person:philippe soupault

  • Le Souffle de la Révolte, 1917-1936 : Quand le Jazz est là… | Couleurs JAZZ
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    L’originalité de cette approche, chronologiquement à rebours, est de proposer, non pas une histoire du jazz telle que l’on pourrait la lire dans une encyclopédie, mais d’inscrire le jazz dans l’histoire.
    Cette association du jazz et de l’histoire prend corps avec le choix, comme point de départ du livre, de l’année 1917 marquée à la fois par l’enregistrement du premier disque de jazz par l’Original Dixieland Jass Band, la révolution russe qui bouleversera l’échiquier politique européen et l’arrivée en France, dans les fourgons du 369ème régiment d’infanterie du lieutenant noir James Reese Europe, du jazz.

    L’auteur montre comment cette « catastrophe apprivoisée », pour reprendre l’expression de Jean Cocteau, présidera, en France et en Europe, à l’émergence de musiciens de jazz de valeur : (Alix Combelle, André Ekyan), trouvera un terreau fertile dans la chanson française avec Charles Trenet et Jean Sablon et inspirera des intellectuels comme l’ethnologue Michel Leiris, le poète Philippe Soupault et le compositeur du Groupe des Six, Darius Milhaud qui fera le voyage aux États-Unis pour prendre la mesure de ces sons nouveaux.
    Sans donner à son argumentation un tour exhaustif, Nicolas Beniès examine les origines et la maturation du blues et du jazz en tant qu’art à part entière au travers des réalisations les plus abouties de chefs de file comme Louis Armstrong, Sidney Bechet, Bix Beiderbecke, Bessie Smith, Jelly Roll Morton, Coleman Hawkins, Benny Carter, Duke Ellington, Count Basie, Billie Holiday, Lester Young, Django Reinhardt…
    Ce phénomène est rendu possible par les progrès des techniques d’enregistrement et de reproduction sonore. En découlera une reproduction à l’identique incarnée par le disque qui, en saisissant l’instant présent, jouera un rôle évident de transmission du patrimoine avec comme conséquence inévitable de conférer au jazz, selon les critères de l’économie capitaliste, la double identité d’objet d’art et d’objet de marchandise (Walter Benjamin). De là viendra la vogue des orchestres de danse : ceux de Paul Whiteman et Guy Lombardo aux États-Unis et, en France, ceux regroupés sous l’appellation Jazz de scène (Ray Ventura, Fred Adison). En positionnant avec de nombreuses références, la place du jazz dans la littérature et le cinéma, l’auteur, et c’est là son mérite, en fait une référence artistique incontournable de la culture américaine.

    #Nicolas_Beniès #Jazz #Souffle_révolte #C&F_éditions

  • visuelimage.com l’art en train de se faire - Chroniques d’un bibliomane mélancolique
    http://www.visuelimage.com/hebdo/index.php?ad=0&id_news=8902

    `Chronique par Gérard-Georges Lemaire

    Le Souffle de la révolte, Nicolas Bénies, « livre musical », C & F Editions, 236 p., 29 euros

    Il n’est pas aisé de trouver en librairie des ouvrages sur l’histoire du jazz par les temps qui courent. Celui-ci vient donc à point nommer combler un vide. L’histoire du jazz n’est pas tout fait simple à raconter car on ne sait même pas quand il est né. D’aucuns disent les premières années du XXe siècle à La Nouvelle Orléans. Possible, mais pas sûr. L’auteur songe qu’il est apparu simultanément dans plusieurs villes des Etats-Unis. A l’époque, il n’avait pas de nom. C’était ma musique sauvage, la musique du diable, qui plongeait ses racines dans le Negro Spiritual, le Blues et le ragtime, mais aussi était influencé par le duende espagnol, la musique klemzer, et par bien d’autres musiques d’origine européennes. Cet ouvrage est une vraie mine d’informations ; on découvre l’histoire du jazz depuis ses origines jusqu’à la fin des années 1930. Et pas seulement : l’auteur explique comment cette musique s’est diffusée par le disque, puis par la radio, comment elle a eu rapidement du succès après la Grande guerre (c’est d’ailleurs cette guerre que les Français l’on découverte grâce à l’orchestre que Jim Europe avait constitué pour partir sur le front et qui a conquis déjà le coeur des Français qui ont pu l’entendre alors. Nicolas Béniès nous fait rencontrer les grands créateurs dans ce domaine, les orchestres les plus célèbres, comment divers instruments ont été introduits dans les ensembles, quelle est leur histoire spécifique et quels ont été les musiciens qui leur ont donné leur lettre de noblesse. Et il nous présente aussi les grandes chanteuses, comme Billy Holiday, mais aussi les orchestres féminins, plus nombreux qu’on le pense. Il explique l’histoire des Minstrels qui interprétaient des parodies des Noirs comme spectacle d’amusement et aussi l’apparition d’orchestre de jazz avec des musiciens blancs (il était impossible alors de créer des orchestres mixtes). Il évoque trop rapidement à mon goût les danseurs de claquette, comme le génial Billy Robinson, qui a été le maître de Fred Astaire, qui lui a rendu un hommage vibrant dans un de ses films. De plus, il nous montre quels rapports ont eu les écrivains avec cette nouvelle musique, comme Francis Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway, mais aussi E. Cadwell et Philippe Soupault, jusqu’à Michel Leiris et Jean-Paul Sartre. Il explique de quelle façon ces grands noms qui ont fait évoluer le jazz ont connu le succès à l’étranger, à Paris, à Londres, mais aussi en Russie. Bref, on découvre cet univers complexe, car on ignore pas mal de choses faute de documents, d’enregistrements, et témoignages crédibles (la légende, bien entendu, s’est vite imposée). Qu’aime ou non le jazz, ce livre (accompagné d’un CD avec certains des premiers disques diffusés aux Etats-Unis) est indispensable pour comprendre comment le monde afro-américain a fait entendre sa voix dans son propre vite, et très presque dans le monde entier et engendrer à l’échelle planétaire le Swing Time.

    #Nicolas_Beniès #Souffle_révolte #C&F_editions

  • Les #radios de Philippe Soupault Archives - Komodo 21
    http://komodo21.fr/category/les-radios-de-philippe-soupault

    Ce dossier (issu d’une journée d’étude organisée à Montpellier en 2014) explore diverses facettes de l’activité et de l’œuvre radiophoniques du poète Philippe Soupault (mort en 1990) dans la deuxième moitié du XXe siècle. Soupault est un clandestin de l’histoire littéraire de l’après-guerre, voire déjà des années 1930, voire même du milieu des années vingt, date de son exclusion du groupe surréaliste (1926), dont le co-fondateur de la revue Littérature (1919) et co-auteur des Champs magnétiques s’écarte déjà à partir de 1924. Dans les années trente, quand il se lance dans le grand reportage pour Le Petit Parisien, Vu ou Excelsior et anime une chronique littéraire à Paris-PTT (1937-1938), il disparaît un peu plus encore des radars, dans un champ littéraire où abondent pourtant les écrivains-journalistes, où brillent les écrivains-reporters [1]. Le départ pour la Tunisie, alors sous protectorat français, en août 1938, l’éloigne encore un peu plus : à la demande de Léon Blum, il va y créer et diriger le poste Tunis-PTT Impérial, jusqu’à l’armistice de 1940… et dans la foulée, en 1941-1942, écrire quelques sketches et pièces pour la radio : Les Habits neufs du Grand Duc, Les Moissonneurs, Tous ensemble au bout du monde, ainsi que, deux ans avant Jean Tardieu, une adaptation de Candide. En 1945, quand il revient à Paris après des années au loin (Tunisie, Algérie, Amérique du Sud, du Nord), il est devenu à ses propres yeux un « fantôme [2] ». Un fantôme auquel, comme à beaucoup de survivants de l’entre-deux-guerres, la Radiodiffusion française va donner au fond une seconde « carrière ».