person:philippe djian

  • Je rencontre une femme merveilleuse
    Que j’ai bien du mal à emmener en voiture
    Je ne sais plus, en effet, où j’ai garé cette dernière

    http://www.desordre.net/musique/tom_waits.mp3

    Je ne m’explique pas bien
    En revanche ce désir au réveil
    D’écouter Tom Waits

    Des fois mon inconscient
    Ne se fatigue pas de trop et assure
    Une sorte de service minimum

    Je note malgré tout ce récit sans mystère
    Mais je le tance, ne fais pas trop la malin
    J’ai rendez-vous chez l’analyste à 13 heures

    Moment de gloire en réunion
    Vidéoprojecteur en panne
    Je fais mon exposé sans slides, yes !

    Je rêve
    D’une telle panne
    Depuis cinq ans !

    Personne avec qui prendre mon café
    Au BDP et je n’ai pas pris de lecture
    Du coup la serveuse m’entreprend !

    Si elle savait le rôle de tueuse en série
    Qu’elle a parfois dans mes rêves
    Elle se ferait moins enveloppante

    Une collègue, habituellement timide
    Surprend son monde dans l’open space
    Et m’invite à déjeuner ensemble, oui, moi

    Chouette échange et je comprends
    Qu’elle voulait me dire qu’un de nos jeunes nouveaux collègues
    Fait du Vjaying et que cela pourrait m’intéresser

    Un peu mon neveu
    Mais avec moi il va voir le sentiment
    Que les images font du ralenti !

    En cochant mentalement
    Mon rendez-vous chez l’analyste
    Je réalise que c’est avec moi-même que j’ai RDV

    Et de fait, dans le miroir
    De l’ascenseur récemment inspecté
    Je découvre mon visage, je suis calme

    J’entame la séance en annonçant
    Que j’interromps le récit de la fois dernière
    Pour une nécessaire digression

    Cela amuserait sans doute
    Mes lecteurs de savoir
    Que j’ai de telles prévenances avec mon psy

    Vous imaginez un peu le tableau
    Dans un de mes livres : attention
    Je vais digresser !

    En revanche avec mon psy
    Je fais comme avec mes lectrices et lecteurs
    Je recolle au récit en cours sans crier gare !

    Psy : ? Des rêves en ce moment ?
    Ego : ? une soixantaine de pages cet été
    Tête de Psy !

    Ego : ? Je suis un père anarchiste
    Psy : ? Doublé d’une mère juive
    Tête d’Ego !

    Léger relâchement du langage soutenu
    Avec psy ? « ça m’emmerde », dis-je
    Il m’encourage, il ne devrait peut-être pas

    Avant que je ne comprenne
    Que l’encouragement porte sur le ça
    Pas sur la merde, trop tard, je suis lancé

    Dans le métropolitain je fais la monnaie
    Sur un euro auprès d’un clochard
    Pour donner cinquante cents à son collègue

    Toute
    Ta
    Tête !

    And it’s six in the morning
    Gave me no warning
    I had to be on my way

    Tom Waits
    For
    What ?

    Le petit rêve un peu sot
    Tel que je m’en souvenais ce matin
    S’épaissit à l’écriture le soir pour devenir un vrai rêve

    Cela faisait longtemps
    Que je n’avais pas tant écrit
    En sortant de l’open space

    Frédéric Lordon, Amélie Nothom, Philippe Djian
    Xavier Lambours et William Klein
    Rejoignent la cohorte des Fantômes

    Il est 18H39
    Il est l’heure
    De l’invention de la photographie

    Il est 19H01
    Il est l’heure
    Du début du siècle

    Il est 19H18
    Il est l’heure
    de l’armistice

    Il est 19H25
    Il est l’heure
    De la mort de Proust

    Il est 19H33
    Il est l’heure
    De l’élection de Hitler

    Il est 19H42
    Il est l’heure
    De la conférence de Wannsee

    Il est 19H45
    Il est l’heure
    Du 8 mai

    Il est 19H47
    Merde il est l’heure
    D’y aller. Je suis en retard

    Now the sun’s coming up
    I’m riding with Lady Luck
    Freeway cars and trucks

    http://www.desordre.net/musique/guionnet.mp3

    Jean-Luc Guionnet
    Ou l’impossibilité d’avoir la moindre idée
    De ce que l’on va écouter d’une fois sur l’autre

    Jean-Luc Guionnet
    Thomas Bonvalet
    Virtuose des bouts de rien

    Julien Desprez
    Arnaud Rivière
    Ça vous remet droit

    Cela fait du bien
    De revenir
    Au Tracé provisoire

    Emmener Julia
    Au Tracé provisoire
    Transmission (en cours)

    N’empêche le pépé de Sara
    Est nettement plus rock’n’roll
    Que sa maman, ça nous fait rire

    #mon_oiseau_bleu

  • « Elle », de Paul Verhoeven | Ginette Vincendeau
    http://www.genre-ecran.net/?Elle

    « La plus dangereuse, Michèle, c’est tout de même toi » [1] Les critiques français ont adoré Elle (réalisé par Paul Verhoeven), les spectateurs en salles et les internautes un peu moins : les résultats au box-office de 555.000 spectateurs ne sont pas extraordinaires pour un film au budget de 8.2M€ (le double du budget moyen d’un film français), une grande star (Isabelle Huppert) et une campagne publicitaire en rapport. Le consensus critique [2] est frappant : Elle est du « grand cinéma », « sulfureux », d’une virtuosité « emballante », un film « passionnant, magnifique, grandiose », un chef d’œuvre d’ambigüité (« on ne sait plus très bien qui sadise qui »), une œuvre « au-delà du féminisme ». Delphine Aslan, une des rarissimes critiques à attaquer le film, intitule son article sur le Huffington Post : « Elle (...)

    • Cent fois d’accord avec cette critique, ce film est à gerber, comme souvent les films de Verhoeven, misogyne et sexiste, là, il est juste extrêmement complaisant avec des fantasmes de viol particulièrement nazes (c’est connu les femmes aiment beaucoup se masturber en regardant à la jumelle l’homme qu’elle soupçonne de les avoir violées).

      Quant à :

      Verhoeven voulait tourner son film aux États-Unis mais n’a apparemment trouvé aucune grande actrice américaine prête à incarner le personnage – un fait qu’il présente comme typique du « puritanisme » américain, contrairement à la « liberté d’esprit » des Français et au « courage » d’Isabelle Huppert, vision reprise unanimement par la critique.

      Cela ne dit qu’une chose, si on refuse d’être con et misogyne avec Verhoeven cela signifie nécessairement dans son esprit qu’on est con et coincé. Quand en fait c’est juste du très mauvais cinéma (sans parler d’un très mauvais scénario d’un auteur pitoyable tellement il est mauvais, Philippe Djian) et qu’on a le droit de ne pas avoir des fantasmes aussi courts que ceux du réalisateur de Showgirls (bref rappel)

      Pauvres types vraiment. Dans le cas présent, fait rarissime, je crois que c’est la troisième fois en quarante ans de cinéphilie, je suis sorti au bout d’une demie-heure tellement c’était pathétiquement mauvais.