person:pierre bérégovoy

  • #ordonnances : aux sources du coup d’Etat permanent
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280617/ordonnances-aux-sources-du-coup-d-etat-permanent

    Pierre Bérégovoy au journal de 20h (janvier 1982). De l’Ancien Régime jusqu’à aujourd’hui, Mediapart vous propose de plonger dans la longue et très antidémocratique histoire des ordonnances, dont celles de Saint-Cloud, à l’origine des « Trois Glorieuses », immortalisées par La Liberté guidant le peuple, de Delacroix.

    #France #coup_d'état_permanent #Emmanuel_Macron #Présidentialisme

  • Les aventures de Tina
    (There Is No Alternative)

    Il n’y a pas d’alternative
    (Margaret Tatcher)

    Il n’y a pas d’alternative au nucléaire
    (Valéry Giscard d’Estaing)

    Il n’y a pas d’alternative à la pause
    (Jacques Delors, 1983)

    Il n’y a pas d’alternative au plan de rigueur
    (François Mitterand, 1983)

    Il n’y a pas d’alternative à la disparition de la sidérurgie en France
    (François Mitterrand)

    Il n’y a pas d’alternative à la déréglementation boursière
    (Jean-Charles Naouri)

    Il n’y a pas d’alternative à la mort de Pierre Desproges
    (Pierre Desproges)

    Il n’y a pas d’alternative à la dévaluation compétitive, c’est-à-dire à la stagnation des salaires
    (Pierre Bérégovoy)

    Il n’y a pas d’alternative aux privatisations
    (Jacques Chirac)

    Il n’y a pas d’alternative aux pesticides, aux insecticides, aux fongicides

    Il n’y a pas d’alternative à la privatisation de la régie Renault
    (Michel Rocard)

    Il n’y a pas d’alternative à la guerre du Golfe
    (Georges Bush)

    Il n’y a pas d’alternative à Maastricht
    (François Mitterrand)

    Il n’y a pas d’alternative aux Restos du Coeur
    (Le Conseil d’État qui les reconnaît d’utilité publique)

    Il n’y a pas d’alternative à l’indépendance de la Banque de France
    (L’Europe)

    Il n’y a pas d’alternative à payer les jeunes en dessous du Smic
    (Edouard Balladur)

    Il n’y a pas d’alternative à l’Euro

    Il n’y a pas d’alternative à la baisse de la fiscalité des stosk-options
    (Dominique Strauss-Kahn)

    Il n’y a pas d’alternative à la baisse de l’impôt sur les sociétés
    (Laurent Fabius)

    Il n’y a pas d’alternative à la montée de l’insécurité avant les campagnes présidentielles
    (Jacques Chirac)

    Il n’y a pas d’alternative à la disparition de l’entreprise Moulinex
    (Pierre Blayau, PDG de l’entreprise qui la quitte avec 2 millions d’euros de prime)

    Il n’y a pas d’alternative au projet de la Constitution Européenne
    (nos élites politiques et médiatiques)

    Il n’y a pas d’alternative à porter la période d’essai d’un contrat à durée indéterminée à deux ans pour les moins de 25 ans
    (Dominique de Villepin)

    Il n’y a pas d’alternative au bouclier fiscal
    (Dominique de Villepin)

    Il n’y a pas d’alternative à payer les footballeurs de l’équipe de France des ponts d’or
    (Raymond Domenech, qui ne s’oublie pas au passage)

    Il n’y a pas d’alternative à l’allongement de l’âge de la retraite
    (Nicolas Sarkozy)

    Il n’y a pas d’alternative à il n’y a pas d’alternative...

    Je suis allé partout dans le pays.
    Tous posent la même question :
    où allons-nous ?
    John Steinbeck, Les raisins de la colère.


    #TINA
    http://www.seuil.com/ouvrage/il-n-y-a-pas-d-alternative-gerard-mordillat/9782021051759

    • Tel qu’il nous apparaît à la télévision ou sur les photos, François Fillon ressemble de plus en plus à une momie. La tête rejetée en arrière, une sorte de rictus dont on ne sait s’il s’agit d’une esquisse de sourire ou des séquelles d’une paralysie faciale, il est là, impassible, impavide. Et on en est toujours à se demander qui est cet homme ? Un cynique à nul autre pareil ? Un inconscient ? Un amoraliste échappé d’une nouvelle de Maupassant ? Ou encore un pur produit du libéralisme, convaincu que tout ce que l’on obtient, et par quelque moyen que ce soit, est mérité ? Sa résilience est une énigme. Son dernier coup de bluff dans l’émission de Pujadas – cette dénonciation d’un cabinet noir, puis l’évocation du suicide de Pierre Bérégovoy – a stupéfié nombre de nos concitoyens.

      Quoi qu’il advienne, Fillon sera le héros négatif et mystérieux de cette campagne présidentielle. Son obstination en aura spectaculairement détourné le cours. Le quinquennat catastrophe qui s’achève assurait à la droite une victoire ample et certaine. Elle est désormais plus qu’improbable. La droite croyait s’être choisi un champion d’une impeccable probité qui pourrait tranquillement faire la morale aux chômeurs, aux assistés, aux malades remboursés par la Sécurité sociale, aux sans-logis, et rendre invisibles les musulmans. Un Torquemada de l’injustice bourgeoise. Et elle a élu un Berlusconi triste. Mais, autant que sa personnalité, ce qui interroge, c’est ce que les politologues appellent son « socle ».

      Ce sont ces soutiens qui suivent le candidat dans toutes ses dérives complotistes. Aveuglément ou cyniquement. Ceux-là gobent tous ses discours. Ce noyau d’irréductibles représente, dit-on, 75 % de ses électeurs potentiels. Ils m’étonnent chaque fois que je les entends. Ce sont les « nobody’s perfect » semblables au milliardaire de Certains l’aiment chaud. On leur dirait que Fillon est un Martien, ils ne cilleraient pas. Qui sont-ils ? Pour la plupart, ils sont issus de la grande bourgeoisie. Leur conviction est faite à la fois de religiosité et de mercantilisme. Leur candidat pourrait se livrer aux pires turpitudes, il trouverait toujours grâce à leurs yeux… pourvu qu’il promette de supprimer l’impôt sur la fortune. Parmi les autres candidats, seule Marine Le Pen dispose d’un socle plus important et tout aussi résolu : 80 % de ses électeurs potentiels voteront pour elle quoi qu’il arrive.

      https://www.politis.fr/articles/2017/03/londe-de-choc-fillon-36572

  • LA CRISE QUI DÉBUTE DÉMONTRE QUE LA SOCIÉTÉ A BESOIN D’UN CHANGEMENT PROFOND (2002)
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article849&artpage=2-2#outil_sommaire_1

    [Extrait du numéro spécial que nous avons publié entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002]

    L’#ABSTENTION MAJORITAIRE

    Le 21 avril, onze millions de personnes se sont abstenues. Plus d’un million ont voté blanc ou nul. Le nombre d’abstentionnistes est supérieur au double du nombre de voix recueillies par le candidat qui arrive en tête du scrutin (5 millions seulement). C’est la première fois que l’abstention est numériquement majoritaire aux présidentielles. Ce n’est pas simplement un véritable camouflet infligé à Chirac, Jospin et aux politiciens dans leur ensemble. C’est surtout la marque du rejet massif de la logique politicienne ; cette abstention ayant été, pour une large part, volontaire.

    LA PEAU DE L’OURS

    Forts de la manipulation des esprits à laquelle elle a participé (sur le thème de l’insécurité), de sa main mise sur les rouages de l’État (Gouvernement, préfets, radios et télés dites de service public) de ses nombreux relais (syndicats institutionnels, associations contrôlées.) les socialistes et leurs alliés avaient vendu la peau de l’ours électoral avant de l’avoir tué. Toutes les fractions de la gauche et de l’extrême-gauche politicienne ont voulu compter leurs voix, évaluer leur influence. Elles ont toutes présenté un candidat. Pourquoi ? Pour pouvoir négocier au prix fort les strapontins ministériels dans le prochain gouvernement !

    Cet éparpillement a coûté sa deuxième (et même sa première) place à Jospin. La course effrénée au partage du butin de toute cette politicaillerie a été sanctionnée. Mais, sur ce point, les politiciens, les commentateurs politiques et les médias sont discrets : ils réservent leurs attaques, violentes et quotidiennes, aux abstentionnistes. Ils ont très peu souligné la responsabilité de ceux qui ont divisé leurs propres camps. Ils oublient de dire qu’il aurait suffit qu’une seule des fractions de la gauche plurielle S’ABSTIENNE de présenter un candidat pour que Jospin « passe » au deuxième tour ! […]

    LE PIÈGE S’EST DÉJÀ REFERMÉ

    S’il y a une seule illusion qui n’est pas permise, c’est celle de penser que le deuxième tour et les législatives permettront de « faire barrage », et que protégé par ce « barrage », tout le monde n’aura plus qu’à partir tranquillement à la plage pour les vacances, tout danger étant écarté. Quel que soit le résultat de ces élections, on peut affirmer que le piège s’est déjà refermé sur la population. Les déclarations qui se sont succédé après le 21 avril à 20 heures, montrent que le jeu politicien et parlementaire a simplement franchi un pas de plus dans la perversité. La gauche renouvelle le calcul cynique qu’elle fait depuis vingt ans.

    Si aujourd’hui, elle n’ose pas dire aussi clairement que le faisait le Premier ministre Pierre Bérégovoy « Le FN est la chance historique du PS. Tant qu’il sera fort, la droite sera inéligible », elle compte bien utiliser la peur pour enrayer l’abstention populaire, comprimer le vote protestataire et obtenir une majorité parlementaire aux prochaines législatives (car les seuls enjeux électoraux qui l’intéressent désormais sont là). La gauche espère donc reprendre le gouvernement.

    Mais quel sera le résultat ? Si elle continue la même politique (soit seule, soit dans le cadre d’une alliance gauche plurielle-UDF-divers droite), les mêmes causes produisant les mêmes effets, la misère et le mécontentement de la population ne feront que grandir. Il sera encore plus facile la prochaine fois pour l’extrême-droite de capter les électeurs, de faire un score encore plus « historique » Le choix électoral que nous préparent les politiciens « pour dans cinq ans » [1] sera de ce fait encore pire. […]

    LES ÉLECTIONS PASSENT, LES PROBLÈMES S’AGGRAVENT

    La logique parlementaire et les jeux politiciens de conquête du pouvoir, amènent à un compromis républicain c’est-à-dire antisocial. Ce qu’ils veulent sauver, sous les noms de « démocratie » et « république », c’est l’ensemble du système politique, idéologique et économique qui perpétue l’exploitation.

    L’exclusion, les licenciements, le manque de libertés, l’arsenal répressif, les conflits armés, la mondialisation libérale, l’exploitation du tiers monde, les pollutions, augmentent quels que soient les gouvernements car ils sont tous à la botte du capital. En appelant à voter et à soutenir le système parlementaire anti-démocratique, la gauche et l’extrême-gauche ont œuvré à déshabituer les travailleurs à lutter pied à pied, par la grève et l’action directe, contre les attaques patronales. Aujourd’hui, avec le vote Chirac, ils rompent un nouveau seuil psychologique et idéologique. Le choc qui en découle nous ouvre des perspectives. La lutte contre l’aggravation de la situation sociale doit nous inciter à l’action.

    AUJOURD’HUI, NOS TACHES

    […] Notre message sera clair. A la veille du deuxième tour, malgré l’ambiance de panique médiatico-politique montante, malgré la scandaleuse (et, on nous permettra de le dire, l’antidémocratique) « chasse aux abstentionnistes », malgré les mensonges et les calomnies dont on nous accable, nous assumons calmement et sereinement notre abstention du premier tour et nous renouvelons notre soutien fraternel à tous ceux qui ont relayé notre campagne.
    Si l’abstention au premier tour a été un refus, l’abstention au deuxième tour sera une rupture. Rupture psychologique et idéologique aujourd’hui, rupture sociale demain.

    Face à ce qui se profile, à l’aggravation de nos conditions de vie, à l’augmentation de l’oppression et de l’aliénation, il est indispensable de construire un rapport de force à la base. Il n’y a pas d’autre solution. Faire semblant de croire que Chirac est le rempart de la démocratie et les législatives la solution définitive, c’est reculer pour mieux se faire manger demain.

    CNT-AIT Toulouse

    [1] Finalement, cela a été pour dans 14 ans.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Stopper la montée de l’#insignifiance, par Cornelius Castoriadis - The Dissident - The Dissident
    http://the-dissident.eu/7363/stopper-la-montee-de-linsignifiance-par-cornelius-castoriadis

    Ce qui caractérise le monde contemporain ce sont, bien sûr, les crises, les contradictions, les oppositions, les fractures, mais ce qui me frappe surtout, c’est l’insignifiance. Prenons la querelle entre la droite et la gauche. Elle a perdu son sens. Les uns et les autres disent la même chose. Depuis 1983, les socialistes français ont fait une politique, puis M. Balladur a fait la même politique ; les socialistes sont revenus, ils ont fait, avec Pierre Bérégovoy, la même politique ; M. Balladur est revenu, il a fait la même #politique ; M. Chirac a gagné l’élection de 1995 en disant : « Je vais faire autre chose » et il a fait la même politique.

    Les responsables politiques sont impuissants. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est suivre le courant, c’est-à-dire appliquer la politique ultralibérale à la mode. Les socialistes n’ont pas fait autre chose, une fois revenus au pouvoir. Ce ne sont pas des politiques, mais des politiciens au sens de micropoliticiens. Des gens qui chassent les suffrages par n’importe quel moyen. Ils n’ont aucun programme. Leur but est de rester au pouvoir ou de revenir au pouvoir, et pour cela ils sont capables de tout.

    • Il y a la merveilleuse phrase d’Aristote : « Qui est #citoyen ? Est citoyen quelqu’un qui est capable de gouverner et d’être gouverné. » Il y a des millions de citoyens en France. Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner ? Parce que toute la vie politique vise précisément à le leur désapprendre, à les convaincre qu’il y a des experts à qui il faut confier les affaires. Il y a donc une #contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s’habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s’habituent à suivre ou à voter pour des options que d’autres leur présentent. Et comme les gens sont loin d’être idiots, le résultat, c’est qu’ils y croient de moins en moins et qu’ils deviennent cyniques.

    • Oui on a tendance à mélanger « pouvoir » et « responsabilité » jusqu’à en faire des synonymes. En réalité ils vont de pair, mais dans les faits tout le monde veut s’approprier le pouvoir en se défaussant des responsabilités qui vont avec.
      L’irresponsabilité est devenue la norme, à tel point qu’il nous faudrait sans doute réapprendre à être responsables si l’on devait se repartager le pouvoir entre citoyens..
      Le cynisme c’est sans doute le fruit de l’impuissance pourrie par l’irresponsabilité...

  • Vingt ans après : les révélations d’un agent des services secrets français
    Dror, décembre 2014
    http://entrelesoreilles.blogspot.fr/2014/12/elo185-les-revelations-dun-agent-des.html

    (Texte inédit soumis au #Psikopat mais refusé ! Je me vois donc dans l’obligation de préciser que, bien que les suicides qui y sont relatés sont parfaitement exacts, le texte qui suit est un délire à vocation humoristique...)

    Pris de remords, un agent de la Direction générale de la sécurité intérieure française a éprouvé le besoin de se confier...

    En 1993, le deuxième mandat de François Mitterrand commence à sentir le soufre, la corruption, la françafrique, la mafia et le sexe. Trop de personnes savent trop de choses et Mitterrand établit alors une liste de témoins gênants à éliminer. La mission m’est confiée et elle doit être discrète puisqu’elle n’est pas approuvée par le gouvernement de cohabitation d’Edouard Balladur. Vingt ans après, je décide de lever le voile sur ces éliminations extra judiciaires, et sur le mode opératoire employé alors : le suicide, dont je suis devenu l’expert en France suite à ces sept « opérations ».

    La première victime est l’ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy, qui gérait la double comptabilité du président, et que nous suicidons de deux balles dans la tête en mai 1993. C’est ensuite les deux principaux témoins et organisateurs des séances sadomasochistes de Mitterrand qui doivent être éliminés, et c’est le plus grand scoop que je vous livre, puisqu’il s’agit de Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana, suicidé le 5 avril 1994, et de François de Grossouvre, le « conseiller personnel du président », suicidé deux jours plus tard. Le chanteur américain avait tenté de révéler la vie dissolue de François Mitterrand en message codé dans sa chanson Smells Like Teen Spirit (« A mullato, an albino, a mosquito, my libido… »), ce que le président français n’avait pas apprécié.

    Mitterrand apprend alors que l’écrivain Guy Debord travaille sur un livre intitulé Des Contrats, et il est persuadé que ce texte va révéler le rôle qu’ils ont joué ensemble dans le meurtre du petit Grégory, considéré alors comme une « œuvre situationniste ». J’essaye de l’en dissuader, mais il insiste et je fais donc assassiner toute la bande, Guy Debord, Gérard Voitey et Roger Stéphane, par suicides, entre le 30 novembre et le 4 décembre 1994. Dans un manque de professionnalisme déplorable, l’un de mes collègues, Pierre-Yves Guézou, trouve ces meurtres « immoraux » et veut tout balancer à la presse. Aujourd’hui, je le comprends, mais à l’époque je suis un bon petit soldat de la Raison d’Etat et je me vois donc dans l’obligation de « suicider » le capitaine Guézou, le 12 décembre 1994.

    Une fois élu président, Jacques Chirac me confiera une dernière mission avant de me faire prendre une retraite bien méritée : éliminer François Mitterrand. J’inaugurais donc en janvier 1996 une technique que je ne peux dévoiler ici, mais qui a servi depuis à Ariel Sharon pour éliminer Yasser Arafat, à Ehud Olmert pour éliminer Ariel Sharon et à Barack Obama pour éliminer Hugo Chavez. Je vous raconterai ça une autre fois...

    #humour #shameless_autopromo

  • « Les classes populaires sont décrites en ennemi intérieur » Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2013/09/11/les-classes-populaires-sont-decrites-en-ennemi-interieur_930804

    Comment expliquer le consentement social à la situation que vous décrivez ?

    Michel Pinçon : L’expérience récente est très négative pour les classes défavorisées. Après deux années d’avancées sensibles, Mitterrand avait déjà fait le choix de la rigueur en 1983. Les socialistes ont alors joué un grand rôle dans le basculement vers le néolibéralisme, avec des ministres tels que Pierre Bérégovoy. Hollande, quant à lui, n’a même pas attendu avant d’entamer sa reculade.

    Monique Pinçon-Charlot : La charge des dominants est tellement lourde qu’elle entraîne un mélange paradoxal de consentement et de non-acceptation. Ce sentiment est appuyé par la stigmatisation des catégories populaires, décrites en ennemi intérieur : les pauvres seraient assistés, fraudeurs, trop chers... Bref, ils auraient tout faux. Et leurs porte-parole sont systématiquement taxés de « populisme ». Assez des flagorneries vis-à-vis des riches, sans jamais dire l’origine de leur fortune ! Nous renvoyons donc la balle en parlant du « bourgeoisisme » du Figaro, du « richisme » des chroniqueurs de Bourse, de l’« oligarchisme » du Who’s Who.

    Visite guidée par les Pinçon-Charlot dans le quartier parisien de la grande finance :
    http://video.liberation.fr/video/aa0e9290c2bs.html

    #lutte_des_classes

  • Frégates de Taïwan : Paris condamné, la Défense passe à la caisse
    http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/fregates-de-taiwan-paris-condamne-la-defense-passe-a-la-caisse-02-09-2011-13

    Les réductions de crédits annoncées dans le cadre du projet de loi des finances serviront à payer la facture de la condamnation de la DCN.

    Les industriels ont été condamnés le 10 juin 2011 à rembourser à Taïwan 630 millions d’euros, correspondant aux pots-de-vin versés à l’intermédiaire Andrew Wang, augmentés des intérêts. Ces versements avaient été réalisés en violation formelle du contrat Bravo signé par les Français en août 1991, mais avec l’accord du pouvoir de l’époque. C’est-à-dire de l’Élysée, du Premier ministre Édith Cresson, du ministre des Finances Pierre Bérégovoy et de celui du Budget Michel Charasse. Tous avaient approuvé le versement des commissions, donc la violation du contrat. Les parts des industriels dans le contrat n’étant pas identiques, 27 % pour Thales et 73 % pour DCN, ils paieront au prorata, à savoir 170 millions d’euros pour Thales, ce qui plombera un peu ses comptes. Mais pour DCN, c’est une autre histoire : cette société (devenue aujourd’hui DCNS) était encore à l’époque une régie d’État. C’est donc au Trésor public de payer la condamnations de DCN (460 millions).