person:rémi fraisse

  • Mort obscène - observatoire des sondages
    http://www.observatoire-des-sondages.org/mort-obscene

    La mort de Rémi Fraisse, jeune étudiant botaniste, le 25 octobre dernier à Sivens, illustre le peu de scrupules qu’ont les sondeurs à utiliser un événement tragique comme support à leur production, au service de la politique, en l’occurrence du combat politique de leur commanditaire officiel ou non, et bien sûr de leur propre communication.

  • Révélations sur la mort de R. Fraisse
    (titre dans le En continu, nettement plus explicite que le titre de l’article…)

    Barrage de Sivens : la famille de Rémi Fraisse en appelle à Hollande
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/06/la-famille-de-remi-fraisse-en-appelle-a-hollande-pour-faire-la-lumiere-sur-s

    La famille de Rémi Fraisse a interpellé, jeudi 6 novembre, le président de la République, lui demandant de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme, tué sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn. Si les premières analyses ont montré que le manifestant de 21 ans avait été touché mortellement par une grenade offensive lancée par les gendarmes dans la nuit du 25 au 26 octobre, le récit de la nuit reste encore largement flou.

    Cette demande adressée au plus haut niveau de l’Etat intervient quelques heures après les révélations de Mediapart, qui jettent un nouvel éclairage sur la nuit du drame. Selon le site d’information, environ 40 grenades offensives ont ainsi été lancées par les militaires durant la nuit, ce qui montre une réponse policière très forte.

    Celle qui a tué Rémi Fraisse visait « directement » un petit groupe de quatre ou cinq jeunes qui leur lançait des pierres et des mottes de terre. L’Etat a su « immédiatement » que « c’[était] bien une grenade offensive qui a[vait] tué sur le coup » Rémi Fraisse, et « l’a caché », affirme Mediapart.

    Autre élément troublant, un premier examen médico-légal du corps de Rémi Fraisse a été « discrètement » pratiqué, deux heures à peine après sa mort dans une morgue d’Albi, affirme Mediapart. Un examen qui n’avait été évoqué auparavant ni par le procureur d’Albi, initialement chargé du dossier, ni par celui de Toulouse, après l’ouverture d’une information judiciaire. Le médecin qui a pratiqué l’autopsie conclut pourtant « immédiatement à un décès provoqué par une explosion », précise Mediapart.

    Ce n’est que le lundi suivant que le procureur de la République d’Albi, Claude Dérens, conclura que de la mort de Rémi Fraisse a été « causée, selon toute vraisemblance, par une explosion ».

    Mediapart publie, en outre, des extraits du rapport de sept pages rendant compte de l’autopsie. Le site d’investigations indique ainsi que « le jeune homme a eu une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière arrachées par l’explosion », et que Rémy Fraisse « est très certainement mort sur le coup ».

    Après ces révélations, la famille du manifestant, dans une déclaration lue devant la presse par leur avocat, Me Arié Alimi, s’est interrogée :
    « Pourquoi, alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l’explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n’a-t-elle pas été immédiatement révélée ? »
    Le ministère de l’intérieur souligne, de son côté, que « la position du ministre est de dire qu’il ne s’exprime pas avant la justice, et qu’il ne l’a jamais fait auparavant ».

  • Larrouturou sur le Testet : le véritable visage de Nouvelle Donne
    http://larotative.info/larrouturou-sur-le-testet-le.html

    Pierre Larrouturou, leader de Nouvelle Donne, a signé sur Reporterre.net une chronique, finalement expurgée, sur la mort de Rémi Fraisse dans laquelle il en appelait à une répression accrue à l’égard des militants. Où il allait jusqu’à proposer d’interpeller au début des manifestation tous ceux dont le look serait problématique. Cette chronique est abjecte mais guère surprenante de la part de celui dont le parti joue à fond la carte républicaine et se pose en apôtre d’un État fort. Elle montre en fait le vrai visage de Nouvelle Donne : un parti qui séduit en disant vouloir faire de la politique autrement mais qui défend fondamentalement l’ordre établi. Voici quelques éléments de compréhension.

    (...)

    En 2012, suite à la victoire de François Hollande, Pierre Larrouturou et Stéphane Hessel, au lieu de s’indigner, décident de rejoindre les rangs du parti au pouvoir pour y défendre leurs révolutionnaires idées. Ils présentent une motion au congrès du parti, celle-ci reçoit 11,8% des suffrages. Mais le PS est ingrat et n’accorde aucune place éligible pour les élections européennes de 2014 à ceux qui ont porté cette motion. Vexé et privé de strapontin d’élu, Pierre Larrouturou claque la porte et part fonder son propre parti, celui où il aura les coudées franches pour faire valoir ses ambitions. Nouvelle Donne est née.

    Évidemment, pour espérer être élu, il faut occuper un créneau. Pierre Larrouturou va trouver le sien : il dégaine la corde de la critique de la professionnalisation du pouvoir et vante donc l’implication citoyenne. Les éléments de langage maison alternent donc entre l’exaltation de la citoyenneté, l’apologie des référendums, l’ode à la transparence et l’appel constant à la fin du métier de politicien. Le tout est enrobé d’un verbiage au républicanisme bon teint.

    (...)

    Dans un contexte où de plus en plus de gens ne croient plus, à raison, en la politique traditionnelle et en la démocratie représentative, le discours critique sur les professionnels de la politique et les institutions a logiquement séduit nombre de militants, sans doute pour l’essentiel sincères. Sauf qu’il est trompeur et populiste. D’abord parce que la ligne de conduite et la direction du parti sont entre les mains d’un petit nombre de cadres ambitieux (essentiellement ses deux co-présidents, Pierre Larrouturou et Isabelle Attard (députée du Calvados, élu à l’époque sous l’étiquette PS-EELV)). Ensuite parce que les militants ne décident que de détails à la marge, même si le parti leur demande actuellement leur avis via une consultation où ils doivent se positionner sur 85 questions qui permettront de rédiger les nouveaux statuts. Leur action consiste en réalité essentiellement à organiser localement la propagande du parti. Le seul objectif de ce joli discours n’est pas de renouveler la manière de faire de la politique, sans quoi Nouvelle Donne en appellerait sans doute à la fin des partis, mais bien de légitimer la parole des leaders du mouvement par une assise supposément populaire.

    (...)

    Nouvelle Donne qui prétend lutter contre la professionnalisation de la politique ainsi que sa peoplisation a pourtant ses stars, chargées d’attirer le chaland grâce à leur légitimité intellectuelle ou médiatique (toutes ont la particularité d’un engagement plus ou moins constant dans la gauche molle, notamment au parti socialiste), ses politiciens de métier et son leader charismatique, Pierre Larrouturou.

    (...)

    Larrouturou se présente (et est généralement présenté ainsi par la presse) comme économiste. C’est que ça fait plus classe et plus légitime pour l’ouvrir que se présenter comme appartenant à la catégorie des politicards. Pourtant, c’est plutôt dans cette dernière que sa carrière le place. Une carrière qui ferait passer Jean-Vincent Placé pour un modèle de sincérité et de fidélité.

    (...)

    Ainsi, plutôt que de reconnaître que les véritables coupables de la situation au Testet sont seulement ceux et celles qui ont décidé de la construction de ce barrage (c’est-à-dire essentiellement les élus du Tarn), Pierre Larrouturou, en bon républicain, fustige les « blacks blocks ». On se demande où il a rangé ses beaux discours sur la rénovation des institutions et la place des citoyens. En tous cas, ce qui est clair, c’est que la figure de l’ennemi intérieur fait manifestement toujours recette.

    #Larrouturou #Testet #black_blocs #nouvelle_donne #politicaillerie

    • plutôt que de reconnaître que les véritables coupables de la situation au Testet sont seulement ceux et celles qui ont décidé de la construction de ce barrage (c’est-à-dire essentiellement les élus du Tarn), Pierre Larrouturou, en bon républicain, fustige les « blacks blocks ». On se demande où il a rangé ses beaux discours sur la rénovation des institutions et la place des citoyens. En tous cas, ce qui est clair, c’est que la figure de l’ennemi intérieur fait manifestement toujours recette. Nous reproduisons ici ses propos, dépubliés par Reporterre en fin de matinée le 30 octobre 2014, ils sont édifiants.

      « Les Black Blocks, parlons-en. Le 22 février, lors de la grande manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous étions nombreux à être scandalisés par la façon dont les forces de l’ordre, pourtant supérieures en nombre, les avaient laissé saccager une partie du centre-ville de Nantes et les avait laissés repartir sans chercher vraiment à les interpeller.

      Le 22 février, quand une poignée de casseurs a mis le feu à la boutique de Vinci, il y avait plusieurs dizaines de CRS à moins de cinq minutes à pied du lieu du délit. Pourquoi sont-ils restés sans agir ? Et pourquoi, à la fin de l’après-midi, alors qu’il était très facile d’interpeller ces groupes d’extrémistes en les coinçant dans les rues de Nantes, les a-t-on laissés partir si facilement en interpellant seulement une petite quinzaine d’individus et pas du tout les plus actifs ni les mieux préparés au combat de rue ?

      Dissimuler son visage est interdit par la loi : même s’ils n’ont encore rien cassé, ceux qui arrivent masqués de noir peuvent être interpellés en début de manif et conduits au poste pour un contrôle d’identité qui dure quelques heures… Pourquoi les centaines de CRS présents à Nantes n’ont-ils pas agi avec plus de force pour prévenir les violences ?

      S’ils l’avaient fait, si les casseurs avaient été empêchés de nuire, les journaux de 20 heures auraient tous parlé d’une grande manifestation pacifique et du sondage qui affirmait que 80 % des Français ne voulaient pas d’un deuxième aéroport à Nantes. Mais l’action des casseurs a « permis » au gouvernement de donner une image très négative de la manifestation et de fuir le débat de fond [6].

      Et si, le 22 février, on avait arrêté un bon nombre de Black Blocks et si la justice avait envoyé en prison ceux qui méritaient une telle peine, qui peut croire qu’ils auraient été aussi nombreux dans les bois de Sivens samedi dernier ? »

      Renseignement pris cette première version de l’article a été dépubliée suite à un débat en interne. L’équipe de Reporterre nous dit l’avoir publié trop rapidement et sans trop d’attention, dans le feu de l’actualité et du travail. Elle a invité l’auteur à retravailler son texte. On peut s’interroger sur la qualité de la relecture de Reporterre et sur la confiance aveugle qu’ils accordent à Pierre Larouturou. Confiance qui se double d’un coup de pub sur le long terme puisque l’article en question est la chronique mensuelle que le patron de Nouvelle Donne publie sur le site.

      Elle a été republiée le 1er novembre, expurgée de la partie ci-dessus. Néanmoins le passage dans lequel Pierre Larrouturou déclare sa flamme aux CRS (le tout avec un pathos à peine croyable) et prend ses lecteurs pour des truffes en jouant au pseudo naïf est, lui, bel et bien resté...

      « J’ai passé un an à Matignon et je faisais une heure de footing tous les matins avec les CRS. J’en ai gardé une très haute estime pour toutes celles et ceux qui sont prêts à donner leur vie pour protéger les valeurs et les institutions de la République. C’est justement parce qu’ils ont un rôle fondamental à jouer pour protéger la République qu’on ne peut pas accepter que leur rôle soit perverti en leur demandant de protéger ceux qui veulent passer en force pour des grands travaux inutiles. »

      On rappelle donc ici pour Pierre Larrouturou et tous les mal-comprenants dans son genre que ceux qui passent en force pour des grands travaux inutiles ce sont les élus de la république et leur alliés industriels. La mission des CRS est, précisément, de défendre leurs intérêts. Elle n’est donc ici en aucun cas pervertie mais parfaitement normale. Quiconque voudrait nous faire croire l’inverse serait soit idiot soit malhonnête.

  • Un texte des camarades de la Maison de la Grève

    « c’est ni le pied ni la gloire quand tout crame,
    c’est même pas une réponse à la hauteur du drame »
    La Rumeur

    Depuis dimanche dernier, la mort de Rémi Fraisse, tué par la gendarmerie au Testet, a fait la une de tous les journaux. Tout porte à croire que cette « actualité » sera balayée dans les jours qui viennent par un autre scandale, une autre catastrophe, un autre générateur à indignation médiatique – les candidats à la palme de l’infamie ne manquent pas.
    Nous devons refuser de laisser cet événement s’éteindre à petit feu, et Rémi mourir une deuxième fois. Ce qu’il y a d’inacceptable dans cette situation doit porter à conséquences. Des conséquences qui vont bien plus loin qu’un vague moratoire sur l’usage d’un type de grenade offensive et l’abandon du projet de barrage, ou qu’une hypothétique condamnation dans une dizaine d’année des responsables que la justice aura bien voulu désigner.

    Rémi n’est pas « mort pour ses idées », ni comme martyr de la cause anti-barrage. Il est mort de l’application des doctrines et pratiques du maintien de l’ordre. S’il est mort pour quelque chose, c’est pour cet ordre à maintenir toujours plus violemment à mesure qu’il tient de moins en moins par lui même. Comme Bouna et Zyed neuf ans plus tôt, le 27 octobre 2005 à Clichy, comme pour chaque meurtre légal commis par les forces de l’ordre.

    Ce n’est donc pas seulement en tant que jeune défenseur de la nature et opposant à un projet d’aménagement du territoire qu’on doit se sentir directement visé par la grenade OF F1 lancée dans la nuit de samedi à dimanche dans la forêt du Testet. Cela dépasse largement le champ des luttes écolo, et même celui des « luttes politiques ». D’une façon ou d’une autre, tout le monde est concerné, et se doit de réagir. D’abord parce que quasiment tout le monde peut se retrouver confronté à la répression (les raisons sont vastes : lutte, débrouille, fête sauvage, quartier populaire, etc.), et que la mort de Rémi n’est que l’aboutissement ultime d’une même logique, du contrôle judiciaire à la prison, de l’interdiction administrative d’une manifestation aux mutilations aux flash-ball. Ensuite, parce qu’il s’agit bien du maintien de l’ordre auquel chacune de nos existences doit se conformer, et qu’alors chacun se fait complice de la situation en préférant laisser faire.

    On peut ne pas être à l’aise avec l’idée et le fait de s’en prendre directement aux forces de l’ordre dans la rue. On peut même déplorer le bris de vitrines plus ou moins innocentes. Mais d’une part il faut reconnaître ces gestes comme d’authentiques manifestations de colère, et d’autre part il n’y a pas de bonnes raison pour ne pas réagir. Se contenter du retrait du projet de barrage est certainement la plus abjecte de toute. Se croire impuissant confine à la lâcheté. Il y a mille façons de ne pas accepter l’inacceptable. Assiéger les gendarmeries ou les usines d’armement de la police, occuper des places (ou des bâtiments chauffés...), produire et diffuser des textes, des chansons ou des vidéos, etc.
    Les techniques policières, leur armement et leur propagande, visent à nous maintenir passifs. Ceci est un appel à tout ceux qui luttent de manière suffisamment déterminée pour se savoir visé par la répression, un appel à tout ceux qui vivent de manière suffisamment passionnée pour ne pas accepter qu’on donne la mort en leur nom : organisez-vous, organisons-nous, depuis des collectifs de lutte ou des bandes d’amis, des asso de quartier, des lycées, où que vous soyez, pour ne pas laisser passer, pour ne pas plier la tête. C’est certainement dans l’écho entre ces mille réactions, dans la manière qu’elles auront de faire mouvement, que pourra se trouver une « réponse à la hauteur du drame ».

    depuis Rennes, la Maison de la Grève

    MANIFESTATION REGIONALE
    SAMEDI 8 NOVEMBRE 15H PLACE SAINT MICHEL RENNES

    ASSEMBLEE GENERALE
    RENNES-2 HALL B 12H30

    • Un mel des mêmes :

      C’et parti : ils sortent toute l’armada policère et médiatique. Ils interdisent la manif de samedi à Rennes et à Paris, conseille au parents de prendre leur responsabilités, et préviennent qu’ils pourront interpeller. Mais ils croivent vraiement qu’on va rentrer chez nous après des manoeuvres si grossières !
      Et c’est marrant ouest france oublii de dire dans son article qu’il a été révélé hier par mediapart qu’il y a eu une autopsie dans la nuit du 25 au 26 et que les forces de l’ordre ont su tout de suite que Rémi est mort de leur grenade. Donc après avoir menti pendant 4 jours sur la mort de Rémi pour essayer que l’émotion populaire ne prennent pas, aujourd’hui ils usent des moyens de répression.
      On ne va pa rester chez nous : ON GARDE LA RUE !!!
      soyons nombreux samedi 15H place St michel

      #manifestation_interdite #mensonge_d'état

  • lettre ouvert à la mère de rémi fraisse
    http://www.alsacelibertaire.net/spip/spip.php?article196

    La lettre qui suit est adressée par Farid El Yamni, frère de Wissam - assassiné par la police le 1er janvier 2012 - à la mère de Rémi Fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également envoyée dés que possible à l’adresse des parents de Rémi Fraisse. À l’heure où sur Paris on condamne les manifestations violentes et où on loue les sit-in pacifiques, je vous écris cette lettre. J’ai perdu mon frère dans des conditions très proches de celles dans lesquelles vous avez perdu votre fils. (...)

    #Communiqués

  • Sivens : un témoin affirme que les forces de l’ordre ont relancé les affrontements - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/051114/sivens-un-temoin-affirme-que-les-forces-de-lordre-ont-relance-les-affronte

    Sivens : un témoin affirme que les forces de l’ordre ont relancé les affrontements

    05 novembre 2014 | Par Jade Lindgaard

    Les gendarmes ont-ils relancé les affrontements qui ont entraîné la mort de Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre sur le site du projet de barrage de Sivens ? C’est ce qu’affirme un nouveau témoignage recueilli par Mediapart, dans un récit qui diffère sensiblement de celui des autorités.

    Les forces de l’ordre ont-elles relancé les affrontements qui ont entraîné la mort de Rémi Fraisse, dans la nuit du 25 au 26 octobre ? C’est ce qu’affirme un nouveau témoin à Mediapart. Zac, 18 ans, jeune travailleur, se trouvait sur le site de la zone humide du Testet le samedi soir, après une après-midi de manifestation contre le barrage de Sivens et de heurts quasi-ininterrompus avec gendarmes et CRS. Son récit de la soirée et de la nuit du samedi au dimanche a les fragilités de tout témoignage mais il est en partie corroboré par d’autres éléments et d’autres manifestants. Zac se dit prêt à témoigner de ce qu’il a vu ce soir-là devant les enquêteurs et la justice.

    Vers 21 heures, « je suis sur le front », nous raconte-t-il mardi 4 novembre, « on allumait des feux pour faire une ligne de pression et on avançait vers les flics ». Selon lui, « il n’y avait pas d’attaque de notre côté, pas d’envoi de pétards, peut-être deux ou trois cailloux, mais ce n’était pas une attaque ». Au bout d’un moment, les gendarmes menacent de faire usage de gaz lacrymogène.

    « Et là ça s’est échauffé d’un coup : ils ont balancé une dizaine de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Ca a volé de partout, et ça ne s’est plus arrêté jusqu’à 4 heures du matin ». Selon une source proche de l’enquête interrogée par Mediapart, quelque 400 grenades au total ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre. Les opposants ripostent en envoyant des pierres et des « bâtons enflammés » selon Zac, mais pas de coktails Molotov, ni d’acide.
    Lieu de la mort de Rémi Fraisse, sur la zone humide du Testet (JL).Lieu de la mort de Rémi Fraisse, sur la zone humide du Testet (JL).

    Vers 1h30 du matin, Zac dit se trouver « tout prêt des gendarmes », à environ dix mètres, estime-t-il. Ceux-ci sont regroupés sur un terre-plein, entouré par un grillage, à l’extrémité de la zone déboisée, devant les restes d’un générateur et d’un algéco incendiés le vendredi soir. Ils sont séparés des manifestants par de profondes douves creusées dans la terre, encore visibles une semaine plus tard. « Il y avait un énorme fossé, on ne pouvait pas les assaillir, a expliqué par ailleurs une jeune-femme rencontrée sur place par Mediapart le 31 octobre. Ils n’étaient pas en danger. On ne pouvait pas les attaquer ».

    De l’autre côté de ces douves, plusieurs dizaines de contestataires se déplacent de gauche à droite. Certains allument des feux sur les flans boisés de la vallée, selon Christian, un jeune homme également présent cette nuit-là. Des gendarmes se cachent dans les arbres et envoient des tirs de flashball, selon le récit de cet autre témoin.

    Face aux gendarmes, Zac dit voir Rémi Fraisse, rencontré quelques heures plus tôt vers la métairie, une bâtisse de ferme occupée par les zadistes. Le jeune-homme se trouve avec un ami, « sans cagoule, sans rien dans les mains » selon Zac. « Des lacrymos et des assourdissantes sont lancées. J’entends des explosions. Dans le nuage de gaz, je vois Rémi tomber devant moi. Un copain essaie de le tirer par les jambes. Ce copain se fait tirer dans le dos par un LBD (« lanceur de balles de défense », un flashball à double canon, ndlr). On essaie de tirer le copain. Et là, on voit des policiers, des CRS, récupérer Rémi et le tirer par les bras sur cent mètres. Sa tête rebondit sur le sol. Ça se calme. Toutes les lumières s’éteignent. On ne voit plus rien ».

    Zac n’a pas vu de grenade tomber sur la victime et explique ne pas savoir faire la différence entre grenades assourdissantes et offensives : « Je n’en ai pas vu beaucoup ». En revanche, il se souvient que quand Rémi était au sol, « les CRS lui ont foutu deux, trois coups de tonfa (matraque équipée d’une poignée, ndlr) avant de le tirer ».

    Puis, selon la chronologie décrite par Zac, les gendarmes rallument alors les projecteurs posés sur les toits de leurs deux camions garés devant eux. « Et là, ils recanardent jusqu’à environ 4h30. J’ai attendu qu’ils partent ».
    Autel en hommage à Rémi Fraisse, sur la Zad (JL).Autel en hommage à Rémi Fraisse, sur la Zad (JL).

    Cette version des faits diffère sensiblement du premier récit fait par le procureur d’Albi, Claude Dérens, dimanche soir : « Les gendarmes ont repéré un corps gisant au sol, ils ont fait une sortie pour rapatrier la personne et la soigner ». Elle diffère aussi du scénario avancé par la préfecture, et révélé par RTL le 30 octobre, selon laquelle les gendarmes auraient « porté secours au jeune homme victime d’une plaie de dix à dix huit centimètres entre les omoplates » avant de constater son décès. Selon la dernière version de la préfecture, les gendarmes mobiles auraient immédiatement porté secours à la victime après avoir tiré, « et ce sous les projectiles, afin d’emporter son corps et lui donner les premiers secours ».

    Mais selon un autre témoignage recueilli par Arte Radio, « On était là. Ils nous chargeaient. Ils continuaient à charger pendant qu’ils ramassaient le mort. Ils ont fait venir les pompiers derrière notre dos et ils continuaient à nous charger quand même ».

    Des témoignages décrivent une agressivité particulière des forces de l’ordre à l’encontre des manifestants voulant aider les blessés lors de la nuit du 25 au 26 octobre. « Il y avait des gens qui secouraient les blessés, ils se sont fait tirer dessus au flashball » décrit un Zadiste rencontré par Mediapart. Une membre de la « legal team » de la Zad raconte avoir vu des personnes qui portaient secours à un opposant mal en point après avoir reçu une grenade, « se faire grenadifier et gazifier. C’est un des trucs les pires que j’ai vu. C’était révoltant ».

    Selon le témoignage d’Anna, la compagne de Rémi Fraisse, publié sur le site Reporterre : « Vers deux heures moins le quart, dans la nuit, des amis sont allés plus loin voir ce qui se passait. À leurs dires, ça avait l’air impressionnant, on entendait encore les explosions fortes. Rémi a voulu y aller. Le temps de faire le trajet, nous sommes arrivés sur les lieux des affrontements. Les flics tiraient en rafale. Le spectacle était très violent, l’ambiance très particulière, nous n’avions jamais vécu ça ». Puis « je l’ai vu partir d’un coup en criant « Allez, faut y aller ! » Il a commencé à courir devant. Il n’avait rien pour se protéger, il n’a pas mesuré ce qui l’attendait. Les flics ont tiré en rafale, je me suis écarté pour me mettre à l’abri. Quand je me suis retournée, Rémi n’était plus là ».

    Le déroulé précis de cette nuit dramatique reste à établir. Pour ajouter à la confusion, c’était une nuit de passage à l’heure d’hiver. Si bien que les souvenirs horaires des manifestants ne sont pas toujours clairs.

    Le 2 novembre, sur TF1, le capitaine qui a donné l’ordre d’utiliser les grenades offensives s’est justifié par la violence des « assaillants ». Il a indiqué que son escadron de 72 gendarmes mobiles a été la cible de « fusées de détresse, de fusées très puissantes assourdissantes, de tirs de mortier artisanaux et de bombes incendiaires avec de l’acide et de l’aluminium ». Après le tir de « plus de 200 grenades lacrymogènes », « la pression est telle » selon Denis Favier que les gendarmes passent aux grenades offensives. C’est l’une d’entre elles qui tuera Rémi Fraisse, atteint dans le dos vers 2 heures du matin.

    « Il faut savoir que lorsque le gradé lance sa grenade, il fait nuit, on bénéficie d’un éclairage sommaire et les assaillants sont très mobiles », a indiqué le capitaine de gendarmerie sur TF1. D’après plusieurs récits recueillis par Mediapart, ce soir-là, les gendarmes éteignaient et allumaient régulièrement leurs lumières (projecteurs, phares de camions, torches Maglite). Cette nuit-là, au moins cinq autres personnes ont été blessées parmi les zadistes, selon le décompte en cours de leur avocate. Il y aurait plusieurs blessés côté forces de l’ordre, sans qu’il soit possible d’obtenir des chiffres.

  • Remi Fraisse, victime d’une guerre de civilisation
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/04/remi-fraisse-victime-d-une-guerre-de-civilisation_4517856_3232.html

    L’#eau, qui, comme le soleil, était un bien commun à tous les humains, est devenue objet marchand sur notre planète. Les eaux sont appropriées et captées par des puissances financières et/ou colonisatrices, dérobées aux communautés locales pour bénéficier à des multinationales agricoles ou minières. Partout, au Brésil, au Pérou, au Canada, en Chine… les indigènes et régionaux sont dépouillés de leurs eaux et de leurs terres par la machine infernale, le bulldozer nommé croissance.

    • A part les violents se disant anarchistes, enragés et inconscients saboteurs, les protestataires, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France, étaient, en résistant à l’énorme machine, les porteurs et porteuses d’un nouvel avenir.

      Il a besoin de monter patte blanche pour écrire dans Le Monde ? Il craint d’être arrêté comme plus de 300 personnes à Paris depuis la mort de Rémi Fraisse ?

      #doxique #pitoyable

      #lameilleuredespoliceneportepaluniforme

    • D’où qu’il cause donc ce Morin ? Quelques précisions trouvée sur http://larotative.info

      Il a d’ailleurs emboîté le pas à Pierre Larrouturou en signant une tribune dans le Monde dans laquelle il hurle avec les loups en dénonçant la violence des « casseurs » et joue la division entre gentils écolos pacifistes et méchants « violents se disant anarchistes ». On peut notamment y lire qu’ « à part les violents se disant anarchistes, enragés et inconscients saboteurs, les protestataires, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France, étaient, en résistant à l’énorme machine, les porteurs et porteuses d’un nouvel avenir. » ou encore que « ce ne sont pas les lancers de pavés et les ­vitres brisées qui exprimeront la cause non violente de la civilisation écologisée dont la mort de Rémi Fraisse est devenue le ­symbole, l’emblème et le martyre. » Au passage, Edgar Morin ne se gêne pas pour conclure que Rémi Fraisse était un « communiste candide » (autre façon de dire un rêveur idiot ?).

      Pierre Larrouturou, leader de Nouvelle Donne, a signé sur Reporterre.net une chronique, finalement expurgée, sur la mort de Rémi Fraisse dans laquelle il en appelait à une répression accrue à l’égard des militants. Où il allait jusqu’à proposer d’interpeller au début des manifestation tous ceux dont le look serait problématique.

      Nouvelle Donne est le parti qui descend directement du Collectif Roosevelt. Un groupe formé de personnalités médiatiques (aussi (peu) diverses que Pierre Larrouturou, Stéphane Hessel, Edgar Morin, Michel Rocard, Eric Piolle ou encore Caroline Fourest et Jean-Marc Ayrault [1])

      Larrouturou sur le Testet : le véritable visage de Nouvelle Donne
      http://larotative.info/larrouturou-sur-le-testet-le.html

      #crapules

  • BREVES - Testet : à Toulouse, condamné parce qu’il portait « des dreadlocks, la tenue des casseurs » - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6241

    Testet - A Toulouse, la justice expédie deux manifestants en prison

    Ce week-end, seize personnes ont été arrêtées lors des manifestations toulousaines contre la violence policière et suite à la mort de Rémi Fraisse. Si trois d’entre elles ont été depuis relâchées, deux autres se sont retrouvées lundi 3 novembre devant le tribunal de grande instance de Toulouse en comparution immédiate.

    Cyril Lambin, dit Charlie, a été condamné à six mois de prison pour « violences aggravées sur trois policiers, outrages et refus de prélèvements ADN ». Quatre policiers ont témoigné contre lui, bien que Charlie, clown activiste, soit, selon ses proches, un militant non-violent. Cela n’a pas empêché les agents qui ont témoigné contre lui de demander 100 euros d’amende chacun en dédommagement.

    Kevin, autre manifestant, a également été condamné pour sa part pour « violences aggravées », sans même que la partie civile (la police) n’ait déposé de témoignages.

    Elément significatif du procès d’intention qui s’est joué, le procureur a argué que « cette personne portait des dreadlocks, la tenue des casseurs ». Un délit de faciès qui suscite l’incompréhension et une nouvelle fois la colère parmi la centaine d’opposants rassemblés en soutien de le tribunal. « Sans même faire d’enquête, deux d’entre nous sont en prison, tandis que les assassins de Rémi Fraisse n’ont même pas été inquiétés », lâchait une manifestante à l’annonce du verdict.

    Brève du 4 novembre 2014 - Je reprends intégralement car les brèves ne sont pas faciles à retrouver sur reporterre.

  • Reportage en #photos sur la manifestations contre le barrage de #Sivens à Nantes, à lire sur

    http://www.reporterre.net/spip.php?article6522

    Notamment, un policier arborant un masque à tête de mort...

    La police se déguise de plus en plus en « casseurs », dont l’image violente est utilisée ensuite par les médias. Samedi après-midi, une nouvelle manifestation s’est tenue à Nantes suite à la mort de Rémi Fraisse. Les provocations policières ont rapidement donné lieu à des affrontements, alors que la manifestation était majoritairement pacifique. Et les policiers en civil, déguisés en manifestants, jouent un rôle trouble.

    #photographie #Testet #RemiFraisse #Reportage

  • http://quartierslibres.wordpress.com/2014/11/03/quand-sonne-le-fusil-a-pompe

    « Quand sonne le fusil à pompe toute le monde se couche » et pourtant dans nos Quartiers ou dans les ZAD il y a toujours des Hommes et de Femmes qui se lèvent pour aller demander des comptes a ceux qui tirent. On sait toutes et tous le courage qu’il faut pour aller de l’avant et affronter l’injustice, surtout lorsqu’elle porte l’uniforme. Dans ces moments les braves sont rares. Rémi était de ceux-là.
    Pourtant, il n’était pas venu à Sivens pour en découdre avec la gendarmerie mais pour participer à une lutte contre un projet pharaonique inutile. Mais face à la violence de la répression il s’est porté vers les zones de bagarres comme le font toujours ceux qui sont mus par un idéal de justice.
    Contrairement à ce que dit le Conseiller Général responsable de la situation de tension, Rémi Fraisse n’est pas mort stupidement pour ses idées . Il vivait pour ses idées, par contre des gens l’ont tué pour défendre des intérêts, leurs intérêts.

    #Rémi_Fraisse
    #Sivens
    #Répression

  • Lettre ouverte du frère de Wissam à la mère de Rémi : la police veille, les jeunes en meurent…
    http://lahorde.samizdat.net/2014/11/03/lettre-ouverte-a-la-mere-de-remi-la-police-veille-les-jeunes-en-me

    La lettre qui suit est adressée par Farid El Yamni, frère de Wissam – assassiné par la police le 1er janvier 2012 – à la mère de #Rémi_Fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également envoyée dés que possible à l’adresse des parents de Rémi Fraisse. À l’heure où sur [&hellip

    #Agressions_&_violences #violences_policières #Wissam_El_Yamni

  • http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=503

    après la mort de Rémi Fraisse
    Répression, Mensonge et Manipulation
    lundi 3 novembre 2014.

    Tandis que M. Valls prend la peine d’expliquer aux ami(e)s de Rémi Fraisse comment ils et elles devraient célébrer la mémoire de celui que ses gendarmes ont assassiné (c’est une méthode de la Maffia : les couronnes de fleurs et le contrat du tueur font partie d’un même forfait), la police parisienne retrouve des méthodes rodées à l’époque de l’Autonomie, à la fin des années 1970. Arrestations préventives illégales, le matin d’une manifestation (interdite ou non), quadrillage militaire d’un quartier, arrestations massives et préventives sur le terrain, suites judiciaires si l’on peut en dénicher les prétextes.

    Ces méthodes d’intimidation, si elles ont entravé la mobilisation, n’ont pas suffi à empêcher un rassemblement place Stalingrad. L’Assemblée qui s’est déjà réunie à Montreuil se réunira à nouveau demain mardi 4 novembre. Voici son communiqué.

    C. G.

    #Répression
    #Rémi_Fraisse
    #nasse_militaire_et_médiatique
    #Manuel_Valls

    • On est arrêté et inculpé sur la base de supposition d’intention alors qu’eux viennent de tuer l’un des nôtres ?

      Mais la #répression ne s’arrête pas là. Le niveau de #désinformation et de mensonge produit par le gouvernement et véhiculé par les médias vient couronner le tout. Alors qu’il n’a rien pu se passer à Paris, qu’il était très difficile de se réunir, que la police avait instauré un climat de #peur, les articles de journaux parlent de débordements, reprenant tel quel les communiqués de la préfecture sans aucune autre source. En focalisant le débat sur la #violence des manifestants, le gouvernement divise le mouvement et occulte la violence initiale, celle qui a tué Rémi, celle de la police qui tue et mutile quotidiennement. Vendredi à Blois, un jeune homme a perdu un œil suite à un tir de #flashball. Samedi à Nantes deux personnes ont été grièvement blessées au nez et à l’œil par des tirs de flashball.

  • Policiers masqués : à Nantes, la police montre son vrai visage
    http://larotative.info/policiers-masques-a-nantes-la.html

    Le 1er novembre, une manifestation a été organisée à Nantes suite à la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme alors qu’il protestait contre la construction d’un barrage au Testet. Pendant la manif, une caméra de Tamaris News a capturé des images de deux policiers en civil équipés de masques reproduisant des têtes de mort. Des masques similaires à celui porté par un légionnaire français en opération au Mali, en 2013.

    A l’époque, le port de ce masque avait fait scandale et le mercenaire en uniforme avait été sanctionné par sa hiérarchie. Mais les flics à gueule de cadavre peuvent être rassurés, apparemment leur ministre les couvre : pour lui, le problème, ce sont les « casseurs » qui donnent dans la « provocation ». Le fait que des flics portent des masques à tête de mort une semaine après que leurs armes aient tué un homme et en aient mutilé un autre, ce n’est pas de la provocation, c’est du « maintien de l’ordre » respectant les « consignes d’apaisement ».

    #Nantes #Violences_policières #Maintien_de_l_ordre

  • Conflit de pouvoirs : pour Rémi Fraisse
    http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-alimi/021114/conflit-de-pouvoirs-pour-remi-fraisse

    Je ne connaissais pas Rémi Fraisse. Et je ne pensais pas en acceptant de défendre ses parents, en qualité de parties civiles, que j’aurai également à le défendre.

    Car depuis une semaine, depuis le moment où il s’est effondré, touché par une grenade lancée par un membre de la gendarmerie mobile, il ne se passe pas un moment sans que l’on fasse offense à sa personne et à sa mémoire. Casseur, djihadiste vert, ecoloterroriste…. Le discours du gouvernement ou de certains syndicats agricoles s’est établi et n’a cessé de monter en puissance. D’abord pour tenter de nier l’existence même des origines de sa mort. Rappelons-nous que dans les premiers moments, on ne parlait que d’un corps découvert dans la foret. On apprendra plus tard que le parquet, la direction de la gendarmerie et le gouvernement savaient déjà ce qu’il s’était passé puisque les gendarmes avaient quelques instants après sa mort ramassé le corps de Rémi.

    • Pourquoi ne pas assumer ses responsabilités et dire : nous l’avons tué. Notre politique l’a tué. Nous n’avons pas voulu choisir la voie du dialogue, nous avons voulu montrer que nous sommes forts aux yeux des Français, et cela passe par des démonstrations de violences contre ces militants majoritairement pacifistes. Nous les avons harcelés, frappés, nous avons brulé leurs effets personnels, les avons délogés sans autorisations judiciaires, puis nous avons fait usage de Flash balls, de grenades fumigènes et de désencerclement. Et comme ils ne partaient toujours pas, nous avons fait lancer des grenades contenant des explosifs, en les jetant sans sommations, sans respecter les règles élémentaires d’usage de ces grenades, en l’air directement sur les manifestants, ou même dans des lieux clos, comme dans une caravane occupée. Nous les avons blessés, alors qu’ils tentaient simplement de sauver notre patrimoine naturel, eux qui ont cette conscience que nous n’avons plus, à force de vouloir produire et gagner toujours plus.

      #violence_d'état #violences_policières #meurtre #répression

    • De Creys Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémi Fraisse : (1/2), Les Pieds sur terre
      http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-de-creys-malville-a-sivens-vital-michalon

      Le 31 Juillet 1977, sur le site dédié à la centrale nucléaire Superphenix, et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, Vital Michalon et Rémi Fraisse, militants écologistes sont tombés sous les grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches [dont la mère de Rémi Fraisse].

      Les témoignages les plus directs (...) concernent la manif contre la centrale de Creys Malville. Ils peuvent aider à comprendre (comme tant d’autres situations durant le pouvoir de la droite depuis 1958) comment Mitterrand a été élu en 1981, comment marchait à l’époque ce « éviter le pire » sans cesse réutilisé par « la gauche » et vidé depuis de toute signification.

  • De la continuité entre le maintien de l’ordre et la répression militaire
    http://www.tantquil.net/2014/10/30/de-la-continuite-entre-le-maintien-de-lordre-et-la-repression-militaire

    La conséquence de ces évolutions est la création d’une zone grise entre maintien de l’ordre classique et répression militaire, d’une continuité entre « non-létal » et mortel.

    Le résultat direct de la mise en place de ce nouveau maintien de l’ordre a été une brutalité policière accrue. Les mutilations sont devenues plus fréquentes et on ne compte plus les yeux perdus à cause de tirs de flashball, (Lien manifeste flashball libération). A l’heure où nous écrivons ces lignes, c’est Rémi Fraisse qui a perdu la vie à cause d’une grenade offensive sur la ZAD du Testet.

    Ces nouvelles lois sont la matérialisation d’une militarisation du maintien de l’ordre ou plutôt d’une hybridation entre policier et militaire. Par ailleurs, l’armée est aussi formée au contrôle des foules, ce qui lui permet de faire du maintien de l’ordre à l’étranger (par exemple au Kosovo). Cela leur permet aussi de pouvoir intervenir en France comme le permet la loi, depuis le Décret 2007-586 du 24 avril 2007, ce qui fait froid dans le dos…

    « En dernier ressort, elles peuvent être requises pour des opérations de force nécessitant des mesures de sûreté exceptionnelles »

    #répression #France

    • L’intervention des forces armées pour le maintien de l’ordre n’est pas vraiment une nouveauté…

      Le décret 2007-586 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000648213&fastPos=3&fastReqId=158, articles D1321-1 à D1321-4, ne fait que reprendre intégralement sur cette partie les article 1 à 4 du décret 95-573 sur la Dispersion des attroupements.

      Lequel 95-573 n’est que la reprise d’un décret antérieur (que je ne retrouve pas, j’aurais dit autour de 1959, de mémoire…)

      Et l’exigence d’une réquisition écrite (2007)

      Article D. 1321-4
      La réquisition est faite par écrit dans la forme suivante :
      « Au nom du peuple français.
      « Nous requérons en vertu de la loi, M. commandant, de prêter le secours des troupes nécessaires pour (indiquer de façon claire et précise l’objet de la réquisition et l’étendue de la zone dans laquelle elle doit être exercée).
      « Et pour garantie dudit commandant, nous apposons notre signature.
      « Fait à , le . »

      remonte à l’origine de la République… (loi du 3 août 1791) dans une forme qui n’a quasiment pas changé, à peine modernisée.

      Nous, … requérons, en vertu de la loi, N.… commandant, etc., de prêter le secours des troupes de ligne, ou de la gendarmerie nationale, ou de la garde nationale, nécessaire pour repousser les brigands, etc., prévenir ou dissiper les attroupements formés, etc., (…)
      et pour garantie dudit commandant, nous apposons notre signature.
      Fait à, etc.

      http://books.google.fr/books?id=YuZBAAAAcAAJ&pg=PA75&lpg=PA75&dq=%22Et+pour+garantie+dudit+com

  • Barrage de Sivens : la mort de Rémi Fraisse pouvait être évitée…
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2014/11/barrage-de-sivens-la-mort-de-remi.html

    Suite au décès de Rémi Fraisse, le Conseil général du Tarn, réuni en assemblée plénière à Albi, vendredi 31 octobre, a décidé de suspendre les travaux du barrage de Sivens. Mais les élus de l’assemblée départementale se refusent à parler d’abandon bien que ce projet d‘un coût environnemental et financier excessif soit complètement inadapté et au seul profit de pratiques agricoles qui sont une impasse pour les agriculteurs comme pour la société toute entière... Rémi Fraisse a bien été tué par une grenade offensive lancée par les forces de l’ordre, comme l’a reconnu à demi-mot le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en suspendant l’utilisation de ce type de grenade. Ce drame, qui s’est déroulé dans un lieu où s’épanouissait il y a quelques mois une forêt vivante, n’est pas un simple accident et aurait pu être (...)

  • #Barrage de #Sivens : quelles issues possibles ?

    Après la mort du jeune manifestant, Rémi Fraisse, opposant au projet du barrage de Sivens (Tarn), et face aux critiques qui se multiplient, la question de la poursuite du chantier se pose. La construction de cet équipement principalement destiné à l’agriculture est contestée depuis 2011 par des associations locales de défense de l’environnement, en raison de son impact sur l’environnement avec la destruction de treize hectares de zones humides.


    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/10/29/barrage-de-sivens-quelles-issues-possibles_4514346_3244.html

  • Nantes dans l’œil de de la tourmente.
    De communiqués en nouvelles, d’articles en faux conseils, c’est la tempête sur Nantes.
    Tout est fait pour interdire la #manifestation nantaise, parmi trente dans l’hexagone, en mémoire de Remi #Fraisse et contre les violences policières.
    Sont annoncés une garde immobile de la #ZAD, d’énormes renforts policiers et l’arrêt total des transports en commun à Nantes. L’arrêt total des transports populaires est à ce prix : la ville sera de toute façon bloquée... Et le manque a gagner des commerçant-e-s, pour le coup, ne sera pas remboursé par les assurances ! Dans ce contexte houleux, la marche mondiale pour Kobanê qui devait avoir lieux deux heures plus tard, permettant ainsi d’assister aux deux, a fini par être annulée sous la pression de certains organisateurs. Pourtant, jusqu’en en Turkie, on parle de Rémi.
    Tout ceci n’est qu’une énième fabrique de la colère.

    la suite sur : https://nantes.indymedia.org/articles/30401

    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/15025456154/in/set-72157648597839878

    Flickr

    #NDDL #Testet #Sivens #Violences_Policieres

  • Mort de Rémi Fraisse : la thèse de la grenade offensive confirmée par les analyses
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/10/31/mort-de-remi-fraisse-la-these-de-la-grenade-offensive-confirmee-par-les-anal

    « Les examens réalisés sur le sac à dos de Rémi Fraisse ne mettent en évidence aucune substance, sinon le TNT présent dans la grenade utilisée par la gendarmerie », a indiqué une source proche du dossier à l’agence de presse. « C’est donc bien l’explosion de la grenade qui a causé la mort de Rémi Fraisse », conclut cette source.

    Ce qui n’empêche pas Le Monde de reprendre et de citer en long, en large et en détail, l’hypothèse sur la présence éventuelle d’autres explosifs dans le sac à dos ; hypothèse visant clairement à atténuer la responsabilité des gendarmes et dont le début de l’article vient d’expliquer qu’elle vient d’être exclue.

    #saloperie #flagrant_délit (en récidive)

  • Mort de Rémi Fraisse : la thèse de la grenade offensive confirmée - L’Obs
    Publié le 31-10-2014
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20141031.OBS3837/mort-de-remi-fraisse-la-these-de-la-grenade-offensive-confirmee

    Les analyses du sac à dos que portait le manifestant Rémi Fraisse au moment de sa mort dimanche près du barrage de Sivens (Tarn) confirment la thèse d’un décès causé par une grenade offensive des gendarmes, puisqu’elles n’ont mis en évidence que la présence de TNT, a-t-on appris vendredi 31 octobre de sources concordantes.

    « Les examens réalisés sur le sac à dos de Rémi Fraisse ne mettent en évidence aucune substance, sinon le TNT présent dans la grenade utilisée par la gendarmerie », a dit à l’AFP une source proche du dossier. « C’est donc bien l’explosion de la grenade qui a causé la mort de Rémi Fraisse », sur le site du barrage contesté de Sivens dans le Tarn, a affirmé cette source.

    Une autre source, proche de l’enquête, a confirmé que ces analyses n’avaient pas fait apparaître d’éléments chimiques entrant dans la composition des engins pyrotechniques artisanaux fabriqués par une partie des adversaires du barrage sur le site et utilisés contre les forces de l’ordre.

    Ces analyses ont été menées sur les restes du sac à dos - notamment le dos du sac et les bretelles - que portait Rémi Fraisse où moment où de sa mort dans la nuit de samedi à dimanche.

    #Testet

  • Tirs de barrage et violence d’Etat
    http://reflets.info/tirs-de-barrage-violence-detat

    La mort de Rémi Fraisse a bien été causée par une grenade offensive des gendarmes mobiles. Les autorités ont bien tenté de noyer le poisson selon une méthode savamment éprouvée dans toutes les affaires de violences ou de crimes policiers. Les premiers mots du préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme (sic), diffusés dimanche matin, sont éloquents. […]

  • Paris : photos de la manif en hommage à Rémi Fraisse
    http://lahorde.samizdat.net/2014/10/30/paris-photos-de-la-manif-en-hommage-a-remi-fraisse

    Nous avions eu l’occasion de parler il y a une quinzaine de jours de la ZAD du Testet lorsque l’extrême droite avait fait une tentative de présence sur le lieu. La mort de Rémi Fraisse, dans laquelle la responsabilité de la gendarmerie ne fait plus aujourd’hui aucun doute, a tragiquement donné à la mobilisation contre le [&hellip

    #Initiatives_antifas #violences_policières

  • Les proches de Rémi Fraisse témoignent : « Il n’a pas mesuré ce qui l’attendait »
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6508

    Trois jours après le drame du Testet, les proches de Rémi Fraisse ont demandé à Reporterre de transmettre ce qu’ils avaient à dire sur la mort de Rémi. Ce témoignage de son amie Anna, de sa soeur, et d’autres amis, a été publié avec leur accord plein et entier. (...) Source : Reporterre

    • Tout a été beaucoup trop vite depuis sa mort. La famille a été contactée par téléphone pour l’identification. Elle n’a fait qu’une description verbale et nous avons transmis une photo d’identité qui a confirmé qu’il s’agissait bien de lui. Nous n’avons eu aucun droit en amont, on nous a dit d’attendre l’expertise légale. À ce jour, aucun proche n’a pu avoir accès au corps. Nous avons appris le résultat de l’autopsie par les médias. C’est notamment ce manque d’information qui nous a décidés à porter deux plaintes, pour « homicide volontaire » et pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner », pour avoir accès au dossier.