person:pierre joxe

  • Pour la première fois, un général reconnaît la « faute » de la France au Rwanda - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140319/pour-la-premiere-fois-un-general-reconnait-la-faute-de-la-france-au-rwanda

    Aussi le colonel Pierre-Célestin Rwagafilita, chef d’état-major de la gendarmerie, demande-t-il le maximum au général Varret : des mitrailleuses et des mortiers pour faire du maintien de l’ordre. Pas question, répond l’officier français : « Devant mon refus catégorique, se souvient-il, le chef de la gendarmerie dit : “Messieurs, vous pouvez partir, je reste avec le général.” Et là il me dit : “On est en tête à tête, entre militaires, on va parler clairement… Je vous demande ces armes, car je vais participer avec l’armée à la liquidation du problème. Le problème, il est très simple : les Tutsis ne sont pas très nombreux, on va les liquider”. »

    Quatre ans avant le génocide, un officier rwandais dévoile explicitement les intentions meurtrières du régime à son homologue français. Un message à prendre au sérieux, car Pierre-Célestin Rwagafilita est un homme du premier cercle du président rwandais en exercice Juvénal Habyarimana.

    [...]

    Dans une note au président datée du 26 février 1993, il met en garde l’Élysée : « Le seul moyen de pression un peu fort qui nous reste – l’intervention directe étant exclue – me semble l’éventualité de notre désengagement. » Son directeur de cabinet adjoint, Louis Gauthier, était plus précis lorsque nous l’avions interrogé en 2014 : « Pierre Joxe avait une réserve assez marquée à l’égard de la cellule africaine de l’Élysée et du général Quesnot. Il y avait une cellule parallèle avec laquelle Joxe entendait rompre. » Il ne sera pas suivi.

    https://youtu.be/BgKcnat2b1c

    [...]

    Pour le général Varret, l’ancien haut fonctionnaire devrait s’expliquer sur les « erreurs politiques et les erreurs militaires » commises. Hubert Védrine n’a pas répondu à la sollicitation de Mediapart.

    Jean Varret ne verra pas la fin de l’histoire. Débarqué de son poste au printemps 1993, il refuse le placard doré que lui propose l’Élysée et quitte l’armée.

    [...]

    En toute logique, il estime donc que « certains » ont bien « une responsabilité » liée à cette « faute » : « Il y a eu quand même un aveuglement. C’est-à-dire qu’aucun civil ou militaire n’aurait souhaité le génocide. Aucun. Par contre, certains n’ont pas pris le risque au sérieux. »

  • Tribune sur la liberté sexuelle : réponses choisies pour des morceaux de choix - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/01/10/tribune-sur-la-liberte-sexuelle-reponses-choisies-pour-des-morceaux-de-ch

    D’après la tribune, des hommes auraient été jetés à la vindicte populaire et « contraints à la démission » parce qu’ils auraient « touché un genou ». Bref, un vent de « délation » soufflerait sur l’Hexagone. Sauf que, contrairement aux Etats-Unis, où une centaine de présentateurs, hommes politiques ou acteurs accusés publiquement de harcèlement ou d’agressions depuis l’automne ont disparu de la sphère publique, ce n’est absolument pas le cas en France. Aucune figure majeure du cinéma, aucun dirigeant du CAC 40 ou homme politique de premier plan n’a été mis en cause. Le licenciement par France 2 de Tex, l’animateur des Z’amours, après une blague à l’antenne sur les femmes battues, est régulièrement invoqué pour illustrer les supposées dérives de Balance ton porc. Seule une petite dizaine de noms ont circulé sur les réseaux sociaux et encore moins d’hommes ont vu leur carrière ou réputation brisée.

    Des enquêtes journalistiques ont visé le député Jean Lassalle, qui siège toujours à l’Assemblée ou, dans Libération, le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) Thierry Marchal-Beck. Accusé par huit militantes, le dirigeant socialiste a en effet été remercié par son employeur, l’Union nationale des associations de tourisme (Unat). D’autres, comme l’ancien ministre Pierre Joxe, ont nié les faits (une agression à l’opéra) et la plainte visant le député macroniste Christophe Arend a été classée. De son côté, Eric Brion, ex-directeur général d’Equidia, avait déjà quitté la chaîne quand il est devenu le premier homme mis en cause après #BalanceTonPorc. Suspendu de LCP après une plainte pour agression sexuelle, Frédéric Haziza devrait, lui, revenir ce jeudi à l’antenne malgré l’ouverture d’une enquête préliminaire. Quant à la plainte pour harcèlement sexuel et moral contre Eric Monier, ex-directeur de la rédaction de France 2, elle a été classée pour prescription. Il reste directeur de la rédaction de LCI.

    –—

    Non, la galanterie n’est pas une agression. Mais une façon de figer une asymétrie entre les sexes, oui. « Il y a plusieurs formes de galanterie, décrypte l’historien Alain Viala : la galanterie loyale, soit l’art d’être agréable dans tous les rapports sociaux, et la galanterie libertine, sexiste. » Dans cette conception, comme le dit une vieille expression : l’homme propose, la femme dispose. « Même si nous avons toutes le même cap, l’égalité, il y a toujours un sexe vulnérable, c’est ainsi, ça ne sert à rien d’être dans le déni, assure la chercheuse Claude Habib. Or la galanterie est une manière de traiter cette inégalité au bénéfice des femmes. Elles sont mises sur un piédestal et deviennent les juges des hommes. Elles civilisent le désir qui s’adresse à elles : ce n’est pas le réprimer, mais le changer à leur convenance. »

    Une vision qui présuppose donc une inégalité, non pas sociale mais naturelle, contre laquelle il serait inutile de lutter. Donner un cadre à la violence masculine serait l’option optimale. « La galanterie exprime et normalise des comportements de domination et de soumission, explique Réjane Sénac, chercheuse en sciences politiques. Elle met en scène la passivité des femmes, comme si l’amour était fondé sur cette complémentarité. » Impossible, donc, de s’imaginer comme des semblables, au risque de castrer la gent masculine à coups d’égalité. Mais contrairement à ce que sous-entend la tribune du Monde, remettre en cause une vision asymétrique des rapports hommes-femmes ne signe pas l’arrêt de mort des relations de séduction. Pour l’historienne Florence Montreynaud, « ce que certains redoutent en réalité, c’est qu’on ne tolère plus la goujaterie ».

    –—

    « La vague purificatoire ne semble connaître aucune limite »

    Ni celle de l’outrance langagière. Après l’évocation en novembre par le directeur de la Cinémathèque française, Frédéric Bonnaud, d’un « choc totalitaire » exercé par des « demi-folles » en réponse aux manifestations féministes au lancement de la rétrospective Polanski, c’est une fois encore l’imaginaire totalitaire qui se trouve convoqué pour décrire le contexte post-Weinstein dans le secteur artistique. Entre autres exemples totalement déhistoricisés, la tribune cite la censure dans certaines villes (Londres, Hambourg, Cologne) des affiches publicitaires d’une exposition Egon Schiele prévue pour 2018 à Vienne, qui reprenaient des peintures de nus où apparaissent aussi bien des sexes masculin (l’Homme assis nu) que féminin (la Fille aux bas oranges) - un procès en obscénité banal, sans rapport direct avec les débats féministes en cours. Autre cas cité, une pétition protestant contre l’accrochage au Met d’un tableau de Balthus (Thérèse rêvant) taxé de « romanticiser la sexualisation d’une enfant » - accusation de promotion de la pédophilie dont le peintre fait l’objet depuis les années 30, sans impact significatif sur la diffusion de son œuvre.

    Après l’épisode Polanski (dont l’hommage est arrivé à terme sans encombre), la Cinémathèque française n’a pas fermé, son directeur pourtant prompt à vitupérer sans l’ombre d’une remise en question est toujours en place, et la rétrospective Jean-Claude Brisseau (dont le dernier film est sorti mercredi) devrait se tenir la saison prochaine. Quant à l’invocation de la pensée du philosophe Ruwen Ogien, et sa défense de la « liberté d’offenser » (en art), à l’appui d’une « liberté d’importuner » (dans la rue), elle instruit une confusion absurde entre espace de création et espace public, impertinence esthétique et domination masculine, liberté d’expression et atteinte à l’intégrité des individus.

  • Agression sexuelle : Joxe dénonce « un tissu de contre-vérités » et demande des « excuses publiques »
    Par AFP , publié le 06/11/2017
    http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/agression-sexuelle-joxe-denonce-un-tissu-de-contre-verites-et-demande-des-e

    Paris - Accusé d’agression sexuelle par l’écrivaine Ariane Fornia à l’Opéra Bastille à Paris au printemps 2010, l’ancien ministre Pierre Joxe a dénoncé dans une « mise au point » lundi « un tissu de contre-vérités » et a demandé « des excuses écrites et publiques », sans porter plainte.(...)

  • #LE_MEDIA : C’EST PARTI | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/alberteins/blog/121017/le-media-cest-parti

    Il réunit d’ores et déjà des dizaines de youtubeurs comme #Usul, #Osons_causer, Mr Mondialisation, de blogs comme #Le_Vent_se_lève, lesCrises.fr et d’autres revues indépendantes comme #Ballast. Chacun dans son style et dans ses priorités, en toute indépendance et liberté. Qu’il est heureux de les retrouver tous fédérés pour faire vivre une culture commune.

    Tous les médias alternatifs étaient présents ainsi que #Marianne seul #Médiapart était absent [...]

    • Un nouveau média ? Pour liquider ceux qui font leur travail ?
      Rappelons, que le NON au référendum 2005 n’a pas eu besoin d’un nouveau média.

      Les personnalités sollicitées ne pouvaient donner leur approbation.
      Pour tenir quelques rubriques sur ce média, quelques signataires sont parfaitement à leur place :
      Laurent Baffie , rubrique Féminisme et la dignité.
      Marie-George Buffet , rubrique accords politiques locaux et l’affairisme des elus.
      Aurélie Filippetti , rubrique remplacement du social par la Culture.
      Pierre Joxe , rubrique trucage des budgets.
      Noël Mamère , rubrique l’écologie molle.
      Arnaud Montebourg , rubrique redressement français.
      Karl Zéro , rubrique, médias et affairisme.
      mariane , rubrique simulation, avec médiapart .
      . . . . . .

      Les cinquante premiers signataires du Manifeste pour un nouveau média citoyen
      https://www.legrandsoir.info/liste-des-premiers-signataires-du-manifeste-pour-un-nouveau-media-cito
      Cécile Amar (journaliste), Christian Audouin (directeur de rédaction), Laurent Baffie (chroniqueur), Josiane Balasko (comédienne), Blick Bassy (chanteur), Lucas Belvaux (réalisateur), Marie-George Buffet (députée), Bernard Cassen (président d’honneur d’Attac), Judith Chemla (comédienne), Sophia Chikirou (communicante), Antoine Comte (avocat), Jean-Pierre Darroussin (comédien), Antoine Deltour (lanceur d’alerte), Jack Dion (journaliste), Aurélie Filippetti (ancienne ministre), Bruno Gaccio (auteur), Raquel Garrido (avocate), Frédéric Gros (philosophe), Robert Guédiguian (réalisateur), Thomas Guénolé (politologue), Janette Habel (politologue), Cédric Herrou (agriculteur), Eva Joly (députée européenne), Pierre Joxe (ancien ministre), Jul (dessinateur), Juliette (chanteuse), Aude Lancelin (journaliste), Dany Lang (économiste), L.E.J (chanteuses), Philippe Lioret (réalisateur), Noël Mamère (ancien député), Jean Massiet (youtubeur), Guillaume Meurice (humoriste), Gérard Miller (psychanalyste), Giovanni Mirabassi (pianiste), Tania de Montaigne (écrivaine), Arnaud Montebourg (ancien ministre), Gérard Mordillat (écrivain), François Morel (comédien), Patrick Pelloux (médecin urgentiste), Edouard Perrin (journaliste), Philippe Poutou (ouvrier syndicaliste), Adrien Quatennens (député), François Ruffin (député), Bruno Solo (comédien), Jean Teulé (écrivain), Usul (youtubeur), Jacques Weber (comédien), Martin Winckler (écrivain), Karl Zéro (réalisateur).

    • Cher Le Média, les médias libres te souhaitent la bienvenue
      Reporterre - 13 octobre 2017 / Coordination permanente des médias libres
      https://reporterre.net/Cher-Le-Media-les-medias-libres-te-souhaitent-la-bienvenue


      L’appel à créer un « nouveau média collaboratif, pluraliste, culturel et francophone, humaniste et antiraciste, féministe et pro LGBTI, écologiste et progressif » prépare le lancement de « Le Média », proche de la France insoumise. Les auteurs de cette tribune rappellent que des médias correspondant à ces critères existent déjà partout en France.

      Soutenez les médias citoyens !
      . . . . .
      La suite : https://seenthis.net/messages/637583

    • Son modèle économique et sa gouvernance correspondent aux valeurs de solidarité et d’implication populaire qui font bouger les choses dans tous les domaines : culture, sport, divertissement, actualité. Il réunit d’ores et déjà des dizaines de youtubeurs comme Usul, Osons causer, Mr Mondialisation, de blogs comme Le Vent se lève, lesCrises.fr et d’autres revues indépendantes comme Ballast. Chacun dans son style et dans ses priorités, en toute indépendance et liberté. Qu’il est heureux de les retrouver tous fédérés pour faire vivre une culture commune.

      Tous les médias alternatifs étaient présents ainsi que Marianne seul Médiapart était absent, comme le disait David Koubbi normalement lorsqu’un nouveau média sort il est salué par l’ensemble de ses confrères mais là c’est l’inverse, il ironise sur l’Express notamment mais il aurait également pu citer Médiapart, Europe1 etc . Et de conclure «  si l’on critique autant cette alternative c’est qu’elle fait peur et donc qu’elle est bonne ».

  • Le ridicule.... « Manifeste pour un nouveau média citoyen » publié derrière un mur d’argent sur le média citoyen et combattant : Le Monde.

    La liste hétéroclite des signataires est affligeante et discrédites ceux qui ne l’étaient pas encore.

    Voir Philippe Poutou participer à un appel citoyenniste aux cotés d’Arnaud Montebourg, Noël Mamère, Eva Joly, Pierre Joxe, Aurélie Filippetti, Karl Zéro, Jack Dion etc. ça fait bien rire.

    Aux dernières nouvelles Philippe Poutou revendiquait, lors de sa participation à l’élection présidentielle, représenter (sic) des mouvements anarchistes présents au sein du NPA.

    Cécile Amar, Christian Audouin, Laurent Baffie, Josiane Balasko, Blick Bassy, Marie-George Buffet, Bernard Cassen, Judith Chemla, Sophia Chikirou, Antoine Comte, Jean-Pierre Darroussin, Antoine Deltour, Jack Dion, Aurélie Filippetti, Bruno Gaccio, Raquel Garrido, Frédéric Gros, Robert Guédiguian, Thomas Guénolé, Janette Habel, Cédric Herrou, Eva Joly, Pierre Joxe, Jul, Juliette, Aude Lancelin, Dany Lang, L.EJ., Philippe Lioret, Noël Mamère, Jean Massiet, Guillaume Meurice, Gérard Miller, Giovanni Mirabassi, Tania de Montaigne, Arnaud Montebourg, Gérard Mordillat, François Morel, Patrick Pelloux, Edouard Perrin, Philippe Poutou, Adrien Quatennens, François Ruffin, Bruno Solo, Jean Teulé, Usul, Jacques Weber, Martin Winckler, Karl Zéro

    Quand l’information et la culture sont trop souvent traitées comme des marchandises, quel rôle les citoyens peuvent-ils encore jouer pour faire vivre le pluralisme et le débat ? Cette question appelle une réponse qui ne saurait attendre.

    Un peu partout, des millions de gens s’investissent et agissent sur leur quotidien sans attendre le bon vouloir des pouvoirs publics et à contre-courant des puissances industrielles ou financières. Economie sociale et solidaire, écologie, humanitaire, progrès scientifique ou avancées technologiques – des millions de gens mettent désormais leurs moyens et leur volonté au service de projets alternatifs. Par leur succès et leur envergure, ces projets prouvent une chose simple : il est possible de faire autrement et dès maintenant.

    Aussi, à l’image de ces citoyens qui se sont, par exemple, organisés pour produire et commercialiser des aliments biologiques dans le respect de l’environnement, de la santé publique et de la dignité des producteurs, nous, signataires de ce manifeste, considérons qu’il est possible d’intervenir dans le domaine de l’information et de la culture.
    Des objectifs clairs

    C’est pourquoi, nous appelons à soutenir la création d’un nouveau média fondamentalement alternatif par sa gouvernance, son modèle économique et son fonctionnement. Généraliste, diffusé gratuitement sur Internet, audiovisuel et écrit, ses objectifs devront être clairs :

    – Ce média, coopératif, sera indépendant : sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié(e)s et ses « bénéficiaires ».

    – Ce média sera collaboratif : s’appuyant sur un réseau de correspondants, d’associations, d’ONG, d’autres médias citoyens déjà actifs, il fera appel aux collaborations citoyennes.

    – Ce média sera pluraliste : s’affranchissant de la dictature de l’urgence, il laissera sa place à la confrontation des idées et aux débats de fond.

    – Ce média sera culturel et francophone : sans se limiter au seul hexagone, il contribuera...

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/25/manifeste-pour-un-media-citoyen_5190821_3232.html

    Pendant ce temps je continue à lire @cqfd @le_postillon , @rebellyon @paris Le Monde Libertaire, Alternative Libertaire, etc. et les suggestions de @rezo et de @seenthis :-)

  • Quand Pierre Joxe se relie au « Journal » de son ami Matthieu Galey - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/280217/quand-pierre-joxe-se-relie-au-journal-de-son-ami-matthieu-galey?onglet=ful

    Dans la vie, il faut savoir se taire ; c’est le motus vivendi. » Cette simple phrase résume la complexité de Matthieu Galey (1934-1986). Ce critique littéraire et dramatique précoce, dont la prose fit les beaux jours de L’Express, fut un écrivain sans œuvre, sinon ce Journal tenu dans le plus grand secret, entre 1953 – il avait 19 ans – et le 23 février 1986 – date même de sa mort, à 51 ans, victime de la maladie de Charcot.

    Le jour, M. Galey se pliait aux mondanités des cocktails et autres lieux où l’on se vide de soi sans se remplir des autres. Chroniqueur de talent, M. Galey, en bon mercenaire de la presse, écrivait la prose ironico-littéraire attendue par son employeur, avec sa dose de méchanceté, son once de vérité, son doigt de cynisme et sa pincée de franchise, mais sans plus ! Il rendait une copie industrielle d’excellente facture.

    La nuit venue, Matthieu s’employait à noircir, artisanalement, des pages que personnes ne lirait. Pas de gants, aucune précaution, foin des prudences nécessaires pour continuer de frayer dans les milieux de la direction de l’esprit, qui grouillent de petits ego écorchés se froissant au premier mot de travers.

    #entre-soi #parisianisme #microcosme

  • Quand #Pierre_Joxe se relie au « Journal » de son ami #Matthieu_Galey
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/280217/quand-pierre-joxe-se-relie-au-journal-de-son-ami-matthieu-galey

    Pierre Joxe (sept vidéos dans l’article) L’admirable Journal tenu par l’écrivain Matthieu Galey de 1953 à sa mort en 1986, paraît enfin sans la moindre coupe. Pierre Joxe, ancien condisciple du diariste, accepte d’évoquer leur amitié. Et se montre raccord avec certains passages...

    #Culture-Idées #livres

  • Yves Bonnet raconte les dessous de l’affaire Abdallah - RipouxBlique des #CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/10/yves-bonnet-raconte-les-dessous-de-l-affaire-abdallah.html

    Couverture
    Ancien patron de la DST et ancien député UDF, le préfet Yves Bonnet réclame la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le plus vieux prisonnier politique de France, détenu à Lannemezan. Il dénonce une « vengeance d’état ». Interview.
    Vous étiez le patron de la DST au moment de l’arrestation de Georges Ibrahim Abdallah, en 1984. Que lui reproche-t-on, à l’époque ?

    En fait, lorsque nous l’arrêtons, nous ne savons pas qui il est. Mais en garde à vue, il profère des menaces et met en avant son appartenance au service de sécurité de l’OLP. Manque de chance, j’entretiens des relations amicales avec Abou Iyad, n° 2 de l’OLP et je sollicite les Israéliens de l’autre côté. C’est alors que nous l’identifions comme chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises, un groupe marxiste pro-palestinien, responsable d’attentats et ayant tué trois personnes en France. Mais nous n’avons rien de sérieux contre lui, juste une histoire de faux papiers, de détention d’armes et d’explosifs…

    Que se passe-t-il alors ?

    Au Liban, les FARL sont un groupe résolu, impossible à infiltrer, reposant sur une vingtaine de personnes issues de trois familles de Koubeyat, un village près de Tripoli. Georges Ibrahim Abdallah arrêté, en mars 1985, elles s’emparent de Gilles Sidney Peyroles, directeur du centre culturel français de Tripoli et le fils de l’écrivain Gilles Perrault. On se retrouve donc avec une sale histoire d’enlèvement sur les bras. J’étais au siège de la CIA, à Langley et Paris me demande de rentrer d’urgence. Il faut négocier un échange. Jusque-là, Georges Ibrahim Abdallah est accusé de délits, il n’a pas de crime sur le dos. Les Algériens s’engagent et servent d’intermédiaires, je donne mon accord pour l’échange sans que Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur ne s’y oppose. Gilles Peyroles est libéré. Mais malheureusement pour Georges Ibrahim Abdallah, dans le même temps, on trouve dans une planque des FARL l’arme qui a servi à tuer MM. Charles Ray et Yacov Barsimentov et là, le dossier change de dimension, la justice ignorant les tractations et l’accord que j’avais passé avec l’Algérie. Pour Georges Ibrahim Abdallah, on me dit « son compte est bon. » Je me sens très mal parce que j’ai donné ma parole à mes amis algériens qui se sont énormément mouillés dans le dossier et je suis lâché par les politiques.

    Condamné dans un premier temps à 4 ans de prison pour la détention d’armes et de faux papiers, Georges Ibrahim Abdallah est ensuite condamné à perpétuité. Cela fait 28 ans qu’il est prisonnier et à plusieurs reprises, vous avez réclamé sa libération. Officieusement, d’abord, officiellement désormais. Pourquoi ?

    J’ai un problème de conscience avec cette affaire. La France a trahi la parole donnée et on a voulu faire croire qu’à l’époque, Bonnet avait négocié tout seul. Je trouve cela ignoble car cela revenait à me mettre directement dans le collimateur des FARL. Aujourd’hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison. Je considère qu’il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d’accord, c’est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatilah dont les coupables n’ont jamais été punis. Et aujourd’hui, la France garde cet homme derrière les barreaux alors qu’elle a libéré Maurice Papon ? J’aimerais rappeler aussi qu’on a remis en liberté l’assassin de Chapour Baktiar, qui lui, sur ordre de l’Iran, avait décapité l’ancien Premier ministre au couteau et lui avait coupé les mains. Ce type-là, qui a commis un crime atroce, a été libéré moins de 20 après les faits. Georges Ibrahim Abdallah, lui, est plus mal traité qu’un serial killer alors qu’il a commis des actes politiques.

    S’agit-il alors d’une vengeance d’état, contre Georges Ibrahim Abdallah ?

    Je pense que oui et c’est absolument lamentable, d’autant plus qu’il a déjà eu un avis favorable de libération localement. C’est Paris qui refuse par rapport à ses alliés. Je demande à ce que la justice m’entende dans ce dossier.

    Prison à perpétuité
    1982, la guerre du Liban fait rage. Le 18 janvier, l’attaché militaire adjoint des Etats-Unis en France, le lieutenant-colonel Ray, est tué à Paris par les Fractions armées révolutionnaires libanaises. Le 3 avril, Yacov Barsimentov, diplomate israélien en poste à Paris, est aussi victime d’un attentat des FARL. Puis le consul américain, à Strasbourg.

    Pour les FARL, qui se revendiquent comme une organisation de résistance, Ray et Barsimentov sont deux officiers de renseignement d’armées d’occupation au Liban. Logique de guerre inacceptable pour la France pour qui il s’agit d’actes terroristes commis sur son territoire.

    Le 26 janvier 1987, considéré comme le chef présumé des FARL, Georges Ibrahim Abdallah est condamné à perpétuité, mais sans peine de sûreté, pour « complicité d’assassinats ». En 2004, la Cour d’appel de Pau avait accepté la demande de libération conditionnelle de ce « prisonnier modèle ».

    Propos recueillis par Pierre Challier

    Publié le 07/01/2012 à 08:27

  • Baignade surveillée, par Pierre Joxe | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/260816/baignade-surveillee-par-pierre-joxe

    Dans un communiqué transmis à Mediapart depuis sa villégiature balnéaire, Pierre Joxe, ancien ministre de l’intérieur et membre honoraire du Conseil constitutionnel, explique pourquoi il avait décidé d’aller nager ce vendredi après-midi 26 août dans la tenue vestimentaire de son choix, c’est-à-dire « un costume couvrant entièrement mon corps depuis les chevilles jusqu’aux poignets et ne laissant apparaître que ma tête ». Mais, à l’heure de la marée haute, est intervenue la décision du Conseil d’Etat…

  • Arnaud #Montebourg candidat appelle François Hollande à « bien réfléchir »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210816/arnaud-montebourg-candidat-appelle-francois-hollande-bien-reflechir

    Arrivée à Frangy. Arnaud Montebourg s’est officiellement déclaré candidat à la présidence de la République, ce dimanche 21 août à Frangy-en Bresse, sans parler d’un éventuel passage par la #primaire socialiste. Tournant le dos au socialisme de François Hollande, il a tenté, dans un long discours, de tracer une voie entre le socialisme de Pierre Joxe et François Mitterrand, et l’innovation nécessaire au « redécollage » de l’économie.

    #France #candidature #Elysée_2017 #politique #présidentielle #PS

  • #Montebourg candidat appelle Hollande à « bien réfléchir »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210816/montebourg-candidat-appelle-hollande-bien-reflechir

    Arrivée à Frangy. Arnaud Montebourg s’est officiellement déclaré candidat à la présidence de la République, ce dimanche 21 août à Frangy-en Bresse, sans parler d’un éventuel passage par la #primaire socialiste. Tournant le dos au socialisme de François Hollande, il a tenté, dans un long discours, de tracer une voie entre le socialisme de Pierre Joxe et François Mitterrand, et l’innovation nécessaire au « redécollage » de l’économie.

    #France #candidature #Elysée_2017 #politique #présidentielle #PS

  • Michel Rocard, par Pierre Joxe
    7 juil. 2016 Par Les invités de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070716/michel-rocard-par-pierre-joxe

    (...) En Janvier 1960, rappelé à Alger du fond du Sahara après le virage de de Gaulle vers « l’autodétermination » et juste avant la première tentative de putsch – l’ « affaire des barricades » –, j’ai pu mesurer encore davantage le courage et le mérite de Rocard. Il avait reçu mission d’inspecter et décrire ces camps où croupissait 10% des paysans algériens, ne l’oublions jamais !

    Il lui avait fallu une sacrée dose d’audace pour arpenter l’Algérie en civil – ce jeune inspecteur des finances –, noter tout ce qu’il voyait, rédiger en bonne et due forme et dénoncer froidement, sèchement, ce qui aux garçons de notre génération était une insupportable tache sur l’honneur de la France. Nous qui avions vu dans notre enfance revenir d’Allemagne par milliers les prisonniers et les déportés dans les gares parisiennes, nous étions indignés par ces camps.

    Car en 1960 encore, étant alors un des officiers de la sécurité militaire chargé d’enquêter à travers l’Algérie, d’Est en Ouest, sur les infractions, sur ceux qui désobéissaient aux ordres d’un de Gaulle enfin converti à l’« autodétermination » qui allait devenir l’indépendance, j’ai pu visiter découvrir et dénoncer à mon tour des camps qu’on ne fermait pas ; des camps que l’on développait ; de nouveaux camps… Quelle honte, quelle colère nous animait, nous surtout, fils de patriotes résistants !(...)

    • C’était il y a trés longtemps à une époque où les « jeunes » du PS ne pouvait occuper que la partie gauche de l’échiquier politique.
      Ceci dit, c’est Guy Mollet, SFIO, ancêtre du PS qui commence la guerre d’Algérie.

      Pas mal d’années après, Monsieur Michel Rocard occupera la partie centre droite de l’échiquier politique, François Mittérand occupant sois disant la gauche, l’UMP, la droite + les autres.

      Les cérémonies de l’enterrement de Monsieur Rocard, fixées par lui même illustrent parfaitement sa modestie.

      Reconnaissons lui son intégrité quand même, chose pas courante sous la 5 iéme république, et rarissime depuis quelques années.

  • Pierre Joxe : « Quand l’histoire coloniale pèse tellement sur le présent, il vaut mieux la connaître »
    Bondy Blog
    http://bondyblog.liberation.fr/201603210001/pierre-joxe-quand-lhistoire-coloniale-pese-tellement-sur-le-pre

    Comment ce passé se répercute-t-il sur notre époque, dans le traitement politique des populations d’origine post-coloniale ?
    Nous vivons aujourd’hui des crises qui s’accompagnent de certaines images de guerre, et même de guerre coloniale. Quand vous voyez qu’on emploie des soldats à monter la garde dans les gares, qu’on envisage de donner des habilitations à des unités militaires pour ouvrir le feu dans des opérations de police, qu’il y a des études menées pour voir dans quelle mesure des opérations de maintien de l’ordre en milieu urbain pourraient s’inspirer des opérations de maintien de la paix en milieu étranger, il y a de quoi s’inquiéter.
    Surtout si les réflexions sur les origines sociales du terrorisme sont refoulées, presque interdites par des déclarations ahurissantes proclamant : « Expliquer, c’est déjà vouloir excuser ».
    Parce que la confusion entre les problèmes sociaux et la définition d’un « ennemi intérieur » n’est pas une nouveauté en France. Elle existait il y a soixante ans. C’est-à-dire que les colonisés, arabes, et kabyles appelés par des noms racistes, insultants et méprisants, les « Bougnoules », les « Bicots »… étaient traités comme une race inférieure. On en tuait lorsqu’ils étaient récalcitrants. On en a jeté des dizaines à la Seine. C’était des « ennemis intérieurs ».

  • Pierre Joxe sur l’état d’urgence et la déchéance...
    http://www.lesinrocks.com/2016/01/17/actualite/les-quartiers-populaires-font-le-bilan-de-deux-mois-detat-durgence-11798

    Ce 15 janvier, la coordination nationale “Pas sans nous” faisait le bilan de l’#état_d’urgence à la Bourse du travail de Saint-Denis, avec Pierre Joxe en guest-star.
    (...), l’ex-ministre socialiste (...) avait lancé fin décembre un appel vibrant à “la gauche bien vivante” pour qu’elle rejette le projet de loi constitutionnelle sur la #déchéance_de_nationalité. (...)

    “J’étais enfant en Algérie : mon père s’est retrouvé exilé là-bas après avoir été viré par Vichy. J’ai vu ce que c’était que le régime colonial, un pays où il y a deux niveaux de nationalité. A l’époque il y avait les Français de souche européenne, et les Français de souche nord-africaine, qui n’avaient pas les mêmes droits […]. Pendant cette période, de 1941 à 1944, j’ai vu ce que c’était que l’inégalité devant le droit. […]

    Le débat qui s’est ouvert sur la déchéance de nationalité – malheureusement par un gouvernement à direction socialiste – est très grave, car qui est atteint par cette réforme ? Sur les 3,5 millions de binationaux en France, 3 millions sont franco-maghrébins. La suspicion est donc jetée sur une partie de la population française, des gens nés en France pour la plupart, et cela nous rattache à la période coloniale. Qu’est-ce que c’était que l’#état_d’urgence en 1954 ? C’était la suspension de certaines #libertés. L’état d’urgence est un état de droit diminué, mutilé, qui crée des éléments de racisme, d’intolérance et de discrimination. Quelle est la symbolique recherchée ? Faire une distinction entre les Français ? Ou plaire à une partie de l’électorat ou du Parlement pour obtenir un vote ? Dans un cas comme dans l’autre c’est détestable”.

    • Gauche vivante ? ? ? ? ? ?
      Pierre Joxe n’est pas sorti de chez lui depuis trés trés longtemps !
      Quand aux Jeunes Socialistes, si ce sont ceux que j’aperçu, soutenant la candidature de Pierre de Saintignon à Lille, il y a un problème d’adjectif. Rien de jeune chez eux.

  • Pierre Joxe, ancien ministre, soutient le reçu du contrôle d’identité

    http://www.youtube.com/watch?v=tK1sfzMWJYs&feature=em-uploademail

    Pierre Joxe, ancien ministre de l’Intérieur, ex-président de la Cour des comptes et ancien membre du Conseil constitutionnel, soutient le reçu du contrôle d’identité.
    Le retour des matricules, c’est une très bonne chose. (...) Quant aux récépissés, c’est pratiqué dans plusieurs pays. Le président de la République s’était engagé à faire cette réforme, je pense qu’il la fera pendant le quinquennat puisque c’est un engagement facile à tenir, très attendu, très justifié.

  • François Heisbourg contre l’euro - La lettre volée, politique, lectures, Europe et humeurs diverses
    http://www.lalettrevolee.net/article-fran-ois-heisbourg-contre-l-euro-120800907.html

    François Heisbourg a fait du cabinet ministériel sous la gauche et a dirigé la Fondation pour la Recherche Stratégique, créee par Pierre Joxe. Il est président de l’International Institute for Strategic Studies, classé septième think tank mondial.
    Il vient de publier un livre titré La fin du rêve européen. Selon lui, ledit « rêve européen » est en passe d’être torpillé... par l’euro. Il serait donc nécessaire, selon lui, d’abandonner l’euro. Il explique cela dans la vidéo ci-dessous.
    Je ne sais pas où ce mouvement s’arrêtera, mais à côté des positions de Marcel Gauchet ça sent la débandade dans l’élite de notre beau pays...

    #Europe
    #monnaie
    #François-Heisbourg
    #Euro

  • Lettre ouverte du « Mouvement pour une résolution intégrale du conflit en #Pays_Basque » :

    Monsieur le président,
    Le Pays Basque est aujourd’hui à la veille de changements importants. La fin du conflit politique, l’un des derniers de cette ampleur en Europe, est possible et est en marche. Avec la déclaration d’Aiete du 17 octobre 2011, à laquelle ont participé nombre de personnalités (Kofi Annan, Jonathan Powell ou encore Pierre Joxe), suivie trois jours plus tard de l’annonce par l’ETA de l’arrêt définitif de son activité armée, une opportunité s’est ouverte en faveur d’une résolution du conflit. ...

    http://www.lejpb.com/paperezkoa/20120705/350433/fr/Lettre-ouverte-a-monsieur-le-president-et-a-l%E2%80%99ensemble-du-gouvernemen

  • Mais qu’est ce qu’on va faire de... Pierre Joxe et Anne Lauvergeon
    http://cqfd-journal.org/Mais-qu-est-ce-qu-on-va-faire-de

    Pierre Joxe

    Bouleversant ! Il aura fait le tour des médias pour s’en prendre au regard que portent la justice, la police et les hommes politiques sur et contre la jeunesse. Il se sera élevé contre les « réactionnaires », y compris ceux de gauche, qui demandent toujours plus de répression, qui gèrent la peur comme un fonds de commerce et les autorités de la magistrature qui ont entériné les condamnations automatiques pour les mineurs récidivistes. Il aura rappelé que partout, toujours, les enfants et les jeunes suscitent et ont suscité contre eux l’incompréhension, voire la colère, et parfois même la haine, des générations précédentes. Il aura invoqué Platon qui en parlait déjà, et François Villon l’élève indocile, et osera même s’interroger sur la jeunesse de ces zélateurs des prisons pour mineurs, de ceux qui veulent les revêtir d’un uniforme militaire ou créer un fichage dès l’âge de trois ans. Il aura insisté sur le fait que la délinquance est avant tout un produit de la misère sociale. Car, pour cet humaniste, la véritable conception de cette justice doit se nourrir à l’aune de ce principe : quand un enfant vole un vélo, ce n’est pas au vélo qu’il faut s’intéresser mais à l’enfant. De qui s’agit-il ? De Pierre Joxe, aujourd’hui devenu avocat pour mineurs après avoir été, entre autres, ministre de la Défense et à deux reprises ministre de l’Intérieur de Mitterrand, fonctions qui par essence ont plutôt porté atteinte à l’intégrité humaine. Flash-back : entre juillet 1984 et mars 1986, date de sa première fonction en tant que chef de la police, pas moins de onze personnes ont perdu la vie après avoir été malencontreusement confrontées à des policiers. Pendant son second ministère à la tête des forces de l’ordre, de mai 1988 à janvier 1991, sept autres ont connu le même sort. Confronté aujourd’hui, en tant qu’avocat, à la réalité de la justice, de la prison et des comportements policiers vis-à-vis des mineurs, il concède un « J’avais découvert la réalité un peu tard, c’est vrai ! ». C’est dire, venant de la bouche d’un ancien ministre, magistrat et haut fonctionnaire d’État ! Et le voilà qui naît au monde, scandalisé par le sort réservé aux prisonniers de la misère. Quant à l’ignorance totale qu’ont, comme lui, les dirigeants et les hommes politiques sur la vie réelle du bétail humain, silence absolu : il y va de la pérennité des oligarchies…

    Anne Lauvergeon

    Scandalisée, elle est aussi, l’ex-patronne d’Areva, qui, après avoir été déboulonnée de son poste, s’indigne que certains de ses proches aient pu être surveillés et écoutés par quelques officines obscures de police parallèle. Que d’émotions pour cette femme qui fut à la tête du principal fleuron du lobby nucléaire et qui était plutôt habituée jusqu’alors à être du côté de ceux qui surveillent, font pression et enfument les autres. Lui faire subir un pareil sort, à elle, alors que, encore aujourd’hui, elle est vice-présidente du conseil de surveillance du groupe Safran dont les activités sont pour une part tournées vers la fabrication de matériels militaires tels que les drones et les systèmes de visée nocturne, et pour l’autre vers la mise au point de dispositifs biométriques comme le traitement des empreintes digitales et palmaires ou encore la reconnaissance faciale ou de l’iris…

    Décidément, à l’instar de Jacques Chirac et de ses opportuns trous de mémoires, l’anosognosie serait-elle contagieuse dans les milieux dirigeants…