse, le ton mielleux laisse pourtant percevoir d’inquiétantes fractures. Le cours Alexandre-Dumas de Montfermeil y est présenté comme une « école privée laïque », sans que la pertinence des enseignements y soit interrogée. À peine y entend-on des échanges entre le directeur et des élèves, certes intéressants, sur le sentiment d’appartenance à la nation. Ou des recadrages de professeurs sur la discipline. En matière d’éducation, on appréciera aussi de voir les filles balayer la cour, faire la vaisselle collective, nettoyer les tables à grande eau… pendant que les garçons jouent au football. Pour le reste, on s’étonne que le creusement d’une tranchée derrière les préfabriqués de l’école tienne lieu de cours sur l’histoire de la Première Guerre mondiale. Ou que la fin de l’Empire carolingien, si on lit bien le cahier de cet élève de primaire que la caméra saisit au vol, ne soit imputée qu’aux « barbares » qui « lancèrent des raids contre l’occident chrétien : les Arabes remontèrent le Rhônes, à l’Oest les Wikings vinrent de Norvège et du Danemark à bort de leurs drakkars et les Hongrois vinrent de l’Est. Ils pillèrent les villes, les églises et les monastères »… Passons sur les fautes oubliées par les corrections en rouge. Le seul fait de présenter « l’Occident chrétien » – en fait le royaume franc de Charlemagne divisé en trois à sa mort – comme la France assiégée conjointement par les Vikings, les Sarrasins et les Hongrois (des invasions qui ont eu lieu avec parfois soixante ans d’écart !) offre une vision pour le moins particulière de l’histoire…
      « Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales »

      Hormis en épluchant ces reportages bienveillants, il est assez difficile d’obtenir des informations de première main sur le contenu des cours dispensés dans les écoles labellisées EB (Espérance banlieues). Professeur au collège Pablo-Picasso de Montfermeil, Jordi Le Cointe a « récupéré » plusieurs élèves que leurs parents, « déçus », « soucieux », voire « alarmés », ont retirés du cours Alexandre-Dumas. « On n’a aucune trace de leur vie scolaire passée », soupire-t-il. La direction de Dumas inciterait, selon les membres du collectif Pour l’école de la République, dont il fait partie, à « cacher ou à détruire les cahiers » même après avoir quitté l’établissement. Ce que l’on connaît, c’est « le niveau catastrophique » de ces élèves : « Ils sont arrivés en 3e, mais on a été obligés de les inscrire en 5e pour qu’ils rattrapent leur retard. Je leur parlais de génétique, ils me répondaient que “Dieu a tout créé”… Les collègues de français disaient qu’ils n’avaient aucun esprit critique, prenant les écrits au premier degré. Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat… » Dominique Dellac, conseillère départementale communiste de Seine-Saint-Denis, affirme avoir rencontré à Montfermeil une mère de famille qui elle aussi a retiré sa fille d’Alexandre-Dumas car « au bout d’un an en CP elle ne savait pas lire ». Les chiffres de réussite au brevet des collèges eux aussi en disent long : « Trois élèves sur cinq présentés » l’ont validé, soit « 60 % », contre 83 % dans les des établissements publics du département. Au temps pour l’excellence… Il faut dire que, selon les fiches de recrutement des professeurs visibles sur le site de la fondation, aucun diplôme n’est requis pour diriger un de ses établissements, ou pour enseigner, quel que soit le niveau. Il ressort que l’attachement aux « valeurs » est plus important que les capacités à transmettre le savoir.

      Espérance banlieues le reconnaît d’ailleurs sur son site, sa « mission fondamentale » n’est pas l’enseignement au sens où il se pratique dans le public, mais « l’instruction. Il s’agit d’enseigner les connaissances fondamentales : lire, écrire, compter, calculer, ainsi que les fondements de la culture occidentale (repères historiques, géographiques, littéraires, spirituels) » et de donner « le goût et la recherche du vrai en toute chose ». Repères historiques désuets, repères « spirituels » orientés, à base de chants catholiques, voire de prières, rapportent les observateurs… En décembre 2015, le Figaro assistait, au cours Saint-Exupéry d’Asnières (Hauts-de-Seine), à un cours de mathématiques consacré à la lecture d’un texte de… Madeleine de Jessey, égérie de la Manif pour tous, alors porte-parole de Sens commun : « Notre société devra réaffirmer l’amour de sa culture et de ses grands penseurs, la fierté de toute son histoire, des Gaulois à notre République, et l’attachement aux racines judéo-chrétiennes qui lui donnent sa stabilité et ses ressources spirituelles. » La charte des écoles d’Espérance banlieues a beau proclamer qu’elles « n’affichent ni ne conduisent aucun enseignement religieux » – même si « les appartenances religieuses des élèves (et des professeurs – NDLR) ne sauraient être mises “entre parenthèses” » –, voilà « un arrière-plan idéologique assez inquiétant pour une association qui se présente comme “aconfessionnelle” », explique à l’Humanité l’inspecteur de l’éducation nationale Paul Devin, secrétaire général du Syndicat des personnels d’inspection FSU.

      Le développement du réseau s’appuie sur des élus de droite dure, voire extrême. Les maires des communes où il s’implante, comme Xavier Lemoine (Parti chrétien-démocrate) à Montfermeil, ou « les Républicains » Jérôme Moroge à Pierre-Bénite ou Manuel Aeschlimann à Asnières, appuient sans réserve son action. À Pierre-Bénite, sous l’impulsion d’un maire « de droite droite », l’école bénéficie d’un « bâtiment avec un bail emphytéotique (au minimum 99 ans – NDLR), l’ancien hôtel de ville de la jeunesse », déplore le conseiller municipal PCF Daniel Deleaz. L’opposition a dénoncé cette aide, et la municipalité a renoncé à verser en prime une subvention. Mais la région Auvergne-Rhône-Alpes a pris le relais, et pris en charge la construction d’une salle d’activités à 250 000 euros, « au nom de la politique de la ville ! » s’étrangle Daniel Deleaz. À Montfermeil, le terrain où s’élève l’école EB a été acquis par la ville dirigée par « un fou de Dieu », selon ses opposants, pour 2 millions d’euros, plus 1,25 million de travaux, « pour un prix de location dérisoire », s’étonne l’opposition : 1 500 euros pour 1 500 mètres carrés. À Béziers, Robert Ménard aimerait verser son obole, mais son projet n’a pas été retenu parmi la vingtaine qu’Espérance banlieues compte ajouter aux onze existants, dans des villes reconquises par la droite en 2014 (Le Blanc-Mesnil, Saint-Ouen), des villes de gauche (Nantes, Trappes), voire à direction communiste (Nanterre).

      Pour Paul Devin, le soutien plus ou moins discret à ces écoles prépare une « libéralisation du marché de l’école » (voir encadré). Le faisceau des soutiens à Espérance banlieues et à la Fondation pour l’école le laisse craindre. "Dès 2007, Nicolas Sarkozy écrivait dans une lettre de cadrage à son ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Vous ne dissuaderez pas les établissements privés de s’installer dans des quartiers en difficulté et, au contraire, vous soutiendrez, lorsqu’ils existent, de tels projets d’installation. » Le plan Espoir banlieues était né. L’année suivante, la Fondation pour l’école, qui pilote Espérance banlieues, est reconnue d’utilité publique. En 2016, lorsque le président LR du Sénat, Gérard Larcher, visite l’école la Boussole de Mantes-la-Jolie (Yvelines), il y voit « la réalisation de l’école telle que la décrivait son rapport sénatorial de 2015  : basée sur l’autorité et débarrassée du pédagogisme », analyse Paul Devin." Durant la campagne présidentielle, François Fillon, dont une des porte-parole, l’ex-déléguée à l’éducation des « Républicains » Annie Genevard (sa fille est chargée de projet à Espérance banlieues), reprenait les mots de Sarkozy dans son discours de Besançon du 9 mars 2017 : « L’État ne devra plus s’opposer à cette nouvelle offre éducative issue de la société civile ; il devra leur faciliter la tâche et les aider. » Depuis, les réseaux LR sont mobilisés : Laurent Wauquiez et François Baroin ont pu « apprécier les vertus » du cours la Passerelle de Pierre-Bénite (le Progrès du 15 mars 2017), et la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a octroyé l’an dernier 35 000 euros à la Fondation pour l’école. Logique, pour Céline Malaisé, présidente du groupe Front de gauche au conseil régional : « Il y a trois élus de Sens commun dans notre assemblée, qui ont une influence démesurée. » Même le très consensuel Jean-Louis Borloo s’était affiché, en 2016, aux côtés de la journaliste Natacha Polony au colloque annuel d’EB. Il n’est pas le seul à être là où on ne l’attend pas…
      Le ministre de l’éducation nationale est resté discret sur son attachement à « l’école libre »

      Qu’Éric Zemmour dise le plus grand bien de ce système éducatif est compréhensible, mais nombre de stars ont prêté leur concours à la fondation. Le journaliste de TF1 Harry Roselmack a signé en 2015 la préface du livre Espérance banlieues, en réalité écrit par Anne Coffinier, nous apprend le rapport d’activité de la Fondation pour l’école. L’acteur Jamel Debbouze en a fait la promotion, avec sa compagne Mélissa Theuriau, sur le plateau de Michel Drucker (Vivement dimanche) la même année. Mais le soutien le plus inattendu, bien qu’officieux, reste celui… du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ! Aujourd’hui, déplore Paul Devin, qui affirme n’avoir eu accès à aucune des enquêtes de l’inspection, « on ne sait pas trop quelle est la position du gouvernement ». Depuis sa nomination, Blanquer est resté relativement discret sur son attachement à « l’école libre », dans ou hors contrat avec l’éducation nationale. Mais, en 2016, il avait fait passer un message vidéo diffusé lors du colloque d’Espérance banlieues pour dire « (s)on soutien » sans ambiguïté : « À mes yeux elle rassemble les ingrédients de ce qui réussit le mieux dans un système scolaire », notamment « l’engagement des professeurs » avec « une formation appropriée pour chacun d’entre eux » (sic). Et de vanter ces « convergences » qu’il a mises en œuvre en tant que recteur de l’académie de Créteil entre 2007 et 2009 avec « les internats d’excellence ». Il avait pris position à l’avance.

      (1) L’Humanité a cherché à contacter la fondation, via son site Internet, sans résultat.

      Grégory Marin

    • L’abandon de la population ouvrière des banlieues (voir la politique de Levallois entre 1995 et 2000) avec la nécessité de construire un ennemi/bouc émissaire, a aussi permis l’instauration d’une soumission au préceptes religieux à la place d’un accueil libre et ouvert pour tout·es. Les imams comme les curés ont senti l’aubaine que les politiques leurs ont offerte, se retrouvant les seuls à proposer un accueil aux enfants. Honte à tous ces crevards.

      Aujourd’hui ils sont en 3e avec un niveau convenable, mais, chez nous, on ne fait pas de miracle. On avait demandé un accueil spécifique pour ces enfants, mais on n’a pas eu de réponse du rectorat…

      #montfermeil
      #école_alexandre_dumas