person:roger ascot

  • Une Génération qui part :

    http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=27160&artyd=70&stinfo=$$stinfo

    Ils se connaissaient tous les trois, avaient longtemps milité ensemble pour une certaine idée du judaïsme et de l’Homme.

    Ils nous ont quittés ce week-end.

    Henry Bulawko, Roger Ascot et David Susskind viennent de disparaitre. Ils avaient connu le judaïsme d’avant guerre, traversé la Shoah et participé à la reconstruction de leurs communautés.

    Né le 25 novembre 1918 à Lida, alors située en Lituanie, Henry Bulawko, dont le père était rabbin, était arrivé à Paris en 1925 avec sa famille. Très tôt, il adhéra du mouvement de jeunesse Hachomer Hatsair. Dès le début de la guerre, il fit partie du comité Amelot, qui venait en aide aux Juifs menacés. Arrêté en novembre 1942, il fut interné à Beaune-la-Rolande, puis Drancy, avant d’être déporté par le convoi 57 à Auschwitz. Il réussit à survivre à cette épreuve effroyable. En 1945, il retrouva Paris. Il s’engagea dans une action soutenue pour rebâtir la communauté juive et témoigner. Président de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, président de l’Hachomer Hatsair, fondateur du Cercle Bernard Lazare, conférencier, journaliste, écrivain, Henry Bulawko était devenu une figure incontournable du judaïsme français. Leader du CRIF, il présida pendant de très nombreuses années la commission du souvenir du CRIF, qui organise des commémorations de la Shoah. Il accéda à la vice-présidence du CRIF avant d’être nommé vice-président honoraire à vie.

    Roger Ascot, né en 1928 à Paris, s’etait caché avec sa famille dans le sud de la France pendant la guerre. De retour à Paris à la libération, après avoir fait de nombreux métiers, il travailla pour l’Alyat Hanoar. Il commença une carrière de journaliste, dirigea AMI, la Terre Retrouvée et l’Arche. Pilier du FSJU, il était l’auteur de nombreux livres. Secrétaire général d’Avoda France, proche de Shimon Peres, il participa à la prise de conscience politique de la communauté juive de France et mena de pair sa fonction de journaliste romancier et son action militante.

    Né à Anvers en 1925, David Susskind avait fondé en 1959 le Centre culturel et sportif juif de Bruxelles qui allait devenir le CCLJ, le Centre communautaire et laïc juif. Réfugié en Suisse pendant le Seconde guerre mondiale, il organisa au début des années 70 Bruxelles I et Bruxelles II, deux conférences qui marquèrent le début de la mobilisation de l’opinion publique pour les Juifs d’URSS. David Susskind contribua à la mise sur pied du CCOJB, le Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique. Il avait aussi fondé Israël-Palestine, une association en faveur de la création d’un Etat palestinien.

    Avec la disparition d’Henry Bulawko, Roger Ascot et David Susskind, c’est une génération qui part. Des militants profondément engagés, des hommes de conviction qui ont milité pour les Juifs et Israël, faisant passer avant tout l’intérêt de la communauté.

    Le CRIF présente ses condoléances attristées à leurs familles et leurs proches.

    Haim Musicant