person:régis debray

  • Medium : comment peut-on être Européen ? | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/130219/medium-comment-peut-etre-europeen

    C’est le truc de Debray donc garder ses distnces, mais je référence pour les archives.

    - Cartographie, qui part de « l’itinéraire d’un europhile » pour aboutir au « théâtre des nations »

    – Vu d’ailleurs, de l’Europe Tartuffe" au « Guide touristique de Kant » en passant par une savoureuse évocation du Brexit, sous la plume alerte et savante d’Antoine Perraud : « Quand le Royaume-Uni rétrécit au Brexit ».

    – Les Europes surprise , notamment L’Europe du foot et une réflexion de Régis Debray sur l’utilité et la pérennité d’un mythe.

    #europe

  • Abolir les #frontières

    https://www.scienceshumaines.com/abolir-les-frontieres_fr_37457.html

    Dans Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen (1942), Stefan Zweig parle d’un monde antérieur à la Première Guerre mondiale où les frontières n’existaient pas pour les voyageurs et où la prise de conscience de l’immensité du monde à découvrir s’ouvrait aux Européens. La question d’un monde ouvert pour tous les habitants du monde n’est pas nouvelle, car elle a été déjà abordée par Emmanuel Kant dans son Projet de paix perpétuelle (1795) : il y distinguait le droit de visite du droit d’installation, reprise par Zigmunt Baumann dans ses travaux sur la mondialisation et la fluidité des échanges (une modernité liquide, selon ses termes). Cette question est néanmoins controversée. Dans son ouvrage L’Obsession des frontières (2007), Michel Foucher décrit un monde où il n’y a jamais eu autant de kilomètres de frontières depuis la chute du rideau de fer, tandis que Régis Debray dans Éloge des frontières (2010) montre qu’elles permettent de définir des communautés politiques et culturelles en leur sein.

  • Régis Debray, d’une civilisation à une autre, d’une génération à une autre | PrototypeKblog
    https://prototypekblog.wordpress.com/2017/12/05/regis-debray-dune-civilisation-a-une-autre-dune-generation

    Il y avait, en 1919, une civilisation européenne, avec pour variante une culture américaine. Il y a, en 2017, une civilisation américaine, dont les cultures européennes semblent, avec toute leur diversité, au mieux, des variables d’ajustement, au pire, des réserves indigènes.

  • Che Guevara : réponse aux calomniateurs de Régis Debray | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/121017/che-guevara-reponse-aux-calomniateurs-de-regis-debray

    En janvier 2001, une prétendue « enquête » de la télévision suédoise laissait entendre que Régis Debray, arrêté en 1967 par l’armée bolivienne quelques mois avant l’arrestation, le 8 octobre, immédiatement suivie de son assassinat, d’Ernesto « Che » Guevara, aurait « donné » ce dernier. Elle fut reprise sans distance par Libération (lire ici), ce qui suscita une réaction indignée de François Maspero, éditeur des premiers livres de l’écrivain et, aussi, des œuvres complètes du « Che » (lire là). Cinq ans auparavant, en septembre 1996, quand cette calomnie commença à se répandre, sous l’impulsion du régime castriste, j’avais moi-même répliqué, dans les colonnes du Monde, en révélant le témoignage de Daniel Alarcon Ramirez, dit « Benigno », l’un des rares survivants de la guérilla bolivienne et frère d’armes indéfectible de Guevara.

    Si je republie ci-dessous ces deux textes, celui de François Maspero paru en 2001 dans Libération, puis mon propre article dans Le Monde en 1996, c’est parce que le cinquantenaire de la mort du « Che » est l’occasion, pour des médias peu scrupuleux, de relancer cette calomnie indigne. Ainsi, en se saisissant du récit autobiographique de Laurence Debray, qui vient de paraître chez Stock et alors même qu’elle y balaye ce soupçon, Paris Match n’a pas hésité à relayer l’accusation mensongère, sous le titre : « Une fille sur les traces du “délateur” du Che ». Voici donc la réplique de François Maspero, cet ami cher et rare, trop tôt disparu (lire ici), qui fut lui-même arrêté en Bolivie alors qu’il cherchait à rencontrer Régis Debray dans sa prison de Camiri, lequel Debray sera finalement condamné à trente ans d’emprisonnement et ne retrouvera sa liberté que quatre ans plus tard, grâce à une large campagne internationale en sa faveur.

    #Che_Guevara #Regis_Debray #Stalinisme #Cuba

  • Selon Regis Debray la France est américanisée : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/regis-debray-ainsi-sommes-nous-devenus-americains_1904344.html Sur Macron il démontre que c’est bien le cas le saint-homme Macron étant au service des Usa, des banques afin de parachever l’oeuvre commencée après la seconde guerre mondiale : http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/08/29/le-nouveau-pouvoir-de-regis-debray-une-critique-de-l-ideologie-de-la-transpa

  • Le jour où la #France s’est divisée sur le foulard
    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/02/03/le-jour-ou-la-france-s-est-divisee-sur-le-foulard_5074145_4497186.html

    C’était il y a vingt-huit ans. Fatima Achahboun avait 14 ans. Le 18 septembre 1989, Ernest Chénière, le principal du collège Gabriel-Havez de Creil, petite ville déshéritée de l’Oise, décide « au nom du respect de la laïcité » d’exclure l’adolescente d’origine marocaine, sa sœur Leïla et leur camarade Samira Saïdani, toutes deux âgées de 13 ans, car elles refusent de retirer le #foulard qu’elles portent depuis quelques mois.

    C’est le premier épisode de ce qui deviendra l’« affaire du foulard », une longue controverse qui divise le pays et déchire la gauche. L’acte fondateur d’un affrontement sur la #laïcité au sein du #PS, où deux conceptions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État s’affrontent. Ceux qui réclament une « laïcité ouverte » face à ceux qui la défendent comme la gardienne de l’« identité française » et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

    #paywall

    • C’est le premier épisode de ce qui deviendra l’« affaire du foulard », une longue controverse qui divise le pays et déchire la gauche. L’acte fondateur d’un affrontement sur la laïcité au sein du PS, où deux conceptions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État s’affrontent. Ceux qui réclament une « laïcité ouverte » face à ceux qui la défendent comme la gardienne de l’« identité française » et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

      Ces deux positions ont évolué mais restent aujourd’hui séparées par une ligne de démarcation vivace. Elles ont encore divisé les candidats de la primaire à gauche, Manuel Valls plaidant pour une laïcité plus stricte « réaffirmée partout » et Benoît Hamon, jugeant que, conformément à la loi de 1905, la laïcité impose à l’État un devoir de neutralité, non de combat.

      Ce qui serait bien @baroug si tu es abonné, comme le dit si bien @mad_meg, à l’-e-mmonde c’est de mettre l’article, sous mur de paye, en ligne dans sa totalité, sans citer le lien juste en mettant la source : Le Monde du 3 février 2017.

    • J’ignorais cette généalogie :

      Au retour des vacances, le débat s’enflamme naturellement. Gisèle Halimi claque la porte de SOS Racisme, qui, comme le MRAP, juge que l’école doit accueillir tous les enfants. La tribune la plus fracassante est publiée dans Le Nouvel Observateur le 2 novembre.

      C’est une lettre ouverte à Lionel Jospin, signée par cinq intellectuels (Régis Debray, Élisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler), intitulée « Profs, ne capitulons pas ! ».

      Elle débute par ces lignes : « L’avenir dira si l’année du Bicentenaire aura vu le Munich de l’école républicaine. » L’hebdomadaire Politis publie la réplique de Joëlle Kauffmann, Harlem Désir, René Dumont, Gilles Renault et Alain Tournaux qui parle d’« un Vichy de l’intégration des immigrés ».

      Le débat s’embourbe. Désormais, les nuances ne sont plus audibles. Elles ne le seront jamais plus. Les périphrases « les laïcards qui ont peur des musulmans » et, en face, « les laïcards complaisants » augurent les qualificatifs d’islamophobes et d’islamo-gauchistes qui n’existaient pas alors et qui continuent en 2017 d’empoisonner le débat public. Les deux camps de l’époque perdurent aujourd’hui : ceux qui pensent que ce déchaînement de violence intolérable contre des adolescentes a braqué durablement la communauté musulmane et ceux qui jugent que l’État, en manquant de fermeté, a laissé s’épanouir l’intégrisme islamiste.

    • Merci @thibnton pour cet extrait et pour l’éventuelle prise de risque encourue. Il faut savoir vivre dangeureusement :) Au moins cela pourra donner des éléments à celles ou ceux qui souhaitent entamer un nième débat sur la laïcité en étant non abonné à ce journal récemment introduit dans l’éducation national par le biais du décodex « le guide pour savoir à qui faire confiance sur internet »

      http://www.les-crises.fr/bien-sur-et-maintenant-leducation-nationale-recommande-le-decodex/#comment-429198

  • Puisque M. Daniel Ortega vient de se faire réélire pour un quatrième mandat — après une terrible métamorphose bigote et néolibérale —, retour sur les belles heures du Nicaragua sandiniste…

    Au Nicaragua, que reste-t-il du sandinisme ? (septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/DUTERME/56231

    Dans nos archives :

    · Nicaragua : une « modération » radicale, enquête de Régis Debray (septembre 1979) http://www.monde-diplomatique.fr/1979/09/DEBRAY/35254

    · Construire un État de droit dans la légalité révolutionnaire (janvier 1982) http://www.monde-diplomatique.fr/1982/01/MATTAROLLO/36539

    · La résistance du Nicaragua, par Maurice Lemoine (juin 1983) http://www.monde-diplomatique.fr/1983/06/LEMOINE/37390

    · Le sandinisme sans fatalité, par Philippe Videlier (septembre 1984) http://www.monde-diplomatique.fr/1984/09/VIDELIER/14201

  • L’Europe de Barroso : de Mao à Goldman Sachs
    http://www.dedefensa.org/article/leurope-de-barroso-de-mao-a-goldman-sachs

    L’Europe de Barroso : de Mao à Goldman Sachs

    Dans l’émission L’Histoire immédiate (chaîne Histoire) du 6 juillet, Régis Debray observe que les évènements de mai 68 qu’il n’a pas vécus puisqu’il était en prison en Bolivie (de 1967 à 1971), marquent l’accélération décisive de l’américanisation de la France et de sa plongée dans le consumérisme. L’américanisation de la France grâce à Mao (les gauchistes maoïstes étaient en pointe dans le mouvement) : « Amusant... Ou bien non, pas amusant du tout », commente Debray avec une ironie un peu lasse. Trois jours plus tard, cette analyse aujourd’hui unanimement acceptée par les esprits hors-Système/antiSystème, trouve une confirmation opérationnelle en étendant la vertu de l’américanisation de 1968 à l’Europe.

    Il est sans la moindre vergogne, mot inconnu chez lui puisqu’il a (...)

  • Le grand retour des #frontières_nationales

    « Elle inhibe la violence, et peut la justifier. Scelle une paix, et déclenche une guerre. Brime et libère. Dissocie et réunit. Joint et sépare. Elle rend égale des puissances inégales, aujourd’hui comme hier, le malheur des impériaux, qui les mène à leur perte, est de tenir les frontières pour qualité négligeable. Le mur interdit le passage, la frontière le régule. Dire d’une frontière qu’elle est une passoire, c’est lui rendre hommage, c’est lui rendre son dû, elle est là pour #filtrer. » Cette citation extraite du livre Éloge des frontières, du philosophe Régis Debray, illustre l’ambivalence et le paradoxe contemporain de la frontière.


    http://globalediplomatie.com/2016/03/31/le-grand-retour-des-frontieres-nationales
    #frontières #filtre #murs #barrières_frontalières
    cc @daphne @marty @albertocampiphoto

  • Les ressorts politiques de la mobilisation jihadiste en Europe | Les carnets de l’IREMAM
    https://iremam.hypotheses.org/6060#more-6060
    Ce long entretien de François Burgat avec Sari Hanafi m’avait échappé. Il développe une intéressante analyse des motivations au départ des djihadistes.
    En revanche, concernant les causes de l’extension du conflit régional, je suis surpris du peu d’intérêt accordé à l’action des monarchies du Golfe et notamment de l’Arabie Saoudite.

    Il est raisonnable de considérer ainsi que bon nombre des futurs jihadistes français partent d’abord en Syrie en réaction à des stigmatisations individuelles ou collectives : ségrégation à l’éducation, ségrégation plus sévère encore à l’emploi, bien sûr. Des agressions directes (comme le crachat ou toutes autres formes d’insultes dont une épouse ou une sœur peuvent être les destinataires parce qu’elles portent le voile) font partie intégrante de ce registre de la radicalisation programmée.
    Mais, on le dit moins souvent, la sensation de ségrégation résulte également et plus largement d’un banal, mais essentiel, déni de représentation politique. Ce déni se manifeste à plusieurs niveaux. Il est d’abord évident sur le terrain de la représentation élective, où les carences du système sont statistiquement évidentes. Mais il résulte également de restrictions plus pernicieuses et néanmoins particulièrement systématiques dans l’accès à la parole publique, phénomène dont les grilles des radios et des chaines du service audiovisuel public suffisent à fournir un éloquent témoignage, lorsque la voix « des uns » trouve assez systématiquement un accès plus facile que celle « des autres ». Ce déni de représentation institutionnelle et médiatique est de surcroît aggravé par une pratique qui est particulièrement développée en France : celle de la promotion médiatique très artificielle de « personnalités » musulmanes particulièrement peu représentatives. Cette méthode est en fait directement issue de la longue tradition coloniale de fabrication d’élites domestiquées (les Agha et les Bachaga de l’administration algérienne) et/ou, dans une logique plus directe encore, des différents corps des troupes indigènes dites « supplétives ». C’est dès les premières décennies de la période coloniale que ce double mécanisme de domination des « Français musulmans » avait été élaboré. La minorité de ces citoyens musulmans de seconde zone ne se voyait pas seulement imposer de facto un quasi-silence institutionnel. Il leur fallait assister à la mascarade de la promotion de ceux qui étaient réputés être leurs « représentants », fabriqués par des nominations verticales ou par des scrutins grossièrement manipulés, et dont la mission était d’exprimer en leur nom l’adhésion aux fondements de leur propre domination. C’est sans doute dans ce que je nomme la « chalghoumisation »[5] de la représentation des musulmans de France que réside l’un des tout premiers moteurs du mécontentement extrême d’une très large majorité des musulmans de France et de la radicalisation d’une infime partie d’entre eux. Les grands médias audiovisuels publics, ruisselants de bonne conscience « républicaine » et friands de plateaux télés ou de titres accrocheurs sur les « jihadistes », sont de ce fait eux-mêmes les tout premiers pourvoyeurs de ces « filières » dont ils se délectent. Il y a vingt ans déjà, dans le contexte de la guerre civile algérienne en 1995, de jeunes musulmans français que je rencontrais avaient résumé en ces termes l’origine de cette faille béante du « vivre ensemble » dont ils souffraient : « Lorsqu’à la télévision française, on parle de l’Algérie, de la Palestine ou de l’Islam, on est obligés de zapper ! Eh bien ! croyez-moi, monsieur, à force de zapper, on a mal au doigt ! »

    SH : Il y a ensuite des motivations que vous qualifiez de « positives » ?

    FB : Oui, le besoin de rompre avec un univers qui contredit les aspirations existentielles de certains citoyens, jeunes ou moins jeunes, est manifestement « complété » par d’autres motivations, plus positives celles-là. Elles s’ajoutent, mais parfois aussi elles se substituent, chez des individus parfaitement intégrés socialement et économiquement, il est essentiel de le souligner, aux motivations négatives pour déclencher à elles seules un engagement radical dans le conflit syrien d’abord, dans ses prolongements internationaux ensuite. Historiquement, l’engagement dans le conflit syrien procède banalement de l’expression d’une solidarité idéologique ou confessionnelle transnationale. Les motivations prioritairement énoncées par une majorité des partants relèvent de leur désir de porter secours à leurs frères de religion, qu’à leurs yeux, l’Occident laisse massacrer sous les barils de produits chimiques lancés par les hélicoptères du régime d’Assad. « Si ma compagnie néerlandaise était venue au secours des Syriens, j’aurais alors combattu dans ses rangs », témoignait ainsi un jeune militaire néerlandais d’origine turque. Dans l’histoire européenne, de telles solidarités infraétatiques transnationales n’ont rien de réellement nouveau. On connaît l’élan de solidarité activiste, relayé alors par des formations politiques ayant pignon sur rue, qui s’est exprimé, en 1936 en faveur des Républicains espagnols en nourrissant les rangs de « brigades internationales » où de nombreuses personnalités, notamment françaises, se sont illustrées. Ou l’engagement du Français Régis Debray dans les rangs de la guérilla bolivienne. On sait moins que la guerre civile libanaise a vu la mobilisation de plusieurs centaines de citoyens notamment des Français de confession chrétienne, qui ont combattu dans les rangs phalangistes. On ne saurait évidemment omettre la trajectoire de ces Français de confession juive qui s’enrôlent dans les rangs de l’armée israélienne, quand bien même celle-ci agit hors des cadres reconnus de la légalité internationale dans les territoires qu’elle occupe. Mentionnons incidemment enfin qu’à l’extrême opposé du spectre du « jihadisme », quelques centaines d’Européens de religion chrétienne ont rejoint la Syrie pour s’enrôler dans les rangs des combattants syriens – essentiellement kurdes – en lutte contre l’OEI.
    Par delà l’expression d’une solidarité de type humanitaire, l’OEI me semble ensuite, et plus fondamentalement encore, tirer sa force d’attraction du fait qu’elle incarne, en écho de ce que fut en 1979 l’Iran khomeyniste pour les chiites, l’utopie d’une sorte de « Sunnistan » libéré d’un tyran qui était avant tout l’expression de la mainmise occidentale. Il offre un territoire perçu tout d’abord comme permettant à ces musulmans de vivre leur religion selon la représentation qu’ils s’en font, sans aucune des entraves existantes dans le terroir européen (ou arabe) de départ. C’est ensuite un monde où, pour l’adepte de l’OEI, la défense du « Sunnistan libre », tout comme celle des victimes des politiques occidentales (et donc son autodéfense personnelle), peuvent être mise en œuvre, y compris par les armes. Le jihadiste peut répondre ainsi sur un pied d’égalité aux violences symboliques comme militaires, c’est-à-dire résultantes de stigmatisations symboliques (les caricatures) ou d’agressions physiques (les bombes) dont se rend coupable à ses yeux le camp dont il a pris le parti de se démarquer.

    Cette matrice échappe trop fréquemment aux perceptions officielles. L’appréhension de la motivation des assaillants parisiens du 7 janvier 2015 s’est limitée trop systématiquement aux seules victimes des Kalachnikovs. Il a inscrit ce faisant la confrontation dans une territorialité (et dans une temporalité) franco-française extrêmement réductrice. Or, seul un important « zoom arrière » peut permettre de considérer dans leur intégralité la territorialité et la temporalité de la confrontation et, ce faisant, d’avoir une chance d’entrapercevoir ses clefs de lecture et, le cas échéant, de traitement. Seule la prise en compte de cette territorialité large et d’une temporalité moins immédiate permet de comprendre que les motivations négatives des adeptes de la radicalisation ne se traduisent en actes que parce qu’elles résonnent au cœur d’une profonde fracture politique — largement internationale celle-là — creusée dans le sillage historique direct de la vieille fracture coloniale, par l’unilatéralisme des politiques de la France (et de ses alliés) dans le monde musulman : directement (au Mali ou en Irak) ou par allié privilégié interposé, israélien (à Gaza) ou américain (au Yémen). Rien de ce qui s’est produit à Paris n’aurait très vraisemblablement eu lieu sans ces incursions guerrières qui, pourtant, échappent presque systématiquement aux « analyses » obsédées par la « lutte contre les dérives sectaires », et concentrées sur les seuls ressorts « sociologiques » de la motivation des révoltés. Un rappel comparatif permet de souligner ce qui devrait être une évidence : pour la compréhension du message lancé par les attentats du 11 septembre 2001, quel a été l’apport de cette sociologie au rabais des auteurs des attaques ? Proche de zéro peut-on, me semble-t-il, répondre aujourd’hui.

  • Dans le tombeau de l’intellectuel français de souche - Page 4 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171015/dans-le-tombeau-de-l-intellectuel-francais-de-souche?page_article=4

    Cela fait des années maintenant que les médias, avec une persévérance qui confine à l’obsession, sont devenus le théâtre de l’emphase identitaire, la scène sans cesse rejouée de l’inconfort français : identité malheureuse, racisme anti-Blanc, phobie de l’autre s’y donnent à lire sans scrupule ni recul. Et sur cette scène, c’est la même histoire qui est racontée, celle du « petit Blanc » oublié, méprisé, insulté par le « méchant » Maghrébin et sa femme voilée, la masse colorée des Français sans souche qui transgressent les règles du jeu de la laïcité, de la République.

    L’objectif est clair : connecter les transformations de la société française à la question de l’immigration. Et pour cela, construire la figure d’un ennemi intérieur, un autre inassimilable, le Musulman, le Rom, l’Étranger, le jeune de banlieue, selon les mêmes méthodes utilisées par les antisémites pour construire la figure du Juif malfaisant. Il s’agit moins de défendre le vrai peuple injustement méprisé, comme le prétend Onfray, que de reconfigurer la société, en traçant une frontière entre les insiders et les outsiders, les Français et les réfugiés, le Citizen et le Denizen…

    Ce message, ce sont les médias qui le formatent et le diffusent. Les intellectuels médiatiques n’en sont que les porte-parole. Il n’ont même pas le privilège de l’antériorité. C’est flagrant dans le cas de Michel Onfray, qui ne fait que suivre, à l’instar de politiques, la pente d’une opinion publique formatée par les médias. Ça l’est plus encore d’Éric Zemmour, qui n’appartient pas à la sphère intellectuelle mais à l’univers médiatique des radios et des talk-shows. C’est aussi vrai d’Alain Finkielkraut, qui se confie depuis des années à ce qu’il dénonce et se précipite dans le grand trou noir médiatique qui nourrit et aiguise ses obsessions et ses peurs.

    La dérive droitière des intellectuels est la forme que prend leur ralliement à la doxa médiatique, leur soumission à l’air du temps. Ils ne dérivent pas à droite, ils suivent la pente des idées reçues. Ils sont absorbés par le trou noir des médias, cette bouche d’ombre qui avale et dévore toute expérience réelle de création ou de pensée. Ce n’est pas seulement à la dérive droitière d’intellectuels que nous assistons, mais à la dévoration médiatique de toutes les figures publiques de la représentation. Homo politicus. Homo academicus. Homo mediaticus. Toutes les figures publiques y succombent l’une après l’autre : la figure du politique, privée de sa puissance d’agir, celle du journaliste, de son indépendance, celle de l’intellectuel, du magistère de la pensée.

    Homme politique sans pouvoir, journaliste embedded et intellectuel sans œuvre : voilà les trois figures de la dévoration médiatique. Déchargées de leur puissance d’agir, ayant perdu toute autonomie, elles fusionnent sous nos yeux pour donner naissance à l’histrion, au polémiste, qui est la forme terminale de l’intellectuel médiatique. Dans un univers où la manipulation des pulsions a pris la place de l’échange des idées et des expériences. C’est la mort de l’intellectuel français de souche.

    Il ne manquait qu’un meeting à la Mutualité, sans autre prétexte que la défense de Michel Onfray, pour lui servir d’obsèques nationales. Ce sera chose faite le 20 octobre prochain. Qui s’en plaindra ?

    #médias #intellectuels

  • Dans le tombeau de l’intellectuel français de souche - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/171015/dans-le-tombeau-de-l-intellectuel-francais-de-souche

    Homme politique sans pouvoir, journaliste embedded et intellectuel sans œuvre : voilà les trois figures de la dévoration médiatique. Déchargées de leur puissance d’agir, ayant perdu toute autonomie, elles fusionnent sous nos yeux pour donner naissance à l’histrion, au polémiste, qui est la forme terminale de l’intellectuel médiatique. Dans un univers où la manipulation des pulsions a pris la place de l’échange des idées et des expériences. C’est la mort de l’intellectuel français de souche.

    • « Il ne manquait qu’un meeting à la Mutualité, sans autre prétexte que la défense de Michel Onfray, pour lui servir d’obsèques nationales. Ce sera chose faite le 20 octobre prochain. »

      Michel Onfray convoque ses soutiens à la mutualité
      Olivier Faye, Le Monde, le 19 octobre 2015
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/09/19/michel-onfray-convoque-ses-soutiens-a-la-mutualite_4763591_823448.html

      « Régis Debray, Alain Finkielkraut , Pascal Bruckner, Jean-François Kahn, Jean-Pierre Le Goff et bien d’autres devraient être présents... »

    • Ce matin il passait sur France culture dans la matinale. C’est très étrange. Quand on lui demande pourquoi il écrit une tribune dans éléments dans le voisinage antisémtite de Ratier, l’explication est remarquablemnt capillo-tractée, j’en concevrais presque de l’admiration pour sa part de fiction et d’improvisation et limite je me dirais, ça se teindrait presque si, et c’est là où je veux en venir, il ne finissait pas par expliquer qu’en gros il est obligé, contraint, à son corps défendant, de parler et d’écrire partout parce que sinon on ne parle pas assez de lui et de son oeuvre. Et alors là les bras m’en tombent. Par exemple en été depuis douze ans, son temps d’antenne sur France Culture est de 28 heures mensuelles, ce dont personne ne peut se targuer. Et donc quand on lui fait remarquer que tout de même il bénéficie d’une émission sur le même France Culture , le monde selon Michel Onfray, là je dois dire que je n’ai pas le courage d’aller écouter pour voir, en gros il répond que oui, mais vraiment à Libération on dit que du mal de lui et on ne le publie pas. Et pire au Monde

      En fait ce type a un problème de mégaphone, il voudrait un autre modèle dans une autre marque.

      Sans compter que je trouve remarquable quand un intellectuel est à ce point persuadé que son travail mérite une plus grande audience. Je n’ai jamais compris sur la base de quel raisonnement, il parvenait à jauger ce manque à gagner.

    • Quel regard portez-vous sur la pensée française d’aujourd’hui ? Dans votre livre, vous parlez d’une « tentation du repli » pour caractériser la période actuelle. Quelles en sont les caractéristiques ?

      Sudhir Hazareesingh : Selon moi, quatre phénomènes définissent la situation actuelle. Le premier, c’est le fait que le déclinisme et le pessimisme ne sont plus l’apanage de la droite antimoderne et réactionnaire. Aujourd’hui, l’idée que « rien ne va plus » ou que « tout fout le camp » dépasse de loin cette famille de pensée, au point que certains de ses porte-parole les plus éloquents viennent de la gauche, comme Michel Onfray ou Régis Debray. Ce qui est d’abord nouveau aujourd’hui, c’est cela : une forme de fusion des pensées antimodernes dans un éloge commun d’un « républicanisme » nostalgique et passéiste qui réunit les ennemis d’hier, ceux qui sont effectivement les héritiers d’une culture républicaine comme ceux qui s’inscrivent dans une tradition profondément antirépublicaine.

      La deuxième chose qui me frappe, c’est la dimension très franco-française de cette pensée du repli. Il y a deux siècles, les auteurs français réactionnaires avaient un rayonnement international. Joseph de Maistre, par exemple, appartenait au patrimoine mondial de la pensée. Il était lu et discuté à l’étranger. Aujourd’hui, les pamphlétaires français antimodernes n’écrivent que pour un public hexagonal. A l’étranger, personne ne lit Eric Zemmour, Michel Onfray ou Alain Finkielkraut. Il y a quelques années, l’historien Pierre Nora avait dénoncé le « provincialisme » croissant de la vie intellectuelle française. J’adhère totalement à son analyse.

      Troisième élément qui caractérise notre époque : l’absence de véritable débat. Autrefois, l’antimodernisme n’était qu’une composante de la scène intellectuelle française. Face aux déclinistes et aux pessimistes, il y avait des progressistes et des optimistes qui pouvaient leur porter la contradiction. De nos jours, il n’y a quasiment plus personne dans le camp d’en face. On n’entend plus de contre-discours. Les antimodernes ont cannibalisé l’espace public.

      Lire aussi : Quand les polémistes supplantent les politiques

      Enfin, quatrième point frappant : la tendance très actuelle à diaboliser tout ce qui est « autre ». Dans un livre merveilleux, traduit en français sous le titre Deux siècles de rhétorique réactionnaire (Fayard, 1991), le sociologue américain Albert O. Hirschman expliquait qu’un élément central de cette rhétorique était la notion de « mise en péril ». C’est exactement ce qu’on observe aujourd’hui. Tout ce qui est « autre » est représenté comme une menace pour « l’identité française », cet autre étant à la fois l’étranger (l’Allemagne, les Etats-Unis, le monde arabo-musulman) et le minoritaire (les féministes, les homosexuels, les immigrés, etc.).

      Quelle est cette identité française qui serait mise en péril ?

      Je dirais volontiers que ces auteurs définissent l’identité française comme un archipel d’îlots menacés. Le premier de ces îlots, c’est la laïcité, dont l’ennemi est à leurs yeux le multiculturalisme. Le deuxième, c’est la souveraineté : ici, l’adversaire s’appelle la mondialisation (ou l’Europe). Le troisième de ces îlots, c’est la civilisation française au sens large : dès lors que tout ce qui est français est par définition supérieur à ce qui ne l’est pas, tout doit être fait pour éviter l’invasion d’une culture étrangère, par essence barbare et immorale. D’où, chez ces auteurs, l’éloge fréquent de la notion de frontière et, à l’inverse, le rejet de toute forme de cosmopolitisme.

      Face à l’intérêt que suscitent ces intellectuels, les responsables politiques semblent peu audibles. Pourquoi ?

      Il y a un élément très important, a fortiori dans un pays comme la France, où l’on aime les idées : c’est la langue. Que l’on partage ou non leurs analyses, force est de constater que les auteurs dont nous parlons savent manier la langue française. Certes, tous ne brillent pas dans le même registre : Finkielkraut, par exemple, est assez mauvais à la télévision mais il écrit remarquablement bien ; Zemmour, même si sa prose n’est pas exceptionnelle, a un talent oratoire hors pair ; Onfray, lui, est bon à peu près partout, que ce soit dans ses livres, dans ses cours ou sur un plateau télévisé, comme celui d’« On n’est pas couché ».

      Lire aussi : Eric Zemmour candidat à la présidentielle, sur une idée de Patrick Buisson

      De l’autre côté, le problème est que l’on a une génération d’hommes politiques qui utilisent tous, peu ou prou, une langue technocratique. Ce sont des gestionnaires, incapables de varier de registre en citant un écrivain ou un poète. Or, quand vous mettez des gestionnaires face à des intellectuels qui savent manier la rhétorique, il est logique que l’on écoute davantage les seconds.

      Ce que vous observez en France, l’observez-vous ailleurs en Europe ?

      Non, pas vraiment. Dans d’autres pays européens, le réflexe souverainiste et pessimiste peut exister : il est le socle des populismes qui se manifestent un peu partout. Mais la manière dont cette pensée se présente en France est particulière, autant dans sa substance que dans son style. En Grande-Bretagne, par exemple, vous avez actuellement, autour de UKIP (United Kingdom Independence Party), un état d’esprit un peu analogue. Mais c’est un mouvement très anti-intellectuel et antipolitique, qui ne repose sur aucun système de valeurs cohérent. Surtout, il n’est pas obsédé par l’idée de déclin.

      En France, par contre, le pessimisme repose fondamentalement sur le déclinisme, et s’appuie sur certains traits caractéristiques de la tradition intellectuelle nationale : le penchant pour le schématisme, l’abstraction et le refus des faits, le goût du paradoxe, le recours systématique à la diabolisation et aux arguments extrêmes, et une vision apocalyptique de l’avenir.

  • Sidération générale devant les propos de Nadine Morano : « La France est un pays de race blanche »
    http://blogs.mediapart.fr/blog/loic-cery/270915/sideration-generale-devant-les-propos-de-nadine-morano-la-france-est

    La sidération est-elle une position qui vaut la conscience des phénomènes insidieux ou avoués qui se déroulent sous les yeux de tous, ou trahit-elle au contraire une paralysie généralisée, une torpeur confinant au silence et à l’inaction ? Nadine Morano, reçue samedi 26 septembre 2015 dans l’émission « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier, a déclenché par ses propos une sidération de cet ordre, un état d’étonnement qui est en lui-même révélateur de ce que beaucoup de Français n’ont pas vu venir ce qui se passe dans ce pays, ce glissement aujourd’hui revendiqué, à force de renoncements et de torpeur justement, vers l’extrême droite, ce que naguère on avait nommé la « lepénisation des esprits ». Est-il trop tard pour réagir ?

    Simultanément, l’analyse de Sudhir Hazareesingh, professeur d’histoire française à Oxford met en exergue une « tentation du repli » des élites françaises.

    Michel Onfray, Eric Zemmour, Régis Debray, Michel Houellebecq... tous ces intellectuels occupent le devant de la scène médiatique, affichant leur conviction selon laquelle la France est au bord du gouffre, la culture française moribonde. « Une tentation du repli », selon Sudhir Hazareesingh, spécialiste de l’histoire française et auteur de Ce pays qui aime les idées (Flammarion).

    Interviewé par Thomas Wieder, ce professeur à Oxford explique les origines « de ce mouvement presque philosophique de pessimisme et de déclinisme en France ».

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/videos/video/2015/09/26/onfray-zemmour-houellebecq-pourquoi-cette-tendance-francaise-au-declinisme_4

  • Dessiner librement, mais en tout respect
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/dessiner

    A l’occasion du colloque international sur la liberté d’expression organisé par Cartooning for Peace, Régis Debray rappelle, dans le quotidien Lemonde.fr daté du 21 septembre, que le droit à l’ironie et à l’irrévérence ne consiste pas à dire n’importe quoi. Nous sommes mal placés pour donner des leçons à la terre entière, nous, les enfants de Rabelais, de Voltaire et de Wolinski. Les compagnons de Cartooning for Peace [l’association de dessinateurs présidée par Plantu] sont nos frères en résistance, face à (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #Ailleurs_sur_le_Web, #Presse, #carousel

    « http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/09/21/rire-en-respectant-les-convictions-d-autrui_4765104_3232.html?xtmc=r »

  • Postmodernité en action : interventionnisme, migration, hyperdésordre
    http://www.dedefensa.org/article-postmodernit_en_action_interventionnisme_migration_hyperd_sordre_

    • La Grande Crise de la Migration est en avance sur l’horaire. •Finesse du bloc BAO : au lieu de se préparer aux crises, voire tenter de les désamorcer, il les précipite... •Perspective, du président tchèque Zeman à Régis Debray.

  • Régis Debray, l’Éducation nationale et les immigrés
    http://www.vacarme.org/article2782.html

    Monsieur Régis Debray, mesdames et messieurs les responsables éditoriaux de La République expliquée à ma fille, mesdames et messieurs les concepteurs de sujet d’éducation civique du Diplôme national du Brevet 2015,

    On savait que les temps étaient à la confusion et l’on ne s’en réjouit pas. On entend bien que les approximations de vocabulaire sont légion. Une partie de notre métier consiste au demeurant à définir et expliquer des termes dont les usages sont devenus si peu rigoureux que certaines de nos séances d’histoire-géographie et d’éducation civique peuvent être consacrées à démêler l’écheveau d’amalgames savamment entretenus par les discours publics. Il n’empêche que c’est avec une certaine stupéfaction que nous avons pris connaissance du texte proposé aux élèves pour la partie d’éducation civique du Diplôme national du Brevet 2015. Extrait de La République expliquée à ma fille, déclinaison d’une série éditoriale à succès, celui-ci est de la plume de Régis Debray. On sait sa parole écoutée et relayée – notamment sur les questions scolaires depuis son rapport de 2002 consacré à l’enseignement laïque du fait religieux. Il a été au demeurant auditionné en mai par la commission sénatoriale sur le service public de l’éducation. Par ailleurs, invité lors de la matinale de France Inter en avril dernier, il déclarait « ne pas vouloir d’une école qui reproduirait les vices du monde extérieur ». Soit. Mais c’est tout le contraire qui a été donné à lire : le texte est en effet emblématique des flottements sémantiques à l’œuvre de manière insistante depuis des années. Nos élèves n’y échappent pas tant ils boivent ce qui partout circule. Nous nous permettrons donc une petite leçon à l’attention des destinataires de ce billet, en pointant seulement les dernières lignes afin de nous contenter de l’essentiel comme l’institution nous y invite si souvent…

  • « J’aime l’entreprise » ou l’erreur de calcul, par Régis Debray (Le Monde diplomatique, octobre 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/10/DEBRAY/50859

    Les déclarations d’amour marquent rarement un tournant historique, mais nos annales retiendront le « j’aime l’entreprise » lancé par notre premier ministre au Mouvement des entreprises de France (Medef) un jour d’août 2014. Les cris du cœur ont leur ambiguïté. Comment interpréter celui-ci ?

    #entreprise
    #medef
    #politique
    #liberalisme

  • L’erreur de calcul, par Régis Debray
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/10/DEBRAY/50859

    Les déclarations d’amour marquent rarement un tournant historique, mais nos annales retiendront le « j’aime l’entreprise » lancé par notre premier ministre au Mouvement des entreprises de France (Medef) un jour d’août 2014. Les cris du cœur ont leur ambiguïté. Comment interpréter celui-ci ?

  • ça fait mal de citer les mots de quelqu’un que je déteste plus que tout.
    Mais quand les mots sont justes, la sagesse consiste à ne pas les condamner.
    Car quand les mots sont justes, ce serait une erreur de penser qu’ils aient pu être contaminés par celui qui les a prononcés...

    Eux sont tombés dans l’économisme le plus plat, ne connaissent plus le sens et l’usage de mots, seulement ceux des chiffres. « Tout commence en mystique et finit en politique. Avec sa célèbre formule, Péguy ne détenait encore que la moitié du programme s’il s’avère que lique elle-même peut finir en statistique. »
    Comme Debray le remarque avec ironie, c’est justement à l’heure où l’économie bat de l’aile que l’économisme règne en maître ; le moment où les gestionnaires s’avèrent les plus médiocres, qu’ils ont réduit leurs discours à la pure gestion. Cherchez l’erreur. Pourtant, tout le monde s’est converti à l’économisme comme à la dernière religion : « Pris dans l’étau Éco, notre vocabulaire s’est réduit à l’os. Chacun s’exprime à l’économie : il gère ses enfants, investit un lieu, s’approprie une idée, affronte un challenge, souffre d’un déficit d’image mais jouit d’un capital de relations, qu’il booste pour rester bankable et garder la cote, en jouant gagnant-gagnant. » Cette domination sans partage de l’économie a transformé le langage courant, et surtout celui des politiques. Ils n’exaltent plus, ils ne montrent plus le chemin, passent leur temps à jouer au pédagogue communicant : « L’économie est une vulgate où l’endoctrinement s’appelle explication. »
    L’Erreur de calcul. Régis Debray. Éditions du Cerf. Le poing sur la table. 55 p., 5 €.

    Ben oui, c’est beau, mais ça vient de là (courage !)
    http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2014/12/10/31006-20141210ARTFIG00354-eric-zemmour-l-uppercut-de-regis-debray-a-manuel-

  • À propos du national-étatisme de Régis Debray
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4168

    Avec BHL et Michel Onfray, Régis Debray figure parmi les intellectuels de haute volée et tout terrain dont la France officielle s’enorgueillit de détenir le glorieux monopole. Comme pour ses pairs, la polyvalence de ses compétences supposées et les retournements de veste à répétition lui ont permis de manger à …

    #La_chronique_de_Jean-Pierre_Garnier #Debray ;_Etat ;_Nation