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  • Le lexique des tricheurs : le langage du « Nouveau Monde » et des « Néoconservateurs » Robert Charvin - 19 Mai 2018

    Le Chef de l’État français a fait un choix malheureux en se présentant comme le « Jupiter » du « Nouveau Monde », formule du « Nouveau Monde » qui a été appliquée à l’Amérique que Ch. Colomb aurait mieux fait de ne pas découvrir pour le bonheur des Amérindiens !
     
    En dépit de son auto-célébration théâtrale permanente et de la courtisanerie massive (notamment médiatique (1) ) qui l’accompagne, il n’est que l’un de ces leaders occidentaux (Blair, Enzi, Trudeau, etc.) qui sous les apparences de la « #modernité » est l’incarnation du plus vieux pouvoir de l’Histoire, celui de l’#Argent, avec son inévitable cortège d’arrogance et de mépris plus ou moins subtil, pour ceux qui n’ont pas les moyens de croire que tout leur est permis.
     
    Bien entendu, le #Président – nouvelle mouture – de la V° République (archaïque Constitution présidentialiste) se présente comme un éminent défenseur (autoproclamé) d’une « #démocratie » pluraliste certes, mais « juste ce qu’il faut » pour laisser une petite place à certains syndicats prêts à toutes les compromissions et à une social-démocratie, modeste opposition de Sa #Majesté !
     
    Dans son activisme « ni de gauche, ni de gauche », il parcourt le monde ne voyant des pays visités que les dorures des palais nationaux et des gardes locaux lui rendant les honneurs sans se préoccuper particulièrement des résultats très limités qu’il obtient pour les peuples concernés.
     


    En premier lieu, il applaudit à l’#Europe (tout comme B-H. Lévy dans son dernier livre) c’est-à-dire à l’hégémonie étasunienne, juge de tous les péchés du monde, clouant au banc des accusés tous les hérétiques : hors du « modèle » occidental et du marché, point de salut !
     
    Quant à son appel à « la souveraineté européenne » encore indéfinissable, elle est un produit de substitution à ce qui n’est que l’Europe des affaires, inapte à toute harmonisation sociale et fiscale et à toute forme de solidarité vis-à-vis des migrants !
     
    La #souveraineté_nationale et l’indépendance, il ne les connaît pas davantage que les firmes transnationales qui spéculent à l’échelle mondiale et ne dressent des murs que vis-à-vis des hommes (2) !
     
    Le Président français, dans le sillage étasunien et trumpiste (ce qui est une référence !), ainsi que derrière lui la cohorte de politiciens (plus ou moins opportunistes), de #médias (sous contrôle des grands groupes financiers) et de « services » en tout genre, ont adopté un #langage manipulateur chargé d’intoxiquer l’opinion, les formules et les mots inlassablement répétés, fabriquant sinon des convictions du moins une extrême confusion !
     
    Dans l’ordre interne, et par sa voix, les contre-réformes les plus régressives deviennent des « #réformes » modernisatrices, la négociation a cédé la place à un « dialogue » qui n’est qu’un bavardage, l’ « État de droit » n’est que maintien d’une légalité discriminatoire, la répression se fait « mesures sécuritaires », l’insécurité sociale et l’austérité pour la majorité défavorisée se muent en « équilibres » budgétaires et recherche de la « compétitivité », les « droits de l’homme » (de moins en moins invoqués) se restreignent aux droits civils et politiques, jamais économiques et sociaux.
     
    Mais c’est dans les relations internationales que la « #novlangue » à la Orwell, pratiquée par la France et les autres États occidentaux, européens et américains, est la plus significative (3).
     
     
    –Il n’y a plus jamais de guerre : seulement des « opérations de police » à finalité #humanitaire, afin de protéger les « civils » ou « les non-combattants » dans des conflits internationaux, y compris à des milliers de kilomètres de chez soi ! L’Empire et ses alliés exercent une sorte de mission divine de protection de l’Humanité contre les Barbares d’une couleur ou d’une autre ! Rien de neuf : les expéditions coloniales déjà n’étaient pas la guerre. Bombarder l’Irak, la Libye, ou la Syrie n’est que l’expression d’un haut degré de civilisation humaniste et d’une philanthropie universaliste sans limite !
     
    Qui oserait ne pas dire plus de sept ans après la destruction de la Libye qu’il ne s’agissait que d’éliminer Kadhafi, malgré de nombreuses tentatives antérieures d’assassinat et le financement d’Al Qaïda contre le régime ? Sarkozy n’a fait que reproduire, quelques années après l’expédition anti-Bagdad, une opération fondée sur le mensonge !
     
    –La politique des « deux poids, deux mesures » est aussi une vieillerie historique décrétant quel pays est une « #dictature », lequel ne l’est pas !
     
    L’Égypte du Maréchal Sissi, comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar sont des alliés en « voie de démocratisation », tout comme Bahreïn (qui a écrasé sa « révolution du printemps 2011 », mais qui abrite une base de la V° Flotte américaine). Au contraire, les « dictateurs » vénézuélien ou bolivarien, tout comme l’ex-président du Brésil, Lula, sont infréquentables. De même, la Coalition occidentale ne fait que combattre les « terroristes de #Daech », tandis que la Russie et l’Iran en Syrie affrontent des « #rebelles », simples « opposants » à Damas !
     
    – Vis-à-vis du conflit israélo-palestinien se poursuit un « processus de paix », depuis plus d’un demi-siècle sous l’égide des États-Unis, juges et parties. L’occupation israélienne ne cesse de s’étendre et les Palestiniens tués se multiplient sans « ingérence humanitaire ». Combien de #Palestiniens valent un Juif ? L’exercice du droit de veto étasunien au Conseil de Sécurité a-t-il pour objectif la paix dès lors qu’#Israël est mise en cause ?
     
    – Peu importe, les États-Unis, la France, la Grande Bretagne à eux seuls, constituent « la communauté internationale » ! Le reste du monde doit être tenu à distance. Lorsque le Conseil de Sécurité refuse un projet de résolution occidentale, c’est à cause du « #veto » russe, comme au temps de la guerre froide ! Lorsque c’est l’inverse qui se produit à l’encontre d’une proposition russe, c’est la communauté internationale qui s’y oppose ! Tout est dans la nuance, pour les professionnels du lexique des tricheurs !
     
    –L’usage unilatéral de la force contre un État est la violation la plus flagrante de la Charte des Nations Unies. Lorsqu’une puissance occidentale s’octroie ce que le droit international lui refuse, c’est parce qu’elle a une haute conscience de ses responsabilités, qu’elle incarne le Bien en toute « légitimité ». Le « primat de la morale » l’emporte sur un juridisme suranné ! L’Occident est toujours du « bon côté de l’Histoire » contre le Mal incarné par les … Autres !
     
    Le lexique des #tricheurs se renouvelle sans cesse pour rafraîchir la réputation des Occidentaux qui se croient encore tout permis et qui veulent partout être présents dans le monde pour en tirer profit, comme par exemple, être à la table des négociations pour la #Syrie (riche en ressources énergétiques) (ce qui explique les tirs de missiles d’avril) et ne pas laisser seule la Russie, ou continuer à exploiter le pétrole libyen malgré le chaos qui règne dans le pays, évidemment avec mise à l’écart des Russes ou des Chinois !
     
    Si l’on ajoute à ces truquages sémantiques un spectacle politico-folklorique permanent où se conjuguent fausses compassions (avec images adéquates de femmes et enfants martyrs), braquage sélectif des caméras sur les sites « rentables » pour l’Occident (par exemple, la Syrie, mais ni la Libye ni le Yémen, ni la liquidation des Kurdes par la Turquie), et mise en scène de rodomontades guerrières à prétention humanitaire, on peut conclure que toute complaisance vis-à-vis de ce type de pratique politique relève soit du cynisme soit de l’aveuglement.
     
    Certes, toutes les Puissances s’efforcent de satisfaire en priorité leurs intérêts propres, mais l’Occident a une particularité : il falsifie, par tous les moyens, avec la plus parfaite mauvaise foi, sa pratique en la présentant comme une œuvre universaliste irremplaçable.
     
    Décidément, comme disait Marx, la préhistoire n’est pas encore achevée.

     Robert Charvin

    Notes :
    1Voir le film complaisant sur Macron « La fin de l’innocence ».

    2L’intervention en Nouvelle Calédonie, en mai 2018, ouvrant en fait la campagne référendaire qui doit y avoir lieu pour ou contre l’indépendance et qui, évidemment, encourage au « Non » (nickel et « terres rares » obligent) est d’une hypocrisie remarquable.

    3Cf. D. Losurdo. Le langage de l’Empire. Lexique de l’idéologie étasunienne. Delga. 2014.

    Voir aussi, Alain Bihr. La Novlangue néolibérale. La rhétorique fétichiste du capitalisme. Syllepse.

    Source : https://www.investigaction.net/fr/le-lexique-des-tricheurs-le-langage-du-nouveau-monde-et-des-neoconse

  • Frappes en Syrie : le ridicule ne tue pas les puissants * Robert Charvin - 14 Avr 2018 - INVESTIG’ACTION
    https://www.investigaction.net/fr/frappes-en-syrie-le-ridicule-ne-tue-pas-les-puissants

    Le délire inculte de Trump dans l’ordre international ne perturbe en rien les alliés des États-Unis qui ont « toujours raison » face à la Russie, à la Chine et à la plupart des peuples du Sud. Les conservateurs anglais dont la première ministre est empêtrée dans le Brexit, les Macronistes français, néo-bonapartistes au petit pied, dans l’ordre interne mais serviles « harkis » des Américains en politique étrangère, ont assisté l’intervention militaire des États-Unis en Syrie. Quoi de plus logique que de bombarder pour protéger les civils ? Quoi de plus cohérent que de violer le droit international pour en faire assurer le respect ?
     
    Nulle part les intérêts occidentaux ne supportent d’être évacués : la Russie est impardonnable de n’avoir pour renaître aucun besoin des moyens euraméricains et d’avoir réglé, sans les Occidentaux, la question de Daech en Syrie !
     


    La Chine n’est pas supportable malgré ses yuans et ses créances : comment ose-t-elle rivaliser avec la première puissance mondiale, bénie par ses Églises évangéliques et ses valeurs « universelles » ?
     
    En Syrie, comme ailleurs, le basculement du monde est nié : seul l’Occident est « démocratique », seul il défend la Civilisation, l’Unique, c’est-à-dire la sienne ! Quoi de plus « naturel » ? Voilà près de 400 ans qu’il exerce son hégémonie sur toute la planète s’y croyant tout permis, de la colonisation d’hier aux ingérences d’aujourd’hui.
     
    Pour faire bonne mesure, l’Euramérique se présente à sa propre opinion comme victime menacée dans son existence même : en dépit du dollar et de l’euro qui régulent le commerce mondial, et de sa capacité d’exploiter la plupart des économies nationales, il se plaint de la concurrence « déloyale » des puissances émergentes alors qu’elle fait de la concurrence (toujours faussée) son principe d’action fondamental !
     
    En dépit de la puissance militaire des #États-Unis (grâce à un budget 10 fois supérieur à celui de la Russie), l’Occident s’estime sur la défensive vis-à-vis de « l’agressivité » russe, tout comme l’armée israélienne d’occupation s’estime agressée par des Palestiniens « armés » de cailloux !
     
    Le #cynisme le plus pitoyable est l’invocation par le Ministre de la Défense français, suite au bombardement de la Syrie du 14 avril 2018, du droit international.
     
    C’est que la philanthropie française n’a pas de limites : c’est au nom de l’Humanité qu’il faut punir les méchants syriens, monstres parmi les monstres ! Peu importe les dégâts de masse provoqués depuis des décennies par les multiples interventions armées en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Yémen, par exemples, et les massacres de masse en Afrique subsaharienne qui m’émeuvent personne : tout le mal a pour origine la sinistre alliance russo-syrienne. Les liens étroits tissés entre les Salafistes, les Frères Musulmans et l’Occident ne sont rien ; la destruction de la plupart des pays du Moyen Orient n’a pas de signification…. Le Bien est définitivement du côté américain !
     
    Peu importe que l’on sanctionne avant de négocier, que l’on punisse avant de prouver malgré la sacro-sainte « présomption d’innocence » invoquée au profit de tous les escrocs patentés d’Europe et des États-Unis !!
     
    En Syrie, en effet, la Commission d’Enquête internationale sur l’éventuelle utilisation de gaz toxiques n’a pas eu le temps d’arriver sur place : les missiles occidentaux ont été lancés avant ! C’était plus sûr. Le ridicule ne met pas à mort les puissants !
     
    Un certain goût de la violence et de la répression ne cesse de monter au sein des #oligarchies occidentales et de leurs commis politiques. Ces oligarchies instrumentalisent les #crises des autres pour tenter de gommer leurs propres difficultés.
     
    L’extrême médiocrité des #élites au pouvoir (quand ce n’est pas la vulgarité primitive d’un #Trump !), sous couvert d’une personnalisation dénoncée seulement chez les autres, appuyée par une #courtisanerie #délirante des grands médias, conduit à une confusion croissante de l’opinion, entretenue par une #pseudo-démocratie du bavardage incessant et du spectacle infantilisant des dirigeants, en état d’agitation chronique !
     
    N’importe : les Occidentaux ont perdu leur guerre en Syrie ; l’endettement massif de l’Irak, sous couvert du FMI, y prépare des lendemains qui déchantent ; le peuple libyen ne restera pas toujours fragmenté ; les peuples africains ne seront pas toujours soumis !
     
    Quant aux citoyens d’Occident, ils ont su, dans l’Histoire, malgré des temps morts, mettre à bas ceux qui leur faisaient les poches tout en voulant les abrutir !
     
    Le 14 avril 2018
    Robert CHARVIN

  • Russia Today et Le Média : les « grandes menaces » pour la macronie Robert Charvin - 16 Janvier 2018

    Le pouvoir jupitero-macroniste fait de l’humour sans le savoir : il souhaite renvoyer tous les citoyens français en classe de Terminale de Philo ! Ces individus, qui pour la plupart relèvent de la « France d’en-bas », doivent se mettre à réfléchir sérieusement, non pas sur la question « Dieu existe-t-il » ? (le cours de métaphysique n’a pas encore été rétabli), mais sur le problème de la Vérité (la seule, l’unique), plus précisément sur le « vrai » et le « faux » en matière de communication.
     
    L’esprit des Reagan, Bush père et fils, a dû inspirer l’Élysée. Ces brillants présidents des États-Unis ont en effet voulu convaincre les peuples qu’il y avait un « monde du Mal » et un « monde du Bien », des États « voyous » et des États « civilisés », bref qu’il y a le Diable d’un côté et Dieu de l’autre, les États-Unis et les Occidentaux étant évidemment à la droite de Dieu !


    Ces clivages (assez sommaires) sont cependant trop subtiles pour Trump qui divise plutôt la planète entre les États-Unis et le reste du monde, pour la plus grande satisfaction des Américains les plus incultes (il y en a beaucoup) qui l’ont porté à la Maison Blanche, sans inquiéter Wall Street qui n’avait pas de préférence présidentielle évidente : la bêtise politique des États-Unis ne va jamais jusqu’à mettre en cause le pouvoir financier !

    Mais ce délire yankee n’a rien de spécifique. Tous les dominants ont une vision binaire excluant les Autres. Dans la France macroniste et pluraliste, il apparaît qu’il y a les disciples du monde des affaires qui « savent » et leurs opposants qui ne comprennent rien aux lois du marché ni au fait qu’il n’y a pas d’alternative. Mais ce n’est pas tout : ils ne comprennent pas non plus les exigences d’une information « objective », parfaitement respectueuse de la liberté d’expression, sans l’ombre d’une manipulation, vertu fondamentale de la V° République de de Gaulle à Macron !

    Il y a la « vraie » information et les « fausses nouvelles ». Il y a les « faits » incontestables puisqu’ils s’agit de faits qui ne peuvent faire débat et les malversations médiatiques, celles des …. Autres ! Mais comment est-il possible d’être aussi simpliste et culturellement aussi primaire ?

    C’est, diront les macroniens, si disciplinés derrière leur néo-bonapartiste de service, qu’il y a de graves menaces qui pèsent sur la conscience des Français. D’ailleurs, le Parlement européen (résolution 2016/2020 INI) est d’accord.

    Une chaîne de télévision Russia Today https://francais.rt.com/en-direct émet désormais en langue française : elle « risque de susciter une profonde incompréhension, sinon l’indignation » des honnêtes gens, puisqu’elle ne peut être qu’un instrument propagandiste du Kremlin. Tout le contraire des chaînes Us Fox, CNN, CBS, des multiples chaînes publiques et privées françaises : qui oserait dire que BFM n’a pas une approche pluraliste du social, de l’économique et du financier ou que Cnews ait viré récemment la moitié de ses journalistes.
    Qui oserait dire que les chaînes françaises n’ont pas été « objectives » durant la guerre d’Irak ou celle de Libye et de Syrie ? Qui pourrait mettre en cause les médias qui, en toute équité, choisissent les « experts » à inviter, les événements à sélectionner, les partis à présenter ?

    Irait-on, même, aujourd’hui, jusqu’à contester qu’il y ait la moindre courtisanerie vis-à-vis de E. Macron qui a enfin apporté un souffle nouveau, qui n’est « ni de droite ni de gauche » ! Les ingérences russes vont bousculer ce bel équilibre de la communication nationale !
    Le Monde, le journal officiel d’une certaine intelligentsia parisienne, a participé à la campagne anti R.T en publiant le texte de la saisine du C.S.A par un collectif angoissé par le néobolchevisme poutinien : « L’autorisation donnée à R.T est d’une extrême gravité car elle peut conduire à un brouillage des esprits et à la division des Français ». « Au nom de la préservation de la paix civile, il faut suspendre l’attribution de la licence de diffusion de R.T sur le territoire français » !

    Rien que ça ! Les cosaques ne semblent pas très loin de la Place de la Concorde, comme certains le craignaient dans les années 1930 ! Sans parler des missiles nord-coréens qui « ont failli bombarder Hawaï », sans parler des possibilités de débarquement à Golfe Juan (comme notre premier Empereur) des troupes de Pyong Yang, allié de Moscou !
    Il convient de rassurer ces patriotes pacifistes : « Comment Poutine pourrait-il rivaliser avec le Président Macron ? Comment les succès de la Russie pourraient-ils se hisser à la hauteur des triomphes français ? Comment RT pourrait-elle faire autant d’audience que le discours présidentiel prononcé lors des obsèques de Johnny Halliday ? D’autant que les auditeurs français ont le loisir d’écouter Radio Shalom, s’ils veulent tout savoir sur la Palestine ou Radio Vatican sur les messages du Pape François qui souvent font tant de peine aux pauvres catholiques qu’ils ne s’y retrouvent plus !

    Les citoyens français sont pris pour de grands enfants incapables d’avoir un jugement critique : ils vont tous être « russifiés » !
    Plus grave encore, sur internet, a débuté « Le Média » https://www.lemediatv.fr/mur-des-socios , proche des différentes gauches radicales françaises. Voilà l’insupportable pour la « patrie des droits de l’homme ». Il est donc urgent de prévoir des procédures de sanction contre les « fake-news » qui ne peuvent manquer de provenir de ces extrémistes, alors que la subjectivité droitière, elle, est toujours parfaitement honnête et que l’intelligence la plus subtile y règne dans le respect le plus complet du pluralisme, notamment dans le domaine social et économique !

    Qui oserait dire que le climat général de l’information radio-télévisée en France favorise le libéralisme plutôt que le socialisme, la République en Marche plutôt que les Républicains, le FN, la France Insoumise et qu’il favorise la relance du PS plutôt que la refondation du PC ? A la limite, qui ne sait qu’un journaliste marxiste fait une meilleure carrière qu’un libéral, tant l’impartialité est une règle exigeante dans les médias français !

    A force de nous prendre pour des imbéciles, les pouvoirs publics et privés de notre belle société vont le devenir eux-mêmes !
    En attendant, parions que le Chef de l’État préfère Johnny à Léo Ferré qui chantait : « il ne faut pas lire plusieurs journaux, car cela froisse les idées » !

    https://www.investigaction.net/fr/russia-today-et-le-media-les-grandes-menaces-pour-la-macronie

    #médias #macron #emmanuel_macron #pouvoir #liberté-d-expression #information #fausses-nouvelles #propagande #BFM #experts #le-monde #CSA #Johnny-Halliday #Russia-Today #Radio-Shalom #Radio-Vatican #Le-Média #fake-news
     

  • Robert Charvin : « c’est parce que la Corée du Nord est souveraine qu’elle existe toujours »
    https://www.crashdebug.fr/loisirss/73-livres/13936-robert-charvin-c-est-parce-que-la-coree-du-nord-est-souveraine-qu-e

    A la veille d’un possible conflit nucléaire, et à contre sens de la propagande de tout les médias dominants un article d’Investig’Action sur un livre de Robert Charvin pour un peut mieux comprendre la Corée du Nord et ses positions.

    Cet été la crise diplomatique entre les Etats-Unis et la Corée du Nord a refait surface. Les déclarations du président Donald Trump, qui a menacé de déclencher une guerre « avec le feux et la furie comme le monde n’en a jamais vu », ont marqué le ton. Loin de décrypter les questions-clés, les discours politiques et médiatiques occidentaux n’envisagent ni la réunification de la Corée, ni l’option diplomatique comme début de solution. L’appétit inconfessable du monde des affaires serait-il en train de justifier une nouvelle guerre ? Dans son livre « Comment peut-on être (...)

    #En_vedette #Livres #Loisirs

  • Quelle « drôle de gauche », cette fausse gauche sociale-démocrate ! 23 Déc 2016 - Robert Charvin - Investig’Action
    http://www.investigaction.net/quelle-drole-de-gauche-cette-fausse-gauche-sociale-democrate/#sthash.0LUMpYsm.dpuf

    Quand la « drôle-de-gauche » gouverne à droite et fait son retour à gauche dans l’opposition…

    Les droites ont pour qualité de savoir ce qu’elles veulent : protéger et promouvoir au maximum les intérêts qu’elles représentent, c’est-à-dire avant tout les milieux d’affaires, la propriété privée des moyens de production et tous les conservatismes sociétaux, sauf si ceux-ci risquent d’affaiblir, par les réactions qu’ils suscitent les pouvoirs de l’argent. Elles font alors assaut de « modernité » et « changent tout pour que rien ne change » ! Car leur cohérence et leur constance sont absolues dans leur détermination à ne jamais céder au social si le profit est mis en cause.

    Les droites revêtent, selon les circonstances, des formes variées : elles ont été souvent, en France, « républicaines », « parlementaires » et « modérées » ; elles peuvent être « décomplexées », « arrogantes » à l’américaine et autoritaires ; en période de crise aiguë, elles ne rechignent pas à la répression forte et à la totale concentration des pouvoirs dans le cadre d’une droite extrême, qualifiée hier de fasciste et aujourd’hui de « populiste ». Derrière leurs masques variés, l’essentiel demeure.

    Ces différentes droites peuvent s’articuler de manière complexe afin de mieux faire croire qu’elles incarnent « l’intérêt général ». Elles sont, en tout état de cause, largement financées par les pouvoirs privés et la classe la plus aisée et disposent des moyens les plus vastes pour s’imposer à l’occasion des élections légitimant le plus souvent cette forme de « démocratie » particulière bien faite pour « la race des seigneurs », celle de l’argent, de la haute administration et du « tout-Paris », celle qui pratique le déni absolu des antagonismes sociaux et des inégalités insupportables.

    Ainsi, en France et à travers le monde, sans user de violence frontale grâce au cirque électoral, animé par l’argent et le tam-tam médiatique, prolifèrent des dynasties plus ou moins médiocres, non pas seulement au Pakistan, en Inde, ou au Liban, mais aussi aux États-Unis, en Grèce ou en France, alors que le « suffrage universel n’est que l’index qui permet de mesurer la maturité des classes populaires et qu’il ne peut être rien de plus… dans l’état actuel », comme le notait Engels.

    Or, précisément, force est de constater l’immaturité du plus grand nombre, objet de toutes les manipulations et de toutes les domestications créant l’illusion du choix et la croyance que chacun est authentiquement « libre »1.

    Si, par accident, les droites perdent les élections, elles les déclarent « illégitimes » ou illégales, la « preuve » essentielle de ces défauts étant leur propre défaite !

    Si la droite échoue, c’est qu’un « populisme » vulgaire et démagogique a décérébré les citoyens : conclusion, il faut voter à nouveau (cf les résultats des référendums européens de 2005 non respectés). Si l’échec se perpétue, alors toutes les violences « démocratiques » sont fondées, style Pinochet ou autre !! Toutes les formes de coup d’État sont jugées légitimes !! Il en est de même si les élections n’ont pas été « régulières » puisqu’elles ont été perdues (cf la victoire de 2011 de L. Gbagbo en Côte d’Ivoire) : alors, le recours à la force s’impose « au nom de la démocratie et de la protection des populations » ! La « dictature démocratique » reçoit alors la bénédiction des grandes puissances occidentales et des institutions économiques et financières internationales.

    Les « gauches » ou prétendues telles, ont d’autres pathologies. Elles ont pour défaut fréquent d’avoir peur d’elles-mêmes en se risquant à faire l’Histoire au lieu de s’adonner aux jeux politiciens.

    La gauche « social-démocrate » en est l’illustration la plus « exemplaire » … Avec Jean Salem, on peut la qualifier de « drôle-de-gauche », tant elle est animée d’un esprit de compromission produisant une politique faite nécessairement de contradictions. La place importante que cette « D.D.G » occupe dans les sociétés européennes est elle-même source d’une contradiction majeure : les autres gauches semblent ne rien pouvoir faire sans elle (ce qui reste à prouver), mais elles ne peuvent rien non plus avec elle (ce qui est d’ores et déjà démontré) !

    Au nom de la « Liberté », cette « drôle-de-gauche » se caractérise par un anticommunisme profond, indissociable de sa nature antisociale (sous couverture de « réalisme » économique). Les partis se réclamant de la social-démocratie sont des forces « ramasse-tout », facteur de blocages paralysants.

    Les partis « socialistes » européens en ont fait la démonstration lorsqu’ils dominaient la plupart des gouvernements des États membres de l’Union Européenne qu’elle a pourtant géré comme les droites. En France, le parti socialiste a connu une période où il dirigeait à la fois le Parlement et les Régions, sans rien bouleverser pour autant. Les citoyens français les plus défavorisés n’ont pas vu leur situation se modifier.

    La priorité absolue est en effet donnée au sociétal, au détriment des besoins sociaux les plus fondamentaux qui s’expriment dans les mouvements revendicatifs. Cette pratique résulte du fait qu’elle est plus facile à mener, car elle ne remet pas en cause les fondements du système socio-économique. Pour cette « drôle-de-gauche », cette place du sociétal présente il est vrai l’avantage de permettre des rebonds aux lendemains de ses échecs inévitables. Elle ne peut à la fois satisfaire sa base sociale « naturelle » et les pouvoirs privés économiques et financiers qu’elle essaie de se concilier. « J’aime l’entreprise », déclarait solennellement le Premier ministre Valls ! A tout prix, y compris à celui de la défaite, la social-démocratie se refuse à courir le risque de rupture avec les dominants ! C’est pourquoi, ceux qui, en France par exemple, « enterrent » le parti socialiste en raison du désastre « hollandais », ont toutes les chances de se tromper : la défaite magistrale de G. Defferre (avec 5% des voix) aux présidentielles de 1969 a pu faire croire à la même disparition. Le rebond n’a pas tardé ! Les « gênes » des pseudo-socialistes sont trop proches des citoyens craintifs ou sans conviction claire pour ne pas favoriser des renaissances périodiques.

    De plus, la « drôle-de-gauche » – qui n’engage à rien – est très présente dans la société civile d’un pays comme la France, particulièrement dans les médias et le monde intellectuel. Elle est l’expression de la médiocrité ambiante.

    Ce petit monde, fervent adepte de la « démocratie du bavardage », admirateur de l’American Way of Life, pétri du « rêve américain », promoteur d’une pseudo « modernité » et d’un soi-disant dynamisme « innovateur » contre tous les « archaïsmes » (comme a pu y croire Max Gallo, par exemple, avec le Mitterrandisme), prétend vouloir la révolution (permanente si possible) sans la vouloir vraiment, promeut « l’engagement » citoyen mais sans prendre de risques, défend la radicalité dans tous les domaines sauf en matière économique et sociale !

    La « drôle-de-gauche » de la société civile nourrit la social-démocratie politicienne, en lui transfusant un « air-mode » attractif et consensuel, tout au moins dans les couches sociales dominantes. Les « branchés » socio-démocrates revitalisent en effet les milieux politiciens dont les « recettes », faites de compromis constants, sont les plus vieilles du monde, dont seuls les « emballages » changent au fil du temps.

    C’est que les partis de gauche « de gouvernement » en ont bien besoin après leur périodique passage dans les sommets de l’État !

    Dans l’histoire des républiques françaises, les expériences gouvernementales de la social-démocratie ont été de nature analogue. La « drôle-de-gauche » s’appuie sur les classes populaires et sur les gauches plus radicales pour l’emporter, puis elle gouverne avec une telle « prudence » conservatrice qu’elle se discrédite et disparaît.

    Cependant, durant ses longues cures d’opposition, elle se repositionne à gauche, en faisant le procès du « Mur de l’argent », du « Grand capital » ou du « Monde de la Finance », se refaisant à bon compte une nouvelle jeunesse.

    Le Cartel des Gauches (1924-1926) est ainsi une victoire contre le Bloc National qui augmente les impôts, accepte le chômage, etc. Il l’emporte « contre les puissances d’argent », en s’affichant « pour la laïcité » et « pour les petits » (sic) ! Mais il se limitera avec le gouvernement Herriot au transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, à l’amnistie des cheminots révoqués, sans perdre la « confiance » des milieux d’affaires, par peur de la « fuite des capitaux » et de la chute du franc ! Il est renversé au bout de deux ans.

    Le Front Populaire (1936) du gouvernement Blum considère que « tout n’est pas possible » à la différence des « frondeurs » de l’époque dirigés par M. Pivert. Les hésitations de Blum face à la hausse des prix, au chômage, à la fuite des capitaux, motifs de la « pause » sociale, font qu’il va rapidement s’opposer à la fois à l’hostilité des salariés déçus et des milieux d’affaires. Une manifestation communiste sera même réprimée violemment faisant 6 morts et de nombreux blessés, sans susciter la moindre critique officielle de la police. Par contre, rien ne sera fait pour la République Espagnole !

    Dès la Libération, la SFIO, pactisant avec la Démocratie chrétienne, prend ses distances avec l’esprit de la Résistance et devient l’instrument le plus efficace (assisté par les Américains) contre les communistes.

    Il en sera de même avec le gouvernement SFIO de Guy Mollet, constitué pour faire la paix en Algérie et qui devient le champion de la guerre à outrance, malgré un petit PSU de gauche issu des rangs socialistes.

    Il en sera ainsi avec F. Mitterrand dès 1982 et le « nouveau » parti socialiste, très rapidement distant avec les communistes et le mouvement social qu’ils réussissent à affaiblir plus efficacement que ne l’avait fait de Gaulle !

    Le décennat « hollandais », fait de reniements cumulés, est sans doute le pire, axé sur une politique prétendument « réformiste », c’est-à-dire jouant le jeu du capitalisme financier et de la Commission européenne à son service, dénonçant la CGT et instrumentalisant le sécuritarisme. La très modeste « fronde » de quelques socialistes des années 2000 n’ira pas plus loin que celle de M. Pivert en 1936.

    Cette succession d’échecs programmés permettant à chaque fois un retour fracassant de la droite, entraîne des « stages de récupération ». Tombant pour leur politique droitière, la social-démocratie, comme il a été dit précédemment, se relève par des positions réellement à gauche… dans l’opposition.

    N’ayant jamais rompu réellement avec les milieux exerçant leur hégémonie sur l’appareil d’État, sur l’économie et la société, la social-démocratie a la capacité de se « récupérer » dans un délai relativement bref. Chaque bataille perdue, parce que non menée véritablement, prépare une nouvelle victoire… inutile ou presque !

    Le Parti socialiste français, enterrant le « Hollandisme », est déjà en train de chercher du sang neuf, en ravalant se façade avec quelques personnalités, déjà vieux routiers de la politique, mais rafraîchies par leur discours renouvelé, complaisamment assistées par les médias dominants.

    La « drôle-de-gauche » passe ainsi d’une pratique de droite à une réinsertion dans le moule d’une gauche de gauche ! Sans complexe, le Premier ministre du Président déchu se présente comme un homme neuf (voir sa critique paradoxale de l’art. 49-3 de la Constitution française), de même qu’un cortège de ministres hier « hollandais », dont l’une révèle même subitement ses sentiments « castristes ». Il s’agit de se dissocier (en attendant de nouveaux compromis s’il le faut avec la droite sous prétexte de combattre l’extrême-droite, comme en Allemagne) des adversaires principaux du moment.

    La mascarade est complète avec cette droite « républicaine » où le Premier ministre, d’un autre Président déchu, s’affiche lui aussi comme l’homme-lige d’une « vraie » droite. Il apparaît que les partis de gouvernement de gauche et de droite font leur la devise de Pétain : « les Français ont la mémoire courte » !

    Les « vérités » sacralisées du marché, comme la « libre » concurrence, ne s’appliquent pas au monde politique où seule la « concentration » des pouvoirs (comme celle du capital) s’affirme en continu au détriment des intérêts populaires.

    Cette réalité de la social-démocratie française ne se distingue guère de celle qui sévit en Allemagne, en Grèce, en Espagne, au Portugal et dans les pays de l’Europe de l’Est. Leur volonté d’impuissance, comme leur soif de pouvoir, en font un obstacle à toute transformation sociale significative et leurs pathologies sont sans remède.

    1Voir Jean Salem. Élections, piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ? Flammarion. 2012.

    #PS #gauche #social_démocratie

  • A propos des Dominants Robert Charvin Janvier 2016

    * En France et en Europe, l’idéologie dominante est le confusionnisme : on n’admet pas la structuration de classe, assimilée à une obscénité intellectuelle archaïque. Bourdieu a été l’objet de toutes les agressions pour avoir tenté d’établir une « anthropologie globale » de la classe dirigeante ! Il est en effet des sujets qu’il convient de ne pas aborder !


    
Les dominants entendent s’octroyer à eux-mêmes le droit de s’auto-analyser... avec l’indulgence qui s’impose. A défaut, la connaissance de ce phénomène essentiel qui est le consentement inconscient que les individus accordent au monde qui s’impose sans bénéfice pour eux, risque de conduire à la critique de la domination !

    

L’air du temps conduit à s’apitoyer (sans faire grand chose pour autant) sur la pauvreté extrême. Une « classe moyenne » sans frontière engloberait la grande majorité de la population ; au mieux, on la subdivise en une « upper middle class » et une « lower middle class ». Elle est idéalisée : la « moyennisation » d’ensemble permettrait l’épanouissement de la démocratie, en dépit du constat que la démonstration contraire a été faite dans les années 1930-1940 avec le ralliement aux divers fascismes des classes moyennes. Malgré aussi l’appui qu’elles apportent dans les pays du Sud où elles sont apparues aux régimes autoritaires qui leur offrent quelques privilèges (dans la Tunisie de Ben Ali, dans l’Égypte de Moubarak et dans les diverses dictatures que l’Amérique du Sud a connu, au Chili, par exemple). 



    Pour comprendre le fonctionnement et les contradiction de notre société, il est pourtant indispensable de savoir qui la dirige et qui en profite effectivement. L’approche de la classe dominante est prudente et discrète. Le simple fait de noter qu’elle est très restreinte et d’analyser ses composantes relève de la subversion ! Ce petit monde est constitué des milieux d’affaires, des hauts fonctionnaires et des politiciens des sommets de l’État et de quelques personnalités médiatisées de toutes disciplines. Ces dominants sont en osmose, proches d’une caste à la fois diverse et homogène. Cette petite communauté est opaque pour tout le reste de la population : on ne connaît pas ses revenus réels ; on n’imagine pas son mode de vie, on ignore les moyens qu’elle emploie pour se pérenniser. Vouloir la rendre transparente (ce qui est un désir rare, car on préfère ausculter avec moins de risque la pauvreté) est assimilé à une agression politique destructrice de l’ordre public et qualifié de populisme anti- élitiste ! Les relations public-privé, argent-pouvoir politique et médias, clés des « réussites » individuelles « doivent » échapper à la transparence et donc à tout contrôle. La corruption (de formes variées) qui y règne échappe souvent aux procédures judiciaires qui s’enlisent faute de détenir les clés probantes. Il est difficile d’en pénétrer la réalité profonde. 



    Ce petit « complexe politico-médiatico-affairiste » est en effet surarmé. Il a la maîtrise de l’argent, ce qui lui permet d’en acquérir toujours davantage (sauf accident) et d’acheter les hommes qui lui sont utiles ; il dirige les communications, ayant acquis les grands médias, ce qui lui permet de formater les esprits, de fabriquer les leaders, de fixer « l’ordre du jour » et le vocabulaire du débat politique et de faire pression sur leurs comparses au sein de leurs monde ; il produit le droit (sauf exception) et l’interprète à son gré, grâce à ses juristes de cour (les vrais « intellectuels de marché »), et malgré les juges qu’il ne cesse de dénoncer les qualifiant de « rouges », ce qu’ils sont pourtant si rarement ! 



    Tout en ayant pris ses distances vis-à-vis du catholicisme, il conserve des relations solides avec les institutions religieuses. Si la foi est tiède (le laxisme dans le domaine du sexe et de tous les plaisirs est sans borne), le respect affiché vis-à-vis du Pape et de l’Église reste « utilisable », notamment en période de crise. La caste dirigeante veut conserver la capacité de se couvrir de quelques oripeaux de spiritualité.

    

 On s’étonne que le parcours de nombreuses personnalités soit un cheminement de gauche à droite et pratiquement jamais l’inverse ; on ne saisit pas pourquoi toute victoire progressiste soit rapidement suivie d’un échec et d’une régression générale (Front Populaire, Libération, 1981, etc.) ; on assimile difficilement le fait que toute pensée critique est ultra minoritaire, sauf en d’exceptionnelles périodes. On est surpris de la faiblesse des opposants à ce système pourtant oligarchique. 



    Le plus surprenant est ailleurs. Il est dans l’existence permanente, malgré tout, d’une action contestataire et d’une réflexion anti-système vivante, alors qu’il est même difficile de savoir quel est le véritable adversaire des droits et du bien-être de la grande majorité ! Cette survie, évidemment insatisfaisante, a toutefois d’autant plus de mérite que les forces de droite et celles de la « gauche » social-démocrate créent une confusion croissante, mêlant leur programme et leur pratique au point qu’ils deviennent indistincts. Ce « mixage » délibéré, résultat de leur échec respectif, vise à la fois à satisfaire le monde des affaires et de séduire le « petit peuple ». Le grand écart et la dissimulation du réel ainsi provoqués ne dérangent aucunement les « partis de gouvernement », même s’ils perdent en route de nombreux adhérents (dont souvent ils n’ont que faire). Le résultat est un brouillard profond jeté sur la vie sociale et politique, conduisant à un discrédit du politique, à un abstentionnisme massif et croissant et à l’extension d’un esprit néo-fasciste dans la population, comme en témoignent les succès du F.N. La progression du F.N dérange davantage la droite (qui tente de lui ressembler) que la social-démocratie. Obsédés d’élections, les socialistes espèrent faire du F.N le principal adversaire au détriment de la droite classique. Ils ne se privent pas cependant d’envisager la possibilité d’une coalition « droite-gauche », qui est d’ailleurs en voie de réalisation locale.

    
 Ce qui caractérise la pratique constante des dominants, c’est la concentration de tous leurs efforts sur la seule tactique. Qu’il s’agisse de rivalités personnelles, de concurrences claniques, de luttes de partis, les dominants n’ont pas pour arme une stratégie ou un système de valeurs, quoiqu’ils disent. Ils ont simplement la maîtrise de toutes les procédures concevables : leur seule fin, qui est de se pérenniser, se trouve dans le meilleur usage possible des manipulations de toutes natures. A tous les récits, à toutes les idéologies, aux croyances, ils opposent la tactique !

    

 Cette classe dirigeante parce que dominante, vivant sur une autre planète que celle du reste de la population, a une haute considération pour elle-même et un grand mépris pour ceux qui n’appartiennent pas à cette « élite » autoproclamée. Tous ses membres se sentent les « meilleurs » et se considèrent « irremplaçables » : l’autorité leur appartient naturellement. Ces « Importants », de premier choix, se sont convaincus, comme l’était hier la noblesse d’Ancien Régime, qu’ils sont seuls à pouvoir manier le gouvernail dans tous les domaines, particulièrement dans l’économie. Mais ce ne sont pas tous des héritiers. Nombreux sont des aventuriers du système, style Tapie, qui ont « réussi » à se rapprocher des grands groupes, de type Bolloré ou Bouygues. Le petit monde politique néo-conservateur ou social-démocrate regorge de ces petits « prodiges » dont les sommets de la caste dirigeante ont besoin. Les « mal-nés » qui ont pour seule conviction de profiter à fond du système et qui ont le sens du vent dominant, s’ils savent donner des gages, sont distingués au milieu de la masse des dominés de la « France d’en-bas ». La politique professionnelle est aujourd’hui l’équivalent du rôle que jouaient l’armée et l’Église pour les cadets sans terre de l’aristocratie d’autrefois ! L’origine « populaire » peut être même un atout : ils peuvent « plaire » plus facilement, même s’ils font tout pour s’éloigner du peuple dont ils sont issus ! Ils ont le choix pour leur carrière d’opter pour les différentes droites ou pour la fausse gauche (ce qui n’engage à rien), en restant prêts à se reconvertir si nécessaire pour adhérer à la mouvance la plus rentable. L’opportunisme est leur boussole : elle indique les « valeurs » à la mode qu’il faut promouvoir et surtout les intérêts qu’il ne faut pas égratigner ! Demain, des éléments « frontistes » et « patriotes », évidemment, pourront aussi servir, s’ils n’ont pas d’exigences anti-néo-libérales !

    

L’aristocratie italienne, malgré son mépris pour les « chemises noires », a conclu un accord avec Mussolini ! Tout comme l’industrie lourde et l’essentiel de la bourgeoisie allemande se sont liées au nazisme hitlérien (après l’élimination du courant « national et socialiste » préoccupé réellement de social). Le patronat français n’était pas à Londres, durant les années 1940-1944, mais à Vichy : il ne s’est manifesté ni contre la Gestapo ni contre la Milice. Il faisait des affaires ! Rien n’exclut demain en France et ailleurs une « recomposition » politique, fédérant tous les courants encore divergents ayant pour trait commun de n’être pas contre le système, c’est-à-dire le capitalisme financier : les castes dirigeantes ont pour tradition de s’accommoder de tous les régimes pourvu qu’ils ne remettent pas en cause leurs privilèges et leur domination. Elles savent rendre la monnaie de la pièce ! 



    Les castes dominantes pour diriger ont aussi besoin d’ « experts » et d’ « intellectuels » qu’il s’agisse hier d’un « grand » comme Raymond Aron ou d’un « petit » style Zemour ! Aucun système ne peut en effet se passer de ces agents de légitimation. 



    La lecture de ce qui se produit dans la société ne peut être laissée à la spontanéité des consciences individuelles. Il convient de les « guider » vers les analyses ne remettant rien en cause, y compris en usant de la fausse monnaie intellectuelle sur le marché des idées ! C’est ainsi qu’il faut doctement expliquer que les Français ne sont ni racistes ni xénophobes, malgré les « apparences », à la différence de tous les autres peuples de la planète. Il faut persuader, par exemple encore, que la croissance permet de réduire le chômage quasi-mécaniquement et que la lourdeur du Code du Travail est un obstacle majeur à l’embauche, ce qui exige beaucoup de talent ! Il faut entretenir un « techno-optimisme » fondé sur la croyance que les nouvelles techniques règlent tous les problèmes, y compris sociaux, ce qui rend inutiles les révolutions. Il faut légitimer l’hostilité aux Russes qui sont mauvais par nature, communistes ou pas, incapables qu’ils sont de comprendre la bienfaisance de l’OTAN ! A la différence des États-Unis, champions du monde de la démocratie et de l’ingérence humanitaire, y compris en Irak, qu’il est convenable de toujours admirer, malgré Guantanamo et les trente mille crimes annuels (souvent racistes). 



    Nombre de journalistes, de juristes et surtout d’économistes (surtout ceux des organismes privés) se bousculent pour offrir une crédibilité au système moyennant leur médiatisation lorsqu’ils ont un peu de talent, donc un certain impact sur l’opinion.

    

La classe dirigeante n’a besoin en effet que d’une pensée « utile » à court terme, c’est-à-dire ajustée à la logique économique du système mais capable aussi de faire croire qu’il peut satisfaire tout le monde. 



    L’intellectuel de cour n’a qu’à se couler, en l’enrichissant, dans la pensée commune venant d’en-haut sans faire plus d’écart personnel qu’il n’en faut pour se démarquer des autres et manifester un « quant à soi », ayant la vertu de faire croire au pluralisme. Sa panoplie est standard dans le vide idéologique et l’infantilisme préfabriqués par les grands médias :
    Il doit toujours se placer à l’intérieur du système, évalué comme indépassable. Il doit écarter toute recherche des causes aux problèmes qui se posent et se satisfaire d’une analyse descriptive des faits, car toute cause profonde révélée est subversive. Par exemple, l’approche de la pauvreté et du sous-développement doit éviter la recherche de leurs origines.

    

En tant qu’ « expert », il n’a pas besoin de penser si ce n’est à ce qu’il a intérêt à penser s’il veut rester « expert ». Il n’est chargé que d’expliciter à posteriori les décisions prises « en haut », quitte à renouveler son argumentaire, compte tenu de « l’usure » des explications précédentes. C’est d’ailleurs ce savoir-faire qu’on lui enseigne essentiellement à l’ENA, dans les écoles de commerce et les facultés de droit, chargées de la reproduction de la pensée unique.

    

Il doit être aussi « moralisateur » : à défaut de pouvoir invoquer la légalité et le droit « trop objectifs » (sauf le droit des affaires concocté par les intéressés eux-mêmes). L’intellectuel de service doit user à fond de « l’humanitarisme-mode ». Il permet de tout justifier, y compris la guerre (« juste », évidemment) et la politique de force, selon les opportunités. Cela offre de la « dignité » aux pratiques les plus « voyous » !

    

Il doit convaincre que la démocratie se résume à la désignation élective des dirigeants soigneusement pré-sélectionnés par « l’élite » et que toute autre interprétation de ce système politique est d’inspiration marxiste, ce qui est jugé évidemment totalement dépassé. 



    Enfin et surtout, il doit pratiquer le culte de l’Entreprise, « source de toutes les richesses », agent vertueux de la concurrence « libre et non faussée », au service de l’intérêt général, en particulier des salariés. 



    Le discours dominant est ainsi globalement affabulateur ; il n’a qu’une visée tactique : séduire, faire diversion, faire patienter, diviser, rassembler, selon les circonstances. Il n’aide pas à comprendre. Il manipule. Il y réussit. Grâce à ses capacités à rebondir sans cesse en sachant prendre le vent. 



    Dans l’histoire contemporaine, la « pensée » conservatrice a été anti-républicaine avant d’être éminemment républicaine ; elle a été belliciste avant d’être pacifiste et collaborationniste (avec les nazis) puis interventionniste aujourd’hui ; elle a été férocement antisémite avant de devenir pro-israélienne et anti-arabe ; elle a été colonialiste puis promotrice du droit des peuples (contre l’URSS) mais anti-souverainiste (avec l’Europe). 



    Les néo-conservateurs et la social-démocratie d’aujourd’hui font mieux encore. Ils révèrent les États-Unis (surtout les « Sarkozistes » et les « Hollandais »), comme puissances tutélaires, championnes du renseignement contre leurs alliés ; ils dénoncent Daech, mais pactisent avec ses financiers (argent et pétrole obligent !) et ses inspirateurs (Arabie Saoudite, Qatar) ; ils transfigurent l’Europe des affaires en un vaste projet de paix et de prospérité (malgré ses 20 millions de chômeurs). Dans l’ordre interne, ils applaudissent Charlie et dans le même temps, licencient des humoristes et les journalistes « dangereux » de leurs médias ; ils donnent toujours raison au Médef et toujours tort à la CGT. Ils dénoncent le FN mais lui font une publicité constante. Ils sont pour la démocratie et les libertés, mais tout autant pour un « État fort », comme l’écrit Juppée, capable de les réduire ! Grâce au terrorisme imbécile, ils peuvent instrumentaliser la peur pour leur seul profit ! 



    En dépit du simplisme chaotique de ces positions, les victoires idéologiques s’accumulent. Les dominants subissent parfois des défaites (comme celle du référendum sur le projet de « Constitution » européenne de 2005), mais elles sont rares. Pour les néo-socialo-conservateurs, perdre la guerre contre les dominés est impensable. Tout le jeu est de « s’arranger » entre soi et tous les moyens sont bons ! 



    Le « modèle » étasunien s’impose, qui combine conformisme et diversité, esprit libéral (à New-York) et autoritarisme raciste (au Texas), laxisme et rigorisme, obscurantisme (avec les sectes) et culte de l’innovation, etc.

    

Les dominants, à quelques cas particuliers près, en réalité, ne font pas de politique ; ils font des affaires et ils font carrière. Il peuvent être tout à la fois, parce que tout ce qui ne relève pas de leur petit monde leur est indifférent : ils peuvent faire dans le « démocratisme » ou dans la violence et la torture (comme durant la guerre d’Algérie). Indifféremment.

    

Neuilly et le « tout Paris », mobilisés par la course à l’argent, par l’auto-congratulation permanente et les « renvois d’ascenseur » nécessaires, sont loin de toute réalité concrète qui fait le quotidien du plus grand nombre. Comme l’écrit Tomaso de Lampedusa, ils sont prêts à tout, la liberté ou le fascisme, afin que « tout change pour que rien ne change » d’essentiel : leur propre fortune et leur place dans la société. 



    Ils mêlent dans la société tous les archaïsmes mâtinés de pseudo-modernité : ils font la promotion du « risque » qu’ils ne courent pas, de la peur dont ils ont les moyens de se protéger, du refuge identitaire, dont ils se moquent par esprit cosmopolite, du repli sur la vie privée et l’individualisme, dont ils sont les seuls à pouvoir réellement jouir. 



    Nul ne sait l’heure et les modalités de « l’atterrissage » de cette « France d’en-haut ». La prise de conscience de l’échec global de cette oligarchie est une perspective très vraisemblable, tant leur système est à la fois absurde, inéquitable et intellectuellement pitoyable. Mais, disposant de tous les moyens face à ceux qui n’ont pratiquement rien, les dominants peuvent encore prospérer un temps indéterminé, mais en usant de plus en plus de la force brutale. Dans l’attente active que les peuples tournent la page en se mettant au clair sur leur propre volonté, Victor Hugo revient en mémoire : «  l’Histoire a pour égout des temps comme les nôtres  ».
    

Janvier 2016
    Robert Charvin
    http://www.michelcollon.info/A-propos-des-Dominants.html?lang=fr
    #confusionnisme #Bourdieu #pauvreté #classe_moyenne #élite #ingérence_humanitaire #Charlie #censure #démocratie #risque #concurrence #entreprise #gauche #social-démocratie
    experts

  • Radicaliser la #démocratie - Authueil
    http://authueil.org/?2016/01/07/2317-radicaliser-la-democratie

    Il développe également un concept, la « démocratie continue », refusant de limiter les possibilités d’expression politique au seul vote. La démocratie, ce n’est pas « vote une fois tous les 5 ans et ferme là entre-temps ». Pour lui, il faut organiser un fonctionnement démocratique qui revoit le partage des tâches entre représentants et représentés, mettant en avant la nécessité d’une délibération. Il tord le cou, au passage, à la démocratie soi disant « directe » et au référendum, pratique anti-démocratique. Dans ce cadre, on demande aux citoyens d’intervenir en bout de course, pour dire oui ou non à une question posée par d’autres, à l’issue de débats réservés à une élite. La véritable participation citoyenne est celle qui peut intervenir « en temps utile », quand la décision n’est pas encore écrite, quand les options sont encore ouvertes. Là encore, j’approuve complètement.

    • Pour aller dans le même sens - Robert Charvin ou Victor Hugo qui nous revient en mémoire : « l’Histoire a pour égout des temps comme les nôtres ».

      http://seenthis.net/people/bce_106_6

      Ce qui caractérise la pratique constante des dominants, c’est la concentration de tous leurs efforts sur la seule tactique. Qu’il s’agisse de rivalités personnelles, de concurrences claniques, de luttes de partis, les dominants n’ont pas pour arme une stratégie ou un système de valeurs, quoiqu’ils disent. Ils ont simplement la maîtrise de toutes les procédures concevables : leur seule fin, qui est de se pérenniser, se trouve dans le meilleur usage possible des manipulations de toutes natures. A tous les récits, à toutes les idéologies, aux croyances, ils opposent la tactique !

      La lecture de ce qui se produit dans la société ne peut être laissée à la spontanéité des consciences individuelles. Il convient de les « guider » vers les analyses ne remettant rien en cause, y compris en usant de la fausse monnaie intellectuelle sur le marché des idées ! C’est ainsi qu’il faut doctement expliquer que les Français ne sont ni racistes ni xénophobes, malgré les « apparences », à la différence de tous les autres peuples de la planète. Il faut persuader, par exemple encore, que la croissance permet de réduire le chômage quasi-mécaniquement et que la lourdeur du Code du Travail est un obstacle majeur à l’embauche, ce qui exige beaucoup de talent ! Il faut entretenir un « techno-optimisme » fondé sur la croyance que les nouvelles techniques règlent tous les problèmes, y compris sociaux, ce qui rend inutiles les révolutions. Il faut légitimer l’hostilité aux Russes qui sont mauvais par nature, communistes ou pas, incapables qu’ils sont de comprendre la bienfaisance de l’OTAN ! A la différence des États-Unis, champions du monde de la démocratie et de l’ingérence humanitaire, y compris en Irak, qu’il est convenable de toujours admirer, malgré Guantanamo et les trente mille crimes annuels (souvent racistes). 


      Nombre de journalistes, de juristes et surtout d’économistes (surtout ceux des organismes privés) se bousculent pour offrir une crédibilité au système moyennant leur médiatisation lorsqu’ils ont un peu de talent, donc un certain impact sur l’opinion.

      
La classe dirigeante n’a besoin en effet que d’une pensée « utile » à court terme, c’est-à-dire ajustée à la logique économique du système mais capable aussi de faire croire qu’il peut satisfaire tout le monde.