person:raymond

  • Zabou Breitman : « Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner »
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/05/26/zabou-breitman-des-que-ca-devient-trop-serieux-j-ai-toujours-envie-de-deconn

    Comédienne, réalisatrice, metteuse en scène, Zabou Breitman, 59 ans, multiplie les projets au théâtre et au cinéma. Son premier film d’animation, Les Hirondelles de Kaboul, d’après le roman de Yasmina Khadra, coréalisé avec Eléa Gobbé-Mévellec, vient d’être présenté au Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard. Parallèlement, son spectacle enchanteur, Logiquimperturbabledufou, est actuellement repris au théâtre du Rond-Point. A la rentrée, Zabou Breitman mettra en scène La Dame de chez Maxim, de Feydeau, au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle fait aussi partie des cinq candidats à la succession d’Irina Brook à la direction du Théâtre national de Nice.


    Je ne serais pas arrivée là si…

    Si je n’avais pas eu des parents si particuliers, si atypiques. Un papa très cultivé, issu d’une famille bourgeoise de médecins originaire de Russie, devenu comédien et scénariste. Une mère originaire du Québec, issue d’une famille pauvre de onze enfants, qui a eu une éducation catholique raide, dure, et avait un désir de se sauver, un désir de liberté. C’était une révoltée. Elle rêvait d’être comédienne, a été premier prix de conservatoire à Québec. Lui, après la guerre, avait envie de voyager. Il est parti au Canada, est tombé amoureux et s’est marié avec ma mère. Tous deux étaient en rébellion contre leur famille, ils se sont échappés. Et tous deux étaient très féministes. Mon père me disait tout le temps : « Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire les mêmes trucs qu’un garçon. » Grâce à lui, je sais fabriquer plein de choses et j’ai tout lu.

    Tout ?

    Tous les genres : de la science-fiction à la bande dessinée, de Gotlib, Hara Kiri, Charlie Hebdo à la comtesse de Ségur, Les Trois Mousquetaires, Jules Verne, Victor Hugo. Mon père me répétait : « Ce qui compte, ce n’est pas ce que tu lis, mais que tu lises. » Je ne serais pas arrivée là si je ne m’étais pas énormément ennuyée. On avait quitté Paris, je me suis retrouvée dans un prieuré du XIIIe siècle, enfant unique, avec personne. Alors je lisais beaucoup. J’ai tellement lu que je n’arrive plus à lire. Mes parents m’ont fabriquée de tout ce qu’ils étaient : lui plutôt Courteline, Feydeau, Hugo, Racine, Shakespeare, elle, plutôt Goldoni et Tchekhov.

    Lors de votre discours à la cérémonie des Molières en 2018, vous avez dit, en parlant de vos parents, que « le métier les avait abandonnés »…

    Parce que je ne serais pas arrivée là si, après le grand succès qu’ont connu mes parents avec le feuilleton télévisé Thierry la Fronde – écrit par mon père et dans lequel ma mère jouait le rôle de la compagne du héros –, il n’y avait pas eu leur échec. Oui, ils ont été abandonnés. Et cet échec a été fondamental dans ma construction.

    Que s’est-il passé ?

    En 1968, ils ont été extrêmement actifs. A tort ou à raison, ils étaient purs et durs. Ma mère suivait, un peu dans la soumission. Enfant, j’ai baigné dans l’engagement politique. Des organisations comme Secours rouge, Comité Gavroche… J’ai pleuré quand ma mère m’a annoncé que la Sorbonne avait été reprise. Cet élan était beau, mais, quand vous voyez vos parents détruits par ça et que, pour finir, parce qu’ils n’ont plus de travail, vous vous retrouvez à vivre dans un truc pas chauffé, il y a une désillusion. Ils ont lâché et ont été lâchés. Mais je n’en souffrais pas vraiment. Pourtant il y avait des Noëls où il n’y avait rien. J’étais plus triste pour eux que pour moi.

    Ces parents si particuliers, qu’est-ce qu’ils vous ont le plus appris ?

    Mon père me disait : « Ce qui compte, c’est l’histoire horizontale. Quand tu as une date, regarde ailleurs dans le monde à la même date ce qui s’est passé. C’est comme cela que tu comprendras l’histoire. » Ma mère, elle, était plus en retrait. Comme tous les gens qui ont été brimés dans leur enfance, elle ne se sentait pas légitime. Sa beauté était son garde-fou, son arme. Elle me parlait des femmes, lisait les romancières. Je ne me rendais pas compte qu’il fallait lutter, ça m’est apparu bien plus tard. Elle me disait régulièrement : « Tu as de la chance. » Et cela m’exaspérait. Mais oui bien sûr, j’ai de la chance d’avoir toujours été autorisée et libre. Mais je ne l’ai pas compris avant qu’elle meure dans la misère, détruite.

    Quelles étaient vos envies durant votre jeunesse, vous projetiez-vous dans un univers artistique ?

    Non, pas du tout. J’ai été une bonne élève jusqu’à 13 ans, puis j’ai lâché l’affaire. Je m’emmerdais lors des dissertations. Grâce à ma mère, qui gardait tout, j’en ai retrouvé une, dont le sujet était : « Partir, c’est mourir un peu. » A la fin de mon devoir, j’avais écrit une histoire drôle : au Moyen Age, on laissait les gens dans les cachots, on les torturait, et ces martyrs finissaient par mourir, se décomposer. Moralité : « Martyr, c’est pourrir un peu ! » Cela amusait mon père ! Ma mère, c’était plutôt : « Quand même, tu exagères. » Mais j’ai toujours aimé les histoires drôles. Parce que j’adore la disjonction. Dans tout ! La disjonction permet de jouer avec le lecteur ou le spectateur, elle suscite la connivence. Dès que ça devient trop sérieux, j’ai toujours envie de déconner. On a le droit, c’est l’esprit humain.

    Pourquoi être allée passer cette audition pour une émission pour enfants, « Récré A2 » ?

    Parce que je n’avais pas d’argent. J’étais en fac, il me fallait un petit boulot. Une dame qui avait participé à Thierry la Fronde et qui travaillait sur Antenne 2 a dit à mon père que Jacqueline Joubert (directrice de l’unité jeunesse) recrutait. Donc j’y suis allée. Le surnom de Zabou vient de Récré A2. Mes parents l’utilisaient souvent et comme il y avait déjà une Isabelle dans l’émission, on a opté pour Zabou, persuadés que cela plairait aux enfants. Je m’amusais beaucoup à écrire mes sketchs.

    C’est grâce à la télé que vous allez faire du cinéma ?

    Jacky, avec qui je travaillais dans Récré A2, était copain avec Ramon Pipin du groupe Odeurs. C’est lui qui m’a incité à passer l’audition du film Elle voit des nains partout ! (1982). Mais je ne me suis jamais dit que j’avais trouvé ma voie. Tout n’est qu’une succession de choses, tout le temps.

    Mais il y a eu quand même un moment capital, votre rencontre avec Roger Planchon. Ce rôle d’Angélique qu’il vous a donné dans « George Dandin », de Molière, a été, avez-vous dit, un « détonateur »…

    Je ne pense pas qu’il existe de détonateur. Il n’y a que des choses qui font écho. Ce que disait Planchon m’inspirait tellement ! Rétrospectivement, il a été capital. Planchon était venu me voir jouer La Vie à deux, de Dorothy Parker, adaptée par Agnès de Sacy. Après le spectacle, il me propose un rôle. Je lui dis : « Oui, mais c’est pour quoi ? » Il m’explique qu’il s’agit d’Angélique dans George Dandin. Je lui réponds : « Pardon, mais on peut tellement s’emmerder dans le classique, on ne comprend pas toujours ce qui s’y dit. » J’étais totalement inconsciente ! Il me sourit et réplique, la main sur le cœur : « Alors on va faire en sorte de ne pas s’emmerder. » Quelle classe ! Ensuite, j’allais à toutes les répétitions, même celles où je ne travaillais pas. Juste pour l’écouter. Quand je n’y arrivais pas, il me disait : « Ce n’est pas grave, ce n’est pas encore passé au cœur. Laisse faire. » Je comprends encore mieux aujourd’hui à quel point tout ce qu’il disait était fondamental.

    Isabelle Breitman, Zabou et finalement Zabou Breitman, pourquoi avez-vous décidé d’ajouter votre patronyme à votre nom de scène ?

    Mon père avait choisi Jean-Claude Deret, du nom de sa mère, ce que faisaient beaucoup d’acteurs à l’époque. Et puis, au sortir de la guerre, Jean-Claude Deret, cela faisait moins juif que Breitman. En 1983, alors que je tourne l’ineffable Gwendoline, de Just Jaeckin, je fais des photos sur le tournage, et, sur les conseils d’un ami, je les vends à France Soir magazine. Jean-Marie Cavada, alors responsable de Parafrance, le distributeur du film, m’appelle et m’explique qu’il y avait une exclusivité avec une agence photo. Catastrophée, je m’excuse mais il me dit à plusieurs reprises : « Vous avez fait ça pour l’argent. » Je réponds non et je sens un petit venin arriver. Il ajoute : « Ça ne m’étonne pas, c’est quoi votre vrai nom déjà ? » J’ai senti comme un poison dans le corps, j’ai eu mal au ventre. J’ai refusé direct d’être victime, j’ai repensé à mon grand-père paternel juif, mais profondément laïque. Jamais je ne m’étais vue juive, sauf ce jour-là. J’ai rétorqué : « Pardon ? ! » Il a poursuivi : « Je me comprends très bien. »

    Je ne voulais pas en parler. Cela a mis dix ans avant que je le raconte, lors d’une interview, à André Asséo. Quand l’article est paru, Cavada a fait un scandale, des démentis. Je m’en fous. Je sais ce qui s’est passé, ce qui s’est dit très exactement. Et j’ai repris mon nom : Zabou Breitman. Cela a été un acte volontaire, la décision la plus forte que j’ai prise. La première fois que j’ai vu mon nom écrit entièrement sur une affiche a été pour La Jeune Fille et la mort, d’Ariel Dormant.

    Votre carrière est très éclectique, il est difficile de vous ranger dans une case. Est-ce assumé ?

    C’est assumé et involontaire. J’aime faire plein de choses, je n’y peux rien. Au lieu de rester à « ce serait bien de faire ça », je le fais ! Je suis toujours partante et fonctionne beaucoup à l’instinct. Pourquoi ne ferions-nous pas ce qu’on a envie de faire ? Mais le syndrome de la bonne élève, rendre un beau truc, reste très fort. Je lutte et travaille pour y arriver. Je suis bordélique dans ma vie mais obsessionnelle dans le travail.

    « Des gens », « Se souvenir des belles choses », « Logiquimperturbabledufou », d’où vous vient votre attirance pour ces histoires aux êtres fragiles, empêchés ?

    C’est peut-être dû au rythme de ma vie. J’ai eu une enfance extraordinaire, puis la fracture épouvantable vécue par mes parents a sans doute laissé des traces. Par exemple, ce qui me rend dingue, c’est l’approximation dans l’exécution, que les gens ne soient pas extrêmement appliqués à faire bien quelque chose. Parce qu’à ce moment-là on est dans le cynisme, dans l’absence de l’être humain. Pourquoi s’appliquer autant alors qu’on va tous crever ? Mais parce que, précisément, on peut le faire. Le gâchis me lamine. Au « bon, ben, tant pis », je réponds tout le temps, « non, tant pis pas ». J’adore me dire « si, c’est possible » et me battre pour faire les choses.

    Votre premier film en tant que réalisatrice, « Se souvenir des belles choses », vous l’avez écrit avec votre père et avez obtenu le César de la meilleure première œuvre…

    Avec mon père, on a toujours écrit ensemble. Mais quand j’ai reçu le César, je ne l’ai même pas nommé, même pas remercié. Je m’en suis voulu. J’en suis encore malade. Peut-être est-ce parce qu’il disait souvent « Ah, tu es bien ma fille », comme si je ne faisais rien par moi-même. Peut-être ai-je voulu lui mettre une petite pâtée, lui rendre la monnaie de sa pièce !

    En 2012, vous bousculez, avec Laurent Lafitte, l’antenne de France Inter avec l’émission parodique sur la santé « A votre écoute, coûte que coûte ».

    Avec Laurent, on a fait Des Gens, pièce tirée de deux documentaires de Raymond Depardon. Je l’avais repéré lors d’un tournage avec Gilles Lellouche. Il avait beau avoir un tout petit rôle, je me disais : « Mais il est dingue cet acteur ! » Puis il a fait son one-man-show extraordinaire, Laurent Lafitte, comme son nom l’indique. On est devenus très amis et un jour, Philippe Val, alors directeur de France Inter, voit son spectacle et lui propose une carte blanche. Mais Laurent avait une idée autour d’une émission de service et me la propose. Nous avons commencé à écrire. On s’est tout permis ! On a tellement ri ! Le standard a explosé plusieurs fois !

    Avez-vous toujours ce besoin de mener un projet ?

    Oui, absolument. Mon père disait toujours : « Si on n’a pas de projet, on meurt. » A chaque projet, je pense très fort à lui. Particulièrement pour Logiquimperturbabledufou, il aurait adoré.

    Que ce soit contre l’homophobie ou contre les violences conjugales, vous n’hésitez pas à vous engager. Qu’est-ce qui vous pousse ?

    Quand j’étais petite, mon père m’expliquait : « Tu noteras toujours que la xénophobie, l’antisémitisme, l’homophobie et la misogynie ont les mêmes ressorts d’intolérance. » Cela m’a marquée. Si je peux faire quelque chose, il faut être là. Mais à cause de ce que j’ai vécu enfant, confrontée à la politique beaucoup trop jeune, j’aborde les choses différemment. L’engagement c’est aussi jouer, faire un film. Tout compte, tout est politique. L’engagement, c’est une attitude générale.

  • The Met Will Turn Down Sackler Money Amid Fury Over the Opioid Crisis - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/05/15/arts/design/met-museum-sackler-opioids.html

    The Metropolitan Museum of Art said on Wednesday that it would stop accepting gifts from members of the Sackler family linked to the maker of OxyContin, severing ties between one of the world’s most prestigious museums and one of its most prolific philanthropic dynasties.

    The decision was months in the making, and followed steps by other museums, including the Tate Modern in London and the Solomon R. Guggenheim Museum in New York, to distance themselves from the family behind Purdue Pharma. On Wednesday, the American Museum of Natural History said that it, too, had ceased taking Sackler donations.

    The moves reflect the growing outrage over the role the Sacklers may have played in the opioid crisis, as well as an energized activist movement that is starting to force museums to reckon with where some of their money comes from.

    “The museum takes a position of gratitude and respect to those who support us, but on occasion, we feel it’s necessary to step away from gifts that are not in the public interest, or in our institution’s interest,” said Daniel H. Weiss, the president of the Met. “That is what we’re doing here.”

    “There really aren’t that many people who are giving to art and giving to museums, in fact it’s a very small club,” said Tom Eccles, the executive director of the Center for Curatorial Studies at Bard College. “So we have to be a little careful what we wish for here.”

    There is also the difficult question of where to draw a line. What sort of behavior is inexcusable?

    “We are not a partisan organization, we are not a political organization, so we don’t have a litmus test for whom we take gifts from based on policies or politics,” said Mr. Weiss of the Met. “If there are people who want to support us, for the most part we are delighted.”

    “We would only not accept gifts from people if it in some way challenges or is counter to the core mission of the institution, in exceptional cases,” he added. “The OxyContin crisis in this country is a legitimate and full-blown crisis.”

    Three brothers, Arthur, Mortimer and Raymond Sackler, bought a small company called Purdue Frederick in 1952 and transformed it into the pharmaceutical giant it is today. In 1996, Purdue Pharma put the opioid painkiller OxyContin on the market, fundamentally altering the company’s fortunes.

    The family’s role in the marketing of OxyContin, and in the opioid crisis, has come under increased scrutiny in recent years. Documents submitted this year as part of litigation by the attorney general of Massachusetts allege that members of the Sackler family directed the company’s efforts to mislead the public about the dangers of the highly addictive drug. The company has denied the allegations and said it “neither created nor caused the opioid epidemic.”

    Nan Goldin, a photographer who overcame an OxyContin addiction, has led demonstrations at institutions that receive Sackler money; in March 2018, she and her supporters dumped empty pill bottles in the Sackler Wing’s reflecting pool.

    “We commend the Met for making the ethical, moral decision to refuse future funding from the Sacklers,” a group started by Ms. Goldin, Prescription Addiction Intervention Now, or PAIN, said in a statement. “Fourteen months after staging our first protest there, we’re gratified to know that our voices have been heard.”

    The group also called for the removal of the Sackler name from buildings the family has bankrolled. Mr. Weiss said that the museum would not take the more drastic step of taking the family’s name off the wing, saying that it was not in a position to make permanent changes while litigation against the family was pending and information was still coming to light.

    The Met also said that its board had voted to codify how the museum accepts named gifts, formalizing a longstanding practice of circulating those proposals through a chain of departments. The decision on the Sacklers, Mr. Weiss said, was made by the Met leadership in consultation with the board.

    #Opioides #Sackler #Musées

  • En attendant de Gaulle
    http://www.dedefensa.org/article/en-attendant-de-gaulle

    En attendant de Gaulle

    30 avril 2019 – Je vais compléter le texte de ce joursur de Gaulle, d’une plume britannique et néanmoins gaulliste, par un extrait d’un projet littéraire jamais terminée, et encore moins publié, comme mes armoires regorgent. Le projet se nommait (j’avais déjà mon titre) La parenthèse monstrueuse, et j’en ai déjà donné des extraits à deux reprises : une fois concernant la Beat Generationet l’autre fois concernant Raymond Aron. Pour ne vous faire grâce d’aucun détail, voici une reprise (du texte de présentation du passage sur Raymond Aron, qui à mon sens vaut le détour), explicitant de quoi il est question avec ce projet datant de 2005-2006 et déjà mené assez loin, avant que je ne divergeasse vers un projet plus vaste qui incluait des éléments de La parenthèseet allait nous conduire vers (...)

  • Lawsuits Lay Bare Sackler Family’s Role in Opioid Crisis - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/04/01/health/sacklers-oxycontin-lawsuits.html

    The Sacklers had a new plan.

    It was 2014, and the company the family had controlled for two generations, Purdue Pharma, had been hit with years of investigations and lawsuits over its marketing of the highly addictive opioid painkiller OxyContin, at one point pleading guilty to a federal felony and paying more than $600 million in criminal and civil penalties.

    But as the country’s addiction crisis worsened, the Sacklers spied another business opportunity. They could increase their profits by selling treatments for the very problem their company had helped to create: addiction to opioids.

    The filings cite numerous records, emails and other documents showing that members of the family continued to push aggressively to expand the market for OxyContin and other opioids for years after the company admitted in a 2007 plea deal that it had misrepresented the drug’s addictive qualities and potential for abuse.

    In addition to New York and Massachusetts, Connecticut, Rhode Island and Utah have filed suit against members of the family. Last month, a coalition of more than 500 counties, cities and Native American tribes named the Sacklers in a case in the Southern District of New York, bringing the family into a bundle of 1,600 opioids cases being overseen by a federal court judge in Cleveland.

    In 2009, two years after the federal guilty plea, Mortimer D.A. Sackler, a board member, demanded to know why the company wasn’t selling more opioids, email traffic cited by Massachusetts prosecutors showed.

    In 2011, as states looked for ways to curb opioid prescriptions, family members peppered the sales staff with questions about how to expand the market for the drugs. Mortimer asked if they could sell a generic version of OxyContin in order to “capture more cost sensitive patients,” according to one email. Kathe, his half sister, suggested studying patients who had switched to OxyContin to see if they could find patterns that could help them win new customers, according to court filings in Massachusetts.

    The lawsuits brought by the attorneys general of New York and Massachusetts, Letitia James and Maura Healey, named eight Sackler family members: Kathe, Mortimer, Richard, Jonathan and Ilene Sackler Lefcourt — children of either Mortimer or Raymond Sackler — along with Theresa Sackler, the elder Mortimer’s widow; Beverly Sackler, Raymond’s widow; and David Sackler, a grandson of Raymond.

    Purdue’s business was fundamentally changed after the F.D.A. approved OxyContin in 1995. The company marketed the drug as a long-acting painkiller that was less addictive than shorter-acting rivals like Percocet and Vicodin, a strategy aimed at reducing the stigma attached to opioids among doctors.

    While the Sacklers “have reduced Purdue’s operations and size, Rhodes continues to grow and sell opioids for the benefit of the Sackler families,” the New York suit contends.

    By 2016, Rhodes, though little known to the public, had a greater share of the American prescription opioid market than Purdue, according to a Financial Times analysis. Together, the companies ranked seventh in terms of the market share of opioids.

    Purdue temporarily abandoned plans to pursue Project Tango in 2014, but revived the idea two years later, this time pursuing a plan to sell naloxone, an overdose-reversing drug, according to the Massachusetts filing. A few months later, in December 2016, Richard, Jonathan and Mortimer Sackler discussed buying a company that used implantable drug pumps to treat opioid addiction.

    In recent years, the Sacklers and their companies have been developing products for opioid and overdose treatment on various tracks. Last year, Richard Sackler was awarded a patent for a version of buprenorphine, a drug that blocks opioid receptors, administered by mouth in a thin film. In March, the F.D.A. fast tracked the company’s application for an injectable drug for emergency treatment of overdoses.

    Fait très rare, cet article comporte de nombreuses photos des membres de la famille Sackler

    #Opioides #Sackler #Procès

  • Dorothy Garrod (1892 –1968), archéologue, pionnière du paléolithique


    Dorothy Garrod, c.1913. Photograph by Newnham College, Cambridge

    https://www.strangescience.net/garrod.htm

    Praise has been heaped upon paleoanthropologist Lee Berger for hiring a number of women for crucial roles in the excavation of Homo naledi in South Africa, but archaeologist Dorothy Garrod beat him to that gender-equalizing trick by several decades. Starting in 1929, she oversaw excavations at Mount Carmel, Palestine, and hired many local women to do the fieldwork. She appreciated their work, as well as the fact that their wages helped support their families. In 1996, Mary Kitson Clark, the last of those women still living, then aged 92, remembered Garrod as “small, dark, alive!”
    Garrod was born in England in 1892. In the First World War, her father, Sir Archibald Garrod, was stationed in Malta as the director of war hospitals. Dorothy Garrod spent time in Malta after the Great War, and developed in interest in archaeology. By that time, she had already earned a history degree from Newnham College, Cambridge. Returning to England from Malta, she enrolled at Oxford to study archaeology. She had lost three brothers in WWI, and she wanted to continue her family’s long legacy in academic achievement. After graduating from Oxford, she went on to work with the Abbé Breuil at the Institut de Paleontologié Humaine, Paris. At that time, France was perhaps the epicenter of prehistoric archaeology; archaeologists classified ancient artifacts based on a system devised by 19th-century archaeologist Gabriel de Mortillet. Breuil began to revise Mortillet’s system, and Garrod continued Breuil’s work.
    Breuil and Garrod ranked among the first archaeologists to think globally about human prehistory. That might not sound like much of a breakthrough today, but consider the times. Garrod began working with Breuil in the early 1920s. Anthropologists and paleontologists still believed Piltdown Man to be a valid human ancestor. Eugène Dubois had discovered Java Man (the first recognized specimen of Homo erectus) in the late 19th century, but for a variety of reasons (including Dubois’s own prickly personality), the find hadn’t enjoyed widespread acceptance. Charles Darwin had surmised that early humans arose in Africa, but his astute prediction wasn’t very popular among early-20th-century anthropologists. So after Raymond Dart described Australopithecus africanus in 1925, he had to wait decades for the fossil to be accepted as a human ancestor. In an age of widespread prejudice and eugenic enthusiasms, many Europeans eschewed ancestors outside Europe. For Garrod to excavate elsewhere was an innovation. And excavate elsewhere she did.
    Between 1923 and 1963, Garrod conducted archaeological digs in France, Britain, Gibraltar, Bulgaria, Lebanon, Palestine and Iraq. On Gibraltar, she excavated Neanderthal sites, including a child she nicknamed Abel. Perhaps her most important fieldwork occurred at Mount Carmel, Palestine. Fieldwork there picked up speed ahead of the construction of Haifa Harbor as archaeologists feared that the site would be quarried right out of the harbor’s way. In a Mount Carmel cave named Skhul, she found apparent remains of at least 10 modern Homo sapiens; in a nearby cave named Tabun, she found remains of at least two people with Neanderthal characteristics. She studied and classified some 92,000 artifacts from Mount Carmel, and the sites she oversaw there eventually yielded a nearly continuous succession from the Old Stone Age to the Middle Stone Age.

    https://www.prm.ox.ac.uk/event/a-pioneer-of-prehistory
    https://musee-archeologienationale.fr/objet/dorothy-annie-elizabeth-garrod
    https://dianabuja.wordpress.com/2012/06/16/the-groundbreaking-female-archaeologist

    #Dorothy_Garrod #archéologie

  • Turning anything into a fire-and-forget coroutine—Raymond Chen
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    One more step.

    Turning anything into a fire-and-forget coroutine by Raymond Chen

    From the article:

    Last time, we wrote a helper function for converting an awaitable into a winrt::fire_and_forget, as well as another helper function that takes a lambda that returns an awaitable, and which invokes the lambmda as a winrt::fire_and_forget...

    #News,_Product_News,

  • winrt::fire_and_forget was too forgetful
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Heard about it?

    winrt::fire_and_forget was too forgetful by Raymond Chen

    From the article:

    C++/WinRT provides a handy helper class called winrt::fire_and_forget. It lets you specify that nobody is going to observe the result of the coroutine. This is handy because it lets you tell the compiler that the lack of observation is intentional, so it won’t generate a warning...

    #News,_Product_News,

  • Expressing fire-and-forget coroutines more explicitly, -or- How to turn any coroutine into fire-...
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    The series continues.

    Expressing fire-and-forget coroutines more explicitly, -or- How to turn any coroutine into fire-and-forget by Raymond Chen

    From the article:

    Last time, we looked at how to mark a coroutine as fire-and-forget, meaning that the caller does not get any information about when the coroutine completes. This is fine as far as it goes, but it may not be what you want...

    #News,_Product_News,

  • The Old New Thing
    Raymond Chen


    Ce livre peut être qualifié de bouquin utile pour des UX scientist.
    Il est bourré de DIXIT, de recule sur les habitudes imposées durant 30 ans par Microsoft.
    Il est facile à lire puisque ce sont des billets de blog techniques, donc ça va d’une demi page à 2 pages.
    J’avais tellement en tête que Microsoft représente tout ce qu’il ne faut pas faire (a contrario de Apple ou Linux) que je n’avais jamais imaginé tirer des conclusions de l’observation de logiciels Microsoft. Mais là, c’est un résumé... presque de l’histoire des IHM, des comportements et autres symbioses ou rejets homme-machine que ca devient de l’expérience.
    http://www.informit.com/store/old-new-thing-practical-development-throughout-the-9780321440303

    Il est majoritairement tiré de 20 ans de ce blog :
    https://devblogs.microsoft.com/oldnewthing
    #ux #uxdesign #informatique

  • Accord sur les autoroutes : le Conseil d’Etat désavoue l’ex-ministre Emmanuel Macron
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/21/accord-sur-les-autoroutes-le-conseil-d-etat-desavoue-l-ex-ministre-emmanuel-

    Le Conseil d’Etat a rejeté les recours formulés par Bercy au sujet de cet accord de 2015 destiné à rester secret. On pourra donc officiellement prendre connaissance du contenu de la transaction entre l’Etat et les sociétés autoroutières.

    Le ministère de l’économie aurait dû fournir au citoyen qui en avait fait la demande les détails de l’accord signé en 2015 entre Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, et les sociétés autoroutières. Ainsi en a décidé le Conseil d’Etat.

    En rendant cette décision, lundi 18 mars, la plus haute juridiction administrative a désavoué celui qui est devenu président de la République et donné raison à Raymond Avrillier – grâce à qui est née également l’affaire dite des sondages de l’Elysée. Cet ultime recours avait été formulé par le ministère de l’économie dans l’espoir de garder secret l’accord, malgré l’avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) et le jugement du tribunal administratif.
    […]
    La décision du Conseil d’Etat crée ainsi une jurisprudence. En rendant public un accord transactionnel, le Conseil d’Etat envoie un signal fort au pouvoir. Selon Djamila Mrad, docteure en droit public et membre du collectif les Surligneurs, « cette solution a une forme de double effet vertueux. Pour les citoyens, l’accès à l’information à travers la communication de ce type de document participe du souci de la transparence de la vie publique. Ensuite, effet vertueux pour les pouvoirs publics, car rendu public ce document invite politiquement les pouvoirs publics à signer une bonne transaction, car elle sera potentiellement lue par les citoyens qui en auront demandé l’accès ».

  • How do I design a class so that methods must be called in a certain order?—Raymond Chen
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Simple but effective.

    How do I design a class so that methods must be called in a certain order? by Raymond Chen

    From the article:

    Suppose you have a class with some methods, and the methods must be called in a certain order. For example, suppose your class is for importing photos from a camera. First, you have to specify which camera you are importing from. Then you discover the pictures. Then you have to select which pictures you want to import, and set the options for how you want the download to occur. And finally, you download them...

    #News,Articles&_Books,

  • « Vous en connaissez, vous, des ’Raymond couche-toi-là’ ? » : ce livre dénonce le machisme dans notre vocabulaire -
    https://www.lci.fr/vie-de-couple/vous-en-connaissez-vous-des-raymond-ou-des-marcel-couche-toi-la-quand-un-livre-d

    C’est un combat mené depuis longtemps par certaines militantes féministes, qui ont été revigorées après l’affaire Weinstein : « Dénoncer le sexisme de notre langue » et « la masculinisation de notre grammaire ». Avec en ligne de mire la fameuse écriture inclusive qui, à elle seule, pourrait, selon elles, tout éradiquer. Un choix qui ne satisfait pas l’auteur Jean-Loup Chifflet, persuadé que « ce n’est pas comme ça qu’on va défendre la cause des femmes ». « D’autant que l’écriture inclusive ne fonctionne qu’à l’écrit », insiste-t-il.

    Lui a beaucoup mieux comme arme de persuasion massive (!!!!) : s’attaquer à notre vocabulaire, gorgé à souhait de mots « ouvertement ou sournoisement machistes ». Avec la lexicographe Marie Deveaux, il a décidé de les débusquer, de les recenser et de les analyser dans un livre mordant #Balancetonmot, publié ce jeudi 14 mars aux Editions Plon. « Au final, l’idée est d’éliminer petit à petit ces mots qui n’ont d’autre utilité que d’insulter, mépriser, rabaisser les femmes, déclare-t-il à LCI. Alors que le ’politiquement correct’ a imposé la technicienne de surface et autres hôtesses de caisse, attaquons-nous désormais au ’sexuellement correct’ ! », clame-t-il.Les deux auteurs, partis à la chasse aux mots machistes, les ont classés en plusieurs catégories. Parmi elles, les vocables qui n’ont pas de masculin, ceux qui deviennent péjoratifs au féminin, sans oublier les divers noms d’oiseaux ou autres animaux qui servent à qualifier les femmes. « Je n’avais pas réalisé à quel point le vocabulaire animal était réservé à la gent féminine. Les plus courants étant poule, bécasse, dinde, morue, et j’en passe... c’est quand même terrible. Quand on dit : ’tu as vu, elle a l’air d’une poule’, ce n’est quand même pas très reluisant », note Jean-Loup Chifflet.

    Parmi les mots qui ne s’appliquent qu’aux femmes, Jean-Loup Chiflet et Marie Deveaux pointent du doigt les termes « garçon manqué ». « Pourquoi cette fille qui prend des allures de garçon est-elle ’manquée’ plutôt que garçonnière ? Lui manquerait-il quelque chose ? », interrogent-ils. « Et que penser de ’gendarmette’ ? Pourquoi ajoute-t-on ce suffixe qui sert aussi à désigner une forme plus petite - maison, maisonnette -, alors que l’on peut dire une femme gendarme ? Une gendarmette est donc une petite gendarme ! ».

    Mais pour Jean-Loup Chifflet, le terme le plus représentatif du machisme de notre langue est sans nul doute le mal nommé « Marie-couche-toi-là ». « Vous en connaissez, vous, des Raymond ou des Marcel-couche-toi-là ?, demande-t-il. Personne n’a en effet l’idée de traiter de la sorte un homme qui accepterait facilement d’avoir des relations sexuelles. Et pourtant ils sont nombreux. » Quant au fameux « mal-baisée », réservée manifestement qu’aux femmes, là encore, Jean-Loup Chifflet s’emporte : « Une femme qui n’est pas comblée sexuellement serait forcément responsable, puisqu’il n’y a pas de ’mal-baiseur’, quelle drôle d’idée ! ».
    Des mots péjoratifs au féminin

    Il y a également une foule de mots qui, en passant du masculin au féminin, prennent une connotation péjorative. Ainsi, les hommes peuvent être des courtisans, des entraîneurs, être bons ou encore faciles. Mais mettez ces mots au féminin et leur sens changent radicalement, avec dans la plupart des cas, une connotation sexuelle pour le moins peu ragoûtante. « Si le courtisan a plutôt une image d’homme charmant, la courtisane, elle, est une prostituée », interpelle Jean-Loup Chifflet. « Quant à l’entraîneur, il coache un sportif, là où l’entraîneuse est suspectée de faire profession de ses charmes. Et que dire d’une femme facile ? C’est une femme qui couche facilement. Aucune connotation sexuelle en revanche pour l’homme ’facile’, qui se contente d’être gentil et de bonne composition ».

    Autre hérésie, les mots qui n’ont tout simplement pas de féminin : « On dit ’je suis gourmand, elle est gourmande, mais pas je suis gourmet, elle est gourmette ! A croire que quand le goût devient raffiné, il n’est réservé qu’aux hommes », insistent les auteurs. "Un gentleman n’a pas de gentlewoman. Même chose pour notre gentilhomme français, aucune ’gentilfemme’ à l’horizon.
    Lire aussi
    Des mots « qu’on n’emploierait pas pour un homme » : Angèle et Clara Luciani dénoncent le machisme des médias
    Machisme en politique : ces dix petites phrases qui en disent long

    Des expressions peu élégantes à l’égard des femmes

    Enfin, les auteurs recensent quelques expressions peu élégantes à l’égard des femmes. On notera pèle-mêle : « Faire la jeune fille de la maison ». « Une expression que l’on peut encore entendre dans certaines familles. Il s’agit en général de demander à la benjamine de faire le service quand il y a des invités. Mais pourquoi ne demande-t-on pas de ’faire le jeune garçon de la maison ? », questionne Jean-Loup Chifflet. Ou encore : « Cherchez la femme ! » "Voilà une expression sans ambiguïté qui nous fait savoir qu’à chaque fois qu’il se produit quelque chose de désagréable, c’est forcément une femme qui en est la cause", explique-t-il.

    Plus graveleux : « Nique ta mère ». « Voilà bien une expression réservée aux jeunes mâles. Jusqu’à preuve du contraire ’nique ton père’ n’existe pas, avance Jean-Loup Chifflet. Et que dire de l’usage immodéré du mot ’couilles’ dans nos expressions familières, à l’image du fameux ’s’en battre les couilles’. Je n’ai jamais entendu : ’Je m’en bats la poitrine’. Toutefois les mentalités sont en train de changer. Comme me l’a rapporté une amie professeure dans un quartier difficile, il paraît que les filles disent maintenant : ’Je m’en bats le clito’. Elle n’a pu que s’en féliciter, et moi aussi par la même occasion ! ».

    #mansplanning #langage #misogynie

  • Des conférences de cinema mises en ligne par la FEMIS - Le mag cinéma
    https://lemagcinema.fr/non-classe-fr/des-conferences-de-cinema-mises-en-ligne-par-la-femis

    La Femis ouvre son patrimoine vidéo et met à disposition des vidéos de conférences sur le thème du cinéma assez exceptionnelles.

    Depuis plus de trente ans, La Fémis est un lieu de rencontres entre artistes et étudiants.
    La Fémis a ainsi décidé de mettre en valeur au sein de ses archives une première sélection de tables rondes, master class, conférences et débats qui se sont tenus à La Fémis ou dans d’autres lieux – tel que le Festival de Cannes – qui illustrent la parole des cinéastes, images filmées par les étudiants eux-mêmes depuis 1986.
    Grâce au soutien de l’Université Paris Sciences et Lettres, à laquelle La Fémis est associée, et grâce au travail de monteurs image et son, les interventions choisies de nombreux cinéastes seront désormais accessibles sur deux plateformes, celle de l’école et celle de la bibliothèque numérique de « PSL Explore », et ce, à des fins culturelles, scientifiques et pédagogiques

    Conférences
    http://www.femis.fr/conferences

    Depuis plus de trente ans, La Fémis est un lieu de rencontres entre artistes et étudiants.
    La Fémis a ainsi décidé de mettre en valeur au sein de ses archives une première sélection de tables rondes, master class, conférences et débats qui se sont tenus à La Fémis ou dans d’autres lieux

    Conférence de Jean Rouch, Johan Van der Keuken et Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (1987)
    ↓ Conférence d’Alain Tanner dans le cadre des Rencontres de la Fémis (1987)
    ↓ Conférence de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet (1988)
    ↓ Conférence de Jean-Luc Godard dans le cadre des Mardis de La Fémis (1988)
    ↓ Conférence de David Cronenberg dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2000)
    ↓ Conférence d’Éric Rohmer dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2005)
    ↓ Conférence de Guy Maddin dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Francis Ford Coppola dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Luc et Jean-Pierre Dardenne dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Thomas Vinterberg dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2012)
    ↓ Conférence de Bruno Dumont dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2014)
    ↓ Conférence d’Agnès Varda dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2014)
    ↓ Conférence de Patricio Guzman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2015)
    ↓ Conférence de Jean-Gabriel Périot dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2016)
    ↓ Conférence de Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2016)
    ↓ Conférence de Raymond Depardon et Claudine Nougaret dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Cédric Klapisch dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Damien Manivel dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Frederick Wiseman dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Vincent Macaigne dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2017)
    ↓ Conférence de Tony Gatlif dans le cadre des Rencontres de la Fémis (2018)

  • Droit au chômage : « On décidera par décret » - Assurance-chômage : le gouvernement va devoir assumer une réforme minée, Bertrand Bissuel, Le Monde
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/21/unedic-l-executif-va-devoir-assumer-sa-reforme-de-l-assurance-chomage_542623

    En désaccord sur la question des contrats courts, les partenaires sociaux ont mis fin à leurs négociations.

    Le miracle n’a pas eu lieu. Réunis, mercredi 20 février, pour une dixième séance de négociation sur l’assurance-chômage, les partenaires sociaux ont confirmé leur incapacité à parvenir à un compromis. Plus que prévisible, cette issue est la résultante de profonds désaccords entre les parties en présence pour combattre le recours abusif aux contrats courts. Les syndicats militaient pour un système de bonus-malus, qui augmente les cotisations des entreprises où la main-d’œuvre tourne fréquemment et diminue celles des employeurs dont les effectifs sont stables. Le patronat, hostile jusqu’au bout à un tel mécanisme, suggérait d’autres pistes – jugées insuffisantes par le camp adverse. Chaque protagoniste restant arc-bouté sur ses positions, les discussions ne pouvaient que capoter.

    L’exécutif va, du même coup, reprendre en main un dossier qui s’avère éminemment sensible, puisque l’un des principaux objectifs du processus en cours est de réaliser des économies sur les dépenses d’allocation en faveur des demandeurs d’emploi. Cet épisode risque fort d’accélérer le déclin du paritarisme à l’échelon interprofessionnel.

    Les organisations d’employeurs et de salariés n’ont mis qu’une heure, mercredi, pour sceller le divorce. Pour cette rencontre de la dernière chance, les représentants du Medef, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et de l’Union des entreprises de proximité (U2P) étaient venus avec une nouvelle proposition : la création d’un fonds pour financer des formations et une indemnisation en faveur des salariés alternant contrats courts et périodes d’inactivité.

    L’idée de ce « pot commun » (alimenté par une contribution spécifique des entreprises sur les #CDD_d’usage) ayant circulé avant les échanges de mercredi, plusieurs responsables syndicaux avaient clairement dit qu’elle n’était pas à la hauteur des enjeux. Dès lors, les conclusions ont vite été tirées : « Nous faisons le constat aujourd’hui que nous ne pouvons trouver suffisamment de points de convergence », a déclaré Hubert Mongon, le chef de file du Medef, à l’issue de la réunion.

    Responsabilité de l’échec

    Comme souvent dans ce type de situation, les acteurs en présence se sont mutuellement renvoyé la responsabilité de l’échec. « Le patronat n’a jamais voulu discuter des moyens de lutter contre la #précarité et d’un système de modulation des #cotisations [s’apparentant au #bonus-malus] », a dénoncé Denis Gravouil (CGT). « Je ne vois pas à quoi ça rime, ce simulacre de négociation », a enchaîné Eric Courpotin (CFTC). L’attitude des organisations de salariés relève du « non-sens », a rétorqué la CPME, dans un communiqué, en soulignant la nécessité de « réagir » face à la #dette « de plus de 30 milliards d’euros » accumulée par l’Unédic, l’association paritaire qui pilote l’assurance-chômage.

    En réalité, la probabilité d’un « deal » était mince, dès le départ, car le gouvernement a placé la barre très haut. Dans la feuille de route transmise fin septembre 2018 aux partenaires sociaux pour cadrer leur réflexion, Matignon a tracé des orientations de nature à mécontenter tout le monde : d’un côté, il y a les économies, de 3 à 3,9 milliards d’euros en trois ans, qui indisposent les syndicats ; de l’autre, la volonté de forger de « nouvelles règles », pour réduire le nombre de précaires constamment réembauchés en CDD ne peut que faire froncer les sourcils des leaders patronaux. Sur ce deuxième volet, le mot « bonus-malus » n’est, certes, pas cité dans le document de cadrage du premier ministre, mais Emmanuel Macron a, lui-même, récemment rappelé qu’il comptait toujours mettre en œuvre cette mesure, inscrite dans son programme de campagne – contribuant, ainsi, à tendre « les positions des uns et des autres », d’après Michel Beaugas (FO).

    Mercredi soir, devant quelques journalistes, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a regretté l’absence d’accord, en précisant que « le gouvernement prendra ses responsabilités ». Autrement dit, c’est lui qui changera les conditions d’accès à l’assurance-chômage et les modalités d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Un événement rarissime depuis la fondation de l’Unédic, au tout début de la Ve République. Il y a trois ans, les négociations s’étaient soldées par un échec – en buttant, déjà à l’époque, sur la question des contrats courts, mais l’exécutif s’était alors contenté de prolonger, par décret, les dispositions en vigueur. En 1982, en revanche, le #gouvernement_Mauroy avait pris des mesures d’une tout autre ampleur, après les discussions infructueuses entre le patronat et les confédérations de salariés : un #décret avait été publié, qui modifiait significativement le « fonctionnement du régime ».

    « On décidera par décret »

    Le pouvoir en place aujourd’hui va-t-il procéder de la même manière ? Les propos de Mme Pénicaud, mercredi, ne laissent guère de place au doute : « On décidera par décret », a-t-elle martelé sur BFM-TV, mais les organisations d’employeurs et de salariés seront consultées au préalable, a-t-elle précisé. Le calendrier de la concertation n’est pas connu, à ce stade.

    Les syndicats craignent que les transformations à venir ne pénalisent durement les demandeurs d’emploi, en particulier ceux qui occupent une activité réduite, avec la possibilité de cumuler leur salaire et une prestation de l’Unédic. L’hypothèse d’un abaissement de l’indemnité maximale plane aussi. Une telle option, si elle était retenue, toucherait fortement les cadres, puisque l’allocation dépend du montant de la rémunération, a mis en garde Jean-François Foucard (CFE-CGC) : « On sera en [position] défensi[ve] pour essayer de limiter les dégâts. » La CGT, pour sa part, a indiqué qu’elle sera attentive au sort des personnes ayant plusieurs employeurs (les #assistantes_maternelles, notamment), puisque les règles applicables à elles sont susceptibles d’être durcies.

    Le patronat fait également grise mine, face à la perspective du bonus-malus. « Le système, tel qu’il est aujourd’hui envisagé, n’a aucun sens pour l’emploi », a répété M. Mongon, mercredi.

    S’il va au bout de ses intentions, l’exécutif se mettra donc à dos l’ensemble des partenaires sociaux et accréditera la thèse selon laquelle il ne tient pas compte des corps intermédiaires, tout en donnant l’impression de s’attaquer aux plus faibles.

    Pas idéal dans le contexte actuel d’ébullition sociale.

    « Une nouvelle ère » est en train de s’ouvrir, a lancé Marylise Léon (CFDT), mercredi. Celle du « paritarisme d’Etat », a complété M. Beaugas. « On implose de l’intérieur », a renchéri Patrick Liébus (U2P). Des formules-chocs pour signifier que les prérogatives dévolues aux organisations de salariés et d’employeurs se réduisent comme peau de chagrin dans la gouvernance de grands dispositifs de protection sociale, les pouvoirs publics exerçant une emprise de plus en plus grande. La fin d’une époque ?

    « Je ne vois pas l’Etat décider seul et signer ainsi l’acte de décès du #paritarisme, nuance Raymond Soubie, président de la société de conseils Alixio et spécialiste du social. Il a intérêt à s’appuyer sur le patronat et les syndicats, surtout dans la période mouvementée que le pays traverse. Mais on entre incontestablement dans une phase de régression des négociations interprofessionnelles. »

    #chômeurs #droit_au_chômage

  • Les Misérables 1934 Raymond Bernard
    https://www.youtube.com/watch?v=Jn-FmP0jTV0


    https://www.youtube.com/watch?v=oN0j2hWw_go

    https://www.youtube.com/watch?v=odf8gZId6F4

    Il y a une nouvelle version des Misérables qui est sortie sur la TV anglaise. J’ai lu un reader digest des misérables quand j’avais 11 ou 12 ans sans en conservé de souvenirs. Ca m’a donné envie de voire d’autres versions et de lire Victor Hugo que j’ai jamais lu (le reader digest ne compte pas). La version anglaise est sympa, Jean Val Jean c’est l’inspecteur Mac Nolthy de The Wire et il y a une intention antiraciste dans le casting, avec beaucoup d’actrices et acteurs qui ne sont pas blanc·hes. Ca fait un drôle d’effet par contre d’avoir tous ces personnages qui parlent anglais et qui parfois glissent un « bonjour monsieur, bonsoir madame » avec un accent britannique !
    En tout cas j’ai découvert la version de 1934 de Raymond Bernard et c’est super.

  • Netherlands recognize Gaza, West Bank as official Palestinian birthplaces
    Feb. 10, 2019 3:30 P.M. (Updated: Feb. 10, 2019 3:51 P.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=782505

    BETHLEHEM (Ma’an) — Palestinians living in the Netherlands will be allowed to register the Gaza Strip and the West Bank as their official place of birth, Dutch State Secretary Raymond Knops told the House of Representatives in The Hague.

    The Netherlands, which does not recognize Palestine as a sovereign state, currently offers Palestinians two options when specifying their birthplace at the Dutch civil registry, the two options are Israel or “unknown.”

    Knops wrote a letter to the House of Representatives, saying that he intends to add the Gaza Strip and the West Bank, including East Jerusalem to a list of official states used by the Dutch civil registry.

    The new category will be available to Palestinians born after May 15th 1948, the day the British Mandate was officially terminated and Israel became a recognized state.

    In the letter, Knops stated that the new category is in accordance with “the Dutch viewpoint that Israel has no sovereignty over these areas,” as well as the Netherlands’ refusal to recognize Palestine as a state.

    Knops added that the new category was named based on the Oslo Accords and United Nations Security Council resolutions.
    While the UN General Assembly and at least 136 countries have recognized Palestine as a sovereign state, most of the European Union has refrained from recognition until such status is established peace agreement between the Israelis and the Palestinians. (...)

  • Don’t pass lambdas (or other multi-line entities) as parameters to macros—Raymond Chen
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Not helping you.

    Don’t pass lambdas (or other multi-line entities) as parameters to macros by Raymond Chen

    From the article:

    Consider this macro: #ifdef DEBUG
    #define LOG(value) LogValue(value)
    #else
    // In production, evaluate but don’t log.
    #define LOG(value) (value)
    #endif This seems not entirely unreasonable, but bad things happen if you pass a multi-line entity as the macro parameter...

    #News,Articles&_Books,

  • Fusillée par les franquistes, l’intellectuelle Renée Lafont enfin exhumée ? - 13/01/2019 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/article/2019/01/13/2939286-fusillee-par-les-franquistes-renee-lafont-enfin-exhumee.html

    Père originaire de Bayonne, mère de l’Oise, #Renée_Lafont est née à Amiens, le 4 novembre 1877. Fille d’un professeur humaniste ayant eu pour élève, entre autres, Raymond Poincaré, elle devient à l’orée du XXe siècle l’une des rares femmes de lettres diplômées de l’université, maîtrisant latin, grec, italien, anglais, allemand mais surtout l’espagnol. Poète, écrivaine… dans l’après-guerre, ses romans marquent par leur liberté, pour l’époque. Traductrice reconnue, elle va également publier en 1925 Ce que sera la République espagnole de Vicente Blasco Ibañez, le « Zola espagnol ». Le 29 août 1936, la voiture dans laquelle elle circule franchit accidentellement la ligne de front près de Cordoue. Tirs nationalistes : elle est blessée et capturée… « Espionne » décrètent les putschistes et Paris accepte le mensonge sur sa mort « des suites de ses blessures » avant de l’oublier en suivant. 83 ans après ? Son histoire retentit d’autant plus aujourd’hui que « ce qui se passe ici n’est pas l’affaire de Cordoue, c’est une question internationale de respect des Droits de l’Homme », rappelle, à propos de toutes les victimes du franquisme, un juriste espagnol en ce mois de janvier 2019 marqué par l’arrivée au pouvoir de la droite et de l’extrême droite en Andalousie et par… le 80e anniversaire de la #Retirada de près de 500 000 républicains espagnols en France qui feront de Toulouse, « la capitale de l’exil ».

    (Evitez les commentaires à gerber que la dépêche ne modère jamais.)

    #guerre_d'espagne #femme

  • Don’t forget: std::pair does lexicographical ordering, so you don’t have to—Raymond Chen
    http://isocpp.org/feeder/?FeederAction=clicked&feed=All+Posts&seed=http%3A%2F%2Fisocpp.org%2Fblog%2F2

    Did you know?

    Don’t forget: std::pair does lexicographical ordering, so you don’t have to by Raymond Chen

    From the article:

    A feature perhaps not as widely known as I thought is that the std::pair type performs lexicographical ordering, so you don’t have to...

    #News,Articles&_Books,

  • 430,000 flee Cameroon’s restive Anglophone areas, says group

    An international refugee agency says that more than 430,000 people have fled violence in Cameroon’s restive English-speaking regions and are hiding in rural areas with few resources.

    The Norwegian Refugee Council, one of several humanitarian organizations offering support, said Wednesday it is assisting the displaced by providing shelter and supplies to needy families. David Manan, the Norwegian group’s country director for Cameroon, called for more international aid.

    He said there are too few agencies on the ground to provide the amount of aid needed. He said many people are hiding in the bush.

    Cameroon’s English-speaking separatists have been protesting since 2016 against what they claim is discrimination by the French-speaking majority. Their protests were initially peaceful, but in response to a government crackdown some separatists are waging a violent campaign.

    https://www.thestate.com/news/nation-world/world/article223306000.html
    #Cameroun #Cameroun_anglophone #asile #migrations #réfugiés #COI #IDPs #déplacés_internes

    • Conflict in Cameroon’s Anglophone regions forces 430,000 people to flee

      The number of people displaced as a result of the crisis in Cameroon’s Anglophone regions has spiked to more than 430,000 during the last months. Many people are hiding in the bush with no support, warns the Norwegian Refugee Council.

      “We are deeply worried by the ongoing conflict and the increasing displacement figures. Parties to the conflict must ensure that civilians in the area are protected and are able to safely access life-saving assistance,” said David Manan, Country Director for the Norwegian Refugee Council in Cameroon.

      The number of people displaced from their homes in Cameroon’s Anglophone Southwest and Northwest regions and in neighbouring Littoral and West regions has reached 437.000, according to the latest UN estimates.

      NRC is assisting people displaced by this crisis. However, many people are left without any support, as insecurity is hindering organisations from accessing many areas. People are without proper shelter and sanitation facilities, clean water, food and access to medical care.

      “The needs we are witnessing in the Southwest and Northwest regions are alarming and there are too few agencies on the ground to provide the necessary aid due to limited funding. We call for more donors to prioritise this crisis to allow more agencies to respond so that we can stem the rising tide of suffering and displacement,” said Manan.

      “Displaced families who receive our assistance have told us that they share it or give it to their relatives who did not yet receive any assistance and desperately need help. Many people are hiding in the bush with no support, fearing for their lives,” added Manan.

      “This is the first time I am being helped since I fled,” said Annoh, who received essential household items, including materials to build a shelter. “I will share what I have received with my husband who is hiding in the bush. He has nothing but the clothes he was wearing when he fled,” she added.

      NRC is distributing household items, shelter and hygiene kits in Northwest and Southwest regions with support from the Swedish International Development Cooperation Agency (Sida), Norwegian Ministry of Foreign Affairs (NMFA) and European Civil Protection and Humanitarian Aid Operations (ECHO).


      https://www.nrc.no/news/2018/december/conflict-in-cameroons-anglophone-regions-forces-430000-people-to-flee

    • A generation of unschooled Cameroonians, another generation of conflict?

      “As we trekked, they kept on telling us that they don’t want us to go to school again,” says 15-year-old Martha Lum, four weeks after being released by the armed gunmen who kidnapped her along with 78 other children and staff members in Cameroon.

      Lum’s story is becoming common across the country’s Northwest and Southwest regions, where the conflict between anglophone separatists and francophone armed forces that’s claimed hundreds of lives has made schools a battlefield.

      Since the anglophone conflict escalated in late 2017, more than 430,000 people have been forced to flee their homes. In May, the UN’s emergency aid coordination body, OCHA, said approximately 42,500 children were out of school. However, local rights groups estimate that number has now increased fourfold following frequent abductions.

      Some 20,000 school-age children now live in the bush. With no learning materials or trained teachers, they have no access to a formal education. Parents and local officials worry that the children could be driven to take up arms, becoming a lost generation that perpetuates the conflict and the humanitarian crisis.

      “Imagine that these children miss school for five or 10 years because of the fighting, hearing the sound of guns every day, and seeing people being killed; what will become of them?” says 45-year-old mother of four *Elizabeth Tamufor.

      “We have been hiding in the bush for more than a year,” she tells IRIN. “I am sure the children have forgotten what they were taught in school. You think in five years they will still be hiding here? They will probably pick up guns and start fighting.”

      The fear of schoolchildren and young students joining the armed separatists is already a reality for some. *Michael, 20, used to be a student before the conflict started. He joined the separatists when his friend was killed by government forces.

      “I replaced books with the gun since then. But I will return to school immediately we achieve our independence,” he says.
      Right from the start

      The roots of Cameroon’s anglophone conflict can be traced back to education. The separatists fighting for independence from French-majority Cameroon say the current school system symbolises the marginalisation of the English language and culture.

      After years of discontent, in November 2016, anglophone teachers began an indefinite strike to protest what they said amounted to systematic discrimination against English-speaking teachers and students. In response, government security forces clamped down on protests, arresting hundreds of demonstrators, including children, killing at least four people and wounding many more.

      This caused widespread anger across the Southwest and Northwest regions, which a year later led to the rise of the armed separatist groups now fighting for independence and a new English-speaking nation called “#Ambazonia”.

      Although the majority of teacher trade unions called off their strike in February 2017, separatists continue to impose curfews and abduct people as a means to push the local population to refrain from sending children back to school.

      As a result, tens of thousands of children haven’t attended school since 2016. Local media is awash with stories of kidnappings of children and teachers who do not comply with the boycott, while rights groups say the disruption of education puts children at risk of exploitation, child labour, recruitment by armed groups, and early marriage.

      “Schools have become targets,” a July 2018 Human Rights Watch report notes. “Either because of these threats, or as a show of solidarity by parents and teachers with the separatist cause, or both, school enrollment levels have dropped precipitously during the crisis.”

      In June, Amnesty International said at least 42 schools had been attacked since February last year. While latest statistics are not available, it is believed that at least 100 separate incidents of school kidnapping have taken place since the separatist movement turned violent in 2017. More than 100 schools have also been torched and at least a dozen teachers killed or wounded, according to Issa Tchiroma, Cameroon’s minister of communication.
      The separatist view

      Speaking to IRIN last month in Bali, a town neighbouring Bamenda – the capital of Northwest region – armed separatist leader *Justin says his group is enforcing the school boycott started by the teacher trade unions.

      “They (teachers) started a strike action to resist the ‘francophonisation’ of the anglophone system of education, and the evil francophone regime arrested and detained their colleagues, shot dead schoolchildren, and you expect us to sit down and watch them killing our people?”

      “We don’t want the schoolchildren of Ambazonia to be part of the corrupt francophone system of education,” he said. “We have designed a new school programme for them which will start as soon as we achieve our independence.“

      *Laba, who controls another group of armed separatists, is more categorical. “When we say no school, we mean no school,” he says emphatically. “We have never and will never kill a student or teacher. We just want them to stay home until we get our independence and begin implementing our own system of education.”

      There are about 20 armed separatist groups across the two English-speaking regions. They operate independently, and separatists have publicly disagreed on the various methods of imposing the school boycott.

      Both Justin and Laba accuse the government of staging “some” of the school abductions in order “to discredit the image of the separatists internationally”. But they also admit that some armed separatist groups are guilty of kidnapping and killing children and teachers.

      “We don’t kidnap schoolchildren,” Justin says. “We just impose curfews to force them to stay home.”

      But for many parents and schoolchildren, staying at home for this long is already having devastating consequences.
      School children in uniforms walk on the street toward camera.

      ‘Everything is different’

      Parents who can afford it have enrolled their children in schools in the French-speaking part of the country – mostly Douala and Yaoundé. But the influx has caused fees to rise in the francophone zones. Tuition fees that normally cost $150 annually have now more than doubled to $350.

      Beyond the costs, parents also need to transport their children from the troubled regions, along a very insecure highway, to apply for enrollment.

      When they get there, success is far from guaranteed. A lot of the francophone schools are now at full capacity and have stopped accepting students from anglophone regions, meaning many children will likely have to stay home for yet another year.

      Those studying in a new environment can also take quite a while to adapt.

      George Muluh, 16, had been at a school in the Southwest region before the conflict but is now attending Government Bilingual High School Deido in Douala.

      “Everything is just different,” he says. “I don’t understand French. The classrooms are overcrowded. The teaching method is different. I am getting more and more confused every day. I just want the conflict to end so I can go back to the Southwest to continue my studies.”

      It might be a long while before George has that opportunity. To the Cameroonian government, the teachers’ grievances have already been solved.

      “The government has employed 1,000 bilingual teachers, allocated two billion CFA ($4 million) to support private education, transferred teachers who could not speak French and redeployed them to French zones. These were the demands of the teachers. What do they want again?” asks Tchiroma, the minister of communication.

      But Sylvester Ngan, from the Teachers Association of Cameroon (TAC), which defends the rights of English-speaking teachers in the country, says most of these measures are cosmetic and don’t solve key issues related to French-only exams and francophone teachers in English schools.
      Leave the children alone

      While the government and teachers’ unions argue about who is right and what education system to implement, the war is ongoing, people are dying, and tens of thousands of children are not in school.

      “No reason can be advanced to justify the unwarranted attacks on children in general and pupils who are seeking to acquire knowledge and skills,” says Jacques Boyer, UNICEF representative in Cameroon. “All children in the regions must be able to go to school in peace.”

      President Paul Biya, 85, who just won another seven-year term after 36 years in power, has ignored calls for an inclusive dialogue to end the conflict. The first related measure he undertook after the October election was the creation of a commission to disarm and reintegrate former armed separatists.

      Cameroonian political analyst Michael Mbah describes the move as “a joke”, saying that a ceasefire and dialogue must precede any serious attempt at disarmament and reintegration.

      Meanwhile, the next year looks bleak for children like Lum whose futures are being decided by a war beyond their control. “I have always wanted to become a medical doctor,” Lum tells IRIN, but she now fears her dream will be shattered by the persistent conflict.

      “Leave the children alone,” says *Raymond, a father of four whose offspring haven’t been able to study for close to two years now.

      “We, parents, cannot afford to raise a generation of illiterates,” he says. “The future of the children is being sacrificed, just like that.”

      *Names changed at the request of the interviewees for security reasons.

      https://www.irinnews.org/news-feature/2018/12/19/cameroon-generation-unschooled-children-could-fuel-long-term-conflict
      #éducation #droit_à_l'éducation #école #scolarisation #enfants #enfance #conflit

    • République d’#Ambazonie

      « Le nom Ambazonia a été préféré à Southern British Cameroons afin de ne pas confondre cette zone avec la région territoriale du sud (Southern Cameroon). Les « autonomistes ambazoniens » avaient à cœur de trouver un nom local afin de bannir « Cameroun » qu’ils considéraient comme le symbole du lourd fardeau de l’héritage colonial. Pour cela, ils ont fouillé dans les livres d’histoire et inventé le nom Ambazonia. Celui-ci dérive d’Ambas, nom donné à la région de l’embouchure du fleuve Wouri. Ce site, en forme de baie, avait alors reçu le nom anglais Baie d’Ambas1. »

      https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_d%27Ambazonie

  • Discophilia #belgica
    http://www.radiopanik.org/emissions/drache-musicale/discophilia-belgica

    Special “Next-door-disco & Local #spacemusic from Belgium 1975-1987” with the cratedigger “The Wild”.

    “Patrick, Raymond, Marianne, Roland, Kevin and Bert. These are among the most common and ordinary names in Belgium. Yet, these are also the names of some of the artists that appear of ’Discophilia Beligica’, a 30-track #compilation from groove-heavy record label SDBAN. No fancy alter-egos here.”

    https://sdbanrecords.bandcamp.com/album/various-artists-discophilia-belgica-next-door-disco-local-spa

    #compilation,spacemusic,belgica
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/drache-musicale/discophilia-belgica_05769__1.mp3

  • Bloc-notes de liens lus ou survolés ou que j’ai envie de lire / écouter parce qu’ils semblent analyser ou déconstruire le mouvement "Gilets Jaunes" du 17 novembre sans tomber pour autant dans un dédain anti-beaufs ou une lutte classes-pauvres vs classes-moyennes, etc.


    Si vous en repérez aussi, ou si une autre compile (sur cette base filtrante) existe, je suis preneuse ;)

    "Chantage vert, colère noire, gilets jaunes" : https://dijoncter.info/?chantage-vert-colere-noire-gilets-jaunes-671

    Entretien avec deux gilets jaunes bretons : « pas de politique ni de syndicats » : https://radioparleur.net/2018/11/16/entretien-gilets-jaunes-bretons

    Un k-way noir chez les gilets jaune, l’histoire d’un vilain petit canard. : https://paris-luttes.info/un-k-way-noir-chez-les-gilets-11047

    Gilets jaunes et écolos, pas le même maillot, mais la même récupération : https://rebellyon.info/L-ecologie-est-t-elle-un-concept-ethere-19782

    Sur le 17 novembre – Les révolutionnaires ne font pas la révolution : https://web.archive.org/web/20200813174527/https://nantes.indymedia.org/articles/43595

    À propos de la manif du 17 novembre  : https://diacritik.com/2018/11/15/a-propos-de-la-manif-du-17-novembre

    C’est jaune, c’est moche et ça peut vous pourrir la vie… : https://defensecollective.noblogs.org/post/2018/11/14/cest-jaune-cest-moche-et-ca-peut-vous-pourrir-la-vie

    17 novembre – Les 8 gilets incontournables Lequel porteras-tu ? : https://rouendanslarue.net/17-novembre-les-8-gilets-incontournables

    Gilets jaunes : en voiture ! Notes sur le 17 novembre : https://rouendanslarue.net/gilets-jaunes-en-voiture-notes-sur-le-17-novembre

    Mouvement du 17 novembre - Que faire ?  : https://nantes.indymedia.org/articles/43450

    Pourquoi il faut parler d’écologie le 17 novembre. : https://nantes.indymedia.org/articles/43520

    Éléments de la Commission Nationale Ecologie du NPA sur la mobilisation du 17 novembre : http://npa29.unblog.fr/2018/11/14/carburant-et-taxtes-npa

    Prix des carburants : des contradictions sociales surmontables : https://www.alternatives-economiques.fr/prix-carburants-contradictions-sociales-surmontables/00086912

    Les petits-commerçants « étouffés par les taxes » : le mouvement Poujade : https://paris-luttes.info/le-mouvement-poujade-11039

    L’idéologie sociale de la bagnole : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=346

    ++ Livres :
    Nathalie Quintane "Que faire des classes moyennes ?"
    Alain Accardo "Le Petit Bourgeois-Gentilhomme".

    #mouvement_social #recuperation #poujadisme #colere_populaire #giletsjaunes #gilets_jaunes #gilets #jaunes #17novembre #17novembre2018 #la_revolution_mais_pas_trop mais aussi la force des #medias_Libres #mediaslibres et #automedias

    • Des gouts découlent heurts !

      Des goûts et des couleurs avec Michel Pastoureau (5/5) Le jaune France Culture
      https://www.franceculture.fr/emissions/hors-champs/des-gouts-et-des-couleurs-avec-michel-pastoureau-le-jaune-et-lor-55

      Le #jaune serait donc la couleur la moins appréciée ? Alors que l’ensemble des aux autres couleurs de base ont toutes un double symbolisme, le jaune est la seule à n’avoir gardé que l’aspect négatif.

      Des goûts et des couleurs …, on peut discuter à l’infini, et tout le monde reconnaît la force de la subjectivité dans ces domaines. Mais saviez-vous que les couleurs ont une histoire culturelle, politique et psychique ? Imaginiez-vous qu’il existe des couleurs qui nous font chaud au cœur et d autres qui nous font peur et ce, par delà les latitudes et les origines religieuses ? Toute cette semaine « Hors-champs » tente de faire la cartographie amoureuse des couleurs grâce à un historien amoureux des ours, des emblèmes héraldiques et de … certaines couleurs.

      Comme toujours avec des archives et des chansons, balade dans l’histoire de la peinture, des mentalités et de nous mêmes...

    • https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10155665502096960&set=a.49908841959&type=3&theater

      J’avais un oncle il s’appelait Gaby. Je l’aimais bien. Il était gazier. J’étais gauchiste. Il avait un grand poster de JM Lepen dans son garage. On buvait des bières en réparant des bagnoles. Passons. Des années plus tard, j’avais fait un grand papier dans Libé pour expliquer comment le FN et Lepen arrivait à monter la tête de types bien comme Gaby. Deux pages. July (Serge) le patron m’avait félicité genre : « Enfin un journaliste qui ne les prend pas avec des pincettes ». Pourquoi je parle de Gaby et pourquoi je pense à lui en ce moment ? A cause des gilets jaunes. Gaby bossait à Gaz de France (son cousin, mon pater, bossait à EDF). Ils bossaient 7 jours sur 7 sans trop compter. Il y avait les lignes à réparer, les tuyaux à aligner. La chaleur des pauvres à assurer. Ils étaient fonctionnaires. On partait en vacances dans les tentes bleues de la CCAS. Passons. Pourquoi j’en viens à évoquer ce passé vermoulu ? Le gilet jaune… L’injustice fiscale. La plupart des éditorialistes et des politiques n’y comprennent que dalle à cette colère. Emmanuel Macron et son armée de républicains en marche ont compris eux. Et ils commencent à flipper. A passer des consignes. A jouer de la carotte et du bâton. Vu d’ici, c’est pitoyable. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de ce mouvement basique et populaire, si la stratégie du pouvoir va fonctionner, mais cette colère n’a rien à voir avec le réchauffement climatique et très peu avec le diesel. Les gens à l’origine du gilet jaune le disent depuis le début. Ils en ont assez d’être pris pour des pigeons, des vaches à traire, des décérébrés du bulbe, des sans honneur. Ils veulent se révolter. Il se révoltent. Gaby bossait à Gaz de France donc. Il y a usé sa santé. Il est parti en retraite sans se douter qu’on allait vendre Gaz de France à Suez en 2007. Quand je dis vendre, je déconne. Offrir serait plus adéquat. Une histoire de prédateurs et d’hommes politiques très compromis. Sarkozy, Hollande Villepin, Royale, Coppé, Longuet… Tous vont oeuvrer avec des responsabilités diverses à cette prédation consentie. Je ne vais pas développer ici (lisez notre livre, « les prédateurs » en vente partout). Tonton Gaby casse sa pipe. GDF devient Engie. Méthode Suez, extrême capitalisme. On pressure et on défiscalise à mort. Non seulement, se chauffer devient un luxe mais Engie, avec la bénédiction des politiques, Macron de chez Rothschild en tête, envoie ses bénéfices au Luxembourg (27 milliards en 2015, passez l’info à Google). L’État français se prive de 2 milliards d’impôts. Alors que nous, cochons de payeurs, on raque. On raque. Et on regarde passer les trains et les prédateurs qui se goinfrent. Et on ne doit rien dire. Et on doit – sous prétexte de réchauffement climatique, sous prétexte de récupération politique- fermer sa gueule. Ben non. Ce qui se prépare ici, c’est une Jacquerie. Le message est clair et éminemment politique. Les pauvres en ont marre d’avoir froid, de jouer du crédit le 15 du mois, de faire des demi pleins. Alors qu’à la télé, ils entendent chaque jour se raconter une histoire qui n’est plus la leur. Alors que leur président déroule le tapis rouge à ceux qui ne paient pas d’impôts, Frère, Desmarais, Bolloré, Arnault… Ceux qui font croire qu’ils nous sont indispensables, qu’ils sont des premiers de cordées. Foutaise. Demain, avec le fantôme de Gaby je serai gilet jaune à donf.
      Les beaufs et les cols blancs de Saint Germain n’ont rien compris, ce n’est pas un mouvement marqué à droite. Ni vraiment à gauche. C’est punk. No future dans ce monde-là

      #Denis_Robert
      https://seenthis.net/messages/736344

    • Les « gilets jaunes », ou la révolte de la France des ronds-points

      Jean-Laurent Cassely

      http://www.slate.fr/story/169626/blocage-17-novembre-gilets-jaunes-revolte-ronds-points-france-peripherique-die

      « Nous allons nous rejoindre sur un parking de centre commercial à Sens », témoigne encore le créateur d’un groupe Facebook local appelant au blocage. Dans le territoire marqué par l’étalement urbain, le rond-point devient l’équivalent logistique et symbolique du rôle joué par la place dans les mouvements de protestation de centre-ville, dont l’expression française fut la tenue, place de la République à Paris, du rassemblement Nuit Debout. La place conserve, à gauche, une connotation politique forte, comme en témoignent encore récemment le cas de l’aménagement du quartier de La Plaine à Marseille, ou le mouvement politique lancé par Raphaël Glucksmann, baptisé « Place publique ».

      À l’opposé de cette culture politique, en tout cas assez loin de ses habitudes, l’automobile devient le langage de la protestation des mouvements périphériques. Si les unes et les uns se réunissent en grappes humaines, forment des assemblées et des cortèges, nourrissant une culture politique marquée par les grands mouvements sociaux, les luttes passées qui peuplent l’imaginaire collectif du « peuple de gauche » et un idéal de démocratie directe et participative, les autres, dans un rapport au corps et à l’espace différent, forment des « opérations escargot » et autres figures chorégraphiques d’un grand ballet motorisé qui se danse depuis l’intérieur de son habitacle. C’est par le « périph » que les manifestants ont prévu de rouler (et non de marcher) sur Paris. C’est aussi sur le périphérique des grandes villes que se sont réunis plusieurs groupes locaux pour préparer la journée du 17 novembre.

    • De la France périphérique à la France des marges : comment rendre leur juste place aux territoires urbains marginalisés ?

      https://urbs.hypotheses.org/411

      Samuel Depraz, enseignant-chercheur, géographie, Université Jean Moulin Lyon 3, UMR Environnement, Villes et Sociétés

      La France périphérique, ou la paresse intellectuelle de la dichotomie

      C’est, d’abord, une lecture simpliste qui nie ce qui fait l’essence même de la géographie, c’est-à-dire l’attention à la nuance et à la diversité des territoires. « Décrire la terre », c’est être sensible aux différences et à la pluralité des mondes sociaux. Ainsi, dans les périphéries, les situations de pauvreté ne sont jamais identiques d’un espace à l’autre, et on trouvera tantôt de la pauvreté monétaire, tantôt de la précarité matérielle, parfois aussi un déclassement social et un isolement des personnes. La pauvreté, c’est aussi un rapport social défavorable, souvent entretenu par des politiques publiques défaillantes. Le tout se recoupe souvent, mais pas toujours : on rappelle ainsi les dimensions – complexes – de la pauvreté, au sens de Serge Paugam (2005) ; ceci nécessite une lecture plus détaillée des territoires, comme le propose par exemple Catherine Sélimanovski dans son analyse de « la frontière de la pauvreté » (2008) ou encore l’analyse de Raymonde Séchet sur la relation entre espaces et pauvreté (1996). Et l’idée de périphérie, souvent réduite à sa dimension économique, s’appréhende également par de multiples autres outils : mobilités et transports, flux migratoires, modes de vie alternatifs et contestation sociale ou électorale – sans que l’on puisse raisonnablement combiner tous ces indicateurs thématiques, au risque de produire des corrélations hasardeuses et des indices agrégés absurdes.

    • Le thread d’un journaliste-photographe avec des portraits de vraies tronches de vies jaunes :

      [THREAD] Quelques réflexions à propos des #giletsjaunes. Hier, je ne me suis pas mêlé à mes confrères journalistes pour « couvrir » cette journée du #17novembre2018. Faire des images de cette journée était tout à fait respectable. Mais je m’interroge sur le sens de ces images. Je m’explique. L’action de ces #giletsjaunes échappe aux politiques et marque une défiance à l’égard des médias. Le gilet jaune est devenu un symbole mais un symbole réducteur sur le sens de ce mouvement. Il symbolise la voiture et les carburants. Or, la colère va bien au-delà...

      https://twitter.com/VinceJarousseau/status/1064157135150465026

    • La vie en jaune
      http://www.dedefensa.org/article/la-vie-en-jaune

      18 novembre 2018 – Hier, j’avais très mal au dos, attaque pernicieuse et violente à la fois d’une sciatique irréfragable, une du grand âge.... Alors, j’ai sacrifié pas mal de mon temps sur un fauteuil à dossier très droit et, avec peu de courage pour lire, j’ai laissé aller l’“étrange lucarne”. Il n’était question que de cette “journée en jaune”

      Je me fixe sur le “centre de crise” de la chaîne, Arlette Chabot aux commandes, conduisant un talk-show permanent avec deux vieilles badernes de ma génération, dont l’incurablement pontifiant d’Orcival, de Valeurs Actuelles, avec en arrière-plan les reportages constants sur les divers points stratégiques choisis comme références de cette “journée en jaune”.

      Vers la fin de l’après-midi, l’habituel “tour de France” des correspondants était ramené aux points (...)

      repéré sur https://seenthis.net/messages/736556

    • À qui appartient la mort d’une femme, qui a le droit de l’arracher à l’anecdote d’un accident ? | Slate.fr
      http://www.slate.fr/story/170049/chantal-mazet-gilets-jaunes-morte-savoie-17-novembre

      Elle n’a pas trouvé la force, explique-t-elle, de prendre la route, ni d’annoncer à sa fille que sa grand-mère était morte ; elle a trouvé un « soutien moral » chez les gilets jaunes et ses « amis de l’instant ». Et sa maman, « décédée SUR LE MOUVEMENT », « APPROUVE DONC NOTRE ACTION !!!! ». Ces capitales et ces points d’exclamation sont le cri de l’heure. Ils ne disent pas seulement une souffrance, mais ce que cette souffrance construit politiquement.

      Vers une heure du matin, Alexandrine Mazet, ajoutait ceci, dans le désordre de la nuit : « Qu’ils aillent tous se faire tater les castaner de rugy macreux & co !!echec du rassemblement ??? échec de votre tentative de manipulation !!!VOUS NOUS AVEZ POUSSÉS DANS NOS RETRANCHEMENTS ! VOUS SEMEZ LA DISCORDE AU SEIN MÊME DU PEUPLE FRANÇAIS !VOUS ÊTES LA CAUSE DE CE RASSEMBLEMENT ! DONC DE CAUSE À EFFET VOUS ÊTES RESPONSABLES !!! ».

    • https://soundcloud.com/user-898678423/entretien-avec-deux-gilets-jaunes-bretons-pas-de-politique-ni-de-syndica

      Qui sont les anonymes qui appellent aux blocages samedi 17 novembre et se réclament du peuple ? Loin d’être limitée à la hausse du diesel, leur colère est celle d’une France moyenne, éloignée des métropoles et de la participation politique, et qui croit aux vertus révolutionnaires de Facebook. Rencontre avec deux porte-paroles bretons d’un groupe de gilets jaunes en colère.

      source : radioparleur.net 2nd lien cité par @val_k

    • https://twitter.com/LaMulatresse_/status/1064195118813650945

      Je viens de la case en dessous du prolétaire moyen,

      Le prix de l’essence nous concerne pas vu qu’on a pas de voiture, nous on se tape le bus et les trains dont tout le monde se fout totalement

      Les gilets jaunes = les gens qui nous méprisent le plus. On est des profiteurs et on vole leurs travail de merde sous payé selon eux. Donc si j’ai envie de dire que ce sont de gros beaufs racistes et sexiste personne ne m’en empêchera.

    • À la cour du président des riches, on s’interroge. Qui sont ces gueux sous nos fenêtres ? Pourquoi ces brailleries et ce grabuge alors que nous faisons tout pour leur bien ? Du côté des experts médiatiques et des voyantes ultra-lucides, on se demande quelles sont ces gens-là, des beaufs racistes et violents ou juste des ploucs avec leurs bagnoles qui puent ? Des fachos ou des fachés ? Faut-il les lécher ou les lyncher ?

      Selon les sondages, ils ont la faveur de l’opinion, donc ils ont nos faveurs [1]. Il sera toujours temps de les lâcher ; une bavure, une violence et on les repeint en rouge brun. Mais avant tout, la question est : qui est derrière ça ? Qui ? Le FBI, la Russie ? L’extrême droite ? Le lobby du pétrole ? De la bagnole ? Les Chinois qui fabriquent les gilets jaunes ?

      Et non, les amis, celui qui est derrière ça, c’est Macron lui-même, le Robin des Bois à l’envers, celui qui prend aux pauvres pour donner aux riches. C’est lui qui est à l’origine de tout ça, au départ, la violence, c’est lui. Lui et son monde. La violence de l’injustice et de l’arrogance, c’est eux. Sauf que les gueux ont fini par se lasser. Abusés, humiliés, invisibles et tondus jusqu’à l’os, la goutte d’eau a allumé l’étincelle. Alors que règnent la résignation et le repli, voilà qu’ils se lancent de partout, en jaune, depuis le plus profond du pays. Surprise générale devant ce grand cahier de doléances. Près de 300 000 ce samedi à travers l’hexagone.

      Bon mais, c’est bien joli, spontané, auto-organisé, mais sans structure organisée, vous croyez que ça peut marcher ? On sait en tout cas qu’avec les partis et les syndicats organisés, pour la loi Travail et pour les cheminots, la victoire n’a pas vraiment été au rendez-vous. Alors ? C’est vrai, pas de drapeaux rouges avec les gilets jaunes. Pas de République, ni de Bastille, on fonce tout droit sur l’Élysée en repassant par où la foule était massée lors des funérailles de Johnny. Un hasard, sans doute. Et partout, dans le pays, les ronds-points, les péages, les parkings de supermarchés. D’autres espaces, d’autres lieux de lien.

      La suite ? Un coup d’épée dans l’eau ou la prise de la Bastille ? Un défoulement sans suite ou un mouvement de fond ? Bien sûr, la droite racole à fond et l’extrême droite est à la manœuvre, normal, bien sûr la gauche doit soutenir et porter cet étonnant élan. Oui, un élan aussi étonnant, c’est pas si souvent. Samedi, vers l’Élysée, entre grenades et lacrymos, notre reporter Dillah Teibi a rencontré quelques-unes et quelques-uns de ces gueux.

      Daniel Mermet

      https://seenthis.net/messages/736858

    • Les gilets jaunes à l’épreuve des agressions racistes et homophobes

      https://rouendanslarue.net/les-gilets-jaunes-a-l-epreuve-des-agressions-racistes-et-homophobes

      L’expression terrifiante du sexisme, du racisme et de l’homophobie. Des humiliations, des agressions et parfois des lynchages d’une violence à vomir comme à Saint-Quentin où une femme a été forcée de retirer son voile, ou encore à Bourg-en-Bresse où un couple homosexuel a été attaqué. Précisons que dans le premier cas d’autres gilets jaunes ont tenté d’aider et de protéger cette femme avant d’être pris à partie à leur tour.

      Les organisateurs-administrateurs de page facebook condamnent et se désolidarisent de tels actes, à Saint-Quentin mais aussi à Cognac où c’est une femme noire qui s’est fait agresser. On peut supposer qu’ils sont réellement choqués par de tels gestes. Ils sentent bien aussi, comme beaucoup, que même si ces faits sont minoritaires et qu’ils ne sont pas publiquement assumés (au contraire, les administrateurs suppriment régulièrement les propos racistes sur les pages Facebook), ils fragilisent cette mobilisation en la montrant sous son pire aspect – dont se repaissent évidemment les médias.

      En effet, ce ne sont pas les prétendus casseurs ou les éléments extérieurs qui sont une menace pour ce mouvement. Mais tous ceux qui sont prêts à agresser d’autres personnes pour des motifs racistes, sexistes et/ou homophobes. Nous continuons de penser, avec d’autres (Nantes Révoltée, LaMeute et Dijoncter notamment) que ce mouvement mérite notre attention et que cette lutte est légitime. Les affects racistes et homophobes, s’ils sont bien présents, ne sont ni hégémoniques ni le moteur de cette colère – comme c’était le cas par exemple dans la manif pour tous. Sinon il faudrait effectivement la déserter sur le champ.

    • affordance.info : Les gilets jaunes et la plateforme bleue.
      https://www.affordance.info/mon_weblog/2018/11/gilets-jaunes-facebook-bleu.html
      https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef022ad3a15778200d-pi

      Gilets Jaunes et plateforme bleue.

      Du point de vue qui est le mien sur ce blog, à savoir l’observation des phénomènes culturels et sociétaux liés au numérique, l’opération gilets jaunes est un exemple de plus de la manière dont Facebook en particulier, « les réseaux sociaux » et internet en général, ont « facilité l’organisation des révolutions sociales mais en ont compromis la victoire » comme l’expliquait Zeynep Tufekci il y a déjà 4 ans.

      Le journaliste Jules Darmanin a publié sur Twitter ce qui me semble être, avec celle de Zeynep ci-dessus, l’autre analyse la plus pertinente de ce mouvement de mobilisation en ligne :

      « Les gilets jaunes se sont constitués grâce aux groupes facebook, il est donc logique qu’ils finissent comme des groupes facebook : mal modérés, pourris par des éléments toxiques et remplis de gens qui ont des visions différentes pour le même groupe. »

      Gilets Jaunes et Nuit Debout.

      Cette mobilisation sans réelle revendication claire, semblant ne reposer sur aucune base syndicale ou politique, sans leader ou porte-parolat identifiable (à part Jacline Mouraud ...) est un peu à la France des déclassés ce que le mouvement Nuit Debout avait été à la France des jeunes sur-diplômés. En tout cas du point de vue de la réception médiatique et sociologique du phénomène.

      Personne n’a encore bien sûr conduit d’analyse sur la composante sociologique des gilets jaunes à l’image de ce qui avait pu être fait pour le mouvement Nuit Debout mais il apparaît clair, tant dans le traitement médiatique que dans les ressentis exprimés sur les réseaux sociaux, qu’il y a autant de « beaufs, connards, racistes » dans les gilets jaunes pour les uns qu’il pouvait y avoir de « bobos, gauchos, droitdelhommistes » dans Nuit Debout pour les autres.

    • Merci pour les liens vers l’analyse de #Olivier_Ertzscheid, @unagi, c’est une des personnes qui me fait le plus réfléchir actuellement. Un autre est #André_Gunthert, avec cette excellente analyse de l’image sociale, comme souvent, autour des dessins assez minables de #Xavier_Gorce :

      A l’instar de nombreux éditorialistes, le mouvement des gilets jaunes a inspiré à Gorce une incompréhension et une raillerie mordante. L’épithète d’« abrutis » franchit un seuil de virulence rarement observé dans la presse des classes favorisées

      Il aura suffi du soutien empressé de Marine Le Pen pour effacer la substance du symptôme manifesté par la jacquerie : celui de la paupérisation qui atteint les classes moyennes françaises comme elle a envahi celles des Etats-Unis, portée par les politiques de transfert des ressources vers les plus riches.

      Faut-il aider des pauvres de droite (selon la lecture opportunément politique de leur apolitisme) ? Allons donc ! Il suffit de les insulter.

      « On n’a pas fini de se moquer des pauvres » : http://imagesociale.fr/6717

    • J’étais en train de le lire, @unagi (càd de faire un enregistrement pour @karacole ) mais ce passage m’a vraiment fait bloquer (je mets en gras la partie) :

      L’effondrement de leur foyer, celui de leurs fins de mois, celui de leur niveau de vie, de leurs sorties au restaurant, de leurs cadeaux à leurs enfants, celui de leur quotidien à chaque fois amputé de ces quelques euros qui te maintiennent dans une forme de dignité et d’attention à l’autre et à des causes qui te dépassent, mais qui, lorsqu’ils viennent à manquer, t’enferment dans les plus grégaires de tes instincts, dans les plus vaines de tes colères .

      Je suis très mal à l’aise avec cette partie parce que je la trouve glissante : ce n’est pas perdre des euros qui te fait basculer, c’est paniquer, c’est perdre espoir, c’est se sentir menacé, mais surement pas quelques euros ou même la pauvreté, et c’est la que le glissement est dangereux, même si je ne crois pas que l’auteur pense que les pauvres ne sont pas dignes, je crois qu’il aurait été judicieux de le formuler autrement... Du coup, comme je n’ai pas pu m’empêcher de commenter, j’hésite à mettre en ligne l’enregistrement ... :/ P’t’être que je vais faire une sélection et en mettre en ligne plusieurs en même temps.

    • Gilets jaunes : Le soulèvement de la France d’en-bas
      https://lvsl.fr/gilets-jaunes-le-soulevement-de-la-france-den-bas

      Le mouvement des gilets jaunes se résumerait-il à une « grogne » des Français moyens, qui regardent Auto-Moto et Téléfoot le week-end en attendant le retour de la saison des barbecues ? C’est l’image qu’en donne la majorité des médias et des commentateurs politiques. Cette « grogne » n’est en réalité que la partie émergée d’un iceberg : celui d’une crise profonde qui fracture la société et le territoire français.

    • « Depuis samedi, nous nous sentons un peu moins seuls et un peu plus heureux »

      Avant même que nous agissions, la plupart des médias et de nombreux politiciens nous on décrit comme des gros balourds anti-écologiques qui voulaient préserver le droit à polluer tranquille. Sur quelle planète pensent-ils que nous vivons ? Contrairement à eux, nous avons les pieds sur terre. Non, nous ne réclamons pas le droit à polluer chaque jour un peu plus une planète déjà bien mal en point. Ce que nous refusons c’est ce chantage dégueulasse qui consiste à faire peser sur nos épaules la responsabilité du carnage écologique et son coût. Si la planète est dans cet état, si on n’est même pas certains que nos petits enfants y survivront, c’est pas parce que nous utilisons notre voiture pour aller au boulot mais parce que des entreprises, des dirigeants et des hommes politiques ont jugé pendant des années qu’il fallait mieux faire tourner l’économie à toute blinde plutôt que de se préoccuper des animaux qui disparaissent, de notre santé, de notre avenir.

      https://lundi.am/Depuis-samedi-nous-nous-sentons-un-peu-moins-seuls-et-un-peu-plus-heureux

    • @val_k Je comprends ton questionnement, « et à des causes qui te dépassent » est aussi sujet à interprétations. Il me semble le passage est batit sur une illusion et sur l’absence de connaissance de ce qu’est être pauvre, vraiment pauvre. Si ton enregistrement donne à débattre, ou non, je pense que c’est intéressant de le partager et que tu en exprimes les limites.

    • S’il y a plus de 300 000 fachos actifs dans l’hexagone il est grand temps de prendre son passeport et de quitter le pays. Mais tel n’est pas le cas !

      UNITÉ DE CEUX QUI COMPTENT EN CENTIMES

      CONTRE CEUX QUI COMPTENT EN MILLIARDS

      Ce qui ne passe plus c’est l’injustice, l’incohérence et l’hypocrisie.

      Car la réalité de l’année 2018 est celle-ci : Frais bancaires : +13%, Carburant : +12%, PV stationnement : +130%, Assurances : +3 à 5%, Mutuelle : +5%, Timbres poste : +10%, Carte grise : +15%, Tabac : +10%, Abonnement bus : +3%, Péage routier : +1,3%, Gaz : +7%, Forfait hospitalier : +15%, Abonnement vélib : +30%, Contrôle technique automobile : +23%, Cantine scolaire : +1 à 3%, Fioul domestique : +36%, Électricité : +17%, CSG : +21,7%....

      Quant aux retraites, c’est -1,7% et le smic : +1,2%, tandis que les salaires stagnent globalement.

      http://www.rennes-info.org/Gilets-jaunes-Syndicalement

    • Gilets jaunes : on y va ? Expansive.info
      https://expansive.info/Gilets-jaunes-on-y-va-1282

      Dresser un profil ethnique et générationnel de ce mouvement en moins d’une journée en dit long sur les capacités intellectuelles omniscientes de l’intelligenstia radicalisée pour laquelle ces initiatives sont soit directement pilotées par l’#extrême-droite, soit réactionnaires par essence donc essentiellement le terreau sur lequel l’extrême droite va se renforcer. Étant données les positions qui relèvent d’un marxisme orthodoxe éculé pour lequel le seul vrai sujet révolutionnaire est le prolétariat industriel (et la seule vraie lutte celle liée à la production ou au travail), ou pour les plus "post-modernes" le sous-prolétariat « racisé » qu’on ne cesse d’opposer aux "blancs privilégiés", il semble effectivement que ce mouvement soit du pain béni pour l’extrême droite à laquelle nous laissons, par notre mépris et distance, tout un #espace_politique à prendre.

      « Gilets jaunes », un peuple qui vient  ? Patrick Cingolani
      https://www.liberation.fr/debats/2018/11/20/gilets-jaunes-un-peuple-qui-vient_1693139

      On aura beau dénoncer la dimension d’arriération du mouvement quant à l’enjeu écologique, c’est bien l’#égalité_sociale contre l’iniquité du traitement de faveur fait aux plus riches qui est l’objet central de cette contestation.

      Gilets jaunes : des signaux alarmants, selon les renseignements, #DCRI
      http://www.leparisien.fr/economie/gilets-jaunes-des-signaux-alarmants-selon-les-renseignements-20-11-2018-7

      Radicalisation des Gilets jaunes, convergence des luttes, ou effet d’aubaine ? Observateurs et analystes peinaient à y voir clair ce mardi soir sur l’évolution de ce mouvement hétérogène et non coordonné dont chacun s’accorde sur le caractère inédit.
      Une chose est sûre : pour le ministère de l’Intérieur, le #maintien_de_l’ordre est extrêmement compliqué à organiser...

    • peut-être que ce billet de @lieuxcommuns t’as échappé @val_k

      « Gilets jaunes » : la démocratie directe en germe ?
      Le mouvement populaire en cours, qu’il le sache ou non, défie toute l’organisation de la société et récolte un mé­pris officiel à la hauteur. Le surgissement de cette colère réveille des questions enfouies depuis si longtemps que leur simple formulation effraie. Pourtant la dégradation de la situation générale est telle qu’un choix s’impose entre le chaos qui s’avance et la reconquête, lente et laborieuse, d’une souveraineté véritablement collective.

      https://seenthis.net/messages/737319
      une analyse du collectif @lieuxcommuns en + de leur impeccable #revue_de_presse


      en bonus, leblogalupus.com trouvé sur leur site.
      https://leblogalupus.com/2018/11/19/les-revoltes-du-week-end

    • "Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire »
      http://lenumerozero.lautre.net/Les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-l-histoire

      Néanmoins, ces similitudes entre des luttes sociales de différentes époques masquent de profondes différences. Je vais m’y arrêter un moment car elles permettent de comprendre ce qui fait la spécificité du mouvement des gilets jaunes. La première différence avec les « jacqueries » médiévales tient au fait que la grande majorité des individus qui ont participé aux blocages de samedi dernier ne font pas partie des milieux les plus défavorisés de la société. Ils sont issus des milieux modestes et de la petite classe moyenne qui possèdent au moins une voiture. Alors que « la grande jacquerie » de 1358 fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire.

      La deuxième différence, et c’est à mes yeux la plus importante, concerne la coordination de l’action. Comment des individus parviennent-ils à se lier entre eux pour participer à une lutte collective ? Voilà une question triviale, sans doute trop banale pour que les commentateurs la prennent au sérieux. Et pourtant elle est fondamentale. A ma connaissance, personne n’a insisté sur ce qui fait réellement la nouveauté des gilets jaunes : à savoir la dimension d’emblée nationale d’un mouvement spontané. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.

    • Gilets jaunes. Affrontements à Langueux : la rumeur [#DCRI / Parisien Libéré, ndc] de l’ultra-gauche démentie
      https://www.letelegramme.fr/france/affrontements-a-langueux-la-rumeur-de-l-ultra-gauche-dementie-21-11-201

      Les « casseurs » langueusiens n’ont aucun lien connu ou déclaré avec l’ultra-gauche. Ils n’expriment aucune accointance politique particulière, au-delà de leur intention de se frotter au système sans ménagement. Et c’est plutôt ce caractère nouveau d’une radicalité plutôt rurale, capable de se donner des moyens d’action (barre de fer, cocktails Molotov) dans une certaine improvisation, qui a fait tiquer les services de renseignement. Leur point commun : ils ont un casier. Mais là encore, pas de quoi en faire des caïds d’habitude. En témoignent les peines dont trois d’entre eux ont écopé, ce mercredi, devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. Quatre mois ferme sans mandat de dépôt pour l’un. Des peines de 4 et 6 mois de sursis assorties d’une obligation de travaux d’intérêt général pour les deux autres.

      #punks

    • @vanderling méfiance avec l’article de blog mediapart que tu mets en lien... L’auteur est un abonné qui squatte allègrement les commentaires de pratiquement tous les articles. C’est un obsédé, il a un problème : il voit des totalitarismes partout, jusqu’à l’hallucination, et fait des amalgames absolument infects.

      D’ailleurs si tu lis « l’article » en question, en gros c’est : je copie/colle des bouts d’articles de mediapart et j’en fait mon beurre (insinuations, inférences foireuses, etc.). Pas vraiment une référence le gars...

    • Quand les « gilets jaunes » dérapent...
      https://www.cgtdouanes.fr/actu/article/propos-sur-la-douane-des-manifestants-gilets-jaunes-a-flixecourt
      Les douaniers en colère (et on les comprends)

      Dans un post abject sur Facebook et des vidéos qui circulent sur tous les médias ce jour, des manifestants appartenant au « mouvement » des gilets jaunes se félicitent d’avoir traqué des migrants dans la cuve d’un camion. Ils s’enorgueillissent même de faire « mieux que la douane et de pouvoir (y) postuler, CV et lettre de motivation ». D’autres propos, absolument ignobles, ne peuvent être repris ici.

      Forts de leurs convictions racistes, ils ont préféré appeler la gendarmerie plutôt qu’une association d’entraide pour les secourir. Dans cette vidéo, les protagonistes appellent à « un barbecue géant ». Tout ceci rappelle de bien tristes et peu glorieux événements de notre histoire…mais c’est surtout un appel clair à la haine raciale.
      Est-ce donc de ce monde là que nous voulons ? Un monde de haine, de bêtise, d’ignorance, de division…
      N’oublions jamais que le racisme est un délit.

    • http://mondialisme.org/spip.php?article2714

      Alors que l’extrême gauche (voire au-delà) se pâme devant les « gilets jaunes » (le jaune étant pourtant traditionnellement dans le mouvement ouvrier la couleur des briseurs de grève) quelques voix isolées se dressent devant le consensus médiato-politique comme celle du site « Ligne de crêtes » en avançant des arguments solides. On peut ne pas être d’accord avec tout ce que contient l’article ci-dessous, mais approuver l’essentiel : non à l’union sacrée des autonomes radicaux à Marine Le Pen, en passant par Dupont-Aignan, Laurent Wauquiez, Mélenchon, Lutte ouvrière, le NPA, Besancenot et les Identitaires !
      Celles et ceux qui dénoncent Trump et Bolsonaro ne voient pas que ce mouvement des gilets jaunes repose sur les mêmes bases sociales hétérogènes qui les ont portés au pouvoir, la même confusion idéologique (dans laquelle se reconnaissent l’extrême droite et l’extrême gauche, cette dernière ayant abandonné toute ligne de classe), les mêmes moyens (les réseaux sociaux où les fascistes masqués pratiquent le dévervelage depuis des années), le même programme (en réalité supprimer toutes les conquêtes sociales, résultat de luttes collectives, au nom d’une prétendue critique radicale de l’Etat et de la défense des droits des contribuables), les mêmes théories du complot (Macron et les « banques ») et les mêmes pulsions nationalistes et xénophobes.

      YC, Ni patrie ni frontières, 23 novembre 2018.

      https://www.lignes-de-cretes.org/de-la-difference-entre-boucher-une-artere-et-creer-un-coeur

    • Cela fait plus d’une semaine qu’a débuté le mouvement des « gilets jaunes ». Ce mouvement social prend une ampleur et des dimensions inédites en France depuis de nombreuses années. C’est un mouvement dans lequel il semble difficile de s’impliquer pour une grande partie des militants révolutionnaires, syndicaux, de gauche, écolos… Bien qu’avec les jours qui passent de plus en plus de personnes et de groupes s’y investissent.

      Exploités énervés est jusqu’à ce jour resté muet sur le sujet. Comme tant d’autres nous avons pu être surpris, mais suffisamment curieux pour aller voir. Nous sommes allés sur différents blocages à Alès et ce que nous avons vu, c’est des travailleurs, des chômeurs, des retraités, des lycéens… qui en ont marre de voir leur conditions d’existence se dégrader quotidiennement, de n’avoir aucun contrôle sur les décisions, tandis qu’une minorité s’enrichit toujours plus.

      Il est certain que ce mouvement est traversé de contradictions. Il porte en lui les contradictions du temps présent. Nous pensons que c’est dans l’échange, dans la lutte, que les dépassements pourront se produire.

      https://exploitesenerves.noblogs.org/gilets-jaunes-mobilisation
      https://exploitesenerves.noblogs.org
      https://www.youtube.com/watch?v=gJV1gy9LUBg

    • Incursion en France jaunie où la colère est nourrie et exploitée
      Un article très bien documenté et qui devient indispensable tant le déni se développe chez les « camarades » qui préfèrent tenter le zbeul plutôt que se retenir en pariant, une fois encore, sur le moindre mal. A lire sur Le blog de Sauvergardons bocage : https://blogs.mediapart.fr/sauvergardons-bocage/blog/211118/incursion-en-france-jaunie-ou-la-colere-est-nourrie-et-exploitee

      Réseaux sociaux et médias ont boosté les « gilets jaunes » comme aucune lutte ne l’a jamais été auparavant. Un peu d’investigation révèle à quel point l’extrémisme de droite est dans la place donc ancré dans ce mouvement qu’on respecte parce qu’il porte du déclassement ou par culpabilité ? Pourquoi nous en sommes là ?

    • Classes d’encadrement et prolétaires dans le « mouvement des gilets jaunes »
      https://agitationautonome.com/2018/11/25/classes-dencadrement-et-proletaires-dans-le-mouvement-des-gilets-

      La « colère populaire » qui se fait entendre est un funambule sur une ligne de crête. Tout dépendra de l’abnégation de certains blocages à perdurer dans leur essence, c’est-à-dire une négation de la politique comme pratique collective, syndicale ou autonome, et à leur préférer une horizontalité confuse débouchant sur un commun plus populiste et nationaliste type M5S (malgré de réelles dissemblances) qu’émancipateur. Si c’est cette optique qui l’emporte, le fait d’investir ces espaces donnera à ces derniers une respectabilité déviant toute critique. Alors, le « mouvement » cherchera à se trouver des leaders, tendant la joue à toute une partie du spectre politique parlementaire. A l’inverse, si l’ensemble des franges du « mouvement social » (en particulier syndicales) tentent de mobiliser et de charpenter ce mouvement des gilets jaunes sur des bases saines (notamment antiracistes, comme certaines Union Locales et Fédérations le tentent actuellement), il est fort probable qu’il y ait un intérêt stratégique dans certains espaces pour structurer la contestation sur des bases classistes (prolétariennes).

      Il s’agira de dépasser les objectifs antifiscaux éloignés de notre camp social pour se focaliser dans un premier temps sur les attaques actuelles de la bourgeoisie contre les travailleurs. Cela signifie la grève générale comme premier moyen de lutte.

      La revendication du droit à la mobilité, telle qu’elle, reste bien entendu encore prise au piège dans les filets de la reproduction négociée du capital, et nous ne savons qu’une chose : dans la phase politique actuelle, seules deux perspectives se dégagent. Celle du fascisme, ou celle du communisme.

    • Retour sur le parcours d’un agriculteur star devenu « gilet jaune »
      https://labogue.info/spip.php?article302

      Il n’est pas question ici d’analyser le mouvement des gilets jaunes mais il nous a semblé important de pointer du doigt ceux qui veulent se réapproprier un « mouvement #citoyen » en prenant le masque de la respectabilité.

      Focalisons-nous donc sur l’un des organisateurs autoproclamés des « gilets jaunes » à #Limoges : Christohe Lechevallier.

    • « Gilets jaunes », la nouvelle Jacquerie ?
      26/11/2018
      https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/gilets-jaunes-la-nouvelle-jacquerie

      Les Gilets Jaunes, une révolte populaire ? Une jacquerie 2.0 ?

      Après un week-end de mobilisation, et alors que les blocages se poursuivent aujourd’hui dans toute la France, tentative de clarification d’un mouvement et de ses revendications, avec le grand historien de l’immigration et de la classe ouvrière Gérard Noiriel , auteur d’Une Histoire populaire de la France (Agone, 2018).

      Directeur d’études à l’EHESS, il est aussi l’auteur de Le Creuset français. Histoire de l’immigration (Seuil, 1988) et de Qu’est ce qu’une Nation ? (Bayard, 2015).

      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12360-26.11.2018-ITEMA_21902640-1.mp3?track=false

    • La création d’une « délégation » de huit gilets jaunes a été annoncée ce matin dans un communiqué.
      https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/qui-a-choisi-les-huit-porte-parole-des-gilets-jaunes-que-veulent-ils_1694

      Vu la taille du morceau, très teinté brun, j’ai fais une publication spécifique de l’analyse complète de ces profils : https://seenthis.net/messages/738886

      et sinon, @mad_meg la video marche très bien si on clique sur le lien, je sais pas pourquoi la vignette déconne... et non, justement, ça n’est pas civitas, mais juste des braves gens...

    • Des gilets jaunes à ceux qui voient rouge
      https://agitationautonome.com/2018/11/22/des-gilets-jaunes-a-ceux-qui-voient-rouge

      La diversité des gilets jaunes selon les points de mobilisation a permis à tout un chacun d’y apposer son petit drapeau idéologique en ne retenant que ce qui l’arrange. Ainsi l’Action Française, le Bastion Social (ex-GUD), le Rassemblement National, Les Républicains mais aussi la France Insoumise, divers groupes trotskistes du NPA à Lutte Ouvrière, ou même des anarchistes partis répandre la bonne parole ont tous pu prétendre à la victoire et se galvaniser de la réussite toute relative de cette journée d’actions du 17 novembre – rappelons que 250 000 manifestants dans toute la France, c’est considéré comme une défaite lors d’une mobilisation syndicale, et encore ici ils ne font même pas grève.

      Quoi qu’en disent certains manifestants isolés exprimant leur ras-le-bol de façon désordonnée à des caméras en quête de déclarations choc, le mouvement s’est construit autour d’un discours poujadiste de protestation contre « les taxes » et « les impôts » qui « étouffent le peuple », ce qui est loin d’être un combat de classe (et contrairement à ce qui est avancé, près de 70 % de la hausse du prix vient des fluctuations du cours du pétrole et non pas d’une politique délibérée de l’Etat).

    • Deux sociologues dans les beaux quartiers avec les gilets jaunes
      https://www.humanite.fr/deux-sociologues-dans-les-beaux-quartiers-avec-les-gilets-jaunes-664163

      En ce samedi 24 novembre 2018, nous partons rejoindre le mouvement des gilets jaunes pour nous faire notre propre opinion. Nous pressentons que l’instrumentalisation de l’extrême droite est une manipulation de plus pour discréditer la colère des « gueux », pour reprendre une expression souvent employée par des manifestants qui se sentent dépouillés non seulement financièrement, mais jusque dans leur humanité même. Le mépris et l’arrogance d’Emmanuel Macron reviendront plus souvent dans les témoignages que nous avons recueillis que la hausse des taxes sur le carburant. Cette hausse est en réalité le déclencheur d’une colère beaucoup plus profonde, qui réunit les hommes et les femmes dans une révolte dont ils savent parler. Ils contestent la légitimité d’Emmanuel Macron à l’Élysée, son élection n’étant que le résultat du pouvoir de l’argent sur le monde politique : « Nous ne sommes pas dans une démocratie mais dans une dictature ! » « Nous allons faire en sorte que Macron ne puisse plus se présenter comme le chef du monde libre et de la démocratie. » « Plus rien n’est cohérent, on ne peut plus faire de projets. » Quant aux violences commises, notamment sur les Champs-Élysées, elles sont « la réponse à la violence de l’oppression que nous subissons chaque jour ».

      « C’est nous qui vous engraissons »
      Les gilets jaunes choisissent de manifester dans les beaux quartiers, de façon visible, avec ce jaune fluorescent comme symbole de leur chaleureuse détermination à renverser les rapports de forces, puisque « c’est nous qui vous engraissons : rendez-nous notre pognon ! », comme ils l’ont dit aux clients du restaurant de l’Avenue, à l’angle de la rue de Marignan et de l’avenue Montaigne, juste en face de chez Dior. La préfecture de police voulait les cantonner au Champ-de-Mars, qu’ils ont boudé tout au long de la journée au bénéfice des lieux de pouvoir, le plus près possible de l’Élysée.

      Pour nous deux, la confrontation entre les gilets jaunes et les clients chics de ce restaurant cher du 8e arrondissement a constitué un moment d’observation sociologique exceptionnel. Poussés par les gaz lacrymogènes, les bombes assourdissantes et les canons à eau, nous avons fui par la rue de Marignan avec le slogan repris en chœur : « Macron démission ! » Il est aux environs de 13 heures et la terrasse du restaurant de l’Avenue est pleine à craquer d’hommes et de femmes des beaux quartiers qui portent sur leur corps et leur tenue vestimentaire la douceur et la richesse d’une vie quotidienne embaumée par les pétales de roses. Les gilets jaunes encerclent la terrasse avec leur corps malmené par des conditions de vie difficiles, et ce fameux gilet jaune, symbole du prolétariat et des gagne-petit. Il n’y aura aucune violence physique mais les paroles seront franches dans cette confrontation de classe entre les premiers et les derniers de cordée. « Profitez-en, cela ne va pas durer », « Picolez car vous n’allez pas rire longtemps ! » Les femmes minces et élégantes et leurs maris en costume croisé se lèvent peu à peu pour se réfugier à l’intérieur du restaurant, « Ah bon ! alors on vous dérange ? » demande un gilet jaune. Qu’à cela ne tienne, les manifestants se collent aux baies vitrées et poursuivent leurs invectives de classe : « L’ISF pour les bourgeois ! », « Ils sont en train de bouffer notre pognon ! » C’en est trop, les clients du restaurant ferment alors les rideaux. « Ah ! vous ne voulez plus voir les gueux ? » Ceux-ci se sont peu à peu éloignés pour manifester toujours et encore leur colère.

      Colère de classe contre assurance de classe
      Nous avons été frappés par le calme des grands bourgeois et surtout par leur détermination à déjeuner dans ce restaurant, le lieu où ils avaient décidé de retrouver leurs amis et où ils avaient réservé leur table, dans un entre-soi qu’ils savaient au fond d’eux-mêmes garanti par les forces de l’ordre. Au point même que, vers 13 h 30, quelques clients faisaient la queue à l’extérieur en attendant de pouvoir bénéficier d’une table à l’intérieur. Ils ont affiché une assurance de classe qui ne doit pas présenter de faille, tant que leur vie n’est pas en danger.

      Nous avons été surpris par la reconnaissance de notre travail sur la violence des riches : « Vous avez mis des mots sur notre souffrance et tout ce que vous dites, c’est la vérité ! », « Vous êtes vraiment nos porte-voix ! » Nous avons fait des selfies, il y a eu des embrassades amicales, nous avons échangé et longuement discuté avec les personnes qui nous ont reconnus et abordés. Avant de partir pour le salon du livre de Radio France à la Maison de la radio dans le 16e arrondissement, nous avons rencontré un militant de la fédération CGT des dockers qui leur a conseillé « de rallier les gilets jaunes pour participer à ce mouvement », en disant qu’il « fallait savoir prendre le train en marche pour l’orienter et le soutenir dans ses aspects de confrontation entre les intérêts du capital et ceux du travail ».

      Notre témoignage sûrement incomplet ne se veut pas une analyse péremptoire de ce mouvement des gilets jaunes. Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur les processus de stigmatisation qui ont été mis en œuvre dès le départ afin de masquer une colère de classe en casse séditieuse d’extrême droite. Lorsque nous sommes arrivés à Radio France, la fouille de nos sacs à dos a révélé la présence de nos deux gilets jaunes, dont nous avons dû nous séparer le temps de nos dédicaces mais que nous avons récupérés à la sortie. Nous avons été accueillis par de nouveaux gilets jaunes nous annonçant leur volonté de s’en prendre aux médias publics. Ils avaient le projet d’occuper le lendemain, dimanche 25 novembre, l’esplanade devant France Télévisions.

      Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot.

    • Une compilation d’articles pour réfléchir autour de ce mouvement populaire ambivalent et clivant.

      Est-il possible de poser un angle de lutte de classe au sein de ce mouvement ?
      Y-a-t-il possibilité de diffuser au sein de ce mouvement des problématiques autour du genre ou des questions de racisme ?
      Comment ?
      Quels avantages le camp de l’émancipation peut-il tirer de ce moment ?
      Les fachos ont-ils déjà pris le contrôle ?
      Est-il possible de les isoler politiquement au sein du mouvement ?
      Doit-on abandonner tout espoir d’influer positivement sur le cours de ce mouvement ?
      Doit-on le combattre ?
      Comment ?

      https://bourrasque-info.org/home/chroot_ml/ml-brest/ml-brest/public_html/local/cache-vignettes/L271xH200/arton1261-1f408.jpg?1543018951
      https://bourrasque-info.org/spip.php?article1261

    • LE TEXTE que j’attendais : Gilets jaunes : questions pour ceux qui cherchent des alliances : https://carbureblog.com/2018/11/27/gilets-jaunes-questions-pour-ceux-qui-cherchent-des-alliances
      Lecture audio chez @karacole : https://archive.org/details/GiletsJaunes


      Merci @arnoferrat pour le repérage !

      /.../ Et qui va sortir gagnant de cette alliance ? Est-ce que la lutte des classes, c’est seulement entre le « peuple » et le pouvoir ? Est-ce que l’interclassisme ça n’est pas aussi une lutte des classes dans leurs alliances même ? Est-ce que le problème c’est Macron ? Est-ce qu’il faut « dégager Macron » et refaire des élections ? Et dans ce cas qui sera élu à sa place ? Est-ce que les quartiers populaires ont quelque chose à y gagner ? Est-ce que la France blanche-d’en-bas a quelque chose à y gagner ? Est-ce que les plus pauvres ont quelque chose à y gagner ? Pourquoi quand les quartiers manifestent leur colère il y a couvre-feu, alors que quand la France blanche-d’en-bas le fait elle est reçue dans les ministères ? Est-ce qu’on a jamais demandé aux émeutiers de 2005 de se choisir des représentants ? Est-ce qu’il y a seulement entre les quartiers et la France blanche-d’en-bas de l’incompréhension et de vagues préjugés hérités de la colonisation ? /.../

  • Aux États-Unis, la haine raciste et antisémite alimentée par les thèses du « post-nazisme »
    https://theconversation.com/aux-etats-unis-la-haine-raciste-et-antisemite-alimentee-par-les-the

    ces thèses sont anciennes. On les retrouve dès le début du XXe siècle chez des théoriciens racistes, toujours publiés et traduits par l’extrême droite, comme Madison Grant, avec un ouvrage comme Le Déclin de la grande race (1916) ou Lothrop Stoddard avec Le Flot montant des peuples de couleur (1920), ainsi que dans les lois raciales étatsuniennes, telles les lois « Jim Crow », dans la défense des populations WASP (White Anglo-Saxon Protestants), ou, enfin dans les positions du second Ku Klux Klan (1915-1944), ouvertement fascisant, dont aurait fait partie le père de Donald Trump.

    Les nazis s’en inspirèrent pour l’élaboration et la promulgation de leurs propres lois raciales. Déjà, à l’époque, l’antisémitisme était présent dans ces discours, les Juifs étant vus comme les amis des Noirs. Les thèses du « grand remplacement » ne datent donc pas d’aujourd’hui – au sens propre comme au figuré.
    Une vieille tradition remise au goût du jour à l’Université

    Ces exemples anciens sont loin d’être anecdotiques, car ces auteurs sont de nouveau mis en avant par une jeune génération de théoriciens racistes, certains d’entre eux étant même des universitaires. Il existe, en effet, un fort courant raciste et antisémite aux États-Unis depuis la fin du XIXe siècle, présent au sein de l’Université.

    Parmi les pionniers de l’après-Seconde Guerre mondiale, on peut citer des universitaires comme Raymond Cattell, Arthur Jensen, Donald Swan, Wesley George ou Roger Pearson, fondateur de la Northern League qui fut un repaire d’anciens nazis dans les années 1950 et 1960.

    Ces personnes offrent l’avantage aux militants actuels de pouvoir citer des théoriciens racistes particulièrement radicaux, mais qui échappent à la sphère du nazisme ou du néonazisme. Surtout, ils offrent une caution universitaire aux discours promouvant l’inégalité raciale. Ces auteurs faisaient de la préservation de l’identité blanche des États-Unis leur cheval de bataille.

    Ils sont toujours présents dans l’Université américaine aujourd’hui, avec par exemple le psychologue évolutionniste racialiste et antisémite Kevin MacDonald, ou le pédagogue Robert S. Griffin, promoteur d’un nationalisme blanc – il est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage intitulé Vivre en tant que blanc, traduit en français. Tout est dans le titre.