person:ruth elkrief

  • #Acte_XIX des #Gilets_jaunes : Emmanuel #Macron appelle l’#armée en #renfort pour assurer la sécurité - 20/03/2019 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2019/03/20/gilets-jaunes-emmanuel-macron-appelle-larmee-en-renfort-pour-lacte-19-same
    #ah_ok

    La décision a été prise au plus niveau de l’Etat puisque c’est Emmanuel Macron qui en est à l’origine et qui l’a annoncé en Conseil des ministres. Après les débordements, les #violences et les pillages survenus à Paris à l’occasion du 18e samedi de manifestations des Gilets jaunes, le Président de la République a décidé de sortir les grands moyens. Les militaires de la mission antiterroriste Sentinelle seront en effet mobilisés de manière « renforcée » samedi prochain dans le cadre de l’acte 19 des Gilets jaunes. Le chef de l’État a décidé de faire appel à l’armée afin de protéger des bâtiments officiels et autres « points fixes ».

    « Cette initiative permettra aux forces de l’ordre de se concentrer sur les mouvements, sur le maintien et le rétablissement de l’ordre, a justifié Benjamin Griveaux. On a à notre disposition cette mission Sentinelle assurée par des militaires et qui ont parfaitement vocation à sécuriser les lieux, comme d’ailleurs nos concitoyens ont l’habitude de les voir. »

    Cette décision intervient deux jours après de nouvelles mesures sécuritaires annoncées par Edouard Philippe comme l’interdiction pour les casseurs de manifester dans certains lieux, dont la Place du Capitole à Toulouse, ou encore l’augmentation des amendes pour les participants à une manifestation interdite. Dans la foulée de ces annonces, plusieurs têtes sont tombées, dont celle du préfet de police Michel Delpuech.

    Cette nouvelle escalade sécuritaire risque d’être au centre de toutes les discussions ce soir sur BFMTV où six chefs de partis débattront en direct des issues à la crise des Gilets jaunes. À deux mois des élections européennes, qui font l’objet d’une grande défiance des Gilets jaunes, François Bayrou pour le Mouvement démocrate (MoDem), Olivier Faure pour le Parti socialiste (PS), Stanislas Guerini pour la République en marche (LREM), Marine Le Pen pour le Rassemblement national (RN), Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise (LFI) et Laurent Wauquiez pour les Républicains (LR) échangeront sur « la crise et après ? », dans une émission spéciale animée par la journaliste Ruth Elkrief.

  • Le @mdiplo publie un incroyable recensement de la peur de classe contre les #GiletsJaunes. Et une analyse qui fait le lien entre violences policières et violences judiciaires.

    Lutte de classes en France (aperçu)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/02/HALIMI/59568

    Au mouvement des « gilets jaunes » le chef de l’État français a répondu en lançant un « grand débat national ». Ce genre d’exercice postule que les conflits sociaux s’expliquent par des problèmes de communication entre le pouvoir et ses opposants, plutôt que par des antagonismes fondamentaux. Une hypothèse hasardeuse…

    La peur. Pas celle de perdre un scrutin, d’échouer à « réformer » ou de voir fondre ses actifs en Bourse. Plutôt celle de l’insurrection, de la révolte, de la destitution. Depuis un demi-siècle, les élites françaises n’avaient plus éprouvé pareil sentiment. Samedi 1er décembre 2018, il a soudain glacé certaines consciences. « L’urgent, c’est que les gens rentrent chez eux », s’affole la journaliste-vedette de BFM TV Ruth Elkrief. Sur les écrans de sa chaîne défilent les images de « gilets jaunes » bien déterminés à arracher une vie meilleure.

    Quelques jours plus tard, la journaliste d’un quotidien proche du patronat, L’Opinion, révèle sur un plateau de télévision à quel point la bourrasque a soufflé fort : « Tous les grands groupes vont distribuer des primes, parce qu’ils ont vraiment eu peur à un moment d’avoir leurs têtes sur des piques. Ah oui, les grandes entreprises, quand il y avait le samedi terrible, là, avec toutes les dégradations, ils avaient appelé le patron du Medef [Mouvement des entreprises de France], Geoffroy Roux de Bézieux, en lui disant : “Tu lâches tout ! Tu lâches tout, parce que sinon…” Ils se sentaient menacés, physiquement. »

    Assis à côté de la journaliste, le directeur d’un institut de sondage évoque à son tour « des grands patrons effectivement très inquiets », une atmosphère « qui ressemble à ce que j’ai lu sur 1936 ou 1968. Il y a un moment où on se dit : “Il faut savoir lâcher des grosses sommes, plutôt que de perdre l’essentiel” ». Lors du Front populaire, le dirigeant de la Confédération générale du travail (CGT) Benoît Frachon rappelait en effet qu’au cours des négociations de Matignon, consécutives à une flambée de grèves imprévues avec occupation d’usines, les patrons avaient même « cédé sur tous les points ».

    Ce genre de décomposition de la classe possédante est rare, mais il a pour corollaire une leçon qui a traversé l’histoire : ceux qui ont eu peur ne pardonnent ni à ceux qui leur ont fait peur ni à ceux qui ont été témoins (...)

  • Une impitoyable Ruth Elkrief clôt la semaine Le Pen de BFMTV | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/une-impitoyable-ruth-elkrief-clot-la-semaine-le-pen-de-bfmtv,n6096504.php

    Troisème et dernier volet de la saga de “Ma vie au poste” consacrée à la saga des Le Pen mise en scène par BFM pendant une semaine. Pour finir en beauté, Ruth Elkrief reçoit la présidente du Rassemblement national. Et lui pose les plus cruelles questions. Source : Ma vie au poste

  • Panique médiatique face aux gilets jaunes
    Pauline Perrenot (avec Maxime Friot) - jeudi 6 décembre 2018 - ACRIMED
    https://www.acrimed.org/Panique-mediatique-face-aux-gilets-jaunes

    C’est peu dire que la tonalité médiatique générale vis-à-vis des gilets jaunes, et celle des éditorialistes en particulier, a changé depuis la journée de mobilisation du samedi 24 novembre, et, plus encore, depuis celle de samedi 1er décembre. Dans un premier temps, les grands éditorialistes se sont interrogés avec condescendance, en donnant parfois l’impression d’observer les gilets jaunes comme de petites bêtes curieuses. Certains se sont mis en scène, en s’engageant ouvertement en faveur d’un mouvement qu’ils pensaient pouvoir résumer à la seule remise en cause d’une taxe sur le carburant [1]. Mais le discours médiatique dominant est désormais tout autre. Face à un mouvement qui s’inscrit dans la durée, à la diversité et à l’ampleur de ses revendications, à sa popularité, face aux violences protéiformes de certaines manifestations et à la situation de crise politique dans laquelle elle est en train de plonger le gouvernement, les grands pontes du système médiatique resserrent les rangs. Depuis la manifestation du samedi 1er décembre, l’heure est au rappel à l’ordre.

    Une chose est sûre : la journée de mobilisation du 1er décembre a fasciné les chaînes d’information en continu qui ont commenté de manière ininterrompue les « scènes de chaos dans Paris »… et beaucoup effrayé les éditorialistes [2]. Devant les menaces que représente le mouvement des gilets jaunes, les gardiens médiatiques de l’ordre social se mobilisent pour prescrire des mesures de « sortie de crise ». Un « journalisme de solutions » qui témoigne de la profonde panique qui gagne les médias dominants – et leurs porte-parole auto-proclamés…

    Des journalistes en conseillers médiatiques du prince
    À commencer par la presse écrite. Dans son éditorial du Figaro, #Alexis_Brézet voudrait se faire calife à la place du calife (03/12). Il fixe pour le gouvernement la « priorité des priorités », à savoir le « rétablissement de l’ordre républicain » après le « désastre national » en employant « y compris la proclamation de l’état d’urgence […] afin que cesse l’intolérable ». Puis il se fait prescripteur de mesures pour « apaiser cette révolte qui fait courir de graves risques à l’équilibre politique et social du pays » : « renouer - tout de suite - le dialogue, et, pour renouer le dialogue, il faudra bien, par quelque bout que l’on prenne la chose, concéder aux "gilets jaunes" un trophée symbolique. »

    L’éditorialiste poursuit en révélant les deux inquiétudes majeures qui l’animent, et à travers lui, l’ensemble de la noblesse médiatique. La première, le blocage des futures réformes : « Plus le temps passe, plus le prix à payer pour rétablir le calme sera élevé. Et plus la capacité du gouvernement à mener demain la moindre (vraie) réforme sera entamée. » La seconde, la crainte que se matérialise dans les esprits une conscience de classe un peu trop appuyée : « [Dans] nos démocraties mijotent tous les ingrédients d’une nouvelle lutte des classes qui met à rude épreuve la cohésion des nations. […] C’est sans doute que le vieux clivage droite-gauche, à côté de tant de défauts, avait aussi quelques qualités : en récusant la froide logique des intérêts, il permettait au pays de s’affranchir en partie des affrontements de classe. » Une crainte qui explique la violence de ses confrères, dont #Gaëtan_de_Capèle qui signait le 1er décembre un éditorial digne d’une production de chien de garde aguerri :

    Combien de temps encore la France pourra-t-elle supporter le psychodrame des « gilets jaunes » ? Tout a été dit sur les ressorts de cette jacquerie numérique. Aussi compréhensif soit-on pour ce qu’ils incarnent, les « gilets jaunes » sont engagés dans une surenchère qui conduit tout droit dans une impasse. Exactions inexcusables, revendications abracadabrantesques, mépris des institutions… tout cela déconsidère leur combat.

    Tout comme les défigurent les éditoriaux du Figaro…

    #Le_Monde n’est pas en reste : #Jérôme_Fenoglio pointe « une impuissance de dix ans à réellement répondre aux conséquences de la crise de 2008 » et une « faillite des gouvernements successifs, [qui] a laissé prospérer la colère sur le plus puissant des ferments, le sentiment d’injustice, à la fois territorial, fiscal et social. » Un constat qui ne le conduit évidemment pas à remettre en cause ni la légitimité ni le fond des politiques libérales menées depuis (plus de) dix ans – et pour cause, le quotidien de référence s’en étant systématiquement fait le relais – mais à d’abord accuser « l’instabilité » des gilets jaunes qu’il peine à cerner, avant d’en appeler à… une réforme, pour poursuivre les réformes !

    [Il y a une] instabilité permanente chez les protestataires, où les revendications s’accumulent et finissent par s’annihiler à force d’être contradictoires, où les porte-parole sont délégitimés à la seconde où ils apparaissent, où la discussion permanente ne permet ni de s’entendre entre soi ni d’écouter ce que pourraient proposer les gouvernants. C’est encore plus compliqué face à un pouvoir exécutif qui n’arrive pas à se libérer des multiples disruptions qu’il avait théorisées pour construire son nouveau monde. […] La page blanche sur laquelle devaient s’écrire les réformes est devenue une scène désertée que le parti présidentiel ne parvient pas à occuper. […] Le courage réformateur mis en avant se heurte à l’image de « président des riches » accolée en raison des premières décisions fiscales, notamment sur l’ISF. Il sera difficile d’en sortir sans amender en profondeur un mode de gouvernance […]. Cette réforme-là est la plus exigeante de toutes : elle commence par soi-même pour parvenir enfin à convaincre les autres.

    Au #Parisien, #Stéphane_Albouy en appelle quant à lui à Emmanuel Macron pour « trouver les mots et les réponses concrètes de nature à apaiser le pays. » (03/12). En bon conseiller en communication gouvernementale, il analyse ensuite cette démarche : « Il ne s’agirait pas ici d’un recul mais d’un geste indispensable pour que le reste du quinquennat ne soit pas hypothéqué et que des réformes aussi nécessaires que celles de l’assurance chômage ou des retraites puissent être un jour engagées par ce gouvernement. » Dès le lendemain, visiblement inquiet de l’inaction du gouvernement, un second éditorialiste, #Nicolas_Charbonneau, cherche d’autres interlocuteurs pour parvenir à ce que le quotidien appelle de ses vœux, « l’union nationale » (04/12) : « La sortie de crise viendra probablement d’hommes et de femmes responsables, de ceux qui écoutent, prennent des décisions et les assument. De ceux qui proposent et construisent, pas de ceux qui commentent. » Et à en croire sa une du 4 décembre, Le Parisien a une solution toute trouvée :


    
Choisir comme « réponses » à cette crise les « propositions » du patron du Medef, il fallait le faire ! Si nous n’osons penser que la rédaction du Parisien ignore les enjeux de classe qui se jouent dans le mouvement des gilets jaunes, on peut dire avec certitude qu’elle a, dans ce jeu-là… choisi son camp !

    Il en va de même à #France_Info, où #Olivier_de_Lagarde cherche une sortie de crise en parlementant avec… #Pierre_Gattaz :

    Pierre Gattaz, comment expliquer finalement ce désespoir ? Quand on se met à casser, certes on est en colère mais on n’est pas seulement en colère contre l’augmentation de 6 centimes du gasoil ! […] La question, c’est de savoir tout de même si à partir d’aujourd’hui, les réformes vont être possibles ou est-ce que finalement le gouvernement va être complètement bloqué ? (« Les informés », 1er décembre)

    Sur #BFM-TV (03/12), le jeu est le même, et si #Bruno_Jeudy prône une « inflexion sociale », elle n’est encore une fois qu’instrumentale : « Faire une inflexion, mettre un genou à terre, accepter de reculer, l’expliquer et peut-être de relancer un quinquennat qui aujourd’hui effectivement est en train de… de… de se jouer dans les heures qui viennent. » Une position qui fait écho aux propos que le même #Laurent_Neumann tenait quelques jours plus tôt : « Le problème, c’est que si Emmanuel Macron cède aujourd’hui, il n’y a plus de réforme d’assurance-chômage, il n’y a plus de réforme de la fonction publique, il n’y a plus de réforme des retraites ! » [3].

    La même ligne est prescrite en continu sur BFM-TV par #Ruth Elkrief, communicante de la première heure du gouvernement macroniste, qui n’hésite pas à reprendre sévèrement le moindre faux pas d’une consœur qui paraîtrait desservir un peu trop le gouvernement :

    - #Anna_Cabana : Alors moi ce que je retiens de la journée, c’est cette phrase d’un ami d’Emmanuel Macron qui dit : « Au fond les gilets jaunes, c’est irrationnel, mais il faut enfourcher la fureur des temps ». […]
- #Ruth_Elkrief : Pardonnez-moi Anna, non mais c’est exactement qu’Emmanuel Macron a un problème de communication avec les gilets jaunes. […] Si je peux traduire, ce que devrait dire le premier ministre demain [pour] se sortir d’une telle crise en ayant quand même… sans perdre trop la face, c’est : « il faut lâcher parce que comme ça on pourra continuer à réformer le pays, sinon on pourra pas continuer ». Donc c’est une façon de dire qu’en fait, on ne renonce pas à continuer à réformer le pays mais que, on ne pourrait pas si on ne lâchait pas, et donc ça sera la façon à partir de demain d’expliquer. […] Ça aurait pu être une crise beaucoup plus contenue et beaucoup plus minime si ça avait été négocié et géré tout de suite.

    Le gouvernement remercie pour la traduction.

    En quête désespérée de paix sociale depuis dimanche, les éditorialistes incarnent ainsi à l’extrême un de leurs rôles médiatiques traditionnels : celui de gardien de l’ordre social. Désormais prescripteur des mesures de « sortie de crise », ce « journalisme de solutions » est le signe d’une profonde panique : celle de voir remis en cause un ordre social, économique et politique que les médias dominants ont contribué à légitimer depuis des décennies, en soutenant quasi unanimement les vagues de réformes structurelles menées par les gouvernements successifs depuis les années 1980 [4] ; et celle de voir vilipendé le candidat incarnant cette fièvre « réformatrice » auquel ils auront fait beaucoup de publicité lors de la campagne présidentielle et dont ils relaient assidûment la communication et la « pédagogie » depuis [5]. Une telle déstabilisation douche ainsi une grande partie des espoirs médiatiquement soutenus, nés avec Emmanuel Macron, et provoque le désarroi : quid de la « faisabilité » des prochaines réformes dans un tel contexte de crise ? Quelle « personnalité » à sa place pour « maintenir le cap » dans un tel contexte de défiance vis-à-vis de la classe politique et après que les grands médias ont affiché des mois durant la promesse du « nouveau monde » ?

    C’est à la lumière de ces différents éléments que l’on peut comprendre les réactions des éditorialistes des médias dominants, relativement homogènes, allant de l’indignation à la panique, en passant par des conseils et des méthodes pour « sortir de la crise ». L’heure est chez eux au calcul politicien et au mépris de classe : si certains d’entre eux réclament des « gestes forts » ou des mesures en faveur des gilets jaunes, ce n’est évidemment pas au nom d’une quelconque justice sociale, mais uniquement par charité symbolique qui, selon eux, fera taire la colère.

    Des journalistes arbitres de la légitimité des revendications
    Face à la menace du mouvement des gilets jaunes, les éditorialistes ne se contentent pas de se faire conseillers du prince et prescripteurs de solutions de sortie de crise ; ils s’attachent également à distinguer les revendications légitimes du mouvement… des autres, qu’il convient de démonter en règle.

    Sur le plateau du JT de France 2 (01/12) aux côtés de #Nathalie_Saint-Cricq, #Justine_Weyl, journaliste au service économique de la rédaction, passe au crible la revendication de hausse du SMIC formulée par les gilets jaunes :

    Sur l’augmentation du SMIC à 1300€ net par exemple, ça parait assez improbable [parce qu’] une telle augmentation de 10% coûterait des millions aux entreprises mais aussi à l’État […] Peu de chance donc que ce vœu soit exaucé. […] En revanche d’autres revendications sont plausibles et rejoignent même des objectifs du gouvernement.

    #Alexandra_Bensaïd, également présente comme « experte » en économie, corrobore :

    Qu’est-ce qui est réaliste, est-ce que augmenter le SMIC c’est réaliste ? C’est certain que pour les économistes ça améliore le pouvoir d’achat ; mais d’un autre côté augmenter le SMIC c’est un chiffon rouge pour les employeurs ; les plus éloignés de l’emploi auraient encore plus de risque de ne pas être recrutés ; or faire baisser le chômage, c’est à la fois une revendication des gilets jaunes et c’est aussi un but du gouvernement. […] L’impossibilité ce soir, c’est bien de répondre à l’ensemble des protestataires.

    La journaliste donne ainsi son verdict d’impossibilité des hausses de salaire… en reprenant mot pour mot les arguments du patronat.

    Même posture chez #Jean-Claude_Dassier, qui rivalise d’arrogance sur #CNews (03/12) : « Tout n’est pas possible. C’est pas le pays des mille et une nuits ! Il n’y a pas d’argent dans ce pays autant que le souhaiteraient… on le souhaite tous d’avoir des augmentations ! »

    Des propos si émouvants que nous proposons de lancer une campagne : une augmentation pour Jean-Claude Dassier https://boutique.acrimed.org/don-soutien !

    Sur #BFM-TV (03/12), #Nathalie_Lévy tente quant à elle de raisonner Jean-François Barnaba, gilet jaune, présent en plateau :

    - Nathalie Lévy : Vous savez bien que la liste elle est trop longue pour que tout soit validé ! […] Alors… les trois [mesures] plus urgentes alors, dites-nous !
- Jean-Francois Barnaba : La baisse des taxes, la baisse [il insiste], […] l’augmentation des salaires et des pensions, la restauration des services publics, la démocratisation des institutions et […] la restauration de l’ISF. […]
- C’est pas de même nature, et tout ne sera pas possible. […] Tout sera pas possible en même temps, là, en l’espace d’une semaine, on pourra pas avoir la baisse des taxes, on pourra pas avoir l’augmentation des salaires, tout sera pas jouable, tout sera pas acceptable pour le gouvernement !

    Enfin, sur le plateau de #Pascal_Praud sur CNews (03/12), les ténors du système médiatique qui discutent chaque jour entre amis prescrivent à leur tour ce qui est faisable… ou non :

    - Pascal Praud : Par exemple, les APL. C’est vrai, Gérard Leclerc, quand on a dit « baisse de cinq euros », ça ne nous a pas paru, cinq euros, une somme à ce point énorme que les Français aillent dans la rue ! Mais au-delà des cinq euros, il y avait quelque chose de symbolique manifestement, c’est un fait personne ici n’est monté au créneau pour les cinq euros de manière aussi importante…
    
- Gérard Leclerc : […] C’est-à-dire… il faut mettre les choses à plat sur la fiscalité. Mais faut bien voir qu’on ne peut pas faire n’importe quoi, tout et son contraire. Vous ne pouvez pas dire d’un côté « on baisse les impôts », les impôts et les taxes, et d’un autre côté « on maintient voire on développe un certain nombre… par exemple les dépenses euh les investissements publics, les dépenses publiques, les aides sociales etc. »

    Ajoutons également le propos de #Nicolas_Doze sur BFM-TV le 5 décembre, qui se résume en une phrase :



    Avec, à la clé, un argument sans faille :

    Des #journalistes organisateurs du « dialogue social »
    Autre préoccupation des #éditocrates : trouver des interlocuteurs pour leurs débats médiatiques, mais également pour le gouvernement. Car les grands #médias, qui peinent à comprendre le mouvement des gilets jaunes, ont également des difficultés à identifier, sélectionner ou légitimer des porte-parole susceptibles de devenir de bons clients médiatiques [6]. Cela tient à plusieurs raisons : la pluralité des interlocuteurs qui jamais – ou rarement – ne se revendiquent comme « porte-parole » sur les plateaux ; ou encore la multiplication et la diversité des revendications mises en avant selon les gilets jaunes invités.

    Tant est si bien qu’on assiste à une situation surprenante : certains éditorialistes en arrivent à regretter les « corps intermédiaires », en particulier les syndicats, qu’ils malmènent pourtant le reste du temps en période de mobilisations sociales !

    La remise en cause des corps intermédiaires, systématiquement contournés depuis le début du quinquennat, est un handicap majeur, alors qu’ils seraient si cruciaux pour canaliser un conflit social de ce type. (#Le_Monde, 4/12) [7]

    Et c’est bien là un problème majeur auquel sont confrontés les éditorialistes : le bouleversement des règles du fameux « #dialogue_social » institutionnalisé, dont le commentaire (interview à l’issue des réunions, description des rebondissements et des positions syndicales et gouvernementales, etc.) résumait traditionnellement la couverture qu’ils font des mobilisations sociales en tant que spectateurs et arbitres des négociations.



    Désormais, les éditorialistes semblent se vivre non seulement plus comme arbitres, mais également acteurs du « dialogue social », remplaçant au pied levé les « #partenaires_sociaux » défaillants. Avec des propos qui témoignent, ces derniers jours, d’une véritable violence de classe qui se décuple.

    Ainsi de #Christophe_Barbier sur BFM-TV (03/12) :

    La première solution politique, c’est de dialoguer avec tout le monde et d’annoncer des choses concrètes. […] S’ils obtiennent quelque chose de concret, notamment symbolique, c’est-à-dire la suppression de la hausse des taxes prévue en janvier sur le carburant, eh bien ils annoncent le renoncement à une manifestation à Paris, samedi, pour éviter les violences. Qu’ils retournent dans les petites villes, dans les villages, sur les ronds-points, dans la proximité avec les gens comme le 17 novembre, et qu’ils arrêtent de fantasmer sur la prise de la Bastille, même si c’est l’Arc de triomphe.

    Face à l’absence de négociation, Nathalie Saint-Cricq perd également patience sur le plateau du #JT de #France 2 (02/12) :

    Édouard Philippe doit négocier avec des gens qui ne sont pas organisés. On l’a dit, toute cette semaine, ce soir, ils sont en train de téléphoner – je les ai eus tout à l’heure – aux huit gilets jaunes. On leur répond : « non, je peux pas venir ce jour là parce que je travaille, parce que j’ai les enfants jusqu’à 18h… » Donc négocier avec des gens qui n’ont pas envie de négocier c’est quelque chose d’assez compliqué [8].

    #Jean-Michel_Aphatie n’est pas en reste dans la matinale d’#Europe_1 (04/12) :

    Nous n’avons aucun interlocuteur crédible pour représenter un mouvement qui génère une violence immense et qui menace la nation. [...] C’est une forme d’irresponsabilité́ politique que nous n’avons jamais connue.

    Dans l’émission #Punchline (03/12), #Jean-Claude_Dassier sermonne les gilets jaunes :

    Les gilets jaunes refusent même d’aller énoncer leurs revendications et négocier ou discuter ! […] Je pense qu’il est plus que temps pour ce mouvement, qui a sa légitimité, qui a ses raisons, de se structurer, y a pas de mouvement qui ait un avenir politique et social s’il ne se structure pas ! […] Je souhaite surtout que […] le contact ait lieu évidemment et que surtout il soit positif, qu’on enchaîne vite. Parce qu’il y a déjà eu beaucoup de temps de perdu, maintenant il faut accélérer. Encore une fois, la France peut pas supporter un week-end prochain comme celui que nous avons vécu.

    Et on peut dire que l’éditorialiste ne perd pas de temps. En direct du plateau, il amorce lui-même une séance de négociation avec José Espinoza, pour le moins surréaliste, qui synthétise ce mépris de classe :
    - José Espinoza : Donnez de l’argent sonnant et trébuchant et vous verrez que le mouvement… [Coupé]
- Jean-Claude Dassier : 200 euros et c’est fini ?!
- J.E : 200 euros pour le SMIC.
- J-C. D : Et c’est terminé ? Bon, on a là une négociation. 200 euros pour le SMIC, on va téléphoner à Matignon, on a la clé. On va bien trouver 200 euros…
- J.E : Il a bien trouvé 40 milliards pour le CICE.
- J-C. D : D’accord ! Pour combien de personnes à votre avis, à vue de nez ? 200 euros pour combien de personnes ?
- J. E : Oh eh bien pour l’ensemble des smicards, ils sont nombreux. Et il y a 40 milliards à récupérer du CICE […] alors qu’on le donne aux patrons sans contrepartie !

    Si certains n’hésitent donc pas à conseiller le gouvernement voire à négocier pour lui, l’errance du Premier ministre et du président tend à faire paniquer les relais les plus dociles de la #macronie ! Ainsi de Nathalie Saint-Cricq, qui semblait particulièrement perdue, comme un député qui n’aurait pas reçu ses éléments de langage, au lendemain de la journée de mobilisation de samedi 1er décembre :

    [Emmanuel Macron] n’a pas pris la parole ce soir, probablement parce que… qu’est-ce que vous voulez qu’il dise ! Ils ont l’impression que […] même si c’était la baisse ou le moratoire sur la taxe du carburant, on lui dirait « ok c’est bien mais ça suffit pas, il faut l’ISF », et après on lui dirait « mais ça suffit pas, faut encore autre chose », donc il a effectivement compris que le fait de reculer, on insisterait surtout sur le recul et non pas sur les choses sur lesquelles il a reculé, donc c’est relativement complexe. […] Qu’est-ce qu’il peut faire ? […] Comme manifestement toute la dramaturgie est en train de se faire entre Macron versus le reste du monde, ou plus exactement le reste de la France, il a intérêt à remettre du corps intermédiaire.

    Rassurons nos lecteurs : cette absence n’était probablement que passagère. La veille, la cheffe du service politique de #France_2 était plus revendicative :

    Non, il ne peut pas donner l’impression de plier […], il ne peut pas donner l’impression que les gilets jaunes ont obtenu gain de cause. […] Le problème pour Emmanuel Macron, c’est que s’il recule, il se dit que les prochaines réformes ce sera à chaque fois la même chose donc c’est ni dans son tempérament de reculer, et en plus il y a une deuxième crainte, c’est qu’il se dit que à chaque nouvelle réforme […] il y ait une nouvelle structure gilets jaunes qui, à chaque fois qu’il essaie de bouger, le fasse reculer ; soit il considère qu’au bout d’un an et demi de quinquennat il faut qu’il fonce avec les risques de casse, soit il recule ; on va voir assez rapidement s’il ne trouve pas une solution intermédiaire. (JT France 2, 1er décembre)

    Et pour la trouver, il pourra s’inspirer des conseils de Nathalie Saint-Cricq.

    *
La journée de mobilisation du 1er décembre a, semble-t-il, contribué à une #panique médiatique croissante face au mouvement des gilets jaunes. Si les premières inquiétudes ont porté sur les conséquences des blocages sur l’économie, ce sont désormais les revendications (irréalistes) du mouvement et les scènes de violences (condamnables) lors des manifestations qui sont désormais dans le viseur médiatique. Et les éditorialistes se mobilisent : en prescrivant conseils et méthodes pour que le gouvernement « sorte de la crise » ; en faisant le tri entre bons et mauvais gilets jaunes selon que leurs revendications sont jugées « légitimes » ou « surréalistes », et leurs comportements, « pacifique » ou « extrémiste » ; ou encore en faisant mine d’organiser le « dialogue social » avec les gilets jaunes, pour mieux permettre de canaliser la colère populaire. À cet égard, ce journalisme d’élite parfaitement ignorant des préoccupations quotidiennes des gilets jaunes, joue parfaitement son rôle de gardien de l’ordre social.


    Pauline Perrenot (avec Maxime Friot)

    #Giletsjaunes

  • [Vidéo] “Vous êtes méprisante” : Xavier Mathieu remet à sa place Ruth Elkrief sur BFMTV
    https://www.lesinrocks.com/2018/12/06/medias/video-vous-etes-meprisante-xavier-mathieu-remet-sa-place-ruth-elkrief-su

    En plein débat sur les “gilets jaunes”, Ruth Elkrief a fait une remarque désobligeante à l’ex-syndicaliste Xavier Mathieu, qui n’a pas du tout …

  • Gilets jaunes et violences à Paris : c’est Napoléon qu’on assassine Samuel Gontier - 3 Décembre 2018 - Ma vie au poste
    https://www.telerama.fr/television/gilets-jaunes-et-violences-a-paris-cest-napoleon-quon-assassine,n5917984.ph

    Tout le week-end, les images des flamboyants affrontements dans la capitale ont occupé les écrans des télés. Leurs experts ont fait feu de tout bois pour décrypter l’embrasement…

    « Images choquantes. » « Images extrêmement impressionnantes. » « Images sidérantes. » « Images insupportables. » Ce 1er décembre, comme le résume une présentatrice de BFMTV, « il y a des images terribles qui se déroulent à Paris ». Si ne se déroulent que des « images », ce n’est pas si grave. « Ces images, elles sont partielles, ajoute Ruth Elkrief. C’est un effet de loupe, on va sur les pires images, c’est normal, c’est notre travail de montrer ce qui ne va pas. » Belle conscience professionnelle. « Et ça, ce sont des images difficiles. » Difficiles ? Au contraire, elles sont très revigorantes en ce samedi froid et humide. Grâce à BFMTV, toute la journée, ma télé fait aussi cheminée. C’est très écologique, j’évite de brûler du bois et donc de produire des particules fines.

    Ruth Elkrief désespère. « Ces images ne servent pas la France à l’étranger, elles ne servent pas l’économie française. » La fameuse « attractivité » de la France, pour laquelle Emmanuel Macron a tant œuvré, a fait long feu. « Elle desservent la France et les Français dans leur ensemble vis-à-vis du reste du monde et vis-à-vis du fonctionnement d’un Etat normal. » Euh… pardon ? C’est un peu fumeux. Je me demande si Ruth Elkrief elle-même est dans un état normal. « Quand on voit ce qu’on voit à Paris, il y a urgence à arrêter cette situation. » Et à la placer en garde à vue.

    Ruth Elkrief tente une analyse politique. « Ce qu’on voit ici, c’est une forme qui est vraiment d’un ordre anarcho-syndicaliste à l’ancienne qui remet en cause les institutions. » Euh… re-pardon ? Ce que j’entends ici, c’est une forme d’anarcho-syntaxisme qui remet en cause la compréhension. « Mettre à bas le système de la Ve République, j’espère que tout le monde est d’accord qu’il n’en est pas question. » Non, apparemment, tout le monde n’est pas d’accord. « Taguer l’Arc de Triomphe, c’est quelque chose qui atteint les institutions. La mémoire du Soldat inconnu, c’est ce qui fait le ciment de la nation. » « C’est un endroit très symboliquement fort pour l’histoire du pays », renchérit Olivier Mazerolle sur LCI.


    . . . . .

    #GiletsJaunes #médias

  • Johnny Hallyday, l’inventeur du macronisme (sur BFMTV)
    http://www.telerama.fr/television/johnny-hallyday,-linventeur-du-macronisme-(sur-bfmtv),n5391392.php

    Si Jean-Jacques Bourdin s’emploie à établir la vérité, rien que la vérité sur la famille de Johnny et les sanglots de Michel Drucker, les experts s’accordent à comparer les obsèques du “héros national” à celles de Victor Hugo, avec des bikers en plus. Selon les éditorialistes, par sa capacité à transcender le clivage gauche-droite et les classes sociales, Johnny Hallyday est d’ailleurs le précurseur d’Emmanuel Macron.

    Ici, je tiens à insérer une parenthèse à propos de cet ignare de Donald Trump qui ne semble pas mieux connaître Johnny Hallyday que Victor Hugo. Je veux m’élever solennellement contre sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël. Quelle indécence ! Faire cette annonce le jour de la mort de Johnny ! Et à 18 heures, en plus, au moment même où Brigitte Macron, la Première Dame, se rend chez la défunte idole pour se recueillir sur la dépouille du héros national à peine refroidie ! Ne pouvait-il attendre avant d’allumer le feu au Proche-Orient ? Si Johnny doit beaucoup à Elvis, a-t-il oublié ce que les Etats-Unis doivent à La Fayette ? Son atteinte au deuil national risque de refroidir nos relations transatlantiques.

    A cause de ce goujat, les télés sont contraintes mercredi d’interrompre leurs éditions spéciales pendant quelquefois de longues minutes (jusqu’à cinq d’affilée, j’ai compté). Heureusement, la rédaction de BFMTV sait faire preuve de discernement. Ruth Elkrief attend 19h55 pour annoncer en moins d’une minute l’inopportune déclaration du malappris de la Maison Blanche aux fans, pardon, aux téléspectateurs de la chaîne. Aucun extrait n’en est diffusé, seul Emmanuel Macron a droit à la retransmission de sa réaction car « il s’inquiète ». Je le comprends. Il a autre chose à faire que d’empêcher la Troisième Guerre mondiale. Il a un hommage national à organiser.

  • Cadeau pour @biggrizzly ;)

    Hamon-Mélenchon : ralliements et présupposés
    http://www.arretsurimages.net/chroniques/2017-03-30/Hamon-Melenchon-ralliements-et-presupposes-id9722

    L’oeil à peine ouvert, je suis happé par ce titre du site du Monde : « Jean-Luc #Mélenchon refuse de se rallier à Benoit Hamon ».

    [...]

    Mais revenons à ce titre. L’article est signé « Le Monde.fr avec AFP ». C’est un article factuel, comme disent les journalistes, et pas un éditorial. A la différence de l’éditorial, l’article factuel n’exprime aucune préférence, aucune opinion. Il ne donne que des faits, incontestables. De fait, le titre est factuellement juste. Mais convenons que la proposition inverse serait tout aussi juste. Et que le titre « Benoit Hamon refuse de se rallier à Jean-Luc Mélenchon » eût été factuellement tout aussi juste.

    Titrer sur le refus de Mélenchon, plutôt que sur celui de Hamon, signifie donc que « Le Monde.fr avec AFP » considère implicitement que ce serait à Mélenchon de « se rallier » à Hamon, et non l’inverse. « Le Monde.fr avec AFP »’ ne nous donne pas les raisons de ce présupposé. Elles lui semblent aller de soi. Peut-être pense-t-il (comme moi) que la trahison de Valls donne un sacré coup de fouet à Hamon, et le propulse dans une dynamique positive. Peut-être (comme moi) considère-t-il que les sondages, qui placent désormais Mélenchon loin devant Hamon, ne signifient rien. Peut-être a-t-il voulu éviter de faire de la peine à Hamon. Peut-être pense-t-il qu’il y a un « vrai » candidat (Hamon) et un pas tout à fait vrai. Allez savoir.

    Je les regardais, hier soir, tous deux, se non-rallier à distance, de Lille au Havre. BFMTV avait commencé à retransmettre le discours de Mélenchon, avant de zapper sur Hamon, puis de revenir à Mélenchon, guettant sans doute les indices de ralliement, ou de non-ralliement. Mais on n’est plus esclave de BFMTV. De chez soi, on peut maintenant suivre tranquillement les discours de Mélenchon sur la mélenchosphère, en direct live, sans devoir subir les traductions simultanées de Ruth Elkrief. Comme chaque fois, c’était un magnifique spectacle. Dire que Mélenchon écrase tous les autres orateurs de cette campagne est une banalité. Mais voilà. Faute de ralliement de l’un à l’autre, le 22 avril au soir, le chapiteau sera replié pour un temps indéterminé. On aura bien vibré, aux vers de Baudelaire et de Hugo.

    Attention : je ne suis pas en train de sous-entendre que ce serait à Hamon, de se rallier à Mélenchon. Je reste dans ma spécialité : la déconstruction des récits médiatiques. Je ne vais pas commencer à construire moi-même des injonctions. Qui devrait rallier qui ? Ce n’est pas à moi d’en décider. C’est à eux. C’eût été à eux, s’ils n’avaient d’autres objectifs, inaccessibles aux simples déconstructeurs de récits #médiatiques.

  • « Grand débat » : un sondage pour BFM TV qui ne convainc pas
    http://www.acrimed.org/Grand-debat-un-sondage-pour-BFM-TV-qui-ne

    Il est près d’une heure ce matin, le débat qui rassemblait cinq candidats à l’élection présidentielle sur TF1 et LCI vient de s’achever. Sur BFM-TV, Ruth Elkrief annonce les résultats d’un sondage Elabe commandée par la chaîne : Emmanuel Macron est donné « plus convaincant ». Qu’en est-il vraiment ?

  • Une discussion avec Aude Lancelin sur l’état (désastreux) de la presse hexagonale - VICE
    https://www.vice.com/fr/article/interview-aude-lancelin-le-monde-libre

    On est passé du grand patron de presse à l’idéologie bien affirmée à des actionnaires voraces, en fait. Des mecs fascinés par « le progrès » et tout ce qui dissimule le néolibéralisme le plus classique.

    Absolument. Ces gens-là ont un tout autre rapport à la presse qu’un Robert Hersant ou un Serge Dassault, qui ont pourtant longtemps fait pousser des cris d’orfraie à la gauche. Il ne s’agit plus de s’offrir un titre pour soutenir tel ou tel camp, on est passé à un autre âge de la propagande, plus insaisissable, plus dangereux par conséquent. Au sens large, il s’agit en effet d’imposer une vision libérale du monde, où la casse sociale la plus sordide se voit réenchantée en modernité ubérisée, de promouvoir un monde fluide, pseudo-innovant, sans alternative. Il s’agit également d’infuser dans le milieu du journalisme de nouvelles méthodes de « management », importées d’autres univers, comme celui de la banque. Personnellement je parlerais de saccage.
    […]
    À terme, je ne pense pas que Le Monde puisse être une réussite économique, même si pour le moment, jouer la carte « quotidien de référence » s’avère bien sûr un recours efficace. À cet égard, sa dernière innovation, le #Décodex

    Ça, je comptais vous en parler.

    Personnellement, ça m’a beaucoup fait rire. Comment les journalistes d’un groupe appartenant à deux milliardaires issus du luxe et des télécoms et un banquier d’affaires peuvent-ils se penser bien placés pour décerner des points de bonne conduite intellectuelle à qui que ce soit ? Comment peut-on notamment attendre d’un tel titre qu’il promeuve des idées dérangeantes ?

    Le cas des Crises, l’un des rares sites alternatifs en ce qui concerne les affaires internationales, est particulièrement évocateur. Son approche de la crise ukrainienne, à rebours de celle du Monde qui est plus ou moins réglée sur celle d’un Bernard-Henri Lévy, lui a sans doute valu cette mise à l’index. Ne peut-on pourtant dire que ce dernier, #BHL, est l’un des principaux propagateurs de #fake_news des vingt dernières années en France ? Souvenez-vous du nombre d’erreurs factuelles relevées par la presse américaine dans Qui a tué Daniel Pearl ?, souvenez-vous des contrevérités brandies par ce personnage pour justifier une intervention guerrière en Libye.

    • Au-delà du cas Joffrin, la #critique des #médias n’est pas un sport très répandu chez mes confrères. Ça passe souvent pour un manque de « #confraternité ». On entend souvent ce terme-là, que je n’ai pour ma part jamais compris. Si vous êtes charcutier, devez-vous vous sentir solidaire d’un confrère qui mettrait de la viande avariée dans ses saucisses ? C’est très curieux comme idée. Personnellement, je ne me sens nullement solidaire de David Pujadas, de Ruth Elkrief ou d’Arnaud Leparmentier. Nous ne faisons tout simplement pas le même métier, eux et moi. En réalité, la « confraternité » est bien souvent une façon de se serrer les coudes, de défendre des positions de pouvoir. Aussi bien Guy Hocquenghem que Karl Kraus ou George Orwell, tous journalistes à leur façon, ont insisté sur la nécessité, pour les journalistes, de mener une critique impitoyable de leur propre profession.

      #journalisme

    • Pas vraiment le temps mais oui, moi aussi, j’ai des réserves sur les positions d’Aude Lancelin même si je trouve certaines de ses positions vraiment pertinentes et parfois courageuses (mais d’une certaine manière elle est aussi un produit de ce système, et elle y est intégrée). Une autre chose me gêne, mais c’est peut-être le média « Vice » qui l’a imposé, c’est ces grands portraits d’elle. D’un côté elle critique les cultes de la personnalité, le spectacle affligeant de ces « journalistes paillettes », de l’autre elle ne refuse pas d’apparaître comme ceux qu’elle critique. Ce n’est pas l’essentiel, juste un symbole ici. Le plus important c’est bien sur les idées et les constats. Je garde en réserve pour développer plus tard, j’aurai sans doute envie d’y revenir.

  • L’abstention : « Il va falloir que je pense à gouverner, un de ces jours »
    http://www.regards.fr/web/article/l-abstention-il-va-falloir-que-je-pense-a-gouverner-un-de-ces-jours

    C’est la grande inconnue d’une présidentielle dont elle devrait encore sortir gagnante… ou dont elle peut désigner le vainqueur. Qui est-elle, quelle est son analyse de la situation politique ? Confidences exclusives.

    « On me reproche de faire le jeu de Marine Le Pen, mais qui ne le fait pas, aujourd’hui ? »

    Macron vous inquiète ?

    Un peu, je l’admets. Il est tellement creux, avec ce discours d’étudiant en école de commerce exalté, qu’au départ je n’ai pas vu le danger. Pourtant, chez moi on entend souvent « Élections, piège à cons ! », cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Il ne faut pas s’étonner que la politique-marketing favorise le produit le mieux emballé. L’avantage de parler comme une publicité, c’est qu’on touche un vaste public. Et Macron, c’est une bonne marque. Moi, ma nature, c’est plutôt "No logo". Il séduit les indécis, mais j’ai bon espoir de les récupérer à l’arrivée...

    • « Certains de mes partisans disent "Plus rien à foutre", d’autres "Tout est possible". »

      Vous arrivez à vivre avec cette idée d’être complice de l’extrême droite ? C’est de la non-assistance à démocratie en danger…

      Remballez votre discours culpabilisateur : si je prospère, c’est aussi parce qu’il ne marche plus. Maintenant, ce sont les votants qui culpabilisent. Il faut les comprendre, avec tous les délinquants qui se présentent, avec toutes les trahisons qu’on leur promet… De toute façon, il est faux de dire que je profite au Front national. Encore une fois, je ne suis pas la cause de la crise démocratique, j’en suis le symptôme. Et que propose-t-on à un pays en manque de démocratie ? Une "dose de proportionnelle" ! En outre, élire un monarque républicain, je ne suis pas sûre que ce soit si démocratique que ça… Surtout quand le "tripartisme" ne laisse le choix qu’entre les lâches, les salauds et les fachos.

      C’est un discours d’extrême gauche, ça !

      C’est parce que je suis jeune (rires). Mon côté anar… Je suis peut-être une force politique qui s’ignore. N’oubliez pas que bien des révolutions ont été lancées par ceux qui ne votaient pas. Certes, ce fut souvent parce qu’ils n’avaient pas le droit de voter.

      Justement, des gens sont morts pour que nous ayons ce droit…

      Je l’attendais, celle-là (soupir). Ceux qui sont morts pour le droit de vote avaient en tête d’obtenir plus qu’une carte d’électeur. Et ils ne pensaient certainement pas mourir pour qu’aujourd’hui Christophe Barbier et Ruth Elkrief se pâment devant le « courage » de François Fillon. Les élections garantissent que rien ne change, sinon en pire. Beaucoup de mes partisans pensent que la révolution ne viendra pas par les urnes, ni par les armes, mais par le bas. Certains disent « Plus rien à foutre », d’autres « Tout est possible » et pour ceux-ci, il n’y aura pas d’élection présidentielle. En attendant ce non-événement, je dois vous laisser : j’ai des week-ends de printemps à organiser.

    • Alors que François Fillon s’écroule, Emmanuel Macron a encore le vent en poupe. Il ne vient pas des partis, se dit ni de gauche ni de droite et fait souffler un vent nouveau sur la politique si l’on en croit certains médias. Mais comment est-il monté si vite, et si haut ? Les vidéastes du collectif Osons Causer décryptent le parcours et l’ascension fulgurante de cet énarque et ancien banquier d’affaires. Ce que le candidat à la présidentielle rappelle, c’est qu’on peut être en dehors des partis et néanmoins au cœur du pouvoir. (Site Mediapart)
      https://youtu.be/V9LbK-QXdYA

    • S’abstenir ? « Aujourd’hui, on nous oblige à sauver la République »
      https://www.arretsurimages.net/emissions/2017-03-10/S-abstenir-Aujourd-hui-on-nous-oblige-a-sauver-la-Republique-id9640

      Coulisses de l’émission, par Anne-Sophie Jacques
      C’était une vieille idée. Une vieille envie. Une envie de novembre. Depuis cinq mois nous voulions disséquer sur notre plateau l’abstention. J’avais déjà repéré, et lu, en 2015 le livre au titre un brin provocateur Les citoyens ont de bonnes raisons de ne pas voter des jeunes sociologues Thomas Amadieu et Nicolas Framont. J’avais rencontré ce dernier autour d’une bière pour discuter de son travail et de son terrain de recherche. Selon lui, les observateurs – et au premier rang les médias – focalisent sur les citoyens qui ne votent pas pour mieux les disqualifier, plutôt que de s’interroger sur la qualité de l’offre politique.

      Framont cite d’ailleurs dans son livre une chronique de mars 2015 de Thomas Legrand : le journaliste de France Inter y juge l’abstention comme étant au mieux de la paresse, et au pire le témoignage d’une irresponsabilité individuelle. Le même Legrand poussera un plaidoyer pour le vote – ou plutôt un réquisitoire contre l’abstention – la veille du premier tour des élections régionales en admettant qu’il se prête au jeu de la leçon de morale ; mais quoi ? Le pays n’a-t-il pas connu les attentats du 13 novembre ? N’est-il pas temps de revenir aux « valeurs de la démocratie » en votant ?

      Au lendemain de ce premier tour, le chroniqueur Raphaël Enthoven s’en prend carrément aux abstentionnistes au micro d’Europe 1. Dans une chronique (qui vole le titre de celle de Legrand – à savoir « Abstention piège à cons ») le philosophe dresse le portrait de l’abstentionniste : « ingrat », « fainéant », « malhonnête », « enfant gâté », « irresponsable », « orgueilleux », « snob ». Cette culpabilisation de l’abstentionniste ne vient pas de nulle part. Il est vrai qu’on nous conditionne au vote depuis l’âge tendre. On ne compte plus les nombreuses campagnes nous invitant à voter, où on nous dit que si je ne vote pas je ne compte pas, ou que mon vote peut décider du destin d’une nation, ou encore que je ne dois laisser personne décider pour moi… c’est d’ailleurs le slogan d’une publicité (assez rigolote) réalisée par le Cidem – nouveau Centre d’information civique – en 2001.

      Notre idée de novembre a ressurgi avec la publication le mois dernier d’un manifeste rédigé par un abstentionniste en chair et en os : Antoine Buéno. Chargé de mission au Sénat auprès du groupe des centristes depuis 2003 – mais aussi une des plumes de François Bayrou pendant la campagne présidentielle de 2007, humoriste, chroniqueur de radio et télé et auteur du remarqué Petit livre bleu qui analyse (et critique) la société des schtroumpfs (ce qui inspira à Alain Korkos une chronique à lire ici) – Buéno ne cache pas militer pour l’abstention, qu’il considère comme une arme de protestation et une preuve d’engagement. Son livre No vote ! déplie ses nombreux arguments.

      Aux côtés de Buéno et Framont, nous avons cherché la voix d’une personnalité politique. Pourquoi Rama Yade ? Parce qu’elle se présente aux élections présidentielles et qu’elle s’adresse justement aux abstentionnistes – aux « oubliés de la démocratie », pour reprendre ses éléments de langage. De fait, pendant le premier quart d’heure de l’émission, Yade parle comme une candidate en campagne. Un peu langue de bois. Puis très vite elle redevient citoyenne et concède que oui, elle se pose également la question de l’abstention, dans l’hypothèse où arriverait en deuxième position n’importe quel candidat face à Marine Le Pen.

      Car ce candidat serait, selon elle, issu d’un parti politique qui justement a favorisé la montée de Le Pen. Des deux violences – la violence d’un Front national qui risque de lâcher des hordes de crânes rasés et provoquer dix, cent, mille Adama Traoré, ou la violence d’un parti qui ne changera strictement rien à la politique néolibérale entraînant de fait un peu plus la déliquescence de notre démocratie – laquelle choisir ? Buéno est clair : il choisit la première. Nos deux autres invités sont comme en suspension. Certes l’émission ressemble parfois à une discussion de café du commerce. Mais en même temps cette discussion nous semble nécessaire. Salutaire. On va devoir faire un choix. Trancher. Et avant cela s’interroger sur la portée de notre vote.

      A l’issue de l’émission, nos invités sont lessivés. Remués, d’avoir été poussés dans leurs retranchements. « A un moment je me suis demandé si on n’était pas en train de déconner » lâche Buéno. Il reste six semaines pour s’en faire une idée.

    • La question fondamentale est : « pourquoi des citoyens renoncent à exercer un droit pour lequel leurs ancêtres se sont souvent battus ? » et aussi « les campagnes institutionnelles qui font du markéting du vote prouvent bien que les responsables politiques savent que le vote n’est plus désiré sans vouloir se poser la question du pourquoi, une fois de plus ».

  • BFM-TV au chevet de François Fillon
    http://www.acrimed.org/BFM-TV-au-chevet-de-Francois-Fillon

    Lundi 6 février, François Fillon tenait une conférence de presse pour s’expliquer sur les révélations dont sa femme et lui font l’objet. Sur le plateau de BFM-TV, Ruth Elkrief compatit : « Il y a une demande un peu totalitaire, parfois, de transparence. » L’animatrice n’en est pas moins rassurée : François Fillon aurait « tourné la page ». La suite lui donnera tort, mais la complaisance de l’animatrice donne le ton : tout au long de la semaine, BFM-TV ne manquera pas une occasion d’annoncer le « rebond » de la campagne de François Fillon.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/50759 via Frédérique Lemaire

  • BFM-TV au chevet de François Fillon
    http://www.acrimed.org/BFM-TV-au-chevet-de-Francois-Fillon

    Lundi 6 février, François Fillon tenait une conférence de presse pour s’expliquer sur les révélations dont sa femme et lui font l’objet. Sur le plateau de BFM-TV, Ruth Elkrief compatit : « Il y a une demande un peu totalitaire, parfois, de transparence. » L’animatrice n’en est pas moins rassurée : François Fillon aurait « tourné la page ». La suite lui donnera tort, mais la complaisance de l’animatrice donne le ton : tout au long de la semaine, BFM-TV ne manquera pas une occasion d’annoncer le « rebond » de la campagne de François Fillon.

  • « Affaire Fillon » : L’émotion de Laurent Delahousse par Frédéric Lemaire
    http://www.acrimed.org/Affaire-Fillon-L-emotion-de-Laurent-Delahousse

    En insistant lourdement sur l’émotion de François Fillon, en évitant scrupuleusement d’entrer dans les détails, en acquiesçant systématiquement aux propos de François Baroin sans jamais le contredire, le présentateur de France 2 se fait caution complaisante de la communication de crise élaborée par l’équipe de François Fillon. À sa décharge, il est vrai qu’il n’est pas le seul. Du journalisme émotionnel au journalisme promotionnel, il n’y a qu’un pas.

    #acrimed #Fillon #Delahousse #complaisance

    http://zinc.mondediplo.net/messages/49541 via Jays

    • Ruth Elkrief, gendarme du journalisme de complaisance
      https://blogs.mediapart.fr/jean-louis-legalery/blog/020217/ruth-elkrief-gendarme-du-journalisme-de-complaisance

      « Avez-vous l’intention de feuilletonner longtemps ce poison lent qui influe sur l’élection ? »

      Vous avez bien lu, nous avons bien lu, vu et entendu. En d’autres termes, Ruth Elkrief, au lieu de saluer le travail d’investigation de ses confrères de l’hebdomadaire et de lui donner écho, s’est érigée en défenseur de l’ordre établi, a adressé une véritable condamnation et a exprimé un jugement sans appel et un authentique reproche. Ainsi ce garnement de Louis-Marie Horeau a été morigéné par la mère supérieure du couvent du journalisme de complaisance.

      Les enquêtes sont donc reléguées au rang de « poison ». La définition littérale du mot « poison » donnée par le Robert, le Littré et le TILF est la suivante : « Toute substance capable de troubler gravement ou d’interrompre les fonctions vitales d’un organisme ». Or ce qu’a fait en l’occurrence Le Canard Enchaîné, et ce que fait Mediapart depuis 2007, avec ses précieuses et irréfutables enquêtes, c’est précisément d’empêcher que les « fonctions vitales » de la démocratie soient « gravement troublées » ou « interrompues ». Le seul « poison lent qui influe sur l’élection » c’est la corruption et le conflit d’intérêt d’une part et la confiscation de la démocratie et du pouvoir par une infime minorité d’autre part. Aux yeux de Ruth Elkrief la vérité n’a strictement aucun intérêt ni aucune importance, seul compte le contrôle exercé sur l’information.

    • « Le bourgeois de Paris est un roi qui a, chaque matin à son lever, un complaisant, un flatteur qui lui conte vingt histoires. Il n’est point obligé de lui offrir à déjeuner, il le fait taire quand il veut et lui rend la parole à son gré ; cet ami docile lui plaît d’autant plus qu’il est le miroir de son âme et lui dit tous les jours son opinion en termes un peu meilleurs qu’il ne l’eût exprimée lui-même ; ôtez-lui cet ami, il lui semblera que le monde s’arrête ; cet ami, ce miroir, cet oracle, ce parasite peu dispendieux, c’est son journal . » (Alfred de Vigny, Journal d’un poète , 1839)

      Ce journalisme de révérence et de confirmation n’a jamais cessé d’exister, à côté d’un autre journalisme d’enquête critique qui, pour se démarquer, a dû s’étiqueter « d’investigation », ce qui semble a priori pléonastique. Peut-être faudrait-il dénier le titre de journaliste à toute personne qui n’enquête pas elle-même, selon les critères déontologiques du métier.

  • Benoît Hamon, un “trumpiste” au programme “dadaïste” | Samuel Gontier
    http://television.telerama.fr/television/benoit-hamon-un-trumpiste-au-programme-dadaiste,153070.php

    Utopiste, Bisounours, surréaliste, dadaïste, suicidaire, trumpiste, social-populiste… Dimanche soir, les éditorialistes ont habillé Benoît Hamon pour l’hiver et les alertes grand froid. Heureusement, il n’a aucune chance à la présidentielle, les sondages en font foi. Source : Ma vie au poste

  • Ces lubies vertes qui coûtent « plus cher pour le portefeuille »

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/01/23/ces-lubies-vertes-qui-coutent-plus-cher-pour-le-portefeuille_5067244_3244.ht

    A mesure que les connaissances progressent, les scientifiques parviennent à chiffrer de mieux en mieux les coûts cachés des pollutions diverses

    A l’évidence, la question s’adressait plutôt à Benoît Hamon, le plus écologiste des sept prétendants à l’investiture socialiste et sorti en tête, dimanche 22 janvier, du premier tour de la primaire du Parti socialiste (PS) et de ses alliés. « Est-ce qu’il ne faut pas dire la vérité aux Français, que l’environnement, ça coûte plus cher pour le portefeuille ? », demandait la journaliste Ruth Elkrief, au cours du deuxième des trois débats préalables au scrutin, avant d’ajouter : « Est-ce que mettre fin au diesel n’est pas une question de bobos ? »

    Notons d’abord un superbe reductio ad bobotum, cet artifice rhétorique consistant à disqualifier toute préoccupation sanitaire, environnementale, éthique, etc., en la réduisant à une lubie de « bobos » – cette population coupable d’une variété de méfaits dont les principaux sont leurs penchants pour la bicyclette et le vin naturel.
    Passons, donc, sur la forme et penchons-nous plutôt sur le fond de la question. Préserver l’environnement coûterait « plus cher pour le portefeuille » que ne rien faire. Il s’agirait là, en outre, de « la vérité ». Hélas ! L’exemple du diesel, mis en avant par Ruth Elkrief pour illustrer cette assertion, est mal choisi : la pollution atmosphérique – dont les moteurs diesel sont un important contributeur – coûte chaque année quelque 100 milliards d’euros à la France.

    Coûts cachés des pollutions

    100 milliards d’euros ? Il est vrai que ce chiffre, établi en juillet 2015 par une commission d’enquête du Sénat, ne veut, à lui seul, pas dire grand-chose : il agrège des coûts sociaux (décès prématurés, baisse de la qualité de vie, etc.) dont le chiffrage est périlleux. Mais même en limitant l’analyse à ses seuls coûts financiers tangibles, dus à des maladies (qu’il faut bien soigner), à la dégradation du bâti (qu’il faut bien réparer) ou même à la baisse des rendements agricoles (qui sont autant de pertes pour les agriculteurs), la pollution de l’air pèse, a minima, pour plus de 7,5 milliards d’euros par an.

    Au lieu d’être engagé par la collectivité pour réparer des dégâts, cet argent pourrait être investi dans des projets plus utiles à la société… Nous supportons collectivement les coûts cachés – les « externalités négatives », disent les économistes – de mauvais choix politiques et industriels. L’environnement est le territoire par excellence où se manifestent de telles externalités. A mesure que les connaissances progressent, les scientifiques parviennent à chiffrer de mieux en mieux les coûts cachés des pollutions diverses et dégonflent la baudruche du « l’environnement, ça coûte plus cher pour le portefeuille ».

    C’est vrai pour la pollution de l’air, mais aussi pour les pesticides agricoles (insecticides, herbicides, etc.). Une synthèse de la littérature, publiée, en mars 2016, dans Sustainable Agriculture Reviews par Denis Bourguet et Thomas Guillemaud, chercheurs à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), mettait ainsi en cause le bénéfice économique des produits phytosanitaires, une fois intégrées leurs externalités (dégâts sur la biodiversité, sur la ressource en eau, sur la santé, etc.).

    Une autre analyse, dirigée par Leonardo Trasande (université de New York) et publiée en mars 2015 dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, évaluait pour sa part à environ 157 milliards d’euros le fardeau économique annuel des perturbateurs endocriniens (pesticides, plastifiants, etc.) en Europe, en tenant uniquement compte de leurs impacts sanitaires.

    Ainsi, la dégradation de l’environnement au sens large ne nous coûte pas moins cher. Elle pèse au contraire de tout son poids sur l’économie. Mais elle le fait discrètement : ces externalités négatives se manifestent en effet de manière diffuse dans l’espace et différée dans le temps.

    Le cas de l’amiante

    Souvenez-vous de l’amiante. Dans les années 1990, ses importateurs et transformateurs juraient la main sur le cœur que la fibre minérale était sans risque lorsque son usage était « contrôlé », qu’il n’existait aucune alternative économiquement viable à son utilisation, que son interdiction déclencherait un armageddon industriel, etc. Bannir l’amiante coûtait « plus cher pour le portefeuille » que le garder dans nos plaquettes de frein et nos faux plafonds.

    L’amiante a aujourd’hui déserté les pages des journaux. La bataille pour son interdiction nous semble de l’histoire ancienne et, pourtant, il continue de peser sur la santé de milliers d’hommes et de femmes, et accessoirement sur les finances publiques. Le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante dédommage, chaque année, les travailleurs malades ou mourants, et leurs ayants droit.

    Entre 2001 et 2016, environ 5 milliards d’euros leur ont été versés, soit une moyenne de quelque 350 millions d’euros par an (450 millions d’euros en 2016). Bien sûr, tout cela est pris en charge par la branche « accidents du travail » de la Sécurité sociale, et de manière marginale par l’Etat, non par les industriels en cause dans ce désastre sanitaire, éthique et aussi économique.

    C’est d’autant plus choquant que nul ne pouvait ignorer, depuis l’étude princeps de Christopher Wagner, publiée en 1960 dans le British Journal of Industrial Medicine, que l’exposition à des niveaux, même très faibles, de fibres d’amiante fait courir un risque significatif de contracter le cancer de la plèvre. Au lieu de mettre la main à leur portefeuille pour trouver des alternatives à l’« or blanc », les industriels de l’amiante ont lutté pour le maintenir sur le marché. Ils ont économisé (un peu), en conséquence de quoi nous payons aujourd’hui collectivement (beaucoup).

    A une précision près, la réflexion de la journaliste n’était donc pas complètement trompeuse. Préserver l’environnement peut en effet coûter un peu « plus cher au portefeuille ». Mais ce n’est pas du nôtre qu’il s’agit.

  • A la télé, il y a urgence à débattre du rétablissement de la torture “à la française”
    http://television.telerama.fr/television/a-la-tele-il-y-a-urgence-a-debattre-du-retablissement-de-la-tort

    Ruth Elkrief poursuit la formulation de sa question-édito deux fois plus longue que le temps imparti aux réponses du syndicaliste afin d’atténuer la terreur qu’elles pourraient inspirer aux « Français » : « Vous savez combien les Français sont CHOQUÉS par ce qui s’est passé à l’hôpital Necker. Vous pourriez trouver d’autres formes d’expression. » Par exemple, défiler de 6 heures à 8 heures du matin entre Saint-Germain-de-Calberte et Saint-Martin-de-Lansuscle les derniers vendredis des mois de novembre des années bissextiles. « 

    #Médias #Fascisme #Manifestations #CGT

  • BFMTV endigue l’esprit anti-police, France 2 prône la réduction des allocations chômage
    http://television.telerama.fr/television/bfmtv-endigue-l-esprit-anti-police-france-2-prone-la-reduction-d

    « A la une ce soir, les cortèges contre la loi travail à nouveau perturbés par des violences, annonce Ruth Elkrief à 19 heures sur BFMTV. On y revient avec le préfet de police de Paris, qui sera notre invité à 19h40. » Egalement au programme, « comment la CFDT envisage la suite de la loi travail ? Réponse avec son secrétaire général, Laurent Berger, il est notre invité à 19h10. » Il succède à Céline Berthon, du Syndicat des commissaires de police Unsa, invitée juste avant 19 heures… Je vois que le SMS du cabinet de Manuel Valls a produit son effet. Le 10 mai dernier, un présentateur de BFMTV avertissait en direct avoir reçu un message lui reprochant de n’avoir invité que des opposants à la loi El Khomri. Source : Ma vie au (...)

  • Attentats de Bruxelles : experts et contre-experts au pays des “deux ethnies”
    http://television.telerama.fr/television/attentats-de-bruxelles-les-belges-l-ont-bien-cherche,140134.php

    « C’est quand même dingue ! », s’indigne Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, alors que vient d’être diffusé le témoignage d’une passagère venue de Bruxelles sans subir aucun contrôle pour monter dans le Thalys. « Dans le Thalys lundi soir, Ruth Elkrief avait noté la faiblesse des mesures de sécurité », renchérit BFMTV. Source : Ma vie au poste

    • #lol ! J’ai bien ri, merci :-p

      Le « quartier » de Molenbeek qui est l’Afghanistan au coeur de Bruxelles, ça paraissait un peu « méta généralisant » vu d’ici :-p. Et j’en suis toujours à me demander si je suis ethniquement français ou flamand. Merci iteletruc et les autres !

  • « Pourquoi j’ai décidé de rejoindre #Acrimed », par Michel Onfray
    http://www.acrimed.org/Pourquoi-j-ai-decide-de-rejoindre-Acrimed-par-Michel-Onfray

    Je tiens d’ailleurs à rendre ici hommage aux rares médias audiovisuels alternatifs qui ont osé braver la censure et m’ont invité à m’exprimer dans leurs émissions dissidentes au cours de l’année écoulée :

    « Les Grandes gueules » (RMC), « Des paroles et des actes » (France 2), « On n’est pas couché » (France 2), « La matinale » (France Inter), « Salut les terriens » (Canal +), « Bourdin Direct » (RMC), « Le Petit journal » (Canal +), « Vivement dimanche prochain » (France 2), « Le club de la presse » (Europe 1), « Ce soir ou jamais » (France 2), « Le Grand journal » (Canal +), « C à vous » (France 5), « Zemmour et Naulleau » (Paris première), « 28 minutes » (Arte), Interview par Ruth Elkrief (BFMTV), « La bande originale » (France Inter), « Qu’est-ce qui vous fait courir ? » (Sud Radio), Interview par Audrey Crespo-Mara (LCI), « La voix est libre » (France 3), « Les grandes questions » (France 5), « Le 360 » (BFMTV), « L’invité du soir » (Radio classique), « La grande librairie » (France 5), « Europe 1 week-end » (Europe 1), « Passion classique » (Radio classique), « Les menus plaisirs » (France musique), « Une fois pour toutes » (France culture), « Autour de la question » (RFI), « Partons en live » (France inter) [1].
    Merci également à France Culture qui m’a accordé 50 heures d’antenne entre le 27 juillet et le 28 août, avec deux diffusions quotidiennes de mes cours de « Contre-histoire de la philosophie », et qui m’offre une chronique hebdomadaire (« Le monde selon Michel Onfray »).

    Chacun peut ainsi mesurer, preuves à l’appui, l’ampleur de la censure. Or, comme le disait fort justement le grand Friedrich Nietzsche, « une société qui veut faire taire Michel Onfray est une société qui va mal ».

    • Michel Onfray : « Rien, sinon lui-même... » | Michaël Fœssel, Revue ESPRIT, 25/09/2015
      http://esprit.presse.fr/news/frontpage/news.php?code=387

      Après s’être longtemps réclamé de l’hédonisme, Onfray ne prend même plus la peine de promettre à ses auditeurs le plaisir par la pensée. On ne peut plus dire de lui qu’il appartient à la tribu des philosophes populaires qui offre la joie avec Spinoza ou la sagesse avec Socrate. Tous ceux qui l’ont écouté sur France Culture cet été (ils sont nombreux) se rendent compte qu’Onfray n’offre en réalité que des détestations et des raisons de ne pas lire. Ses « cours » de « l’Université populaire » de Caen ne font droit à aucun enthousiasme, aucune passion positive. Au contraire, on assiste médusé à une suite ininterrompue de ricanements sur le verbiage des heideggeriens, l’abstraction des structuralistes, le délire verbal des lacaniens, etc. Selon Onfray, la pensée de Foucault serait la formalisation de ses goûts d’inverti sado-masochiste, celle des deleuziens tiendrait tout entière dans une apologie de la pédophilie, même Jankélévitch ne mériterait plus d’être lu maintenant que (heureusement selon Onfray) l’obsession de la Shoah s’éloigne de nous.

    • @reka ce « microcosme », comme tu dit, a quand même une portée métonymique et par là dit quelque chose de la totalité il me semble, c’est l’écume (ou les surfeurs, comme on voudra) d’une vague submergeante. Misère intellectuelle, gouvernement par la trouille, concurrence générale, défense « identitaire » ne sont pas l’apanage de ces sinistres bouffons.

    • Quand les polémistes supplantent les politiques
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/09/26/quand-les-polemistes-supplantent-les-politiques_4772819_823448.html

      « Zemmour président ! » C’est la couverture de l’hebdomadaire Valeurs actuelles... (...)

      « Cher Michel Onfray, assumez vos idées et présentez-vous à la présidentielle ! » C’est le titre de la tribune que Philippe Guibert a publiée sur Slate.fr deux jours après le passage du philosophe dans « On n’est pas couché », sur France 2, le 19 septembre. « Pour l’instant, vous prétendez attendre une éventuelle personne de la société civile. Mais c’est évidemment vous. Vos amis vous en ont peut-être déjà soufflé l’idée, vous hésitez, conscient des risques et des difficultés, ce qui prouverait deux fois votre sagacité : la lucidité sur les risques, l’envie qui vous taraude. »
      Guibert n’est pas n’importe qui. De 2012 à 2014, il dirigeait le service d’information du gouvernement (SIG). Aujourd’hui « simple consultant », il analyse la « présence de plus en plus politique » d’un Zemmour ou d’un Onfray comme un symptôme. « La défiance est devenue telle que beaucoup de Français estiment désormais que les professionnels de la politique ne sont plus les mieux à même de gouverner », explique M. Guibert. Face à la complexité du monde, aux échecs de l’euro ou des politiques publiques, comment s’étonner que « les intellectuels prennent la place des politiques » ? « Ce que révèle le rôle grandissant de ces intellectuels, c’est à la fois le caractère moribond des partis et l’appauvrissement général de la parole politique », juge le spin doctor. Une sorte d’antiparlementarisme à la mode postmoderne, qui consacrerait des « intellectuels médiatiques » aussi avides d’émissions populaires qu’ils se montrent sévères avec les chapelles journalistiques de « l’élite », comme ils disent.

    • La petite usine de Michel Onfray (un peu comme Soral en fait)
      https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/110615/la-petite-usine-de-michel-onfray?onglet=full

      Il est omniprésent ces jours-ci. Onfray, en héros de la liberté contre les bien-pensants, ferraille à tout-va en empruntant quelques chemins nauséabonds. Il mobilise un quarteron d’intellectuels médiatiques, un meeting est même annoncé ! Initialement publiée dans la Revue du Crieur, nous republions notre enquête sur Michel Onfray. L’homme qui « secoue la France », dixit Le Point, est surtout un habile entrepreneur de soi.

      Désolé @reka j’espère que tu vas pas me bloquer. La vie microcosmique, ça se documente aussi, pas de mépris pour les petits organismes : )

    • @colporteur et @thibnton je n’ai pas de problème particulier avec ces imposteurs et ce petit monde opportuniste, je trouve simplement gonflant de voir revenir en permanence ces « dénonciations » qui n’apportent rien, qui ne nous apprennent rien, et qui ne concernent qu’une infime fraction de la société, la part immense de la société est à ds millions d’années lumières de ces considérations. Contrairement à ce que vous avez l’air de dire, je pense (mais peut-être que je me trompe, je n’ai pas de stats) que ces faux débats contre les ces pseudos-intellectuels et les idées qu’ils véhiculent n’ont aucun impact, ni sur les gens, ni finalement sur les politiques sociale etc... qui sont concrètement décidées, mis en place, « implémentées » (ne ne connais pas l’équivalent français) et que le mieux serait des les ignorer. Par ailleurs, Ceux qui se scandalisent - à juste raison - des comportements de BHL (on se fout de sa gueule depuis 40 ans, alors franchement, rien de nouveau), Finkielkraut, E. Levy, etc... perdent leur temps à analyser, décrypter le moindre de leur propos débilissimes et sans intérêt alors que justement, il tiennent ces propos pour exister à 200 % dans la « société du spectacle », dans un truc complètement artificiel et sans intérêt. Et eux, en face, ils sont assez content, ils jubilent parce que plus ils sont obscènes, et plus ils sont visibles.

      Par ailleurs, c’est assez sélectif et pas très courageux comme processus puisque tous ceux qui sont à la pointe de la critique et qui prennent du plaisir à démolir ces pantins pathétiques oublient aussi de démolir, quand ils le mérite, leurs propres patrons dont les comportements et les idées ne valent pas tellement mieux. Donc pour moi, en plus, c’est pas trop crédible. Critiquer et démolir ce petit microcosme arrogant ne sert à rien, sauf peut-être se faire un petit auto-plaisir narcissique (aussi narcissique que ceux qu’ils dénoncent) entre copains (ah la la tu as vu comme je l’ai bien détruit, la, Finkie [ou Fourest] ha ha ha). C’est une approche étroite et qui finalement est même récupérée et intégrée - sans que vous vous en aperceviez - dans les plans médias de ces mecs !

      Mais bon, après tout chacun a ses petit traumatismes et je peux comprendre qu’on s’accroche désespérément à référencer et analyser systématiquement les conneries abyssales de cette tourte petite humanité minable (dont je crois qu’elle ne mérite même pas les minables critiques dont elle fait l’objet), mais moi ça m’emmerde et moins je les rencontre sur les réseaux, mieux je me porte.

      Je n’ai pas toujours pensé comme ça et je ne sais pas comment je penserai ce problème dans quelques semaines ou quelques mois, mais j’ai envie de dire qu’il y a vraiment d’autres urgences et qu’on aurait besoin, en priorité de travailler sur des questions un peu plus universelles et généreuses.

    • Puisque de stats et donc de quantification il est question, lorsque certains dvd de la université « populaire » du proto fasciste Onfray se vendent à plus de 500 000 exemplaires ( ce qui est quand même important au regard des 2 millions de clics gratos chez Dieudonné/Soral) on peut pas faire comme si cela ne témoignait pas d’une ambiance collective, d’une corruption de la sensiblité. La société « du spectacle » serait-elle sans intérêt, ce dont je doute, qu’il n’en resterait pas moins absurde d’ignorer ses manifestations et effets, aussi insupportables soient ils. Cela donne effectivement donne envie d’aller voir ailleurs (dans son jardin, chez ses potes, vers telle ou telle passion). Si je partage la sensation de dégout que suscite cette scène, ce n’est pas sans colère. De plus, la désertion du champ reviendrait à le laisser à l’ennemi. Comment inventer un autre espace public que celui que l’on nous impose ? Cet « espace public » totalement frelaté, par quoi est il remis en cause ? S’agit pas tant de « dénoncer » (il y’a des poukaves pour ça) que d’envisager des moyens de casser cette hégémonie.

    • J’aurai tendance à être plutôt d’accord avec ce point de vu (ne laissons pas le champs libre à l’ennemi). Je me rends compte que dans la « résistance » à ce mouvement « spectaculaire » soit s’attache à démolir sans rien proposer, soit propose des alternatives vraiment pas intéressantes. Autant le monde selon Onfray et assimilés ne fait vraiment pas envie, et je suis entièrement d’accord avec ce que tu dis, autant le monde proposé (et même déjà « appliqué ») par ceux qui les dénoncent ou les démolissent - et je frémis à cette idée pour en avoir fréquenté quelques uns de près - n’est pas franchement plus enviable. Et quand tu as d’un côté le monde effrayant des Onfrays et de l’autre celui qui ne vaut vraiment pas mieux de leurs opposants, y a de quoi être un peu désespéré.

      Sans compter l’effet de « tu soutiens un mouvement auquel tu crois et paf ! un jour tu découvres que ce sont aussi - dans leurs méthodes - des fachos manipulateurs ».

      Va donc inventer la vie qui va avec après ça ! :)

  • Ruth Elkrief chahutée par des militants UMP : Sarkozy "désolé"
    http://lci.tf1.fr/filnews/politique/ruth-elkrief-chahutee-par-des-militants-ump-sarkozy-desole-7220218.html

    Nicolas Sarkozy s’est dit « désolé », vendredi sur Europe 1, de l’incident au cours duquel Ruth Elkrief, de BFM TV, a été prise à partie par des militants de l’UMP, jeudi à Toulon, tout en estimant que certains peuvent être « exaspérés par l’intolérance et le parti-pris ». « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Comme j’ai vu Ruth Elkrief parler à l’antenne, je pense que cela ne doit pas être trop grave. Si quelqu’un lui a fait une remarque, j’en suis désolé », a dit Nicolas Sarkozy.

    – Pardon pardon,
    – mais c’est un peu normal que les gens agressent les journalistes, quand même,
    – je me suis pas renseigné, mais au pifomètre ça m’a pas l’air bien grave.

    Ah, tiens, il est donc légitime de « prendre à parti » une journaliste au motif qu’elle aurait un « parti-pris »…
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ruth_Elkrief

    En juin 2008, elle a été élevée au rang de chevalier de la Légion d’honneur.