person:richard poulin

  • #Maria_Rossi : Le système prostitutionnel est patriarcal, capitaliste, colonialiste, raciste et violent
    http://tradfem.wordpress.com/2018/07/13/le-systeme-prostitutionnel-est-patriarcal-capitaliste-colonialist

    Le système prostitutionnel se trouve au confluent entre le patriarcat et le capitalisme en ce qu’il génère des profits exorbitants et intensifie l’exploitation et, par conséquent, l’extraction d’une plus-value de la femme-marchandise ; il se base sur l’organisation industrielle du commerce du sexe et renforce simultanément le domaine phallocratique, contribue au maintien de l’ordre bourgeois et, en même temps, du système machiste. La prostitution implique la transformation en marchandises d’êtres humains, le plus souvent des femmes (plus de 90 % des personnes qui la pratiquent sont des fillettes, des filles ou des femmes) et implique non seulement leur réification, mais aussi leur insertion dans des relations de soumission, de subordination et d’exploitation. La marchandise dans le système prostitutionnel est la matérialisation du lien social, c’est-à-dire des relations entre les êtres humains réduits à des choses, à des objets sexuels. La mondialisation néolibérale – comme l’observe le sociologue marxiste Richard Poulin dans de nombreux textes – a encouragé et favorisé l’irruption du système de la marchandise dans le champ de la sexualité.

    Le système prostitutionnel est profondément lié à la mondialisation néolibérale, qui a généré de nombreux effets négatifs : l’expansion de la pauvreté déterminée par l’imposition de programmes d’ajustement structurel dans les pays du Sud, l’extension du libre-marché à l’Europe de l’Est et l’adoption à l’Ouest de politiques d’austérité ; il a également provoqué l’augmentation, aidée par une révolution de l’information, de la criminalité financière et de la traite des êtres humains comme sources d’accumulation du capital.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://infosullaprostituzione.blogspot.com/2014/05/il-sistema-prostituente-siomette-sempre.html
    #colonialisme #racisme #système_prostitutionnel #capitalisme #néolibéralisme

  • Introduction à l’ouvrage de Richard Poulin : Une culture d’agression. Masculinités, industries du sexe, meurtres en série et de masse | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/10/24/introduction-a-louvrage-de-richard-poulin-une-

    la prostitution est organisée en fonction de toutes les bourses, c’est-à-dire en fonction de la capacité de payer des prostitueurs. Soldats, miliciens, touristes, hommes d’affaires, politiciens, écrivains, festivaliers, policiers, juges, prêtres, médecins, sportifs professionnels, partisans d’une équipe, immigrés, nationaux, salariés… les prostitueurs sont aussi bien des ado­lescents que des vieillards, des électriciens que des télé-évangélistes, des courtiers que des membres des forces d’interposition pour la paix. Certains sont à la tête d’États ou dirigent des institutions internationales importantes. D’autres contestent l’ordre établi  : les terroristes du 11 septembre 2001 auraient, la veille de l’attentat, voulu se payer des femmes prostituées, selon le Boston Globe. Des organisations politiques de la gauche, y compris de la gauche radicale, s’évertuent à faire de la prostitution une activité banale, un métier comme un autre. Et ses partisans qui prétendent militer pour les droits des femmes vont au bordel se payer du « bon temps » et consomment allégrement de la pornographie.

    Partout où des hommes ont des raisons de séjourner en nombre est organisée une offre sexuelle pléthorique : événements sportifs, congrès, festivals, lieux touristiques, conférences internationales, sommets, etc. En fait, plus un milieu est étranger, si ce n’est hostile au féminin, plus il célèbre la prostitution. C’est notamment le cas des armées et des milices, des milieux sportifs et du monde des affaires. En même temps, ce n’est pas Monsieur tout le monde qui paye pour du sexe, car beaucoup d’hommes se refusent à exploiter le sexe d’autrui. Ceux qui payent sont des hommes dissociés, capables de disjoindre sexe et affectivité, de trouver du plaisir à dominer – c’est vraisemblablement ce qui les fait jouir –, à se voir supérieurs à la femme qui accepte, selon la somme payée, de faire ce qu’exige le prostitueur. Ces hommes n’ont rien à faire de l’humanité de la personne qui leur est sexuellement soumise. Elle est là pour cela. C’est une « pute », une « salope », une « moins que rien » qui a choisi de faire ce qu’elle fait et qui, en conséquence, mérite son sort. En outre, comme le soutient Claudine Legardinier, « c’est dans la circulation des femmes, transformées en objets sexuels tarifés, que se construisent les liens entre hommes et leurs manifestations de fraternité
    5 ». Quel homme d’affaires québécois n’a pas amené ses clients à un bar de danseuses nues ? Et, en Allemagne, au bordel ou à l’eros center ? Ces lieux dédiés à la suprématie masculine (et donc à la solidarité entre les hommes) sont souvent les endroits où se concluent les contrats en toute confraternité.

    Les prostitueurs comme les violeurs retirent aux femmes leur part d’humanité. Ils se grandissent en prouvant qu’ils ne sont pas une femme, c’est-à-dire un être à prendre. Ils se grandissent aussi entre eux, dans une concurrence mêlée de partage et de camaraderie.

    #masculinité #violence_masculine #fraternité #prostitution #féminicide