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  • Le nombre de suicides reste élevé mais diminue
    La France se classe au dixième rang sur 32 pays européens. Les hommes sont plus touchés que les femmes , L’éMonde

    En 2014, 8 885 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine, soit un par heure en moyenne. Un chiffre élevé, mais en diminution de près d’un quart (– 26 %) par rapport à 2003, et qui confirme une baisse tendancielle entamée en 1985. C’est ce que révèle le rapport de la troisième édition de l’Observatoire national du suicide, publié le 5 février par le ministère de la santé et l’agence Santé publique France, à l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide.

    Le rapport précise que ce chiffre de 8 885 suicides est sous-évalué de 10 %, car il ne prend en compte que les décès officiellement enregistrés comme morts volontaires. En incluant ceux pour lesquels il existe une « très forte certitude », mais pas de certificat, on atteindrait quasiment 10 000 décès, soit près de trois fois le nombre de personnes tuées dans les accidents de la route (3 384) en 2014.

    Ces chiffres ne sont pas bons. Avec un taux de suicide de 14,9 pour 100 000 habitants en 2014, la France présente un des taux les plus élevés en Europe. Elle se situe au dixième rang sur trente-deux, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est. Le suicide est d’ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans (16,2 % des décès de cette tranche d’âge en 2014, après les accidents de circulation). Une mauvaise place européenne que les autorités sanitaires appellent toutefois à interpréter « avec une extrême prudence »." La France a un moyen relativement précis de connaître le nombre de suicides, ce qui n’est pas le cas de tous les pays « , souligne Jean-Marc Aubert, à la tête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques,au ministère de la santé, qui copilote l’observatoire. Le relativement bon recensement des suicides jouerait donc en défaveur de la France dans les comparaisons internationales.

    Interrogé sur les raisons de cette » baisse tendancielle « du nombre de suicides dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques depuis 1990 (exceptés le Japon et la Corée), et depuis 1985 en France, M. Aubert assure que le phénomène est » complexe « , » multifactoriel « et fait l’objet de travaux de recherche. » Malgré toutes ces recherches, on ne sait pas pourquoi ça baisse « , reconnaît-il.

    Et si le nombre de suicides diminue, le profil des personnes qui se donnent la mort reste, lui, globalement similaire d’une année sur l’autre. Ce sont surtout des hommes (23,1 décès pour 100 000 habitants, contre 6,7 chez les femmes). Le taux de suicide » augmente fortement avec l’âge « , note le rapport. Autre constante : des taux de suicide plus élevés sont enregistrés dans la moitié nord du pays. La pendaison reste le mode de suicide le plus fréquent (57 % des décès), loin devant les armes à feu (12 %), les prises de médicaments et autres substances (11 %) et les sauts d’un lieu élevé (7 %).

    Numéro de secours
    L’observatoire rapporte enfin que 78 128 personnes (47 981 femmes et 30 147 hommes) ont été hospitalisées en 2015, dans des services de médecine et de chirurgie, pour tentative de suicide. Un chiffre stable depuis 2013, en baisse après un pic à 91 203 en 2010. Ce nombre de patients est sans doute bien en dessous de la réalité, car il ne prend pas en compte ceux passés aux urgences après une tentative de suicide, mais non hospitalisés, ou ceux hospitalisés en psychiatrie sans être passés auparavant par un service de médecine.

    Afin d’améliorer la prévention et de faire diminuer le nombre de décès par suicide, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé, le 26 janvier, lors d’un discours consacré à la psychiatrie, qu’elle allait étendre, ces deux prochaines années, le dispositif pour recontacter les » suicidants " à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation et mettre en place un numéro de secours pour les personnes en détresse psychique extrême.

    François Béguin

    Dans « Suicide. L’envers de notre monde », à paraître le 8 février, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet analysent la surprenante baisse du taux de suicides en France et dans la plupart des pays, en dehors des plus pauvres - Bonnes feuilles

    Depuis 2006, des changements importants sont intervenus dans l’évolution du suicide, dans notre pays et dans une grande partie du monde. Un rapide coup d’œil sur la courbe d’évolution du suicide en France depuis le début du XIXe siècle suffit pour constater une tendance à la baisse à partir de 1985. Depuis plus de trente ans, le mouvement est net, régulier et de grande ampleur. Le taux de suicides s’établissait au cours des années 1985 et 1986 à 22,5 pour 100 000 habitants, soit un niveau voisin des années précédant la Première Guerre mondiale, très proche du maximum jamais enregistré une seule fois dans notre pays (25 en 1908). Il est tombé en 2013 à 15,1 et à 13,8 en 2014, soit un niveau identique ou légèrement inférieur à celui que la France a connu dans les années 1950, dans l’immédiat après-guerre et au tout début des années de forte croissance : l’un des plus faibles qui ait jamais été enregistré au cours du XXe siècle, à l’exception des années de guerre. En résumé, au cours des trente dernières années, le taux de suicides est passé du niveau maximum au niveau minimum !

    Il ne s’agit pas d’un effet de structure provoqué par la fonte au cours de la période des effectifs de catégories particulièrement suicidaires, comme les agriculteurs ou les ouvriers. Ce mouvement à la baisse n’est pas non plus le fait d’une catégorie particulière de la population. Il affecte, bien qu’à des degrés divers, l’ensemble des composantes de la population, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les agriculteurs, les employés, les ouvriers et les cadres. C’est parmi les personnes âgées de plus de 60 ans que la baisse est la plus accentuée : sur les 9 715 décès par suicide enregistrés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2012, la moitié (47 %) concerne des personnes de 55 ans et plus. La baisse la plus marquée du taux de suicides est observée dans les classes d’âge où les suicides sont les plus nombreux. Il en résulte une baisse importante du taux de suicides global. Une baisse du taux de suicides des jeunes ne se traduirait pas par une baisse « visible » du taux global. Le constat est clair, mais son explication n’est pas évidente.

    La forte hausse qui l’a précédée entre 1975 et 1985 était, en revanche, plus compréhensible. S’ouvre en effet à partir de la fin des années 1970, suite aux « chocs pétroliers », une nouvelle conjoncture économique qui met à mal nombre de protections et de sécurités dont jouissaient les travailleurs au cours des trente années de croissance. L’instauration d’un chômage de masse, durable et à un niveau élevé, en est le trait le plus marquant. La compétition internationale et la mondialisation des marchés conduisent les entreprises à s’adapter à la nouvelle donne : fermetures d’entreprises, délocalisations et vagues massives de licenciements d’un côté ; intensification du travail, précarisation des emplois et flexibilité croissante des rythmes de travail de l’autre. La dictature grandissante des impératifs du capital financier, de la spéculation boursière et des crises qu’elle entraîne ébranle durablement la société française dans son ensemble. Un monde nouveau est en train de naître, engendrant un surcroît d’incertitude et d’insécurité. La raideur de la pente ascendante de la courbe du suicide de 1975 à 1986 ressemble fort à celle qui a accompagné, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la mutation d’une société paysanne et artisanale en une société industrielle et capitaliste.

    La baisse du suicide observée depuis 1985 étonne du fait qu’aucune des dimensions de cette nouvelle donne n’a aujourd’hui disparu. Le chômage demeure à un niveau élevé, les fermetures d’entreprise vont bon train, les salaires stagnent, des régions entières sont frappées par la désindustrialisation. Le cercle de la précarité s’est élargi, affectant désormais tous les secteurs d’activité et même la fonction publique. Et pourtant, le suicide baisse, même si, autour de la crise de 2008, une relation positive entre chômage et suicide a pu être observée chez les hommes en âge de travailler. Comment l’expliquer ?

    Répondre à cette question n’est pas simple, tant sont multiples et diverses les causes qui peuvent affecter l’évolution d’un phénomène aussi complexe que le suicide. (…) Cette tendance prononcée à la baisse n’est pas propre à la France. On l’observe dans un grand nombre d’autres pays. Le « Panorama de la santé » établi chaque année par l’OCDE en fait même état dans son édition de 2015 : « Depuis 1990, les taux de suicides ont diminué de 30 % environ dans les pays de l’OCDE et ont même été divisés par deux dans des pays comme la Hongrie et la Finlande. En Estonie, après une hausse initiale au début des -années 1990, les taux ont également fortement diminué. » Il ne s’agit donc pas d’un artefact produit par des modifications intervenues au cours de l’enregistrement statistique du phénomène en France.

    Le rôle des médecins généralistes
    À l’échelle mondiale, le taux de suicides standardisé selon l’âge, qui corrige les différences de taille et de pyramide des âges des populations dans l’espace et dans le temps, affiche de 2000 à 2012 une baisse de 26 % : 23 % chez les hommes et 32 % chez les femmes. Cette baisse affecte toutes les régions du monde à l’exception des pays pauvres d’Afrique et les hommes des pays les moins développés de la Méditerranée orientale.

    (…)

    Dans les pays développés qui accusent une baisse sensible du suicide, les dates d’inflexion des courbes varient, mais se situent toutes dans les dernières des années 1980 et les premières des années 1990. Compte tenu de la diversité des situations économiques propres à tous ces pays, il est difficile d’établir une relation simple entre la baisse observée des taux de suicides et des facteurs économiques et sociaux qui seraient identiques et communs à tous ces pays. D’autant que dans aucun des pays de l’OCDE et de ceux de l’ancien bloc soviétique cette inversion des pentes du taux de suicides des années 1980 et 1990 ne correspond à une amélioration notable de la conjoncture économique.

    On est alors tenté d’aller chercher les causes de cette baisse spectaculaire ailleurs que dans les variations des conjonctures économiques, et pour commencer du côté des progrès réalisés dans le domaine médical. Existerait-il un lien entre ces baisses exceptionnelles et mondialisées du suicide et les débuts de la diffusion massive, elle aussi mondialisée, d’une nouvelle classe de médicaments, les antidépresseurs, pour soigner la dépression ? La mise au point et la diffusion de ces traitements sont récentes, les tout premiers datant des années 1960. Accueillis au départ avec scepticisme par les psychiatres, ils n’ont commencé à être utilisés à une large échelle que dans le milieu des années 1980, lorsque apparaît la classe des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS). Le plus connu d’entre eux est le Prozac, produit par le grand laboratoire américain Lily, qui devient très vite le troisième médicament le plus vendu au monde. Les facilités de son usage lui permettent d’être prescrit, dans la quasi-totalité des pays, par des médecins généralistes et pas seulement par des psychiatres.

    La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE depuis le milieu des années 1980 et surtout depuis 2000. Toutefois, la consommation d’antidépresseurs est très variable d’un pays à l’autre. Leur niveau de consommation dépend de la prévalence de la dépression dans chaque pays et de la manière dont elle est diagnostiquée et traitée, mais aussi de la disponibilité d’autres thérapies, des recommandations locales et des habitudes de prescription. Avec 50 cachets pour 1 000 habitants par jour, la France se situe en dessous de la moyenne des 28 pays de ce classement (58 doses). Il n’en est pas de même pour tous nos voisins européens : au Por-tugal, par exemple, la consommation d’antidépresseurs a presque triplé entre 2000 et 2013, passant de 33 doses journalières à 88.

    En dehors des psychiatres qui affirment que, « bien prescrits, les antidépresseurs ont un effet antisuicidaire évident », un argument fort milite pour leur attribuer une part importante dans la baisse du suicide au cours des trente dernières années : cette baisse généralisée n’a pas substantiellement modifié la hiérarchie des pays. En effet, malgré la baisse notable qu’ils ont connue, les pays de l’ancien bloc de l’Est se distinguent toujours des autres par des taux de suicides très supérieurs, l’Italie et l’Espagne par des taux très inférieurs à ceux de leurs voisins européens. Elle n’a pas non plus affecté les grandes tendances observées au cours des périodes précédentes : les hommes se suicident toujours plus que les femmes, les vieux plus que les jeunes, les pauvres plus que les riches, etc. En somme, l’usage des antidépresseurs aurait agi sur le niveau du suicide en le faisant sensiblement baisser sans modifier qualitativement les facteurs sociaux qui le produisent.

    Après avoir été âprement discuté au sein de la psychiatrie, certains soulignant des risques accrus de suicide chez les jeunes provoqués par cette médication, l’effet bénéfique de l’usage des antidépresseurs sur la baisse du suicide semble aujourd’hui reconnu par tous les professionnels. Une grande enquête internationale publiée en juin 2013 analyse en détail les relations entre le taux de suicides et la consommation d’antidépresseurs. Portant sur 29 pays européens au cours d’une période étendue correspondant aux années d’inflexion de la courbe et de la baisse du suicide qui s’ensuivit (1980-2009), elle calcule dans chaque pays les corrélations entre la consommation d’antidépresseurs et le taux de suicides afin d’explorer le sens et l’ampleur des associations entre les deux phénomènes. Des régressions linéaires associées permettent ensuite de préciser la nature et l’évolution de ces relations. Les résultats sont clairs : dans tous les pays sauf un, le Portugal, le suicide diminue à mesure que s’accroît la consommation d’antidépresseurs.

    (…)

    L’effet positif des antidépresseurs sur la baisse du suicide est aujourd’hui un fait avéré, mais le recours généralisé à ces médicaments n’a pas surgi du néant comme par un coup de baguette magique. Il est lui-même un effet des transformations notables intervenues en amont à la fois dans la prise en charge médicale des maladies mentales et dans la perception sociale de la dépression et du suicide. En France comme dans beaucoup de pays européens, toute une organisation sociale s’est progressivement mise en place pour prendre en charge les souffrances psychiques des individus. Les effectifs de « psys » au sens large (psychiatres, psychanalystes, psychologues, infirmières en psychiatrie) se sont étoffés et se sont répartis sur le territoire grâce à la sectorisation.

    Mutation culturelle
    Comparée à d’autres pays, l’offre de soins française en psychiatrie est de bonne qualité, notamment en termes d’équipement et de ressources humaines. Elle a aussi beaucoup innové par l’organisation pionnière, en réseau, de son offre hospitalière publique sur la base d’une sectorisation géographique originale : le « secteur psychiatrique ». Mis en place par la circulaire du ministère de la santé publique datée de mars 1960, celui-ci constitue l’unité de base de la délivrance de soins en psychiatrie publique. Il dispense et coordonne, pour une aire géo-démographique de proximité, l’ensemble des soins et services nécessaires à la couverture globale des besoins : prévention, soins, postcure et réadaptation. La prise en charge et la coordination des soins sont assurées par des équipes pluridisciplinaires. Avec 815 secteurs de psychiatrie générale, soit en moyenne un secteur pour 56 100 habitants âgés de plus de 20 ans, l’offre publique de psychiatrie représentait, en 2003, 80 % de l’activité psychiatrique réalisée par les établissements de santé. L’autorisation accordée aux généralistes de prescrire des antidépresseurs a aussi favorisé, lors des consultations, le dialogue sur les problèmes psychologiques. Parallèlement à la prise en charge médicale s’est développé, dans la plupart des pays développés, un tissu d’associations qui se sont donné pour mission la prévention du suicide.

    (…)

    Toutes ces initiatives ont été rendues possibles par un changement radical intervenu dans la perception sociale des maladies mentales et du suicide. Le suicide a cessé progressivement d’être un tabou dont on ne parlait pas. La France comme la plupart des pays européens a connu depuis un demi-siècle une forte élévation de son niveau d’instruction. La part des emplois occupés par les cadres supérieurs et les professions intermédiaires s’élève à 43,1 % contre 48,4 % pour les employés et ouvriers. Or les catégories sociales les plus diplômées, davantage à l’écoute des messages de leur organisme, mieux -informées que les autres sur les possibilités de traitement, ont toujours développé un rapport aux soins qui privilégie l’anticipation. Elles consultent avant qu’il ne soit trop tard. Dans une France plus instruite où les professions supérieures sont aussi nombreuses, les maladies mentales ne sont plus associées à la folie ni perçues comme des tares irrémédiables condamnant nécessairement ses victimes à l’asile. Dans la conversation courante et dans tous les milieux, le terme de « déprime » a acquis droit de cité. C’est un mal répandu dont on mesure les risques mais dont on parle sans honte et dont on peut sortir, si on le prend à temps, et parfois en meilleure forme qu’avant. Le recours fréquent aux antidépresseurs est ainsi rendu possible et favorisé par cette mutation culturelle. La transformation médicale de la prise en charge de la déprime et du suicide ne se borne donc pas à la prescription d’antidépresseurs, même si celle-ci l’accompagne.

    #suicide #dépression #antidépresseurs #psychiatrie

  • #suicide – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/suicide

    Je sais que l’idée de la mort volontaire est une idée contraire à tous les principes moraux du monothéisme, et que le bouddhisme est lui-même très intransigeant à l’égard de la mort volontaire, et pourtant nous sommes environnés de telles violences déclenchées par les activités de nos sociétés qu’il y a là quelque chose de paradoxal, puisque nous donnons la mort à grande échelle à l’aide d’engins de morts qui représentent l’un des secteur économique les plus important, on célèbrera Hiroshima dans quelques jours, et on trouve anormal qu’un individu quitte le monde pour la raison de son choix et au moment de son choix.

    En réalité, la mort volontaire devrait être un sujet de conversation banal, ordinaire, et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un échec de la société ou un échec social, car il est avant tout un choix individuel.

    • et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un échec de la société ou un échec social, car il est avant tout un choix individuel

      C’est tellement l’exact contraire de ce qui a été montré par de nombreuses analyses sociologiques mais aussi anthropologiques ! Il y a, ou en tout cas il fut, des sociétés où le suicide était quasiment inexistant. Cette vision de choix individuel est donc une manière toute libérale de parler du suicide.

    • « J’ai plein de copains qui se sont suicidés. Je peux citer un paquet de gens qu’on a connus aux Halles et qui ne sont plus là. Pareil dans ma cité ; des amis d’enfance, j’en ai plus beaucoup. SIDA, suicides, overdoses… C’est ce que tu as quand tu soulèves le rideau d’une petite cité, tranquille. J’en arrive souvent à penser que si l’enfer existe, il est ici sur Terre. On est en plein dedans. Tout être humain qui a de la sensibilité a envie de se foutre en l’air. »

      Helno 1963-1993
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Helno#cite_ref-lib.C3.A9_1-0

    • Cela est totalement théorique, le fait est, comme dit précédemment, qu’il y a de multiples sociétés passées et quelques présentes restantes, qui ont été étudiées anthropologiquement ou sociologiquement, et où le suicide n’existe à peu près pas. Et que donc c’est à peu près certain que c’est un fait de société, et non pas un fait individuel de sensibilité, qui vaudrait quelque soit la manière dont on vit au quotidien.

    • Même si on en parlait tous les jours au café, la mort (volontaire ou non), resterait terrifiante, monstrueuse, choquante, impensable. Je trouve maladroit que l’auteur propose d’amoindrir ce qu’est la mort (une démarche très « monothéiste »), en quelque sorte de la banaliser, pour défendre le droit à mourir quand on veut.

      Je ne sais pas si je suis clair, mais on va tous mourir, c’est un fait, et c’est horrible. Il n’y a pas grand chose à dire de plus. Et il n’y aura pas de société capable de produire une moindre mort, une mort « gérée » sans devenir monstrueuse à son tour.

      Je serais assez intéressé par une société capable de nous faire accepter ce fait sans détour, notamment en nous faisant comprendre que c’est la mort qui donne tout son sens à la vie, et que notre mort a donc un sens, que nous sommes libre de choisir. Comme nous sommes libre de choisir le sens de notre vie.

    • L’Etat démocratique de l’époque contemporaine représente une variété tout à fait nouvelle d’inhumanité.

      Stig Dagerman
      L’homme qui va bientôt mourir.
      http://plusloin.org/acontretemps/n12/AC12DagermanTexte.pdf
      http://www.acontretemps.org/spip.php?article193
      Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

      Depuis la découverte, en 1981, de ce texte où Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture, le succès ne s’est jamais démenti. On peut donc, aujourd’hui, à l’occasion d’une nouvelle édition de ce « testament », parler d’un véritable classique, un de ces écrits brefs dont le temps a cristallisé la transparence et l’inoubliable éclat.

      http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/notre-besoin-de-consolation-est-impossible-rassasier


      #Stig_Dagerman #testament #acontretemps

    • “... Il y a là un problème..."
      Un système fini face à une demande infinie, entretien avec M.F, historien extradisciplinaire et philosophe (≠ expert).
      http://1libertaire.free.fr/MFoucault276.html

      - Comment, en définitive, la Sécurité sociale peut-elle contribuer à une éthique de la personne humaine ?

      – Sans compter tous les éléments de réponse à cette question apportés dans le courant de cet entretien, je dirai qu’elle y contribue au moins en posant un certain nombre de problèmes, et notamment en posant la question de ce que vaut la vie et de la manière dont on peut affronter la mort.

      L’idée d’un rapprochement entre les individus et les centres de décision devrait impliquer, à titre de conséquence au moins, le droit enfin reconnu à chacun de se tuer quand il voudra dans des conditions décentes... Si je gagnais quelques milliards au Loto, je créerais un institut où les gens qui voudraient mourir viendraient passer un week-end, une semaine ou un mois dans le plaisir, dans la drogue peut-être, pour disparaître ensuite, comme par effacement...

      – Un droit au suicide ?

      – Oui.

      - Que dire de la manière dont on meurt aujourd’hui ? Que penser de cette mort aseptisée, à l’hôpital souvent, sans accompagnement familiaI ?

      – La mort devient un non-événement. La plupart du temps, les gens meurent sous une chape de médicaments, si ce n’est pas par accident, de sorte qu’ils perdent entièrement conscience en quelques heures, quelques jours ou quelques semaines : ils s’effacent. Nous vivons dans un monde où l’accompagnement médical et pharmaceutique de la mort lui ôte beaucoup de sa souffrance et de sa dramaticité.

      Je n’adhère pas tellement à tout ce qui se dit sur l’« aseptisation » de la mort, renvoyée à quelque chose comme un grand rituel intégratif et dramatique. Les pleurs bruyants autour du cercueil n’étaient pas toujours exempts d’un certain cynisme : la joie de l’héritage pouvait s’y mêler. Je préfère la tristesse douce de la disparition à cette sorte de cérémonial.

      La manière dont on meurt maintenant me paraît significative d’une sensibilité, d’un système de valeurs qui ont cours aujourd’hui.

      Il y aurait quelque chose de chimérique à vouloir réactualiser, dans un élan nostalgique, des pratiques qui n’ont plus aucun sens.

      Essayons plutôt de donner sens et beauté à la mort-effacement.

    • « La vie est propre à celui qui la vit, avait écrit #Nelly_Arcan. Et s’il est vrai que le suicide est un legs terrible qu’il faut absolument prévenir, c’est aussi vrai que ne pas faire souffrir son entourage ne peut constituer, du moins à long terme, une raison suffisante pour vivre. »

      http://nellyarcan.com/pages/biographie.php
      http://www.lapresse.ca/arts/dossiers/deces-de-nelly-arcan/200909/26/01-905774-le-suicide-a-toujours-ete-son-obsession.php

    • Pour l’instant donner sens et beauté à la mort volontaire est affaire de gens riches et cultivés, sauf les cas de suicides qui se veulent critique en actes (djamal char), sauf dans les suicides homicides, ce dernier cas étant tout à fait le genre de sens et de beauté dont les déshérités et les autres auraient à se passer.
      Et non, il n’y a rien de facile à aller à l’encontre de toutes les saloperies dites sur #Foucault depuis 30 ans (nihiliste, nazi, libéral), ni à celles qui ont été faites à partir d’un renversement de son travail (refondation sociale patronale, à la Kessler Ewald), saloperies dont Michéa et R. Garcia ont proposé des avatars récents à l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Il suffit de lire pour de bon quelques cours de M.F, dont Il faut défendre la société, Les anormaux, Sécurité, territoires, population pour le savoir inassignable, y compris à une CFDT devenue gestionnaire mais qui continuait de se piquer de réflexion (poser des problèmes nouveaux à nouveaux frais).
      Les attaques du PS au début des années 80 contre le « silence des intellectuels » visaient entre autre M.F dont le pouvoir attendait des arguments à son service.

      M.F dit dans l’entretien en question que la sécu pose des problèmes, pas qu’il va, du haut de son savoir, les solutionner.

      On peut aussi taxer de point de vue aristocratique le fait de se référer implicitement au stoïcisme quant à l’attitude devant la mort, on peut mettre en cause bien des aspects, mais le réflexe actuel de rejet vis-à-vis de Foucault, c’est jouer à faire le malin en adoptant une doxa, sans lire. M.F est multiple. Son Société punitive contredit sur bien des points l’approche qu’il adopte dans Surveiller et punir, publié peu après que le cours sur la société punitive ait été donné.

      Pour revenir au début, japonais, la mort volontaire y est, pour dire vite, à la fois adéquation à une contrainte sociale (honneur) et une preuve de liberté (affirmation). Durkheim (dont l’étude a été fréquemment critiquée depuis sa parution) n’y retrouve pas ses petits (l’anomie) lorsqu’il caractérise le seppuku comme suicide fataliste, dû à la rigueur des contraintes sociales.

      On peut lire à ce sujet, La Mort volontaire au Japon, de Maurice Pinguet.
      Edit. L’article qui ouvre ce fil valorise le « choix individuel », probablement sans avoir connaissance du livre de Pinguet et de ce pan de la réalité japonaise, que les avancées du capitalisme (individualisation) ont du modifier en grand.
      J’ai connu des « suicides communistes », une haute idée de la vie impliquant que le refus d’une vie dégradée se traduise par un acte.
      Parler de « choix individuel » a au moins pour vertu de préserver la part non analysable de tels gestes.

    • Jean-Marc Mandosio
      Longévité d’une imposture - Michel Foucault -
      suivi de Foucaultphiles et foucaulâtres
      #éditions_de_l'encyclopédie_des_nuisances. 2010.

      #J-M_Mandosio est un historien, spécialiste de magie et d’occultisme au Moyen-Âge et à la Renaissance, mais il a publié sur des sujets très divers allant du #Situationnisme de Guy Debord à l’histoire du Rock’n Roll ou (pour simplifier) la #critique_de_la_Technique.

      éditions de l’Encyclopédie des Nuisances en cohérence à leur critique du monde industriel, n’a pas de site Web.
      Mais j’ai trouvé ce blog : http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.htm qui peut être t’apportera des réponses @colporteur

      saloperies dont Michéa et R. Garcia ont proposé des avatars récents à l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Je me suis laissé prendre moi aussi par Michéa qui, pour le coup lui, est un imposteur.

    • Les (non)usages du travail de Foucault sont divers, le contre sens n’est pas rare. Exemple : Refondation sociale patronale : L’éthique du bouffon, Valérie Marange
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

      Quand le philosophe François Ewald, colégataire de l’oeuvre de Foucault, et son compère Denis Kessler, numéro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « démoralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« économie politique du risque » et du contrat social qui « trouve sa vérité dans l’assurance ». Dans le détournement de la référence à Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se révèle ainsi une véritable éthique du bouffon.

      Un questionnement éthique n’est pas une prescription morale. M.F d’abord historien de la médecine et du pouvoir médical, n’a jamais que je sache pratiqué la prescription.

      Une sociologie foucaldienne est-elle possible ?
      http://www.morbleu.com/une-sociologie-foucaldienne-est-elle-possible/#more-828

      En tant qu’ils sont un savoir, il est tout à fait possible pour le pouvoir de faire un usage aliénant des textes de Foucault – tout comme il existe un usage émancipateur de ces mêmes textes.

      Sur Mandosio, et la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON
      http://lherbentrelespaves.fr/public/edn.pdf

    • L’abus de philosophie
      Comme la randonnée en montagne, la philosophie est une discipline qu’il vaut mieux pratiquer avec un solide équipement et un minimum d’entraînement. Il n’y a pas que les philosophes que la folie et le suicide menacent : un mauvais lecteur peut faire une bonne victime.

      Frédéric Pajak
      L’Imbécile. N°8 - janvier 2005

      @colporteur Au détour d’une recherche, je tombe sur votre très bon article. Pur hasard : je suis également l’auteur du texte de Morbleu ! cité en commentaire un peu plus haut.
      dans les commentaires de : http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.html
      Je vais lire avec délectation la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON.
      @aude_v le blog se termine par .fr celui que tu signales est .my ( de mon pc, ça s’affiche quand même.)
      C’est dommage que tu n’y accèdes pas car les commentaires sont aussi intéressant que l’article.
      Sinon tu peux te procurer « Longévité d’une imposture » ici :
      http://www.librairie-quilombo.org/Longetivite-d-une-imposture-Michel-Foucault

      Ce texte est une reprise du chapitre V du recueil d’essais intitulé« D’or et de sable ». Il est révisé et augmenté d’une postface consacrée à divers exercices de foucaulâtries, en particulier celui publié par P. Veyne en 2008. J.-M. Mandosio dénonce l’imposture du discours de M. Foucault, qu’il qualifie de lourd et inconsistant, et plaide pour une réhabilitation de l’esprit critique.

    • la pensée du grand homme est si #complexe mais il doit être possible de se branler la nouille sur des sujets qui ont moins d’influence sur la vie des administréEs.

      J’aime bien ton expression @aude_v et c’est ce que je vais faire de ce pas. Bonne lecture.

    • @vanderling un complément (antérieur) à « Une sociologie foucaldienne est-elle possible ? »

      Une sociologie foucaldienne du néo-libéralisme est-elle possible ? Laurent Jeanpierre, 2006
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4136

      Contrairement au libéralisme ou au dirigisme, le néo-libéralisme se caractérise par la mise en place d’une politique de société créant les conditions d’existence d’une forme idéale, parfaitement concurrentielle, de marché et d’être humain, plutôt que par des politiques de régulation par le marché ou bien de correction voire de substitution du marché. Le néo-libéralisme est un art de gouverner par la mise en concurrence. Son premier terrain d’application est l’Etat et l’action publique elle-même.

      Nous avons souligné l’importance de l’évolution des techniques intellectuelles - en particulier ce que Foucault appelle, au détour d’un propos oral sur le néo-libéralisme, les technologies de l’aléa - dans cette transformation de l’art de gouverner : plus que dans les rationalités politiques antérieures, la connaissance de l’aléa et la maîtrise rationalisée du futur sont en effet des problèmes primordiaux pour le libéralisme. Le dirigisme et le néo-libéralisme se sont développés au vingtième siècle comme des arts de gouverner offrant des instruments plus sophistiqués, non plus seulement de connaissance, mais de maîtrise, voire d’usage des aléas. Une sociologie des techniques intellectuelles du néo-libéralisme et de leurs liaisons avec d’autres technologies de pouvoir pourrait être développée sur un modèle comparable à la socio-histoire de ces techniques, telle qu’elle est simplement esquissée par Foucault et surtout reprise, depuis deux décennies, par des travaux d’histoire des statistiques et des probabilités. Cette sociologie foucaldienne des savoirs spécialisés ayant permis l’hégémonie contemporaine du néo-libéralisme devra s’appuyer sur la sociologie des sciences et surtout des sciences sociales ainsi que sur la sociologie politique des formes de quantification et des instruments de gouvernement.

      Du même Laurent Jeanpierre, et encore à partir de Foucault, La mort du libéralisme
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3078

    • Suicide : changement de régime. Un observateur hors pair, Maurice Halbwachs, Christian Baudelot et Roger Establet
      http://www.liens-socio.org/Suicide-changement-de-regime-Un

      Quant à l’anomie, concept cardinal de la théorie durkheimienne du suicide, Maurice Halbwachs la soumet à une critique en règle. La nouvelle société qui émerge à la fin du 19ème siècle de tous les bouleversements induits par l’industrialisation, l’exode rural et le nouvel ordre économique n’est pas une société désordonnée qui ne serait régie que par les pulsions ou les initiatives individuelles. Loin d’être déréglée et anarchique, la vie sociale moderne est même plus normative que l’ancienne. Dominée par la loi du marché qui impose à chacun d’évaluer « ses prestations, ses travaux et ses efforts », elle est animée par ses rythmes propres, ses formes conventionnelles auxquelles nous devons nous plier. Les originalités dont elle ne s’accommode pas sont impitoyablement éliminées. Pire, selon Halbwachs, les gestes, les manières de pensée et de sentir des hommes sont réglementés sur un mode « plus tyrannique » aujourd’hui qu’hier et les passions sont coulées dans un moule unique. La vie sociale moderne n’est donc pas plus désordonnée aujourd’hui qu’hier, elle est seulement « plus compliquée ». Voilà qui condamne définitivement la vertu explicative du concept d’anomie, chargé chez Durkheim d’expliquer l’accroissement spectaculaire des suicides provoqués par le passage d’une société rurale, artisanale et religieuse à une société urbaine, industrielle et laïque.

      Mais c’est sans doute dans les dernières pages du livre, à propos du rôle explicatif des motivations personnelles, que se manifeste avec le plus de clarté la distance que prend Maurice Halbwachs à l’égard de Durkheim.

    • En #suisse, des associations comme #Exit et #Dignitas ont ouvert un espace de liberté autour de la #fin_de_vie, et l’aide au suicide n’est désormais punie que si elle est accordée pour un motif égoïste. Les pratiques qui se sont développées en Suisse semblent même davantage rassurer que choquer une population inquiétée par la médicalisation croissante de la mort. Les établissements médicaux-sociaux se montrent eux aussi de plus en plus ouverts sur cette question. Pourvu que l’aide soit désintéressée et que la personne souhaitant se suicider jouisse de ses pleines facultés de discernement, quelle justifie sa décision par une maladie incurable, des souffrances physiques ou psychiques intolérables, par un pronostic d’évolution fatale ou une invalidité importante, la voie est libre. Il suffit simplement de mettre par écrit sa demande de suicide, sous forme manuscrite, de trouver le médecin qui fournira l’ordonnance pour la solution mortelle (Exit et Dignitas sont là pour çà), et que le « départ » se fasse en présence de témoin(s) - le plus souvent, ce sont des membres de la famille. #Last_but_no_least - et c’est ce qui fait toute la différence avec l’euthanasie - il faut que la personne qui souhaite en finir soit capable de s’administrer elle-même la solution létale : boire une potion, tourner le robinet d’une sonde ou d’une perfusion.
      Le droit de #mourir_dans_la_dignité, le credo du docteur #Jérôme_Sobel, présentation :

      http://www.hebdo.ch/jerome_sobel_profession_docteur_40938_.html
      Exit A.D.M.D Suisse romande, Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité : http://www.exit-geneve.ch/index.html


      Exit, le film : http://youtu.be/7iNYTj_G03k

      http://dignitas.ch

      Jean-luc Roméro-Michel à propos du livre L’aide au suicide que son ami le docteur Jérôme Sobel à écrit avec Michel Thévoz

      http://www.romero-blog.fr/tag/jérôme+sobel


      Source : L’imbécile N°12 -2005 entretien avec le Dr Jérôme Sobel par Jean-François Duval

  • Refonder l’École à partir du primaire
    http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/310811/refonder-lecole-partir-du-primaire

    Plus significatif encore, cela commence à se savoir que le coût moyen de l’élève du primaire français est actuellement inférieur de 15% à celui de la moyenne des pays de l’OCDE, alors que le coût moyen de l’élève de lycée français est – lui - supérieur de 15% à celui de la moyenne des pays de l’OCDE. […]
    In fine, comme l’ont déjà dit les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet dès 1989 ( mais c’est plus que jamais d’actualité ) quand cessera–t-on de « compter sur la hausse du plafond pour relever le plancher » ? Et, bien sûr, d’avoir les résultats particulièrement inégalitaires qui vont avec une politique scolaire prioritairement orientée vers un ‘’élitisme dit républicain’’ ( selon les tests internationaux ‘’PISA’’’ la France est parmi les tout premiers pays où les écarts de résultats scolaires des élèves sont le plus fonction de leurs origines socio-culturelles ).
    […] Il faut redresser l’Ecole sur ce qui devrait être sa base fondamentale, sur ses « fondements » : à savoir l’École obligatoire, celle de tous, que l’on doit à tous et à chacun, et privilégier avant tout la maternelle et l’école élémentaire, en particulier la période sensible des apprentissages premiers où beaucoup se joue.

    #éducation #école #réforme #Claude_Lelièvre