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  • Loi anticasseurs : plusieurs députés de la majorité ne vont pas voter le texte
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/04/loi-anticasseurs-plusieurs-deputes-de-la-majorite-ne-vont-pas-voter-le-texte

    Des élus de La République en marche vont s’abstenir, voire voter contre la proposition de loi en raison de son article 2, qui devrait permettre aux préfets de prononcer des interdictions de manifester.
    Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 14h16

    La loi anticasseurs qui doit être votée mardi à l’Assemblée nationale crée une ligne de fracture chez les députés de la majorité. Plusieurs élus de La République en marche (LRM) ont ainsi fait savoir qu’ils allaient s’abstenir, et voire qu’ils réfléchissaient à voter contre cette proposition de loi. En cause : l’article 2 du texte, qui prévoit la possibilité pour les préfets de prendre une interdiction administrative de manifester à l’encontre de toute personne qui « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ».

    Le député Matthieu Orphelin écrit dans un communiqué, lundi 4 février, que « la nouvelle interdiction administrative de manifester [lui] pose problème sur la liberté fondamentale de manifester, au cas où elle viendrait à être mal utilisée par un futur régime mal intentionné, par exemple d’extrême droite ».

    Malgré d’autres mesures du texte, que l’élu du Maine-et-Loire juge « efficaces » (nouveau délit de dissimulation volontaire du visage, possibilité de fouilles), il s’abstiendra mardi, en « espérant » de nouvelles évolutions sur ces interdictions préalables de manifester.

    Aurélien Taché, député du Val-d’Oise, a lui déclaré, dans Le Journal du dimanche, qu’il s’abstiendrait « en l’état ». « On ne peut pas mettre la restriction de liberté comme un principe », faute de quoi «  on met le doigt dans quelque chose qui pourrait conduire à des dérives », a-t-il insisté, lundi, sur LCP.

    D’autres députés LRM vont s’abstenir, comme Paula Forteza (Français de l’étranger). Martine Wonner (Bas-Rhin) ne votera pas non plus la proposition de loi LR : elle s’abstiendra, voire votera contre, a-t-elle indiqué à l’Agence France-Presse.

    Sonia Krimi (Manche) prévoit de voter contre ce texte, qui « n’aide pas à la cohésion sociale », et essaie de « convaincre » des collègues, a-t-elle déclaré à l’AFP. Elle juge l’article sur les interdictions administratives de manifester « liberticide », « contraire à la Déclaration des droits de l’homme » et « inutile ».

    • La loi anticasseurs fracture la majorité
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/06/la-loi-anticasseurs-fracture-la-majorite_5419963_823448.html

      Le doigt de l’un pointe sévèrement le visage de l’autre. « On ne débat pas devant les caméras », admoneste Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche (LRM), mardi 5 février dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée nationale. A ses côtés, Sonia Krimi, députée de sa majorité, a tenté d’engager le dialogue. En vain.

      L’heure n’est pas à mettre en scène des désaccords qui viennent de s’exprimer dans l’Hémicycle. Aux journalistes, le patron de la majorité annonce le coup de semonce qui vient de se produire. Cinquante députés de la majorité, dont Mme Krimi, se sont abstenus lors du vote en première lecture de la proposition de loi anticasseurs. Un désaveu pour le gouvernement. Jamais une telle défiance ne s’était exprimée dans la majorité depuis le début du quinquennat. « Il n’y a eu aucun vote contre », tente de relativiser M. Le Gendre.

      Au Palais-Bourbon, les députés LRM se divisent donc en deux camps, mardi soir. Ceux qui d’un côté se sont abstenus, craignant que le texte ne porte atteinte à la liberté de manifester. Et ceux qui, de l’autre, fustigent des collègues qui auraient « mal lu le texte » tel qu’il a été réécrit par les députés. La version initiale, plus dure, avait été rédigée et votée par les sénateurs de droite. Le gouvernement s’est appuyé sur ce texte pour faire rapidement adopter des mesures destinées à répondre aux violences perpétrées en marge des manifestations des « #gilets_jaunes » depuis le mois de novembre. Le dialogue a parfois été âpre avec le gouvernement pour corriger la copie des sénateurs. Alors, à la sortie, le verdict est « un peu dur » pour Jean-François Eliaou, responsable de ce texte pour la majorité. « Je n’ai pas encore disséqué le schpountz mais ça prête à réflexion », concède-t-il.
      […]
      Avec ces voix manquantes, La République en marche n’a plus la majorité absolue à l’Assemblée, ce qui a toujours été sa force. Même le poids du MoDem, dont quatre membres se sont abstenus et un a voté contre mardi, n’a pas suffi à renverser la vapeur. Ce sont les voix de droite qui ont permis l’adoption, large, du texte, par 387 voix pour et 92 contre.

    • |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      |         | pour | abst. | contre | non.vot | total | dép. |
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      | LREM    |  241 |    50 |        |       2 |   293 |  307 |
      | LR      |   97 |     4 |      2 |         |   103 |  104 |
      | Modem   |   37 |     4 |      1 |         |    42 |   46 |
      | Soc.    |      |       |     29 |         |    29 |   29 |
      | UDI     |   12 |    13 |      3 |         |    28 |   29 |
      | FI      |      |       |     17 |         |    17 |   17 |
      | GDR     |      |       |     16 |         |    16 |   16 |
      | L&T     |      |     2 |     13 |         |    15 |   16 |
      | non ins |      |     1 |     11 |         |    12 |   13 |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      | Total   |  387 |    74 |     92 |         |   553 |  577 |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|

      détail du vote : http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/1662

    • Mon dieu ! 50 abstentions ! C’est la preuve qu’on est encore en démocratie, que les députés LREM ne sont pas des godillots, et qu’ils auraient même une âme !

      C’est la meilleure preuve que la France ne mérite pas, contrairement à ce que je sous-entendais, des sous-entendus entendus comme ceux que l’on se permet quand on écrit au sujet de la Chine :
      https://seenthis.net/messages/757542#message757593

      Le parlement chinois, soumis au Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, devrait sauf surprise voter la loi

  • À l’Assemblée, nouvelles propositions de « charte du numérique »
    https://www.nextinpact.com/news/106828-a-lassemblee-nouvelles-propositions-charte-numerique.htm

    Alors que les débats sur la réforme constitutionnelle reprendront demain à l’Assemblée nationale, la députée Paula Forteza, rejointe par une trentaine de députés LREM, a revu son projet de « charte du numérique ». Sur les autres bancs, les propositions se multiplient.

    Cette seconde tentative sera-t-elle plus fructueuse que la précédente ? Lors des débats en commission, fin juin, les rapporteurs s’étaient assez sèchement opposés à l’introduction d’une charte constitutionnelle dédiée aux « droits et libertés numériques » (neutralité du Net, protection des données personnelles, etc.).

    « Il faut être extrêmement rigoureux dans ce que nous inscrivons dans ce texte constitutionnel » avait ainsi objecté Yaël Braun-Pivet (LREM), la majorité ne souhaitant visiblement pas que les députés amendent trop largement le texte présenté par le gouvernement.

    La présidente de la commission des lois avait surtout jugé « très aventureux » d’adopter une telle charte, « parce que nous n’en mesurons pas aujourd’hui les conséquences, les implications » (voir notre compte rendu).
    Début de mobilisation en faveur d’une « charte du numérique »

    À l’approche des débats en séance publique, qui débuteront mardi après-midi, le projet porté par Paula Forteza a reçu le soutien appuyé du président de l’Arcep, Sébastien Soriano.

    « Une charte des droits et libertés à l’ère numérique procéderait d’un contrat de résistance face à un ordre numérique susceptible de renverser nos libertés », a ainsi fait savoir le régulateur des télécoms, la semaine dernière au travers d’une tribune. À ses yeux, affirmer certains principes au plus haut niveau de la pyramide des normes « assurerait leur protection non pas seulement à l’intérieur de nos frontières, mais aussi à l’extérieur ». Un message relativement clair à l’heure où les États-Unis viennent de renoncer à la neutralité du Net.

    Le président de l’Arcep a enfin fait valoir que l’écriture de cette charte « serait l’occasion d’un exercice collectif d’affirmation et d’appropriation des principes qui la composent ».

    Au regard des nombreuses propositions de charte récemment déposées par différents députés, les discussions promettent justement d’être nourries.
    « Nous avons abouti à un texte solide techniquement », soutient Paula Forteza

    Si certains parlementaires ont repris le texte qu’ils avaient proposé en commission, Paula Forteza a retravaillé son projet de charte. Celui-ci contient désormais huit articles, contre sept auparavant :

    « Art. 1er. – Toute personne a le droit d’accéder aux réseaux numériques de manière libre, égale et sans discrimination.

    Art. 2. – Les réseaux numériques sont développés dans l’intérêt collectif et respectent le principe de neutralité : le trafic y est libre et nul n’est autorisé à y établir des différences de traitement.

    Art. 3. – Le numérique facilite la participation de toute personne à la vie publique et à l’expression des idées et des opinions.

    Art. 4. – Toute personne a le droit d’accéder aux informations détenues par les autorités publiques et de les réutiliser.

    Art. 5. – Toute personne a le droit à la protection des données à caractère personnel qui la concernent et à la maîtrise des usages qui en sont faits.

    Art. 6. – L’éducation et la formation au numérique doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.

    Art. 7. – La loi détermine les conditions et les limites d’exercice des droits et obligations définis par la présente Charte.

    Art. 8. – La présente Charte inspire l’action européenne et internationale de la France. »

    De fait, les thématiques restent les mêmes. Seule la rédaction évolue, afin de prendre en compte les réserves émises en commission. Paula Forteza nous explique en effet avoir « retravaillé le texte avec des constitutionnalistes, des régulateurs, des administrations pour circonscrire les préoccupations des rapporteurs sur les potentiels impacts non maîtrisables du dispositif ».

    La principale nouveauté réside dans l’article 7, qui confie au législateur le soin de fixer les « conditions » et « limites d’exercice » de tous les droits et obligations posés par la charte.

    « Nous avons abouti à un texte solide techniquement, qui est mûr au niveau de la rédaction » soutient désormais Paula Forteza.

    « La décision sera maintenant politique », poursuit l’élue, qui a réuni une trentaine de cosignataires (parmi lesquels Cédric Villani, Matthieu Orphelin et Éric Bothorel) sur son amendement. « Il devrait y avoir une ouverture des rapporteurs sur le sujet du numérique », espère-t-elle également.
    De nombreuses propositions de charte

    La majorité se sait attendue au tournant. Mis à part Les Républicains, des amendements seront soutenus sur la plupart des bancs de l’Assemblée nationale, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

    Les députés PS ont repris le texte issu du groupe de travail Assemblée/Sénat sur les « droits et libertés constitutionnels à l’ère numérique » (voir ici). Celui-ci vise notamment à protéger la neutralité des réseaux, la liberté d’expression, l’accès à Internet et aux informations publiques, ainsi que le droit à l’éducation au numérique.

    Le groupe communiste a quant à lui ajouté un article à ce même texte pour que toute personne ait « le droit à une alternative aux procédures dématérialisées dans ses relations avec le service public » (voir ici).

    Philippe Latombe (Modem) a également repris le texte du groupe de travail sur les « droits et libertés constitutionnels à l’ère numérique », tout en y intégrant quelques modifications rédactionnelles (voir ici).

    Le groupe La France Insoumise a redéposé le projet de charte qu’il avait préparé pour les débats en commission (voir ici). Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’expliquer, celui-ci est beaucoup plus étendu : protection contre la surveillance des communications électroniques, promotion de la « netiquette » et des logiciels libres, reconnaissance d’un « domaine commun informationnel », etc.

    Idem pour la députée Delphine Batho (ex-PS), qui continue de défendre un projet de charte alternatif, orienté tout particulièrement autour des questions de souveraineté (voir ici).

    Six députés Rassemblement national (ex-FN) ont déposé un amendement favorable à l’introduction d’une charte. Ceux-ci ne détaillent toutefois pas son contenu.

    Afin de mettre davantage de pression sur les parlementaires, l’Internet Society France, qui milite pour un Internet « ouvert et neutre », a lancé une pétition en ligne.

    #Charte_numérique #Constitution #Neutralité_internet

  • La Quadrature du Net, les empêcheurs de tourner en rond du numérique
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/07/07/la-quadrature-du-net-les-empecheurs-de-tourner-en-rond-du-numerique_5327568_

    Même si aucun parti ne trouve grâce à ses yeux, La Quadrature du Net est définitivement politique, sans pour autant être partisane : « Quand on intervient sur la façon dont on construit #Internet, on intervient sur la façon dont on construit la société. » L’association partage néanmoins avec les mouvements écologistes des préoccupations sur le coût de l’économie numérique pour la planète.

    Car ces amoureux de la première heure de l’informatique se sont mués en « technocritiques ». Entre les plates-formes qui pillent vos données personnelles et l’incitation permanente à renouveler son matériel, M. Sonntag estime qu’aujourd’hui, « le numérique est devenu une jungle ». Et que les menaces sur les libertés sont désormais au moins autant le fait des Etats que des grands géants du secteur.

    Pour avoir été amenée à échanger avec La Quadrature du Net, la députée (La République en marche) des Français de l’étranger Paula Forteza lui reconnaît « une vraie expertise sur les sujets » et un « bon travail de pédagogie ». Sans partager leur « vision politique », elle estime « utile que des associations portent ainsi des valeurs tranchées ».

    Tranchées, ses positions le sont : les politiques « tous lamentables », la Commission nationale de l’informatique et des libertés (#CNIL) « mièvre et inutile », tacle Benjamin Bayart, coprésident de l’association. Un ton dans la lignée de sa communication, toujours grinçante. Mais La Quadrature assume pleinement son rôle d’empêcheur de tourner en rond.

    #Libertéspubliques #Gafa

  • Une charte pour inscrire les libertés numériques dans la Constitution - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250618/une-charte-pour-inscrire-les-libertes-numeriques-dans-la-constitution

    Un groupe de 19 parlementaires a déposé un projet de « charte du numérique », visant à donner une valeur constitutionnelle à de grands principes généraux déjà protégés par certains textes, comme la neutralité du Net, le droit à l’accès à Internet, la protection des données personnelles ou encore la liberté d’expression.

    Cette « charte numérique » a été préparée par un groupe de travail qu’ont initié, fin mai, les présidents des deux assemblées et composé de 19 parlementaires. Ceux-ci sont emmenés par la députée LREM Paula Forteza et le sénateur Les Républicains Christophe-André Frassa. Dans un communiqué, le président de l’Assemblée François de Rugy a qualifié ce projet de charte de « base de travail intéressante ». « Il appartient désormais aux commissions compétentes de chaque assemblée et, plus largement, au Parlement, d’enrichir cette réflexion, en lien avec le gouvernement. »

    #Loi_numérique #Constitution #Neutralité_internet

  • Parents, voici pourquoi vos enfants se sont fait bannir de Twitter et Instagram - LCI
    https://www.lci.fr/high-tech/rgpd-pourquoi-twitter-et-instagram-ont-suspendu-les-comptes-de-milliers-d-adoles

    depuis le 25 mai et l’entrée en vigueur du nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD), la loi impose aux plateformes un nouvel âge du consentement dans les pays de l’Union européenne (UE). En France, le seuil de la majorité numérique, c’est-à-dire l’âge à partir duquel le mineur n’a plus besoin de l’autorisation de ses parents ou tuteurs pour utiliser un réseau social, a été fixé à 15 ans, contre 16 ans dans la plupart des autres pays de l’UE. « A cet âge, on estime que l’adolescent possède la maturité suffisante pour comprendre les conséquences de partager ses données personnelles », déclarait récemment à LCI la députée (LaREM) Paula Forteza, rapporteure du texte. A compter de cette date, l’entreprise qui ne respecte pas la règle s’expose à une amende de 20 millions d’euros ou d’un montant équivalent à 4 % de son chiffre d’affaires mondial.

    En France il y a un age du consentement numérique mais pas sur le consentement sexuel.
    #consentement

  • « Les internautes réclament un usage moins opaque et une maîtrise de leurs données personnelles »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/02/07/les-internautes-reclament-un-usage-moins-opaque-et-une-maitrise-de-l

    Par Judith Rochfeld (Professeur à Paris-I), Joëlle Farchy (Professeur à Paris-I), Paula Forteza (Députée LRM, rapporteure pour la commission des lois sur le projet de loi sur la protection des données personnelles) et Valérie Peugeot (Chercheuse et présidente de l’association Vecam)

    « Toutes les start-up qui se sont essayé à construire des services sur une commercialisation individuelle des données ont échoué : le revenu annuel généré par utilisateur est trop faible »

    Tribune. Sur la base du constat largement partagé de l’importance des données personnelles dans une économie numérique en pleine transformation, l’idée, ancienne, d’un droit de propriété accordé aux individus a fait récemment l’objet d’un regain d’attention médiatique.

    Cette proposition qui affiche pour ambition de donner à l’internaute un pouvoir de négociation face aux géants du numérique ne résout en réalité aucun des problèmes posés. Au moment où se débat à l’Assemblée nationale le projet de loi sur la protection des données personnelles, ne tombons pas dans le piège des fausses bonnes idées.
    Propriété de personne

    Aujourd’hui, ces données ne sont la propriété de personne, ce qui autorise leur collecte et leur traitement sous réserve du respect du droit des individus. Dans l’hypothèse de l’instauration de droits de propriété, la question de savoir qui serait titulaire de droits est loin d’être simple.

    Qui serait propriétaire de mes « likes » sur le mur de mes amis sur Facebook, eux ou moi ? Qui serait propriétaire des données de mon tensiomètre connecté prescrit par mon médecin ? Ce dernier, le fabricant du tensiomètre, moi en tant que patient, le Conservatoire national des arts et métiers ou encore la recherche médicale publique ?

    Du point de vue de l’analyse économique, quel que soit le titulaire initial de ce droit, dans la mesure où des transactions seraient possibles, le marché permettrait de les attribuer in fine aux agents économiques les mieux à mêmes d’en tirer profit.

    Dans le cas des données personnelles, le droit de propriété bénéficierait alors aux organisations qui sont à même de recueillir, traiter et analyser les données et qui leur donnent une valeur plus qu’aux internautes soit, finalement, l’effet inverse de celui recherché d’un rééquilibrage des pouvoirs.

    Valeur d’usage et valeur monétaire

    Les modèles économiques de l’exploitation de données profitent aujourd’hui en effet plus aux collecteurs qu’aux individus. Mais les partisans du tout propriétaire confondent valeur d’usage et valeur monétaire. Les données personnelles d’un individu ont une valeur d’usage pour lui – son graphe social lui parle de ses sociabilités, ses tickets de caisse de son mode de consommation –, et pour l’entreprise – elle améliore sa relation client.

    Mais leur valeur monétaire ne se révèle à cette dernière qu’une fois agrégées à celles de milliers d’autres utilisateurs. Toutes les start-up qui se sont essayées à construire des services sur une commercialisation individuelle des données ont échoué : le revenu annuel généré par utilisateur est trop faible.

    Mais l’essentiel est ailleurs. Ne regarder les données qu’au simple prisme économique, c’est oublier qu’elles ne sont pas un bien assimilable à une ressource matérielle ou immatérielle mais qu’elles sont d’abord le fruit de nos interactions avec des services, avec des objets connectés et de nos sociabilités liées à nos échanges sur les médias sociaux, à nos communications interpersonnelles. En cela les données parlent de nous, mais aussi de nos proches, du monde qui nous entoure. Elles sont tout à la fois intimes et sociales.

    Pour aborder conjointement maîtrise de ces données particulières et innovations numériques en mettant à distance la question de la propriété il faut penser en termes de droits de l’individu à son autodétermination, impliquant qu’il puisse décider des usages qu’il accepte de laisser à une pluralité d’acteurs. Le tout conduit à des « faisceaux de droits » souples et variés.

    Plus que la propriété de leurs données, ce que réclament les internautes c’est en effet un usage moins opaque et une maîtrise de ces données dans un cadre respectueux de leur vie privée et non discriminant. Les risques et dommages d’une perte de contrôle sur ses données personnelles sont à la fois réels et connus. Pour autant, ces dommages et leur possible réparation ne se situent pas sur le plan d’un bien, mais de la personne.

    Société numérique plus éthique

    Pour protéger la vie privée, les logiques de responsabilités existent déjà dans les différents systèmes juridiques, sans qu’il soit pour autant pertinent de proclamer une propriété des individus sur eux-mêmes. Le Règlement européen sur les données personnelles (RGPD) qui entrera en vigueur en mai constitue un premier outil essentiel pour donner à la France et à l’Europe un modèle de société numérique à la fois plus éthique et plus compétitive par rapport au reste du monde.

    Il accentue en effet la logique de responsabilisation des organisations, renforce les droits des individus et en crée de nouveaux, notamment le droit à la portabilité des données. Celui-ci réintroduit de la concurrence puisque l’utilisateur peut désormais migrer vers un service moins « prédateur » de ses données.

    Conscientes des enjeux pour l’avenir de leurs modèles économiques, les entreprises sont donc incitées à intégrer le respect des données personnelles de leurs utilisateurs dans leurs stratégies et à le faire apparaître comme une caractéristique concurrentielle discriminante.

    Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir les chantres d’une idée qui se proclame libérale afficher un tel manque de confiance dans des solutions qui pourront être négociées entre l’ensemble des acteurs, sans un quelconque recours à l’instauration de droits de propriété.

    Les signataires : Judith Rochfeld (Professeur à Paris-I), Joëlle Farchy (Professeur à Paris-I), Paula Forteza (Députée LRM, rapporteure pour la commission des lois sur le projet de loi sur la protection des données personnelles) et Valérie Peugeot (Chercheuse et présidente de l’association Vecam).

    #Données_personnelles #RGPD #Valeur_usage

  • Loi données personnelles : l’Assemblée nationale nie le droit européen pour protéger la loi renseignement
    https://www.laquadrature.net/fr/pjl_rgpd_commission

    Paris, le 24 janvier 2018 - Hier soir, l’Assemblée nationale a commencé à examiner le projet de loi censé aligner la protection de nos données personnelles sur le droit européen. La rapporteure du texte, Paula Forteza (LREM), et les autres députés ont refusé d’intégrer les nouvelles normes européennes pour corriger la loi renseignement de 2015. Il leur reste deux semaines pour sortir d’une hypocrisie insupportable selon laquelle le droit européen ne devrait être « respecté » que pour détruire nos droits (sociaux, de circulation, etc.), et jamais pour nous protéger de menaces autoritaires. Des avancées consensuelles Certes, quelques amendements positifs ont été discutés hier sur ce projet de loi, dont certains que nous proposions. Mme Forteza, MM Bothorel (LREM) et Gosselin (LR) ont proposé de (...)

    #Loi_surveillance #Surveillance #Vie_privée_-_Données_personnelles #communiqué

  • Loi données personnelles : corrigeons la loi renseignement
    https://www.laquadrature.net/fr/pjl_rgpd_amendements

    Paris, le 18 janvier 2018 - Mardi prochain, l’Assemblé nationale commençera à examiner le projet de loi destiné à adapter le droit français aux nouvelles règles européennes protégeant nos données personnelles. La Quadrature a proposé six amendements à ce texte : l’un d’eux concerne la loi renseignement adoptée en 2015, dont certaines dispositions sont contraires à ces nouvelles règles européennes. Paula Forteza (LREM), engagée sur les sujets numériques et rapporteure du texte, doit saisir cette opportunité décisive pour la protection de notre vie privée. En 2016, l’Union européenne a adopté deux textes fondamentaux en matière de protection des données. Le plus connu de ces deux textes est le règlement général sur la protection des données (RGPD). Dès le 25 mai prochain, il imposera des (...)

    #Surveillance #Vie_privée_-_Données_personnelles #communiqué

  • Inauguration d’un “bureau ouvert” à l’Assemblée nationale française
    https://linuxfr.org/news/inauguration-d-un-bureau-ouvert-a-l-assemblee-nationale-francaise

    Comme annoncé dans sa « feuille de route numérique », la députée Paula Forteza et son équipe ont inauguré leur « bureau ouvert » ce vendredi 22 septembre.

    L’idée est simple : un espace de travail ouvert, accessible tous les vendredis, dans lequel tous les développeurs intéressés par les projets en rapport avec la démocratie numérique à l’Assemblée peuvent venir contribuer, rencontrer l’équipe de la députée et présenter leurs propres projets. Seule contrainte : s’inscrire trois jours à l’avance à l’aide du formulaire en ligne dédié (contrainte de l’Assemblée).

    Paula Forteza est une geek fière de son addiction au logiciel libre, elle est députée des Français d’amérique latine, investie par En marche.

    NdM. : l’auteur Emmanuel Raviart est le collaborateur parlementaire de Paula Forteza, ainsi qu’un libriste depuis de (...)