person:philippe

  • Crépuscule
    de Juan Branco

    L’histoire de l’élection de Macron avec l’aide de très riches soutiens (Xavier Niel, Bernard Arnault, ...) écrite comme un polar (un brin pompeux mais bien informé) par un beau gosse, ex-science-posard, essayiste et avocat de Wikileaks en France.

    Interview :
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron

    PDF autoédité (112 pages) :
    http://branco.blog.lemonde.fr/files/2018/12/Macron-et-son-Crepuscule.pdf

    • Geoffroy de Lagasnerie sur Facebook :

      Depuis quelques semaines il m’arrive de voir des contacts relayer et soutenir le pamphlet que vient de publier Juan Branco. J’avoue que j’ai beaucoup de mal à le comprendre.

      Il me semble tellement évident que son texte rassemble les éléments de langage constitutifs d’une perception fascisante du monde : phénomènes socio-politiques réduits à quelques personnes, élites corrompues, endogames et dégénérées, associées bien sûr au pourrissement et à des scandales sexuels, qui parasiteraient le pays et contre laquelle se soulèverait le peuple sain (« Le contre-jour du pouvoir, fait de coulisses et compromissions, corruptions et inféodations, de destins mobilisés pour arracher la France à ses destinées, apparaît pas à pas » ou encore les « jeux d’influence qui pourrissent le petit-Paris. » Voir d’autres ex https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028333974368256)

      Aucune analyse structurale. Tout est réduit à quelques individualités transgressives et sans morale, prêtes à tout et à tout acheter et à qui il faudrait rappeler les règles traditionnelles de notre République...

      Ajoutez à ça les pulsions misogynes et agistes de l’auteur (voir le tweet de Branco sur Brigitte Macron comme « mère de substitution » de son mari : « Je m’appelle Emmanuel, je suis un enfant-roi mal dégrossi qui s’est marié à une mère de substitution pour pouvoir rester dans un fantasme de toute puissance » https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028392099098625)

      Cette rhétorique lui permet de dépeindre Macron comme un être transgressif et sans limite, selon un schéma malheureusement fortement présent aujourd’hui qui consiste à présenter comme néolibérales la liberté individuelle et les vies minoritaires et donc comme anti-néolibérale la morale traditionnelle et les pulsions réactionnaires, comme chez Michéa par exemple).

      Ajoutez aussi – car tout y est - ses pulsions homophobes, qui transparaissent dans une note où l’effondrement de notre civilisation est associé à deux figures gay - Gabriel Attal et Edouard Louis- si dissemblables qu’on se demande ce qui peut les réunir si ce n’est l’homophobie de l’auteur et le vieux thème de la décadence homosexuelle :

      « En cela, Gabriel Attal et Edouard Louis – exact revers de ce dernier - forment les deux faces d’une même et dépérissante médaille signifiante d’effondrement pour notre époque et notre civilisation, criant chacune à la conformation » https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028407357968384.

      On voit que nous avons affaire ici à un petit pamphlet fasciste et malsain ( cf le thème des trusts, de Blum et la vaisselle d’or) plutôt qu’à quoi que ce soit qui aurait un rapport avec « la gauche » et donc avec la pensée.

      Si vous regardez les analyses de Sternhell sur le fascisme naïf, tout s’y trouve déjà : l’antilibéralisme, la critique des mœurs de la bourgeoisie, les médias manipulés, l’argent corrupteur. Ce méli melo indigeste est un classique des années 1930.

      Voici une « phrase » de la fin de son pamphlet : « Alors que le peuple bruit, achevons cette fable par cette simple affirmation : ces êtres ne sont pas corrompus car ils sont la corruption. Les mécanismes de reproduction des élites et de l’entre-soi parisien, aristocratisation d’une bourgeoisie sans mérites, ont fondu notre pays jusqu’à en faire un repère à mièvres et arrogants, médiocres et malfaisants. ».

      En voici une autre au début : « si Xavier Niel s’est recouvert de quelques noirceurs auxquelles échappent la plupart de ses congénères, sous forme d’enveloppes ayant alimenté un réseau de prostitution dont il dirait ne rien avoir su, l’on sait depuis bien longtemps que les fortunes sont plus souvent le fruit de putréfactions cadavériques que d’actes qualifiant aux béatifications »

      Pour moi, c’est très simple : si vous ne voyez pas que son pamphlet est dans la lignée des pamphlets d’extrême droite des années 1930, si vous n’êtes pas immédiatement répugnés par ces phrases que j’ai cités ou que je cite ici (https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028284984954886) , c’est vraiment que vous n’avez plus aucun rapport avec la gauche.

    • JB empêche tout le monde de dormir...

      De Geoffroy de Lagasnerie à Alain Soral, d’Ariane Chemin à Daniel Schneidermann, de Panamza à Claude Askolovitch, de Bruno Jeudy à Sylvain Courage, d’Olivier Truchot à Pascal Riché, de Marc-Olivier Fogiel à Pierre Haski, un immense front s’est levé contre moi en quelques heures.

      Des plus ignobles penseurs racialistes au progressistes d’apparat les plus vains, un seul mot d’ordre, répété jusqu’à la pâmoison, sous toutes ses formes, sur les réseaux sociaux, les médias, leurs infinis moyens de communication, a semblé les lier.

      La levée de boucliers a été incroyable dans sa diversité et sa brutalité, après un mois de silences feints. Il a fallu que je révèle qu’une dizaine de médias m’avaient successivement invité puis annulé en moins de 48 heures pour parler de Crépuscule, et que tous confirment tout en signant des mots d’excuse d’écolier plus pitoyable les uns que les autres, pour que soudain les vannes s’ouvrent. De C Politique au Quotidien en passant par l’Obs, la matinale de RMC chez Bourdin et tant d’autres, tous se sont empressés de prétendre qu’il n’en avait rien été. Enfin, que si, mais que tout s’expliquait.

      Cela faisait alors cinq mois qu’aucun d’entre eux n’avait dit un mot d’un texte qui a été plusieurs centaines de milliers de fois téléchargé et qui s’est retrouvé immédiatement propulsé en tête de tous les classements de vente, sans une publicité. Face à la rupture du réel, à la violence de cette soudaine mise en abyme - l’ouvrage montre comment l’espace informationnel français est devenu un marché où s’échangent et se trafiquent les petits secrets contre promotions et avancées - les dénégations et les (dis)qualificatifs ont commencé à pleuvoir à une vitesse fascinante : fasciste, homophobe, mythomane, antisémite, complotiste, agent des russes et des chinois, sioniste, psychotique, millionnaire caché, imposteur, narcissique, arrogant, sexiste se sont succédés, avec tout le sérieux du monde, en des espaces autorisés ou se croyant censurés, du site d’Arrêt sur images à celui d’Egalité et Réconciliation en passant par CheckNews, Mediapart et les comptes twitter et facebook de certains de nos plus importants dominants.

      Tout cela, sans qu’à aucun moment, aucun d’entre eux ne soit en mesure de répondre à cette simple question :
      Pourquoi, depuis cinq mois, ce texte, qui révèle notamment comment Edouard Philippe à fait recruter sa femme à SciencesPo après avoir attribué des subventions à l’institution, n’a-t-il été abordé une seule fois par un média institutionnel, si ce n’est sous l’angle de son succès ?

      Puisqu’y répondre, ce serait s’exposer, accepter qu’en effet, il constitue un procès en règle extrêmement dangereux pour tous les valets de l’oligarchie, une seule solution semblait avoir été univoquement trouvée : exploser l’être qui avait fait exister ces mots. Accabler, écraser, humilier, comme on le fit tant de fois avec tant d’autres, avant que d’autres ne se saisissent de son propos, et puisse menacer des positions bien installées.

      Avant que l’on puisse prétendre, qu’en effet, ce qu’il disait, était vrai.

      Alors ils l’ont fait comme je le vis faire, jour après jour, mois après mois, année après année, contre un client, camarade, ami, un certain Julian Assange, qualifié successivement de violeur, antisémite, agent du FSB et mille autres délirantes accusations par les plus grands médias, sans que personne ne s’interroge sur l’incongruence de ces successives diabolisations, la facilité avec laquelle nos médias, notre bourgeoisie, nos représentants et commentateurs préférés, soudain, se soumettaient à des paroles de pouvoir intéressées, et relayaient ces inepties sans ne jamais se censurer ni s’excuser ?

      Un être qui fut à ce point disqualifié que l’on se trouva, sept ans après, perplexes et désactivés alors qu’on le voyait, vieilli, abattu, traîné pour être enfermé, incapables de s’indigner de cette répression, commise pour une seule et unique raison : avoir dit la vérité, contre un être que l’on avait collectivement abandonnés.

      Alors à moi qui ne me suis jamais désolidarisé des gilets jaunes lorsque j’ai vu exactement la même mécanique se mettre en branle contre eux, accumulant les paroles délirantes pour tenter de les écraser, humilier, effacer d’un panorama où ils ne sauraient être toléré, on ne la ferait pas.

      Moi j’étais prêt. Ils ont formé une nouvelle génération qui ne s’en laisserait pas compter. A eux que la vérité hystérise, qui se comportent comme les pires soubrettes des régimes autoritaires lorsque ces derniers décident d’écraser un dissident que nous nous plairons, nous, à admirer, mon mépris. A eux qui ne s’engagent que lorsque l’ennemi est loin, ne touche pas à leurs propres structures de pouvoir, ne menace pas leurs intérêts, à eux qui ne savent ce que le risque est, mon reconnaissant mépris : celui d’avoir confirmé ce qu’ils étaient, et ce qui, en cet ouvrage, était écrit. Ils sont pires que ce je pensais.

      Eux que j’ai vu désespéramment mentir, se battre et se débattre pour nier la vérité, eux qui face à leur inconséquence, continuent de tenter de défendre leurs implausibles défenses, submergés par l’infatigable accumulation de preuves et d’évidences, de faits révélant leur complice inanité, mon regard sévère, et mon souverain dédain.

      Qu’ils ne prétendent plus qu’il s’agit de moi, lorsque d’eux et d’eux seuls il est question. Qu’ils ne prétendent pas qu’il s’agit du gamin qui n’a fait qu’une chose : devenir un rien pour révéler leurs misérables intérêts partagés, après s’être longtemps laissé absorber.

      Qu’ils ne prétendent pas qu’ils sont autre chose qu’une coalition ignorante d’intérêts, qui les fait se retrouver, de Soral à Lagasnerie, à faire front commun après avoir longtemps prétendu s’opposer, bourgeois liés dans la défense de leurs seuls intérêts, ne supportant pas l’exposition de leurs égales compromissions, idiots utiles d’une oligarchie installée, jouant de rebellions de pacotille pour mieux s’installer, produisant néants ou boucs émissaires dans une constance partagée, divertissant communément une population aseptisée pour les détourner des vrais enjeux touchant à leur souveraineté.

      Non ce ne sont ni les juifs, ni Benalla, ni les francs-maçons ni les policiers qui nous ont plongé dans l’effondrement que nous vivons.

      Mais cette oligarchie qu’un simple gamin, doté de ses seules mains, a été capable d’exposer alors qu’ils ne cessaient de la masquer, pour mieux s’y conformer.

      Au Crépuscule qui tient, et à l’aurore qui vient.

      Le 1er mai, faites vivre ces mots qu’ils auront tenté de dépouiller en vain.

      Érigez vous. Ne les imitez pas. Oubliez moi. Et faites naître ce Nous qui, jusqu’aux tréfonds, les poursuivra.

      Juan Branco

    • Pour moi c’est très simple le Duc Geofrey de Lannerie faisant partie intégrante du système corrompu se fait le complice du macronisme car il va de soi que lui est un véritable « progressiste » qui se bat contre les « éléments de langage d’une perception fascisante »…
      Sans aucun doute il déborde d’intelligence et a choisi son camp.
      #progressisme_d'apparât

  • François Asselineau analyse et répond aux vœux de Macron (UPR)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15445-francois-asselineau-analyse-et-repond-aux-voeux-de-macron-upr

    Source(s) : UPR via Moutons Enragés.fr

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : Gilets Jaunes : L’imposture MACRON (Philippe Béchade)

    Crashdebug.fr : Gérard Filoche démolit Macron - L’imposture du président décodée

    Crashdebug.fr : Moment détente (?) : Discours Macron, analyse et décryptage en 1mn 54s par Etienne Chouard

    Crashdebug.fr : Eric Zemmour : « Macron, c’est fini pour lui » (RTL)

    Crashdebug.fr : François Asselineau présente ses vœux aux Français pour l’année 2019 (UPR)

    #En_vedette #Divers

  • René Guénon sur notre société festive
    http://www.dedefensa.org/article/rene-guenon-sur-notre-societe-festive

    René Guénon sur notre société festive

    Comme prévu la société festive est de plus en plus sinistre, et comme prévu elle est de plus en plus autoritaire et orwellienne, avec un arrière-fond imbibé de satanisme. Voyez Vigilantcitizen.com qui recense le bal illuminé de l’UNICEF. Ici, on passe de la fête de la musique à l’arrestation de Drouet et à l’épuration du web parce qu’on est cool, ludique État-de-droit dans ses bottes....

    Philippe Muray a brillamment « tonné contre » la société festive. On l’a rappelé ici-même. Mais on va remonter plus haut et examiner le corps du délit avec notre René Guénon. Qu’était une fête dans le monde traditionnel ? Une subversion momentanée de l’ordre. Guénon, dans ses admirables Symboles de la science sacrée :

    « Il n’est pas inutile de citer ici quelques exemples précis, et nous (...)

  • Michel Midi : Etienne Chouard s’explique – Investig’Action – Michel Collon (Moutons Enragés)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15435-michel-midi-etienne-chouard-s-explique-investig-action-michel-collo

    Diabolisé par les chiens de garde de la « ligne de pensée officielle », Étienne Chouard répond aux questions de Michel Collon. Il faut continuer à s’informer et à approfondir les clés de la nouvelle constitution, qui permettra de redonner le pouvoir au peuple. Partagez !

    Volti

    Source : Lesmoutonsenrages.fr

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : Gérard Filoche démolit Macron - L’imposture du président décodée

    Crashdebug.fr : Gilets Jaunes : L’imposture MACRON (Philippe Béchade)

    Crashdebug.fr : Entretien avec Étienne Chouard (La Mutinerie)

    #En_vedette #Divers

  • La note qui transforme les CRS en commando [ARCHIVES 2015]
    https://www.marianne.net/societe/la-note-qui-transforme-les-crs-en-commando

    Pour se protéger au cours de leurs interventions, les policiers pourraient avoir recours à des tireurs postés, comme l’explique une note dévoilée par "Marianne" dans son numéro en kiosques ce vendredi. Une tactique qui ne fait pas l’unanimité.

    Un document que révèle Marianne (voir ci-dessous) met en lumière les nouvelles procédures d’intervention très musclées des compagnies républicaines de sécurité. Au risque de la bavure.

    C’est à l’occasion d’un exercice grandeur nature que les états-majors de la police ont récemment mesuré l’impact des nouvelles procédures d’intervention des CRS. Le manifestant fictif qui menaçait la compagnie avec une arme à feu a été neutralisé en quelques instants par un tireur lui aussi fictif, posté en hauteur. Fin de la démonstration, dont le maître d’œuvre s’était contenté, pour bien marquer les esprits, d’appliquer strictement les nouveaux « principes tactiques relatifs à la réaction d’une unité prise sous un tir d’arme à feu », selon l’intitulé de la note adressée à tous les commandants de compagnie par la direction centrale des CRS.

    « L’évolution des menaces auxquelles les compagnies républicaines de sécurité sont susceptibles d’être confrontées, ainsi que l’impérieuse nécessité de préserver de manière optimale l’intégrité physique et juridique des personnels, imposent une adaptations de nos méthodes de raisonnement tactique », expliquait le directeur, Philippe Klayman le 18 novembre 2013. De nouveaux schémas qu’il justifiait en invoquant la possession d’armes à feu par les « délinquants » et le besoin de répondre aux « nouvelles menaces », au lendemain des événements de Grigny, en 2005, mais surtout de Villiers-le-Bel, en 2007, où les CRS avaient été visés à l’arme longue. « Le déploiement préventif d’un binôme, observateurs-tireur arme longue constitue une aide au commandement par la fourniture de renseignements ainsi qu’une possibilité de riposte au délai de mise en œuvre réduit », stipule la note, avant d’annoncer une série de stages de tireurs et la dotation de nouveaux équipements.

    Deux ans plus tard, c’est chose faite, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle philosophie ne rassure pas les troupes, comme le souligne Philippe Capon, secrétaire général de l’UNSA : « Nous n’avons pas l’ambition de devenir une police à l’américaine. On voudrait nous transformer en commando, équipés comme des porte-avions. Nous n’en avons ni les moyens, ni la culture. » Des coups de feu ont bel et bien été tirés contre les CRS à au moins deux reprises, mais, pour ce syndicaliste, transformer les formations en colonnes d’assaut comporterait plus de risques que d’avantages. Un pavé dans le jardin d’été du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

    #maintien_de_l'ordre

    • ça rafraichit de la #voix_de_son_maitre servie avec permanence par les médias, vu 2mn de Sophia Aram qui donne la gerbe sur FI à entonner avec ferveur le discours dominant de haine contre les méchants gilets jaunes

      La magie de Noël et des « gilets jaunes »
      youtube.com/watch ?v=N7xlK1hLOE0

    • C’est vraiment dommage de les opposer, @touti , parce que pour moi ces deux paroles ne s’annulent pas mais se complémentent. (avec un lien qui marche : https://seenthis.net/messages/747224 )
      Être une femme régulièrement confrontée au racisme ne peut que faire réagir face à la multiplicité des références nationalistes et actes racistes du début du mouvement, vu comment ils ont été minorés par certain-e-s malgré de nombreuses alertes de personnes qui observaient le devenir de ce soulèvement parti, c’est indéniable, de la complosphère... Il a fallu beaucoup beaucoup beaucoup de temps et, hélas, quelques actions coup-de-point d’antifascistes dans des cortèges, et, plus heureusement, la prise de position du comité Adama Traoré pour infléchir la tendance, toujours présente. Et clairement, la dernière sortie de Jean-Luc Mélenchon sur l’un des plus brunâtres des figures des #gilets_jaunes et la levée de boucliers pour défendre JLM plutôt que critiquer le type en question ne va surement pas aider les personnes racisées à se sentir à l’aise...

    • @val_k je réponds sur le message que tu cites.
      Et j’ajoute ici que les mots d’ordre que j’ai entendu des gilets jaunes sont lutte solidarité et bienveillance avec le rappel à fuir les partis politiques et à n’être ni sexiste ni raciste. Et j’ai vu plus de femmes et de personnes racisés prendre la parole à l’AG où je suis allée que dans n’importe quel autre mouvement.
      Ça ne fait pas des GJ des anges, mais il est symptomatique de constater la ressemblance de déferlement de haine à leur endroit avec les débuts d’internet.

    • Voilà voilà @touti : j’ai pensé à toi quand j’ai vu l’info que rapporte @colporteur
      Parce que figure-toi, non c’est pas la joie de critiquer certains aspects du soulèvement des gilets jaunes et, comme beaucoup, je prefererai infiniment le rejoindre et pouvoir enfin être dans un mouvement massif.
      Sauf que contrairement à toi je pense que le rapport au web a appris à beaucoup de #giletsbruns à se planquer pour mieux faire passer leurs messages... Critiquer les dérives et manipulations n’est pas critiquer chaque participant-e.

    • @val_k je ne chante heureusement pas :)

      J’ai perdu toute illusion sur le grand soir, je n’en nourri pas plus sur les gilets jaunes qui brassent large dans leur ras-le-bol donc oui, il y aura toujours des fachos à virer.
      J’observe les chien·nes de garde et leur traitement médiatique qui servent du prêt à penser.
      Depuis Mitterrand il suffit que les médias agitent le spectre facho pour que Chirac ou Macron soient élus et pour faire accepter l’ordre autoritaire violent garant de l’ultra libéralisme en place. Hollande a fait durer le vote du mariage pour tous et facilité la mise en place des réseaux fachos qu’on retrouve maintenant.
      C’est évident qu’il faut veiller, mais il parait qu’à l’assemblée nationale ils s’y sentent bien, on a même vu Mélenchon faire la bise à Lepen à la télé.
      J’ai été désarçonnée par la naïveté politique des GJ, l’éducation civique mais surtout populaire servait aussi à ça, à former à la politique, à reconnaitre les pièges tendus du racisme et de la xénophobie.
      Depuis plusieurs années les liquidateurs d’usine sont aux manettes politiques avec leurs connaissances des moyens de destructions psychologiques des groupes antifascistes, sous Sarkozy, on a vu des défilés avec le salut hitlérien soutenus par les flics. Les propriétaires du monde ont alimenté les islamistes et le spectre fachiste pour détourner l’attention et mieux asseoir leur pouvoir en désignant l’Autre comme ennemi.
      Tu trouves que le texte de Sophia Aram est courageux, à contrario je trouve qu’il alimente la haine par des poncifs. Comment fin décembre en être encore à la défense des plâtres de l’arc de triomphe quand le nombre de manifestant·es mutilés par la police est si important ? La perte des croyances républicaines démocratiques serait plus intéressante à questionner à cet endroit. Parce que le fachisme émergera du côté des dominants qui détiennent l’armée et la police, il me semble qu’il serait de bon ton effectivement de s’en inquiéter. Et peut-être d’aller voir sur place à en discuter …

    • Avec les félicitations et des bisous de Sanda et Michel Fugain
      https://www.facebook.com/margueritelescirconstances

      Venue du chant lyrique et du jazz, Marguerite a cette semaine troqué les salles feutrées et les contrebasses pour enfiler un gilet jaune sur un rond-point. Inspirée par la mobilisation de ces trois derniers mois, l’artiste a en effet tourné un clip qui fait le tour des réseaux sociaux depuis sa publication pour le jour de l’An. En quatre jours, sa reprise de la chanson de Michel Fugain « Les Gentils, les Méchants » a été vue plus de 500 000 fois sur Facebook, sans compter près de 20 000 partages.

      Egalement comédienne, elle a réussi à convaincre quelques membres de sa famille, réunis en province pour le réveillon, de partager son petit délire devenu viral.

      www.leparisien.fr
      Quand à Philippe Ariño, je ne sais pas s’il a reçu des bisous et félicitations de Vincent Delerm. Une petite visite de son site s’impose
      http://www.araigneedudesert.fr/les-20-secrets-de-la-chanson-veilleur-je-suis-la

      Veilleur, je suis là.
      Avoue, tu ne t’attendais
      pas trop à ça.
      Bougie au vent
      Livre en moi
      Culture et foi
      Mon seul combat.

      Veilleur, je suis là.
      Des millions de Français
      tu muselas.
      Pour un enfant, une maman deux papas :
      Dans quel délire
      T’es parti là ?

      Mmmmh Mmmmh retire ta loi.
      Mmmmh même toi tu n’en veux pas.

      Veilleur, je suis là.
      La ville s’est endormie.
      Pas peur de toi.
      Et cette grande valse disparaîtra
      l’inhumaine loi.
      Réel vaincra.

      Mmmmh Mmmmh question de mois.
      Mmmmh Mmmmh on lâchera pas.

      Mmmmh Mmmmh Réel vaincra. Réel vaincra. Mmmmh Mmmmh

  • François Asselineau présente ses vœux aux Français pour l’année 2019 (UPR)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15425-francois-asselineau-presente-ses-voeux-aux-francais-pour-l-annee-20

    Petit passage en revue des moments forts de 2018 et perspectives pour 2019, je suis d’accord avec François Asselineau, je suis assez optimiste pour 2019 car je pense que nous avons atteind un point de rupture (et que de plus en plus de français(es) se rendent compte de l’hérésie de la période actuelle)

    Source(s) : UPR.fr via Les Moutons Enragés.fr

    Information complémentaire :

    Crashdebug.fr : Moment détente (?) : Discours Macron, analyse et décryptage en 1mn 54s par Etienne Chouard

    Crashdebug.fr : Gilets Jaunes : L’imposture MACRON (Philippe Béchade)

    Crashdebug.fr : Gérard Filoche démolit Macron - L’imposture du président (...)

    #En_vedette #Divers

  • Des mésaventures de Monsieur « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher » en 2018 : Les Champs Elysées, théâtre du pouvoir macronien, de l’investiture aux « gilets jaunes », Ariane Chemin, 29 décembre 2018

    En décembre, retranché à l’Elysée, il a renoncé aux bains de foule et autres déambulations. Pour les fêtes, il s’est privé de vacances au ski, à La Mongie dans les Htes-Pyrénées, où il va depuis son enfance, pour ne pas attiser encore l’exaspération de ses concitoyens. (ailleurs dans le même journal)

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2018/12/28/aux-champs-elysees-splendeurs-et-miseres-d-emmanuel-macron_5402911_4500055.h

    L’ostentatoire avenue parisienne s’est transformée en rendez-vous des « #gilets_jaunes ». Un retour de bâton pour le président qui y a régulièrement mis en scène son pouvoir « jupitérien ».

    Raide comme un lancier dans son command car , Emmanuel Macron remonte les Champs-Elysées. Il a posé sa main sur l’arceau du véhicule militaire. Derrière lui, le Louvre et sa Pyramide, point de départ de la fameuse « voie royale », perspective esquissée au XVIIe siècle par le jardinier Le Nôtre, qui file désormais sans obstacles jusqu’au quartier d’affaires de la Défense. Un sourire pincé assouplit légèrement les lèvres du héros. Regard martial, maxillaires saillants, il faut clore la séquence du « président normal ». Représenter les Français, mais d’abord incarner la France.

    À chaque président, son mini-coup d’Etat dans des protocoles trop huilés. Ce dimanche 14 mai 2017, la passation des pouvoirs s’est déroulée selon le rituel constitutionnel : tapis rouge, garde républicaine, tête-à-tête avec François Hollande, visite du PC Jupiter, ce bunker réservé au commandement militaire. Emmanuel Macron est devenu à 39 ans le 25e président de la République française.

    Mais, au moment de quitter l’Elysée pour gagner la place de l’Etoile et raviver la flamme du tombeau du Soldat inconnu, surprise : ce n’est pas la traditionnelle Citroën qui patiente devant la grille du Coq, sortie la plus discrète du Palais. Emmanuel Macron n’a pas fait son service militaire mais raffole de l’uniforme. Sa griffe, ce sera ce VLRA (véhicule léger de reconnaissance et d’appui) en « livrée camouflage ».

    Ce jour-là, les Champs-Élysées s’imposent comme la scène politique du pouvoir macronien

    Hormis les cordons de chevaux et de motards de la garde républicaine, rien ne protège le nouveau président des spectateurs postés le long des trottoirs. De quoi aurait-il peur ? On ne hait pas un inconnu. À mi-parcours, plusieurs chevaux se cabrent brusquement, manquant de semer la panique dans le cortège, mais les ruades sont vite oubliées, un épiphénomène dans ce cours radieux. Qu’importe s’il a été élu par moins de 21 millions d’électeurs [8 657 000 au premier tour, ndc] : Macron a conquis le pouvoir à la vitesse d’un Rafale, sans mandat ni parti. Il a raflé 66 % des voix au second tour, face à Marine Le Pen, et savoure son apothéose sur l’avenue de la mémoire nationale.

    Le pays tout entier a pris l’habitude de s’y rassembler pour fêter ses triomphes, deux millions de personnes pour la libération de la capitale en août 1944, un million et demi pour la victoire des Bleus de Zidane en juillet 1998. Ce 14 mai 2017, dans l’objectif des photographes, le visage juvénile du président sur « la-plus-belle-avenue-du-monde », encadré par l’écarlate des plumets, le cuivre des casques, le bleu des gyrophares, symphonie de couleurs devenue spécialité française, offre des clichés de rêve. Comment imaginer que l’avenue de son sacre deviendra bientôt le théâtre de sa disgrâce, l’artère d’une tragédie en plusieurs actes ? Ce jour-là, les Champs-Élysées s’imposent comme la scène politique du pouvoir macronien.

    Un spectacle en trompe-l’œil

    14 juillet 2017. C’est encore l’état de grâce. Le lendemain de son investiture, Emmanuel Macron a rendu visite à Angela Merkel, puis reçu Vladimir Poutine à Versailles. Pour son premier défilé militaire, il a même convaincu le président des États-Unis, installé six mois plus tôt à la Maison Blanche, de traverser l’Atlantique. Comme pour chaque fête nationale, les Champs ont sorti le grand jeu. Tout au long de ses deux kilomètres, l’avenue est pavoisée, drapeaux, fourreaux et kakémonos. Le président savoure le spectacle. On lui donne même les clés des jardins des Tuileries, qu’il traversera à pied, sous la lune, le 8 mars 2018, au retour d’un dîner officiel.

    Cette année, centenaire de l’engagement américain dans la guerre de 1914-1918 oblige, cinq militaires en uniforme de « Sammies » défilent avec l’armée française. Somptueux. Des chars vieux d’un siècle descendent les pavés de l’avenue. « Il y avait beaucoup d’avions », commente Donald Trump, emballé. « Les gens ne savent pas quels grands guerriers il y a en France », s’émerveille le chef d’Etat américain. Il repart même à Washington avec un projet fou : copier ce défilé sur Pennsylvania Avenue, entre le Capitole et la Maison Blanche. « France is back », se réjouissent les diplomates.

    Seuls quelques gradés le savent, les Champs-Elysées offrent ce jour-là un spectacle en trompe-l’œil. En arrivant place de l’Etoile, le président a tapé en souriant sur l’épaule galonnée du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, comme si de rien n’était. Après son élection, Emmanuel Macron a souhaité garder près de lui le général de 60 ans une année supplémentaire. Mais, deux jours plus tôt, on a rapporté au locataire de l’Elysée le coup de gueule du haut gradé devant la commission défense de l’Assemblée à l’annonce de coupes programmées dans le budget militaire : « Je ne vais pas me faire baiser comme ça ! »

    Macron n’a pas apprécié. Villiers veut faire de la politique ? O.K., il va comprendre. Le nouveau chef de l’Etat l’a recadré lors de la traditionnelle garden-party du ministère des armées, la veille du défilé. « Il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’aime le sens du devoir. J’aime le sens de la réserve. » Réserve, devoir, le président reprend à son compte les obligations des militaires pour mieux mettre au sol le chef des armées. « Je suis votre chef ! », claque aussi Macron en poussant les octaves jusqu’au fond des jardins de l’hôtel de Brienne.

    Macron tremble un court moment

    Depuis, les deux hommes n’ont pas échangé un mot. Sur le command car, le visage de Villiers reste blanc comme la nuit qu’il vient de passer. Seule son épouse a pu le convaincre d’aller défiler. Il est seul à savoir que cette revue des troupes est sa ronde d’adieu : allez, se persuade en effet l’Elysée, il ne partira pas, aucun chef des armées n’a osé le faire depuis 1958. La Macronie se trompe. Les militaires ont l’habitude de se faire broyer le dos par des rangers, pas par des souliers vernis, et Villiers est une sacrée tête de lard. Cinq jours après la parade sur les Champs, le général cinq étoiles démissionne.

    Macron tremble un court moment, à l’automne, en apprenant que son ancien chef d’état-major s’apprête à publier un livre : il se rassure en notant que l’ouvrage ne comporte aucune petite phrase ou règlement de comptes. Un coursier a d’ailleurs apporté courtoisement le premier exemplaire de l’ouvrage dédicacé à l’Elysée.

    Dans les jours suivants, Servir (Fayard) est dans toutes les librairies. Depuis les années 1970, les salles de cinéma de l’avenue demeurent, chaque mercredi, le meilleur baromètre du succès d’un film, et le drugstore Publicis, au pied de l’Arc de triomphe, est un bon sismographe des ventes de livres. Dès le 8 novembre, les écrits du général y font chauffer les étals.

    Le grondement de 700 bikers déboulant sur les Champs, le 9 décembre, couvre heureusement cette onde de choc. Johnny Hallyday, ce morceau du patrimoine français, est mort. C’est l’une des dernières mythologies nationales qu’on enterre. L’Elysée a décidé de lui offrir des obsèques XXL. Des dizaines de milliers de fans patientent entre l’Etoile et la Concorde. Des motards venus de tous les pays se joignent aux Harley rutilantes qui escortent le cercueil blanc du rocker. « Johnny était là pour vous, vous êtes là pour lui » : pour mettre en mots les liens tissés par un autre, Macron, ce jour-là, est très bon. Jeunes, vieux, femmes et hommes, urbains et « périphériques », une foule accourue de toute la France pleure un gilet de cuir sur l’avenue la plus courue de France.

    Ici siègent l’argent, le pouvoir, la réussite

    C’est ici, en 2015, qu’Emmanuel Macron a testé pour la première fois sa popularité. Manuel Valls avait pris l’habitude chaque 11-Novembre de prendre un verre avec quelques-uns de ses ministres sur une terrasse des Champs-Élysées. Mais sur BFM-TV, autour de la table du bistrot, c’est le tout frais patron de Bercy qui prend la lumière. Il a l’habileté de descendre seul le trottoir des Champs. « Vous êtes le seul intelligent de ce gouvernement, les autres on ne veut pas en entendre parler », lance une vendeuse de chaussures. Cette fois, la caméra du « Petit journal » est là et immortalise ce premier bain de foule, sa première échappée.

    Vuitton et ses monogrammes dorés, Ladurée et ses macarons parfumés, Lancel, Guerlain, Cartier… Entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, le « triangle d’or » des Champs-Elysées concentre toutes les griffes du luxe français. Ici siègent l’argent, le pouvoir, la réussite. Le chef de l’Etat connaît bien le quartier. C’est là que banquiers et avocats d’affaires se donnent rendez-vous. Là qu’ils ont leurs bureaux. À l’été 2014, lorsqu’Emmanuel Macron avait quitté le secrétariat général de l’Elysée et réfléchissait à se lancer dans les affaires, Antoine Gosset-Grainville l’avait hébergé quelques semaines dans son cabinet, au 44 de l’avenue.

    Les Champs, c’étaient surtout Henry Hermand. Le mécène d’Emmanuel Macron donnait ses rendez-vous au Lancaster, un palace de la rue de Berri, l’adresse de ses premiers bureaux avant d’emménager rue Lamennais. Le vieux monsieur s’était entiché d’« Emmanuel » en 2002, et le président sait bien que son « casse » électoral aurait été impossible sans ce généreux patron de la grande distribution. Hermand s’est éteint quelques mois avant la présidentielle, au 288e rang des fortunes françaises, sans avoir vu son protégé au faîte de la gloire.

    Les gênantes punchlines du président

    L’aurait-il mis en garde, cet homme de la « deuxième gauche », contre ses saillies de plus en plus gênantes, de plus en plus voyantes ? Ces « gens qui ne sont rien », « le Gaulois réfractaire au changement », « les fainéants, les cyniques, les extrêmes ». Et puis cette phrase volée à de Gaulle : « La seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est de se plaindre. » Un festival.

    Les punchlines présidentielles glissent sur les pavés des Champs-Elysées, mais pas sur le bitume des nationales et des départementales, ces routes des triangles de détresse que déploie la France des vieux diesels, des petites retraites, cette France des cuves à fioul qu’il va falloir remplacer au plus vite pour se mettre aux normes.

    Le pays silencieux a la mémoire longue. Les formules tournent dans les têtes et les groupes Facebook, prêtes à surgir sous un gros feutre ou une bombe de peinture. Tout cloche dans les phrases de ce président-là, même le « pognon de dingue ». Pognon, c’est de l’argot de riches, un mot de tradeurs ou de théoriciens de la « société inclusive » encanaillés devant les films d’Audiard, de jeunes banquiers qui fument sur les trottoirs au coin des Champs-Élysées, en bras de chemise et pantalons slimissimes.

    L’été 2018 approche. 2017 avait laissé croire au retour de la croissance, mais elle semble désormais un brin compromise. En bas des Champs, côté pair – celui que préfère la banlieue –, les galeries et boutiques de prêt-à-porter notent que l’économie nationale donne des signes de faiblesse. Mais la veine sourit au président. Dimanche 15 juillet, l’équipe de France de football remporte le Mondial 2018. Dans les loges du stade Loujniki, à Moscou, Macron bondit en l’air comme un coach sur le bord du terrain. Voilà à nouveau la place de l’Etoile au cœur de la folie qui s’empare du pays. La foule entonne même un chant à la gloire du milieu de terrain N’Golo Kanté sur l’air des « Champs Elysées » de Joe Dassin : « Il est petit, il est gentil, il a stoppé Leo Messi, mais on sait tous c’est un tricheur, N’Golo Kanté… »

    Le bus accélère, le quinquennat s’emballe

    En écho aux réseaux sociaux, la RATP rebaptise la station de métro en bas de l’avenue « Deschamps-Elysées Clémenceau », spéciale dédicace au sélectionneur des Bleus. Les noms des vingt-trois joueurs s’affichent sur le fronton de l’Arc de triomphe. Ces dernières années, hélas, le monument a surtout servi d’épitaphe : « Paris est Charlie », pleurait en janvier 2015 une bannière noire projetée sur le monument. Deux ans plus tard, un policier, le capitaine Xavier Jugelé, mourait sous les balles d’un islamiste au 104 de l’avenue, entre les magasins Marionnaud et Yves Rocher. Ce dimanche d’été 2018, le triomphe des hommes de Didier Deschamps permet de retrouver la légèreté oubliée. De l’avenue Marigny au Grand Palais s’improvise une samba endiablée.

    Les champions sont attendus le lendemain, au même endroit. Ce lundi 16 juillet, l’avion de l’équipe de France a atterri à 17 heures à l’aéroport Charles-de-Gaulle, avec pas mal de retard. Quand, à 19 h 20, les héros atteignent enfin la place de l’Etoile, la foule des supporteurs cuit depuis des heures dans une chaleur d’étuve. D’un coup, dans le halo des fumigènes, apparaît le bus à impériale. L’avenue s’efface dans une brume rose, presque un spectacle de Disney. Trop courte extase.

    Jean Lassalle inscrit le « scandale des Champs » aux questions d’actualité de l’Assemblée. « M. Macron a voulu accaparer [les joueurs] à l’Elysée. Résultat : un peuple entièrement déçu, moins de dix heures après avoir dansé tous ensemble. »

    Il y a vingt ans, le bain de foule de l’équipe d’Aimé Jacquet avait duré quatre heures. Cette fois, les groupies de Kylian Mbappé et d’Antoine Griezmann n’ont droit qu’à une parade express. À l’avant de l’autocar, un jeune homme a l’oreille vissée à son portable. Il raccroche et fait un geste au conducteur. Le bus accélère, et c’est tout le quinquennat qui s’emballe avec lui.

    Les 1 700 mètres du parcours prévu sont bouclés en vingt minutes. Tant pis pour la foule massée le long des trottoirs : le couple Macron guette les joueurs sur le perron de l’Elysée et aimerait faire profiter les JT de 20 heures de leurs retrouvailles. À 19 h 51, les Bleus prennent la pose entre coupe et président. Place de l’Etoile, la fan-zone commence à comprendre qu’elle s’est fait voler ses champions.

    Furieux qu’on soit « capable de faire tourner au vinaigre ce qu’il y a de plus beau », le député Jean Lassalle, fils de bergers occitans de la vallée d’Aspe, un fort en gueule réélu sans souci depuis 2002, inscrit le « scandale des Champs » au menu des questions d’actualité de l’Assemblée nationale. « M. Macron a voulu accaparer [les joueurs] à l’Elysée. Résultat : un peuple entièrement déçu, moins de dix heures après avoir dansé tous ensemble. (…) le petit peuple [n’aurait] pas le droit de voir l’équipe qui vient de triompher en son nom devant la planète tout entière ? Il est trop petit, le peuple, trop petit ! »
    Jamais sans Benalla

    Même la coupe a été dérobée aux regards. « On la cherchait partout », a dit Philippe Tournon, l’attaché de presse de l’équipe de France. Le jeune inconnu du bus l’a gardée avec lui et trimballe pendant quelques jours et quelques nuits le trophée dans une malle en aluminium. Il la montre à ses amis de l’Elysée et de la Préfecture de police de Paris, la pose fièrement sur le bureau du commandant Jean-Yves Hunault, propose à Laurent Simonin, autre ponte de la « préf », de l’admirer à son tour.

    Le nom de ce conseiller ? Alexandre Benalla. Depuis la campagne, cet adjoint au chef du cabinet d’Emmanuel Macron ne compte pas ses heures et peut tout dire ou presque au chef de l’Etat. Brigitte Macron a « Mimi » (Marchand), le président peut compter sur Alex. Dans les moments délicats, Benalla sait tout faire, même faire accélérer le bus des Bleus sur les Champs-Elysées.

    Emmanuel Macron a pourtant failli le perdre. Le 1er mai 2018, Benalla a été autorisé à assister en « observateur » aux manifestations aux côtés des forces de l’ordre. Bien qu’il ne soit pas policier, il portait ce jour-là un casque et un brassard. Face à un manifestant, puis à un couple lançant des bouteilles sur des agents, place de la Contrescarpe, il n’a pu se retenir d’intervenir, avec balayette et clés de bras. Suffisant en principe pour saisir la justice. Mais, en un an à l’Elysée, Benalla a tout vu, tout su, et s’est rendu indispensable : le chef de l’Etat a choisi d’étouffer la faute.

    « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher », lance, fin juillet, Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité.

    Le 18 juillet, trois jours après la victoire des Bleus, le chauffeur de Laurent Simonin est occupé à admirer la Coupe du monde quand il entend Benalla souffler : « Mon affaire va sortir. C’est une question d’heures. » Dès le lendemain, l’« affaire » vire au scandale. Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire, le Parlement deux commissions d’enquête. « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher », lance, fin juillet, Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité. Etrange formule, aussitôt moquée sur les réseaux sociaux et qui ne tombe pas dans l’oreille de sourds.

    Le 11-Novembre, Donald Trump est de retour sur la place de l’Etoile, pour célébrer le centenaire de l’armistice de 1918. Il a cette fois sa tête des mauvais jours : Emmanuel Macron vient d’avancer sur CNN l’idée d’une « armée européenne », un projet « très insultant », a tweeté, de son avion, le président américain. Il sèche la remontée des Champs, comme Vladimir Poutine.

    Un souci de plus pour Emmanuel Macron qui sort à peine d’une minitornade médiatique : il s’est englué tout seul dans un débat sur l’opportunité d’un hommage au maréchal Pétain, choquant pas mal de Français et, surtout, d’historiens. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo peine à détendre l’atmosphère. L’ambiance a bien changé depuis juillet 2017.

    Et les « gilets jaunes » vinrent chercher Macron…

    Six jours plus tard, les premiers « gilets jaunes » fleurissent sur l’avenue. Ils n’ont pas supporté l’annonce de la hausse du prix des carburants. Ils se donnent rendez-vous sur Facebook et sur les ronds-points des zones commerciales. Parmi eux, peu d’ouvriers, peu d’habitants des quartiers, mais des tas de gens qui se sentent seuls et viennent se réchauffer autour des flammes des braseros. Beaucoup pensent que tous les journalistes et tous les politiques mentent. Ils ont la rage.

    Qu’ils viennent me chercher, disait Macron. « On vient te chercher chez toi ! », crient les manifestants. Ils ont l’intention d’approcher aussi près que possible du palais de l’Elysée. Les rues qui bordent le Faubourg-Saint-Honoré sont bloquées ; le repli se fait donc sur les Champs. Le samedi 17 novembre, ce ne sont que de petites grappes, du côté de la Concorde. Le 24, ils investissent la place de l’Etoile, sur du Joe Dassin encore : « J’manifestais sur l’avenue, mais mon gilet leur a pas plu… ».

    Sur leurs dossards fluo, des doléances sur la vie chère, le smic, l’ISF. « Macron, invite-nous au Fouquet’s ! » Il y a surtout le RIC, ce référendum d’initiative citoyenne, qui pourrait peut-être permettre de renverser le président. L’un des porte-parole du mouvement rêve tout haut du général de Villiers à l’Elysée ; d’autres crient « All cops are Benalla » (« tous les flics sont des Benalla »), détournement improvisé de « All cops are bastards ». Tout s’emmêle, mais un slogan, « Macron démission », fédère les participants, et l’arrière-plan demeure le même : les Champs-Elysées.

    Début décembre, cette fois, ce sont des blindés de la gendarmerie qui encerclent la place de l’Etoile, du jamais-vu depuis la guerre. Le samedi précédent, l’Arc de triomphe a en effet été vandalisé. De Tokyo à New York, la photo fait la « une » des magazines de la planète, qui racontent même que Paris brûle. Dans les entrailles de son musée, la réplique en plâtre d’une statue de François Rude a perdu un œil.
    Le lendemain, Macron s’y rend à pied. Se recueille devant le Soldat inconnu. Ne dit rien. Sauf ces quelques mots, glissés au président du Centre des monuments nationaux : « Rouvrez le plus vite possible. » En s’éloignant, il peut voir des touristes faire des selfies devant les piliers de l’Arc tagués d’insultes. Le 15 mai 2017, l’avenue était le champ d’honneur d’un jeune président. Aujourd’hui, on photographie les stigmates d’un champ de bataille.

  • Les agents des impôts aux premières loges du ras-le-bol fiscal , Benoît Floc’h, Le Monde
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/27/les-agents-des-impots-aux-premieres-loges-du-ras-le-bol-fiscal_5402530_3224.

    Les agents des impôts aux premières loges du ras-le-bol fiscal
    Selon la direction générale des finances publiques, 250 incidents se sont produits dans des #centres_des_impôts depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes ».

    Le ras-le-bol fiscal, ce sont les agents des impôts qui en parlent le mieux. Eux qui sont quotidiennement confrontés à cette colère sourde, qui s’est manifestée de manière spectaculaire avec le mouvement des « gilets jaunes ». « On le ressent constamment, presque tous les jours », constate Laurent Hutin, représentant syndical Solidaires finances publiques. Pour ce contrôleur des impôts, qui travaille à Cambrai (Nord), le ras-le-bol fiscal a pris le visage de « cette petite mémé qui pleurait dans mon bureau, il y a quelques mois, parce qu’elle n’arrivait plus à payer ses impôts ». « Je n’avais jamais vu ça, soupire-t-il. On essaie de se blinder, mais la souffrance des gens, ça désarçonne… »

    Les Français, qui détiennent le record d’Europe de la pression fiscale, ne veulent plus de taxes. Et pour que le message soit bien clair, certains « gilets jaunes » ont joint le geste à la parole en s’en prenant physiquement aux centres des impôts. Selon les chiffres transmis au Monde par Bercy, 250 incidents se sont produits en France depuis le début du mouvement, fin octobre. Cela va « des #dégradations de serrures à la pose de murs devant les entrées, plus quelques cas d’#incendies de poubelles et vitres brisées », détaille Bercy. Solidaires, le premier syndicat du secteur, en a dénombré « 136, dont 55 avec des dégradations matérielles importantes ».

    Cela couvait depuis longtemps

    Le 17 décembre, le centre des impôts de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) a été vandalisé : des vitres ont été brisées et un feu a été allumé. « Dix impacts de jets de pierre ou de coups de masse » ont été relevés sur la devanture, a constaté France Bleu Pays de Savoie. A Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), « une balle de foin pourri » a été placée devant l’entrée du bâtiment, a relaté La Dépêche. Des actions plus violentes avaient eu lieu à Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône), Castres (Tarn) ou Falaise (Calvados)…

    Mais, en réalité, cela couvait depuis longtemps. « Le mouvement des “gilets jaunes” met sur la place publique un sentiment que l’on ressentait depuis longtemps », explique Laurent Hutin. Les agents des impôts sont aux premières loges, surtout lorsqu’ils sont à l’accueil, pour observer les affres du « consentement à l’#impôt ».
    « Oui, on le vit, le ras-le-bol fiscal, témoigne Sophie, en poste dans la région parisienne, qui souhaite conserver l’anonymat. Les gens disent qu’ils ne veulent plus d’impôts. Or, c’est notre métier de les recouvrer… » D’où cette colère à laquelle ils sont parfois confrontés.
    Même si certains contribuables font la part des choses : « On est le réceptacle d’une rancœur, mais pas la cible, relativise Sylvain, fonctionnaire en Corse. Le ras-le-bol fiscal, il existe, mais il n’est pas dirigé contre nous. On nous dit “on paie trop d’impôt, mais vous êtes logés à la même enseigne que nous…’’ »

    Subtilités byzantines de la #fiscalité

    Pour Sylvain, la complexité administrative accroît considérablement l’exaspération de citoyens considérant déjà qu’ils sont trop taxés. « J’ai en mémoire le cas d’une personne, raconte-t-il, qui avait obtenu gain de cause [après une réclamation]. Mais elle ne comprenait pas le courrier qu’on lui avait envoyé… Les gens ne comprennent plus le langage de l’administration. C’est frappant chez les jeunes : ils ne comprennent rien à ce qu’on leur dit. »

    Mais, au-delà du langage, c’est surtout la complexité même de la fiscalité qui pollue les relations entre fonctionnaires et contribuables. « Ce sont les #impôts_locaux les plus compliqués à comprendre, déplore Yves Peyras, contrôleur des finances publiques à Toulouse. Selon que vous disposez d’une douche ou d’une baignoire, vous ne payerez pas le même montant de taxe sur votre logement… »
    Sur ce point, la volonté du gouvernement de supprimer progressivement la #taxe_d’habitation devrait satisfaire ceux qui se perdent dans les subtilités byzantines de la #fiscalité_locale… Même si cette annonce a, elle aussi, embrouillé les contribuables. C’est ce qu’Arlette Crouzet, responsable du service des impôts des particuliers Grenoble-Chartreuse, a expliqué à Olivier Dussopt, le 19 novembre, lors d’une visite du secrétaire d’Etat. Elle évoque « beaucoup de réactions épidermiques. Certaines personnes avaient compris qu’elles auraient droit à une exonération à 100 % d’un coup. D’autres avaient bien saisi qu’elles n’auraient droit qu’à un tiers cette année, mais elles ont vu leur taux augmenter à cause des collectivités locales… Bref, les agents ont dû faire face à des entretiens parfois délicats et même houleux. Il y avait un gros décalage entre ce que les gens entendaient dans les médias et ce que nous étions alors en mesure de leur expliquer . »

    Trop d’impôts, trop complexes, et « il y a toujours des gens révoltés contre l’injustice de la fiscalité », note Sandrine, contrôleuse qui travaille dans le Val-d’Oise. L’image du « président des riches » qui réduit l’impôt sur la fortune mais augmente la contribution sociale généralisée (#CSG) des #retraités a visiblement fait des ravages dans les trésoreries…

    « Rendre l’accueil sur place pénible »

    De multiples restrictions administratives nourrissent également ce ras-le-bol qu’un rien suffit à faire déborder. « Les personnes âgées ne comprennent pas qu’elles ne puissent plus payer par chèque », même si ce n’est plus financièrement pénalisé, relate par exemple Yves Peyras, le contrôleur de Toulouse, également représentant syndical Solidaires.

    L’impossibilité de payer en espèces pour des sommes inférieures à 300 euros est visiblement un sujet. Lors de la visite de M. Dussopt en Isère, la question est très vite arrivée dans la discussion qu’il a eue avec les responsables des services : « Avec la baisse de la taxe d’habitation, on a une recrudescence de gens qui viennent payer en liquide. Mais comme ce moyen de paiement est aujourd’hui interdit au-dessus de 300 euros, cela pose problème », a relevé Philippe Vasseur, responsable de la trésorerie de Saint-Martin-d’Hères.
    La crispation a semble-t-il été aiguë : « A cause du paiement en numéraire, a complété Philippe Leray, directeur départemental des finances publiques, on était au bord de la révolution au centre Rhin-et-Danube. Mais c’est un problème général dans le département et ça, on ne l’avait pas vu venir… »

    Il y a plus grave. Selon les agents interrogés, dans le souci de prendre le tournant du numérique et de faire des économies, Bercy voudrait que les usagers perdent l’habitude de venir dans les centres des impôts au profit des démarches en ligne. Concrètement, cela implique de « rendre l’#accueil sur place pénible , explique Sylvain. L’an passé, par exemple, la direction a fait enlever toutes les chaises de la salle d’attente… Mais chez nous, on reçoit beaucoup de personnes âgées, donc on a demandé à ce qu’elles soient réinstallées. »

    En revanche, lorsque son tour est arrivé, il faut se remettre debout, et le rester. « On les reçoit à la chaîne, poursuit l’agent corse, sur des sièges où l’on est mi-assis mi-debout. Mais c’est tellement inconfortable que personne ne s’en sert. Des voltigeurs, une tablette accrochée au bras, comme chez Orange, passent des uns aux autres et essaient de traiter ce qu’ils peuvent. »

    « Temps d’entretien mesuré »

    La direction générale des finances publiques « récuse formellement que des consignes ont été données pour forcer les gens à être debout ou limiter la durée des entretiens », indique-t-on à Bercy. L’administration centrale assure qu’elle ne privilégie aucun « moyen de contact » par rapport à d’autres. Le cabinet de M. Darmanin rappelle que celui-ci veut « augmenter le nombre de points de contacts physiques de 30 % ».

    Reste que le témoigne de Sylvain n’est pas isolé. La situation est comparable à Toulouse. Ou dans le Val-d’Oise : « Il y a quelques années, on recevait encore les gens dans des bureaux, rappelle Sandrine. On prenait le temps de leur expliquer. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. On les reçoit debout pour que ça aille plus vite et qu’ils ne reviennent pas. Enfin, nous, on est assis et eux restent debout. On a pour consigne que l’entretien ne dépasse pas cinq minutes. On les incite à faire leurs démarches sur Internet. Mais là, du fait de la fracture numérique, vous perdez un quart des gens. »

    A Cergy, dans le même département, le dispositif est même un peu plus sophistiqué : « Notre temps d’entretien, explique Myriam Lebkiri, secrétaire départemental de la CGT, est mesuré automatiquement par un outil informatique : le gestionnaire de fil d’attente. Quand le temps est écoulé, ça passe au rouge. Quand on reçoit des #étrangers, qui ne maîtrisent pas le français, leur dire au bout de quelques minutes qu’ils doivent aller sur Internet, ça n’a aucun sens. Or, ces gens ont besoin de leur #avis_de_non-imposition : c’est le sésame pour obtenir leurs prestations, leur titre de séjour, la cantine des enfants, etc. »

    Toutes ces tracasseries rendent la communication difficile. « Quand ils viennent aux impôts, poursuit Mme Lebkiri, les gens pleurent, s’énervent… L’accueil du public est de plus en plus compliqué et on est de plus en plus tiraillé entre ce qui nous semble juste et ce que l’on nous demande de faire. » Sophie donne un exemple : « Certains attendent une heure, relate l’agente en région parisienne, et quand on les reçoit, on se rend compte que leur problème est complexe. Alors, on leur dit qu’ils doivent prendre rendez-vous… Les gens ne sont pas contents, mais on ne peut plus faire autrement… »

    Frustration des agents

    « Les gens ne comprennent pas que l’on soit injoignable au téléphone », constate Yves Peyras, qui invoque, comme d’autres le manque de personnels. « Allez sur Google Maps et regardez les commentaires associés à mon centre des impôts. Vous verrez… » Certains, en effet, sont sans ambiguïté : « C’est très dur de les avoir au téléphone, peste l’un. Ah, les impôts ! Ils adorent qu’on leur passe de l’argent, mais n’aiment pas qu’on leur pose des questions ou que l’on aille les voir… » Mais de nombreux autres témoignages évoquent un « service téléphonique efficace et très sympathique ».

    Pas sûr que cela suffise à remonter le moral des troupes, passablement affecté si l’on en croit les agents des impôts contactés. Beaucoup de fonctionnaires expriment de la frustration : « On n’est plus en mesure de remplir nos missions fiscales », déplore M. Peyras. Le contrôleur évoque le retard qui s’accumule dans le traitement des courriels. Un autre prévient : « Les collègues sont très consciencieux et l’administration compte là-dessus. Mais là, le seau est percé de partout et on n’arrive plus à accomplir toutes nos missions correctement. Par exemple, on ne fait presque plus de contrôle fiscal allégé : on prend pour argent comptant ce que nous déclarent les gens… Le régime des #autoentrepreneurs n’est plus du tout contrôlé chez nous. »
    Rien de tel, pourtant, que le sentiment que certains passent entre les gouttes du fisc pour nourrir… le ras-le-bol fiscal. Là encore, l’administration centrale dément en bloc, en mettant notamment en avant la dernière loi sur la lutte contre la #fraude_fiscale. « C’est une priorité qui ne subit aucun fléchissement », assure-t-on à Bercy.

    • Quel que soit le sujet, la presse pousse son agenda de prescription. Et si on doit parler des GJ, il faut que cela aille dans le sens du vent : les impôts sont trop élevés, les taxes sont trop nombreuses, les impôts sont trop élevés et vraiment les GJ, quelque part, l’ISF, ils sont contre eux aussi, et tiens d’ailleurs, on ne va pas parler des salaires, hein, ni de hausse de productivité, on va parler jusqu’à plus soif des impôts trop élevés.

      Ou on va à nouveau parler djihadisme et antisémitisme, puis on va parler sexisme et racisme, et ça va être tellement mignon que tout le monde va oublier combien ceux qui font cela sont habituellement teigneux avec les faibles et respectueux avec les puissants le reste du temps.

      On ne va pas parler des choses qui fâchent et qui sont trop compliquées : le partage de la valeur, l’évasion fiscale, les lobbys, non, on n’en parle pas. Pourtant, là aussi, il y a quelques records d’Europe à citer pour la France...

    • Oui, vous avez raison, on peut tous se fâcher des conneries monumentales et de la ligne politique de L’imMonde (la thèse rebattue de la #révolte_anti-fiscale), on peut aussi passer au tamis les énoncés de l’ennemi et y trouver d’autres perles qui rendent compte d’une situation dont on aurait pas aisément connaissance autrement, dont on voit comment ils émergent (au moins partiellement) dans le #discours_public_autorisé.

      Avoir du mal à obtenir un avis de #non_imposition a des conséquences matérielles dramatiques en matière de droits sociaux (et le Monde, pernicieux ?, de citer ici un « étranger » comme si les « aides sociales » leur étaient réservés. Privilégier l’administration à distance, la #taylorisation des services, c’est bien des soucis, et voilà que ça apparaît, voilé, dans la presse de régime.
      Cette vague de contestation, ces forces collectives qui se matérialisent le font aussi dans un contexte de #dématérialisation de la gestion des populations (ni bureaux, ni accueil).

    • @biggrizzly le mde c’est #la_voix_de_son_maitre mais j’espère bien qu’on va continuer à parler de sexisme ou de racisme et même d’attaques des centres des impots, non mais ! voila encore une excuse bidon qui n’empêche en rien de faire AUSSI des articles sur des lois que l’assemblée ou le sénat font passer actuellement en se foutant éperdument de la population, de parler salaires, licenciements, prison, droit de manifester etc.

      Les choix éditoriaux sont politiques mais tout est lié et le ferment de révolte des GJ est enfin commun aux oublié·es d’un bout à l’autre de la france pour les unir dans une #convergence_des_luttes.
      De quoi se plaignent les politiques de tout bord qui rêvaient pourtant bien de cette fameuse union nationale à récupérer à coup de je_suis_machin ou je_fais_du_foot voire jai_des_couilles … Je commençais à fatiguer de voir les gauchistes/syndicalistes/et même anarchomoncul cramponnés à leurs théories sur ce qu’il faudrait faire ou dire, en pleine réunionite pour compter la monnaie de leur silence. Sais-tu combien de fois les militant·es de telle spécificité ce sont retrouvé·es berné·es ces dernières années par des lois fourre-tout qui les empêchaient de fait de les contrer ?
      Un article comme celui-ci je le prends avec joie, c’est toujours ça, le blocage des centres des impôts a commencé et ce sera aussi le blocage des usines ou des banques si il le faut. Ceux qui n’ont rien et dont on a écrasé la gueule toute leur vie n’ont aussi pas grand chose à perdre et illes tapent là où est le nerf de la guerre et tant mieux.
      Et pour les médias, the most effective way to do it is to do it.

    • @touti : je suis totalement en phase avec ton point de vue, et comme d’autres fois, ma concision a évacué toute complexité. Je faisais cette remarque en lien avec le tag #belles_âmes initié par @aude_v et qui permet de suivre toutes ces instrumentalisations de ce qui nous est cher, instrumentalisations qui permettent de perpétuer le pire, sous couvert de s’apitoyer sur des sujets dont les mêmes #belles_âmes se foutent la plupart du temps.

      Oui, cet article évoque des choses importantes, et je les lis moi aussi avec étonnement et plaisir. Mais malgré tout, la voix de son maître ne peut pas s’empêcher de tirer la couverture là où il souhaite, à créer des causalités qui n’existent pas mais qui arrangent l’agenda des puissants. On va parler de l’antisémitisme, mais ce sera pour discréditer les GJ, on va parler de services publics en déshérence, mais ce sera pour dire qu’il y a trop d’impôts et de taxes et que ça crée du malheur chez les petites gens. Parfois, je trouve que le prix à payer pour entendre parler de choses qu’on désespérait de voir exister dans les médias de prescription est très élevé, parce que la conclusion que tout le monde retient en définitive est qu’il y a trop d’impôts. Et le gvt en toute décontraction va pouvoir agir dans le sens demandé par la majorité, il va baisser les impôts... (des plus riches).

      Ceci dit, je suis comme toi, je suis aux anges de constater cette convergence. Mais, le gouffre entre ceux qui convergent et les autres me semble de plus en plus grand. Si tu ne t’informes que par les médias de prescription, désormais, tu ne vois qu’une seule chose au 20h : les boutiques qui perdent de l’argent, les grandes surfaces qui perdent de l’argent, le chômage technique de telle ou telle petite boite. Tout le reste, la Réunion qui brûle, les rond-points bloqués, tu n’en entends pas parler (ah si, tu entends parler des GJ racistes, des GJ sexistes, des GJ nazis, des GJ antisémites et des GJ voleurs). Tu ne vois que les côtés négatifs. Et tu te dis que « vivement que ça s’arrête ».

    • Le prélèvement à la source, une réforme à hauts risques, Benoît Floc’h et Virginie Malingre
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/27/le-prelevement-a-la-source-une-reforme-a-hauts-risques_5402599_823448.html

      Alors que la crise des « gilets jaunes » a remis en lumière la question du pouvoir d’achat, certains redoutent l’effet psychologique de la réforme.

      C’est la #réforme qui ne peut plus être repoussée. Le 1er janvier 2019, le #prélèvement_à_la_source entrera en vigueur et trente jours plus tard, les contribuables découvriront sur leur fiche de #salaire ce qu’il leur reste pour vivre une fois l’#impôt_sur_le_revenu soustrait. Depuis des mois, Bercy se prépare à cette échéance à hauts risques. Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, n’a pas le droit à l’erreur, tant le sujet est politiquement inflammable.

      A l’Elysée, on mesure les risques, mais on affirme que « tout a été fait pour que la réforme se réalise dans les meilleures conditions ». « Nous sommes prêts, assure M. Darmanin au Monde. Il y aura sans doute des erreurs, mais certainement moins que dans l’ancien système de l’impôt “à la papa”, qui en a généré 3 millions en 2018 ! Les agents des finances publiques seront là pour les résoudre, ils font un travail formidable. » Quant au sentiment de gagner moins que pourraient avoir les Français en découvrant leur rémunération nette fin janvier, après retenue de l’impôt, l’exécutif veut croire que le travail de pédagogie effectué suffira à l’empêcher.

      La relation avec l’administration et le pouvoir d’achat sont deux écueils potentiellement déflagratoires, comme l’a notamment montré ces dernières semaines la mobilisation des « gilets jaunes ». Emmanuel Macron le sait. Au lendemain de son élection, il avait d’ailleurs décidé de repousser d’un an la mise en place du prélèvement à la source, initialement prévue pour janvier 2018. Fin août, le chef de l’Etat avait envisagé de la reporter une nouvelle fois, jugeant que les garanties apportées par Bercy n’étaient pas suffisantes.

      Au risque politique, s’ajoute un risque économique. Que les Français aient le sentiment de toucher moins d’argent, qu’ils décident en conséquence de moins consommer et cela pourrait se traduire directement dans les chiffres de l’activité, laquelle donne déjà des signes de ralentissement. « Il y aura un impact psychologique, en termes de pouvoir d’achat et de consommation », prévient le sénateur (LR) d’Eure-et-Loir Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances. Une mise en garde que le gouvernement ne peut négliger, alors qu’il a construit le budget 2019 avec une hypothèse de croissance de 1,7 % et que l’Insee mise désormais sur 1,3 %.

      Gains de trésorerie
      « Darmanin risque sa peau sur cette affaire », juge un macroniste de la première heure. On ne pourra en tout cas pas lui reprocher d’avoir ménagé sa peine. Dès qu’il en a l’occasion, le ministre issu de la droite plaide pour le prélèvement à la source. Il martèle qu’il ne s’agit pas d’une réforme de l’impôt sur le revenu, mais seulement de son mode de collecte. Dorénavant, l’impôt sera prélevé directement par l’employeur sur le salaire ou la caisse de retraite sur la pension. « Le prélèvement à la source est une façon plus simple de payer son impôt, a-t-il tweeté le 20 décembre. Nous sommes l’un des derniers pays à ne pas l’avoir mis en œuvre. »

      Bercy multiplie également les arguments pour convaincre que non seulement la réforme n’entraîne pas de perte de pouvoir d’achat, mais que, en plus, elle génère des gains de trésorerie. Notamment pour les contribuables mensualisés, qui sont aujourd’hui prélevés le 15 du mois et qui, à partir de janvier, le seront mécaniquement à la fin du mois, rappelle souvent Gérald Darmanin. « Elle permettra de nombreux gagnants en trésorerie et améliorera le quotidien de tous ceux qui connaissent des changements de situation familiale ou professionnelle », assure-t-il. Quant à ceux qui bénéficient de #crédits_d’impôt (services à la personne, frais de garde d’enfant, investissement locatif, etc.), ils percevront 60 % de cet avantage dès le 15 janvier, a décidé l’Elysée en septembre. Soit un transfert de 5 milliards d’euros.

      Par ailleurs, note le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, « les contribuables concernés par le prélèvement à la source sont très minoritaires, puisque 57 % des Français ne payent pas d’impôt sur le revenu, et que, parmi ceux qui le payent, 60 % sont déjà mensualisés ». Pour ces derniers, le fait de payer l’impôt sur douze mois, plutôt que sur dix – comme c’est le cas actuellement –, représente le principal atout de la réforme. C’est en tout cas ce que montre la dernière enquête Elabe sur ce thème, réalisée les 18 et 19 décembre. La même étude accrédite d’ailleurs l’image d’une réforme populaire : 68 % des Français y sont favorables.

      « Une affaire de perception »
      Néanmoins, au sein de la majorité parlementaire, son entrée en vigueur inquiète. « Jusqu’aux retraites, on n’a que des réformes impossibles, surtout le prélèvement à la source », juge un député LRM qui a l’oreille du président. Plusieurs élus évoquent l’enchaînement des mesures, qui brouille leur lisibilité. Pour le député LRM du Rhône Bruno Bonnell, « l’impact du prélèvement à la source n’est pas clair, il va masquer plus ou moins les baisses de cotisations de fin octobre ». « Mais en janvier, ajoute-t-il, il y aura la prime de fin d’année que certaines entreprises verseront, et, en février, la prime d’activité… Donc des plus et des moins, rien d’évident en perception ». Or, comme le dit un conseiller à l’Elysée, « la politique, c’est d’abord une affaire de perception » .

      L’administration fiscale a été mise sous pression, pour éviter au maximum les problèmes techniques. Depuis des mois, de nombreux tests ont été effectués, dont certains avaient donné des résultats calamiteux, comme l’avait révélé Le Parisien début septembre, quand Emmanuel Macron doutait de l’opportunité de mener à terme cette réforme.

      Mais, à en croire l’exécutif, tout serait réglé. « La préfiguration n’a pas révélé d’erreurs », indique-t-on dans l’entourage de Gérald Darmanin. Huit millions de fiches de paie tests ont été envoyées depuis octobre, manière de préfigurer le dispositif et d’acclimater les contribuables. Le ministre compare souvent la mise en œuvre du prélèvement à la source au « bug de l’an 2000 », quand le monde entier craignait que la transition d’un millénaire à l’autre ne fasse dérailler les systèmes informatiques. Il n’en fut rien.

      Certains syndicats se montrent moins affirmatifs. Solidaires finances publiques, le premier syndicat du secteur, appréhende l’arrivée des « #tiers_collecteurs » dans le circuit de l’impôt sur le revenu : les entreprises ou les caisses de retraite, notamment. « Quand vous multipliez les intervenants, vous multipliez les risques : les bugs peuvent venir d’ailleurs que de l’administration, estime Anne Guyot-Welke, sa porte-parole, mais ce sont nos services qui seront rendus responsables. » Et le ministre.

    • Effectivement, le passage en force du prélèvement mensuel obligatoire fait que beaucoup de personnes envisagent de fermer leur compte en banque et de rendre leur carte de crédit.
      Sans fric, pas de financiers, pas de banquiers.

      Le #holdup du gouvernement ne passe pas inaperçu, obliger chacun·e à donner un blanc seing mensuel sur son compte bancaire alors que dans le même temps les services publics sont sacrifiés avec les hopitaux en premier, ça risque de faire très mal, il n’y a qu’une dictature qui semble avoir été prévue au programme pour résoudre le conflit qui en résultera. Ces politiques sont complètement tarés.

  • Le passé projeté - En attendant Nadeau
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/09/10/passe-projete-vasset

    Ce récit autobiographique, moins préoccupé par le présent que par le passé, n’enquête pas sur un objet dissimulé au regard, mais, bien au contraire, on ne peut plus visible, inévitable, aussi incontournable dans les plaines de la Beauce que le nez au milieu de la figure. Les voyageurs de la ligne Paris-Orléans auront peut-être reconnu le rail de l’aérotrain, structure de béton abandonnée sur dix-huit kilomètres de rase campagne. Enquêter sur cette invention futuriste devenue une ruine monumentale des années soixante françaises donne à Philippe Vasset l’heureuse possibilité de raconter comment notre présent se projette depuis le passé et de suivre l’itinéraire d’une vie voyageuse à partir de son point de départ. « Qu’est-ce qui nous lie à un endroit, sinon la fiction qu’on y projette ? »

    #présent #passé #aérotrain #bertin

  • Des « gilets jaunes » bloquent la diffusion de journaux du groupe Ouest-France
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/27/des-gilets-jaunes-bloquent-la-diffusion-de-journaux-du-groupe-ouest-france_5

    « Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’imprimerie du groupe Sipa Ouest-France à La Chevrolière, au sud de Nantes, en Loire-Atlantique, a été bloquée à partir de 23 h 30 par un groupe d’une vingtaine de personnes se réclamant des “gilets jaunes” », selon un communiqué publié sur le site de Ouest-France.
    « Mécontents de la couverture »

    Il s’agissait de manifestants « mécontents de la couverture du mouvement par nos titres, déplorant que certains “gilets jaunes” aient pu être taxés d’antisémitisme suite aux incidents survenus le week-end dernier à Paris », précise la direction du groupe. « Plus de 180 000 exemplaires de Ouest-France (éditions de Vendée et de Loire-Atlantique), de Presse Océan et du Courrier de l’Ouest » n’ont pu être distribués.[...]

    Un blocage d’autant plus incompréhensible pour le quotidien « que dans les éditions de Loire-Atlantique, il y avait un papier qui donnait la parole aux “gilets jaunes”, qui présentait quelques-uns [des manifestants] heureux de la solidarité que cela pouvait créer entre eux », a souligné Philippe Boissonnat, adjoint au rédacteur en chef de Ouest-France et directeur des rédactions.

    • https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/la-diffusion-de-nos-journaux-partiellement-empechee-en-loire-atlantique

      Aucune discussion ne parvenant à débloquer la situation, et malgré l’appel aux gendarmes venus constater le blocage, plus de 180 000 exemplaires de Ouest-France (éditions de Vendée et de Loire-Atlantique), de Presse Océan et du Courrier de l’Ouest (édition des Deux-Sèvres), bien qu’imprimés, n’ont pu quitter le site et être diffusés, à l’exception de quelques milliers d’exemplaires chargés dans quatre camionnettes.

      Le groupe Sipa-Ouest-France prie ses lecteurs et annonceurs, ses correspondants, dépositaires et diffuseurs, ses porteurs et transporteurs de bien vouloir excuser cet incident totalement indépendant de sa volonté. Vous pouvez accéder gratuitement aux éditions concernées dans leur format numérique ici : journal.ouest-france.fr

  • Bataille de communiqués entre l’Elysée et Alexandre Benalla à propos de son mystérieux voyage au Tchad
    https://www.latribune.fr/economie/france/bataille-de-communiques-entre-l-elysee-et-alexandre-benalla-a-propos-de-so

    Est-ce le début d’une nouvelle affaire Benalla, du nom de l’ancien conseiller-garde du corps d’Emmanuel Macron ? En pleine crise des Gilets Jaunes, le président de la République se serait en tout cas bien passé de cette nouvelle polémique venant de son ancien « protégé » qui s’est rendu au Tchad quelques semaines avant le chef de l’Etat.

    Selon le journal Le Monde de lundi, qui cite des sources concordantes, Alexandre Benalla s’est rendu début décembre au Tchad pour un court séjour à N’Djamena. Il était accompagné « d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par carte bleue », selon l’une de ces sources.

    Le quotidien ajoute qu’Emmanuel Macron, qui s’est pour sa part rendu au Tchad le 22 décembre, et le président tchadien Idriss Déby ont parlé ensemble de cette visite.

    « Quelles que soient les démarches qu’entreprend M. Benalla, il n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. S’il se présentait comme tel, il est dans le faux », a déclaré l’Elysée à l’AFP. "Nous n’avons jamais d’intermédiaires dans les relations que nous entretenons avec les chefs d’État africains. Si le président de la République donne un mandat, c’est soit à son ministre des Affaires étrangères, soit à sa cellule diplomatique", a expliqué l’entourage d’Emmanuel Macron.

    Si aucune démarche spécifique n’a été entreprise par l’Élysée pour vérifier la véracité de ce voyage en Afrique, « il y a déjà une enquête interne (ouverte lors de l’affaire de la Contrescarpe, ndlr) qui pourrait vérifier que M. Benalla n’aurait pas eu des démarches de ce type-là, c’est-à-dire démarchage commercial, avant son départ de l’Élysée », a rappelé dimanche la présidence de la République.

    Alexandre Benalla a lui démenti s’être présenté comme un émissaire de la présidence et juge « surréaliste » de le suggérer « et la réaction de l’Elysée », a déclaré son entourage à l’AFP. Son avocate Jacqueline Laffont s’en prend particulièrement au journal Le Monde, estimant qu’il a eu des « propos tendancieux (...) insinuant faussement qu’il se serait indûment prévalu lors d’un déplacement au Tchad d’une mission confiée par la Présidence de la République ».

    L’entourage d’Alexandre Benalla explique lui que l’ex-chargé de mission était « au Tchad avec une délégation économique de six personnes étrangères qui vont faire 250 millions d’euros d’investissements ». « Ça n’a rien à voir avec Emmanuel Macron, rien à voir avec l’Élysée, rien à voir avec la présidence de la République ». Il a d’ailleurs rencontré « Idriss Deby lui même, durant deux heures, contrairement à ce qui a été écrit » dans la presse, poursuit cette source. « Alexandre Djouri n’a rien à voir avec ça. Il ne connaît pas ces personnes », souligne-t-elle.

    Selon plusieurs médias, l’ex-chef de cabinet adjoint du président a par ailleurs rencontré à l’automne, à Londres, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, un familier des réseaux de la droite française, sous le coup d’une procédure d’extradition à la demande des juges d’instruction parisiens qui enquêtent sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

    En octobre, Alexandre Benalla avait toutefois « totalement démenti cette affirmation dénuée de tout fondement » avant de reconnaître l’avoir rencontré, selon Mediapart.

    Alexandre Benalla a été limogé de l’Élysée en juillet et mis en examen pour « violences volontaires » et mis en cause pour avoir outrepassé ses fonctions en participant à une interpellations musclée en marge des manifestations du 1er mai à Paris. Il estime que « le traitement médiatique » dont il est l’objet depuis est « injuste », selon son entourage.

    • Il estime que « le traitement médiatique » dont il est l’objet depuis est « injuste », selon son entourage.

      Non, mais c’est vrai, quoi ! Pourquoi il n’y aurait que les hauts fonctionnaires qui auraient le droit d’utiliser leurs carnet d’adresses ?

      Ah oui, c’est vrai ! Pour eux, il y a la Commission de déontologie de la fonction publique.

      Sinon, chacun sait bien que faire des affaires en Afrique, il n’y a rien de plus transparent.

    • Alexandre Benalla voyage avec un passeport diplomatique
      https://www.mediapart.fr/journal/international/271218/alexandre-benalla-voyage-avec-un-passeport-diplomatique

      Alors que l’Élysée a assuré ces derniers jours qu’il n’était pas « un émissaire officiel ou officieux » de la République, Alexandre Benalla voyage depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, selon des informations obtenues par Mediapart. Le précieux document, utilisé ces dernières semaines pour entrer dans différents pays africains ainsi qu’en Israël, et qui porte la référence 17CD09254, a été délivré le 24 mai 2018.

    • Passeports diplomatiques de Benalla : opposition et majorité demandent des comptes à l’Elysée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/28/passeports-de-benalla-opposition-et-majorite-demandent-des-comptes-a-l-elyse

      Le nouveau chapitre dans « l’affaire Benalla » irrite jusque dans la majorité, où la députée LRM Cendra Motin parle de « faute des services de l’Elysée ».

      Ni les mises au point de l’Elysée ni le communiqué du Quai d’Orsay ne semblent avoir convaincu. A droite comme à gauche et dans la majorité, on entendait ouvrir, vendredi 28 décembre, un nouveau chapitre dans l’affaire Benalla.
      Selon nos informations et celles de Mediapart, M. Benalla, malgré sa mise à pied liée aux violences du 1er mai, continue de voyager avec un passeport diplomatique émis le 24 mai. C’est en effet avec un tel document qu’il a voyagé dans certains pays d’Afrique, en tant que « consultant » (comme il définit aujourd’hui ses nouvelles fonctions) en novembre et en décembre.

      Il avait pourtant affirmé, sous serment devant la commission d’enquête du Sénat en septembre, avoir laissé ce document dans son bureau de l’Elysée. Le Quai d’Orsay a, par ailleurs, expliqué dans un communiqué que les documents lui avaient été officiellement réclamés le 26 juillet, soit après son licenciement.

      Mais l’opposition exige désormais plus d’explications, suggérant le maintien de liens opaques entre la présidence et l’encombrant Alexandra Benalla. « On est très interrogatifs sur le scénario qui est présenté publiquement aujourd’hui, c’est-à-dire ce conflit qui subitement opposerait M. Benalla à M. Macron », a déclaré vendredi sur RTL Gilles Platret, porte-parole des Républicains. « La justice doit se saisir de cette nouvelle affaire », a-t-il insisté. « C’est au président de dire la vérité sur cette affaire, c’est très grave. Il y a mensonge et dissimulation », a renchéri sur LCI Laurence Sailliet, autre porte-parole des Républicains.

    • Passeport diplomatique de Benalla : le Quai d’Orsay envisage des poursuites
      https://www.latribune.fr/economie/france/bataille-de-communiques-entre-l-elysee-et-alexandre-benalla-a-propos-de-so


      Audition d’Alexandre Benalla devant la commission du Sénat
      Crédits : CHARLES PLATIAU_

      […]
      La Quai d’Orsay envisage des poursuites
      Le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir a demandé à Alexandre Benalla « par lettre recommandée du 26 juillet 2018, de restituer les deux passeports diplomatiques en sa possession », émis les 20 septembre 2017 et 24 mai 2018. Il s’était en outre engagé le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions qui en justifiaient l’attribution, ajoute le ministère dans son communiqué.

      « Toute utilisation depuis lors de ces passeports aurait été faite en dépit des engagements pris par l’intéressé », poursuit le ministère, précisant qu’" à la vue des informations de presse tendant à indiquer que M. Benalla aurait continué à utiliser ces documents, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères examine les suites à donner, y compris judiciaires ".

      Dans son courrier, Patrick Strzoda ajoute que «  s’agissant de vos activités personnelles actuelles, nous vous demandons de veiller qu’elles soient conduites dans le strict respect des obligations de secret et des devoirs déontologiques liés à l’exercice de vos fonctions passées au sein du cabinet  ». Il signifie en outre à Alexandre Benalla l’interdiction de se «  prévaloir d’une quelconque recommandation ou appui tacite de la présidence  ».

    • Passeports diplomatiques de Benalla : l’Elysée pas informé de leur utilisation, renvoie sur le Quai d’Orsay | Public Senat
      https://www.publicsenat.fr/article/politique/passeports-diplomatiques-de-benalla-l-elysee-pas-informe-de-leur-utilisa

      L’Elysée « ne dispose d’aucune information » des services de l’Etat sur l’utilisation par Alexandre Benalla de passeports diplomatiques obtenus pour ses fonctions à la présidence, et avait demandé au Quai d’Orsay d’en obtenir la restitution dès son licenciement, a annoncé vendredi l’Elysée.

      […] Le Quai d’Orsay avait déjà annoncé jeudi avoir réclamé plusieurs fois à Alexandre Benalla qu’il restitue ces documents. Le ministre des Affaires étrangères a décidé vendredi de saisir le procureur de la République.

    • Jean Garel, sur FB

      28/12/18 14 ;44
      https://www.facebook.com/jean.gatel.3/posts/2219604798294311

      Quelques explications : un passeport diplomatique permet de passer toutes les douanes du monde dans des conditions très faciles Pas de contrôle pas d’attente. Il est toutefois tamponné dans tous les pays traversés.

      J’en ai eu un quand j’étais secrétaire d’état à La Défense Je me suis rendu au Liban au Tchad !!! À Djibouti pour des déplacements auprès des militaires français. Aucun des membres de mon cabinet n’en avait. Secrétaire d’état à l’économie sociale je n’en avais pas. Vice président de la commission de La Défense et député je n’en avais pas.

      C’est dire que c’est rare et réservé aux plus hautes autorités de l’Etat. Que Benalla en ait eu un est déjà renversant. Qu’il ait pu le garder est stupéfiant. Il est bien évident que le Drian le savait ainsi que l’Elysee. Donc Benalla est couvert.

      Mon hypothèse est qu’il sait des choses peu ragoûtantes sur Macron lui même et qu’il joue donnant donnant. Tu me laisses faire mes affaires mafieuses et en contrepartie je ne dis rien. Cela veut dire que autour de Jupiter gravitent des réseaux maffieux graves et couverts par le président et au moins 3 de ses ministres intérieur défense affaires étrangères.

      Heureusement que Mediapart existe ! Mais il ne se passera rien !!!

      28/12/18 19:00
      https://www.facebook.com/jean.gatel.3/posts/2219720271616097

      Je regarde les pseudos experts sur la 5. Le nombre de conneries et de mensonges proférés avec assurance par ces gens est hallucinant. Sur l’attribution des passeports diplomatiques ce qu’ils disent est ahurissant !

      Enfin cerise sur le gâteau un détenteur d’un passeport diplomatique arrive au Tchad et l’ambassadeur n’aurait pas averti le ministère des affaires étrangères qui aurait appris cette visite par la presse.

      2 hypothèses : ou l’état français est devenu un gigantesque bordel fait d’incapables ou on amuse la galerie. C’est évident que l’ambassadeur de France au Tchad était informé. Où il est incompétent ou il est complice !

      (note : j’ai introduit les paragraphes, les 2 posts sont chacun en un seul bloc)

    • Quand Benalla affirmait sous serment avoir rendu ses passeports diplomatiques à l’Elysée - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=-m23BwgHniU

      Alors que Mediapart a révélé qu’Alexandre Benalla voyageait depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique, retour sur l’audition de l’ex-conseiller devant le Sénat. Il y assurait que ses deux passeports diplomatiques avaient été laissés dans son bureau à l’Elysée.

      Comme on peut le constater aisément, le titre de la vidéo est parfaitement faux. A. Benalla, devant la commission du Sénat le 19 septembre, dit :

      Et…est-ce qu’ils ont été rendus ? Ils sont au bureau que j’occupais à l’Élysée, donc je pense que l’Élysée a dû s’en occuper, mais en tous cas, ils y étaient.

      C’est ce que dit d’ailleurs la présentation de la vidéo. Et donc, factuellement, il n’a pas menti : il est juste passé les reprendre quand il a constaté (en revenant dans son bureau ?) que « l’Élysée » ne s’en n’était pas « occupé ».

      Ce garçon est très fort en #restriction_mentale !

      Restriction mentale — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Restriction_mentale

      La restriction mentale au sens large utilise tergiversations et ambiguïtés pour laisser croire à une contre-vérité sans qu’on la dise expressément.

      (note : l’exemple cité juste après dans l’article WP et mis dans la bouche de mon saint patron est assez comique…)

    • Les dessous des voyages d’Alexandre Benalla en Israël et en Afrique
      https://www.europe1.fr/politique/les-dessous-des-voyages-dalexandre-benalla-en-israel-et-en-afrique-3829448

      Philippe Hababou Solomon, employeur d’Alexandre Benalla à l’occasion d’une série de déplacements pour des activités de consulting, assure notamment que le ministère des Affaires étrangères a été informé à chaque fois que l’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron a utilisé ses passeports diplomatiques.

      Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête préliminaire pour « abus de confiance » visant Alexandre Benalla, soupçonné d’avoir utilisé deux passeports diplomatiques après avoir quitté son poste à l’Élysée suite à l’affaire du 1er-Mai.

      L’ancien garde du corps a effectué ces derniers mois une série de voyages sur le continent africain, et notamment au Tchad, où il a pu rencontrer le président Idriss Déby, quelques jours seulement avant la visite d’Emmanuel Macron. Interrogé par L’Express, Philippe Hababou Solomon, l’homme qui a accompagné Alexandre Benalla au cours de ces différent déplacements, lève le voile sur les coulisses des allées et venues de l’ancien chargée de mission de l’Elysée.

      Un travail d’"assistant". Présenté par l’hebdomadaire comme « un vieux routier des sentiers africains », proche notamment des ex-présidents de Centrafrique François Bozizé et d’Afrique du sud Jacob Zuma, Philippe Hababou Solomon, 63 ans, explique avoir été présenté à l’ancien protégé d’Emmanuel Macron par « un ami commun ». Depuis son limogeage, Alexandre Benalla chercherait en effet à se reconvertir dans le consulting. « Je n’avais pas besoin de lui pour m’ouvrir des portes, mais plutôt d’un ‘assistant’ à qui je pouvais déléguer le suivi des affaires en cours, notamment dans un certain nombre de pays », explique cet homme d’affaire franco-israélien.

      Deux tournées et des vacances aux Bahamas. Ensemble, les deux hommes auraient effectué deux tournées, à l’automne. La première, mi-novembre, en Turquie et en Israël, en compagnie d’une délégation indonésienne, pour parler cybersecurité. Et la seconde, début décembre, cette fois avec une délégation turque, sur le continent africain, au Cameroun, au Congo et au Tchad. « À N’Djamena, nous avons rencontré le président Idriss Déby et son frère, qui gère les approvisionnements en équipement militaire. L’objet des discussions, c’était le textile, les uniformes, l’électricité », détaille Philippe Hababou Solomon. Concernant ce dernier séjour, l’entourage d’Alexandre Benalla a pourtant nié, également dans les colonnes de L’Express, toute rencontre avec le frère du président tchadien.

      L’équipée s’est achevée par trois jours de détente aux Bahamas : « Un séjour de tourisme en somme ; Alexandre a fait du jet-ski. Mais là, c’est moi qui ai payé la facture ».

      « Personne n’a protesté quand Alexandre a utilisé ses passeports diplomatiques ». Concernant l’utilisation de passeports diplomatiques pendant ces différents déplacements, Philippe Hababou Solomon, lui-même détenteur d’un passeport diplomatique de Guinée-Bissau, précise : « À chaque fois qu’un passeport de ce type passe une frontière, les autorités sont informées. L’information remonte directement au Quai d’Orsay. Personne n’a protesté quand Alexandre a utilisé ses passeports diplomatiques, en Israël comme en Afrique... »

      titulaire d’un #passeport_diplomatique_de_Guinée-Bissau !…

      Ceci dit, sur la connaissance de l’utilisation du passeport diplomatique français, Ph. HS ne dit rien d’autre que ce que dit Jean Garel, ci-dessus.

    • Entretien (fort intéressant…) avec Philippe Hababou Solomon, l’intermédiaire qui a introduit Alexandre Benalla en Afrique – JeuneAfrique.com
      https://www.jeuneafrique.com/696870/politique/entretien-avec-philippe-hababou-solomon-lintermediaire-qui-a-introduit

      L’homme d’affaires franco-israélien explique à Jeune Afrique comment il a fait la connaissance d’Alexandre Benalla et dans quelles conditions il s’est rendu avec l’ancien chargé de mission de l’Élysée au Congo-Brazzaville, au Cameroun et au Tchad.
      […]
      Comment les personnalités africaines que vous avez rencontrées ont-elles réagi à la présence d’Alexandre Benalla à vos côtés ?
      Avec curiosité et amusement. Benalla est franc-maçon, comme Denis Sassou Nguesso : ça rapproche… Lorsque le directeur de cabinet de Paul Biya a su qu’il était présent, il a tenu à le rencontrer. Nous avons discuté tous les trois pendant 1h30. Il s’est plaint du manque d’intérêt de la France envers ses anciennes colonies.

      Après notre rendez-vous d’affaires avec Idriss Déby Itno, celui-ci a demandé à Benalla de rester un peu avec lui. Il lui a parlé de la percée russe en Afrique, notamment en Centrafrique, estimant que c’était le résultat de la non-politique de la France. En gros, tous ont exprimé leur regret de voir la France s’éloigner de l’Afrique. Ils ont le sentiment que Franck Paris [le monsieur Afrique de l’Élysée, ndlr]) ne les aime pas, et qu’il n’aime pas le continent en général.

      Benalla a-t-il fait part de ces doléances à l’Élysée ?
      Je l’imagine, sans toutefois en avoir la certitude. Alexandre est toujours en contact avec certains jeunes conseillers d’Emmanuel Macron. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui n’a pas plus à Franck Paris. C’est lui qui, en retour, a déclenché les hostilités et qui est le premier responsable de cette nouvelle affaire Benalla.

      Que pensent ces chefs d’État de la polémique en cours en France ?
      Idriss Déby Itno et son entourage en rigolent. Ils savent bien que Benalla n’était pas à N’Djamena pour préparer la visite du président Macron : il n’était pas en mission pour l’Élysée. D’ailleurs, c’est lors de notre séjour sur place que nous avons appris que le président français s’y rendrait.

      J’imagine que Denis Sassou Nguesso n’a pas apprécié que Franck Paris l’appelle directement à ce sujet pour lui signifier que personne d’autre que lui ou le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le conseiller diplomatique du président, Philippe Étienne, ne pouvait parler au nom du président français. En général, un chef d’État ne reçoit pas d’appel d’un simple conseiller, mais de son homologue.

    • Franck Paris depuis ses bureaux du 2, rue de l’Élysée, il s’efforce de mettre en musique – et en images – la nouvelle politique de la France sur le continent. Vaste programme !


      https://www.jeuneafrique.com/mag/562609/politique/macron-et-lafrique-franck-paris-lafricain-du-president

      J’imagine que Denis Sassou Nguesso n’a pas apprécié que #Franck_Paris l’appelle directement à ce sujet pour lui signifier que personne d’autre que lui ou le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le conseiller diplomatique du président, Philippe Étienne, ne pouvait parler au nom du président français. En général, un chef d’État ne reçoit pas d’appel d’un simple conseiller, mais de son homologue.

  • FRANÇOIS ASSELINEAU sur BFM-TV ce jeudi 27 décembre à 15H45.
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15413-francois-asselineau-sur-bfm-tv-ce-jeudi-27-decembre-a-15h45

    Depuis le temps que l’UPR demande l’accès aux médias, on dirais que la mobilisation porte ses fruits...., bien sûr on mettras à jour l’article lorsque la vidéo serat disponible.

    Source : UPR.fr

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : ONU : Le Pacte de Marrakech - François Asselineau (UPR)

    Crashdebug.fr : GILETS JAUNES ACTE 4 - Ce que vous devez savoir ! (LHDSR)

    Crashdebug.fr : Global Compact : Signature la semaine prochaine du pacte de Marrakech pour accélérer l’immigration de masse et réprimer toute contestation (Fawkes)

    Crashdebug.fr : Un porte-parole des Gilets Jaunes explique l’impuissance du gouvernement : « Rien ne changera tant que le peuple ne se soulèvera pas »

    Crashdebug.fr : Gilets Jaunes : L’imposture MACRON (Philippe Béchade)

    Crashdebug.fr : Moment (...)

  • Lecture d’extraits du recueil « Le Monde la vie » avec Philippe Botta à la flûte irlandaise pour la Fête des Vendanges de Montmartre « Autour de la paix » au théâtre des Blondes Ogresses :

    https://www.facebook.com/alain.marc.lectures/videos/10212968518952551


    http://alainmarcecriture.free.fr/lemondelavie.htm

    #poésie #lecture_publique #monde #société #époque #pouvoir #pollution #destructions #tags #soi #Alain_Marc #Philippe_Botta

  • Spatial militaire : big bang ou pschiiit en 2019 ? (1/3)
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/spatial-militaire-un-big-bang-ou-un-pschiit-en-2019-1-3-797045.html


    "Je crois pouvoir dire aujourd’hui que si nous perdons la guerre dans l’espace, nous perdrons la guerre tout court", a estimé le chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Philippe Lavigne.
    Crédits : ESA/NASA

    2019 sera l’année du spatial militaire... ou pas. Emmanuel Macron veut une stratégie spatiale de défense pour l’année prochaine. Florence Parly va très prochainement recevoir un rapport sur le spatial militaire. La France se veut ambitieuse. Mais en a-t-elle les moyens ? et sera-t-elle dot[ée] de moyens à la hauteur de son ambition ?
    […]
    Bref, cela pourrait augurer en 2019 d’un big bang en France ou… d’un pschittt. Car faute de crédits supplémentaires dans la future loi de programmation militaire (LPM), la France pourrait être tentée de se concentrer sur une (r)évolution de la gouvernance du spatial militaire et/ou appeler à une grande réforme pour faire évoluer la réglementation spatiale internationale, qui a des trous béants dans la raquette sur la problématique de l’arsenalisation de l’espace. Le Traité de l’espace n’interdit que l’envoi dans l’espace des armes de destruction massive. A défaut de lancer des programmes disruptifs horriblement chers mais capables de réduire le retard de la France par rapport aux nations leader, le ministère des Armées pourrait être tenté de lancer des projets d’études amont (PEA) et/ou des démonstrateurs. Ou encore de repousser le lancement des programmes après 2025. A suivre…

    • Pourquoi Florence Parly insiste tant sur l’importance stratégique du spatial militaire
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/pourquoi-florence-parly-insiste-tant-sur-l-importance-strategique-du-spati

      A l’occasion du lancement du satellite d’observation français CSO-1, la ministre des Armées a rappelé tout l’importance stratégique du spatial militaire pour les armées. Un nouveau discours audacieux qui oblige Florence Parly à décliner cette ambition sur le plan budgétaire et capacitaire.

      A quelques jours de Noël, le lancement du satellite d’observation #CS0 (Composante spatiale optique), a permis le 19 décembre à la ministre des Armées Florence Parly d’insister à nouveau sur l’importance stratégique du spatial dans la gestion et l’exécution des opérations des armées. « Aujourd’hui, plus que jamais, notre défense passe par l’espace », avait-elle à nouveau martelé lors de son discours prononcé à l’Ecole militaire. Et de rappeler toute l’importance du spatial lors de l’opération internationale Hamilton (Etats-Unis, Grande-Bretagne et France), qui a permis de détruire des sites de production et de stockage des armes chimiques du régime syrien.

      « Quand le régime syrien a décidé de franchir les limites de l’humanité et de gazer son propre peuple, il nous fallait réagir, a rappelé la ministre. Si nous avons pu le faire vite, précisément : c’est grâce à l’espace. Grâce à Hélios et _Pléiades, nous avons pu collecter des renseignements, détecter les lieux stratégiques de production et de stockage des armes chimiques du régime. Avec le GPS et demain Galileo, nous avons pu positionner et guider nos chasseurs. Grâce à Syracuse, nous avons pu communiquer en permanence pendant l’opération_ ».

      Pour le ministère des Armées, le lancement du premier satellite CSO est « un premier pas », a précisé la ministre. Car la loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit le renouvellement complet des capacités spatiales militaires françaises. En 2020 et 2021 seront tirés les deux autres satellites qui compléteront cette composante. Ce qui placera la France « définitivement à la pointe de l’observation spatiale », a fait valoir la ministre. En 2020, la France lancera également trois satellites d’écoute électromagnétique CERES. « C’est une capacité nouvelle pour détecter les centres de commandement et les flottes ennemies », a précisé Florence Parly.

      D’ici à 2022, les deux premiers satellites de télécommunication Syracuse 4 seront en outre lancés. Enfin, la ministre a décidé qu’un troisième serait commandé en 2023. A l’exception du troisième satellite Syracuse 4, la ministre a pris le train en marche pour le renouvellement des capacités spatiales françaises.

  • Commission d’enquête chargée d’établir un état des lieux et de faire des propositions en matière de missions et de modalités du maintien de l’ordre républicain, dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens
    Compte rendu, jeudi 12 février 2015

    http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/cr-ceordrerep/14-15/c1415011.pdf

    M. Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale.
    [intervention initiale}
    […]
    Je considère que le rôle d’un responsable de la police nationale consiste d’abord à créer les conditions d’exercice des libertés publiques. Le rétablissement de l’ordre, en limitant au maximum l’usage de la force, ne doit venir que dans un second temps.

    Une fois ces principes posés, je rappelle que la gestion de l’ordre public est fondamentalement complexe et ne peut s’envisager comme une science exacte. Je rends devant vous hommage aux hommes et aux femmes qui exercent cette mission délicate au sein de la police nationale.

    Les nouvelles formes de contestation peuvent être de nature à rompre l’équilibre entre l’expression des libertés publiques et la préservation de l’ordre public.
    […]
    M. Philippe Goujon.
    La gestion du maintien de l’ordre en France a longtemps été, et demeure, un modèle pour de nombreux pays. Les évolutions qu’il a connues sont-elles suffisamment abouties ? Que reste-t-il à faire pour s’adapter aux nouvelles formes de manifestation, des casseurs aux zadistes ?

    Si on enlève aux forces de l’ordre les moyens de tenir à distance les manifestants, principe au cœur de la doctrine française du maintien de l’ordre, celles-ci ne risquent-elles pas de se trouver démunies face à des manifestants aujourd’hui très violents ? Les conditions d’emploi des grenades lacrymogènes instantanées sont réduites, les grenades offensives sont interdites, les policiers voltigeurs motocyclistes et les camions à eau ont été supprimés sans que rien ne vienne les remplacer.

    M. Jean-Marc Falcone.
    […]
    Monsieur Goujon, je n’ai aucun doute, les forces de l’ordre en France, avec les moyens et la formation – initiale et continue – dont elles disposent ainsi que l’adaptation permanente de la doctrine, sont armées pour intervenir et garantir l’ordre public.

    Vous faites référence aux voltigeurs. Ces unités ont été dissoutes après le drame que vous connaissez. Elles n’ont pas été reconstituées car elles ne correspondaient plus à la doctrine du maintien de l’ordre. Celle-ci repose sur le maintien à distance des manifestants. Nous disposons des outils nécessaires – grenades qui peuvent être lancées à longue distance ou lanceurs d’eau. Il faut éviter le corps à corps. Cette doctrine appliquée dans d’autres pays est très dangereuse. Nous obtenons de très bons résultats avec notre méthode.

    • Le rapport de la commission d’enquête (21/05/2015).
      La lecture de son sommaire, très détaillé (5 pages), est une approche rapide (d’ailleurs, je n’ai pas fait plus ; :)

      http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rap-enq/r2794.pdf
      RAPPORT fait
      AU NOM DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE (1) chargée d’établir un état des lieux et de faire des propositions en matière de missions et de modalités du maintien de l’ordre républicain, dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens,

      M. NOËL MAMÈRE Président
      M. PASCAL POPELIN Rapporteur
      Députés

      –--------------------------
      (1) La composition de cette commission d’enquête figure au verso de la présente page.

  • Corruption : Maladie de la France ? Anticor sans filtre (Thinkerview)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15404-corruption-maladie-de-la-france-anticor-sans-filtre-thinkerview

    Tout est dans le titre, la corruption est le mal profond qui ronge notre monde, et la france est hélas assez impacté, aussi c’est le moyen de découvrir un peut l’association Anticor, qui est de tout les combats.

    Source : Youtube.com

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : Interview de Philippe Pascot par ThinkerView

    Crashdebug.fr : La corruption en France, la République en danger : un livre de Gilles Gaetner

    Crashdebug.fr : Corruption : la France reste 23e du classement de l’ONG Transparency

    Crashdebug.fr : La France, un des Etats les plus corrompus d’Europe, constate Transparency International

    Crashdebug.fr : La France vend son patrimoine à des états plus endettés...

    Crashdebug.fr : Explosion de la fraude fiscale en France, estimée à 100 milliards d’euros par an...

    #En_vedette #Divers

  • France/Tchad : Alexandre Benalla s’est discrètement rendu à N’Djaména
    TchadConvergence - mercredi 12 décembre 2018
    https://www.tchadpages.com/france-tchad-alexandre-benalla-sest-discretement-rendu-a-ndjamena

    Selon La Lettre du Continent du 12 décembre 2018, l’ancien chargé de mission et coordinateur de plusieurs services de l’Élysée pour les déplacements privés et officiels du Président français Emmanuel Macron, Alexandre Benalla s’est discrètement rendu à N’Djamena, au début de ce mois. Lire le tweet ci-dessous du Reporter Moëz Bhar.

    Moëz BHAR
    ‏ @moezbhar
    05:20 - 12 déc. 2018
    https://twitter.com/moezbhar/status/1072768185676509184


    #FranceTchad #francafrique

    • L’Elysée embarrassé par les voyages d’affaires d’Alexandre Benalla

      Le chef de l’Etat a dit au président tchadien Idriss Déby que « cette personne n’était en aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel » de la France.

      Par Ariane Chemin Publié 24 décembre 2018 à 10h17, mis à jour à 12h40
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/24/l-elysee-embarrasse-par-les-voyages-d-affaires-d-alexandre-benalla_5401806_8

      « Vous voyez, je suis venu ! » A peine arrivé à l’aéroport de N’Djamena, samedi 22 décembre, Emmanuel Macron s’est enfermé avec son homologue, Idriss Déby, pour un premier tête-à-tête. Au menu des échanges : la force Barkhane qui lutte contre les groupes terroristes armés au Sahel, l’éducation, la santé, les femmes, les subventions françaises, mais aussi… Alexandre Benalla, aujourd’hui mis en examen pour « violences volontaires », « port prohibé et sans droit d’insignes réglementés par l’autorité publique » et « recel d’images issues d’un système de vidéoprotection ».

      Démis de ses fonctions par l’Elysée en juillet, après que la présidence a d’abord caché les violences exercées le 1er-Mai par son collaborateur, place de la Contrescarpe à Paris, l’ancien adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron s’est rendu début décembre au Tchad pour un court séjour à N’Djamena, ont confirmé au Monde des sources concordantes.

      L’une d’elle précise qu’il « est venu accompagné d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par Carte bleue », dont le séjour à l’Hôtel Hilton, dans la capitale tchadienne, avant de repartir le 4 décembre par un avion de ligne. Selon La lettre du continent du 12 décembre, M. Benalla aurait rencontré le frère du président tchadien, Oumar Déby, qui pilote la direction générale de la réserve stratégique (DGRS) tchadienne.

      « Emmanuel Macron a tenu à faire savoir samedi à Idriss Déby que cette personne n’était en aucun cas un intermédiaire officieux ou officiel, nous indique l’Elysée. Seuls le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le conseiller diplomatique du président, Philippe Etienne, et Franck Paris, son conseiller Afrique, peuvent se prévaloir du chef de l’Etat » sur le terrain africain. La présidence rappelle que, depuis son élection, M. Macron « veut absolument rompre avec la République des intermédiaires, notamment en Afrique ». (...)

      #Benalla #dénégation

  • Depuis la crise des « gilets jaunes », la vie à huis clos d’Emmanuel Macron

    Insultes, huées, menaces… Quand il sort, désormais, cela tourne mal. Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », pour le président qui aimait tant les promenades, elles sont devenues rares (et discrètes). Comme les visites.

    De l’aéroport de Loudes, en Haute-Loire, jusqu’au Puy-en-Velay, il y a 10 km, un quart d’heure en voiture. Ce 4 décembre, pour rejoindre la préfecture incendiée trois jours plus tôt par les « gilets jaunes », Emmanuel Macron n’a heureusement pas besoin de passer par le rond-point de Lachamp, sur la commune de Saint-Pierre-Eynac. C’est là, sur la RN88, que des manifestants avaient cousu un pantin de taille humaine, posé sur un échafaud plus vrai que nature. Sur le billot était écrit : « Te guillotiner c’est notre projet. »

    Le président de la République file vers la préfecture. En route, il discute avec les passagers en gilet jaune d’une voiture croisée par hasard. Aucune image, aucune vidéo. Le 3 décembre, il n’a aussi passé qu’une tête dans le bureau de l’un de ses collaborateurs qui recevait un « gilet » venu de Chalon-sur-Saône à pied. Ces gens seront parmi les rares protestataires qu’Emmanuel Macron a rencontrés durant cette crise ouverte le 17 novembre, où sa capacité à réformer et sa popularité se sont abîmées, mais où il a aussi perdu une part de sa liberté.

    Sans prévenir les élus, il est venu au Puy apporter son soutien au préfet. Celui-ci montre les armoires en cendres, les vitres brisées, les bureaux noircis par la suie. Il conte au chef de l’Etat ce samedi où le « portail a été pété », les pneus entassés et enflammés, et cette bataille inégale entre les « trente » de la préfecture et les deux cents manifestants empêchant les pompiers d’accéder au bâtiment. Bilan : trente-huit blessés… « Ils criaient : “Vous allez tous griller comme des poulets ! », termine le préfet. « Vous les connaissez ? », interroge Emmanuel Macron, incrédule.

    Dès que l’avion présidentiel s’est posé à Loudes, la nouvelle de sa visite s’est ébruitée. Un message posté sur Facebook a réveillé quelques « gilets jaunes ». Une vingtaine d’hommes et de femmes attendent le chef de l’État à la sortie de la préfecture. « Ouuuuuh ! Démission ! », « Enculé ! », « Président des riches ! » Pas encore de quoi trop s’émouvoir. C’est sur la route de la caserne de gendarmerie que tout va basculer…

    « On vous hait ! »

    M. Macron commence par traverser Le Puy vitre ouverte, pour dire bonjour. Des insultes lui répondent, il doit vite la remonter. Un homme se jette ensuite devant la voiture. En sortant de la caserne, cinquante manifestants l’injurient encore : « On vous hait ! »

    L’échange promis à la presse locale est annulé. Les services de sécurité exfiltrent le président par une sortie annexe. De la séquence ne reste que l’image d’un démarrage en trombe sous les huées. Quelques jours plus tard, le chef de l’État racontera au président du MoDem François Bayrou que, de la voiture, il a entendu une femme lancer : « Salope, j’espère que tu vas crever sur la route ! »

    Emmanuel Macron aime pourtant les promenades. Dès son arrivée au ministère de l’économie, en 2014, il avait fait de ces échappées sa griffe. Elles étaient à la fois le thermomètre de sa popularité et un moyen d’asseoir sa notoriété. « Il est où, Emmanuel ? », s’agaçait François Hollande à chaque déplacement avec lui. « Emmanuel » traînait derrière. Selfies, autographes, bisous, il se régalait. Mais, depuis que les « gilets jaunes » le traquent sur Facebook, ces déambulations sont impensables. Il voyage incognito, ou alors sans caméras.

    Jeudi 20 décembre, c’est avec l’AFP et France-info, ces médias de « l’ancien monde », qu’il est allé à Soissons, dans l’Aisne, visiter sans prévenir un centre pour enfants victimes de maltraitance. Officiellement, personne n’a été exclu du voyage, mais il fallait éviter les caméras, en cas d’incident. « S’il ne prévient pas avant de partir, c’est qu’il sait déjà qu’il risque de s’en prendre plein la figure », confirme un conseiller. Sa photographe officielle, Soazig de la Moissonnière, envoie seule quelques clichés où le président, décontracté au milieu de son équipe, rit à la table d’un restaurant Courtepaille, à Mareuil-lès-Meaux (Seine-et-Marne).

    Gibets, cibles et cercueils

    Deux jours avant les injures du Puy-en-Velay, sa petite promenade à pied au milieu des vitrines fracassées de l’avenue Kléber, à Paris, avait déjà mal tourné. Il revenait alors d’Argentine, où il avait participé au G20. Sur les portables de ses collaborateurs, il a découvert de Buenos Aires les images des violences du 1er décembre et il se rend à l’Arc de triomphe saccagé avant de partir à la rencontre des commerçants. Mais des « gilets jaunes » débarquent. Copieusement sifflé, il doit s’éclipser sous la protection des policiers.

    Avant le 11-Novembre, « il était déjà revenu de son périple dans l’est de la France très conscient qu’une colère grondait », assure Philippe Grangeon, l’un de ses conseillers. Mais c’était au temps où l’Élysée pouvait encore accuser les médias de grossir le trait. « Je parle aux gens, ça se passe bien, mais les journalistes écrivent à l’avance un scénario où je me ferais sans cesse alpaguer, comme si j’étais un personnage de télé-réalité ! », se plaint Emmanuel Macron devant les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer et François de Rugy qu’il reçoit à l’Élysée au retour de sa fameuse « itinérance mémorielle » dans onze départements. Ce n’est qu’à la deuxième journée de mobilisation des « gilets jaunes », le 24 novembre, qu’il évoque des « scènes de guerre ». Une semaine plus tard, l’Arc de triomphe est pris d’assaut.

    « Je connais cette violence et cette vulgarité, ce sont les mêmes qui étaient déposées dans la boîte aux lettres de mes parents, lorsque j’ai rencontré Emmanuel », assure Brigitte Macron à ses conseillers désolés. Sauf qu’à l’époque les insultes n’étaient pas si menaçantes. Désormais, les manifestants crachent sur les vitrines et prennent à partie les employés de la chocolaterie familiale d’Amiens. « J’ai l’impression d’être un bouc émissaire, un défouloir » : le 4 décembre, Jean-Alexandre Trogneux, propriétaire du commerce, se fend d’une mise au point : la boutique n’appartient pas au président, son oncle par alliance. Un internaute de la Somme, terre des plus farouches ennemis du président – le député François Ruffin et l’écrivain Edouard Louis –, est placé en garde à vue.

    Dans les « manifs », l’effigie du président est lardée de coups de couteau, ligotée par des chaînes, ensanglantée. Gibets, cibles, cercueils trônent devant les cahutes de bord de route. Sur les sites des manifestants, on parle de lui « jeter des pierres » et même de « le pendre ». Quant aux comptes Facebook d’Eric Drouet et de Priscillia Ludosky, deux des initiateurs du mouvement, ils relaient un faux « mandat d’arrêt » contre Emmanuel Macron, coupable de « haute trahison. »

    Déplacements officiels annulés

    Il n’y a pas que les coups de menton ou de gueule sur les réseaux sociaux. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, le député (La République en marche, LRM) de l’Eure Bruno Questel voit débouler devant chez lui « un groupe d’hommes, mais aussi de femmes, largement alcoolisés ». Des visages déjà croisés dix fois dans cette circonscription où il a été élu maire en 2002, conseiller général et enfin parlementaire.

    « Ils voulaient s’installer chez moi », raconte le député au téléphone à Emmanuel Macron et à son premier ministre, Edouard Philippe, après que la police a retrouvé six douilles de cartouches tirées devant sa maison. Même le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, pratiquement inconnu du grand public, a vu ses enfants menacés.

    A Paris, les époux Macron aimaient improviser un dîner à La Rotonde, cette brasserie de Montparnasse où les patrons leur arrangent toujours une table au fond du restaurant. Ils étaient même allés voir Le Grand Bain, le « feel good movie » de Gilles Lellouche, dans une « vraie » salle de cinéma. Trop dangereux aujourd’hui. Depuis le 1er décembre, Brigitte Macron n’a pas franchi les limites du périphérique, se contentant, sans aucune publicité, d’une visite à l’hôpital des Invalides, d’une autre à Necker, d’une troisième à l’Institut de la mémoire de la Pitié-Salpêtrière.

    Adieu les longs week-ends à la Lanterne, aux confins du parc du château de Versailles, où Brigitte Macron a l’habitude d’acheter son pain dans les boulangeries avoisinantes : depuis la mi-novembre, les séjours sont brefs et rares. Hormis sa visite surprise à Soissons, le président lui-même est peu sorti de l’Élysée. Le ministère de l’intérieur craint des bousculades, une agression, voire bien pire. Ses agendas ont été vidés, des déplacements officiels annulés : sa visite en Serbie, les 5 et 6 décembre, puis son séjour à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 18 décembre, afin de préparer le G7 de 2019 en compagnie de 150 ambassadeurs. L’agenda officiel est loin d’être rempli. « Il est en réunion interne », répond son service de communication.

    Aucun de ceux qui l’entourent n’a souvenir d’un tel rejet sur le terrain. Seul Bruno Le Maire, lorsqu’il était le ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy, a connu les quolibets et les tas de fumier déversés sur son passage. Pour les jeunes conseillers de l’Élysée, l’expérience est inédite. « On ne va pas finir le quinquennat dans un abri antiatomique », expliquait au Monde le chargé de la communication de l’Élysée, Sylvain Fort, en prenant ses fonctions après l’« affaire » Benalla. « Débunkériser », disait-on alors au Palais. Devant l’association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, le 17 décembre, il détaille cette fois la menace que fait peser sur le président une « défiance transformée en sécession ».

    « Il ne sort plus sans se maquiller »

    Devant les députés LRM, ou en conseil des ministres, Emmanuel Macron ne laisse échapper aucune fébrilité. Occupé à ne pas imposer ses certitudes, il laisse les autres parler. Mais ceux qui le croisent notent sa fatigue. « Il ne sort plus sans se maquiller tellement il est marqué. Il se maquille même les mains », assure un député LRM qui a l’oreille du chef de l’État. Lors de son allocution enregistrée à l’Élysée, le 10 décembre, plus de 23 millions de téléspectateurs découvrent un président mal rasé et amaigri.

    L’Élysée est devenu un huis clos où les corps étrangers sont de plus en plus rares. Le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, ou l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy ont été reçus les 4 et 7 décembre. Le jeudi, John Chambers, l’ex-patron du groupe informatique Cisco devenu ambassadeur de la French Tech à l’international, a aussi franchi le perron du Palais avec une quarantaine de « capital-risqueurs » et d’investisseurs venus découvrir de prometteuses jeunes pousses françaises. Mais le chef de l’État a surtout consulté son premier cercle.

    Depuis que les présidents communiquent par messagerie privée, les « visiteurs du soir » sont rares, ou plus exactement leurs visites sont désormais virtuelles. Emmanuel Macron possède deux téléphones et passe de l’un à l’autre. Naguère, les conseillers ou les gardes guettaient l’heure à laquelle il quittait son bureau et éteignait les lumières. Aujourd’hui, ceux qui communiquent avec lui par Telegram notent l’heure à laquelle il cesse ses consultations : 2 heures, 3 heures du matin…

    Il échange évidemment avec son secrétaire général et son premier ministre, qui ont longtemps plaidé que des concessions aux « gilets jaunes » obéreraient la capacité de réforme du gouvernement. Mais ces dernières semaines, Philippe Grangeon, François Bayrou et Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), les « sociaux », comme on les appelle, ont joué les premiers rôles dans l’entourage du chef de l’État. Avec Jean-Paul Delevoye (haut-commissaire à la réforme des retraites), ces trois-là ont participé à la vidéoconférence qu’Emmanuel Macron a organisée le 8 décembre à l’Élysée afin de réfléchir à la sortie de crise. C’est avec eux, ces représentants du vieux monde, qu’il s’est convaincu de lâcher plus de 10 milliards d’euros pour « sauver le capital des réformes ».

    Pas de trêve pour son anniversaire

    Insulté sur les réseaux sociaux, le président n’ignore pas la tentation et les références révolutionnaires d’une partie des émeutiers. « Le référendum d’initiative citoyenne n’est pas conçu par ses initiateurs – qui ne sont pas des gentils “gilets jaunes”, mais des complotistes de la pire espèce – comme un outil démocratique mais comme un outil de sédition », a encore confié Sylvain Fort, lundi 17 décembre.

    Quand une partie de l’extrême gauche s’est mise à espérer tout haut que la police rejoigne le mouvement de contestation, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a été prié d’éteindre au plus vite la sourde fronde au sein des forces de l’ordre. Une prime de 300 euros a été attribuée à 110 000 policiers et gendarmes, ainsi qu’une hausse de salaire de 150 euros.

    Même au sein de l’armée, il a fallu menacer de sanctions une dizaine de généraux, un amiral et un colonel de la 2e section, c’est-à-dire retraités mais encore mobilisables, après qu’ils ont signé une lettre ouverte sur un site d’extrême droite.

    « Vous ne pouvez pas décider seul d’effacer nos repères civilisationnels et nous priver de notre patrie charnelle, disait le texte, en s’insurgeant de la signature par la France du pacte de Marrakech (Maroc) sur les migrations. Vous êtes comptable devant les Français de vos actions. Votre élection ne constitue pas un blanc-seing. » Des airs de putsch ? En tout cas un affront pour le président, qui est aussi le chef des armées, et déteste qu’elles le contestent.

    Vendredi 21 décembre, c’était son anniversaire. Quarante et un ans. Encore une jeunesse. Évidemment, Facebook a repéré l’événement et appelé à « pourrir la fête ». Pas de trêve, au contraire. « A bas sa majesté Macron ! », « Dégage Macron Ier ! », continuent de crier les « gilets jaunes » sur les ronds-points rasés puis reconstruits. Rond-point de la Jaunaie, à Redon, en Ille-et-Vilaine, une nouvelle guillotine vient d’être installée : « On veut juste qu’il comprenne qu’il faut qu’il s’en aille », explique une manifestante.

    Voilà le jeune président rattrapé par le fameux « dégagisme » qui l’a aidé à se hisser à la tête du pouvoir, mais aussi par ses analyses historiques et ses critiques sur la « normalisation » progressive des présidents de la Ve République. En juillet 2015, dans l’hebdomadaire Le 1, il assurait que le grand « absent » de « la politique française » était « la figure du roi », dont « fondamentalement le peuple français n’a [vait] pas voulu la mort ». A l’époque, il pensait encore qu’il manquait un roi à la France.

    Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin, Virginie Maling . Publié dans #LeMonde.
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/22/emmanuel-macron-a-huis-clos-en-son-palais_5401266_823448.html

  • Les GJ et l’État
    http://www.dedefensa.org/article/les-gj-et-letat

    Les GJ et l’État

    Henri Guaino, qui fut conseiller de Sarkozy et qui mériterait mieux comme référence pour le situer, est un des rares personnages d’une certaine qualité dans le monde politique français. Pour cette raison, ses possibilités d’affirmation publique, et par là d’influence, sont restées limitées ; sa grande affaire, finalement, fut d’être un “homme secret”, c’est-à-dire la plume et le conseil d’un président de la République plutôt douteux, et par conséquent autant pour l’affirmation publique et l’influence.

    Guaino a quelque chose, avec un “petit quelque chose”, qui le rapproche de Philippe Séguin (et peut-être de Michel Jobert, lui-même avec un lien secret avec Séguin) : un de ces hommes foncièrement honnêtes en politique, avec une belle hauteur de vue, un sens très patriotique du devoir et du service (...)

  • Syndicalisme et gilets jaunes - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Syndicalisme-et-gilets-jaunes.html

    Le 6 décembre, une intersyndicale rédige un communiqué qui se résume à l’ouverture de négociations et à la condamnation des violences. Le lendemain, Philippe Martinez estime qu’une « convergence des luttes est impossible au niveau national », tout en continuant de rappeler que « quand on livre des migrants à la police, ce ne sont pas les valeurs de la #CGT » [3], et appelle à une journée de grève sept jours plus tard, un vendredi, en marge des mobilisations des #gilets_jaunes prévus le samedi. Si aujourd’hui « gilets jaunes » et confédérations manifestent tant de méfiance réciproque, c’est que les syndicalistes n’apparaissent plus comme des porte-paroles des problématiques matérielles, ni même de l’exploitation salariale. À l’inverse, les gilets jaunes sont soupçonnés d’un amateurisme problématique dans ses formes comme dans ses revendications, accusés d’avoir déserté les rangs syndicaux, de se mobiliser trop tard et « hors cadre ».

    Un #syndicalisme qui s’éloigne des aspirations salariales

    Cette incapacité des confédérations syndicales à se joindre à l’un des plus grands mouvements sociaux depuis Mai 68 met bien en lumière l’affaiblissement qui frappe le syndicalisme hexagonal. Avec 8% en moyenne de la population salariale syndiquée, la France est le pays qui a connu le déclin le plus rapide et le plus brutal depuis trente ans en Occident [4]. L’étiologie du déclin syndical français est bien documentée par les sociologues et les politistes : disparition de bastions ouvriers, hausse du #chômage, #précarisation de l’emploi, tertiarisation de l’activité, etc. [5]

    Les organisations syndicales sont confrontées à des transformations majeures de l’économie auxquelles est venue s’ajouter une complexification substantielle du travail de représentation. Les élus du personnel et les militants syndicaux doivent désormais siéger dans un nombre croissant d’instances, dans et hors des entreprises [6]. En ce sens, à mesure que les règles juridiques et économiques gagnaient en subtilité dérogatoire, les militants syndicaux ont été happés par la nécessité d’intensifier leur formation, s’éloignant géographiquement et socialement, des bases qu’ils étaient censés représenter [7]. La question de la #représentativité n’a fait qu’accentuer la déconnexion entre les organisations syndicales et les salariés : par les prérogatives qu’elles permettent, les élections professionnelles sont devenues des enjeux essentiels des confédérations syndicales qui concentrent désormais une partie substantielle de leurs préoccupations et de leurs mobilisations militantes. Enfin, depuis une dizaine d’années, le monde syndical rencontre une série de transformations majeures qui l’emporte dans une course effrénée à l’adaptation de nouveaux dispositifs de régulation du #travail et de l’#emploi : loi de représentativité syndicale en 2008, Loi Rebsamen en 2015, Loi El Khomri en 2016, ordonnances Macron en 2017, les syndicats passent désormais une partie substantielle de leur temps à s’adapter à un cadre normatif qui n’a de cesse de réduire leurs marges de manœuvre.

    Dans le même temps, leur voix et leur expertise en matière d’action publique semblent définitivement exclues de la fabrique des réformes sectorielles (dans l’énergie, le travail ou encore les transports) depuis la fin des années 1990 [8]. Désormais, le pouvoir syndical est morcelé à la faveur de la négociation d’entreprise qui met en concurrence les salariés entre eux. Depuis son arrivée au pouvoir, E. Macron n’a fait que contribuer à exacerber cette déconnexion par la mise en place des Comités sociaux et économiques (CSE) qui prévoient de transformer les syndicalistes en managers sociaux [9].

    Les gilets jaunes, substitut des luttes au travail ?

    Le mouvement des Gilets Jaunes met donc bien en lumière ici un symptôme de ces différentes transformations du syndicalisme : sous l’effet de la professionnalisation du travail syndical, les responsables syndicaux semblent désormais en décalage par rapport à des aspirations pourtant proches du cœur de leur travail revendicatif, défendues par nombre de travailleurs pauvres, de retraités modestes ou de jeunes intérimaires qui composent les rangs des Gilets jaunes [10]. Le caractère extra-professionnel de cette #mobilisation éclaire un autre aspect de la situation de faiblesse dans laquelle sont placés désormais les syndicats : foyer historique de la contestation, le monde du travail ne semble désormais plus en mesure de mobiliser suffisamment pour obtenir des conquêtes sociales élémentaires comme des hausses générales de #salaire. Ce combat déserte le lieu de travail, à mesure que l’#entreprise se complexifie (sous-traitance, éclatement des statuts d’emploi, éloignement des centres de décision, distance sociale des nouvelles générations de cadres) et se fait désormais sur des ronds-points, des péages d’autoroute, aux abords des villes. Quand ce mouvement se décide à manifester sur Paris, les centrales syndicales peinent à sortir de leurs cortèges habituels [11], conduisant à l’invisibilité mentionnée plus haut.

    La conflictualité professionnelle en France est pourtant loin d’être anecdotique : des recherches montrent une résurgence de la contestation au travail depuis la fin des années 1990 qui s’accentue tout au long des années 2000 [12], faisant de la France l’un des pays les plus conflictuels du continent européen [13]. En dépit de leur déclin respectif et commun, l’industrie et les syndicats demeurent ainsi les principaux secteurs et acteurs des mobilisations professionnelles en ce début de millénaire. Pour autant, cette tendance globale à la hausse cache des disparités qui permettent de formuler des hypothèses d’un glissement de la conflictualité professionnelle hors de l’entreprise, dont les gilets jaunes seraient une des illustrations. Bien qu’on observe une hausse continue de la conflictualité sur la période, celle-ci ne parvient jamais à rassembler autant de participants qu’autrefois, et réunit principalement des salariés du secteur public lors de journées de grandes mobilisations [14]. Le nombre de Journées Individuelles Non Travaillées dans le secteur privé a ainsi nettement baissé, passant de plus de trois millions dans les années 1970 à un nombre variant de 250000 à 500000 durant la décennie 1990 et 2000, tandis que les mobilisations ont été écourtées : les cessations du travail inférieures à deux jours augmentent tandis que celles qui leur sont supérieures diminuent, les salariés privilégiant des formats de lutte plus indirects, comme le #débrayage, la pétition, la #grève_perlée ou celle du zèle.

    En fait, la conflictualité contemporaine du travail est autant le produit de la tertiarisation de l’économie que de la #segmentation progressive du marché du travail et de la précarisation des conditions d’emploi [15] qui semblent caractériser nombre de gilets jaunes [16]. Les conditions de mobilisations au travail se sont dégradées à mesure que l’emploi se transformait et se raréfiait, rendant l’implication dans la lutte de plus en plus coûteuse, aussi bien à titre collectif qu’individuel, en particulier pour les salariés dont les revenus sont les plus bas : ces derniers préfèrent souvent « la débrouillardise » au syndicalisme pour s’informer ou se défendre [17]. Le recours aux Prudhommes concerne ainsi près de 94% d’individus « ordinaires » et vise dans 8 cas sur 10 à contester le motif de la rupture [18]. Enfin, cette inertie doit surtout s’apprécier à l’aune de la création des ruptures conventionnelles qui connaît une croissance ininterrompue depuis leur apparition en 2008. Or ces contrats sont moins le résultat d’une conciliation « à l’amiable » que bien souvent un « exit » financier et institutionnel d’une multitude de situations conflictuelles [19]. En en complexifiant le recours aux prudhommes et en complexifiant le recours à cette juridiction, les ordonnances Macron finissent par étouffer les dernières voies possibles de justice au travail [20]. En occupant les ronds-points, les gilets jaunes continueraient-ils la lutte professionnelle par « d’autres moyens » ?

    Une convergence impossible ?

    Les rares données d’enquête disponibles à ce jour tendent, malgré leur inévitable fragilité, à corroborer cette hypothèse : parmi les gilets jaunes rencontrés par les sociologues, près d’un sur deux (44%) a déjà participé à une #grève, un taux particulièrement élevé quand on sait que seul un tiers des Français déclare avoir engagé une telle démarche au cours de leur carrière professionnelle (« Les salariés et la grève », Sondage BVA daté du 18 avril 2018.). [...]

    #revenu

    • Toulouse. Les ouvriers de Carrefour supply chain en grève et des gilets jaunes en soutien
      http://www.revolutionpermanente.fr/Toulouse-Les-ouvriers-de-Carrefour-supply-chain-en-greve-et-des

      Face à une nouvelle preuve de mépris de Carrefour qui refuse aux #ouvriers une prime, ceux-ci ont décidé de se mettre en #grève, rejoints par des gilets jaunes venus en soutien sur le piquet pour bloquer les livraisons.

      Ce n’est pas la première fois que les #Gilets_Jaunes se rendent sur le site de Logidis, à Colomiers, filiale et centre d’achat de Carrefour. En effet, depuis le début du mouvement, le site a déjà été bloqué à plusieurs reprises contre le géant de la #grande_distribution, qui licencie les salariés par milliers, et reçoit des millions de CICE.

      Cette fois-ci néanmoins, le contexte est différent, car ce sont les ouvriers qui ont décidé de se mettre en grève « #contre_la_vie_chère, pour l’augmentation des #salaires et la préservation de nos emplois », selon la CGT. En effet, alors que le gouvernement, pour calmer la colère sociale, en a appelé à quelques primes exceptionnelles que pourraient verser les employeurs, la direction de Carrefour a tout bonnement refusé d’en accorder à ses salariés.

      Carrefour supply chain à Colomiers ce sont près de 350 salariés, dont plus de la moitié en intérim, avec des contrats en 3x8, dépassant à peine le SMIC, malgré l’ancienneté de certains ouvriers qui y travaillent depuis plus de 30 ans et qui ne touchent pas plus de 1400 euros. Et des patrons qui refusent même d’accorder de quoi finir l’année plus sereinement.

  • La vie et la bataille juridique de Philippe Lalouel, prisonnier longue peine, nous apprennent beaucoup sur les formes d’exécution encore en cours dans le système pénal français :

    « Ils voulaient éliminer Philippe socialement, mais c’est raté »
    Entretien croisé autour du film Faites sortir l’accusé

    http://jefklak.org/ils-voulaient-eliminer-philippe-socialement-mais-cest-rate

    Par Sandrine Lapuyade
    Propos retranscrits par Xavier Bonnefond

    Si la France ne guillotine plus, elle continue d’exécuter. En 1985, Philippe Lalouel, 21 ans, se fait arrêter pour un braquage. Il n’est plus sorti de prison depuis, mis à part le temps de quelques brèves évasions et d’une conditionnelle accordée en 2009. C’est alors qu’il rencontre Monique. Victime d’isolement et de conditions matérielles cauchemardesques, il se fait reprendre pour de nouveaux braquages. En 2014, Philippe est condamné à dix-sept ans de prison supplémentaires. C’est pour mieux se préparer à l’appel de ce nouveau procès que se forme alors un comité de soutien autour de Philippe et Monique. Dans Faites sortir l’accusé. Histoire d’une longue peine (Les films du bout de la ville), Pierre Guérinet a filmé cette lutte et son amitié avec Philippe et Monique. À l’occasion de la sortie du DVD de ce documentaire, Jef Klak propose un entretien croisé de Pierre Guérinet et Monique Lalouel et, en Bonus, republie Une brève histoire de ma vie de Philippe Lalouel.

  • Gilets Jaunes : L’imposture MACRON (Philippe Béchade)
    https://www.crashdebug.fr/diversifion/15380-gilets-jaunes-l-imposture-macron-philippe-bechade

    C’est exactement ce qu’on essaye de vous expliquer depuis.. quelques années... Et ce n’est que le début du programme de réformes de Macron Bruxelles...

    Philippe Béchade réagit au mouvement des gilets jaunes et sur la crise politique qui touche la France Pour en savoir plus sur les idées iconoclastes de Philippe Béchade : https://pro.publications-agora.fr/m/1...

    Source : Youtube.com

    Informations complémentaires :

    Crashdebug.fr : François Asselineau explique le programme d’Emmanuel Macron en 1mn

    Crashdebug.fr : Réformes économiques et sociales : Découvrez à quelle sauce veut nous manger la Commission européenne en 2017 en 9 points

    Crashdebug.fr : Moment détente (?) : Discours Macron, analyse et décryptage en 1mn 54s par Etienne Chouard

    Crashdebug.fr : Ère Macron ; En marche (...)

  • Gilets jaunes : pouvoir d’achat, les 440€ de la colère...
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15374-gilets-jaunes-pouvoir-d-achat-les-440-de-la-colere

    Confirmant le sentiment exprimé par les Gilets jaunes, une étude de l’OFCE publiée en novembre par l’Insee conclut à une baisse du niveau de vie entre 2008 et 2016 : le revenu disponible des ménages aurait en moyenne diminué de 440 euros sur cette période. Quelles causes ? Quelles solutions ?

    Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Xavier Timbeau, économiste, directeur principal de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et co-auteur de l’étude, et Philippe Herlin, économiste indépendant et essayiste, qui publie Pouvoir d’achat : le grand mensonge (Eyrolles, 2018).

     ? #GiletsJaunes : la forte présence des femmes sur les ronds-points n’est pas étrangère à la paupérisation des familles monoparentales, note @XTimbeau de l’@OFCEparis.

    ▶️ En intégralité dans @Russeurope (...)