person:ronald lauder

  • ’NYT’ anoints Ron Lauder as prophet of doom for Netanyahu
    https://mondoweiss.net/2018/08/anoints-prophet-netanyahu

    Five months after Ron Lauder, the head of the World Jewish Congress, was granted a platform on the New York Times op-ed page to warn that Israel’s leadership was isolating the country through its unending settlement project and growing intolerance, America’s leading newspaper gave him the page again yesterday, this time to decry Israel’s new nation state bill and its indifference to the opinion of liberal American Jewry. “Israel, This Is Not Who We Are… we cannot allow the politics of a radical minority to alienate millions of Jews worldwide.”

    Here are some interpretations of Lauder’s second coming.

    —The New York Times as a mouthpiece for the American Jewish establishment has decided to take on Benjamin Netanyahu hammer-and-tongs as a threat to Israel’s future– and implicitly, as a pox on the Jewish image globally.

    –Does Netanyahu care? Probably not. He needs to appeal to his rightwing base to win reelection and escape corruption charges. He’s just another tinhorn martinet indifferent to world opinion.

    –The piece is significant as another marker of divorce between American Jews and Israel. Jewish Insider stresses how intentional it was of the Times to run the articles, and quotes the passages in which the old conservative Likudnik who helped make Netanyahu warns him that American Jews are not on board: “[A]s a loving brother, I ask Israel’s government to listen to the voices of protest and outrage being heard in Israel and throughout the Jewish world. As president of the World Jewish Congress, I call upon Israeli leaders to rethink their destructive actions during this summer of disharmony. This is not who we are, and this is not who we wish to be.”

    –The article contains one very important concession: Israel discriminates against LGBT community. This is the exact opposite of Israel’s claims!

    • Quand celui sans qui Netanyahu ne serait pas Netanyahu le critique ouvertement
      Dans des éditoriaux dans le New York Times, le chef du WJC affirme que le virage d’Israël vers la droite nationaliste trahit son engagement envers les idéaux démocratiques
      Par Ben Sales 17 août 2018, 12:17
      https://fr.timesofisrael.com/quand-celui-sans-qui-netanyahu-ne-serait-pas-netanyahu-le-critique

      JTA – Ça doit être difficile quand celui qui a financé votre carrière politique écrit deux éditoriaux vous critiquant dans le New York Times.

      C’est ce qui arrive en ce moment à Benjamin Netanyahu.

      Lundi, Netanyahu a été la cible d’une chronique cinglante de Ronald Lauder, l’héritier des cosmétiques qui dirige le Congrès juif mondial (WJC). Lauder a déploré la récente loi sur l’État-nation d’Israël, que Netanyahu défend becs et ongles telle une protection du caractère juif d’Israël, mais que les critiques voient comme une gifle au visage des minorités du pays. (...)

  • Le refus de Natalie Portman est perçu comme un signal de désaffection à l’égard d’Israël
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 27 avril 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270418/le-refus-de-natalie-portman-est-percu-comme-un-signal-de-desaffection-l-eg

    L’actrice américano-israélienne Natalie Portman semblait la candidate idéale pour recevoir le « Genesis Prize », une récompense célébrant « les êtres humains exceptionnels qui représentent les valeurs juives dans leurs contributions au bien de l’humanité ». Même si ce prix est abusivement présenté comme le « Nobel juif » alors qu’il émane de trois oligarques russes cherchant à s’acheter une bonne conscience, il est jugé suffisamment important en Israël pour être remis par le premier ministre en personne.

    La star hollywoodienne, née en Israël et vivant depuis son enfance aux États-Unis, diplômée de Harvard et oscarisée, a rarement démérité dans ses actions caritatives variées (la cause des animaux, le micro-crédit) ou dans son soutien à la culture israélienne : elle a notamment regretté que le film Valse avec Bachir soit reparti sans récompense du festival de Cannes où elle était jurée en 2008, et son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Une histoire d’amour et de ténèbres, est une adaptation du roman éponyme d’Amos Oz.

    Quand elle s’est vu attribuer le « Genesis Prize » il y a cinq mois, il n’y avait donc rien de polémique. Mais voilà qu’au moment de recevoir le prix lors d’une cérémonie en Israël, Natalie Portman a fait savoir qu’elle refusait de s’y rendre. Après avoir d’abord évoqué des « événements récents extrêmement éprouvants » l’empêchant de « prendre part la conscience libre » à la cérémonie, elle a détaillé ses objections dans un communiqué sur Instagram où elle explique qu’elle « ne veut pas donner l’impression d’approuver Benjamin Netanyahou qui doit faire un discours lors de la cérémonie. (…) Comme de nombreux juifs dans le monde, je peux être critique des dirigeants israéliens sans vouloir boycotter l’ensemble de la nation. (…) Israël a été créé il y a exactement 70 ans comme un havre pour les réfugiés de l’Holocauste. Mais les mauvais traitements infligés à ceux qui souffrent d’atrocités aujourd’hui ne correspondent pas à mes valeurs juives ».

    Là encore, ce communiqué prudent d’une comédienne en désaccord avec les gouvernants du pays dont elle possède la nationalité, n’aurait pas dû provoquer de polémique. Après tout, les « mauvais traitements » auxquelles elle fait référence sans les nommer, sans doute le sort réservé aux migrants africains en Israël et peut-être aux manifestants palestiniens tués par balles à Gaza, sont des indignations partagées par de nombreux Israéliens et de juifs dans le monde. Et pourtant, c’est une tempête de haine et de désaveu qui s’est élevée en Israël contre Natalie Portman. Elle a été suspectée de haute trahison et d’avoir « basculé du côte obscur de la force » (en référence à son rôle de mère de Luke Skywalker dans la saga Star Wars), un parlementaire a demandé sa déchéance de nationalité et, sans surprise, elle a été accusée d’antisémitisme par un ministre.

    Plus intéressant, le geste de l’actrice a provoqué de multiples débats, enflammés et argumentés, dans la presse israélienne et américaine sur le sens qu’il faut lui attribuer. Car, qu’elle l’ait souhaité ou pas, la décision de Portman est révélatrice d’une double tendance – certains préfèrent parler de menace – qui préoccupe fortement les dirigeants d’Israël, des travaillistes à l’extrême droite religieuse, et les organisations communautaires juives dans le monde : la progression du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanction) et l’attitude des jeunes juifs de la diaspora.

    Même si la comédienne a bien pris soin de spécifier dans son communiqué qu’elle ne faisait pas partie ni ne soutenait la campagne BDS, son geste a fréquemment été interprété comme tel, aussi bien par les nationalistes israéliens que par les organisateurs de ladite campagne. Imen Habib, l’une des animatrices de BDS France, explique bien que « c’est la campagne BDS qui a préparé le terrain à Natalie Portman pour qu’elle sache que le boycott est une façon d’exprimer son courroux envers Netanyahou, et c’est aussi la campagne qui a rendu éminemment politiques ces actes de boycott ».. Car le désistement de la star survient dans la foulée d’autres annulations qui ont marqué les esprits, en particulier celle de la chanteuse Lorde qui a annoncé en janvier 2018, « après avoir mûrement réfléchi », qu’elle ne jouerait pas son concert prévu, qui devait être un des plus importants de l’année en Israël.
    Une pleine page de publicité dans le « Washington Post » pour dénoncer le refus de la chanteuse Lorde de jouer cette année en Israël.
    Une pleine page de publicité dans le « Washington Post » pour dénoncer le refus de la chanteuse Lorde de jouer cette année en Israël.

    Contrairement aux vieux routiers du boycott culturel comme Roger Waters, Brian Eno ou Ken Loach, le cas de Lorde a particulièrement irrité les Israéliens, dont une partie a réagi, comme contre Portman, de manière véhémente. Un rabbin orthodoxe américain s’est même payé une pleine page de publicité dans le Washington Post taxant la chanteuse d’antisémitisme et l’associant aux crimes de Bachar al-Assad (voir illustration ci-contre). Car Lorde représente la jeunesse (elle a 21 ans et son public le même âge) et l’impact croissant du mouvement BDS.

    Même si son ampleur est difficile à quantifier, la campagne de boycott et de désinvestissement sème lentement ses petits cailloux. Trois événements récents en attestent. Le premier, bien moins visible que les actions de chanteurs connus, est celui d’auteurs de théâtre britanniques qui refusent d’octroyer les droits de leurs pièces afin qu’elles soient montées en Israël. Une enquête du quotidien Haaretz raconte comment des dramaturges israéliens (pourtant généralement de gauche et opposés à Netanyahou) ne cessent de se heurter aux réponses négatives de leurs homologues anglo-saxons. Peu médiatisé, ce boycott se fait néanmoins sentir.

    Le deuxième événement est le vote par le conseil municipal de Dublin d’une motion soutenant des sanctions économiques contre Israël et le boycott de certains produits fabriqués sur place, dont ceux de Hewlett Packard et de ses filiales, accusées de « fournir une grande partie de la technologie qu’Israël utilise pour maintenir son système d’apartheid et sa colonisation du peuple palestinien ». Dublin est la première capitale européenne à rejoindre la position déjà adoptée par plusieurs dizaines de municipalités en France, en Espagne, en Irlande, en Norvège ou au Royaume-Uni, en dépit de lois nationales interdisant parfois le BDS (comme en France) ou d’actions en justice (comme en Espagne).

    Le troisième événement est le vote des étudiantes du Barnard College de New York, une des universités féminines les plus élitistes (et les plus juives, avec un tiers des inscrites de confession juive) des États-Unis. Mi-avril, un référendum estudiantin a été approuvé par 64 % des élèves demandant à la direction de se désinvestir des huit entreprises qui ont des activités en Israël avec lesquelles l’université travaille ou place ses fonds. Ce vote, qui n’est pas le premier aux États-Unis, est significatif à deux titres. Non seulement parce qu’il a largement été approuvé dans un établissement cher à la communauté juive new-yorkaise, et que le scrutin a été porté par une association juive, Jewish Voice for Peace. Mais aussi parce qu’en dépit de référendums similaires dans d’autres universités américaines où la direction a refusé de suivre la volonté des étudiants, Barnard College a été le premier établissement à couper les ponts avec des entreprises responsables du changement climatique, du fait de la pression des élèves.
    Une équation perverse a été mise en place : soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël

    Selon la plupart des observateurs, cités dans la presse américaine et israélienne, ce qui s’est passé à Barnard montre que le mouvement BDS progresse, en particulier sur les campus américains. Cela est dû à une sensibilisation accrue des étudiants à la situation palestinienne, notamment grâce aux réseaux sociaux et aux chaînes d’informations qui diffusent beaucoup les images emblématiques de la répression des Palestiniens (à Gaza ou lors de l’arrestation d’Ahed Tamimi pour n’évoquer que les plus récentes). Mais aussi et surtout, à un basculement de la jeunesse juive au sein de la diaspora américaine (les États-Unis possèdent la seconde population juive au monde après Israël, voire la première lorsque l’on compte en termes de « population élargie », c’est-à-dire les non-juifs dans les foyers juifs).

    Un des piliers de la communauté juive américaine, Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial, s’est fendu d’une tribune dans le New York Times pour célébrer les 70 ans d’Israël dans laquelle il s’alarme « du nombre croissant de “millenials” juifs – en particulier aux États-Unis – qui prennent leur distance avec Israël en raison de politiques qui sont en contradiction avec leurs valeurs. Les conséquences ne sont pas surprenantes (…) : une érosion sévère de l’affinité de la communauté juive globale avec le foyer juif ».. Lauder ne spécifie pas sur quelles études il s’appuie pour justifier son inquiétude (il en existe plusieurs), mais il faisait sûrement référence à celle publiée en 2017 par Brand Israel Group, l’organisme chargé de « vendre » l’image d’Israël à l’étranger, qui a fait couler beaucoup d’encre car elle évalue que le soutien des étudiants juifs américains en faveur d’Israël a chuté de 32 % entre 2010 et 2016.

    Les leaders de la communauté juive américaine ont tendance à interpréter les résultats de ces études comme une désaffection à l’égard d’Israël. Mais, selon l’universitaire Dov Waxman, qui a disséqué les chiffres avec précision, « contrairement à l’idée commune selon laquelle les jeunes Américains juifs se sentent étrangers à Israël, je pense en fait qu’ils sont pour la plupart attachés émotionnellement à Israël, mais qu’ils sont très critiques des politiques du gouvernement israélien à propos du conflit avec les Palestiniens. Ils sont, par conséquent, plus ambivalents, voire plus tiraillés dans leur soutien à Israël que les juifs américains plus âgés dont le soutien à Israël est moins critique et davantage inconditionnel ».

    C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les dirigeants actuels d’Israël et les organisations représentant la diaspora. Parce les jeunes juifs d’aujourd’hui seront les leaders de demain, c’est un lieu commun. Mais aussi parce que depuis deux décennies, c’est-à-dire depuis la domination de Netanyahou et de la droite sur le paysage politique israélien, une équation perverse a été mise en place : soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël. Et sa version encore plus néfaste mais pourtant très prégnante : lutte contre l’antisémitisme = soutien à Israël = soutien au gouvernement d’Israël.

    La plupart des organisations représentatives juives dans le monde sont ainsi devenues des chambres d’échos du gouvernement israélien, y compris quand celui-ci est ultranationaliste et composé de multiples représentants de l’extrême droite, religieuse ou pas. Cet alignement où juifs de gauche comme de droite, laïques comme religieux, attachés à Israël ou indifférents se retrouvent derrière la même bannière communautaire, a permis à Netanyahou et à ses successeurs/prédécesseurs de réduire à néant le processus de paix, d’enterrer toute perspective d’État palestinien, d’accroître la religiosité de la société israélienne et, de manière générale, de museler toute critique trop appuyée. C’est cet alignement qui est aujourd’hui en train de se fissurer.

    La conférence annuelle de l’AIPAC, le plus important lobby juif de Washington et l’un des plus puissants après la NRA (défense des armes à feu), a été traversée en mars 2018 par un fort sentiment de paranoïa. Selon le journaliste Philip Weiss, spécialisé dans les relations entre Israël et les États-Unis, « c’était la panique cette année à la conférence de l’AIPAC où tous les intervenants se sont efforcés de vendre Israël comme une cause progressiste. AIPAC est inquiet car elle pense que la défection des jeunes va avoir un coût politique direct en autorisant les politiciens démocrates à ne plus soutenir Israël ».

    Le journaliste et auteur Peter Beinart, qui suivait également la conférence de l’AIPAC, a écrit dans The Atlantic un article où il estime que l’organisation, si elle continue sur le même chemin d’une défense inconditionnelle du gouvernement israélien, va devenir un repaire de conservateurs et perdre ses alliés à gauche et donc son poids politique. « Les jeunes juifs américains ont plus rarement eu affaire personnellement à l’antisémitisme que leurs aînés. Ils ont moins de parents qui ont survécu à l’Holocauste. Et ils n’ont pas assisté aux guerres de 1967 et 1973, lorsque l’existence d’Israël semblait en péril. Au contraire, ils sont entrés dans l’âge adulte en observant à la fois les juifs américains et l’État juif comme étant privilégiés et puissants. (…) Ils sont plus susceptibles d’hériter du progressisme de leurs parents que de leur sionisme. Les mêmes préoccupations pour les droits humains et l’égalité qui forgent leur position politique les éloignent des politiques d’Israël qui maintiennent des millions de Palestiniens sous occupation militaire sans droits élémentaires en Cisjordanie. »

    Cette analyse n’est guère éloignée de celle d’Omar Barghouti, le co-fondateur de la campagne BDS, selon qui « il y a un soutien croissant des jeunes juifs en faveur de BDS, qui représente une forme de solidarité avec les combat des Palestiniens pour la justice et l’égalité. Les jeunes juifs américains en particulier, qui sont très à gauche sur la plupart des questions, ne parviennent plus à réconcilier leurs valeurs juives progressistes avec celles promues aujourd’hui par Israël et le sionisme. Le mouvement Jewish Voice for Peace, qui est un de nos partenaires clefs aux États-Unis, progresse plus vite que n’importe quelle autre organisation juive dans le monde, en mettant en avant les valeurs de justice sociale de la tradition juive pour plaider en faveur des droits palestiniens ».

    C’est dans ce contexte que s’inscrit le désistement de Natalie Portman, actrice diplômée et progressiste israélo-américaine de 36 ans, qui, qu’elle le veuille ou non, représente ces deux tendances : la progression mondiale de la campagne BDS, et l’inflexion de l’attitude politique des jeunes juifs de la diaspora, en particulier américains, qui refusent de se solidariser coûte que coûte avec un gouvernement nationaliste, religieux et violent, au nom de la défense inconditionnelle d’Israël.

    Avant :
    https://seenthis.net/messages/688308
    https://seenthis.net/messages/688331
    https://seenthis.net/messages/688388
    https://seenthis.net/messages/689012
    https://seenthis.net/messages/689021

    #Palestine #Natalie_Portman #BDS

  • U.S. Jewish leader Ronald Lauder gave $1.1 million to covert group pushing anti-Muslim campaign
    https://www.haaretz.com/us-news/ronald-lauder-gave-1-1-million-to-group-pushing-anti-muslim-campaign-1.5977

    The president of the World Jewish Congress was one of the biggest backers of a secretive group that spent millions of dollars on targeted campaign ads predicting a Muslim takeover of the United States.
    Ronald Lauder gave $1.1 million to the group Secure America Now, the watchdog group Open Secrets revealed Thursday, citing IRS forms it had acquired. Secure America Now is not required to disclose its donors.

  • La Suisse n’est jamais empréssée pour restituer des biens volés
    Collection Gurlitt : lents progrès sur les oeuvres pillées par les nazis

    http://www.rtbf.be/info/medias/detail_collection-gurlitt-lents-progres-sur-les-oeuvres-pillees-par-les-nazis?i

    Une commission allemande enquêtant sur l’impressionnant stock d’oeuvres d’art cachées par le défunt Cornelius Gurlitt a expliqué jeudi n’avoir identifié avec certitude que cinq pièces volées par les nazis sur 500 litigieuses, arguant de la difficulté des travaux.

    Selon les conclusions de la commission d’experts formée fin 2013 pour enquêter sur le trésor de Gurlitt, dont le père fût un marchand d’art sous le IIIe Reich, outre ces cinq pièces, des soupçons plus ou moins lourds pèsent sur quelque 150 oeuvres, tandis que l’origine d’environ 350 pièces reste à déterminer.

     « Je peux comprendre l’impatience des héritiers «  des personnes ayant été spoliées par les nazis, a expliqué la ministre de la Culture, Monika Gruetters, répondant aux critiques jugeant l’action de l’Allemagne dans ce dossier lente et opaque.
    Elle a évoqué un "dilemme" entre "rigueur scientifique" et "l’intérêt des victimes" , alors qu’une deuxième commission doit prendre le relais pour poursuivre le travail.

    Devoir envers les victimes

    La ministre et la chef du comité d’experts internationaux Ingeborg Bergreen-Merkel ont souligné la difficulté de retracer l’origine des oeuvres faute de documentation et d’archives suffisantes du fait des pertes et des destructions de la Seconde guerre mondiale.

    "Cela reste toujours un devoir envers les victimes des crimes commis durant la période nazie" , a souligné Mme Bergreen-Merkel qui a travaillé avec des experts de France, d’Israël, d’Autriche, de Pologne, de Hongrie, des Etats-Unis et d’Allemagne.

    Le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, n’a lui pas mâché ses mots dans un communiqué, jugeant les résultats de la commission "maigres et pas satisfaisants".

    Il avait été établi précédemment que parmi les oeuvres d’art de Gurlitt, 507 pièces n’avaient pas fait l’objet d’une spoliation sous le IIIe Reich. La commission a aussi reçu plus de 200 demandes d’informations ou de restitution.

    Le trésor de Cornelius Gurlitt —quelque 1.500 pièces au total— avait été découvert en 2012, stocké dans de mauvaises conditions, lors d’une descente de la douane dans son appartement de Munich (sud de l’Allemagne) puis dans un autre logement, à Salzbourg en Autriche.
    Il s’agit notamment de tableaux et dessins d’artistes comme Matisse, Picasso, Renoir, Toulouse-Lautrec, Cézanne, Beckmann, Holbein, Delacroix ou Munch. Nombre d’entre eux sont soupçonnés d’être issus de la spoliation des familles juives déportées et assassinées par les nazis.

    Gurlitt semblait atteint de syllogomanie, trouble obsessionnel qui pousse à une accumulation compulsive d’objets divers.
    L’affaire a été révélée en 2013 par le magazine allemand Focus, un an après les faits, si bien que les autorités allemandes ont été critiquées pour leur manque de transparence.

    Premières restitutions en 2015

    Décédé en mai 2014 à 81 ans, Cornelius Gurlitt a désigné le Musée d’arts de Berne comme l’héritier de sa collection. Les 500 pièces dont l’origine était jugée litigieuse ont été conservées en Allemagne en attendant que la lumière soit faite sur leur provenance et une éventuelle restitution.

    Il a fallu attendre mars 2015 que pour la première fois une oeuvre de la collection Gurlitt, un Matisse, soit remise à son propriétaire légitime, la famille du collectionneur d’art juif français Paul Rosenberg, grand-père de la journaliste Anne Sinclair.

    Un accord sur la restitution d’un Pissarro a pu être trouvé le mois suivant, tandis qu’en juin 2015 le tableau de Max Liebermann, "Deux cavaliers à la plage", a été vendu aux enchères à Londres pour 2,61 millions d’euros.

    Les deux autres oeuvres identifiées comme volées sont celles des artises allemands Carl Spitzweg et Adolph Menzel.
    La collection, outre les oeuvres volées aux familles juives dépossédées de leurs biens par les nazis, compte aussi environ 480 oeuvres « d’art dégénéré » qui avaient été retirées des musées allemands par le régime d’Adolf Hitler.

    Cornelius avait hérité de la collection de son père Hildebrand Gurlitt, un marchand d’art mort en 1956. Menacé dans un premier temps, notamment parce qu’il avait une grand-mère juive, Hildebrand Gurlitt avait ensuite servi le régime hitlérien en écoulant à l’étranger des œuvres volées ou saisies.

    #art #edward_munch #cornelius_gurlitt #syllogomanie #art_dégénéré #Berne #Suisse

  • Le dirigeant de la #Croix_rouge #Peter_Maurer dit que si la Croix rouge reste silencieuse devant les persécutions des chrétiens du Moyen-Orient et d’Afrique par les musulmans ce serait renouveler son honteux comportement de la seconde guerre mondiale.
    http://www.reuters.com/article/2015/04/28/us-mideast-crisis-redcross-idUSKBN0NJ2HC20150428

    (les persécutions de musulmans par d’autres musulmans ou même celles d’autres minorités ce n’est pas important et les crimes de Bush et Blair au Moyen-Orient et en Afrique c’est encore moins important).

    #mascarade #pitoyable

  • Sur fond d’antisémitisme, Soral et Dieudonné lancent leur parti | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/211014/sur-fond-d-antisemitisme-soral-et-dieudonne-lancent-leur-parti?onglet=full

    Sur fond d’antisémitisme, Soral et Dieudonné lancent leur parti

    21 octobre 2014 | Par Karl Laske et Marine Turchi

    En rupture avec la récente prise de position « pro-israélienne » du conseiller international de Marine Le Pen, Alain Soral a décidé de créer un parti politique avec Dieudonné. Mediapart s’est procuré les statuts de la future organisation qui doit s’appeler Réconciliation nationale. Les deux hommes préparent déjà une demande d’agrément auprès de la commission des comptes de campagne.

    On devrait savoir assez vite lequel est la marionnette de l’autre, même si l’on s’en doute un peu. Le pamphlétaire antisémite Alain Soral et l’humoriste Dieudonné ont décidé de créer leur propre parti politique. Cette organisation doit s’appeler Réconciliation nationale, selon les statuts obtenus par Mediapart.

    Déjà proches, les deux hommes ont leurs raisons. Dieudonné ne cache pas qu’il veut désormais répondre « aux larbins du Congrès juif mondial », « cette organisation mafieuse et sataniste », qui a « fait plier le conseil d’État » en faveur de l’interdiction de son spectacle. Alain Soral a, quant à lui, annoncé, dès le 6 septembre, son projet de « se dissocier totalement du Front national », et de « rouler pour lui-même, en tant que parti politique », à la suite des prises de position « pro-israéliennes » du conseiller international de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade, cet été. Ce qu’il a appelé « la trahison de Chauprade ».
    Alain Soral et Dieudonné en mai 2009 lors du dépôt de leur liste aux européennes.Alain Soral et Dieudonné en mai 2009 lors du dépôt de leur liste aux européennes. © Reuters

    Créée en 2007 pour servir le parti de Marine Le Pen – auquel Soral appartenait à l’époque –, l’association Égalité et Réconciliation (E&R) devrait être mise au service du futur parti politique. Selon les documents en notre possession, le parti Réconciliation nationale a été domicilié 3, rue du Fort de la Briche, à Saint-Denis (93), où sont déjà installées Égalité et réconciliation et la maison d’édition Kontre Kulture, mise en cause pour avoir publié, en 2013, plusieurs livres antisémites.

    Alain Bonnet, dit Soral, et Dieudonné M’bala M’bala seront tous deux co-présidents du parti. Ils ont simultanément créé une Association de financement du parti Réconciliation nationale ayant « pour objet exclusif de recueillir des fonds » et pour bénéficier des aides publiques en cas d’élection, et préparent leur demande d’agrément auprès de la commission des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Mais le tandem ne souhaite pas communiquer sur sa future formation. « Nous avons nos propres médias, nous ne communiquons pas à l’extérieur, nous avons des consignes très strictes », a répondu Julien Limes, numéro deux d’E&R, questionné par Mediapart au sujet de la création du parti.

    Selon une source interne, les deux hommes envisagent avec gourmandise l’éventualité d’une dissolution de l’Assemblée nationale, qui leur permettrait de concourir avant 2017 et de recevoir une part des financements dévolue aux partis en mesure de présenter des candidats dans 50 circonscriptions – à condition de dépasser 1 % des suffrages exprimés. En 2009, Dieudonné et Soral avaient déjà tenté une incursion en politique, en se présentant sur la liste d’Île-de-France du Parti antisioniste aux européennes. Dans l’une de ses nombreuses vidéos, Alain Soral a révélé depuis avoir obtenu « l’argent des Iraniens » pour « faire la liste antisioniste », qui n’avait pas eu d’élus.

    L’association de financement de Réconciliation nationale projette déjà de confier sa communication à son propre réseau de prestataires – la société Culture pour tous, façade de la maison d’édition de Soral, les Productions de la plume, qui gèrent les spectacles de Dieudonné, et les sites partenaires d’E&R –, et de lui faire bénéficier des remboursements légaux. Depuis quelques mois, cette nébuleuse profite d’une vague d’adhésions à l’association de Soral qui compterait aujourd’hui 12 000 personnes inscrites. Le pamphlétaire, qui diffuse ses interventions par vidéos sur internet, a depuis juillet choisi de les rendre payantes, via Dailymotion, moyennant une part très avantageuse des rentrées publicitaires.

    La création du parti coïncide avec une série de poursuites judiciaires visant les contenus antisémites des publications et des vidéos de Soral, et le déclenchement d’enquêtes financières sur la nébuleuse Dieudonné. Le 17 octobre, alors qu’il comparaissait à Paris pour « incitation à la haine et la discrimination » après ses propos sur le journaliste Frédéric Haziza, le site d’Alain Soral recensait avec fierté ses litiges judiciaires – une quinzaine – en chiffrant à 476 792 euros les dommages et intérêts réclamés par ses adversaires. Il vient d’être condamné en appel pour ses injures contre l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë.

    Le mois prochain, Alain Soral doit aussi comparaître en appel pour la publication de cinq livres antisémites par sa maison d’édition Kontre Kulture. Le tribunal correctionnel de Bobigny a interdit L’Anthologie des propos contre les juifs, Le Judaïsme et le Sionisme de Paul-Éric Blanrue, et ordonné le retrait de passages de quatre autres livres parmi lesquels La France juive d’Édouard Drumont. De son côté, Dieudonné, déjà condamné pour des propos antisémites, a été mis en examen en juillet pour fraude fiscale et abus de biens sociaux. Le juge Renaud Van Ruymbeke s’interroge en particulier sur les fonds envoyés par l’humoriste au Cameroun (400 000 euros depuis 2009).
    « Aujourd’hui, E&R se dissocie totalement du Front national et va rouler pour lui-même »

    La première annonce de la création du futur parti par Alain Soral est passée presque inaperçue, le 6 septembre. Dans une vidéo intitulée « La trahison de Chauprade », le patron d’Égalité et Réconciliation a dénoncé avec violence un texte publié en août par le conseiller international de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade, « face à la question islamique ». « Il s’est permis au mois d’août, dans le dos de tout le monde et visiblement aussi du Front national, de produire un texte de soumission au sionisme », a dénoncé Soral, traitant au passage le conseiller de « fils de pute » et « d’ordure ». « Je le dis bien clairement, Chauprade est responsable du fait que ER aujourd’hui se dissocie totalement du Front national, et va rouler pour lui-même, en tant que parti politique. Et vous verrez que ça ne va pas vous aider. »

    Le patron d’Égalité et Réconciliation se plaint d’avoir été « sollicité » par Chauprade, en amont de la campagne européenne, puis d’avoir été « trahi totalement » par celui-ci, alors qu’il avait conduit « des patriotes musulmans » à le soutenir. Il l’accuse aussi de le « mettre en danger de mort » par son revirement. Chauprade a expliqué qu’il se sentait « plus proche d’un Israélien que d’un membre du Hamas », tout en appelant à « éliminer in situ » les 1 000 djihadistes français en Syrie…
    Alain Soral dans sa vidéo consacrée à Aymeric Chauprade, en septembre.Alain Soral dans sa vidéo consacrée à Aymeric Chauprade, en septembre. © Capture d’écran de la vidéo d’E&R.

    Réconciliation nationale risque fort d’être le nouveau vecteur de l’obsession antisémite des deux compagnons de route. Dans sa dernière vidéo, le 18 octobre, Dieudonné s’est lancé dans une longue tirade contre le Congrès juif mondial, et son président Ronald Lauder, digne des pires feuilles antisémites du début du XXe siècle. « Ronald Lauder. Ouais, ouais l’odeur. Ouais, il porte bien son nom. Quand il ouvre la bouche, c’est vrai (…) même une mouche à merde, s’est évanouie… Alors vous imaginez l’odeur… C’est un multi milliardaire Lauder. Il achète des tableaux à 140 millions comme toi tu achètes un Pif gadget. Il met ça au-dessus de sa cheminée, il regarde ouais, je suis content, et quand il a plus de feu, il met ça au feu. Ils ont du pognon… Il chie le fric. » Dieudonné s’en est pris au passage au président (PS) du conseil général de l’Essonne, Jérôme Guedj, qui a préconisé de « pourrir la vie » de l’humoriste, en donnant l’adresse et le numéro de téléphone personnel de l’ancien député, et en l’invitant à partir en Israël.

    Ces derniers mois, le mouvement Égalité et Réconciliation a surfé sur les mesures d’interdiction des spectacles de Dieudonné. Il a enregistré une vague importante d’adhésions, et s’est réorganisé en interne. E&R semble désormais en mesure de mobiliser des militants radicaux pour renforcer sa présence lors des manifestations de rue et y faire le coup de poing en cas de besoin. Lors des mobilisations pro-palestiniennes de cet été, l’un des proches de Soral, Mathias Cardet, a été identifié parmi les animateurs du groupe « Gaza firm », venu « sécuriser » le cortège ou plutôt ses débordements (lire notre enquête). Ce groupe issu pour partie des supporters ultras du PSG – anciens du « K-soce team » de la tribune d’Auteuil – a été présenté par cette mouvance comme une « ligue de défense goy ». Il est apparu pour la première fois lors de la manifestation d’extrême droite « Jour de colère », en janvier.

    Certains de ces gros bras sont visibles autour d’Alain Soral lors de ses apparitions publiques. Le 17 octobre, le pamphlétaire est venu au tribunal entouré d’une demi-douzaine de gardes du corps, de plusieurs caméras, et de plusieurs dizaines de militants venus chanter la Marseillaise. À l’image des partis existants, E&R est parvenu à structurer son association en « antennes » régionales et en « sections » locales, comprenant des « pôles de compétences » (militantisme, événement, localisme-écologie, communication, idées et formation théorique, relations extérieures).

    L’adhésion elle-même fait l’objet d’un étroit filtrage. « Le membre s’attachera à être humble, honnête, discipliné, poli, ponctuel et respectueux de l’ensemble de ses camarades et de sa hiérarchie, stipule l’un des règlements internes obtenus par Mediapart. Il n’y a donc dans la section aucune place envisageable aux notions de profit personnel, d’égocentrisme intéressé, de manigance, d’arrivisme hypocrite, de mensonge ou de trahison. »

    Le « protocole de recrutement » d’E&R (ci-dessous), qui préfigure celui du parti Réconciliation nationale, précise même la « gestion de la prise de contact ». Le responsable de section doit s’assurer de l’identité « réelle » des demandeurs, afin d’effectuer « des recherches préventives » pour obtenir des éléments « d’ordre professionnel ou personnel ». Deux courriels types sont impératifs pour filtrer les demandes, afin « de faire réfléchir à deux fois les éventuels infiltrés ». Le premier rendez-vous est aussi important : il « devra être fixé dans un lieu public, fréquenté, et facilitant le contrôle visuel de la zone », « où l’on se rendra un quart d’heure en avance afin de surveiller tout élément suspect ».

    L’entretien est cadré. Le chef de section confronte ses recherches à la présentation du demandeur : « situation familiale, vie professionnelle, type de lectures, connaissance d’ER et des ouvrages d’Alain Soral, (…) expériences politiques, casier judiciaire ». Le futur adhérent est briefé sur la sécurité et la confidentialité : « insister lourdement sur ce point en imposant une certaine pression au membre afin qu’il soit tout de suite dans le bain », préconise le « protocole de recrutement ».

    Les consignes de base sont assez strictes : « création obligatoire d’un boîte mail anonyme réservée à l’activité ER, aucun enregistrement de nom dans les contacts internet, interdiction du Facebook militant, non divulgation de tout type d’infos (lieu de réunion coordonnées, projet) ». Les adhérents sont priés d’utiliser des pseudonymes ou des prénoms.
    « J’espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite »

    En septembre 2013, le matériel militant utilisé par Égalité et Réconciliation a fait l’objet d’une dispute entre Alain Soral et la compagne de Dieudonné, Noémie Montagne, qui dirige plusieurs sociétés de la galaxie Dieudonné. Dans une série de mails, mis en ligne ici, cette dernière a vivement reproché à E&R d’utiliser « la quenelle et l’ananas (référence à la chanson « Shoah nanas » - ndlr) » sur un autocollant E&R. « Je comprends que nous puissions être des alliés face au sionisme, mais une association complète avec Égalité et réconciliation ne saurait être judicieuse pour l’image de Dieudonné », avait-elle écrit.

    Noémie Montagne assurait ne pas vouloir « s’immiscer dans la relation politique » entre Soral et son mari. « ER et mes sociétés avons des intérêts communs mais nous ne dépendons pas l’un de l’autre, écrit-elle aussi. Tout ce qui touche à l’image de Dieudonné et qui est commercialisé me concerne. » « Vous nous reprochez quoi ? De profiter un peu de la dynamique de la quenelle ?! lui a répondu Soral. Il ne manquerait plus que ça, que nous n’en profitions pas à E&R, alors que nous mouillons le maillot avec vous depuis bientôt 10 ans ! (...) J’espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite. »

    La création du parti Réconciliation nationale ouvre une nouvelle page entre eux. Elle sera aussi une pierre dans le jardin du Front national, alors qu’une partie des militants d’E&R sont encartés au parti lepéniste. Au moment de la création d’Égalité et Réconciliation, Alain Soral était lui-même membre du comité central du FN – qu’il quitte en 2009 –, et plusieurs proches de Marine Le Pen l’ont accompagné dans cette association destinée à lui servir de vivier en banlieue : l’ex-avocat Philippe Péninque, présent depuis de nombreuses années dans le premier cercle des Le Pen et l’ancien du GUD (Groupe Union défense) Jildaz Mahé O’Chinal, animateur avec Frédéric Chatillon, du réseau d’entreprises prestataires de services du parti lepéniste. Chatillon lui-même a introduit Soral auprès de ses réseaux en Syrie et au Liban.
    Marine Le Pen et Alain Soral dans l'émission de Frédéric Taddéï.Marine Le Pen et Alain Soral dans l’émission de Frédéric Taddéï. © Capture d’écran de l’émission.

    Depuis lors, la progression des thèses de Soral inquiète une frange du Front national, engagée dans une stratégie de « dédiabolisation ». En octobre 2013, le numéro 2 du FN, Louis Aliot, s’en est pris à « ceux qui sont obnubilés par des événements passés et des communautés particulières » et qui « n’ont rien à faire chez nous ! ».

    Marine Le Pen, de son côté, peine à maintenir l’équilibre précaire du parti, traversé par plusieurs tendances. D’un côté, elle a pris ses distances avec le texte de son conseiller international, qui n’a d’après elle exprimé que « sa vision personnelle de la situation ». Mais de l’autre, la présidente du FN a justifié, cet été, l’existence de la Ligue de défense juive (LDJ), le groupuscule d’extrême droite habitué aux affrontements de rue avec les pro-palestiniens : « S’il existe une Ligue de défense juive, c’est qu’il y a un grand nombre de juifs qui se sentent en insécurité. Ils ont le sentiment que monte un nouvel antisémitisme en France et qui est le fait de confrontations communautaires. »

    Alain Soral dispose encore de réseaux au sein du FN, notamment parmi ses cadres. Lors de son départ du parti, en 2009, il avait salué, dans une vidéo, « la confiance et l’amitié que (lui) accordait le président (Jean-Marie Le Pen - ndlr), le respect et la neutralité courtoise d’un Bruno Gollnisch ». Ce même Gollnisch qui a jugé, dans Marianne, « un peu angélique la manière qu’a Chauprade de reprendre le discours officiel des autorités israéliennes ».

    En septembre, après « la trahison Chauprade », Alain Soral s’est plaint d’avoir eu aussi « Aliot sur la gueule » : « Aujourd’hui, je le dis à ceux qui me regardent, ne votez pas pour le Front national, ça c’est clair, on va attendre et on va faire autrement. » Jean-Marie Le Pen aurait pris l’initiative d’aller discuter avec Soral pour désamorcer le conflit. Visiblement en vain.

    #Dieudonné #Soral #Front_National