person:pierre puchot

  • Association Survie

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=XLrRXdXhoyM


    https://survie.org/l-association/nos-groupes-locaux/survie-paris-ile-de-france/article/26-novembre-bilan-de-l-etat-d-urgence-et-instrumentalisation-de-la-guerre
    Am 09.02.2018 veröffentlicht
    ABONNIEREN 2
    26 novembre 2016, Survie organisait un colloque intitulé Bilan de l’état d’urgence et instrumentalisation de la guerre contre le terrorisme

    Une journée de tables rondes, témoignages et analyses autour d’une envie de faire front commun contre la politique nationale (état d’urgence, répressions, racisme) et internationale (françafrique, interventionnisme militaire, coopération sécuritaire, alliance avec « nos amis les dictateurs »)

    1ère table ronde : Etat de guerre : logique antiterroriste et interventionnisme français

    Modérateur : Daniel Blondet du collectif Antiguerre

    Interventions :
    – Développement sur l’interventionnisme, Ludivine Bantigny, Collectif Ni Guerre Ni Etat de Guerre
    – Les Opex en Afrique, Yanis Thomas, Survie, auteur du dossier noir
    Centrafrique : un destin volé
    – Focus sur la Syrie et l’Irak, Pierre Puchot, journaliste et spécialiste du moyen-orient

  • Israël bataille contre une liste d’entreprises impliquées dans la colonisation - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/10/israel-bataille-contre-une-liste-d-entreprises-impliquees-dans-la-

    Par René Backmann

    Malgré l’opposition des États-Unis et d’Israël, l’Onu s’apprête à publier une liste des entreprises internationales qui contribuent, directement ou non, à la colonisation des territoires palestiniens. Cinq groupes français sont concernés.

    Le diplomate jordanien Zeid Ra’ad Zeid al-Hussein, haut-commissaire aux Droits de l’Homme des Nations Unies, a adressé il y a une dizaine de jours une lettre à près de 150 entreprises internationales pour leur annoncer qu’elles allaient figurer dans la liste noire des groupes présents dans les territoires palestiniens occupés de Cisjordanie et Jérusalem-Est. La constitution de cette base de données a été décidée en mars 2016 par le Conseil des Droits de l’Homme de l’Onu. Il s’agit de recenser les sociétés impliquées dans la construction et le développement des colonies israéliennes. Illégale au regard du Droit international, condamnée par de multiples résolutions des Nations Unies, cette entreprise de colonisation, en opposition ouverte au Droit des Palestiniens à l’autodétermination, est considérée par l’Onu et de nombreux pays comme un obstacle majeur au règlement du conflit israélo-palestinien. En dressant cette liste, l’Onu indique qu’elle ne se contente plus de dénoncer des violations impunies et de dire le Droit. Elle entend placer les États et les entreprises face à leurs responsabilités : être ou ne pas être complice de la colonisation illégale de la Palestine.

    Cette « liste noire », qui a été communiquée fin septembre au ministère israélien des Affaires étrangères, contiendrait pour le moment une trentaine de sociétés américaines (parmi lesquelles Coca-Cola, Caterpillar, TripAdvisor, Airbnb), un fort contingent de sociétés israéliennes (dont les bus Egged, les banques Hapoalim et Leumi, le fabricant de systèmes de sécurité Elbit, la compagnie nationale des eaux Mekorot, le géant des téléphones Bezeq, le laboratoire pharmaceutique Teva). Elle devrait contenir aussi des sociétés allemandes, sud-coréennes, norvégiennes. Elle risque également de comporter un certain nombre d’entreprises françaises. À commencer par cinq grands groupes financiers (les banques BNP-Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE et la compagnie d’assurances Axa). Ceux-ci figuraient déjà dans un rapport sur « Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne » publié en mars dernier par huit organisations, dont la CGT, la Ligue des Droits de l’Homme et le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement.

    Fondé sur l’analyse du cabinet néerlandais Profundo, spécialiste du secteur financier, ce rapport que Mediapart avait analysé (lire ici l’article paru le 29 mars) et dont nous avions publié le texte intégral,établissait les liens multiples entre les groupes français et les nombreuses firmes israéliennes qui ont activement participé à l’intensification de la colonisation depuis les accords d’Oslo, en 1993. En un quart de siècle, cette stratégie a porté le nombre de colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est de 268 000 à près de 650 000, détruisant toute possibilité de créer un État palestinien viable. Désignés par le rapport, les cinq groupes français ne peuvent nier ni leur présence active, abondamment documentée, ni le fait que cette participation à la colonisation était en contradiction évidente avec les engagements qu’ils indiquaient avoir pris en matière de Droits Humains. Ils ne pouvaient pas plus ignorer que cette collaboration avec les firmes israéliennes constitue une violation répétée du Droit international. Selon la IVème Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, « le transfert de civils dans le territoire occupé par la puissance occupante est interdit ». Ce que rappelait aussi la résolution 2 334 adoptée le 23 décembre 2016 par le Conseil de sécurité de l’Onu, avec – fait exceptionnel – l’aval des États-Unis qui n’avaient pas opposé leur veto.

    « La colonisation des territoires palestiniens occupés depuis 1967, rappelait ce texte après nombre d’autres, n’a aucune validité légale, constitue une violation flagrante du Droit international et un obstacle majeur à la mise en œuvre de la solution à deux États et d’une paix complète, juste et durable. » La même résolution demandait, en outre, « à tous les États de faire une distinction dans leurs échanges, en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 ». Pourtant, depuis la publication de ce rapport il y a six mois, aucun des groupes français visés n’a amorcé le moindre mouvement de désengagement. Ce qui a amené, le 9 août dernier, la ministre palestinienne de l’Économie, Abeer Odeh, à écrire aux patrons des cinq groupes (Frédéric Oudéa pour la Société Générale, François Pérol pour la BPCE, Philippe Brassac pour le Crédit Agricole, Jean-Laurent Bonnafé pour BNP-Paribas et Thomas Buberl pour Axa) pour leur rappeler que les entreprises « ont le devoir de respecter les Droits de l’Homme » (lire la lettre adressée à Frédéric Oudéa et celle à Thomas Buberl).

    Invitant chacun des groupes français à revoir leurs liens économiques et financiers, Abeer Odeh, qui est passée par la Banque mondiale avant de devenir ministre, rappelle qu’en vertu de leurs propres engagements publics en matière d’éthique des affaires, ces groupes sont tenus au respect des Droits de l’Homme. Elle estime que les liens actuels avec les banques israéliennes et les autres institutions opérant dans les territoires occupés palestiniens sont incompatibles avec leur vision du monde, mais aussi avec la loi. Elle demande à chacun des cinq patrons de « mettre un terme aux opérations et à la coopération » avec les entreprises partenaires israéliennes. Cette offensive de la ministre de l’Économie avait été précédée par l’envoi, le 1er août, d’une lettre du secrétaire général de l’OLP et principal négociateur palestinien Saeb Erekat à Jean-Yves Le Drian (lire le document, en anglais, ici). Après l’avoir félicité pour sa nomination au Quai d’Orsay, Saeb Erekat rappelle au nouveau ministre des Affaires étrangères les liens multiples qui existent aujourd’hui entre cinq groupes français et au moins 28 entreprises impliquées « dans la poursuite et l’expansion des colonies israéliennes illégales ou dans l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes ».

    L’offensive israélo-américaine
                                         Rappelant au ministre que la France a voté la résolution 2 334 du Conseil de sécurité, qu’elle est l’une des « hautes parties contractantes de la IVème Convention de Genève qui interdit le transfert d’une partie de la population civile d’une puissance occupante dans le territoire qu’elle occupe », qu’elle est engagée par les directives européennes de 2013 qui prohibent les relations financières avec les territoires occupés, le négociateur palestinien relève que « la France ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés depuis 1967 ». Il demande à Jean-Yves Le Drian de mettre en œuvre une politique destinée à « décourager » les entreprises françaises de nouer des liens avec le régime israélien de colonisation. À ce jour, le Quai d’Orsay n’a toujours pas répondu à cette lettre. C’est d’autant plus surprenant, sinon discourtois, que ce courrier était accompagné d’une « note verbale », un document diplomatique qui, selon les usages, implique normalement une réponse. Cette désinvolture du gouvernement français semble confirmer que sous Emmanuel Macron comme sous François Hollande, Paris n’entend pas s’associer à ce qui pourrait apparaître comme une offensive visant à sanctionner Israël. Les dirigeants français devront cependant clairement choisir leur camp lorsqu’il s’agira de décider, dans le cadre des Nations Unies, si la liste doit être rendue publique ou non.

    En principe, la « liste noire » des entreprises complices de la colonisation devrait être arrêtée et publiée en décembre. Mais depuis des mois, le gouvernement israélien et surtout l’administration Trump ont lancé une offensive diplomatique d’envergure pour torpiller cette initiative. En 2016, déjà lorsque le Conseil des Droits de l’Homme avait décidé l’établissement de cette liste, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait accusé cette instance d’être devenue « un cirque anti-israélien ». Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, avait même affirmé dans un tweet que le Conseil avait « un besoin urgent de se faire soigner mentalement ». Composé de 47 États, renouvelables par tiers chaque année, et actuellement présidé par le diplomate salvadorien Joaquin Alexander Maza Martelli, le Conseil des Droits de l’Homme est, avec l’Unesco, l’une des bêtes noires d’Israël au sein du système des Nations Unies. La stratégie israélienne est simple : présenter cette liste comme un premier pas vers le boycott de toutes les entreprises israéliennes, qu’elles collaborent ou non à l’entreprise de colonisation. Boycott qui relève, selon Netanyahou et ses alliés, de l’antisémitisme.

    En Israël, un comité interministériel spécial comprenant les ministres des Affaires étrangères, des Affaires stratégiques, de la Justice et de l’Économie a même été mis en place pour tenter d’empêcher la publication de la liste. Avec l’élection de Donald Trump, qui se présente en premier défenseur d’Israël, l’offensive a reçu un renfort de taille. La liste noire est « la dernière d’une longue série d’actions honteuses » du Conseil des Droits de l’Homme, déclarait en juin dernier Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l’Onu. Forte de ce soutien, la vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, pour qui « toute la terre, de la Méditerranée au Jourdain appartient à Israël », accusait l’Onu, il y a un mois, de « jouer avec le feu », et menaçait : « Plus les Nations Unies agiront contre Israël, plus leur budget y perdra. Ces activités les frapperont comme un boomerang. Israël et les États-Unis travaillent ensemble à un plan qui mettra un terme au préjugé anti-israélien de l’Onu. Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies est la plus hypocrite des arènes, c’est là que la révolution doit commencer. »

    Mais de l’aveu même de ses promoteurs, cette offensive israélo-américaine rencontre de sérieux obstacles. En août, Heather Nauert, porte-parole du département d’État, admettait que l’initiative des deux pays pour priver de ressources financières les experts chargés de dresser la liste avait échoué. Selon des sources israéliennes officielles mais anonymes, citées fin septembre par le quotidien Haaretz, le bureau des Affaires stratégiques du ministère israélien de l’Économie a appris qu’un certain nombre d’entreprises étrangères ont déjà répondu au haut-commissaire aux Droits de l’Homme en annonçant qu’elles ne renouvelleront pas les contrats signés avec des firmes israéliennes et n’en concluront pas de nouveaux. Le gouvernement israélien a déjà pris contact avec certaines d’entre elles en faisant valoir que la liste, même si elle est publiée, ne comporte aucune obligation. Il a aussi mis en garde plusieurs gouvernements étrangers contre toute utilisation de la « liste noire » : cela s’apparenterait à un boycott d’Israël. Les mois qui viennent diront si, en cumulant menaces et chantage à l’accusation d’antisémitisme, les États-Unis et Israël finiront par empêcher la publication officielle de la liste par l’Onu. Et quelle position publique la France adoptera dans cette affaire, alors qu’Emmanuel Macron a affirmé, en juillet, que l’antisionisme est « la forme réinventée de l’antisémitisme » !

    Reste une question : comment s’explique le retrait des entreprises qui ont déjà informé l’Onu de leur décision ? Brutale prise de conscience des violations du droit ? Peu probable. Pragmatisme et prudence stratégique ? Plus vraisemblable. Aucun PDG n’a envie de voir son entreprise figurer dans une liste noire. Surtout si la présence sur cette liste peut mettre en péril des opérations ou des projets dans un pays riche et puissant du monde arabo-musulman, hostile à Israël.

    (Illustration : Derrière le mur, la colonie de Gilo. ©Pierre Puchot)

    mediapart.fr

    http://altermonde-sans-frontiere.com/spip.php

  • #Israël bataille contre une liste d’entreprises impliquées dans la #Colonisation
    https://www.mediapart.fr/journal/international/091017/israel-bataille-contre-une-liste-dentreprises-impliquees-dans-la-colonisat

    Derrière le mur, la colonie de Gilo. © Pierre Puchot Malgré l’opposition des États-Unis et d’Israël, l’Onu s’apprête à publier en décembre une liste des entreprises internationales qui contribuent, directement ou non, à la colonisation des territoires palestiniens, en violation du droit #International. Cinq groupes français devraient figurer sur cette liste.

    #boycott #Palestine

  • Axa et des banques françaises participent à la #Colonisation israélienne
    https://www.mediapart.fr/journal/international/290317/axa-et-des-banques-francaises-participent-la-colonisation-israelienne

    Derrière le mur, la colonie de Gilo. © Pierre Puchot Huit organisations, dont la Ligue des droits de l’homme, la CGT et la #FIDH, révèlent dans un rapport que quatre banques et une compagnie d’assurances françaises participent directement ou indirectement au capital d’entreprises israéliennes impliquées dans la colonisation de la #Cisjordanie. Elles violent le droit #International et les directives de l’Union européenne.

    #groupes_français

  • Vivre de squat, d’échanges et récup’
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/120816/vivre-de-squat-dechanges-et-recup

    La « vigne co’ ». Juin 2016 © Pierre Puchot #Gaillac, 14 000 habitants au nord-est de Toulouse. Ancien OS d’Airbus, Fabrice roule à l’huile de friture et vit en autonomie. Justine s’y essaie. Comme d’autres, ils tentent de se construire un ailleurs, au-delà du monde marchand, et de recréer un dialogue après les événements autour du projet de #Barrage_de_Sivens, qui ont durablement marqué la région. Premier article de notre série « Au-delà de l’économie marchande ».

    #Economie #économie_non_marchande

  • Vivre de squatt, d’échanges et récup’
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/120816/vivre-de-squatt-dechanges-et-recup

    La « vigne co’ ». Juin 2016 © Pierre Puchot #Gaillac, 14 000 habitants au nord-est de Toulouse. Ancien OS d’Airbus, Fabrice roule à l’huile de friture et vit en autonomie. Justine s’y essaie. Comme d’autres, ils tentent de se construire un ailleurs, au-delà du monde marchand, et de recréer un dialogue après les événements autour du projet de barrage de Sivens, qui ont durablement marqué la région. Premier article de notre série « Au-delà de l’économie marchande ».

    #Economie #Barrage_du_Sivens #économie_non-marchande

  • Au-delà de l’économie marchande 1/4. Vivre de squatt, d’échanges et de récup’
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/120816/au-dela-de-l-economie-marchande-14-vivre-de-squatt-dechanges-et-de-recup

    La « vigne co’ ». Juin 2016 © Pierre Puchot #Gaillac, 14 000 habitants au nord-est de Toulouse. Ancien OS d’Airbus, Fabrice roule à l’huile de friture et vit en autonomie. Justine s’y essaie. Comme d’autres, ils tentent de se construire un ailleurs, au-delà du monde marchand, et de recréer un dialogue après les événements autour du projet de barrage de Sivens, qui ont durablement marqué la région.

    #Economie #Barrage_du_Sivens #économie_non-marchande

  • #turquie : l’AKP en congrès pour élire un nouveau chef
    https://www.mediapart.fr/journal/international/220516/turquie-lakp-en-congres-pour-elire-un-nouveau-chef

    Visite d’Erdogan place Taksim, #Istanbul, mars 2016 © Pierre Puchot À l’occasion du congrès du parti au pouvoir ce dimanche, visant à nommer un proche d’Erdogan à sa tête, Mediapart vous propose de relire un récent reportage en Turquie racontant – des saisies des médias à l’emprisonnement d’universitaires en passant par les massacres dans les régions kurdes – la manière dont ce pays s’enfonce dans la dictature.

    #International #AKP #Erdogan #Moyen-Orient

  • L’irrésistible processus de fragmentation du Yémen | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240416/lirresistible-processus-de-fragmentation-du-yemen?onglet=full

    L’irrésistible processus de fragmentation du Yémen
    24 avril 2016 | Par Laurent Bonnefoy

    Un nouveau cycle de négociations impliquant l’Arabie saoudite et les rebelles houthis s’est ouvert mi-avril à Koweït. Mais plus d’un an après le début de la guerre au Yémen, les dynamiques contradictoires sur le terrain rendent illusoire, pour l’instant, tout type de règlement politique.

    En dépit de son coût humain et politique terrible, la guerre au Yémen est trop fréquemment négligée, voire oubliée. Fin mars 2016, le premier anniversaire de son déclenchement ne pouvait raisonnablement être célébré par personne tant ce conflit, et l’intervention de la coalition menée par l’Arabie saoudite qui le structure, sont des échecs patents. Cet anniversaire a cependant coïncidé avec l’entame d’une nouvelle phase, censément plus constructive.

    Après deux rencontres organisées à Genève, un troisième round de négociation s’est officiellement ouvert à Koweït le 17 avril 2016 sous l’égide de l’ONU. Une semaine plus tôt, un cessez-le-feu a été prononcé. Certes, les représentants de la rébellion houthiste (chiite), cible de l’offensive saoudienne au Yémen, ont traîné les pieds et retardé de plusieurs jours leur arrivée à la table des négociations pour protester contre la poursuite de bombardements aériens par la coalition. Malgré tout, pour la première fois depuis le début de la guerre, l’optimisme semble de mise. Mais ces négociations ne sont-elles pas trop déconnectées des réalités de terrain ? Cet effort n’arrive-t-il pas trop tard alors que le pays, la société et l’État sont déstructurés, si ce n’est même détruits ?

    L’approche diplomatique dorénavant privilégiée par les représentants des belligérants se fonde sur quatre dynamiques. Depuis quelques semaines, celles-ci ont transformé un conflit longtemps apparu figé, marqué par le laisser-faire de la communauté internationale et par une impasse militaire.

    La position fragilisée de l’Arabie saoudite

    Le premier changement concerne l’Arabie saoudite et les pressions internationales, même timides, qui s’exercent sur son gouvernement. Depuis le début de la guerre, les « bavures » se sont multipliées. L’ensemble des belligérants fait montre d’un mépris évident pour les civils dont au moins 5 000 ont été tués en un an. Chaque partie peut ainsi renvoyer ses adversaires à ses crimes. Le blocus houthiste autour de Taëz est par exemple fréquemment comparé à celui sur Gaza dans les médias du Golfe. Par quatre fois, des institutions de santé dans lesquelles opérait du personnel médical de Médecins sans frontières ont été touchées par des bombes saoudiennes, sans compter les mariages ou campements de réfugiés.

    Si les manquements des rebelles et de leurs alliés pro-Saleh (fidèles à l’ancien président yémenite, mis à l’écart en 2012) peuvent à bon droit être dénoncés, la responsabilité de la coalition – souvent réduite à son commandement saoudien – est d’une autre nature. La dimension asymétrique du conflit, l’échelle et la fréquence des « dommages collatéraux » et l’alliance nouée avec les grandes puissances occidentales placent l’Arabie saoudite en première ligne. États-Unis, Grande-Bretagne et France, principaux pourvoyeurs en armement des pays de la coalition, se trouvent de fait engagés sur le terrain yéménite, ne serait-ce que par l’intermédiaire des formateurs militaires. Ils voient dès lors leur laisser-faire critiqué par les médias, les partis d’opposition et les acteurs humanitaires. Aux États-Unis, dans une correspondance privée rendue publique, le secrétaire d’État, John Kerry, s’est ému de l’intransigeance des Saoudiens et de leurs alliés au Yémen mais la critique reste feutrée. Campagnes de grandes ONG françaises dénonçant la situation humanitaire, scandale lié à la décoration par le président Hollande du prince héritier saoudien Muhammad bin Nayef en mars 2016 et vote par le Parlement européen d’une résolution appelant au boycott des ventes d’armes à l’Arabie saoudite ont sans conteste fragilisé la position saoudienne et favorisé des inflexions politiques. Pour répondre à cette situation, le gouvernement saoudien, soucieux de son image, a signé des contrats avec des agences de communication en Europe.

    Riyad accepte les discussions directes

    La seconde dynamique concerne la relation entre les houthistes et le pouvoir saoudien. Riyad, niant la légitimité politique des houthistes et dénonçant leur collusion avec l’Iran, avait depuis le déclenchement de la guerre refusé de les considérer en tant qu’interlocuteurs directs. Les Saoudiens ont néanmoins engagé des pourparlers avec eux depuis février 2016. Ces discussions ont abouti à des échanges de prisonniers et ont conduit à une sécurisation de la frontière, limitant les incursions houthistes en territoire saoudien. En échange, le leadership houthiste a envoyé des signaux moins ambigus qu’habituellement au sujet de sa relation avec l’Iran. Début mars 2016, sur sa page Facebook, Yusuf al-Fayshi, membre du comité révolutionnaire et proche du leader rebelle Abdulmalik al-Houthi, a publié un texte remarqué dans lequel il demandait explicitement aux Iraniens de se tenir éloignés du conflit yéménite.

    Une alliance en péril entre les rebelles et l’ancien président

    L’objet des discussions directes entre Saoudiens et houthistes avait également pour fonction d’amplifier une troisième dynamique : la dissolution de l’alliance entre les rebelles houthistes et l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh. Cette alliance, militaire et politique, a permis au mouvement houthiste d’asseoir sa puissance militaire et à l’ancien président de se venger de ceux qui, lors du printemps yéménite de 2011, l’avaient trahi, provoquant sa chute. Elle a, depuis le début du conflit, été considérée comme le talon d’Achille de la rébellion. Les deux anciens ennemis, qui s’étaient combattus de 2004 à 2010 dans la très meurtrière guerre de Saada, avaient établi une alliance dont chacun estimait sortir gagnant. Lors des manifestations organisées au premier anniversaire de l’offensive saoudienne, les tensions étaient palpables et coïncidaient avec des revers militaires, à Taez notamment. Chacun dénonçant « l’agression saoudienne » avait organisé son cortège en différents lieux de Sanaa, comme pour jauger ses propres forces. Toujours annoncée, la dissolution de l’alliance ne venait toutefois pas encore.
    Abderabuh Mansur Hadi, un « roi nu » face au « phénix politique » Saleh

    Le pouvoir en opération reconquête

    La quatrième dynamique concerne la volonté du président du Yémen, Abderabuh Mansur Hadi, d’élargir la base de ses partisans. « Roi nu », quasiment dépourvu de relais efficaces dans l’armée et les institutions, Hadi s’était jusqu’à présent appuyé sur des hommes originaires de provinces du Sud, mais souvent rejetés par le mouvement sudiste sécessionniste. Khaled Bahah, premier ministre et vice-président (mais aussi concurrent potentiel de Hadi), a été remplacé début avril 2016 par deux anciens proches de Saleh, Ahmed Obaid Bin Daghr et Ali Muhsin. Le profil politique du premier rend compte d’une stratégie visant à regagner le cœur des membres du parti du Congrès populaire général encore dirigé par Saleh (et dans lequel Bin Daghr avait occupé la fonction de secrétaire général, y compris après 2012 et la chute de Saleh de la présidence). Les origines du second et son rôle passé dans l’armée doivent permettre de se rapprocher des tribus du Nord et des militants du parti Al-Islah (issu des Frères musulmans.) Une telle entreprise n’est pas gagnée d’avance, considérant le passif de Hadi dans le nord du pays et auprès d’une large part des sudistes.

    La place redonnée à la diplomatie, aux négociations et à la noble politique ne peut malheureusement faire oublier la centralité des armes et de la violence. L’optimisme qui devrait découler des quatre dynamiques présentées ci-dessus n’est ainsi sans doute qu’une illusion. Quand bien même les pays de la coalition arabe cesseraient-ils de bombarder le pays et les houthistes accepteraient-ils de se conformer à la résolution 2216 du conseil de sécurité de l’ONU qui leur enjoint de laisser leurs armes, de quitter les villes et de permettre le retour du gouvernement qualifié de légitime à Sanaa, il est fort probable que la guerre se poursuive. Le conflit au cours de l’année écoulé a considérablement approfondi des fragmentations identitaires qui remettent en cause la viabilité de l’État yéménite et son avenir. L’on aimerait bien évidemment se tromper.

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    À rebours d’une l’histoire yéménite caractérisée par la coexistence et un processus de convergence des identités religieuses, le conflit a accentué une polarisation entre sunnisme et zaydisme-chiite incarné par la rébellion houthiste. Bien qu’indirectement, l’offensive de la coalition menée par l’Arabie saoudite a légitimé une lecture anti-chiite de l’inimitié qui s’est trouvée en adéquation avec l’idéologie de divers mouvements djihadistes. Des milices islamistes sunnites, parfois affiliées à Al-Qaïda, participent ainsi à l’effort de guerre et aux combats contre les houthistes tout en bénéficiant du chaos ambiant. L’Organisation de l’État islamique a fait son apparition, revendiquant 25 attentats en une année et s’engageant dans une rivalité avec les autres groupes djihadistes plus anciens. Le vide politique a en outre laissé à Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) l’espace pour se déployer et contrôler des territoires. Or ce groupe, en dépit d’alliances nouées au niveau local avec des tribus, par exemple dans la province orientale du Hadramaout, continue d’évoluer bien loin de la politique institutionnelle. Comme l’État islamique, il restera encore longtemps rétif à toute négociation ou diplomatie et éloigné des tables de négociations. Par ailleurs, les attentats contre les mosquées zaydites revendiqués par l’Organisation de l’État islamique et une rhétorique salafiste offensive ont entraîné chez les zaydites un sentiment de fragilité et une logique de solidarité structurée autour du référent chiite. Les portraits du président syrien Bachar al-Assad et du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, dans les rues de Sanaa illustrent le développement d’un imaginaire proprement chiite, marqué par ses héros et ses luttes, bien loin de l’imaginaire national yéménite.

    La fragmentation est également géographique, entre Nord et Sud. L’unification de 1990 a toujours été contestée, donnant lieu en 1994 à un conflit et depuis 2008 à un puissant mouvement populaire qui dénonce la domination politique, économique et symbolique exercée par le Nord. La prise par les houthistes de la ville d’Aden, en mars 2015, a été l’événement déclencheur de la guerre, précipitant le mouvement sudiste dans un conflit qui initialement ne le concernait guère. Les destructions dans l’ancienne capitale du Sud et l’occupation de la ville pendant cinq mois ont approfondi un ressentiment qui sera bien difficile à dépasser. Le mouvement sudiste a poursuivi son déploiement, accru son armement (grâce à des équipements fournis par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis), sans pour autant se rapprocher du président Hadi. À Aden, d’impressionnantes manifestations réclamaient la sécession. Au Hadramaout, province orientale « sudiste », les velléités indépendantistes étaient elles aussi profondes mais s’accordaient mal avec celles d’Aden. Dès lors, c’était bien une fragmentation en de multiples entités qui se dessinait et non un retour en arrière à la situation pré-1990 où Nord et Sud se faisaient face.

    Le Yémen avant sa réunification en 1990. © Mediapart/ Mnmazur/CC-BY-SA-3.0 Le Yémen avant sa réunification en 1990. © Mediapart/ Mnmazur/CC-BY-SA-3.0

    La troisième source d’inquiétude concerne la résilience du clan de l’ancien président Saleh. Phénix politique, Saleh, au pouvoir pendant plus de 33 années, sort renforcé de l’épreuve de force qu’il a engagée contre Hadi, le parti Al-Islah et la communauté internationale dès son éviction en 2012. S’appuyant sur sa fortune personnelle (qu’un panel d’experts de l’ONU a – sans doute exagérément – estimée à 60 milliards de dollars) restée considérable en dépit de sanctions internationales, il a entretenu ses réseaux clientélistes, en particulier dans l’armée et via son alliance avec les houthistes. Si chacun hors du pays (et particulièrement parmi les puissances régionales) souhaite se débarrasser de Saleh et si à l’intérieur il ne peut apparaître comme une alternative viable, force est de reconnaître qu’aucune solution ne peut se passer de son assentiment. Lors d’une apparition publique le 25 mars 2016, il bravait la coalition régionale, ses propres ennemis et pointait du doigt implicitement les renoncements à venir des houthistes, expliquant être matériellement en mesure de poursuivre le combat plusieurs années encore. Il se plaçait au centre du jeu militaire comme diplomatique, fixant ses conditions pour la paix. Chacun devrait prendre ses menaces au sérieux et considérer que cette résilience de Saleh est une bien mauvaise nouvelle pour la paix.

    #yémen

  • Sous le régime d’Erdogan (2/2) : la dictature à portée de main
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100416/sous-le-regime-derdogan-22-la-dictature-portee-de-main

    Construction d’un nouveau « mall » sur la corne d’or. #Istanbul, avril 2016. © Pierre Puchot La #turquie s’enfonce de plus en plus dans l’arbitraire et le clientélisme. L’AKP se défend en disant « combattre la terreur ». Une bonne partie de la population turque jurerait plutôt que c’est le parti au pouvoir qui la répand. Second volet de notre enquête au cœur du système #Erdogan.

    #International #AKP #Moyen-Orient

  • Sous le régime d’Erdogan (1/2) : #turquie, la démocratie effacée
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080416/sous-le-regime-derdogan-12-turquie-la-democratie-effacee

    Visite d’Erdogan place Taksim, #Istanbul, mars 2016 © Pierre Puchot Saisies des médias, emprisonnement d’universitaires, massacres dans les régions kurdes, affairisme et accusations de corruption, sous-évaluation de la menace de l’État islamique, attentats à répétition et désordres au sein des services de renseignement… La Turquie paraît s’enfoncer de plus en plus dans la dictature. Premier volet de notre enquête au cœur du système #Erdogan.

    #International #AKP #Moyen-Orient

  • Tel-Aviv sur Seine : « Je suis venu pour soutenir mon pays » - Libération -
    Willy LE DEVIN et Jérémie LAMOTHE 13 août 2015 à 16:09 (Mis à jour : 13 août 2015 à 17:54)
    http://www.liberation.fr/societe/2015/08/13/tel-aviv-sur-seine-je-suis-venu-pour-soutenir-mon-pays_1362933

    (...) Tout au long de la matinée, les forces de l’ordre, à pied ou à vélo, scrutent tout débordement. Plus surprenant, des membres de la Ligue de Défense Juive (LDJ), équipés d’oreillettes et talkies-walkies, surveillent l’événement de l’intérieur, allant même jusqu’à suivre des journalistes et écouter leurs conversations. Leur leader, Jean-Claude Nataf, se trouvait même à l’entrée du quai, échangeant régulièrement avec les forces de l’ordre. Pour la mairie de Paris, interrogée par Libération, sa présence ne pose pas de problème : « C’est ouvert à tous, tant que ça ne prend pas la forme d’une manifestation ou qu’ils ne distribuent pas de tracts, ils ont le droit d’être là. » (...)

    “““““““““““““““““““““““““““““““““
    Marie Turcan (vers 12h00)
    https://twitter.com/TurcanMarie/status/631776839774662656
    Jean-Claude Nataf de la LDJ est bien présent au point d’entrée principal et surveille la foule depuis environ 1h

  • Et si on arrêtait de parler d’"islamisme" (et d’"islamistes") ? Pierre Puchot - Mediapart

    Censé définir l’ensemble des organisations politiques se référant à l’Islam, le mot « islamisme » ne constitue au mieux qu’un terme fourre-tout ; au pire, un concept dont le caractère flou sert d’épouvantail à ses pourfendeurs, prompts à brandir une menace dont ils sont incapables de préciser les contours.

    http://www.mediapart.fr/journal/international/300515/de-l-islamisme-et-de-ses-pourfendeurs?onglet=full

  • Majd, révolutionnaire traqué par le régime syrien et l’Etat islamique | Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/international/240215/majd-revolutionnaire-traque-par-le-regime-syrien-et-letat-islamique?onglet

    Fil vient de me signaler cet excellent opus, le troisième ou quatrième superbe texte sur Médiapart depuis ces deux ou trois dernières semaines (je dis ça jai rien dit, hein)

    Majd, révolutionnaire traqué par le régime syrien et l’Etat islamique

    24 février 2015 | Par Pierre Puchot

    Éclipsée par la progression de l’organisation de l’État islamique, la révolution syrienne se poursuit dans le silence des médias internationaux. Voici le récit de Mohamed Majd Aldik, militant révolutionnaire échappé de la ville de Douma, en banlieue de Damas, et arrivé en France fin décembre 2014. Un témoignage de premier plan sur une révolution assiégée par le régime syrien et l’État islamique.

    Éclipsée par les exactions de l’État islamique (EI), la révolution syrienne se poursuit dans le silence des médias internationaux. 2015 sera pourtant une année clé pour la révolution syrienne et pour les révolutionnaires, désormais pris en tenailles entre EI et le régime de Bachar al-Assad. Arrivé le 24 décembre 2014 à Paris, Mohamed Majd Aldik est né et a grandi à Douma, en banlieue de Damas (sud-ouest de la Syrie), dans la région de la Ghoutta orientale. Âgé de 23 ans au début de la révolution, en 2011, cet étudiant en droit, qui travaillait depuis 2007 pour un programme de l’Unicef à destination des enfants, s’est engagé à fond dans la révolution.

    #syrie #madj

  • Les disparus de Gaza |
    06 OCTOBRE 2014 | Pierre Puchot

    Personne ne sait où ils sont. Peut-être sont-ils enfouis sous les gravats de Chajaya. Peut-être sont-ils en Israël, capturés pendant la dernière guerre, ou bien sont-ils morts en pleine mer... Après l’offensive israélienne, des dizaines de familles cherchent un proche dont elles ont perdu la trace.

    Reportage, de notre envoyé spécial à Gaza. Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/061014/les-disparus-de-gaza?onglet=full

  • Les Frères musulmans et le pouvoir - Conf IMA le 9 octobre

    http://blogs.mediapart.fr/edition/complices/article/021014/invitation-les-freres-musulmans-et-le-pouvoir

    Qu’est-ce que l’islam politique ? Quelles ont été les conséquences du processus de marginalisation de Frères musulmans en Egypte, de l’essor d’Ennahda en Tunisie, du repli du Hamas au Proche-Orient ? Pour le pré-lancement de l’ouvrage Les Frères musulmans et le pouvoir, à paraître le 6 janvier, sous la direction de notre confrère Pierre Puchot, l’Institut du monde arabe organise une rencontre avec quatre auteurs jeudi 9 octobre, à partir de 18h30.

    L’objet de la rencontre est de présenter le travail d’une nouvelle génération de chercheurs, qui tente de rompre avec l’approche globalisante de l’islam politique, mettant l’accent sur les nuances et la complexité, de Palestine en Egypte en passant par le Yémen, la Tunisie, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Irak… Seront aussi abordées les relations entretenues par les Frères musulmans avec les organisations se réclamant d’une vision radicale de l’islam, des salafistes égyptiens à l’Etat islamique.

    Laurent Bonnefoy, chargé de recherche au CNRS, affecté au CERI, il est politologue et arabisant, spécialiste des mouvements salafistes et de la péninsule arabique contemporaine.

    Pierre Puchot, reporter spécialisé sur le Maghreb et le Moyen-Orient pour Médiapart. Auteur des ouvrages Tunisie, une révolution arabe, éd. Galaade, 2011, et La révolution confisquée, enquête sur la transition démocratique en Tunisie, éd. Sindbad/Actes sud, 2012. En 2014, il a publié son premier roman, La Traversée du chien (éd. Galaade).

    Leila Seurat, auteure d’une thèse à Sciences Po sous la direction de Bertrand Badie. Son travail porte sur la politique étrangère du Hamas depuis 2006.

    Marie Vannetzel, post-doctorante au CERI, titulaire d’un doctorat en science politique de l’IEP de Paris, ainsi que d’une licence de langue arabe.

  • « Israël n’aurait pas commis ces crimes si le rapport Goldstone avait été suivi d’effet » (Raji Sourani)
    Interview de Pierre Puchot (blog mediapart)
    publié le lundi 29 septembre 2014.
    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article13130

    http://www.mediapart.fr/journal/international/270914/israel-n-aurait-pas-commis-ces-crimes-si-le-rapport-goldstone-avait-ete-su

    Vous qui voyagez beaucoup, et avez reçu de nombreux prix en Europe et ailleurs dans le monde pour votre travail depuis vingt ans, comment expliquez-vous cette passivité de la communauté internationale lors de cette guerre ?

    Raji Sourani : Le constat, c’est qu’Israël bénéficie d’une immunité totale. Le tournant, c’est le rapport Goldstone. ( Le rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le conflit à Gaza, dit rapport Goldstone, est un rapport rédigé à la demande du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur l’opération militaire israélienne Plomb durci de décembre 2008 et janvier 2009 contre la bande de Gaza et sur les tirs de roquettes et de missiles contre des localités civiles israéliennes par le Hamas et autres organisations palestiniennes. Lire ici l’un de nos articles - ndlr. ) Si Israël avait dû rendre des comptes à ce moment-là, je suis sûr qu’il n’aurait pas recommencé. C’est du fait de cette véritable immunité qu’ils se permettent toutes ces choses horribles, comme le bombardement des tours d’habitations à la fin de la guerre.

    Israël rétorque que ces habitations servaient à abriter des combattants et des armes, que le Hamas se servait des habitants comme de boucliers humains.

    Des ONG étaient présentes, 850 journalistes étaient à Gaza, personne n’a confirmé cette histoire de boucliers humains, qui est pure fiction. J’ai parcouru Gaza pendant la guerre et il n’y avait rien de tel, de même qu’il n’y avait pas de combattants dans les habitations. Ils étaient au front et sous terre, pour affronter l’armée israélienne. Pour le reste, le PCHR a condamné sans ambiguïté les actes du Hamas, comme l’exécution extrajudiciaire de dix-huit personnes soupçonnées de collaborer avec Israël, et ce, pendant la guerre. Mais cette histoire de boucliers humains, c’est un grand mensonge, qu’utilise Israël comme une excuse pour justifier ses crimes. Et quand bien même il y aurait eu des boucliers humains, Israël n’a aucune légitimité pour tuer tous ces civils.

    D’un autre côté, j’ai été très impressionné et fier de la résistance démontrée par les combattants palestiniens qui disposent, je pense, du soutien d’une large majorité des habitants de Gaza. Les combattants ont agi avec beaucoup de courage, et au moins, nous n’avons pas fait figure de « bonnes victimes » face aux forces occupantes israéliennes, qui commettaient leurs crimes au grand jour. Le résultat de cette occupation sanglante, nous l’avons vu tous les jours, en comptant les corps. Nous avons encore des corps sous les décombres, que nous n’avons pu dégager. Il y a eu des centaines de crimes de guerre durant cette offensive. Viser les civils, telle a été la politique choisie par Israël pour faire pression sur le Hamas sur le plan politique et militaire.
    « La légitimité de Mahmoud Abbas est nulle »

    Pourquoi considérez-vous que le rapport Goldstone aurait dû être un tournant ?

    Son contenu et ses conclusions ont été validés par les Nations unies au Conseil des droits de l’homme. Ce rapport était bon pour deux raisons : il présentait un calendrier précis, et les mécanismes d’implémentation. Sous six mois, Israël devait enquêter sur les individus suspectés d’avoir commis des crimes de guerre. Faute de quoi, le dossier israélien serait saisi par le Conseil de sécurité et par la Cour pénale internationale. C’était la première fois que l’on avait ainsi un véritable processus clair et transparent, qui demeure valide : ce n’est pas parce que Goldstone s’est renié qu’il en va de même pour les autres auteurs du rapport et pour les Nations unies.

    Pourtant la procédure prévue par le rapport Goldstone n’est pas allée à son terme. Comment l’expliquez-vous ?

    Encore une fois, parce qu’Israël bénéficie de l’immunité qui lui est conférée par l’Europe et les États-Unis. C’est notamment pour cela qu’Abou Mazen (Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne) n’a pas saisi la Cour pénale internationale. Or, c’est la démarche que nous devrions entreprendre. Mahmoud Abbas devrait envoyer au procureur de la Cour pénale internationale ne serait-ce qu’une page des rapports que nous lui avons transmis. Et il n’y a pas que les rapports sur les crimes commis pendant la dernière guerre, mais aussi sur la torture que les Israéliens pratiquent sur les prisonniers, sur le mur de l’apartheid en Cisjordanie, sur le siège de Gaza et ses conséquences humanitaires… En tant qu’avocats, nous avons réuni beaucoup de dossiers, et il faudrait maintenant les transmettre à la CPI.

    Pourquoi Mahmoud Abbas ne le fait-il pas selon vous ? Parce qu’il ne trouve pas la démarche justifiée ou parce qu’il subit une pression incroyable de la part de l’Europe et des États-Unis ? Bien sûr, je n’essaie pas ici de trouver une excuse à son inaction, je pense que sa légitimité est nulle. C’est un président sans mandat depuis le 29 novembre 2012.

  • En Israël, l’extrême droite se déchaîne, en toute impunité | Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/international/310714/en-israel-lextreme-droite-se-dechaine-en-toute-impunite?onglet=full

    En Israël, l’extrême droite se déchaîne, en toute impunité

    31 juillet 2014 | Par Pierre Puchot

    En Israël, il ne se passe désormais plus trois jours sans qu’une manifestation contre la guerre à Gaza ne fasse l’objet d’une violente répression de la part des militants d’extrême droite. Jafar Farah dirige le centre Mossawa, dédié à l’étude des discriminations subies par la communauté arabe en Israël. « Une manifestation de haine à cette échelle, plus seulement de la part des colons de Cisjordanie, je n’ai jamais vu cela, c’est un phénomène nouveau », dit-il.

    #israel #extrême_droite

  • Fascisme en israel (je sais que certains de ces liens ont déjà été postés ici, mais je les rassemble sous ce titre) :

    Israël : vers le fascisme
    Michel Warschawski, le 20 juillet 2014
    http://www.lcr-lagauche.org/israel-vers-le-fascisme

    Un universitaire israélien conseille de violer les palestiniennes pour decourager les attentats
    Connie Hackbarth, Alternative Information Center, le 21 juillet 2014
    http://mounadil.wordpress.com/2014/07/21/violer-des-palestiniennes-pour-empecher-des-attentats-universita

    Un ancien officier israélien : « Notre but était de semer la peur »
    Yehuda Shaul, Le Monde, le 22 juillet 2014
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/07/22/un-ancien-officier-israelien-notre-but-etait-de-semer-la-peur_4460857_3232.h

    Les universités israéliennes apportent leur soutien au massacre de Gaza
    Ali Abunimah, The Electronic Intifada, le 25 juillet 2014
    http://www.aurdip.fr/Les-universites-israeliennes.html

    Dirty water : la nouvelle arme polémique d’Israël ?
    L’Express, le 29 juillet 2014
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/dirty-water-la-nouvelle-arme-polemique-d-israel_1562824.html

    Un étudiante de Jérusalem a été expulsée de la fac et a reçu des dizaines de menaces à cause d’un « commentaire »
    Mostafa Atef Qiblawi, Alhyat, le 30 juillet 2014
    http://www.aurdip.fr/Raja-a-ete-expulsee-de-la-fac-et-a.html

    With Zoabi’s suspension, Knesset moves toward fascism
    Aeyal Gross, Haaretz, le 30 juillet 2014
    http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.607924

    Une université israélienne blâme un professeur qui avait exprimé sa sympathie à la fois pour Israël et pour les victimes de Gaza.
    Or Kashti, Haaretz, le 31 juillet 2014
    http://www.aurdip.fr/Une-universite-israelienne-blame.html

    En israel, l’extrême droite se déchaîne, en toute impunité
    Pierre Puchot, Médiapart, le 31 juillet 2014
    http://www.mediapart.fr/journal/international/310714/en-israel-lextreme-droite-se-dechaine-en-toute-impunite?onglet=full

    #recension

  • En Israël, l’extrême droite se déchaîne, en toute impunité | Mediapart
    Par Pierre Puchot

    http://www.mediapart.fr/journal/international/310714/en-israel-lextreme-droite-se-dechaine-en-toute-impunite?onglet=full

    De notre envoyé spécial à Haïfa. En Israël, il ne se passe désormais plus trois jours sans qu’une manifestation contre la guerre à Gaza ne fasse l’objet d’une violente répression de la part des militants d’extrême droite, souvent armés de barres de fer et défilant aux cris de « mort aux Arabes ! ». À Tel Aviv, la manifestation de samedi 26 juillet, qui a rassemblé 5 000 personnes, a dû être fortement encadrée par les forces de l’ordre, ce qui n’a pas empêché les incidents, comme on peut le voir dans cette vidéo, et le séjour à l’hôpital de plusieurs dizaines d’opposants à la guerre en cours.

    Le phénomène a pris une ampleur considérable depuis le 18 juillet dernier à Haïfa, lorsque des milliers de militants ont attaqué une manifestation contre l’offensive terrestre à Gaza, et battu notamment l’adjoint au maire Suhail Assad : « J’ai eu peur pour ma vie et celle de mon fils », nous confiait la semaine passée cet élu âgé de 62 ans. « Ils étaient des milliers quand nous n’étions que quelques centaines. Heureusement, des citoyens se sont parfois interposés, sans quoi je ne sais pas bien comment cela aurait fini. »

    À Haïfa, la communauté arabe est l’une des plus importantes d’Israël. Un lointain souvenir de la ville d’avant 1948, avant le grand exode et les centaines de milliers de Palestiniens expulsés à travers tout le pays, ce que les Palestiniens appellent la Nakba, la « catastrophe ».

    Ancien journaliste, déjà très actif lors de la guerre du Liban en 1982 alors qu’il était étudiant, Jafar Farah (dont on peut aussi lire un portrait ici) dirige le centre Mossawa, dédié à l’étude des discriminations que subit en Israël la communauté arabe (20 % de la population totale du pays) et au lobbying auprès des institutions, du parlement et du gouvernement pour qu’elles cessent. « Les Juifs de Haïfa ne comprennent pas ce que les Arabes ressentent quand Gaza est bombardée, estime Jafar Farah. Ils ne comprennent pas pourquoi nous sommes en colère. Ils nous regardent et nous disent : "Mais comment, vous devriez être contents, Israël vous protège aussi." Contents ? Contents que les réfugiés soient tués, encore et encore ? Eux voudraient que nous soyons contents, faute de quoi, nous sommes considérés comme des traîtres, comme une cinquième colonne qu’il faut transférer en dehors d’Israël. C’est ce que pense Liberman (le ministre d’extrême droite des affaires étrangères – ndlr). » Entretien avec Jafar Farah.

    • Forced to … « LRB blog
      http://www.lrb.co.uk/blog/2014/07/25/yonatan-mendel/forced-to

      Living in Israel during the last three weeks has been political hell. I won’t say ‘Isra-hell’, a word posted on Facebook by the Israeli actress Orly Weinerman: she was attacked by a mob of Israeli artists who called on her to leave the country and denounced her personal life. Others in the performing arts have run into trouble for voicing doubts about the latest onslaught. A group of Israeli directors who called for an end to the war at the Cinémathèque festival in Jerusalem were also heavily criticised; the minister of culture called them a ‘disgrace’. Anti-war demonstrations in Tel Aviv and Haifa have run into violence from ultra-nationalists chanting ‘Mavet la-Aravim’ and ‘Mavet la-Smolanim’ (‘Death to the Arabs’ and ‘Death to the leftists’). People I know are afraid to speak against the war in their workplace.

  • Franck Barat , coordinateur du tribunal Russell pour la Palestine, arrêté à Ben Gourion et expulsé ne pourra être présent pour soutenir les prisonniers palestiniens.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-puchot/250413/tunisie-syrie-israel-c-est-le-retour-de-la-chronique-maghreb-machrek
    25 avril 2013 Par Pierre Puchot

    * Israël toujours aussi capricieux avec ses visiteurs. C’est cette fois le coordinateur du tribunal Russell pour la Palestine, Frank Barat. De retour à Bruxelles mercredi, il nous raconte son interrogatoire et son expulsion de Ben Gourion, l’aéroport de Tel-Aviv :

    « “Donnez-moi votre numéro de portable, votre numéro chez vous, les noms de votre père et votre grand-père et toutes vos adresses email” sont les premiers mots que l’officier des services de renseignements intérieur israélien (Shabak) a prononcé quand je suis rentré dans son bureau.

    Environ une heure avant, la demoiselle au guichet avait simplement prit mon passeport et m’avait dit : “mettez-vous sur le côté, nous voulons vous poser plus de questions”. Mon but lors de ce court voyage était de rendre visite à des connaissances sur place et aussi de participer à une réunion sur les prisonniers politiques palestiniens, à l’occasion des 11 ans d’emprisonnement de Marwan Barghouti. L’interrogatoire dura environ 4h. Je fus conduis dans différents bureaux, interrogé par différentes personnes, parfois plusieurs en même temps. Les ¾ de mon interrogatoire furent à propos de mon voyage d’une semaine en Israël. L’officier principal me disant : “Je sais tout ce qu’il y a à savoir sur vous, depuis la première minute, donc arrêtez de mentir”. Refusant de lui divulguer ma réelle adresse email (les services secrets intérieurs peuvent maintenant demander un accès a vos emails, voir ici), il m’annonça que vu mon refus de coopérer et mes mensonges, il allait me déporter. Je fus ensuite fouillé au corps (de près, plusieurs fois) et mon bagage fut passe au crible fin (plusieurs fois, par plusieurs personne).

    Après 23h en cellule de déportation, je fus escorté dans un avion à 1h du matin.