person:sébastien ascoet

  • Hôpital psychiatrique de Rouen : trois grévistes de la faim hospitalisés - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/hopital-psychiatrique-de-rouen-trois-grevistes-de-la-faim-hospitalises-05

    Trois grévistes de la faim de l’hôpital psychiatrique de Rouen ont été hospitalisés lundi « avec un caractère d’urgence » alors que le mouvement, qui vise à obtenir des postes supplémentaires, atteignait son quatorzième jour, selon l’intersyndicale.

    « Jean-Yves Herment, âgé de 40 ans, a perdu entre 13 et 14 % de sa masse corporelle, soit bien au-delà de la limite critique de 10 %, détaille Sébastien Ascoet, délégué syndical CGT. Il était déshydraté et très faible. Le Samu l’a évacué (lundi) matin, sur une civière, vers un service spécialisé du CHU de Rouen ».
    « Des risques de séquelles irréversibles »

    Un deuxième gréviste de la faim, âgé d’une trentaine d’années, a été également évacué en fin de matinée et une femme de 40 ans « dans une situation très préoccupante » l’a été dans l’après-midi, ajoute Sébastien Ascoet. Selon lui, les pronostics vitaux de ces trois personnes ne sont pas engagés mais ces salariés « présentent des risques de séquelles irréversibles ».

    Outre ces trois personnes, cinq salariés étaient toujours en grève de la faim lundi soir, selon la CGT. Le syndicat affirme par ailleurs que 600 à 800 personnes se sont rassemblées devant la mairie de Rouen pour une marche de soutien aux grévistes de la faim et au personnel de l’hôpital.

    52 postes d’aides-soignants et d’infirmiers

    Cette grève de la faim a été entamée le 21 mai par quatre personnes, rejointes progressivement par désormais quatre autres. Elle vise à obtenir la création de 52 postes d’aides-soignants et d’infirmiers.

    Les grévistes de cet hôpital dit « du Rouvray », situé à Sotteville-lès-Rouen, dans la banlieue de Rouen, dénoncent « une surpopulation chronique » et « une dégradation des conditions de travail et d’accueil ». Ils sont mobilisés à travers différentes actions depuis le 22 mars. Une cinquantaine de grévistes ont occupé les locaux de la direction de jeudi soir à dimanche soir, selon l’intersyndicale.

    Sollicitée lundi, la direction de l’hôpital n’a pas donné suite. Le 24 mai, elle avait estimé qu’il n’y avait « plus de suroccupation dans l’établissement à la suite d’un ensemble d’actions mises en place le 15 avril ». La direction avait notamment annoncé l’embauche de cinq contractuels, un chiffre jugé « ridicule » par les syndicats.

    « La comparaison des ressources d’assurance maladie par habitant montre un positionnement du CH du Rouvray au-delà de la moyenne nationale et de la moyenne régionale », avait aussi affirmé la direction.

    Le nombre d’hospitalisations a augmenté de 8,4 % entre 2014 et 2016, selon les données du dernier rapport d’activité de l’établissement. Dans le même temps, les effectifs en équivalent temps plein n’ont progressé que de 0,5 %, passant de 1 941 postes à 1 951.