person:saddam hussein

  • امريكا تعترف ضمنيا بأن تقسيم العراق هو الحل النهائي.. فهل يتكرر السيناريو نفسه في سورية والسعودية ومصر واليمن وليبيا؟ وماذا عن “الدولة الاسلامية” وهل سيتم الاعتراف بها في اطار هذا المخطط؟ ولماذا البداية من العراق؟ ورحم الله صدام حسين | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=301444

    Les questions toujours bien intéressantes d’ABA. Traduction du titre :

    L’Amérique reconnaîtimplicitement que la partition de l’Irak est la solution finale. Le même scénario va-t-il se répéter en Syrie, en Arabie saoudite, en Egypte, en Libye ? Et l’Etat islamique ? Finira-t-on par le reconnaître dans le cadre de ce plan ? Pourquoi commence-t-on par l’Irak ? Que Dieu ait miséricorde pour Saddam Hussein !

  • The Mess that Nuland Made | Consortiumnews

    https://consortiumnews.com/2015/07/13/the-mess-that-nuland-made

    The Mess that Nuland Made

    July 13, 2015

    Exclusive: Assistant Secretary of State Victoria Nuland engineered Ukraine’s “regime change” in early 2014 without weighing the likely chaos and consequences. Now, as neo-Nazis turn their guns on the government, it’s hard to see how anyone can clean up the mess that Nuland made, writes Robert Parry.

    By Robert Parry

    As the Ukrainian army squares off against ultra-right and neo-Nazi militias in the west and violence against ethnic Russians continues in the east, the obvious folly of the Obama administration’s Ukraine policy has come into focus even for many who tried to ignore the facts, or what you might call “the mess that Victoria Nuland made.”

    –—

    Une traduction en français envoyé par Jean-Marie Chauvier

    Le bordel qu’a fait Victoria Nuland
    L’assistante au Secrétariat d’état, Victoria Nuland a manigancé « un changement de régime » en Ukraine au début de 2014 sans évaluer le chaos probable et les conséquences . Maintenant que des néo-nazis tournent leurs fusils contre le gouvernement, il est difficile de voir comment quelqu’un peut nettoyer le bordel que Nuland a créé.
    Par Robert Parry

    Juillet 14, 2015 "Information Clearing House" - "Consortium News" – Alors que l’armée ukrainienne quadrille contre des milices d’extrême-droite et néo-nazies dans l’ouest et que la violence contre les ethniques russes continue à l’est, la folie évidente de la politique de l’Ukraine de l’administration Obama est devenue un point central même pour les nombreuses personnes qui ont essayé d’ignorer les faits ou ce qu’on pourrait appeler « le bordel qu’a fait Victoria Nuland. »

    L’assistante au Secrétariat d’état, pour les affaires européennes « Toria » Nuland a été « le cerveau » derrière le « changement de régime » du 22 février 2014, en Ukraine, complotant de renverser le gouvernement démocratiquement élu du Président Viktor Yanoukovich, tout en convainquant les médias US dominants toujours crédules, que le coup n’était pas vraiment un coup mais une victoire de la « démocratie ».

    Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, who pushed for the Ukraine coup and helped pick the post-coup leaders.

    L’assistante au Secrétariat d’état, pour les affaires européennes Victoria Nuland qui a poussé au coup en Ukraine et a aidé à choisir les dirigeants post-coup.

    Pour vendre ce dernier « changement de régime » d’inspiration néocon au peuple américain, l’horreur de ceux qui avaient accompli le coup a été systématiquement vaporisé, en particulier le rôle clé de néo-nazis et d’autres ultra-nationalistes du Secteur Droit. Pour la campagne de propagande US organisée, les faiseurs du coup devaient porter des chapeaux blancs, pas des chemises brunes.
    Ainsi, pendant à peu près un an et demi, les médias dominants occidentaux, spécialement le New York Times et The Washington Post, ont tourné leurs informations dans tous les sens pour éviter de dire à leurs lecteurs que le nouveau régime de Kiev était imprégné et dépendant de combattants néo-nazis et d’ultranationalistes ukrainiens qui voulaient des Ukrainiens de sang pur, sans ethniques russes.

    Toute mention de cette réalité sordide était qualifiée de « propagande russe » et toute personne qui disait cette vérité inconfortable était « un laquais de Moscou ». Ce n’est qu’à partir du 7 juillet que le Times a admis l’importance des néo-nazis et autres ultranationalistes faisant la guerre contre des ethniques russes dans l’est. Le Times rapportait aussi que ces forces d’extrême-droite avaient été rejointes par des militants islamiques. Certains de ces jihadistes ont été appelés « frères » de l’Etat islamique super brutal.
    Bien que le Times ait cherché à tourner cette remarquable alliance militaire – des milices néo-nazis et de jihadistes islamistes – comme certaine, la réalité devait être détonante pour des lecteurs qui avaient cru la propagande occidentale sur des forces « pro-démocratie » résistant contre une « agression russe » malveillante.

    Le Times s’est peut-être rendu compte qu’il ne pouvait plus mettre le couvercle sur la vérité gênante en Ukraine. Pendant des semaines, les milices du Secteur Droit et le bataillon Azov néo-nazi ont prévenu le gouvernement civil de Kiev qu’ils pouvaient se retourner contre lui et créer un ordre nouveau qui leur convenait mieux.
    Des affrontements dans l’ouest

    Alors, samedi, de violents affrontements ont éclaté dans la ville ukrainienne Mukachevo, dans l’ouest, prétendument au sujet du contrôle des routes de contrebande de cigarettes. Des paramilitaires de Secteur Droit ont arrosé des agents de police de balles à partir d’une mitrailleuse de ceinturon ( ??? belt-fed), et la police soutenue par des soldats du gouvernement ukrainien – ont répliqué au tir. On a rapporté plusieurs tués et de multiples blessures.

    Les tensions se sont intensifiées lundi, avec le Président Petro Poroshenko ordonnant aux forces de sécurité nationales de désarmer « les cellules armées » des mouvements politiques. Entretemps le Secteur Droit envoyait des renforts dans la région tandis que d’autres miliciens convergeaient vers la capitale Kiev.
    Alors que le Président Poroshenko et le dirigeant Dmitry Yarosh du secteur Droit pourraient réussir à tasser ces dernières hostilités survenues, ils pourraient ne que postposer l’inévitable : un conflit entre les autorités soutenues par les US à Kiev et les combattants néo-nazis et d’autres de droite, qui ont été le fer de lance du coup de l’an dernier et ont été sur les lignes de front dans le combat contre les rebelles ethniques russes dans l’est.

    Les extrémistes de droite ukrainiens considèrent qu’ils ont fourni le plus grand fardeau dans la guerre contre les ethniques russes et éprouvent de la rancune envers les politiciens vivant dans une sécurité et un confort relatifs à Kiev. En mars, Poroshenko avait aussi licencié l’oligarque un peu voyou Igor Kolomoisky comme gouverneur de la province du sud-est de Dnipropetrovsk Oblast. Kolomoisky a été le principal bienfaiteur des milices du Secteur Droit.

    Donc, comme c’est devenu apparent en Europe et même à Washington, la crise ukrainienne est en train d’échapper au contrôle, rendant le récit préféré du Département d’Etat sur le conflit– tout est de la faute du Président russe Vladimir Poutine – de plus en plus difficile à vendre.

    Comment l’Ukraine est-elle supposée de se tirer de ce qui ressemble à une spirale de mort – une guerre possible sur deux fronts dans l’est et l’ouest en même temps qu’une économie qui s’effondre – est difficile à saisir.

    L’Union européenne, confrontée aux des crises budgétaires en Grèce et d’autres membres de l’UE, a peu d’argent ou de patience pour l’Ukraine, son chaos néo-nazi et sociopolitique.

    Les néocons d’Amérique au Washington Post et ailleurs continuent à fulminer sur la nécessité pour l’administration Obama d’investir plus de milliards et des milliards de dollars dans l’Ukraine post-coup parce qu’elle « partage nos valeurs ». Mais cet argument aussi s’effondre alors que les Américains voient battre le cœur d’un racisme nationaliste à l’intérieur du nouvel ordre en Ukraine.
    Un autre « changement de régime » néocon

    Beaucoup de ce qui est arrivé était prévisible, bien sûr, et a effectivement été prédit , mais la néocon Nuland n’a pas ou résister à la tentation de provoquer « un changement de régime » qu’elle pouvait considérer comme le sien.

    Son mari (et archi-néocon) Robert Kagan avait co-fondé le Projet pour un nouveau siècle américain en 1998 au sujet d’une exigence de « changement de régime » en Irak, un projet qui a été accompli en 2003 avec l’invasion du président George W. Bush.

    Comme Nuland en Ukraine, Kagan et ses compagnons néocons pensaient qu’ils pouvaient manigancer une invasion facile de l’Irak, évincer Saddam Hussein et installer un certain client choisi – en Irak. Ahmed Chalabi allait être “le gars”. Mais ils n’ont pas pris en compte les dures réalités de l’Irak, comme les fissures entre Sunnites et Chiites, démasquées par l’invasion conduite par les US et l’occupation.

    En Ukraine, Nuland et ses amis interventionnistes néocons et libéraux ont vu une opportunité de flanquer un coup de poing à Poutine en encourageant des manifestations violentes pour renverser le Président Yanoukovich favorable à la Russie et d’y mettre à la place un nouveau régime hostile à Moscou.
    Carl Gershman, le néocon, président pour les US de la Dotation nationale pour la Démocratie financée par le contribuable, a expliqué le plan dans un éditorial du Post le 26 septembre 2013. Gershman appelait l’Ukraine « le plus grand prix » et un pas important par intérim pour faire basculer Poutine, qui « pourrait se trouver lui-même dans une issue perdante pas seulement à l’étranger proche mais en Russie même. » De son côté, Nuland a distribué des biscuits aux manifestants anti- Yanoukovich à la Place Maidan, a rappelé à des dirigeants d’affaires ukrainiens que les US avaient investi $5 milliards dans leurs « aspirations européennes » a déclaré « Merde pour l’UE » pour son approche moins agressive et a discuté avec l’ambassadeur US Geoffrey Pyatt qui devraient être les nouveaux dirigeants de l’Ukraine. « C’est Yats qu’il faut, » a-t-elle dit se référant à Arseniy Yatsenyuk.

    Nuland a vu sa grande chance le 20 février 2014, quand un mystérieux tireur d’élite - tirant apparemment d’un building contrôlé par le Secteur Droit – a tiré tuant à la fois des policiers et des manifestants, intensifiant la crise. Le 21 février, dans une tentative désespérée pour éviter plus de violences, Yanoukovich a accepté un plan européen garanti dans lequel il acceptait de pouvoirs réduits et qui appelait à des élections anticipées de sorte qu’il pouvait être voté hors de fonction.

    Mais ce n’était pas assez pour les forces anti- Yanoukovich qui – dirigées par le Secteur Droit et les milices néo-nazies – ont envahi les buildings du gouvernement le 22 février, forçant Yanoukovich et beaucoup de ses autorités à fuir pour leur vie. Avec des voyous armés patrouillant dans les corridors du pouvoir, le pas final pour « un changement de régime » était prêt.

    Au lieu d’essayer de sauver l’accord du 21 février, Nuland et des autorités européennes ont arrangé une procédure inconstitutionnelle pour exclure Yanoukovich de la présidence et ont déclaré le nouveau régime « légitime. » Le gars de Nuland – Yatsenyuk - est devenu premier ministre.

    Alors que Nuland et ses cohortes néocons célébraient leur « changement de régime » s’est manifesté une réaction prévisible de Poutine, qui reconnaissait la menace stratégique que ce nouveau régime hostile posait à la base navale historique russe de Sébastopol, en Crimée. Le 23 février, il a commencé en prendre des actions pour protéger ces intérêts russes.

    Haines ethniques

    Ce que le coup a fait aussi a été de raviver des antagonismes longtemps refoulés entre les Ukrainiens ethniques dans l’ouest, y compris des éléments qui avaient soutenu l’invasion de l’Union soviétique par Adolphe Hitler pendant la Seconde guerre mondiale, et les ethniques russes du sud et de l’est qui craignaient les sentiments antirusses émanant de Kiev.

    D’abord en Crimée et ensuite dans la région dite de Donbas, ces ethniques russes, qui avaient été la base politique de Yanoukovich, ont résisté contre ce qu’ils voyaient comme un renversement illégitime de leur président élu. Les deux régions ont organisé des referendums cherchant la séparation de l’Ukraine, une action que la Russie a accepté en Crimée mais à laquelle elle s’est opposée avec le Donbas.

    Néanmoins, quand le régime de Kiev a annoncé une « opération anti-terroriste » contre le Donbas et envoyé des néo-nazis et d’autres milices extrémistes pour être le sommet de l’attaque, Moscou s’est mis à tranquillement prêter secours aux rebelles ethniques russes en difficulté, un geste que Nuland et l’Administration Obama et les médias d’informations dominants ont appelé « agression russe ».

    Parmi l’hystérie occidentale sur les supposées « intentions impériales » de la Russie et en diabolisant Poutine, le président Barack Obama a principalement autorisé une nouvelle Guerre froide contre la Russie, traduite maintenant en une nouvelle organisation stratégique US qui pourrait coûter des trillons de dollars aux contribuables US et risquer une possible confrontation nucléaire.
    Pourtant, malgré les coûts extraordinaires et les dangers, Nuland n’a pas réussi à apprécier les réalités pratiques sur le terrain, tout comme son mari et d’autres néocons en Irak. Alors que Nuland avait obtenu que le client qu’elle avait choisi Yatsenyuk soit installé et qu’il supervisait un »plan économique « néo-libéral » exigé par les US – réduisant considérablement les pensions, l’assistance au chauffage et d’autres programmes sociaux – le chaos que son « changement de régime » avait déchaîné avait transformé l’Ukraine en un trou noir financier.

    Avec peu de perspectives pour une victoire nette contre la résistance ethnique russe à l’est – et avec les milices néo-nazis/islamistes de plus en plus nerveux au sujet de l’impasse – les chances pour restaurer un sens de l’ordre significatif dans ce pays apparaissent comme lointaines. Le chômage monte en flèche et le gouvernement est fondamentalement banqueroute.

    Le dernier meilleur espoir pour une certaine stabilité aurait pu être l’accord Minsk-2 en février 2015, appelant à un système fédéralisé pour donner plus d’autonomie au Donbas, mais le Premier ministre Yatsenyuk de Nuland, a saboté l’accord en mars en insérant un comprimé de poison qui exigeait essentiellement que les rebelles ethniques russes se rendent d’abord.

    Maintenant, le chaos ukrainien risque d’évoluer encore plus hors de contrôle avec les néo-nazis et d’autres milices de droite – ayant reçu un tas d’armes pour tuer des ethniques russes dans l’est - se tournant contre la direction politique à Kiev.

    En d’autres mots, les néocons ont frappé de nouveau, rêvant d’un schéma de « changement de régime » qui ignorait les réalités pratiques, comme les fissures ethniques et religieuses. Ensuite, alors que le sang coulait et que les souffrances empiraient, les néocons ont simplement cherché quelqu’un d’autre à blâmer.
    Donc, il semble improbable que Nuland, considérée par certains à Washington comme la nouvelle « star » de la politique étrangère US, soit licenciée pour son incompétence dangereuse, tout comme la plupart des néocons auteurs du désastre irakien, demeurent des experts « respectés » employés dans les principaux groupes d’experts, auxquels on offre des espaces appréciés dans les pages de chroniques, et qui sont consultés aux plus hauts niveaux du gouvernement US.

    (…)

    Le journaliste d’investigation Robert Parry a réfuté beaucoup de récits sur l’Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980. On peut acheter son dernier livre America’s Stolen Narrative, (Le récit volé de l’Amérique (…)

    #ukraine #nuland #bordel

  • Wikileaks: Saudi Arabia and #Azhar on the ’Shia encroachment’ in Egypt | Mada Masr
    http://www.madamasr.com/sections/politics/wikileaks-saudi-arabia-and-azhar-shia-encroachment-egypt

    Faisal sent another “secret and urgent” cable to the Saudi king and prime minister that said the Al-Azhar sheikh met the Saudi ambassador in August 2010, and told him that the Iranians were pushing for a meeting for rapprochement between different sects, and that the Al-Azhar sheikh “didn’t want to make a decision in this regard before coordinating with the [Saudi] Kingdom about it .”

    Then, in September 2011, newly appointed Al-Azhar Grand Sheikh Ahmed #al-Tayyeb condemned “the attempts to propagate Shia beliefs in Sunni countries, especially Egypt, and next to the minaret of Al-Azhar, the bastion of the people of Sunna.”

    Amr Ezzat, a freedom of religion and belief officer at the Egyptian Initiative for Personal Rights (EIPR), says that Al-Azhar cannot be dealt with as one body with a unified intellectual reference. He considers it a jungle of diverse ideas and religious directions, with the Al-Azhar chiefdom at the top, which has the authority to coordinate with several political players, given that its main concern is maintaining stability.

    That’s why Al-Azhar continues to play an essential role as an institutional alternative in moments when the state needs to resist political religious movements and crack down on them, according to Ezzat.

    But in general, Ezzat thinks that the concept of “Shia encroachment” is highly exaggerated.

    He adds that the Saudi government is afraid of the increase of Iranian influence in the area because of the Shia population that lives in East Saudi, which is close to the Shia communities of Iraq, Iran, Syria and Lebanon, who are considered enemies of the Saudi regime.

    But he says that there’s an overestimation of the relation of Shia communities outside of Iran. For example, Ezzat says that a group of Egyptian Shia who decided to demand their rights to practice their beliefs and rituals after the 2011 revolution has a deep political disagreement with Iran.

    #Saoud

    • Pour replacer ces infos très intéressantes dans un contexte historique plus large de la politisation de la question chiite à al-Azhar et en Egypte, depuis l’époque de Nasser jusqu’à nos jours, voici un intéressant article d’al-Ahram. Les critiques sur les qualités de l’article - qui dépasse mes connaissances limitées - sont plus que bienvenues :
      Identity-politics , Egypt and the Shia / al-Ahram weekly 2013
      http://weekly.ahram.org.eg/News/2376/21/Identity-politics,-Egypt-and-the-Shia.aspx
      Sur la fatwa de Shaltoot en 1959 (grand imam d’al-Azhar) qui reconnaît la doctrine jaafarite (chiite duodécimaine), fatwa récusée en 2012 :

      In 1959, the sheikh of Al-Azhar Mahmoud Shaltout, who had established that office, issued a fatwa, or religious edict, sanctioning worship in accordance with the rights of the Jaafari school of religious jurisprudence, to which the majority of Shia subscribe. His fatwa stated, “It is legally permissible to worship in accordance with the Jaafari doctrine, which is known to be the doctrine of the Twelver Shiites, as is the case with the Sunni doctrines. The Muslim people should know this and shed unwarranted bigotry against certain creeds. The religion of God and His Sharia have never been affiliated with or restricted to any one doctrinal order. All who strive to perfect their faith are acceptable to Almighty God, and those who are not qualified to engage in the disciplines of theological and jurisprudential inquiry may emulate and follow the rulings of those that are. There is no difference[between Muslims] in the [basic tenets of] worship and interaction.”

      Une note dans wikipedia cite la biographie de Nasser par Said Aburish pour expliquer l’aspect politique de cette fatwa, Nasser espérait affaiblir l’alliance du général Qassem et des communistes en rendant la RAU et le nationalisme arabe plus atttractif pour les chiites irakiens :
      https://en.wikipedia.org/wiki/Al-Azhar_Shia_Fatwa

      Aburish, Saïd K. (2004). Nasser: the last Arab (illustrated ed.). Duckworth. pp. 200–201. ISBN 9780715633007. “But perhaps the most far reaching change [initiated by Nasser’s guidance] was the fatwa commanding the readmission to mainstream Islam of the Shia, Alawis, and Druze. They had been considered heretics and idolaters for hundreds of years, but Nasser put an end to this for once and for all. While endearing himself to the majority Shia of Iraq and undermining Kassem [the communist ruler of Iraq at the time] might have played a part in that decision, there is no doubting the liberalism of the man in this regard.”

      Il me semble avoir lu (est-ce dans la biographie de Saddam Hussein par le même Aburish ?) que Saddam Hussein (alors réfugié en Egypte) avait joué un rôle pour l’édiction de cette fatwa. J’avais souvenir aussi que le grand mufti d’Arabie saoudite s’était opposé à cette fatwa. Si des seenthissiens éclairés ont des infos et des sources...
      A l’époque de Sadate et dans le cadre de son opposition à la révolution iranienne puis de son engagement auprès de l’Irak contre l’Iran :

      President Sadat, who had opposed the Iranian Revolution, hosted the deposed Shah in Egypt, initiating a decades-long rupture in relations between Cairo and Tehran. Yet, in that very year, he closed down the Society of the Ahl Al-Bayt (the House of the Prophet Mohamed), the main Shia institute in Egypt. Henceforward, the Egyptian-Iranian conflict would acquire a salient sectarian dimension. This development was aggravated by the Shia insularism that had begun to permeate Iran’s theocratic regime under the system of vilayet-e faqih (rule by clergy) and that rendered the Shia affiliation virtually synonymous with Iranian identity. When Egypt became involved on the Iraqi side of the Iraq-Iran war, Egyptian security services became acutely sensitive to this identity and began to clamp down on all forms of Shia associations in Egypt, regardless of the fact that this community exists on the margins of society which, in turn, was geographically and emotionally remote from that conflict. At the same time, the state had begun to allow the Salafist tide to penetrate society, giving rise to the spread of ultraconservative doctrinal rigidity and the onset of mounting sectarian tensions between Muslims and Copts.

      Après la victoire du Hezbollah en 2006 et l’enthousiasme qu’elle génère y compris dans les masses sunnites arabes, qui mettent en difficulté les alliances de Moubarak, les salafistes égyptiens relancent le discours sectaire sur le « danger » de la pénétration chiite en Egypte, tout cela en lien avec les pétromonarchies du Golfe :

      Although initially the Shia question had not featured strongly in Salafist rhetoric, it was not remote. When Egyptians rejoiced at the Hizbullah victory over the Israeli army in 2006, Salafi sheikhs moved to avert the perceived threat to Sunni Egypt from the admiration of the victory, and produced a battery of recordings and lectures warning of the looming Shia tide. This drive coincided with an official rhetoric on the part of the Egyptian government, which at the time was engaged in a war of strategic balances against Iran and its allies, in alliance with the governments of the Gulf that are the chief sponsors of the Salafist movements in the Arab world.

      Après la chute de Moubarak et dans le cadre de la rivalité FM/salafistes les FM et le pouvoir de Morsi ne sont pas en reste selon l’auteur - je me demande si ce passage ne manque pas un peu de nuance car l’attitude de Morsi face à l’Iran fut très ambivalente et versatile :

      The decision to restore relations with Iran was taken by the regime that the Muslim Brotherhood now controls. In view of its totalitarian nature and the fact that it is an expression of the religious characteristics of Egyptian society, the Muslim Brotherhood did not originally define itself on the basis of Muslim doctrinal divides. Nevertheless, since the 1970s when it found itself in competition with the Salafis over the apportionment of the Egyptian societal pie, it also began to veer toward Salafism. The sensitivity of the doctrinal conflict with the Shia was one of the reasons it had severed connections with the Iranian regime with which it had initially established ties immediately following the victory of the Iranian Revolution. The speech that Morsi delivered in Tehran last August and that alluded heavily to the Sunni-Shia divide was clearly intended to outbid the Salafis at home by playing on the mounting sectarian sensitivities in Egyptian society.

  • « Ne menacez jamais un Iranien ! » | Nucléaire iranien
    Publié le 08 juillet 2015
    http://www.lapresse.ca/international/dossiers/nucleaire-iranien/201507/08/01-4884050-ne-menacez-jamais-un-iranien.php

    (...) À une réunion plénière lundi au palais Coburg, qui abrite depuis 12 jours les négociations, la haute représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini laisse échapper : « Si c’est comme ça, on va tous rentrer à la maison. »

    Son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, un diplomate expérimenté et d’ordinaire toujours souriant, réplique : « Ne menacez jamais un Iranien ! ». Et le Russe Sergueï Lavrov d’ajouter : « Ni un Russe ! », selon le récit fait par plusieurs médias iraniens, dont l’agence officielle de presse Irna.

    L’altercation est survenue à un moment où les grandes puissances et l’Iran, qui tentent depuis plus de 20 mois de régler ce dossier qui empoisonne les relations internationales depuis une décennie, abordaient un des points sensibles de la négociation : l’embargo onusien sur les armes qui frappe l’Iran depuis 2010.

    Opposées à une levée de cet embargo, les grandes puissances ont évoqué le rôle potentiellement déstabilisateur de l’Iran au Proche et Moyen-Orient. M. Zarif, 55 ans, se serait alors mis en colère, lançant en substance à ses homologues : « Je devrais tous vous traîner devant une cour internationale pour votre soutien à Saddam Hussein », pendant le conflit irako-iranien dans les années 1980.

    L’incident n’a pas été officiellement confirmé. Mais un haut responsable occidental a reconnu « un échange de vues très animé », des termes correspondant à un coefficient élevé d’altercation sur l’échelle de Richter du langage diplomatique.
    (...)
    Une porte-parole de Mme Mogherini a d’ailleurs tweeté mercredi que les relations entre les parties réunies à Vienne étaient « fondées sur l’ouverture, la franchise et le respect mutuel ». M. Zarif a de son côté souligné le rôle « positif et constructif » de Mme Mogherini, et le « respect mutuel » qui gouvernait leur relation.

    oui mais quand même, la baronne...

  • L’extension du domaine de la terreur - Karim Émile BITAR - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/931927/lextension-du-domaine-de-la-terreur.html

    Hier comme aujourd’hui, le #terrorisme est d’abord une tactique, une violence à but #politique. Ses têtes pensantes sont toujours engagées dans un combat de nature #profane, quand bien même ils useraient et abuseraient d’arguments idéologiques, théologiques ou eschatologiques pour enrégimenter plus aisément les enfants perdus de leur époque. Pas un seul exemplaire du Coran n’a été retrouvé chez Haji Bakr, ancien colonel de l’armée baassiste de Saddam Hussein ayant conçu la stratégie et l’organigramme de Daech.

    L’échec de la guerre contre le terrorisme est d’abord la conséquence de l’#inanité de l’appellation elle-même (comment faire la guerre à une tactique, à un concept, à un nom commun ? ). Il est ensuite la conséquence de l’obsession théologocentriste, qui considère que cette violence trouverait directement sa source dans les textes religieux plutôt que dans un contexte #géopolitique propice à toutes les manipulations intellectuelles. Elle est enfin la conséquence de la focalisation exclusive sur les enjeux sécuritaires au détriment des causes structurelles profondes de la #violence politique. Celles-ci sont plurielles. Il est grand temps que l’#industrie florissante des #experts en terrorisme en revienne à un minimum de modestie épistémologique. Il n’est pas d’explication monocausale permettant de comprendre l’irrésistible attrait qu’exerce Daech sur la jeunesse d’un monde désenchanté. Une approche pluridisciplinaire sera nécessaire : elle devra faire appel à l’économie, aux sciences sociales, à la psychologie, aux sciences religieuses, mais elle devra d’abord et surtout tirer les conséquences des tragiques erreurs géopolitiques commises depuis la guerre d’Afghanistan des années 1980 jusqu’à la tragédie syrienne, en passant par la dislocation de l’Irak et de la Libye.

    Depuis les zélotes de l’Antiquité, la menace terroriste n’a jamais vraiment disparu. Le nombre d’extrémistes religieux, de « psychopathes » et de dangereux idéologues politiques prêts à les manipuler, reste relativement constant à travers les siècles. Mais ces derniers ne peuvent prospérer et prendre le pouvoir que grâce au vide sécuritaire provoqué par l’effondrement des États centraux et en raison de l’incapacité de la très fantomatique « #communauté_internationale » à résorber les trous noirs et à construire une gouvernance collective un tant soit peu maîtrisée.

  • Iraqi Sunnis join Shia militias to fight IS militants | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/news/iraqi-sunnis-join-shiite-militias-fight-militants-520291754

    Many new Sunni battalions, each one consisting of 250-600 fighters, have been formed in the Sunni areas in Diyala province east of Baghdad, the Sunni-dominated province of Anbar and Salahudeen province, the home town of the former Iraqi president, Saddam Hussein.

    These battalions have linked to Badr, Kataib Hezbollah-Iraq, Asaib Ahl al-Haq, al-Nujabaa (a split group of Asaib), Jund al-Imam (a new Shia militia formed last year), Ali al-Akbar Bregaid (a new Shiiite militia formed a few months ago), and Kataib Sayyid al-Shuhada (a new Shia militia).

    “From the beginning we thought there was no way to liberate our lands, but by getting the help of Iraqis, not relying on the United States nor any other countries, so we joined the Popular Mobilisation,” Khalid Abdullah, the commander of Asaib Ahl al-Haq Sunni Battalion in Salahudeen told MEE by phone.
    – See more at: http://www.middleeasteye.net/news/iraqi-sunnis-join-shiite-militias-fight-militants-520291754#sthash.TY

  • Si les Américains disent qu’Assad est allié à ISIS, c’est certainement vrai. Après tout, ce sont les mêmes qui savaient déjà que Saddam Hussein était allié à Al Qaeda… (tu ne vois pas comme un schéma récurrent, là… ?)

    Saddam Hussein and al-Qaeda link allegations
    http://en.wikipedia.org/wiki/Saddam_Hussein_and_al-Qaeda_link_allegations

    Saddam Hussein and al-Qaeda link allegations were made by U.S. Government officials who claimed that a highly secretive relationship existed between former Iraqi President Saddam Hussein and the radical Islamist militant organization Al-Qaeda from 1992 to 2003, specifically through a series of meetings reportedly involving the Iraqi Intelligence Service (IIS).[1] In the lead up to the Iraq War, U.S. President George W. Bush alleged that Iraqi President Saddam Hussein and militant group al-Qaeda might conspire to launch terrorist attacks on the United States,[2] basing the administration’s rationale for war, in part, on this allegation and others. The consensus of intelligence experts has been that these contacts never led to an operational relationship, and that consensus is backed up by reports from the independent 9/11 Commission and by declassified Defense Department reports[3] as well as by the Senate Select Committee on Intelligence, whose 2006 report of Phase II of its investigation into prewar intelligence reports concluded that there was no evidence of ties between Saddam Hussein and al-Qaeda.[4] Critics of the Bush Administration have said Bush was intentionally building a case for war with Iraq without regard to factual evidence. On April 29, 2007, former Director of Central Intelligence George Tenet said on 60 Minutes, “We could never verify that there was any Iraqi authority, direction and control, complicity with al-Qaeda for 9/11 or any operational act against America, period.”[5]

  • Scandale à la Fifa en version arabe : la double trahison de Jibril Rajoub. | Culture et politique arabes
    http://cpa.hypotheses.org/5558

    Avec le patron de la Fifa – Moammar Kadhafi, Saddam Hussein et quelques autres peuvent en témoigner –, c’est un peu comme avec les dictateurs arabes : on cajole le « parrain » pendant des années jusqu’à ce qu’au moment où on le lâche sans trop être regardant sur les moyens. Mais il y a un autre parallèle possible entre le monde du foot et la géopolitique du Moyen-Orient : il y a tellement de sombres combines entre « frères arabes » qu’à la fin c’est toujours Israël qui gagne. Moins relayé par tous les médias du monde que les affaires de corruption soulevées par la Justice étasunienne, le scandale de la Fédération de Palestine de football n’a pas fini de faire parler dans la région.

    #football #fifa #Blatter #Palestine

  • #Terrorisme. Les dossiers secrets de l’#Etat_islamique

    Le groupe terroriste a lancé d’ambitieuses opérations d’espionnage avant son offensive de juin 2014 afin d’instaurer son califat en Syrie et en Irak, révèle une enquête du Spiegel.


    http://www.courrierinternational.com/article/terrorisme-les-dossiers-secrets-de-letat-islamique
    #djihadisme #EI #ISIS

    • Alors que jusqu’à présent la plupart des informations dans le domaine émanait des témoignages d’anciens combattants aux côtés de l’organisation terroriste, “pour la première fois, les documents de Haji Bakr montre précisément la manière dont était hiérarchiquement structurée l’organisation et quel rôle y ont joué d’anciens cadres du gouvernement de l’ex-dictateur Saddam Hussein”, écrit l’auteur.

      Haji Bakr, décrit comme “le plus important stratège” de l’organisation Etat islamique, s’était retrouvé “aigri et sans emploi” après la dissolution, en 2003, par les #Etats-Unis, de l’armée irakienne. C’est peu de temps après qu’il rencontre l’ancien dirigeant d’Al-Qaida, Abou Moussab Al Zarkaoui (tué en juin 2006). A son contact, il conçoit l’idée de mettre sur pied un groupe à la fois très solide stratégiquement et mu par une idéologie religieuse radicale. En 2010, Haji Bak convainc d’anciens officiers du renseignement irakien de l’aider à placer l’islamiste Abou Bakr Al-Baghdadi à la tête de ce qui n’est encore qu’un groupe relativement informel. Informel mais déjà très professionnel.

  • Former Saddam Hussein spy masterminded the rise of Isis, says report | World news | The Guardian

    http://www.theguardian.com/world/2015/apr/20/former-saddam-spy-masterminded-the-rise-of-islamic-state-says-report

    IS fighters on the Iraq-Syria border. Der Spiegel claims to have uncovered documents showing how the establishment of the group was carefully planned and put into practice. Photograph: Medyan Dairieh/Zuma Press/Corbis

    Documents uncovered in Aleppo show that Haji Bakr drew up the ‘blueprint for caliphate’ after being jailed by the US authorities, according to Der Spiegel

    Reuters

    Monday 20 April 2015 07.18 BST

    One of Saddam Hussein’s former intelligence officers masterminded Islamic State’s takeover of northern Syria after becoming embittered by the US-led invasion of Iraq, according to a report by the German magazine Der Spiegel

    Documents uncovered in Syria reveal meticulous planning for the group’s structure and organisation, the report says, with the 31 pages of handwritten charts, lists and schedules amounting to a blueprint for the establishment of a caliphate in Syria.

    #irak #is #isis #daech #saddam_hussein

  • Angry Arab: Qui a financé Walid Joumblatt durant sa carrière?
    http://angryarab.blogspot.fr/2015/04/who-has-funded-walid-jumblat-over-years.html

    J’ai réalisé hier que les États et organisations suivants ont financé et/ou armé Walid Joumblatt : Syrie, Irak (de Saddam Hussein, bien que le régime syrien lui a demandé de rompre ses liens avec Saddam quand il le sponsorisait), URSS, Allemagne de l’Est, Cuba, Iran, Arabie séoudite, États-Unis, Émirats arabes unis, OLP, Israël, France, Grande-Bretagne, Qatar, Algérie, Yémen et Jordanie. C’est le même homme qui, ces temps-ci, prétend promouvoir la souveraineté du Liban.

  • Saudi Shiites worry about backlash from Yemen war
    http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/saudi-shiites-worry-about-backlash-from-yemen-war/2015/04/07/10b01be2-dc7e-11e4-b6d7-b9bc8acf16f7_story.html

    Recent posts have insulted Shiites as “rawafidh,” or Islamic rejectionists. “The rawafidh is a downtrodden nation,” said a message from a well-known extremist group known as the Saudi Society. “It’s not an acceptable religion.”

    Some tweets even praise Iraq’s late dictator Saddam Hussein, a Sunni, for his repression of Shiites. A hard-line cleric, Abdulaziz Toufayfe, mocked the Shiite tradition of visiting family burial sites. “People of idols, worshippers of graves,” he wrote in a message.

    It was retweeted more than 12,000 times.

  • Iraq seeks help in its fight to overcome the toxic fallout of war and terror - The Ecologist
    http://www.theecologist.org/News/news_analysis/2790446/iraq_seeks_help_in_its_fight_to_overcome_the_toxic_fallout_of_war_and_

    Iraq is working hard to remediate the environmental impacts of two Gulf wars and Saddam Hussein’s chemical weapons programme, writes Wim Zwijnenburg. But it now faces new hazards deliberately caused by Islamic State - and is in desperate need of international support.

    De Saddam à nos jours

    Al-Jubury has accused IS of polluting water sources with oil waste and toxic chemicals, and destroying agricultural land, leading to desertification, economic losses and threatening food security.

    It appears that IS has adopted a strategy of using environmental damage as a weapon of war through the “deliberate contamination of rivers, lakes and streams with toxic waste and oil contaminants.”

    To address this problem, local news agencies have reported that the MoE will begin an environmental assessment of affected areas. According to Luay al-Mukhtar, director of the ministry’s department for the regulation of chemicals and polluted sites, the purposde is to

    “prevent the spread of disease and to safely dispose of waste. As part of this project, ministry teams will perform laboratory checks and analysis of water, soil and air in every area that has been cleared and secured of [IS] control.”

    La #pollution comme arme de #guerre, les Irakiens sont servis et ils ne sont pas sortis de l’auberge ! #Irak #santé #environnement #eau #sols #industrie_pétrolière #armes_chimiques #industrie_chimique

  • RETOUR SUR UN MENSONGE MEURTRIER

    Review: Judith Miller’s ‘The Story: A Reporter’s Journey’
    APRIL 7, 2015http://www.nytimes.com

    In late 2002 and through 2003, Judith Miller, an investigative reporter at The New York Times, wrote a series of articles about the presumed presence of chemical and biological weapons and possible nuclear matériel in Iraq. Critics thought the articles too bellicose and in lock step with the George W. Bush administration’s march to war. They all included careful qualifiers, but their overwhelming message was that Saddam Hussein posed a threat.

    Ms. Miller’s defense of her work then was straightforward: She reported what her sources told her. She has now written a book-length elaboration of that defense, “The Story: A Reporter’s Journey.” The defense is no better now than it was then.

    “The Story,” as anodyne a title as one could imagine, briefly sketches Ms. Miller’s early life before devoting itself to a more detailed description of her career. She came from a troubled home in Nevada and grew into an intrepid young woman who, she writes, liked adventure, sex and martinis.

    With very little experience, she joined the Washington bureau of The Times in 1977 as a reporter, a prized assignment, largely because the newspaper was facing a lawsuit accusing it of sex discrimination, she writes. The chapter describing this is titled “The New York Times, the Token.” She was very raw and her early work showed it. An editor told her she was sloppy and unprofessional. She learned professionalism fast enough that in 1983 she was posted to Cairo, one of the first women to head an international bureau for The Times.

    Correspondents in Cairo are typically charged with covering the whole of the Arab world, from West Africa to Iraq. Sometimes, non-Arab Iran is thrown in just for fun. This is an impossible if enthralling job and, in Ms. Miller’s telling, she fell hard for it. It was “thrilling” and “exhilarating,” she writes.

    Ms. Miller recounts longstanding friendships with, among others, King Hussein of Jordan, who failed in an attempt to teach her water-skiing.

    She was one of the earliest mainstream journalists to report on growing radicalization within Islam. She was also one of the earliest to report on the difficulties that could be imagined when the new radicals crossed paths with another emerging problem — the proliferation of weapons of mass destruction. This became a subject she would return to throughout her career.

    Ms. Miller devotes several chapters, by far the most given to any subject, to her coverage of Iraq. She had missed the first Persian Gulf war, she writes, stranded in Saudi Arabia. She fought hard to be included in coverage of the next one. The string of exclusive articles she produced before the Iraq war had the effect of buttressing the Bush administration’s case for invasion.

    She had built her career on access. She describes finding, cultivating and tending to powerfully situated sources. She writes that she did not, as some critics of her prewar reporting supposed, sit in her office and wait for the phone to ring. She pounded the pavement. And an ambitious reporter with the power, prestige and resources of a large news organization behind her can cover a lot of road.

    Opponents of the Iraq invasion and media critics of her reporting accused her of being a secret neoconservative thirsting for war. Whatever her actual politics, though, the agenda that comes through most strongly here is a desire to land on the front page. She rarely mentions an article she wrote without noting that it appeared on the front page or complaining that it did not.

    During the war, she writes, she was the sole reporter embedded with the military team charged with finding Iraq’s weapons of mass destruction. It failed, meaning so had she. Ms. Miller concedes that the Bush administration’s case for war was built largely on Iraq’s presumably ambitious weapons program. In describing what went wrong with one particular claim, she offers a defense that is repeated throughout the book: “The earlier stories had been wrong because the initial intelligence assessments we reported were themselves mistaken — not lies or exaggerations.”

    The New York Times fired her for being wrong. So, why are you giving gravitas to her “mea non culpa” book? She was wrong then.
    Ms. Miller’s main defense is that the experts she relied upon — intelligence officials, weapons experts, members of the Bush administration and others — were wrong about Mr. Hussein’s weapons. She acknowledges being wrong but not making any mistakes. She quotes herself telling another reporter: “If your sources were wrong, you are wrong.” This is where she gets stuck.

    Journalists, especially those who have a talent for investigative work, are taught early to write big, to push the story as far as possible. Be careful; nail the facts; be fair, but push hard. Nobody pushed harder than Ms. Miller. In this case, she wound up implicitly pushing for war.

    A deeper critique of her own reporting, and through that example a critique of the entire enterprise of investigative reporting, would examine its inherently prosecutorial nature. Investigators — journalistic or otherwise — are constantly trying to build a case, to make things fit even when they don’t obviously do so. In the process, the rough edges of the world can be whittled away, nuance can become muddled in the reporter’s head, in the writing, or in the editing.

    The final section of “The Story” deals with Ms. Miller’s role in the Valerie Plame affair, her refusal to identify a source (for an article she never wrote), her jailing because of that refusal, and finally her forced resignation from The Times in 2005. As she describes it, she wasn’t simply abandoned but thrown overboard. This seems partly because of politics and institutional embarrassment, but also partly because of her personality. Almost every investigative reporter is in some way difficult to deal with. Ms. Miller was no exception. She offended colleagues on the way up, she says, and they delighted in her failure when she fell down.

    To Ms. Miller’s credit, this is not a score-settling book, although Bill Keller, the executive editor who she says forced her out of The Times, gets walked around the block naked a couple of times and competing reporters receive just-for-old-times’-sake elbows to their rib cages.

    That doesn’t mean she has made peace with the end of her career at The Times. It was a devastating exile for a proud and influential reporter. Cast out of the journalistic temple, she says she felt “stateless,” and from the evidence here she remains a bit lost. This sad and flawed book won’t help her be found.

    THE STORY
    A Reporter’s Journey
    By Judith Miller
    381 pages. Simon & Schuster. $27.

    Terry McDermott, a former national correspondent for The Los Angeles Times, is the author, with Josh Meyer, of “The Hunt for KSM: Inside the Pursuit and Takedown of the Real 9/11 Mastermind, Khalid Sheikh Mohammed.”❞

  • The hidden hand behind the Islamic State militants? Saddam Hussein’s. - The Washington Post
    http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/the-hidden-hand-behind-the-islamic-state-militants-saddam-husseins/2015/04/04/aa97676c-cc32-11e4-8730-4f473416e759_story.html?postshare=4541428252

    His account, and those of others who have lived with or fought against the Islamic State over the past two years, underscore the pervasive role played by members of Iraq’s former Baathist army in an organization more typically associated with flamboyant foreign jihadists and the gruesome videos in which they star.

    Even with the influx of thousands of foreign fighters, almost all of the leaders of the Islamic State are former Iraqi officers, including the members of its shadowy military and security committees, and the majority of its emirs and princes, according to Iraqis, Syrians and analysts who study the group.

    They have brought to the organization the military expertise and some of the agendas of the former Baathists, as well as the smuggling networks developed to avoid sanctions in the 1990s and which now facilitate the Islamic State’s illicit oil trading.

    ...
    The public profile of the foreign jihadists frequently obscures the Islamic State’s roots in the bloody recent history of Iraq, its brutal excesses as much a symptom as a cause of the country’s woes.

    ...
    The de-Baathification law promulgated by L.­ Paul Bremer, Iraq’s American ruler in 2003, has long been identified as one of the contributors to the original insurgency. At a stroke, 400,000 members of the defeated Iraqi army were barred from government employment, denied pensions — and also allowed to keep their guns.
    ...
    He cited the case of a close friend, a former intelligence officer in Baghdad who was fired in 2003 and struggled for many years to make a living. He now serves as the Islamic State’s wali, or leader, in the Anbar town of Hit, Dulaimi said.

    “I last saw him in 2009. He complained that he was very poor. He is an old friend, so I gave him some money,” he recalled. “He was fixable. If someone had given him a job and a salary, he wouldn’t have joined the Islamic State.

    “There are hundreds, thousands like him,” he added. “The people in charge of military operations in the Islamic State were the best officers in the former Iraqi army, and that is why the Islamic State beats us in intelligence and on the battlefield.”

  • Reprise de Tikrit et traque des complices des terroristes
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2478

    L’une des grandes villes irakiennes récupérée des mains des terroristes du Daesh, première des importantes localités est Tikrit, lieu de naissance de Saddam Hussein. Libérée au bout de 2 mois de dures batailles qui ont commencé avec le nettoyage des villages environnants. De même est arrivé à Kobané sur le territoire syrien, pour laquelle il a fallu 4 mois de combats. Maintenant les peshmergas, les milices chiites et les éléments de l’armée régulière irakienne qui ont reconquis cette cité, occupée par (...)

    conflits, situation, points chauds, monde, international, efforts, position, opinion, interventionnisme,

    / #Syrie,_opposition,_Turquie,_Qatar,_armée,_Alep,_Damas,_Bashar_Al-Assad,_Liban, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , #Iran,_presse,_journalistes,_censure,_islamisme, Irak, (...)

    #conflits,situation,_points_chauds,_monde,_international,_efforts,_position,_opinion,_interventionnisme, #Terrorisme_,islamisme,Al-Qaeda,politique,_ #Irak,_prison,_pétitions,_chiite,_sunnite,_journaliste #fait_divers,_société,_fléau,_délinquance,_religion,_perdition

  • Très important : ce soir, Hassan Nasrallah a attaqué frontalement l’Arabie séoudite sur quasiment tous les fronts. D’après les commentaires assez unanimes, il avait « retiré les gants ».
    http://www.lbcgroup.tv/news/207752/lbci-news

    “If the goal is to rescue the Yemeni people, why did you abandon the Palestinian people for decades? Why did you betray them?,” he asked.
     
    Hezbollah’s chief added that the pretext that Yemen represents a threat to the Gulf states is “pointless.”
     
    Nasrallah also said that one of the “most big lies” that the Saudi kingdom has been propagating is that Iran is occupying Yemen.
     
    “Saudi Arabia does not recognize the rights of the people, and this is the main problem in the Saudi mentality,” he added.
     
    He also noted that Saudi Arabia’s failure is pushing the people of the region to resort to Tehran.
     
    “When Israel had occupied Lebanon, Iran supported Hezbollah and gave us the experience of resistance,” he noted.
     
    Nasrallah asked what Saudi Arabia did for Iraq, adding that the Saudi kingdom had funded the war waged by Saddam Hussein against Iran.​
     
    “You had also supported George Bush in his war on Iraq,” he added.
     
    Nassrallah accused Saudi Arabia of supporting al-Qaeda-linked groups and Takfiri militants when the Iraqi people resisted the US occupation, adding that that the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL) is the kingdom’s “latest crime.”

    • Sur la timeline d’Al Manar :

      20:55 Sayyed Nasrallah: Saudi Arabia is hindering presidential elections in Lebanon. Saudi FM Saud al-Faisal he who is vetoing the election of the candidate who has the majority within the Christians in Lebanon

      20:58 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: if the aim of the war on Yemen is to save the Yemeni people, then why did you abandon the Palestinian people for long decades?

      21:00 Sayyed Nasrallah: Latest developments in Yemen a new proof that Arab states have never considered Israel an enemy

      21:01 Sayyed Nasrallah: Saudi Arabia has opposed the revolution which had overthrown Hosni Mubarak. Why didn’t they form a coalition to strike Egypt?

      21:05 Sayyed Nasrallah: Can you prove to scholars and people in our Muslim nation that the current events in Yemen represent a real danger to Saudi Arabia and Gulf states?

      21:08 Sayyed Nasrallah: Pretext that Yemen represents threat to Gulf states is baseless

      21:10 Sayyed Nasrallah: one of the most big lies Saudi Arabia has been propagating is that Iran is occupying Yemen.

      21:15 Sayyed Nasrallah: Saudi Arabia does not recognize the rights of the peoples, and this is the major problem in the Saudi mentality

      21:17 Sayyed Nasrallah: where are the achievements of Saudi Arabia’s foreign policy since 30 years ago?

      21:20 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: Your failure is prompting the people of the region to resort to Iran

      21:21 Sayyed Nasrallah: When Israel had occupied Lebanon Iran supported us and gave us the experience of resistance

      21:24 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: you have abandoned the Palestinian cause. Iran is not holding sway over Palestinians and their decisions

      21:25 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: what did you do for Iraq? You had funded the war waged by Saddam Hussein against Iran

      21:26 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: You had also supported George Bush in his war on Iraq

      21:30 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: and when the Iraqi people resisted the US occupation you had supported al-Qaeda-linked groups and Takfiri militants, and ISIL is your latest crime

      21:31 Sayyed Nasrallah: the Saudi intelligence was sending the booby-trapped cars and funding the suicide attacks on the Iraqi cities

      21:33 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: You supported Saddam Hussein as he was committing genocide against Iraqi people

      21:35 Sayyed Nasrallah: Iran defended the Iraqi people in a war which was eradicating its existence

      21:48 Sayyed Nasrallah to Saudi Arabia: you have sent the Takfiri monsters to Syria not to save the Syrian people, but to subdue Syria. However Syria will remain free and independent

  • The CIA Just Declassified the Document That Supposedly Justified the Iraq Invasion
    https://news.vice.com/article/the-cia-just-declassified-the-document-that-supposedly-justified-the-iraq

    Thirteen years ago, the intelligence community concluded in a 93-page classified document used to justify the invasion of Iraq that it lacked “specific information” on “many key aspects” of Iraqi President Saddam Hussein’s weapons of mass destruction (WMD) programs.

    But that’s not what top Bush administration officials said during their campaign to sell the war to the American public. Those officials, citing the same classified document, asserted with no uncertainty that Iraq was actively pursuing nuclear weapons, concealing a vast chemical and biological weapons arsenal, and posing an immediate and grave threat to US national security.

    La rapport qui a servi de prétexte à la guerre en #Irak enfin déclassifié
    http://www.france24.com/fr/20150320-rapport-guerre-irak-menace-nucleaire-cia-bush-exageration-2002-nu

    Le site américain Vice a en effet publié, jeudi 19 mars, le rapport de 2002 sur la menace irakienne, non-censuré et complet, issu des services américains. Ce document cité par George W. #Bush et ses ministres était resté « top secret » depuis 13 ans.

    À sa lecture, on comprend les réticences des autorités américaines. Concernant les armes chimiques, les espions américains notaient seulement que l’Irak avait « rénové une usine de fabrication de vaccins » et détenait toujours des stocks de certains gaz dangereux (comme le sarin), mais qu’il n’y avait pas d’autres indices laissant supposer que Bagdad avait relancé un éventuel programme d’armes biologiques.

    Saddam Hussein n’avait, selon les auteurs de ce rapport, « pas les moyens pour fabriquer des armes nucléaires »... même si les agents américains jugeaient qu’il en avait envie. Dans sa conclusion, l’assistant au secrétaire d’État au renseignement affirme que l’utilisation par Saddam Hussein d’armes de destruction massive est « peu probable », un ton bien moins affirmatif que le président va-t-en-guerre George W. Bush.

    Al-Qaïda en Irak : des « preuves irréfutables » et « très discutables »

    Le ton n’est pas non plus le même concernant l’éventuelle collusion entre Saddam Hussein et Al-Qaïda. Si Donald #Rumsfeld, le secrétaire à la Défense de l’administration Bush, avait affirmé que les services de renseignement lui avaient fourni des « preuves irréfutables » du fait que l’Irak abritait, en connaissance de cause, des membres de l’organisation terroriste, les auteurs du rapport écrivent que « la présence d’agents d’Al-Qaïda en Irak est très discutable ».

    Ils soulignent à plusieurs reprises que les sources fiables manquent pour étayer la thèse d’une collaboration entre le régime irakien et les terroristes du mouvement d’Oussama Ben Laden. « Saddam Hussein est très suspicieux à l’égard de tout ce qui touche à l’islamisme radical », rappelaient même les agents du renseignement.

    #Etats-Unis #crimes #assassins #impunité

  • CF2R - Irak : les milices chiites à la pointe du combat
    http://www.cf2r.org/fr/notes-actualite/irak-les-milices-chiites-a-la-pointe-du-combat.php

    La bataille pour la reprise de Tikrit, la ville natale de Saddam Husseïn, est suivie de près par tous les observateurs pour tenter de décrypter l’attitude du pouvoir en place à Bagdad. Il apparaît de plus en plus que ce dernier est placé sous la tutelle, au moins sur le plan tactique, des Iraniens. Les Gardiens de la Révolution iranienne (pasdaran) constituent le bras armé de la politique de Téhéran. Ils commandent, soutiennent, équipent les milices chiites irakiennes lesquelles sont beaucoup plus importantes et actives que l’armée qui se retrouve cantonnée à un rôle de supplétif. Le grand problème réside dans le fait que cet état de fait ne va pas dans le sens de ce qui est souhaité par la communauté internationale : la réintégration de la minorité irakienne sunnite dans les structures étatiques. Cela est d’autant plus vrai que les sunnites sont toujours considérés comme des complices de l’Etat islamique (EI ou Daech).

    Un comportement condamnable vis-à-vis des sunnites

    Ainsi, le Premier ministre - chiite - Haider al-Abbadi a déclaré : « il n’y a pas de neutralité dans la bataille contre l’EI. Si quelqu’un fait preuve de neutralité vis-à-vis de l’EI, alors c’est l’un des leurs ». Cette affirmation péremptoire va à l’encontre du souhait du grand Ayatollah Ali al-Sistani, la plus haute autorité religieuse irakienne. Ce dernier exhorte les miliciens chiites à « respecter les civils et leurs biens ». Les forces qui tentent de libérer Tikrit de l’emprise de Daech sont au deux tiers des milices chiites. Ces dernières risquent de trouver dans le « blanc seing » délivré par le Premier ministre - qui s’est toutefois comporté avec plus de modération après cette déclaration guerrière - la justification pour se venger de la population sunnite soupçonnée avoir soutenu Daech lors de la conquête de la ville en juin 2014.
    . . .

    #Irak #Iran #Chiites #Sunnites #Daech

  • Poles apart - Le Monde diplomatique - English edition
    http://mondediplo.com/2003/03/01polesapart

    FUNDAMENTAL global issues are clearly at stake in Iraq. Alarm bells ring as international relations disintegrate. The United Nations is sidelined, the European Union divided and Nato fractured. In February 10 million people took to the streets around the world: anti-war protesters, convinced that tragic events had been set in motion, renounced the return of brutality to the political stage and the rise in violence, passion and hatred.

    Collective fears produce anxious questions. Why should we wage war on Iraq? Why now? What are the real intentions of the United States? Why are France and Germany so adamant in their opposition? Does this conflict point to a new geopolitical arrangement? Will it change worldwide balances of power?

    Many observers believe that the real reasons for this war are secret. People of good will who have paid close attention to US arguments remain sceptical. Having failed to make its case for war, Washington has forcefully presented feeble justifications while causing doubt around the world.

    What is the official rationale? In September President George Bush addressed the Security Council, outlining seven charges against Iraq in a document, A Decade of Defiance and Deception. This made three main accusations: Iraq has flouted 16 UN resolutions; it possesses or is seeking ballistic missiles and weapons of mass destruction (WMD), nuclear, biological and chemical; it is guilty of human rights violations, including torture, rape and summary executions.

    There are four more charges. The US blames Baghdad for abetting terrorism by harbouring Palestinian organisations and sending $25,000 to families of those who carry out suicide attacks on Israel (1). It accuses Iraq of holding prisoners of war, including a US pilot; of confiscating property, including artworks and military material, during its invasion of Kuwait; and of diverting revenues from the UN oil-for-food programme.

    These accusations led to a unanimous Security Council vote in November. Resolution 1441 mandated “an enhanced inspection regime with the aim of bringing to full and verified completion the disarmament process”. Considering these disturbing charges, should all countries see Iraq as the world’s number one enemy? Is it the biggest threat to humanity? Do US accusations justify all-out war?

    The US and some allies - the United Kingdom, Australia and Spain - say yes. Without the approval of any recognised international body, the US and UK have dispatched some 250,000 troops to the Gulf. This a formidable fighting force with massive powers of destruction. But, backed by substantial international public opinion, Western countries such as France, Germany and Belgium say no. Although they acknowledge the seriousness of the charges, they contend that accusations of flouting UN resolutions, violating human rights and possessing WMD could be levelled against other countries, especially Pakistan and Israel. But since both are close US allies, no one will declare war on them. There is no shortage of dictatorships (Saudi Arabia, Egypt, Tunisia, Pakistan, Turkmenistan, Uzbekistan and Equatorial Guinea) that trample on human rights (2). Because they are allies, Washington is silent.

    In the eyes of France, Germany and Belgium, the Iraqi regime does not immediately threaten its neighbours because of 12 years of non-stop surveillance, restrictions on its airspace and that devastating embargo. About the endless search for impossible-to-find weapons, many agree with Confucius:"You can’t catch a cat in a dark room, especially when there is no cat." They believe that the inspectors from the UN Monitoring, Verification and Inspection Commission, led by Swedish diplomat Hans Blix, and the UN International Atomic Energy Agency (IAEA), headed by Egyptian disarmament expert Mohammed al-Baradei, are making steady progress, as their reports to the Security Council, in particular at the 7 March meeting, indicate. The goal of disarming Iraq could be achieved without war.

    The French president, Jacques Chirac, through his foreign minister, Dominique de Villepin, has used this sensible reasoning at the UN. In the minds of those opposed to war, Chirac person ifies resistance to overwhelming US firepower. Although we may be overstating the case, Chirac has now achieved a level of international popularity enjoyed by few French leaders before him. Like “General Della Rovere” in Roberto Rossellini’s celebrated film, fate may have thrust him into the role of resistance fighter, but Chirac has taken up the challenge (3). The US has failed to make its case for war. It is vulnerable to France’s potential veto and has already suffered two setbacks in the Security Council. The first was on 4 February, when US Secretary of State Colin Powell’s presentation of evidence against Baghdad flopped; and the second was on 14 February, when Hans Blix delivered a fairly positive report, in which he implied that some of Powell’s evidence was barely cred ible. The same day the French foreign minister made a similar statement: “Ten days ago the US Secretary of State reported the alleged links between al-Qaida and the regime in Baghdad. Given the present state of our research and intelligence, in liaison with our allies, nothing allows us to establish such links.” Establishing links between Osama bin Laden’s network and Saddam Hussein’s regime is a crucial factor that could justify war, particularly to the US public, still in shock after 11 September 2001.

    Because there appears to be no demonstrable case for war, many are rallying in opposition. So we must question the real motives of the US, which are threefold. The first stems from a US preoccupation, which became a total obsession
    Europe and America: poles apart

    After 11 September, with preventing links between rogue states and international terrorists. In 1997 President Bill Clinton’s defence secretary, William Cohen, voiced US fears: “The US faces a heightened prospect that regional aggressors, third-rate armies, terrorist cells and even religious cults will wield disproportionate power by using, or even threatening to use, nuclear, biological or chemical weapons” (4). In a statement in January 1999 Bin Laden indicated that the threat was real: “I do not consider it a crime to try to obtain nuclear, chemical and biological weapons” (5). Last September President Bush acknowledged that such dangers haunted him: “Our greatest fear is that terrorists will find a shortcut to their mad ambitions when an outlaw regime supplies them with the technologies to kill on a massive scale.” (6)

    For Bush this outlaw regime is Iraq. Hence the unprecedented US national security directive of preventive war, issued last September. Former CIA director James Woolsey summed up the Bush doctrine, saying that it was born of the asymmetric battle against terror, and about advanced dissuasion or preventive war. Since terrorists always had the advantage of attacking in secret, he said, the only defence was to find them wherever they were, before they got into a position to mount an attack (7). The US will hardly be seeking UN authorisation for this new mode of warfare. The second, albeit unspoken, motive, is to control the Gulf and its oil resources. More than two thirds of the world’s known reserves are in Gulf states: Iran, Iraq, Kuwait, Saudi Arabia, Qatar and the United Arab Emirates. For the developed countries, particularly the US with its vast appetite for oil, the Gulf is critical to assure economic growth and maintain a way of life. The US would immediately interpret any attack on the Gulf states as a threat to its vital interests. In 1980 President Jimmy Carter (later winner of the 2002 Nobel peace prize), outlined in his State of the Union address the US policy in the Gulf: “Any attempt by any outside force to gain control of the Persian Gulf region will be regarded as an assault on the vital interests of the US, and such an assault will be repelled by any means necessary, including military force” (8).

    Placed under British control after the first world war and the dismantling of the Ottoman empire, the Gulf came under growing US influence after the second world war. But two countries resisted US domination: Iran after its Islamic revolution in 1979, and Iraq after its invasion of Kuwait in 1990. Since 11 September 2001, there have been suspicions about Saudi Arabia and its links with militant Islamists and alleged financial support for al-Qaida. The US takes the position that it cannot afford to lose a third pawn on the Gulf chessboard, especially one as important as Saudi Arabia. Hence the temptation to use false pretences to occupy Iraq and regain control of the region.

    Aside from military difficulties, it will not be easy for US occupation forces to run Iraq in the post-Saddam era. When he was still lucid, Colin Powell described the intricacies of such an undertaking (9). He said in his autobiography that although the US had condemned Saddam for invading Kuwait, the US had no desire to destroy Iraq. According to Powell, the US’s major rival in the Gulf in the 1980s was Iran, not Iraq; in those years the US needed Iraq to counterbalance Iran. Powell also insisted that Saudi Arabia opposed a Shi’ite rise to power in southern Iraq; Turkey did not want the Kurds in northern Iraq to secede; and the Arab states did not want Iraq to be invaded and then divided into Sunni, Shi’ite and Kurdish factions; that would have dashed US hopes for stability in the Middle East. Powell concluded that to prevent such scenarios, the US would have had to conquer and occupy a faraway nation of 20 million people, which would have run counter to the wishes of the American people. Yet that is what Bush wants today.

    The third, also unspoken, US motive is world supremacy. For years Bush’s rightwing advisers - including the vice-president, Dick Cheney, the defence secretary, Donald Rumsfeld, the deputy defence secretary, Paul Wolfowitz, and Richard Perle, the chairman of the Pentagon’s Defence Policy Board - have hypothesised that the US would become a global imperial power (see United States: inventing demons, page 6). These men held similar positions from 1989 to 1993 in the administration of President George Bush Senior. The cold war was ending: although most strategists favoured a reduced role for US armed forces, they gave preference to restructuring the military, relying on new technologies to re-establish war as a foreign policy tool.

    One observer explained: “The Vietnam syndrome was still alive. The military didn’t want to use force unless everyone was in agreement. The stated conditions required virtually a national referendum before force could be used. No declaration of war would have been possible without a catalysing event such as Pearl Harbor” (10). In December 1989 White House hawks, with General Colin Powell’s agreement and without congressional or UN approval, instigated the invasion of Panama, ousting General Manuel Noriega and causing 1,000 deaths. The same men prosecuted the Gulf war, in which US military might left the world thunderstruck.

    After returning to the White House in January 2001, Bush’s hawks recognised that 11 September was their long-awaited “catalysing event”. Now nothing restrains them. They used the USA Patriot Act to give the government alarming powers against civil liberties; they promised to exterminate terrorists; they put forward their theory of global war against international terrorism; they conquered Afghanistan and overthrew the Taliban; they sent troops to Colombia, Georgia and the Philippines. They then developed the preventive war doctrine and used their propaganda to justify war on Iraq.

    The hawks ostensibly agreed that the US should focus its efforts on globalisation’s power centres: the G7, the International Monetary Fund, the World Trade Organisation and the World Bank. But they have sought incrementally to end US involvement in multilateral organisations. That is why they urged Bush to condemn the Kyoto protocol on global warming; the anti-ballistic missile treaty; the International Criminal Court; the treaty on anti-personnel mines; the biological weapons protocol; the convention on small arms; the treaty banning nuclear weapons; and the Geneva conventions on prisoners of war relevant to the Guantanamo detainees. Their next step could be to reject the authority of the Secur ity Council, jeopardising the UN’s existence. Under the guise of lofty ideals - freedom, democracy, free trade - these rightwing ideologues seek to transform the US into a new military state. They have embraced the ambitions of all empires: reshaping the globe, redrawing frontiers and policing the world’s peoples.

    These were the intentions of previous colonialists. They believed, as historians Douglas Porch and John Keegan have argued, that the spread of trade, Christianity, science and efficient Western-style administration would push forward the frontiers of civilisation and reduce zones of conflict. Thanks to imperialism, poverty would turn into prosperity, savages find salvation, superstition become enlightenment, and order arrive in places of confusion and barbarism (11).

    Thanks to their distinctive conception of the EU, France and Germany seek to forestall growing US hegemony, and choose to act as a non- belligerent counterweight to the US within the UN (12). As Dominique de Villepin said: “We believe that a multipolar world is needed, that no one power can ensure order throughout the world” (13). The shape of a bipolar world is becoming evident. The second pole could either be the EU (if its member states can overcome their differences), a new Paris-Berlin-Moscow alliance or other formations (Brazil, South Africa, India, Mexico). France and Germany have taken a bold and historic step that could enable Europe to overcome its fears of the past 60 years and reaffirm its political will. They have exposed the pusillanimity of European countries (including the UK, Spain, Italy and Poland) that have been vassal states for far too long.

    The US had been making itself comfortable in a unipolar world dominated by its military forces; the war on Iraq was meant to display new US imperial power. But France and Germany have joined together to remind the US that political, ideological, economic and military considerations are crucial to the exercise of power. Globalisation led some to believe that economics and neoliberal ideology were the only essential factors; political and military considerations were relegated to the back burner. That was a mistake. As the world is being formed anew, the US focuses on the military and the media. France and Germany have opted for a political strategy. In their attempt to address global problems, France and Germany bet on perpetual peace. Bush and his entourage of hawks seek perpetual war.

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  • Paris attacks: Don’t blame these atrocities on security failures
    http://www.independent.co.uk/voices/comment/paris-attacks-dont-blame-these-atrocities-on-security-failures-997022

    The failure that has put all the world in danger is at the level of politics rather than security. It was political leaders who got rid of Saddam Hussein in Iraq, Muammar Gaddafi in Libya and have tried to displace Bashar al-Assad in Syria without thinking through the consequences. One can argue about whether or not this was a good thing to do, but the result of these actions has been to open the gates to al-Qaeda, Isis and their clones. From these savage conflicts sparks are bound to fly and start fires in Europe.

  • Article bizarre de Onfray qui commence par une longue diatribe habituelle de fustigation des musulmans, mais qui se termine par un mea culpa : « Les régimes islamiques ne menacent l’Occident que depuis que l’Occident les menace »

    Mercredi 7 janvier 2015, notre 11 Septembre
    Michel Onfray, Le Point, le 10 janvier 2015
    http://www.lepoint.fr/politique/onfray-mercredi-7-janvier-2015-notre-11-septembre-10-01-2015-1895400_20.php

    #Charlie_Hebdo #Michel_Onfray #islamophobie #guerre

    • Merci. Il me semble que sur le site du Point il manque quelques paragraphes, les seuls qui me paraissaient intéressants d’ailleurs :

      « Peut-on penser un peu l’événement et se défaire un tant soit peu de l’émotion, du pathos, du compassionnel qui ne mange pas de paix et dans lequel communient les tenants de l’unité nationale ? Il ne suffit pas de crier à la barbarie des tireurs du commando et d’affirmer que ces barbares attaquent notre civilisation pour se croire quittes !

      Le matin même, aux informations de 7.00, j’apprenais que la France avait dépêché un sous marin nucléaire sur les côtes est de la Méditerranée, non loin de la Syrie. Nous sommes en guerre. Et cette guerre a été déclarée après le 11 septembre par le clan des Bush. Hormis l’épisode à saluer de Chirac refusant d’y aller, de Mitterrand à Hollande en passant par Sarkozy, nous avons bombardé des pays musulmans qui ne nous menaçaient pas directement : Irak, Afghanistan, Lybie, Mali, aujourd’hui l’Etat Islamique, et ce en faisant un nombre considérable de victimes musulmanes depuis des années. Voit-on où je veux en venir ?

      Précisons. A qui peut-on faire croire qu’hier le régime des Talibans en Afghanistan, celui de Saddam Hussein en Irak ou de Kadhafi en Lybie, aujourd’hui celui des salafistes au Mali ou du califat de l’Etat Islamique menaçaient réellement la France avant que nous ne prenions l’initiative de les attaquer ? Que maintenant, depuis que nous avons pris l’initiative de les bombarder, ils ripostent, c’est, si l’on me permet cette mauvaise formule, de bonne guerre !

      Mais l’on confond la cause et la conséquence : les régimes islamique de la planète ne menacent concrètement l’Occident que depuis que l’Occident les menace. Et nous ne les menaçons que depuis que ces régimes aux sous-sols intéressants pour le consumérisme occidental ou aux territoires stratégiquement utiles pour le contrôle de la planète, manifestent leur volonté d’être souverains chez eux. Ils veulent vendre leur pétrole ou les produits de leurs sous-sols à leur prix et autoriser leurs bases à leurs seuls amis, ce qui est parfaitement légitime, le principe de la souveraineté des pays ne souffrant aucune exception.

      Si les droits de l’homme étaient la véritable raison des attaques françaises aux côtés, comme par hasard, des Etats-Unis, pourquoi n’attaquerions nous pas les pays qui violent les droits de l’homme et le droit international ? Pourquoi ne pas bombarder la Chine ? Cuba ? L’Arabie Saoudite ? L’Iran ? Le Pakistan ? Le Qatar ? Ou même les Etats-Unis qui exécutent à tour de bras ? Il suffit de lire le rapport d’Amnesty International pour choisir ses cibles, elles ne manquent pas…

      Les politiques qui n’ont d’idées qu’en fonction de leurs élections ou de leurs réélections n’ont pas pensé la guerre. Ils regardent les crédits de la défense et ils coupent pour faire des économies, mais ils n’ont aucune théorie en rapport avec le nouvel état des lieux. La géostratégie est le cadet de leur souci.

      L’existence de l’URSS légitimait, disons-le ainsi, l’armement nucléaire pour l’équilibre des terreurs. »

  • Les #sunnites d’#Irak, au cœur des crises depuis 2003 : l’analyse par les #cartes

    Depuis l’intervention des États-Unis en Irak au printemps 2003 et le renversement de Saddam Hussein, la destinée des sunnites d’Irak, représentant 30% de la population, a connu un tournant. Dominante parmi les sphères du pouvoir depuis l’époque ottomane puis du mandat britannique, les élites sunnites constituaient les principaux cadres du parti Baas de Saddam Hussein et occupaient les principaux postes de l’armée irakienne.

    Même si une grande partie de la communauté sunnite était également opprimée par la dictature baasiste, la minorité sunnite dominante est considérée dans son ensemble comme l’ennemi des États-Unis, dans le contexte de la « guerre contre la terreur ». Exclus de la transition, en opposition au régime autoritaire de l’ancien Premier ministre Nouri Al-Maliki, les sunnites sont désormais confrontés à l’expansion brutale de l’organisation armée État islamique dans leurs provinces. Bien qu’il offre une revanche aux sunnites et l’espoir de dépasser le cadre national en rétablissant le califat, son idéologie et ses méthodes divisent la communauté sunnite irakienne.


    http://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-sunnites-d-Irak-au-coeur-des.html
    #islam #cartographie #visualisation #religion

  • http://www.theguardian.com/world/2014/dec/11/-sp-isis-the-inside-story?CMP=share_btn_fb
    Traduction de Isis : the inside story . Yamine Makri

    L’Etat islamique e l’Irak et du Levant vu de l’intérieur
    Martin Chulov, The guardian

    (Un article du Guardian que j’ai traduit qui donne quelques précisions sur cette organisation.)

    L’un des commandants supérieurs de l’Etat islamique révèle des détails sur les origines de cette organisation à l’intérieur même d’une prison irakienne, juste sous le nez de leurs geôliers américains.

    À l’été 2004, un jeune djihadiste enchainé marche lentement dans la prison du Camp de Bucca, dans le sud de l’Irak. Il est nerveux lorsque deux soldats américains le conduisent à travers trois bâtiments lumineux et un dédale de couloirs, dans une cour ouverte. D’autres hommes portant des uniformes de prison aux couleurs vives reculent prudemment, en le regardant.

    « J’ai reconnu certains d’entre eux tout de suite » m’a-t-il dit. « J’avais craint le camp de Bucca. Mais quand je suis arrivé, c’était beaucoup mieux que ce que je pensais. »
    Le djihadiste, qui utilise le nom de guerre d’Abû Ahmad, est arrivé au Camp de Bucca lorsqu’il était jeune homme il y a une décennie, il est maintenant un haut fonctionnaire dans l’État islamique (Isis), avoir gravi tous les échelons avec aussi la plupart des hommes qui avaient servi à ses côtés en prison. Comme lui, les autres détenus avaient été capturés par des soldats américains dans différentes villes d’Irak et conduit à cet endroit qui était déjà tristement célèbre : une prison-forteresse au milieu désert qui restera un des héritages de la présence américaine en Irak.

    Les autres prisonniers étaient également terrifiés par le camp de Bucca, mais ils se sont vite rendu compte que, loin de leurs pires craintes, la prison américaine pouvait être une opportunité extraordinaire : « Nous ne pourrions jamais être tous réunis comme ceci à Bagdad, ou n’importe où ailleurs » dit-il. « Cela aurait été incroyablement dangereux et risqué. Ici, nous n’étions pas seulement en sécurité, mais nous étions aussi à quelques centaines de mètres des uns des autres avec l’ensemble des dirigeants d’Al-Qaida. »

    C’est au Camp de Bucca qu’Abû Ahmad a rencontré Abu Bakr al-Baghdadi, l’émir de l’Etat islamique qui est maintenant décrit comme le chef terroriste le plus dangereux du monde. Dès le début, « d’autres hommes dans le camp semblaient s’en remettre à lui. Mais aucun de nous ne savait qu’il allait finir en tant que leader. »

    Abû Ahmad était un membre essentiel dès la première incarnation du groupe. Jeune homme, il militait contre l’occupation américaine qui essayait d’imposer un changement de pouvoir en Irak en favorisant la population chiite du pays au détriment des sunnites dominants. (…)

    Abû Ahmad a accepté de parler publiquement après plus de deux années de discussions, au cours de laquelle il a révélé son passé comme l’un des militants les plus redoutables de l’Irak – il a voulu partagé sa profonde inquiétude pour l’Isis et l’avenir de la région. Avec l’Irak et la Syrie en feu, tous le Moyen-Orient est apparemment condamnés à une nouvelle génération de troubles et d’effusions de sang. La brutalité d’Isis est de plus en plus en contradiction avec ses propres idéaux.

    Ses doutes au sujet de ce que l’État islamique est devenu l’ont conduit à parler au Guardian en une série de conversations expansives, qui offrent une perspective unique sur son leader énigmatique et la naissance du groupe armé - qui s’étend de 2004, quand il a rencontré Abu Bakr al -Baghdadi au Camp de Bucca, à 2011, lorsque l’insurrection irakienne a traversé la frontière vers la Syrie.

    Au début, de retour du Camp de Bucca, le prisonnier qui allait devenir l’homme le plus recherché du monde s’était déjà mis à l’écart des autres détenus. Mais, Abû Ahmad nous rappelle, que les geôliers américains avaient une très différente impression de Al-Baghdadi. Ils le voyaient comme une personne influence, conciliante et apaisante dans un environnement incertain et ils se tournèrent vers lui pour les aider à résoudre les conflits entre les détenus. « J’avais ce sentiment qu’il nous cachait quelque chose. Il était à l’opposé des autres émirs qui étaient beaucoup plus facile d’accès. Il se tenait à distance, loin de nous tous. »

    Baghdadi est né Ibrahim ibn al-Badri Awwad al-Samarrai en 1971, dans la ville irakienne de Samarra. Il a été détenu par les forces américaines à Falloujah, à l’ouest de Bagdad, en Février 2004, quelques mois après qu’il ait contribué à fonder un groupe militant, Jaysh Ahl al-Sunna wal-Jama‘a, qui avait pris racine dans les communautés sunnites agitées autour de sa ville natale.

    « Il a été capturé dans la maison de son ami », a déclaré le Dr Hisham al-Hashimi, un analyste qui conseille le gouvernement irakien sur l’Isis. « Le nom de son ami était Nasif Jasim Nassif. Puis il a été déplacé à Bucca. Les Américains n’ont jamais su qui ils étaient. La plupart des autres prisonniers avec Baghdadi - quelques 24 000 hommes, répartis en 24 camps – semblaient ne pas le savoir non plus. La vie dans la prison était organisée selon des règles strictement hiérarchiques. La couleur des uniformes permettait aux geôliers et aux prisonniers de reconnaître la place de chaque détenu dans cet ordre hiérarchique. « La couleur des vêtements que nous portions reflète notre statut, a déclaré Abû Ahmad. Si je me souviens bien, rouge était pour les gens qui avaient fait des choses mal en prison, blanc était un chef, vert était pour les longues peines et jaune et orange étaient pour les autres. »

    Lorsque Baghdadi, 33 ans, est arrivé à Camp de Bucca, l’insurrection anti-américaine sunnite prenait de l’ampleur à travers l’Irak central et occidental. Une invasion qui avait été vendu comme une guerre de libération était devenue une guerre d’occupation. Les sunnites irakiens, privés de leurs droits par le renversement de Saddam Hussein, s’engageaient dans la lutte contre les forces américaines et ils commençaient à tourner leurs armes vers les bénéficiaires du renversement de Saddam Hussein, la majorité de la population chiite du pays.
    Le petit groupe militant qui a dirigé Al-Baghdadi était l’un des dizaines qui ont germé à partir d’une large révolte sunnite dont beaucoup allaient bientôt se réunir sous le drapeau d’al-Qaïda en Irak, puis l’Etat islamique d’Irak. C’étaient les précurseurs de ce mastodonte maintenant connu simplement comme l’Etat islamique, qui a, sous le commandement de Al-Bagdhadi, envahi une grande partie de l’ouest et du centre du pays et est de la Syrie, et qui a finalement provoqué le retour de l’armée américaine dans une région profondément déstabilisé, moins de trois année après l’avoir quitté, jurant à l’époque de ne plus jamais revenir.

    Mais à l’époque de son séjour à Bucca, le groupe de Al-Baghdadi était peu connu, et il était une figure beaucoup moins importante que le chef de file théorique de l’insurrection, l’impitoyable Abou Moussab al-Zarqaoui, qui est venu à représenter la somme de toutes les peurs pour beaucoup en Irak, en Europe et aux États-Unis. Al-Baghdadi, cependant, avait une façon unique de se distinguer des autres leaders potentiels à l’intérieur et à l’extérieur de Bucca et dans les rues de l’Irak :il revendiquait d’une ascendance d’une lignée directe au Prophète Muhammad. Il avait également obtenu un doctorat en études islamiques de l’Université islamique de Bagdad, ce qui légitimera sa demande sans précédent de devenir le calife du monde islamique en Juillet 2014.

    « Al-Baghdadi était une personne calme » dit Abû Ahmad. « Il a un charisme. On sentait qu’il était quelqu’un d’important. Mais s’il n’y avait pas d’autres éléments qui étaient bien plus importants. Honnêtement, je ne pense pas qu’il en serait arriver là. »

    Al-Baghdadi semble aussi avoir une influence sur ses ravisseurs américains. Selon Abû Ahmad, et deux autres hommes qui ont été emprisonnés au Camp de Bucca en 2004, les Américains voyaient en lui un élément qui pourrait résoudre les différends entre factions rivales haineuses et de garder ainsi le camp calme.

    « Mais avec le temps, à chaque fois qu’il y avait un problème dans le camp, il était lui-même au centre du problème. » Abû Ahmad dit ainsi : « Il voulait être le chef de la prison, et avec le recul maintenant, il s’est en fait imposé en divisant et il a pu obtenir ce qu’il voulait. » En Décembre 2004, Al-Baghdadi a été jugé par ses geôliers américains ne poser aucun risque supplémentaire et sa libération a été autorisée.

    « Il était beaucoup respecté par l’armée américaine » nous dit Abû Ahmad. « S’il voulait visiter des personnes dans un autre camp, il le pouvait, mais nous, nous ne pouvions pas. Et pendant ce temps, sa nouvelle stratégie, de construire l’État islamique s’organisait. S’il n’y avait pas eu cette prison américaine en Irak, il n’y aurait pas eu l’Etat islamique. Bucca était une usine où s’élaborait le projet. Ils y ont construit notre idéologie. »

    Isis a été conduit par des hommes qui ont passé du temps dans les centres de détention américains pendant l’occupation américaine de l’Irak. En plus de Bucca, il y avait le Camp Cropper, près de l’aéroport de Bagdad, et, la tristement célèbre prison d’Abou Ghraib dans la banlieue ouest de la capitale. Plusieurs officiers supérieurs américains qui dirigeaient les opérations de détention ont admis que les prisons avaient un effet incendiaire sur l’insurrection et radicalisaient ceux qui y séjournaient.

    Abû Ahmad précise : « En prison, tous les émirs se réunissaient régulièrement. Nous sommes devenus très proches de ceux avec qui nous étions emprisonnés. Nous connaissions leurs capacités. Nous savions ce qu’ils pouvaient et ne pouvaient pas faire, comment les utiliser pour une raison quelconque. Les personnes les plus importantes dans Bucca étaient ceux qui avaient été près de Al-Zarqaoui. » Il a été reconnu en 2004 comme étant le leader du jihad.

    « Nous avons eu beaucoup de temps pour nous asseoir et planifier », a-t-il poursuivi. « C’était l’environnement parfait. Nous avions tous convenu de nous réunir quand nous sortirons. »

    Selon Hisham al-Hashimi, l’analyste basé à Bagdad, le gouvernement irakien estime que 17 des 25 plus importants chefs d’Etat islamiques exécutant la guerre en Irak et la Syrie ont été incarcéré dans les prisons américaines entre 2004 et 2011. Certains ont été transférés par la garde américaine dans les prisons irakiennes, où une série d’évasions au cours des dernières années ont permis à de nombreux hauts dirigeants de s’échapper et de rejoindre les rangs des insurgés.

    Abou Ghraib a été le théâtre de la plus grande - et la plus dommageable - évasion en 2013, avec un maximum de 500 détenus, beaucoup d’entre eux avaient été remis par l’armée américaine aux autorités irakiennes lors de leur départ. Après la prison a été prise d’assaut par les forces de l’État islamique, qui ont lancé simultanément, et avec autant de succès, d’autres raids à proximité sur la prison de Taji. Le gouvernement irakien a finalement fermé Abu Ghraib en Avril 2014.
    (…) La révélation des abus à Abou Ghraib a eu pour effet de radicaliser de nombreux Irakiens. Alors que Bucca avait déjà eu de nombreuses plaintes pour abus avant sa fermeture en 2009, ces prisons ont été perçu par les Irakiens comme un puissant symbole d’une politique injuste, qui a balayé des maris, des pères et des fils - certains d’entre eux des non-combattants – capturé lors de raids militaires. Beaucoup resteront en prison pendant des mois ou des années.

    À l’époque, l’armée américaine rétorquait que ses opérations de détention étaient valides, et que des pratiques similaires ont été déployés par d’autres forces contre les insurrections - tels que les Britanniques en Irlande du Nord, les Israéliens à Gaza et en Cisjordanie, et les régimes syriens et égyptiens (!!!).

    Même maintenant, cinq ans après que les États-Unis aient fermé Bucca, le Pentagone défend le camp comme un exemple de politique légale pour une période turbulente. « Pendant les opérations en Irak de 2003 à 2011, les forces américaines a incarcéré des milliers de détenus de guerre », a déclaré le lieutenant-colonel Myles B Caggins III, un département américain de la Défense porte-parole de la politique des détenus. « Ce type de détentions sont une pratique courante pendant les conflits armés. Détenir des personnes potentiellement dangereuses est la méthode juridique et humaine d’assurer la sécurité et la stabilité pour les populations civiles. »

    Quelque temps après qu’Al-Baghdadi a été libéré de Bucca, Abû Ahmad a également été libéré. Après avoir atterri à l’aéroport de Bagdad, il a été contacté par les hommes qu’il avait rencontrés au Camp de Bucca. Ils l’ont emmené dans une maison dans l’ouest de la capitale, où il a immédiatement rejoint le djihad, qui s’est transformé d’une lutte contre une armée d’occupation en une guerre sans retenue contre les chiites irakiens.

    Les escadrons de la mort étaient alors courants à Bagdad et une grande partie de centre de l’Irak, tuant des membres de groupes opposés et exilant les résidents des quartiers qu’ils dominaient. La capitale était vite devenu un endroit très différent de la ville qu’Abû Ahmad avait laissé un an plus tôt. Mais avec l’aide des nouveaux arrivants au camp de Bucca, ceux de l’intérieur de la prison avaient été en mesure de planifier chaque nouveau développement dans le déroulement de cette guerre sectaire.

    Al-Zarqaoui voulait intensifier le conflit par quelque chose qui mènerait la lutte au cœur de l’ennemi. En Février 2006, et de nouveau deux mois plus tard, les hommes de Zarqawi ont donc détruit le mausolée de l’imam al-Askari à Samarra, au nord de Bagdad. La guerre sectaire a été totalement enflammé et les ambitions de Al-Zarqawi réalisées.

    Interrogé sur le bien-fondé de cette provocation violente, Abû Ahmad dit qu’« Il y avait une raison pour l’ouverture de cette guerre. Ce n’était pas parce qu’ils sont chiites, mais parce que les chiites coopéraient avec l’armée américaine ce qui a facilité la prise de contrôle américaine de l’Irak. Ils étaient, en coopération l’un avec l’autre. »

    (…) Malgré les réserves qui avaient déjà commencées en 2006, Abû Ahmad était devenu une partie d’une machine à tuer qui fonctionnera à pleine vitesse pendant la majeure partie des deux années suivantes. Des millions de citoyens ont été déplacées, des quartiers ont été nettoyés selon des lignes sectaires, et une population entière impliquée dans des brutalités incontrôlées.

    Cet été là, les États-Unis ont finalement repéré Al-Zarqaoui, avec l’aide des renseignements jordaniens, le tuant dans un raid aérien au nord de Bagdad. Dès la fin 2006, l’organisation était en perte de vitesse - entravée par une révolte tribale qui a déraciné son leadership de Anbar et a diminué sa présence ailleurs en Irak. Mais selon Abû Ahmad, le groupe a bien révélé son pragmatisme, en plus de son idéologie extrémiste. Pour Isis, les années relativement calmes entre 2008 et 2011 représentaient une accalmie, pas une défaite.

    A cette époque, Abou Bakr al-Baghdadi a su devenir une aide de confiance à son chef, Abou Omar al-Baghdadi, et son adjoint, le jihadiste égyptien Abu Ayub al-Masri. Abû Ahmad a déclaré que Isis a effectué une approche auprès de certains cadres du parti Baas de l’ancien régime - adversaires idéologiques mais qui partageaient un ennemi commun : les États-Unis et le gouvernement dirigé par les chiites.

    Les liens de la Syrie à l’insurrection sunnite en Irak ont été régulièrement soulevés par les autorités américaines à Bagdad et par le gouvernement irakien. Tous deux étaient convaincus que le président syrien, Bachar al-Assad, a permis aux djihadistes d’utiliser l’aéroport de Damas, où les responsables militaires les escortaient jusqu’à la frontière avec l’Irak. « Tous les étrangers que je connaissais sont entrés en Irak de cette façon, ce n’était pas un secret. »

    A partir de 2008, lorsque les États-Unis a commencé à négocier la transition de ses pouvoirs aux institutions de sécurité affaiblies de l’Irak - et donc ouvrir la voie à sa propre sortie. L’un d’eux était le major-général Hussein Ali Kamal, le directeur du renseignement au sein du ministère de l’Intérieur du pays. Un Kurde laïque qui avait la confiance de l’établissement chiite, l’une des nombreuses fonctions de Kamal était de sécuriser Bagdad contre les attaques terroristes.

    Comme les Américains, le général Kamal était convaincu que la Syrie cherchait à déstabiliser l’Irak, une évaluation basée sur les interrogatoires de djihadistes qui avaient été capturés par ses troupes. Tout au long de 2009, dans une série d’entretiens, Kamal illustrait son témoignage, en utilisant des cartes qui ont tracé les itinéraires utilisés par les djihadistes de traverser la frontière à l’ouest de l’Irak.

    Comme l’activité de l’Isis redoublait en Irak, il était devenu de plus en plus obsédé par deux réunions qui ont eu lieu en Syrie au début de 2009, qui a réuni les djihadistes irakiens, des responsables syriens et baasistes des deux pays.
    Lorsque je l’ai rencontré en 2009, il était préoccupé par les transcriptions des enregistrements qui avaient été faites lors de deux réunions secrètes dans Zabadani, près de Damas, au printemps de cette année. Les participants comprenaient des hauts baasistes irakiens qui avaient trouvé refuge à Damas depuis que Saddam a été renversé, des officiers militaires syriens de renseignement, et de hauts responsables dans ce qui était alors connu sous le nom d’al-Qaïda en Irak. Les Syriens avaient développé des liens vers les djihadistes depuis les premiers jours de l’insurrection anti-américaine et les avait utilisés pour déstabiliser les Américains et leurs plans pour l’Irak.

    « Au début de 2004/05, certains djihadistes et baasistes privés de leurs droits commençaient à se réunir », a déclaré Ali Khedery, l’ancien conseiller aux ambassadeurs américains et les commandants supérieurs à Bagdhad. « Ils étaient disciplinés, bien organisés, ce sont des gens qui connaissaient la configuration du terrain. Et au fil du temps, certaines personnes qui étaient baasistes sont devenus de plus en plus islamistes et l’insurrection a fait rage. En 2007, le général [David] Petraeus a dit que la coopération entre le renseignement militaire syrien et les djihadistes étaient évident. »

    Dans nos conversations, Abû Ahmad a souligné le lien syrien à l’insurrection en Irak. « Les moudjahidines ont transité par la Syrie » a-t-il dit. « J’ai travaillé avec beaucoup d’entre eux. Ceux du Camp de Bucca arrivaient par Damas. Un très petit nombre venait via la Turquie ou l’Iran. Mais la plupart sont venus en Irak avec l’aide des Syriens. »

    Cette connexion a été vu par les responsables irakiens comme une vraie menace existentielle pour le gouvernement iraquien et a été la principale source de la relation compliquée entre Nouri al-Maliki, alors Premier ministre de l’Irak, et Bachar al-Assad.

    « Nous avions une source à la réunion secrète de Zabadani, disait le général Kamal à l’époque. « Pour autant que nous sachions, c’est la première fois qu’il y avait eu une réunion à ce niveau stratégique entre tous ces groupes. Cela marque un nouveau tournant. »

    Les baasistes dirigeaient la réunion. Leur objectif, selon la source de général Kamal, était de lancer une série d’attaques spectaculaires à Bagdad et ainsi saper le gouvernement de Maliki à majorité chiite, qui avait pour la première fois commencé à affirmer un peu d’ordre dans l’après-guerre civile en Irak. Jusque-là, al-Qaida en Irak et les baasistes avaient été ennemis idéologiques féroce, mais la montée en puissance des chiites - et leurs bailleurs de fonds en Iran - les a réunis pour planifier une grève majeure sur la capitale.
    (…)

    En Mars 2010, les forces irakiennes, agissant sur une demande des Etats-Unis, a arrêté un chef de file de l’Etat islamique appelé Munaf Abdul Rahim al-Rawi, qui s’était révélé être l’un des principaux commandants du groupe à Bagdad, et l’une des rares personnes qui ont eu accès au chef, Abou Omar al-Baghdadi. Al-Rawi a parlé. Et dans un rare moment de collaboration, trois organes principaux de renseignement de l’Irak, y compris la Division du renseignement du général Kamal, ont pu organiser un dispositif d’écoute et placer un tracker GPS dans la cachette d’Abou Omar.

    Après il a été confirmé qu’Abou Omar et son adjoint, Abou Ayoub al-Masri, étaient présents à une maison six miles au sud-ouest de Tikrit, il a été attaqué par un raid américain. Les deux hommes se sont fait exploser pour éviter d’être capturés. Des messages à Oussama ben Laden et Ayman al-Zawahiri ont été trouvés sur un ordinateur dans la maison. Le repaire d’Abou Omar n’avait pas de connexions Internet ou lignes téléphoniques - tous les messages importants ont été réalisés à l’intérieur et par seulement trois hommes. L’un d’eux était Abou Bakr al-Baghdadi.
    « Abu Bakr était un messager pour Abou Omar » affirme Abû Ahmad. « Il est devenu son plus proche collaborateur. Lorsqu’Abou Omar a été tué, Abu Bakr a été, de faite, le nouveau leader. »

    Les décès d’Abou Omar al-Baghdadi et Abu Ayub al-Masri ont porté un coup sérieux, mais les places qu’ils avaient libérés ont été rapidement remplis par les anciens élèves du Camp de Bucca. « Pour nous, c’était une académie » Abû Ahmad continue « mais pour eux - les hauts dirigeants – c’était une école de planification. Ce n’était pas un vide du tout, parce que de nombreuses personnes avaient été encadrées en prison. »

    « Lorsque [la guerre civile en] la Syrie est devenue grave, a-t-il poursuivi, ce ne était pas difficile de transférer toute l’expertise pour une nouvelle zone de combat. Les Irakiens sont les personnes les plus importantes dans les conseils de direction de l’Isis maintenant, et c’est à cause de toutes ces années de préparation. J’ai sous-estimé Al-Baghdadi. Et l’Amérique a sous-estimé le rôle qu’il a joué en en faisant ce qu’il est. »

    Abû Ahmad reste un membre d’Isis ; il est actif dans les activités du groupe en Irak et en Syrie. Tout au long de nos discussions, il s’est présenté comme un homme réticents à rester avec le groupe, et pourtant pas disposé à risquer toute tentative de le quitter.

    La vie avec Isis signifie pouvoir, l’argent, les femmes et le statut - tous des leurres attrayants pour les jeunes armés d’une cause - mais cela signifie aussi tuer pour une vision du monde dans laquelle il ne croit plus avec tant de ferveur. Il fait remarquer que des centaines de jeunes hommes comme lui, qui ont été attirés par un djihad sunnite après l’invasion américaine, mais ne croient pas, après dix ans de guerre, que ce djihad soit resté fidèle à ses idéaux.

    « La plus grande erreur que j’ai fait est de me joindre à eux », mais il ajoute que quitter le groupe signifierait que lui et sa famille seraient certainement tués.
    « Ce n’est pas que je ne crois pas au Jihad » a-t-il dit. « Mais quelles sont les options que je ai ? Si je pars, je suis mort. »

    L’implication de Abû Ahmad dans ce qui est maintenant le groupe terroriste le plus menaçant du monde reflète beaucoup d’autres qui occupent maintenant des postes de direction dans le groupe : d’abord une bataille contre une armée d’invasion, puis un compte à régler avec un ancien ennemi sectaire, et maintenant, une guerre qui a peu de sens.

    Dans le monde des anciens de Bucca, il y a peu de place pour le révisionnisme, ou la réflexion. Abû Ahmad semble se sentir emporté par les événements qui sont maintenant beaucoup plus grand que lui, ou quelqu’un d’autre.

    « Ce ne sont pas des idéologues », a-t-il dit, se référant aux membres supérieurs d’Isis à proximité de Baghdadi. « Ce sont des gens qui ont commencé au Camp de Bucca, comme moi. Et puis c’est devenu plus grand que n’importe quel d’entre nous. Cela ne peut pas s’arrêter maintenant. C’est hors du contrôle de n’importe quel homme. Al-Baghdadi ou quelqu’un d’autre dans son entourage. »

    Martin Chulov covers the Middle East for the Guardian. He has reported from the region since 2005

    Source : http://www.theguardian.com…/…/11/-sp-isis-the-inside-story…

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