person:philip roth

  • Grandmother on oxygen dies after PSE&G cuts off her power, grieving family says | NJ.com
    https://www.nj.com/essex/index.ssf/2018/07/grandmother_on_oxygen_dies_after_pseg_cuts_off_her.html

    A 68-year-old Newark woman in hospice care, who depended on oxygen to survive, died last week after PSE&G turned off her electric because of an overdue bill, her grieving family said Sunday.

    Linda Daniels was in her Shephard Avenue home with her family for hours after her oxygen tank powered by electricity and air-conditioning stopped working about 10 a.m. Thursday. She died at 4:23 p.m. of heart failure, her family said.

    Pour ceux et celles qui ne lisent pas l’anglais, je résume grossièrement la situation : la vieille dame devait de l’argent depuis un moment à la compagnie PSE&G. Elle a fini par payer mais 2 jours après, ils ont quand même coupé l’électricité pour défaut de paiement un jour où la chaleur était extrême. La dame en question avait une aide respiratoire grâce à un appareil qui fonctionnait à l’électricité. Elle est morte étouffée malgré les appels répétés de la famille à la compagnie pendant la journée. Les faits se sont passés ) Newark aux États-Unis.

    #privatisation #pauvreté #capitalisme #libéralisme_économique

  • « 1984 » à l’indicatif présent Frédérick Lavoie - 2 juin 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/lire/529253/entrevue-1984-a-l-indicatif-present

    C’est l’un des romans les plus traduits et retraduits de la littérature anglo-saxonne, avec plus de 65 langues au compteur. Depuis la parution originale de 1984 il y a près de sept décennies, des millions de lecteurs ont frémi en suivant la descente aux enfers de Winston Smith, fonctionnaire au ministère de la Vérité (ou « Miniver » en #novlangue) qui, par une journée froide et claire d’avril, entame l’écriture d’un journal intime dans lequel il confie sa haine de #Big_Brother, le guide suprême et omniscient du Parti.

    En Océania totalitaire, Winston le sait bien, son « crimepensée » lui vaudra tôt ou tard d’être arrêté par la Police de la pensée afin d’être rééduqué ou « vaporisé ».

    Jusqu’à maintenant, les lecteurs francophones n’avaient pu découvrir le monde #dystopique imaginé par George Orwell qu’à travers une seule traduction, parue chez Gallimard en 1950 et sans cesse rééditée. Pour une raison qui demeure inconnue, la traductrice Amélie Audiberti avait choisi de conserver en anglais le Big Brother de la version originale, pourtant devenu Gran Hermano, Großer Bruder, Wielki Brat et Büyük Birader dans d’autres langues.

    La force du propos d’Orwell et son actualité sans cesse renouvelée, du stalinisme aux « faits alternatifs » de Trump et sa bande, ont fait en sorte qu’on s’est peu attardé à la qualité littéraire de la traduction d’Audiberti. Or, en y regardant de plus près, elle apparaît plutôt bancale et truffée d’inexactitudes et d’approximations.


    Alors que l’oeuvre d’Orwell s’apprête à entrer dans le domaine public en France en 2020 (elle l’est déjà au Canada depuis 2001, mais aucun éditeur québécois n’a semble-t-il saisi l’occasion pour la rééditer), #Gallimard a voulu prendre de l’avance sur ses concurrents en offrant une nouvelle traduction.

    Dans son appartement lumineux du XVIIIe arrondissement de Paris, la traductrice Josée Kamoun, à qui a incombé la tâche de revisiter le classique, raconte s’être résignée très tôt à conserver le Big Brother de sa prédecesseure. Le personnage était trop ancré dans l’imaginaire collectif pour soudainement se transformer en Grand Frère. « Je savais que ça ne passerait plus. »

    Big Brother est toutefois demeuré le seul intouchable d’une traduction à l’autre. Dans le 1984 de Kamoun, Winston Smith travaille désormais au « Minivrai » et habite en « Océanie », où son « mentocrime » risque d’être puni par la « Mentopolice », dont la tâche est de s’assurer que les membres du Parti respectent les principes du « Sociang » (et non de l’« #Angsoc »).

    De la novlangue au néoparler
    Quant à la novlangue d’#Audiberti, Josée Kamoun s’est permis de la rebaptiser « néoparler ». Le souci d’exactitude a primé l’usage devenu courant du terme, principalement pour parler de la langue de bois des politiciens et autres décideurs. « Si Orwell avait voulu créer la Newlang , il l’aurait fait. Mais il a créé le Newspeak , qui n’est pas une langue mais une anti-langue. Il savait ce qu’il faisait, » justifie celle qui a plus d’une cinquantaine de #traductions à son actif, dont plusieurs romans de Philip Roth, de John Irving et de Virginia Woolf.

    Autre choix audacieux de Josée Kamoun : celui de narrer l’action au présent, un temps qui, selon elle, reproduit mieux l’effet de la version originale anglaise, pourtant écrite au passé. « Le traducteur est là pour traduire un effet, et non pas simplement des mots, explique l’enseignante de littérature et de traduction à la retraite. En anglais, le prétérit n’est pas un temps pompeux, contrairement au passé simple en français. C’est un temps ordinaire qu’on peut emprunter dans la langue parlée. »

    Dans la traduction de Josée Kamoun, les membres du Parti ne se vouvoient plus mais se tutoient, comme il était de mise entre camarades communistes à l’époque. Et Big Brother interpelle maintenant les citoyens d’Océanie à la deuxième personne du singulier. « Tu as beaucoup plus peur s’il TE regarde que s’il VOUS regarde », souligne la traductrice.

    Le corps dans tous ses états
    Lorsque Josée Kamoun a lu pour la première fois #1984 au début de la vingtaine, la #dystopie d’Orwell l’a « envoyée au tapis », se souvient-elle. « Ce livre va chercher nos angoisses les plus primaires, comme celles d’être kidnappé ou torturé. » En s’appropriant le texte pour mieux le traduire, elle dit avoir décelé une « colonne vertébrale » rarement ou jamais abordée dans les analyses qui ont été faites du roman : le thème du corps.

    « Winston représente cette conscience vulnérable, cette fragilité humaine qui passe par le corps. Il n’a que 39 ans, mais déjà, il est cuit. Il a un ulcère à la cheville, il ne peut plus toucher le bout de ses orteils. Tout est moche, tout pue autour de lui. Et voilà que par son geste de résistance [l’écriture de son journal], il enclenche un nouveau rapport au corps.

    Avec [son amante] Julia, il connaît l’explosion des sens. Tout d’un coup, le corps existe. Non seulement on fait l’amour, mais on mange du vrai chocolat, on boit du vrai café, et ça sent tellement bon qu’il faut fermer la fenêtre pour ne pas attirer l’attention. Après son arrestation, il subit toutes sortes de coups et d’électrochocs. Il n’habite plus du tout son corps. Puis, on le remplume afin de le rééduquer. Mais tout ce qui était désiré et désirable chez lui a disparu, comme l’appétit de vivre. C’est le corps de la trahison. »

    En exposant les joies et les souffrances physiques qui résultent des choix politiques d’un citoyen dans un système totalitaire, George Orwell rappelle qu’au-delà de notre volonté et de nos convictions les plus fortes, « l’homme, c’est d’abord un corps ».

    Traductions comparées
    L’incipit
    1949 : It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen.
    1950  : C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures.
    2018  : C’est un jour d’avril froid et lumineux et les pendules sonnent 13 :00.

    Le slogan
    1949  : War is peace. Freedom is slavery. Ignorance is strength.
    1950  : La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force.
    2018  : Guerre est paix. Liberté est servitude. Ignorance est puissance.

    La mentopolice
    1949  : How often, or on what system, the Thought Police plugged in on any individual wire was guesswork.
    1950  : Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir.
    2018  : À quelle fréquence et selon quel système la Mentopolice se branche sur un individu donné relève de la spéculation.

    Le néoparler
    1949  : “You haven’t a real appreciation of Newspeak, Winston”, he said almost sadly. “Even when you write it you’re still thinking in Oldspeak.”
    1950  : — Vous n’appréciez pas réellement le novlangue, Winston, dit-il presque tristement. Même quand vous écrivez, vous pensez en ancilangue.
    2018  : — Tu n’apprécies pas le néoparler à sa juste valeur, commente-t-il avec un air de tristesse. Même quand tu écris, tu continues à penser en obsoparler.

    Journaliste, Frédérick Lavoie est aussi l’auteur d’Avant l’après : voyages à Cuba avec George Orwell (La Peuplade), qui scrute les transformations cubaines par le prisme de 1984.

    #ministère_de_la_vérité #propagande #george-orwell #capitalisme

  • Wikipédia par l’anecdote : je suis Philip Roth
    http://theconversation.com/wikipedia-par-lanecdote-je-suis-philip-roth-75672

    La meilleure façon d’écouter/lire cette anecdote est de mettre en route la vidéo en lisant le texte. Les liens dans le texte correspondent aux captures d’écran de la vidéo et vous permettront de pénétrer dans les rouages de Wikipédia pour vérifier ce que raconte l’anecdote : les relations difficiles de l’écrivain avec les articles Wikipédia traitant de ses romans.

  • La vérité n’est qu’une option parmi d’autres | La République Des Livres par Pierre AssoulineLa République Des Livres par Pierre Assouline
    http://larepubliquedeslivres.com/loue-soit-donald-trump

    En vertu d’un réflexe éprouvé, lorsqu’il apparait vain de se retourner vers l’#histoire récente et les expériences passées, on cherche des solutions dans des #livres. Le public a faim de références, alors il se jette sur la #littérature passée, dystopique (récit fictionnel dans lequel l’utopie vire au cauchemar) ou uchronique (roman dans lequel l’Histoire officielle est réécrite après modification d’un événement notoire du passé). Sinclair Lewis, Georges Orwell, Philip Roth ont annoncé l’avènement de Donald Trump. A défaut de les avoir entendus, il semble que désormais on les écoute. Ce qui est arrivé aux Américains est tellement inédit qu’ils cherchent dans la littérature passée un reflet de ce qui va leur tomber dessus demain. On ne saurait mieux illustrer la notion de concordance des temps. Mais même si Les Origines du totalitarisme, publié en 1951 par la philosophe Hannah Arendt fait également depuis peu un retour remarqué dans liste des meilleures ventes d’Amazon, comment ne pas voir en creux dans ce triomphe de la fiction la faillite du #journalisme et l’échec des essayistes ?

    #dystopie #uchronie

  • EDIT :
    Ici, on liste toutes les références à Seenthis dans d’autres médias.
    L’objectif est d’en avoir assez pour revendiquer l’admissibilité sur Wikipédia.
    À la fois en tant de réseau social (seenthis.net)
    Qu’en tant que logiciel libre (dans une seconde page).

    @seenthis Ajouter Seenthis à la liste des réseaux sociaux ?

    J’ai été surpris que peu d’infos externes existent sur Seenthis.

    On trouve cette vague référence (supprimée depuis)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Rezo.net#Le_site_.22SeenThis.22

    Mais il existe une liste maintenue à jour en anglais :
    https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_social_networking_websites

    Cependant, comme son accès est réduit et qu’il à a certaines règles a respecter, il faut se contrainre à quelques étapes :

    Créer une page wiki pour Seenthis . C’est ce qu’ils imposent. Il n’y en a pas, je ne suis pas fou ?

    –—
    Je ne connaissais pas, mais après Wikipedia utilise une note tirée d’un site de statistiques du net : Alexa
    http://www.alexa.com/siteinfo/seenthis.net

  • Calenda - L’objet de la migration
    http://calenda.org/379587

    Objets emportés, objets donnés, abandonnés, absents, retrouvés ou nouvellement acquis : à l’une et l’autre extrémité de l’expérience du déplacement spatial (la migration) et de ses effets sur le sujet dans la durée (l’exil), à travers les pays de départ, de transit et d’arrivée, la culture matérielle incarne l’emboîtement de temporalités et de territoires. Mis en récit, l’objet devient signe, résiste à l’effacement, porte trace ou patrimoine. Il s’inscrit ainsi dans un système référentiel plus large incluant médias, musées, cinéma et théâtre, qui participent conjointement à la construction de la figure du migrant / de l’exilé dans l’espace public.

    Annonce
    Argumentaire

    Dans Pnine (1957), Nabokov présente son héros éponyme, un russe émigré, fasciné par les objets de la modernité occidentale, sa maladresse signifiant sa condition d’étranger. Dans les pages finales du roman, le seul bien auquel il tient est mis en danger par un objet « bipède » significativement aigu et lourd, leur collusion incarnant les affects engagés par une situation singulière, celle de l’exil. A la précieuse coupe de Pnine répondent en écho le bol à raser de Sender Roth (Philip Roth, Patrimoine, une histoire vraie, 1992), la valise de Sergueï Dovlatov (La valise, 1984), le fauteuil d’Hélène Cixous (Les Rêveries de la femme sauvage, 2000), le costume de Mohammed Saleh (Alaa El Aswany, Chicago, 2007), le sac vert olive de Velibor Colić (Manuel d’exil, 2016), bien d’autres encore entrelaçant expériences personnelles et espaces fictionnels dans un topos de l’exil à la fois pérenne et réactualisé.

    #migrations #asiles #réfugiés #objets #narrations

  • Le réseau John le Carré

    http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/10/19/le-reseau-john-le-carre_5016609_3260.html

    Il y a quelques années, caressant l’idée d’écrire une autobiographie, David Cornwell, alias John le Carré, engagea deux détectives. « Dénichez les témoins vivants et les preuves écrites, leur dit-il. Remettez-moi un dossier détaillé sur moi, ma famille et mon père, et je vous récompenserai. Je suis un menteur. Né dans le mensonge, éduqué au mensonge, formé au mensonge par un service dont c’est la raison d’être, rompu au mensonge par mon métier d’écrivain. » L’expérience tourna court. 10 000 livres sterling et quelques somptueux repas plus tard, les limiers durent avouer leur échec. Ils n’avaient rien trouvé, ou si peu.

    Après ces détectives, ce fut au tour d’Adam Sisman, un véritable spécialiste de la biographie, de se mettre au travail. Son ouvrage s’appelle John le Carré. The Biography (Bloomsbury, 2015, non traduit). Le résultat est passionnant. Manque simplement la voix de celui que ­Philip Roth et Ian McEwan, pour ne citer qu’eux, considèrent comme l’un des plus grands écrivains contemporains.

    « Mon autobiographie, je l’ai faite de façon codée, a dit un jour le Carré. Les épisodes de ma vie sont plus ennuyeux, plus monotones que ma fiction. » Si le maître du roman d’espionnage ne succombera sans doute jamais à l’exercice convenu des Mémoires, voici pourtant qu’à tout juste 85 ans – il est né le 19 octobre 1931 à Poole dans le Dorset – il décide de lever un coin du voile en publiant Le Tunnel aux pigeons. Trente-huit chapitres à l’écriture serrée et à la première personne du singulier, qui fournissent quelques clés indispensables pour qui s’intéresse à l’auteur de L’Espion qui venait du froid. En voici quatre.

    Philby

    L’espionnage et la littérature marchent de pair, écrit le Carré. « Tous deux exigent un œil prompt à repérer le potentiel transgressif des hommes et les multiples rondes menant à la trahison. » « J’ai toujours été obnubilé par Philby », ajoute-t-il. Rien qu’en Europe de l’Est, des dizaines, voire des centaines d’agents britanniques furent emprisonnés, torturés et exécutés à cause de lui. Pour quelles raisons Kim Philby (1912-1988), qui était le patron du contre-espionnage au MI6, accepta-t-il d’être enrôlé par le KGB ? « Il fut poussé à trahir son pays par une addiction à la duplicité, analyse le Carré. Ce qui a pu commencer comme un engagement idéologique est devenu une dépendance psychologique, puis un besoin pathologique. Un seul camp ne lui suffisait pas ; il avait besoin du monde comme terrain de jeu ».

    Dans Le Tunnel aux pigeons, le Carré rapporte les confidences en forme d’aveu que lui fit Nicholas ­Elliott, ami, confident et collègue de Philby, lorsqu’il le rencontra pour la dernière fois à Beyrouth. Plus tard, c’est sous le coup de ce récit pour le moins aseptisé et trompeur que le Carré entreprit d’écrire L’Espion qui venait du froid (Gallimard, 1964) et La Taupe (Robert Laffont, 1977).

    Ronnie

    « Il m’a fallu de longues années avant d’arriver à écrire sur Ronnie l’escroc, le mythomane, le repris de justice et par ailleurs mon père. » Pour la première fois, le Carré fait le portrait de ce personnage extraordinaire (1906-1975) dont, plus tard, il s’inspirera pour le personnage de Tiger Single, dans Single & Single (Seuil, 1999). Un chapitre entier, le plus long, joliment intitulé « Le fils du père de l’auteur », relégué à la toute fin du livre parce que, « ne lui en déplaise, je ne voulais pas qu’il s’impose en haut de l’affiche ». Ces quelques pages permettent de comprendre une des principales clés intimes de le Carré : « A l’adolescence, nous sommes tous plus ou moins des espions, mais moi, j’étais déjà surentraîné. Quand le monde du secret vint me chercher, j’eus l’impression de revenir chez moi. »

    Flamboyant, bienveillant, toxique et imprévisible, Ronnie connaissait toutes les astuces du monde pour gruger les financiers. Changeant de nom comme de femme, il pouvait, écrit le Carré, « vous inventer une histoire à partir de rien, y inclure un personnage qui n’existait pas en vrai et vous faire miroiter une occasion en or quand il n’y en avait pas ». Se souvenant de ce que disait Graham Greene – « L’enfance est le fonds de commerce du romancier » –, le Carré ajoute : « De ce point de vue-là, je suis né millionnaire ».

    Avec un père pareil, tout ne fut pas rose. Un jour qu’il était à New York sans le sou, Ronnie rejoignit son fils qui, dans un restaurant chic de la ville, fêtait l’accueil triomphal réservé à L’Espion qui venait du froid. Et que croyez-vous que fit ensuite Ronnie ? Il appela le service commercial de la maison d’édition américaine, commanda deux cents exemplaires du livre en les débitant sur le compte de l’auteur, et les signa de sa main avec son propre nom pour les distribuer en guise de carte de visite professionnelle !

    Smiley

    Amateurs de le Carré, passez votre chemin. Vous n’apprendrez pas grand chose dans Le Tunnel aux pigeons sur George Smiley, son plus célèbre personnage. Pour en retracer la biographie, il faudra vous replonger dans les huit romans où il apparaît, en particulier L’Appel du mort (Gallimard, 1963), où figure une courte biographie du maître espion anglais. « C’est un gentleman, a dit un jour le Carré de son héros. Un amateur de poésie allemande, cultivé, digne, humain. Exactement le personnage que j’aurais aimé être. Lorsque je l’ai créé, je me sentais socialement désorienté et privé de modèles parentaux auxquels me raccrocher. J’ai donc inventé ce père de substitution qui est aussi mon mentor secret. »

    Dans Chandelles noires (Gallimard, 1963), il décrit ainsi Smiley : « Il ressemble à un crapaud, s’habille comme un bookmaker et je donnerais mes deux yeux pour avoir un cerveau comme le sien. » Il faudra attendre la fabuleuse trilogie – La Taupe, Comme un collégien et Les Gens de Smiley (Robert Laffont, 1974, 1977, 1980) – pour que Smiley, tout à sa lutte contre Karla, le maître espion soviétique, son double antithétique, donne la pleine mesure de son génie.

    Pivot

    Surprise : le 31e chapitre s’appelle « La cravate de Pivot ». Récit d’un fameux numéro d’« Apostrophes », c’est avant tout un magnifique hommage à son animateur. « A voir Pivot faire son numéro en direct devant un public qui tombe en pâmoison, écrit le Carré, on comprend aisément comment il a réussi quelque chose qu’aucun autre homme de télévision sur cette planète n’est même vaguement parvenu à imiter. » Il ajoute : « De toutes les interviews que j’ai données, et que j’ai souvent regrettées, celle-ci restera à jamais gravée dans mon cœur. »
    Quant à la fameuse cravate dont l’histoire est narrée dans le livre, ­Pivot l’a toujours. » C’est ma plus ancienne et la plus précieuse, nous a-t-il confié. Elle est bleue avec de petits points rouges. Je la mets parfois. Elle me donne la sensation d’être un agent secret. »

    De fait : quel lecteur n’a pas, un jour, rêvé d’être l’espion d’un roman de John le Carré ?

  • LE LECTEUR UNE ESPÈCE MENACÉE ?
    Michel Abescat et Erwan Desplanques

    Pas le temps... L’esprit ailleurs... Les amateurs de #livres sont en petite forme. Seuls les best-sellers trouvent voix au chapitre. La lecture passe-temps a-t-elle supplanté la lecture passion ? L’âge d’or de la littérature est-il révolu ? Enquête.

    L’amateur de littérature serait-il devenu une espèce menacée ? Tous les signes sont là. Son habitat se raréfie : à Paris, par exemple, 83 librairies ont disparu entre 2011 et 2014. Et sa population ne cesse de décliner. Selon une enquête Ipsos/Livres Hebdo de mars 2014, le nombre de lecteurs avait encore baissé de 5 % en trois ans. En 2014, trois Français sur dix confiaient ainsi n’avoir lu aucun livre dans l’année et quatre sur dix déclaraient lire moins qu’avant. Quant à la diversité des lectures, elle s’appauvrit également dangereusement, l’essentiel des ventes se concentrant de plus en plus sur quelques best-sellers. Guillaume Musso ou Harlan Coben occupent l’espace quand nombre d’écrivains reconnus survivent à 500 exemplaires.

    Fleuron contemporain de la biodiversité littéraire, l’Américain Philip Roth confiait récemment son pessimisme au journal Le Monde : « Je peux vous prédire que dans les trente ans il y aura autant de lecteurs de vraie littérature qu’il y a aujourd’hui de lecteurs de poésie en latin. » Faut-il préciser que dans son pays, selon une étude pour le National Endowment for the Arts, un Américain sur deux n’avait pas ouvert un seul livre en 2014 ? En début d’année, dans Télérama, l’Anglais Will Self y allait lui aussi de son pronostic : « Dans vingt-cinq ans, la littérature n’existera plus. » Faut-il croire ces oiseaux de mauvais augure ? Le lecteur serait-il carrément en voie de disparition ? Et le roman destiné au plaisir d’une petite coterie de lettrés ? Mauvaise passe ou chronique d’une mort annoncée ?

    La baisse de la lecture régulière de livres est constante depuis trente-cinq ans, comme l’attestent les enquêtes sur les pratiques culturelles menées depuis le début des années 1970 par le ministère de la Culture. En 1973, 28 % des Français lisaient plus de vingt livres par an. En 2008, ils n’étaient plus que 16 %. Et ce désengagement touche toutes les catégories, sans exception : sur la même période, les « bac et plus » ont perdu plus de la moitié de leurs forts lecteurs (26 % en 2008 contre 60 % en 1973). Si l’on observe les chiffres concernant les plus jeunes (15-29 ans), cette baisse devrait encore s’aggraver puisque la part des dévoreurs de pages a été divisée par trois entre 1988 et 2008 (de 10 % à 3 %).

    La lecture de livres devient minoritaire, chaque nouvelle génération comptant moins de grands liseurs que la précédente. Contrairement aux idées reçues, ce phénomène est une tendance de fond, antérieure à l’arrivée du numérique. « Internet n’a fait qu’accélérer le processus », constate le sociologue Olivier Donnat, un des principaux artisans de ces enquêtes sur les pratiques culturelles. Pour lui, « nous vivons un basculement de civilisation, du même ordre que celui qui avait été induit par l’invention de l’imprimerie. Notre rapport au livre est en train de changer, il n’occupe plus la place centrale que nous lui accordions, la littérature se désacralise, les élites s’en éloignent. C’est une histoire qui s’achève ».

    La lecture de romans devient une activité épisodique. En cause, le manque de temps ou la concurrence d’autres loisirs.

    La population des lecteurs réguliers vieillit et se féminise. Il suffit d’observer le public des rencontres littéraires en librairie. « La tranche d’âge est de 45-65 ans, note Pascal Thuot, de la librairie Millepages à Vincennes. Et les soirs où les hommes sont le plus nombreux, c’est 20 % maximum. » Les statistiques le confirment : chez les femmes, la baisse de la pratique de la lecture s’est en effet moins traduite par des abandons que par des glissements vers le statut de moyen ou faible lecteur. Dans les autres catégories, la lecture de romans devient une activité épisodique, un passe-temps pour l’été ou les dimanches de pluie. En cause, le « manque de temps » (63 %) ou la « concurrence d’autres loisirs » (45 %), comme le montre l’enquête Ipsos/Livres ­Hebdo. La multiplication des écrans, les sollicitations de Facebook, la séduction de YouTube, l’engouement pour des jeux comme Call of duty ou Candy Crush, le multitâche (écouter de la musique en surfant sur Internet) ne font pas bon ménage avec la littérature, qui nécessite une attention soutenue et du temps.

    Du côté des éditeurs, ce sont d’autres chiffres qui servent de baromètre. Ceux des ventes, qui illustrent à leur manière le même phénomène de désengagement des lecteurs. Certes les best-sellers sont toujours présents au rendez-vous. Ils résistent. Et les Marc Levy, David Foenkinos ou Katherine Pancol font figure de citadelles. Si massives qu’elles occultent le reste du paysage, qui s’effrite inexorablement : celui de la littérature dite du « milieu », c’est-à-dire l’immense majorité des romans, entre têtes de gondole et textes destinés à quelques amateurs pointus. Pascal Quignard peine ainsi à dépasser les 10 000 exemplaires, le dernier livre de Jean Echenoz s’est vendu à 16 000, Jean Rouaud séduit 2 000 à 3 000 lecteurs, à l’instar d’Antoine Volodine. Providence, le dernier livre d’Olivier Cadiot, s’est vendu à 1 400 exemplaires et le dernier Linda Lê, à 1 600 (chiffres GfK).

    Quant aux primo-romanciers, leurs ventes atteignent rarement le millier d’exemplaires en comptant les achats de leur mère et de leurs amis. « Oui, les auteurs qui vendaient 5 000 livres il y a quelques années n’en vendent plus que 1 000 ou 2 000 aujourd’hui. Et le vivent très mal », résume Yves Pagès, le patron des éditions Verticales. D’autant plus qu’à la baisse des ventes les éditeurs ont réagi en multipliant les titres pro­posés. De moins en moins de lecteurs, de plus en plus de livres ! Entre 2006 et 2013, la production de nouveaux titres a ainsi progressé de 33 %, selon une étude du Syndicat national de l’édition. Comment s’étonner alors que le tirage moyen des nouveautés soit en baisse, sur la même période, de 35 % ?

    “L’auteur est le Lumpenproletariat d’une industrie culturelle qui est devenue une industrie du nombre.” – Sylvie Octobre, sociologue

    La multiplication des écrivains est un autre effet mécanique de cette surproduction. Le ministère de la Culture recense aujourd’hui 9 500 « auteurs de littérature » qui doivent se partager un gâteau de plus en plus petit. Paupérisés, jetés dans l’arène de « rentrées littéraires » de plus en plus concurrentielles — cette année, 589 romans français et étrangers —, confrontés à l’indifférence quasi générale, les écrivains font grise mine. Ou s’en amusent, bravaches, à l’instar de François Bégaudeau, qui met en scène dans La Politesse (éd. Verticales), son irrésistible dernier roman, un auteur en butte aux questions de journalistes qui ne l’ont pas lu, aux chaises vides des rencontres en librairie, à la vacuité de salons de littérature où le jeu consiste à attendre des heures, derrière sa pile de livres, d’improbables lecteurs fantômes.

    Désarroi, humiliation, découragement : « L’auteur est le Lumpenproletariat d’une industrie culturelle qui est devenue une industrie du nombre », tranche la sociologue ­Sylvie Octobre. Editeur, Yves Pagès nuance évidemment : « Heureusement, il y a des contre-exemples qui soulignent l’intérêt de défendre un auteur sur la durée : Maylis de Kerangal, qui vendait moins de 1 000 exemplaires, a vendu Réparer les vivants à 160 000 exemplaires en grand format. » Pour éviter la catastrophe, les auteurs doivent ainsi, selon lui, faire attention à ne pas devenir des « machines néolibérales concurrentielles, s’enfumant les uns les autres sur de faux chiffres de vente ». Et surtout être lucides, et « sortir du syndrome Beckett-Lady Gaga. Il faut choisir son camp : on ne peut pas écrire comme Beckett et vendre autant que Lady Gaga ».

    De tout temps, les écrivains se sont plaints de ne pas vendre suffisamment. « A la sortie de La Naissance de la tragédie, Nietzsche n’en a vendu que 200 exemplaires et Flaubert n’avait pas une plus grande notoriété que celle de Pascal Quignard aujourd’hui, remarque la sémiologue Mariette Darrigrand, spécialiste des métiers du livre. Nos comparaisons sont simplement faussées quand on prend le XXe siècle comme référent, qui était, de fait, une période bénie pour le livre. » A croire selon elle que nous assisterions moins à une crise du livre qu’à un simple retour à la normale, après un certain âge d’or de la littérature, une parenthèse ouverte au XIXe siècle avec la démocratisation de la lecture et le succès des romans-feuilletons d’Alexandre Dumas, de Balzac ou d’Eugène Sue. Elle se serait refermée dans les années 1970-1980, avec la disparition de grandes figures comme Sartre ou Beckett et la concurrence de nouvelles pratiques culturelles (télévision, cinéma, Internet...).

    « La génération des baby-boomers entretenait encore un rapport à la littérature extrêmement révérencieux, confirme la sociologue Sylvie Octobre. Le parcours social était imprégné de méritocratie, dont le livre était l’instrument principal. Cette génération considérait comme normal de s’astreindre à franchir cent pages difficiles pour entrer dans un livre de Julien Gracq. Aujourd’hui, les jeunes font davantage d’études mais n’envisagent plus le livre de la même façon : ils sont plus réceptifs au plaisir que procure un texte qu’à son excellence formelle et ne hissent plus la littérature au-dessus des autres formes d’art. »

    Aujourd’hui, en France, trois films sur dix sont des adaptations littéraires.

    La majorité des auteurs d’aujourd’hui, comme Stendhal en son temps, devraient ainsi se résoudre à écrire pour leurs « happy few » — constat qui n’a rien de dramatique en soi : « Est-ce qu’il y a plus de cinq mille personnes en France qui peuvent vraiment se régaler à la lecture d’un livre de Quignard ? J’en doute, mais c’est vrai de tout temps : une oeuvre importante, traversée par la question du langage et de la métaphysique, n’a pas à avoir beaucoup plus de lecteurs, estime Mariette Darrigrand. Certains livres continuent de toucher le grand public, comme les derniers romans d’Emmanuel Carrère ou de Michel Houellebecq, mais pour des raisons qui tiennent souvent davantage au sujet traité qu’aux strictes qualités littéraires. »

    L’appétit pour le récit, la fiction est toujours là, lui, qui se déplace, évolue, s’entiche de nouvelles formes d’expression plus spectaculaires ou faciles d’accès. Aujourd’hui, en France, trois films sur dix sont des adaptations littéraires. « La génération née avec les écrans perd peu à peu la faculté de faire fonctionner son imaginaire à partir d’un simple texte, sans images ni musique, constate Olivier Donnat. On peut le regretter, mais elle trouve aussi le romanesque ailleurs, notamment dans les séries télé. » Dans la lignée de feuilletons littéraires du xixe siècle, Homeland ou The Wire fédèrent de nos jours plus que n’importe quel ou­vrage de librairie. De l’avis gé­néral, la série télé serait devenue « le roman populaire d’aujourd’hui » (Mariette Darrigrand), la forme « qui s’adresse le mieux à l’époque » (Xabi Molia), parlant de front à toutes les générations, à tous les milieux sociaux ou culturels, avec parfois d’heureuses conséquences (inattendues) sur la lecture (voir le succès des tomes originels de Game of thrones, de George R.R. Martin, après la diffusion de leur adaptation sur HBO).

    En cinquante ans, l’environnement culturel s’est élargi, étoffé, diversifié, au risque de marginaliser la littérature et l’expérience poétique. « Ma génération a grandi sur les ruines d’une période particulièrement favorable au livre, dit François Bégaudeau. Ce n’est pas une raison pour pleurer. Moi je viens de la marge, d’abord avec le punk-rock puis avec l’extrême gauche, j’ai appris à savourer la puissance du mineur : assumons-nous comme petits et minoritaires, serrons-nous les coudes entre passionnés de littérature, écrivons de bons livres et renversons l’aigreur en passion joyeuse. » Car la créativité est toujours là : l’éditeur Paul Otchakovsky-Laurens dit recevoir chaque année des manuscrits meilleurs que les années précédentes. Et le libraire Pascal Thuot s’étonne moins du nombre de titres qu’il déballe chaque année des cartons (environ dix mille) que de leur qualité. « Il ne faut pas sombrer dans le catastrophisme : si les ventes baissent, la littérature française reste en excellente santé, assure Yves Pagès. Sa diversité a rarement été aussi forte et reconnue à l’étranger. »

    Tous espèrent simplement que ce bouillonnement créatif ne tournera pas en vase clos, à destination d’un public confidentiel de dix mille lecteurs résistants, mais trouvera de nouveaux relais et un accueil plus large chez les jeunes. Mais comment séduire les vingtenaires avec des romans à 15 euros quand le reste de la production culturelle est quasiment gratuite sur Internet ? « A la différence des séries télé, les romans sont difficiles à pirater, c’est ce qui les sauve et en même temps les tue », note Xabi Molia. Pour survivre, le roman doit faire sa mue à l’écran, s’ouvrir aux nouveaux usages, chercher à être plus abordable (sans céder sur l’exigence), notamment sur Internet où les prix restent prohibitifs. Peut-être alors ne sera-t-il pas condamné au sort de la poésie en latin...

  • Authors weigh in on the Amazon-Hachette war - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2014/10/10/amaz-o10.html

    In the latest development in the long-running dispute between Amazon and publishing conglomerate Hachette, hundreds of authors, including such prominent figures as Philip Roth, Salman Rushdie and V.S. Naipaul, have added their voices to a call for an antitrust inquiry into the giant online retailer by the US Justice Department.

    Amazon, originating at the dawn of the Internet age as an online bookseller, now has a workforce of 132,000, warehouse centers in almost every corner of the globe and annual revenues fast approaching $100 billion. Its founder, Jeff Bezos, with a net wealth of about $28 billion, is currently ranked as the world’s 17th richest individual.

    #amazon #hachette #livre #corporation

  • Philip Roth’s Counterlives
    http://www.laviedesidees.fr/Philip-Roth-s-Counterlives.html

    Just one year after Philip Roth’s announcement that he was retiring from #fiction making, Claudia Roth Pierpoint’s Roth Unbound offers a review of his long and versatile career as a writer of subversive fictions and American counterlives.

    #Reviews

    / #littérature, fiction, #judaïsme, #histoire_sociale

  • « Et bien sûr, Roth est juif » : quand Nixon parlait de Philip Roth - Bibliobs - Le Nouvel Observateur
    http://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20140128.OBS4094/et-bien-sur-roth-est-juif-quand-nixon-parlait-de-philip-roth.htm

    Il y a beaucoup plus d’antisémites qu’il n’y a de Juifs, et les antisémites sont généralement de notre côté, alors que les Juifs ne le sont certainement pas.

    Ah, ah, quelle belle brochettes de connards. Enfin, paix à leurs âmes tout ça tout ça...

  • Philip Roth contre Wikipédia - Bibliobs
    http://bibliobs.nouvelobs.com/web-side-stories/20120910.OBS1856/philip-roth-contre-wikipedia.html?xtor=RSS-15

    Le « New Yorker » a publié, ce vendredi 7 septembre, une lettre ouverte de Philip Roth adressée à Wikipédia. Depuis sa retraite du Connecticut, l’auteur de « Portnoy et son complexe » explique avoir trouvé une erreur dans la notice consacrée à « la Tâche », peut-être le plus célèbre de ses romans. Il raconte avoir tenté, par le biais de son biographe, de la corriger. Avant de se voir rétorquer qu’étant lui-même le Philip Roth en question, il n’était pas « une source crédible » pour ce qui concerne son propre travail.

    #Wikipédia

  • An Open Letter to Wikipedia About Anatole Broyard and « The Human Stain » : The New Yorker
    http://www.newyorker.com/online/blogs/books/2012/09/an-open-letter-to-wikipedia.html?mbid=social_retweet

    puisque #wikipédia demande des sources de presse pour valider quoi que ce soit, Philip Roth écrit un article dans The New Yorker pour être pris au sérieux.

    Dear Wikipedia,

    I am Philip Roth. I had reason recently to read for the first time the Wikipedia entry discussing my novel “The Human Stain.” The entry contains a serious misstatement (...) [but an administrator says] “we require secondary sources.”

    Thus was created the occasion for this open letter.

    #wtf