person:roman rosdolsky

  • « Marx ésotérique et Marx exotérique », par Roman Rosdolsky (1957)
    http://www.palim-psao.fr/2017/08/marx-esoterique-et-marx-exoterique-par-roman-rosdolsky-1957.html

    Juste une petite citation.

    Il y a plus de cent ans, Marx a commencé à écrire ses leçons d’économie.

    Il s’agit d’une durée considérable, surtout si l’on considère les immenses transformations que le monde a connues depuis. Ce serait donc un miracle si toutes les propositions de Marx avaient encore aujourd’hui une complète validité, et si aucune d’entre elles n’était rendue caduque par le développement plus tardif du système. Certes, si on le considère dans sa totalité, le système économique de Marx a fait ses preuves dans l’histoire.

    Mais Karl Marx fut un enfant de son temps, malgré toute sa génialité, qui fut soumis à l’influence des faits empiriques et des habitudes de pensée de son temps. A l’intérieur de son système, nous devons différencier des raisonnements ayant chacun une portée et un poids théorique variables. En ce sens, on peut tout à fait parler d’un Marx ésotérique et d’un Marx exotérique – au sens où nous voulons comprendre la différence entre la théorie originale et les conclusions et projections dérivées. Il est clair que la première peut conserver sa complète validité, même si les secondes devaient s’avérer être prématurées ou dépassées. Et il est clair qu’une utilisation fructueuse de la théorie marxienne n’est possible que si l’on distingue les éléments ésotériques des éléments exotériques, et que si l’on sait bien séparer ce qui est historiquement déterminé et ce qui reste encore valable dans le système marxien.

    (traduction Benoit Bohy-Bunel)

    #Marx #théorie

  • Méthode dialectique : un gros malentendu ?
    http://dndf.org/?p=14372

    Les raisons d’exhumer cet essai presque inconnu de Roman Rosdolsky dépassent de beaucoup l’intérêt et la pertinence de son contenu. La volonté, pourtant louable, d’attirer un peu l’attention, contre l’oubli dans lequel il est tombé, sur l’œuvre de cet auteur auquel on doit non seulement reconnaître le mérite d’avoir largement participé à la « découverte » et à la diffusion des Grundrisse, à partir des années 1960, mais aussi celui d’avoir écrit d’importantes contributions théoriques : en premier lieu le jamais réédité Genèse et structure du « Capital » de Marx, mais aussi ce Friedrich Engels et le problème des peuples « sans histoire », entre tous notable, et malencontreusement publié dans sa traduction italienne par un éditeur malheureux (Graphos, Gênes, 2005), cette volonté ne serait pas à elle seule suffisante. En réalité, ce qui nous intéresse le plus est de revenir sur la question de la dialectique et de la méthode dialectique, en la soustrayant à cet air d’évidence et de fausse familiarité qu’elle semble avoir, autant parmi ses rares partisans que ses nombreux ennemis. D’un côté, dans le cadre de la soi-disant « pensée critique » (lire : le crétinisme universitaire), la vogue post-moderne a prétendu classer une fois pour toutes l’aspiration marxiste au dépassement, avec l’équation dialectique = téléologie, en faveur d’une multitude de conceptions anti-dialectiques – nietzschéisme plus ou moins anarchisant, idéologie frenchy des micro-conflits (Foucault), du désir (Deleuze-Guattari) ou de l’événement (Badiou), ou encore, dans le meilleur des cas, des dialectiques repliées sur la négativité permanente (Adorno et Horkheimer) – qui sont autant de réformismes plus ou moins radicaux, tout comme le fut la pensée d’un autre champion oublié de l’anti-hégélianisme : ce Lucio Coletti de triste mémoire, d’abord partisan du PCI puis de Berlusconi, qui opposa l’ « opposition réelle » de Kant à l’unité des contraires hégélienne. D’un autre côté (le « nôtre », si on peut dire), si certains – en attendant des temps meilleurs – se sont contentés de ce que dans leur jeunesse on leur avait expliqué de la « négation de la négation », pour la plus grande gloire de la Doctrine éternelle, d’autres se sont réfugiés dans un hégéliano-marxisme ascétique, dans lequel le prolétariat est dissous dans l’automouvement du capital (ce qui, si possible, est encore pire).

    #philosophie

  • Méthode dialectique : un gros malentendu ?
    http://dndf.org/?p=14372

    Introduction de la rédaction de « Il Lato Cattivo » à la traduction en italien de « Sur la méthode du Capital » de Roman Rosdolsky (1968) http://illatocattivo.blogspot.fr/2015/08/sul-metodo-del-capitale.html « Etant donné ces circonstances, un exposé succinct et systématique de nos rapports avec la (...) — Du coté de la théorie/Around theory

  • Marx Global – entretien avec Jan Hoff
    http://revueperiode.net/marx-global-entretien-avec-jan-hoff

    En Allemagne de l’Ouest (après la Seconde guerre mondiale), cet intérêt pour Marx plongeait ses racines dans le mouvement étudiant des années 1960, au cours duquel émergea une nouvelle conscience de la pertinence des recherches méthodologiques sur Le Capital (le travail de Roman Rosdolsky fut crucial à cet égard). Le revers de la médaille de ce débat allemand florissant, c’est son « provincialisme », qui s’est même exacerbé ces dernières décennies, notamment depuis les années 1980.
    La plupart des Allemands intéressés par la critique marxienne de l’économie politique ont à peine pris acte des discussions qui se déroulaient dans d’autres langues. Des gens comme Jacques Bidet, Enrique Dussel, Kozo Uno, etc., ne sont généralement ni lus, ni mentionnés dans le débat allemand. Même la littérature anglophone récente sur Marx (je pense notamment à la « dialectique systématique », à la théorie de la forme-valeur et aux discussions sur le rapport Marx-Hegel) est plutôt négligée en Allemagne.

  • Les Mérites de Roman Rosdolsky
    À propos de « La genèse du «Capital» chez Karl Marx »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-les-merites-de-roman-rosdolsky-a-propos-de-la-genese-du

    Le livre de Rosdolsky examine un grand manuscrit de Marx, écrit en 1857/58, les « Grundrisse ». Publié pour la première fois en 1939, il eut à l’époque un impact limité, considéré comme une simple esquisse ou un schéma du « Capital » et, conséquemment, de moindre importance que ce dernier. Le livre de Rosdolsky est le premier examen organique des « Grundrisse » ; son grand mérite est de montrer combien ce manuscrit doit à la dialectique hégélienne de la forme et du contenu, en particulier quand il est question de la valeur. C’est pour cette mise en relief que Rosdolsky peut être considéré – même s’il reste prudemment, sur de nombreux aspects, dans le marxisme traditionnel – un précurseur de ceux qui mettent aujourd’hui en discussion la marchandise, le travail, la valeur et l’argent, l’État, le marché et la politique, etc.

    #critique_de_la_valeur