person:salam fayyad

  • La jeunesse palestinienne ne s’avoue pas vaincue
    Akram Belkaïd & Olivier Pironet (@opironet), Le Monde Diplo, février 2018
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BELKAID/58401

    La décision de M. Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël, le 6 décembre dernier, a aggravé l’échec du « processus de paix » et provoqué d’importantes manifestations en Cisjordanie et à Gaza. Une contestation durement réprimée par Israël, qui multiplie les incursions militaires et les arrestations. Les jeunes Palestiniens, y compris des mineurs, sont les premiers visés. Nombre d’entre eux rompent avec les formes de militantisme de leurs aînés.

    Les drapeaux palestiniens claquent au vent sur l’allée principale de l’université de Birzeit, à la périphérie de Ramallah, ville où siège l’Autorité palestinienne. Non loin de la stèle qui honore les vingt-huit étudiants « martyrs » de l’établissement, tous tués par l’armée israélienne, un cortège se met en place. Un membre du service d’ordre va d’un carré à l’autre. Cagoulé sous son casque d’assaut et vêtu d’une tenue de camouflage avec grenades et ceinture d’explosif, il donne le tempo à de jeunes femmes et de jeunes hommes en treillis olive, le visage masqué par un keffieh. Tous scandent des slogans à la gloire de la résistance armée. Ils brandissent des bannières aux couleurs du Fatah rendant hommage au défunt président Yasser Arafat (1929-2004), et des banderoles saluant la mémoire de Cheikh Ahmed Yassine (1937-2004), le fondateur du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Les organisateurs de cette parade appartiennent au mouvement de la jeunesse du Fatah (Chabiba), le parti du président Mahmoud Abbas. Ils ont tenu à ce que le rassemblement célèbre les deux grandes factions politiques palestiniennes, qui peinent à mettre en œuvre leur accord de « réconciliation ». Signé en octobre 2017, celui-ci est censé tourner la page de plus de dix années de rivalité et d’affrontements fratricides.

    À l’écart, des étudiants en sociologie observent la scène d’un air sévère. « Ça n’est que du folklore, lâche Rami T. (1), 20 ans. Voilà ce que le Fatah et l’Autorité palestinienne proposent à la jeunesse : des gesticulations symboliques. C’est tout sauf de l’action politique sérieuse. Le régime n’entend pas impulser une mobilisation collective qui puisse réellement porter ses fruits. Il craint qu’une politisation des jeunes ne mène d’abord à une révolte contre lui. » Alors que 70 % de la population a moins de 30 ans, la politisation de la jeunesse constitue un sujet très délicat pour des dirigeants palestiniens à la légitimité de plus en plus contestée. Avant les accords d’Oslo, en 1993, et la création de l’Autorité, c’est le Haut-Conseil pour la jeunesse et les sports, une instance rattachée à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui assurait la formation idéologique, notamment à travers l’organisation de camps de vacances et de volontariat. En 1993, un ministère de la jeunesse et des sports a vu le jour pour « donner aux jeunes le pouvoir d’agir sur le plan économique, social et politique ». Au fil du temps, les actions d’encadrement ont été abandonnées, et le ministère a été suspendu en 2013, le Haut-Conseil ayant repris du service sous l’égide de M. Abbas.

    Pour Youssef M., 22 ans, lui aussi étudiant en sociologie, « l’Autorité palestinienne veut éloigner les jeunes d’un militantisme authentique, présent sur le terrain, et les empêcher d’élaborer de nouvelles manières d’agir sur le plan politique. Or, depuis le début des années 2000 et l’échec du processus d’Oslo, la jeunesse est en manque de repères. Nous sommes en colère. Il n’y a eu aucun gain politique pour notre peuple. La division entre le Fatah et le Hamas nous indigne. L’occupation [israélienne] est une réalité permanente. Nous en vivons la violence au quotidien. Notre situation sociale et économique demeure précaire. Toutes les conditions sont réunies pour que naisse une mobilisation à grande échelle ».

    Quand l’Autorité veut museler la contestation

    Les jeunes sont « les premières victimes de la lutte contre l’occupation en termes de morts, de blessés, d’arrestations et de détentions », montre une récente étude (2), et, sur les 95 Palestiniens tués par l’armée israélienne ou les colons en 2017, une cinquantaine avaient moins de 25 ans (3). Mais ils sont aussi touchés de plein fouet par les difficultés que connaît l’économie, avec un taux de chômage estimé à 27 % (18 % en Cisjordanie, 42 % à Gaza), soit l’un des « plus élevés du monde », « d’une ampleur rarement atteinte (…) depuis la Grande Dépression », selon les Nations unies (4). Environ un tiers des 15-29 ans sont sans emploi en Cisjordanie (56 % à Gaza), et cette proportion augmente à près de la moitié pour les femmes, qui constituent la majorité des jeunes diplômés. À l’échelle nationale, seuls 40 % des jeunes Palestiniens sont intégrés au marché du travail. Si le taux de scolarisation universitaire est l’un des plus importants du monde arabe (44 % selon l’Unesco), les étudiants n’ont que très peu de débouchés professionnels une fois leur diplôme en poche. Un très grand nombre d’entre eux doivent se tourner vers le marché informel, où ils perçoivent bien souvent une rémunération inférieure au salaire minimum établi par l’Autorité palestinienne (2,40 dollars l’heure, soit 2 euros) et ne disposent d’aucune couverture sociale.

    Houda A., 20 ans, étudie le journalisme à l’université de Bethléem, un écrin de verdure perché sur les hauteurs d’une ville encombrée où affluent les cars de touristes venant d’Israël pour une brève visite de l’église de la Nativité. Cet établissement catholique accueille 3 500 étudiants, dont trois quarts sont de confession musulmane et environ 80 % de sexe féminin. Originaire de Jérusalem-Est, où les établissements supérieurs palestiniens sont interdits par Israël, Houda met trois heures chaque jour pour effectuer le trajet aller-retour entre l’université et la Ville sainte, pourtant distante de six kilomètres, en raison des barrages israéliens. Elle décrit une situation qui ne cesse de se détériorer : « L’occupation pèse sur nos vies d’étudiants. C’est elle qui dicte nos choix, comme celui de l’université où nous souhaitons étudier. Si on habite Jérusalem, on y réfléchira à deux fois avant de s’inscrire à Birzeit ou à Naplouse, ne serait-ce qu’en raison des restrictions à la liberté de mouvement imposées par Israël (5). Mais l’université demeure un cocon qui ne nous forme pas sur le plan politique pour faire face à cette situation. Pour nos aînés, y entrer signifiait choisir un parti et s’engager dans le militantisme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. » De nombreux étudiants et enseignants rencontrés déplorent que ni le Fatah ni le Hamas n’aient un projet politique susceptible de mobiliser la jeunesse et de favoriser l’émergence d’élites capables de prendre le relais à la tête d’un mouvement national essoufflé.

    Ce reproche, nous l’entendrons à plusieurs reprises. À l’université de Bethléem, par exemple, où assister à une matinée d’activités libres permet de prendre la mesure de l’ambiguïté de la situation. D’un côté, dans une cour ombragée, près de deux cents étudiants joviaux et bruyants participent à un jeu de questions-réponses scandées au son de chansons occidentales ou de pop libanaise. De l’autre, dans un amphithéâtre clairsemé à l’ambiance studieuse, une trentaine de personnes suivent un débat à propos de la loi controversée sur la criminalité électronique, adoptée par l’Autorité palestinienne en juin 2017. Destiné officiellement à réglementer l’usage d’Internet et des réseaux sociaux, ce texte permet d’emprisonner tout citoyen dont les écrits portent atteinte « à l’intégrité de l’État, à l’ordre public ainsi qu’à la sécurité intérieure ou extérieure du pays », ou menacent « l’unité nationale et la paix sociale » (6). Jugée contraire aux droits fondamentaux par une large partie de la société civile, cette loi vise à faire taire et à punir les journalistes contempteurs du régime, les opposants, mais aussi les militants et les jeunes, très actifs sur les réseaux sociaux, où les critiques contre le pouvoir pleuvent. En témoigne l’interpellation par les services de sécurité palestiniens, en septembre dernier, de M. Issa Amro, responsable de La Jeunesse contre les colonies, un mouvement établi à Hébron (Al-Khalil), qui avait dénoncé sur Facebook l’arrestation d’un journaliste ayant appelé à la démission de M. Abbas. M. Amro avait déjà été arrêté par l’armée israélienne en février 2016, après avoir organisé une manifestation pacifique contre la colonisation (7).

    Nabd, mouvement contre l’occupation et la colonisation

    Yassir D., 23 ans, inscrit en cursus de journalisme, est l’un des initiateurs de ce débat. Il ne s’étonne ni du manque d’intérêt des étudiants pour un sujet qui les concerne pourtant au premier chef ni de l’absence de mobilisation populaire contre ce texte. « Nos parents sont incités par le gouvernement à s’endetter pour consommer (8) et hésitent de ce fait à contester l’ordre établi. Quant aux jeunes, leurs conditions de vie sont telles qu’ils veulent aussi s’amuser.. Alors, on leur offre l’illusion qu’ils peuvent le faire comme n’importe où ailleurs. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de conscience politique ; c’est juste qu’ils ne se reconnaissent dans aucune des forces existantes. » Selon une étude de référence, 73 % des Palestiniens de 15 à 29 ans affirment n’être affiliés à aucun parti et expriment une grande méfiance à l’égard des institutions (9).

    Manal J., 22 ans, étudiante en sciences de la communication, a suivi tout le débat. Elle applaudit l’écrivain et chroniqueur Hamdi Faraj quand il dénonce une « loi liberticide visant à réduire au silence les voix dissidentes » et ne cache pas son agacement lorsqu’un avocat proche du pouvoir affirme que « la situation difficile [des Palestiniens] exige de la retenue et un sens des responsabilités, une liberté totale d’expression n’étant ni possible ni souhaitable ». Se sent-elle prête pour autant à s’engager sur le plan politique ? Elle livre une réponse gênée : « Je suis décidée à le faire, mais ce n’est pas simple. Il y a une règle que tous les jeunes connaissent : faire de la politique, c’est, tôt ou tard, aller en prison, qu’elle soit israélienne ou palestinienne. Pour une femme, cela peut avoir des effets dramatiques. Au-delà des conséquences physiques et morales de l’incarcération, on risque de ne jamais pouvoir trouver de mari, car notre société reste très conservatrice, et toutes sortes de rumeurs peuvent nuire à la réputation d’une femme qui a fait de la prison. » Toutes ces femmes arrêtées ne bénéficient pas de la même attention médiatique internationale qu’Ahed Tamimi, 16 ans, emprisonnée en décembre dernier pour avoir bousculé deux soldats israéliens. Depuis 1967, près de 800 000 Palestiniens des territoires occupés ont été incarcérés par les Israéliens, soit deux hommes adultes sur cinq — souvent sous le régime de la détention administrative, sans inculpation ni procès. Sur ce total, on compte quinze mille femmes.

    Proche de l’extrême gauche, Wissam J., 26 ans, en faculté de sociologie à Birzeit, a connu lui aussi la prison, au même titre que de nombreux étudiants de l’université, considérée comme l’un des creusets du militantisme en Palestine (près d’une soixantaine d’entre eux sont actuellement détenus par Israël, et environ huit cents ont été arrêtés par l’armée depuis une dizaine d’années). Il a été libéré en 2015, après avoir passé trois ans dans les geôles israéliennes — ce qui lui vaut autant de retard dans ses études. Pour quel motif a-t-il été emprisonné ? « J’ai été arrêté et condamné pour “militantisme” », nous répond-il avec un sourire pudique, sans entrer dans les détails. Comme ses camarades de bancs Rami et Youssef, Wissam milite au sein de Nabd (« battement » en arabe), un mouvement de jeunes en lutte contre l’occupation et la colonisation israéliennes, « mais aussi contre l’Autorité, la division politique interpalestinienne et la “normalisation” avec Tel-Aviv promue par certaines ONG [organisations non gouvernementales] et par des pontes du régime », assène Youssef. Né à Ramallah en 2011, dans le sillage du mouvement de contestation populaire lancé par le Collectif du 15 mars pour appeler à l’unité nationale face à Israël, Nabd se veut « indépendant des grands partis », nous explique-t-il, avant d’ajouter : « Mais nous n’agissons pas contre eux, même si nous nous situons en dehors du cadre politique traditionnel, qui a montré ses limites. »

    Marqué « à gauche », comme nous le confie Rami, le mouvement, dont certains membres sont également issus du courant islamiste, a essaimé dans plusieurs villes de Cisjordanie et tente de tisser des liens avec les jeunes de Gaza. Il met aussi l’accent sur l’éducation populaire et œuvre à la « réappropriation de l’identité, de l’histoire et de la mémoire collective palestiniennes, menacées par l’atomisation de la société que favorise la politique néolibérale de l’Autorité, sous l’influence de la Banque mondiale et des Occidentaux ». Les militants de Nabd entendent par ailleurs lutter contre la fragmentation du territoire et éviter que la séparation entre les grandes villes de Cisjordanie — sans oublier l’isolement de Gaza — n’ancre définitivement l’image d’un « archipel de cités autonomes » dans l’imaginaire palestinien. « Nous proposons également des activités culturelles et artistiques. Par exemple, une troupe de théâtre itinérante se produit dans les camps de réfugiés, pour redonner vie à la culture populaire du pays », ajoute Wissam.

    Offrir un horizon collectif à la « génération d’Oslo »

    « Ces militants veulent faire de la politique “autrement”, analyse Sbeih Sbeih, sociologue palestinien et chercheur à l’université Aix-Marseille, qui suit de près l’évolution de ce mouvement. Au discours de nos dirigeants sur le “développement de l’économie”, la “construction étatique” et la “paix”, ils opposent un modèle de résistance — contre Israël, mais aussi sur le plan économique, politique, éducatif et culturel — au nom d’un objectif suprême, la libération de toute la Palestine. C’est la raison pour laquelle ils sont à la fois dans le viseur des autorités israéliennes et dans celui des services de sécurité de l’Autorité, comme tous ceux qui remettent en question l’ordre établi. » Les Israéliens ne s’y sont pas trompés : l’un des fondateurs de Nabd, arrêté l’année dernière, est toujours sous les verrous, avec le statut de « détenu administratif ». Bassel Al-Araj, proche du mouvement, a quant à lui été abattu par l’armée israélienne à Al-Bireh (Ramallah) le 6 mars 2017, au terme d’une longue traque. Ce pharmacien de 33 ans originaire d’Al-Walajah (Bethléem), très présent sur le terrain de la contestation, mais aussi dans les ateliers d’éducation populaire, avait été relâché peu de temps auparavant par les forces de sécurité palestiniennes, qui l’avaient accusé en avril 2016 de « préparation d’une action terroriste », puis incarcéré pendant six mois. Pour beaucoup, sa mort est le fruit de la coordination sécuritaire entre les services de renseignement palestiniens et leurs homologues israéliens, très décriée par la population des territoires (10).

    Nabd est loin d’être la seule organisation de jeunes active en Palestine. Sans compter les affiliations à des associations classiques (sport, culture, solidarité...), près de 40 % des 15-29 ans font partie d’un mouvement semblable, et ces dernières années ont vu apparaître de nombreux collectifs, comités et associations dont le maître-mot est « l’unité du peuple palestinien », comme Gaza Youth Breaks Out (GYBO) ou Jabal Al-Mukabir Local Youth Initiative. Créé en 2010 par des blogueurs gazaouis, le premier dénonce en même temps l’occupation israélienne, la corruption des responsables politiques et l’incurie des principaux partis. Le second, installé à Jérusalem-Est, s’est illustré en organisant, le 16 mars 2014, une chaîne humaine autour des remparts de la Ville sainte pour protester contre la colonisation juive et réaffirmer l’identité palestinienne. « Notre génération veut innover. Elle entend repenser le discours politique traditionnel et cela explique le foisonnement d’initiatives qui mélangent culture, social, engagement politique et arts », analyse Karim Kattan, chercheur et écrivain originaire de Bethléem. Membre du projet El-Atlal (« les ruines »), qui invite de jeunes artistes, chercheurs et écrivains, palestiniens ou étrangers, à travailler en résidence à Jéricho, il est persuadé que le recours à la création « fait partie des nouveaux modes de mobilisation ». Cela permet aussi, selon lui, de repenser les liens de solidarité entre Occidentaux et Palestiniens. « Le temps des ONG qui viennent passer trois mois chez nous et qui repartent avec le sentiment du devoir accompli est révolu. Les étrangers — notamment les Français — ne doivent plus venir “s’occuper” de nous, mais travailler avec nous. Et apprendre de nous comme nous apprenons d’eux.. »

    Mais quel est le rayonnement de ces mouvements, leur poids dans la société ? D’après Abaher El-Sakka, professeur de sociologie à Birzeit, « il ne faut pas surestimer leur influence, relativement limitée étant donné l’espace restreint dans lequel ils peuvent agir, les blocages liés aux structures du pouvoir et, bien sûr, la répression israélienne. Mais des mouvements comme Nabd peuvent créer une dynamique et préparer le terrain, à terme, à d’importants changements sur le plan sociopolitique. Ce qui est sûr, c’est qu’ils offrent une solution en matière d’engagement collectif aux jeunes Palestiniens, en proie au désenchantement devant l’absence de perspectives et l’impossibilité de jouer un rôle décisionnel dans la société.. Beaucoup de ces jeunes, se sentant laissés pour compte, rejettent tous les partis en bloc et se replient sur eux-mêmes, avec le risque que certains se tournent vers l’action violente ». Ce fut le cas, notamment, lors du soulèvement de 2015-2016, qui a vu se multiplier les attaques isolées, souvent avec un simple couteau, contre les soldats israéliens et les colons dans les territoires occupés. Ces attaques ont été essentiellement le fait de jeunes de moins de 25 ans, indépendants des partis et sans revendication (11). Elles ont entraîné une répression féroce, avec 174 Palestiniens tués entre octobre 2015 et février 2016.

    Ces actes désespérés, beaucoup de nos interlocuteurs disent les comprendre et refusent de les condamner. Anissa D., 25 ans, vit dans le camp de réfugiés de Jénine, où 70 % des treize mille habitants sont au chômage. Enfant, elle a connu l’offensive israélienne d’avril 2002 contre le camp, qui fit officiellement cinquante-deux morts parmi les Palestiniens (au moins deux cents selon les habitants). Sans qualification, elle travaille comme femme de ménage dans un complexe hôtelier du nord de la ville dont la clientèle est essentiellement composée de Palestiniens d’Israël. Elle avoue penser souvent à recourir à la violence. « Je me raisonne, parce que je sais que les Israéliens puniront toute ma famille et que chacune de nos révoltes a été payée au prix fort. Mais je ne supporte pas le sort de mon peuple. Je ne peux pas me résigner. J’admire ceux qui ont donné leur vie pour notre cause. » Pour Houda, l’étudiante en journalisme à Bethléem, « les attaques individuelles menées contre les soldats aux barrages sont un moyen comme un autre de résister à l’occupation, d’opposer la force à la violence exercée par Israël ». Youssef, de Birzeit, estime de son côté que « ces actions extrêmes sont le fruit d’une immense frustration face à la perpétuation de la colonisation, aux vexations subies quotidiennement aux postes de contrôle et à un horizon complètement bouché ». Un point de vue qu’exprimera devant nous, de manière plus abrupte, Mohsen B., un commis d’une vingtaine d’années employé dans une épicerie de la vieille ville de Naplouse : « Depuis que je suis né, les Israéliens ne m’ont autorisé qu’une seule fois à me rendre à Jérusalem, et je me sens comme asphyxié ici, enfermé dans mon propre pays. Je n’ai pas d’économies, pas de femme, et je n’ai pas fait d’études supérieures. Je me suis sacrifié pour la patrie en restant ici, mais maintenant je ne souhaite qu’une chose : partir à l’étranger. C’est ça ou me jeter sur un soldat à un barrage... » Comme la majorité de nos interlocuteurs, Mohsen n’éprouve aucune sympathie pour des mouvements armés, tels qu’Al-Qaida ou l’Organisation de l’État islamique (OEI).

    à Hébron, murs de béton et portiques de détection

    Pour Majdi A., 28 ans, une figure du camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem, l’exil n’est pas une option. Ce camp, l’un des plus importants de Cisjordanie, où vivent quinze mille personnes, permet de prendre toute la mesure du désœuvrement de la jeunesse. « Dheisheh est dans le collimateur de l’armée israélienne, qui l’envahit très souvent, comme la plupart des camps de réfugiés, nous explique Majdi. La majorité des personnes arrêtées sont des jeunes, accusés d’appeler à la violence sur Facebook ou de lancer des pierres contre les soldats. Plus d’une centaine ont été blessés dans des heurts au cours des six derniers mois. On compte par ailleurs deux morts de 21 et 18 ans [en 2017], et environ quatre-vingts gamins handicapés, sciemment visés aux jambes. » Lorsque nous l’interrogeons sur les menaces pesant sur les jeunes qui s’opposent à l’occupation ou à la politique de l’Autorité, il nous répond sans détour : « Nous ne pouvons pas protester ni avoir d’activités politiques autres que celles qui sont contrôlées par le pouvoir ; nous subissons des pressions de part et d’autre. La seule solution, c’est de s’engager pacifiquement. Moi, par exemple, j’ai choisi de rester ici, de ne pas partir à l’étranger et d’œuvrer en faveur de la communauté au travers d’actions sociales et culturelles. Je resterai ici pour défendre nos droits, même si je dois y laisser ma vie. »

    Si demeurer en Palestine est un acte de résistance relevant du soumoud (« ténacité » en arabe), y revenir l’est tout autant. C’est l’avis de Maher L., 26 ans, commerçant dans la vieille ville d’Hébron, à quelques encablures du caveau des Patriarches (ou mosquée Ibrahim). La population palestinienne du centre historique a diminué de moitié depuis vingt ans. Les six mille habitants qui restent sont soumis à la pression permanente de huit cents colons particulièrement agressifs et de quelque trois mille soldats. Murs de béton, points de contrôle, tourniquets pour filtrer les passages, caméras de surveillance et portiques de détection de métaux installés par l’armée israélienne, filets grillagés placés par les commerçants pour protéger les rares boutiques encore ouvertes des objets et des immondices lancés des étages par les colons, maisons palestiniennes dégradées par ces derniers : vivre ici est un enfer. Le visage marqué, Maher le reconnaît, mais dit ne plus vouloir quitter son pays après être parti à l’étranger pendant trois ans. « Je me suis exilé en Allemagne, mais l’appel de ma terre natale a été plus fort. Je pourrais repartir. Les colons et les organisations qui les soutiennent nous incitent à le faire ; certains offrent même un pécule. Ce serait une aubaine : mon commerce est moribond, car rares sont les téméraires qui prennent le risque de venir faire leurs courses chez nous. Mais je ne vendrai jamais et je resterai ici, quoi qu’il advienne. J’attends. Le temps n’est pas notre ennemi. »

    Akram Belkaïd & Olivier Pironet

    (1) Tous les noms de nos interlocuteurs ont été modifiés, à l’exception de ceux des deux sociologues et de l’écrivain.

    (2) « Palestinian Youth » (PDF), Palestinian Academic Society for the Study of International Affairs (Passia), Jérusalem, avril 2017.

    (3) Cf. « Deaths in 2017 », Israel-Palestine Timeline.

    (4) « Rapport sur l’assistance de la Cnuced au peuple palestinien. Évolution de l’économie du territoire palestinien occupé » (PDF), Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Genève, 10 juillet 2017.

    (5) Sur les atteintes à la liberté de mouvement des Palestiniens en Cisjordanie, cf. la carte-affiche insérée dans « Palestine. Un peuple, une colonisation », Manière de voir, n° 157, février-mars 2018 (en kiosques).

    (6) Presidential Decree N° 16 of 2017 Regarding Cybercrime, articles 20 et 51, Ramallah, 24 juin 2017. Le Parlement israélien a de son côté adopté en première lecture, début 2017, une loi permettant d’obliger Facebook à supprimer tout texte incitant à la « violence » ou au « terrorisme ».

    (7) Cf. « Farid Al-Atrash et Issa Amro », La Chronique d’Amnesty, Paris, novembre 2017.

    (8) M. Salam Fayyad, premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013, a mis en place en 2008 des mesures facilitant les prêts à la consommation. On estime par exemple que deux tiers des foyers de Ramallah sont endettés. Cf. « Palestinian workers campaign for social justice », Middle East Report, Richmond (Virginie), vol. 46, n° 281, hiver 2016.

    (9) « The status of youth in Palestine 2013 », Sharek Youth Forum, Ramallah, 2013.

    (10) Cf. Shatha Hammad et Zena Tahhan, « “Basil Al-Araj was a beacon for palestinian youth” », Al-Jazira, 7 mars 2017. Sur la coopération sécuritaire israélo-palestinienne, lire « En Cisjordanie, le spectre de l’Intifada », Le Monde diplomatique, octobre 2014.

    (11) Cf. Sylvain Cypel, « Pourquoi l’“Intifada des couteaux” continue », Orient XXI, 24 février 2016.

    #Palestine

  • Everything you think you know about Israeli-Palestinian peace is wrong | +972 Magazine
    https://972mag.com/nathan-thrall-the-only-language-they-understand-book-review/129830

    The year 2012 was particularly noteworthy in the history of the Israeli-Palestinian conflict: for the first time since 1973, not a single Israeli was killed in the West Bank. This was also the final year of then-Palestinian Prime Minister Salam Fayyad’s state-building project, celebrated by the international community, and even by Israel.

    Theoretically, that should have led to a breakthrough in the peace process, at least as far as the West Bank was concerned. Conventional wisdom in Israel and in the world said that the violence and corruption that flourished under Arafat’s leadership were the main determinants in the collapse of peace talks and the meltdown of an Israeli “peace camp,” by virtue of the disappointment and lack of trust they created on the Israeli side. But after Arafat, in 2012, the two men in charge of the Palestinian Authority were: Mahmoud Abbas, who all but ignored Israel’s military operations in the Gaza Strip and saw security coordination with Israel as sacred (as he reportedly told a delegation of Israeli peace activists in 2014), and Prime Minister Fayyad, whose main focus was institution-building, and who refrained from almost any type of confrontation with Israel.

    Instead, the exact opposite happened: Israel’s interest in the peace process completely died out. Prime Minister Netanyahu, who thee years earlier agreed under the duress of American threats to the idea of a Palestinian state, began laying more and more obstacles in its path. Recognition of Israel as a Jewish state was added as a new “core issue” in negotiations. Netanyahu’s demand that Israel maintain complete freedom of military action in a future Palestinian state hollowed out the very idea of Palestinian sovereignty. “Economic peace,” which had been Netanyahu’s proposed alternative to actual peace during the 2009 elections, turned out to be an empty slogan. Settlement construction and expansion continued unabated, and the settler population in the West Bank rose, according to data collected by Peace Now, by around 15,000.

    #Israel #Israël #Palestine

  • Palestine Report Part 4 : Rawabi, the Architectural Prophecy of an Unequal Palestinian State - THE FUNAMBULIST MAGAZINE
    https://thefunambulist.net/architectural-projects/palestine-report-part-4-rawabi-architectural-prophecy-unequal-palest

    This article is the fourth installment of a series of five that operate as a report of my most recent stay in Palestine in July. While the three first parts were set up in Jerusalem-Al Quds, this fourth one is dedicated to a city that did not exist a few years ago. Situated in the West Bank between Nablus and Ramallah (see map at the end of this text), the new city of Rawabi materializes a sum of crucial questions about the present and the future of Palestine. Developed by the Bayti Real Investment Company, which is owned in partnership by the Qatari Diar Real Estate Investment Company and the Palestinian company Massar International owned by charismatic Bashar Masri, the construction of Rawabi started in 2010 at the climax of the politics of development engaged by then Palestinian Prime Minister Salam Fayyad, former economist for the World Bank and the International Monetary Fund (IMF). Such developments have particularly changed the face of Ramallah, the de facto capital of the Palestinian Authority in a deliberate indifference of the Israeli occupation and a consecration of the 1993 Oslo Accords. Furthermore, when it comes to these new neighborhoods built in the North of Ramallah (see the article “Constructing the Ramallah Bubble“) or Rawabi, it has become commonplace to compare their architectural aesthetics and their urban typology on top of hills (“rawabi” itself means “hills”) to the neighboring Israeli settlements — what I called in the past, an “architectural Stockholm syndrome.” As described by Tina Grandinetti in an article written for the second issue of The Funambulist Magazine, Suburban Geographies (Nov-Dec 2015)), the way architecture enforces the social segregation that a city like Rawabi produces is also manifest, and the many luxurious brands (Ferrari, Armani, Lacoste, Tommy Hilfinger, Mango, etc.) that ostensibly display “coming soon” signs on the storefront of their future stores in Rawabi, certainly contribute to it. Nevertheless, the questions that Rawabi triggers are too important to be dismissed by a superficial critique of it.

    Très intéressant. La revue (https://thefunambulist.net/magazine) a l’air assez passionnante également.

    #palestine #architecture

  • Rawabi, the Architectural Prophecy of an Unequal Palestinian State - THE FUNAMBULIST MAGAZINE
    https://thefunambulist.net/architectural-projects/palestine-report-part-4-rawabi-architectural-prophecy-unequal-palest

    Situated in the West Bank between Nablus and Ramallah (see map at the end of this text), the new city of Rawabi materializes a sum of crucial questions about the present and the future of Palestine. Developed by the Bayti Real Investment Company, which is owned in partnership by the Qatari Diar Real Estate Investment Company and the Palestinian company Massar International owned by charismatic Bashar Masri, the construction of Rawabi started in 2010 at the climax of the politics of development engaged by then Palestinian Prime Minister Salam Fayyad, former economist for the World Bank and the International Monetary Fund (IMF). Such developments have particularly changed the face of Ramallah, the de facto capital of the Palestinian Authority in a deliberate indifference of the Israeli occupation and a consecration of the 1993 Oslo Accords. Furthermore, when it comes to these new neighborhoods built in the North of Ramallah (see the article “Constructing the Ramallah Bubble“) or Rawabi, it has become commonplace to compare their architectural aesthetics and their urban typology on top of hills (“rawabi” itself means “hills”) to the neighboring Israeli settlements — what I called in the past, an “architectural Stockholm syndrome.”

  • Libye : Washington bloque à l’Onu la nomination d’un ex-dirigeant palestinien
    L’Orient-Le Jour | AFP | 11/02/2017
    https://www.lorientlejour.com/article/1034564/libye-washington-bloque-a-lonu-la-nomination-dun-ex-dirigeant-palesti

    Les Etats-Unis ont bloqué vendredi à l’Onu la nomination de l’ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad comme émissaire des Nations unies en Libye, selon des diplomates.

    Le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres avait informé cette semaine le Conseil de sécurité de son intention de nommer M. Fayyad à la tête d’une mission en Libye pour aider à la reprise des discussions sur un accord politique chancelant.

    « Depuis trop longtemps, les Nations unies ont injustement favorisé l’Autorité palestinienne au détriment de nos alliés en Israël », a fait valoir l’ambassadrice américaine à l’Onu Nikki Haley dans un communiqué, en exprimant sa « déception » à propos de cette nomination.
    « Les Etats-Unis ne reconnaissent pas actuellement un Etat palestinien ou ne soutiennent pas le signal que cette nomination enverrait aux Nations unies. Cependant nous encourageons les deux parties à unir leurs efforts directement pour trouver une solution », a-t-elle ajouté.
    « A l’avenir les Etats-Unis agiront, et ne feront pas que parler, pour soutenir leurs alliés », a conclu la représentante des Etats-Unis, un des cinq membres permanents du Conseil et qui dispose à ce titre d’un droit de veto.

    Le chef de l’Onu avait donné au Conseil de sécurité jusqu’à vendredi soir pour étudier sa proposition.
    M. Fayyad, 64 ans, a été Premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013 et a aussi été ministre des Finances à deux reprises.
    Il devait remplacer l’Allemand Martin Kobler, qui était l’émissaire de l’Onu en Libye depuis novembre 2015.
    Il s’agissait de la première nomination majeure d’un émissaire dans une zone de conflit par M. Guterres depuis son arrivée à la tête de l’Onu début janvier.

    • Washington bloque la nomination d’un Palestinien comme émissaire de l’ONU pour la Libye
      Dernière modification : 13/02/2017
      http://www.france24.com/fr/20170213-onu-nomination-emissaire-palestinien-salam-fayyad-onu-bloquee-was

      (...) Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’est félicité dimanche 12 février de la décision américaine de bloquer la nomination du Palestinien Salam Fayyad, ex-Premier ministre de l’Autorité palestinienne, au poste d’émissaire de l’ONU en Libye.

      « Il y a quelques jours, on a évoqué devant moi la possibilité de nommer à une fonction au sein de l’ONU Salam Fayyad », ancien Premier ministre palestinien, a-t-il déclaré lors du conseil des ministres. « J’ai répondu qu’il était temps qu’il y ait une réciprocité en faveur d’Israël et qu’il n’était pas possible de faire constamment des cadeaux aux Palestiniens. » "Il est temps que l’on accorde un statut et des nominations pour Israël" à l’ONU, a-t-il ajouté, cité dans un communiqué de son bureau.

      Benjamin Netanyahou faisait allusion à des informations parues dans les médias, selon lesquelles Israël pourrait accepter la nomination de Salam Fayyad, à condition que Tzipi Livni, ancienne ministre des Affaires étrangères et députée de l’opposition, obtienne un poste de secrétaire générale adjointe de l’ONU.

      Selon Haaretz et i24, la volonté israélienne pourrait être exaucée. Après le veto américain, le quotidien israélien a rapporté dimanche que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé Tzipi Livni pour lui proposer ce poste d’adjointe. Elle serait la première représentante israélienne à occuper ce poste.

  • How Long Can Mahmoud Abbas Hold On? | Foreign Policy
    http://foreignpolicy.com/2015/01/16/can-mahmoud-abbas-hold-on-palestinian-successor-icc

    As Riyad Mansour, the Palestinian ambassador to the United Nations, told the Security Council on Dec. 30, 2014, “The Palestinian people and the world can no longer wait.”

    But it might be Palestinian politicians, not the Palestinian people, who can no longer wait. A combination of factors drove Abbas to the ICC: A recent poll put his approval rating in Gaza and the West Bank at 35 percent, down from 50 percent before last summer’s Gaza war. Reconstruction in the Gaza Strip has stalled amid allegations of corruption and mismanagement. He is constrained by the international community, which funds his government under the auspices of security coordination with Israel. Other Palestinian political parties, in addition to some within his party Fatah’s own ranks, are losing faith in him. Israel continues to be an intransigent partner, offering Abbas little in exchange for long negotiations. His government’s recent decision to use what may be its last leverage reveals Abbas’s increasingly bleak set of options.

    “[The ICC move] is about assuring his survival.… He knows nobody is buying into the old game of ‘back to negotiations’ and making threats to quit,” said Ramzy Baroud, a U.K.-based Palestinian author and political columnist. “He needed something so impressive, a grandstanding type of gesture that would assure supporters that there is something different and new, and that should win him a bit of time.”

    The Israeli government’s latest punishment for Ramallah’s ICC move was to freeze the transfer of tax revenue it collects on the Palestinians’ behalf. That could potentially affect the paychecks of approximately 160,000 Palestinian Authority (PA) employees. With more than 60 percent of the West Bank controlled entirely by Israel, Palestinians are unable to rely on sectors like agriculture or manufacturing, leaving many depending on the aid-supported PA for their incomes.

    To make matters worse, Abbas has been dogged by rumors of ill health and has been confronted by political foes both within his own party and outside. “Abbas knows that new challengers are springing up. After the Gaza war, Hamas’s numbers shot up in the polls; Mohammad Dahlan is trying to stage a comeback; and others are trying to offer themselves as alternatives to Abbas,” Baroud said. Dahlan, 53, once a close Abbas confidant, was ejected in 2011 from Fatah, the West Bank’s ruling party, which is headed by the Palestinian president. This expulsion came following Hamas’s takeover of the Gaza Strip in 2007, which wrested control of the territory from Dahlan’s forces. Dahlan is also facing corruption charges.

    Dahlan now lives in the United Arab Emirates, but despite having made his home outside Palestine for almost four years, he still casts a long shadow in the Palestinian political arena. On Jan. 12, he revealed on his Facebook page that he had secured the opening of the Rafah border crossing through talks with Egyptian authorities. If this Gaza-Egypt border crossing actually opens after months of closure, this breakthrough would suggest that Dahlan can deliver where Abbas has failed.

    Although Dahlan has been touted as a possible successor to Abbas, he is not the only name in the hat. One name is former Prime Minister Salam Fayyad, a U.S.-trained economist and former International Monetary Fund staffer who is known for his mammoth efforts to reform the PA, especially its economic and security sectors. Fayyad is a darling of the international community, and important Western donors and diplomats would gladly receive him as a new Palestinian leader. In 2012 Fayyad told the Washington Post that he might try his hand at the presidency one day.

    Abbas seems to have taken notice of the potential challenger. In August 2014, Palestinian security forces questioned two employees working for a Ramallah-based nonprofit organization founded by Fayyad. The investigation took place at an odd time: during the height of the Israeli war in Gaza. The employees were also asked whether the organization, called Future for Palestine, had any political ambitions.

    These incidents come at a time when some Palestinians accuse the president of cracking down on dissent. In a recent poll conducted by the Palestinian Center for Policy and Survey Research (PCPSR), only 30 percent of Palestinians said those in the West Bank are free to criticize the PA. The PA has done little to dispel such fears. On Nov. 6, 2014, the West Bank’s largest labor union, representing some 40,000 civil servants, was outlawed after a series of strikes calling for better wages. Two high-ranking union officials were jailed for a week. The PA cabinet, which banned the union, said that the union was never officially registered and that the continuous strikes paralyzed government institutions. But the crackdown was received badly by the public: 65 percent of respondents in the same poll called it “unacceptable or illegal.”

    “This affects the popularity of the PA,” said Khalil Shikaki, PCPSR’s director, who conducted the poll. “It affects the level of satisfaction with Abbas. It affects the support for Fatah, which he heads.”

    Defenders of the head of the union, Bassam Zakarneh, soon found themselves in murky waters. On Dec. 2, Palestinian police forces surrounded the parliament, which has not been in session for almost a decade, to prevent its dismissed secretary-general, Ibrahim Khreisheh, from entering the premises. Critics said Abbas relieved Khreisheh of his post in November for publicly voicing support for Zakarneh.

    “There is a case of exclusivity in decision-making at the top echelons,” said Najat Abu Baker, a member of parliament from Fatah. “Instead of using a public forum to deal with personal spats, efforts should be taken to resuscitate the parliament. Otherwise it should be dismantled.”

    But dealing with the question of Palestine’s parliament could also create a more open political debate, helping to give ammunition and voice to would-be successors. Abbas, 79, has no clear heir apparent, which has fueled a frantic jockeying for power to fill the void when he eventually steps down or falls ill.

    Within Fatah there have been voices critical of the president, the most noteworthy being that of Marwan Barghouti. The Fatah leader, serving five life sentences in an Israeli prison for his role in the Second Intifada, has remained politically active, issuing several communiqués critical of PA and PLO policies. Barghouti still enjoys broad support on the Palestinian street despite — if not because of — his stance on Fatah and his time in prison.

    Fraught internal politics have even intruded on attempts by Fatah to hold its seventh party convention. Originally scheduled for Jan. 17, the event has been postponed because of internal squabbling, according to a party member familiar with the proceedings. Fatah is supposed to hold internal elections before the convention. This year, however, the internal elections were only held in the West Bank, not in Gaza. Attempts to hold these elections in the Strip in recent weeks have not yet materialized because of infighting. “Every time a Fatah regional election is scheduled to take place in Gaza, pro-Dahlan and pro-Abbas members start fighting,” the Fatah member said. “We cannot hold the convention when there’s such a schism.”

    Amin Maqboul, the secretary-general of Fatah’s Revolutionary Council, the movement’s monitoring body, denied in an interview with the Jerusalem-based newspaper Al-Quds that internal politics played any role in the decision, saying it was made for logistical reasons. But the Fatah member also said that the convention was postponed to avoid controversy. “A lot of contentious issues would be raised, including the question of Abbas running for Fatah’s leadership. Keep in mind that conventional wisdom has it that whomever leads Fatah also leads the PA and the PLO.”

    The internal Fatah clash comes at a time when the party celebrates the 50th anniversary of its creation. With posters in tow bearing the party’s emblem and the Palestinian flag, members hit the streets in Ramallah on Dec. 31, the same day the Palestinians signed up for the ICC, preparing for the celebrations. Among the collection of placards were sepia-toned pictures of a young Yasser Arafat and posters declaring “Fatah: 50 years of resistance and building.”

    That slogan looks increasingly out of touch. The late December rally came roughly 10 years since Abbas was elected (and six years since that mandate expired) and 20 years since the U.S.-sponsored peace process began, illuminating the sclerotic status quo of Palestinian politics. Fatah will have to account for these 20 years of exhaustive negotiations that have seen the rise of the Israeli settlement population to approximately half a million and a division that has pitted Palestinians against one another for almost eight years.

    This reality will weigh heavily as Palestinians look back at Abbas’s legacy and forward at any possible successor. With clouds gathering on the horizon, Abbas’s options have dwindled, and the “internationalization” of the conflict is all he has left, save dismantling the Palestinian Authority and ceasing security coordination with the Israelis. However, relying on diplomacy will be questioned by other parties, the Palestinian populace, and even members of his own party like Barghouti, who in November called for “resistance.” Nonetheless, the Palestinian president announced he would seek to resubmit the Palestinian statehood bid to the U.N. Security Council even after it failed the first time.

    “It is really difficult to believe that Abbas, close to the age of 80, has decided to carry out a fundamental change of course” in the struggle for Palestinian independence, Baroud, the political columnist, said. “It’s all about winning time and creating distractions, but is it a strategy towards a specific end? I don’t think so.”

  • Zionism and Its Discontents
    http://www.nytimes.com/2014/07/30/opinion/roger-cohen-zionism-and-israels-war-with-hamas-in-gaza.html
    Par Roger Cohen

    What I cannot accept, however, is the perversion of Zionism that has seen the inexorable growth of a Messianic Israeli nationalism claiming all the land between the Mediterranean and the Jordan River; that has, for almost a half-century now, produced the systematic oppression of another people in the West Bank; that has led to the steady expansion of Israeli settlements on the very West Bank land of any Palestinian state; that isolates moderate Palestinians like Salam Fayyad in the name of divide-and-rule; that pursues policies that will make it impossible to remain a Jewish and democratic state; that seeks tactical advantage rather than the strategic breakthrough of a two-state peace; that blockades Gaza with 1.8 million people locked in its prison and is then surprised by the periodic eruptions of the inmates; and that responds disproportionately to attack in a way that kills hundreds of children.

    This, as a Zionist, I cannot accept. Jews, above all people, know what oppression is. Children over millennia were the transmission belt of Jewish survival, the object of what the Israeli novelist Amos Oz and his daughter Fania Oz-Salzberger have called “the intergenerational quizzing that ensures the passing of the torch.” No argument, no Palestinian outrage or subterfuge, can gloss over what Jewish failure the killing of children in such numbers represents.

    The Israeli case for the bombardment of Gaza could be foolproof. If Benjamin Netanyahu had made a good-faith effort to find common cause with Palestinian moderates for peace and been rebuffed, it would be. He has not. Hamas is vile. I would happily see it destroyed. But Hamas is also the product of a situation that Israel has reinforced rather than sought to resolve.

    This corrosive Israeli exercise in the control of another people, breeding the contempt of the powerful for the oppressed, is a betrayal of the Zionism in which I still believe.

    #sionisme #Israel #Israël

  • Le paradis c’est exactement ici

    Tu vas dans un sens qui plaît à la #sécurité_israélienne : direction les #territoires_occupés. Tu passes moins d’heures au #checkpoint. La route traverse la ville de #Qalandyia, le chauffeur t’indique le #camp_de_réfugiés. Des personnes vivent ici depuis 1948 –une vie de déterré- d’autres viennent d’arriver. C’est de là que descendent les gamins qui lancent parfois des pierres. Il y a 2 mois, en réaction à la mort d’un gamin assassiné, il y a eu des jets de gravats contre les miradors. Comme punition collective, les israéliens ont posé des blocs de béton. Résultat : le checkpoint est plus lent à passer ; le chaos interminable aux heures de pointe. La frustration des gens augmente et le ras-le-bol devant les discriminations, les tracasseries des soldats, éreinte. La ville est prise dans un étau, le mur l’a entouré. C’est invivable. Pourtant, ils tiennent.

    #Ramallah Dream

    Tu montes vers Ramallah. Paysage d’une ville nouvelle. Ramallah récolte des capitaux étrangers grâce à la politique économique de l’ancien premier ministre #Salam_Fayyad. Une grande partie de l’aide des pays donateurs y arrive. La ville est en plein(e) boom (bulle) économique. Les grues des immeubles en construction sont nombreuses, les immeubles de plus de 10 étages légion. Jolis cafés, boutiques coquettes, restaurants sélects ; tiens, même un hôtel Mövenpick – Ouvert en 2010, les israéliens ont immédiatement interdit l’importation des célèbres glaces de l’enseigne – enfin de vraies raisons sécuritaires !- Pas un diplomate suisse pour protester contre l’outrage, on achètera quand même votre technologie militaire, soyez sans crainte- Ramallah en jette par son dynamisme, mais on peut penser, comme certains analystes, que les israéliens contrôlent stratégiquement ce développement. Laisser grandir Ramallah lui laisser des attributs, ne serait-ce pas en faire de facto la petite capitale des territoires occupés ? Multiplier simultanément, pour les palestiniens de #Jérusalem_Est les entraves, les vexations, tout faire pour les décourager puis les chasser facilement, délégitimiser l’idée de deux états avec Jérusalem pour capitale ? Au droit au retour que demandent les Palestiniens les israéliens répondent par les expulsions devant le mur qui déblaie les paysans devant soi et avale la terre. #Israël tient la #Palestine à la gorge, laisse passer un peu d’air, serre plus fort au besoin. Lis Benjamin Barthe : "Ramallah Dream" (éd.Découverte 2011). Tu ouvres grand les yeux. La résistance de ce peuple est hallucinante.

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    Un modèle de #colonisation

    De fait, israël est partout. Ton shawarma vient d’israël, ton halva, ton agneau ton poulet, ton boeuf, tes aubergines, tes carottes, viennent d’israël, ton jus d’orange, ton café, ton chocolat, tes glaçons viennent d’israël. Ton Mars ton lait ton Kit et Kat viennent d’israël. Tout ce qui entre est d’israël, sujet au bon vouloir du prince. En sens inverse, tout ce qui vient des territoires occupés est étiqueté israël, en violation encore du droit international. Si israël ne reverse pas aux Palestiniens mensuellement le produit des taxes qu’elle perçoit à son compte, c’est la banqueroute immédiate pour l’Autorité Palestinienne. La dépendance économique est totale. La sujétion militaire aussi : en deux minutes, les forces d’israël seront au palais présidentiel, feront tomber Abbas, si elles le veulent. Les policiers Palestiniens ne sont pas armés. La Palestine, c’est la cour d’une prison. Certains sont dans la cour, d’autres dans des cellules d’autres dans le placard de leur cellule. Certains dans un sac dans le placard. La #résistance de ce peuple est hallucinante.

    Pour un clic ou pour un rien

    #Facebook est la fenêtre de la prison derrière laquelle des gamins agitent des mouchoirs. Le 8 novembre, 30 palestiniens ont été arrêté, dont un grand nombre des jeunes filles, parce qu’elles tapotaient des slogans entre deux mots d’amour sur le net. La plus forte armée du monde fracasse les portes des maisons pour sortir du lit des kids de 12 ans qui pourraient être tes fils et tes filles si tu avais oublié de leur mettre le contrôle parental, et qui ont écrit Fuck Israël sur leur mur virtuel – les gros terroristes !-. Un mur virtuel face au gros mur et aux "raisons sécuritaires" qui cassent leur vie pour vrai. L’armée israélienne pourchasse les gamins, les prend en photo et les arrête pour un clic ou pour un rien. Elle les tue aussi. Arbitrairement, par ennui, stratégie ou accident.

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    Le paradis c’est exactement ici

    Fadwah t’emmène de nuit à Jéricho avec ses filles. Elle te montre sur les collines les colonies illégales : ici Ariel, ici Ma’ale Adumim, ici encore une colonie et une autre, comme de petits Los Angeles sur la terre colonisée, toujours en hauteur, toujours au-dessus. Comme à Hébron où les soldats sont sur les toits avec les colons, et balancent sur les palestiniens en-dessous d’eux tous ce qui leur tombe sous la main ou leur urinent dessus. Plus loin un camp militaire ; là où il y a de grosses lumières ; c’est une source d’eau accaparée. Là une prison, ici une route barrée, et derrière ces murs un centre militaire délivrant des autorisations de passage au compte-gouttes. Ce territoire est mité, bouffé par les installations d’occupations militaires et les colonies illégales en regard du droit international. Mais Israël pisse à la raie du droit international. Trop de radicalisme rend con, pas assez de radicalisme complice. L’écoeurement monte. Tu te demandes comment ils font pour respirer dans cet espace confiné, résister. Dans la voiture monte une clameur sur une chanson de Faïrouz, voix fortes. أنا لحبيبي وحبيبي إلي Je suis à mon amour et mon amour est à moi. Les filles tapent dans les mains, il faut bien se lâcher, sinon on devient dingues ici. Tu lis cette inscription sur le T-shirt de l’une d’elle –humour palestinien-

    « Paradise is just where you are ». Le paradis c’est exactement là où tu te tiens.

    Retiens bien la leçon.

    C’est quand que le Dalaï Lama ou Frère François viennent faire une visite à Ramallah ?

    Texte de Sylvain Thévoz.

    http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/10/temp-ef443a12c178d312f37f79c259d0ce66-249638.html

    • ... suite... toujours sur le blog de Sylvain Thévoz...

      Rouages de la #domination

      Avant le passage du checkpoint de #Qalandyia. Une femme te dit : tu vas aller sur ma terre. Moi je n’ai plus le droit d’y aller. Tu viens de l’autre bout de l’Europe et tu peux voyager avec facilité. Je n’y ai plus accès. Elle habite à 10 kilomètres de chez elle, de l’autre côté du mur. Un jour, elle a pu obtenir une autorisation pour le franchir. Elle s’est rendue avec une amie sur son terrain pour voir sa maison. Des personnes lui ont demandé ce qu’elle faisait là. Elle a dit qu’elle admirait la nature. Elle ne pouvait pas dire pourquoi elle était là. On l’aurait chassée. Des gamins habitent à 20 km de la mer Méditerranée. Ils n’y sont jamais allé. Des vieux ne l’ont plus revue depuis 60 ans.

      Pendant le passage de Qalandyia. Tu comprends petit à petit le tourbillon administratif et ses complexités. 1) Les résidents des #Territoires_occupés ont une #carte_orange, ils ne peuvent entrer dans le bus et passent à pieds le checkpoint, leurs automobiles ont des #plaques_vertes, et ne sortent pas des territoires. 2) Les résidents « permanents » de #Jérusalem ont des #cartes_d’identité_bleues, leurs automobiles ont des #plaques_jaunes, elles peuvent entrer dans les territoires occupés. Obtenir toute pièce administrative est un chemin de croix.

      Un seul peuple, régi arbitrairement par le découpage d’un #mur et l’occupation. La #séparation du mur impose des statuts complètement différent. L’ordre administratif impose à des familles d’être séparées, de ne plus pouvoir se voir ; à des villageois de perdre l’usage de leurs champs. Ce dernier est juste de l’autre côté du mur, mais il faut un détour de 45 kilomètres, franchir un checkpoint, pour y rentrer, à des heures spécifiques, étriquées, et toujours au risque des brimades, refus, pertes de temps imposée. Tu lis René Backmann, un mur en Palestine (Folio, 2009). Lire, comprendre, avoir bien visible devant les yeux ces rouages de domination. Ici, ça malaxe et broie de vies. Le soleil brille, l’air est si doux. Des chats jouent dans la rue.

      Passage de Qalandyia. Les #militaires_israéliens montent à trois dans le #bus, gilet pare-balle et arme en bandoulière. Ils contrôlent les documents de chacun-e-. Avec rudesse. Une jeune soldate demande du menton à un homme de retirer la casquette de sa tête, ce qu’il fait. Il la remet. Elle lui demande de la retirer une deuxième fois, ce qu’il fait encore. Il te glisse doucement : « they are crazy ». Ils demandent à une femme au fond du bus de sortir. Elle ne veut pas. La soldate insiste pour qu’elle sorte. Elle gagne du temps. Les passagers du bus la soutiennent. Les #soldats vont parler au chauffeur du bus et s’en vont. Le chauffeur du bus se lève. Il demande à la femme de sortir. Elle y est obligée, prend son enfant sous le bras. Les soldats l’entourent à 4. Le bus repart. Un homme engueule le chauffeur du bus durant le reste du voyage.

      Après le passage de Qalandyia. Dans le bus, une mère de famille qui revient de #Gaza, y travaille comme pédiatre. Gaza-Ramallah : 83 kilomètres. Des familles entière séparées. Pour aller à Gaza elle doit passer par la Jordanie, puis de là en Egypte, avant d’entrer dans la bande par le #poste_frontière. C’est comme si, pour aller à Berne, tu devais passer par Paris en avion et entrer par l’Allemagne (en beaucoup plus compliqué risqué et coûteux). Les comparaisons sont faiblardes et bancales, car tu es libre, toi.

      Sa voisine enseigne à l’université Al-Quds (Jérusalem). Excédée de tout, fatiguée, mais avec une rage qui ne laisse pas place au doute. Elle vient d’aller voir sa sœur malade à Bethléem. Pour cela, il lui faut sortir de #Ramallah, passer le check-point de Qalandyia, entrer à Jérusalem, passer le checkpoint de #Bethléem, et rebelote dans l’autre sens pour rentrer chez elle. 6h minimum de déplacement pour aller de Genève à Morges. Elle parle de l’interminable attente pour avoir cette autorisation pour entrer seulement 24h en Israël. Pendant ce temps, sa sœur meurt. Elle lui parle par téléphone. Elle dit : je suis résolue, je n’arrêterai pas de lutter jusqu’à la fin de l’occupation, mais je me sens aussi comme un hamster qui se démène dans sa cage. Jusqu’à quand ?

      Des gens vont à l’hôpital en Israël. Ils obtiennent des autorisations de 24h. Pour faire les examens, rester en observation, recevoir les résultats, il leur faudrait le double et plus. #Humiliations en passant aux checkpoints où il n’y a pas de contacts humains. Une voix derrière une paroi dit : tu poses tes affaires là, tu avances de quatre pas, tu lèves les mains. Tu avances de huit pas. Bien. Une voix lui crie dessus si elle ne fait pas exactement ce que la voix veut qu’elle fasse. Tu recules de huit pas ! (c’est donc cela ce qu’ils appellent processus de paix) Une voix qui la rend pareil à une chose. Une voix qui se protège d’elle-même peut-être, de sa propre humanité, derrière la cloison. Les gants en plastique sur sa peau. Elle dit : être traité comme moins qu’une chose. On prend plus soin du matériel que des gens ici.

      A la sortie de Qalandyia, l’embouteillage est monstrueux. Chaos de voitures et de bus qui se poussent. On reste deux heures coincé à parler. Sa fille l’appelle, elle veut savoir quand elle sera rentrée à la maison. Elle dit : bientôt...

      J’arrive.

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/11/temp-f9afa4438e6215f437d22345b4dd3f28-249691.html

    • ... suite...

      Prier en athée

      Comment cuisiner une bonne #colonie ? D’abord avoir une bonne casserole bien étanche, ne rien laisser sortir ni entrer que l’on ait décidé. Avoir de bonnes valves bien serrées pour pouvoir réguler la pression et un contrôle sur le feu, laisser mijoter à feu doux. Quand la pression est trop forte, ouvrez un peu les vannes ou baissez le feu doucement. Voilà, comme ça, vous pouvez aussi rajouter un peu d’huile, arroser le tout de sauce grasse, ça rend le dessus du panier plus docile et le bouillon plus digeste. Servir chaud mais pas trop. Ne jamais laisser refroidir surtout. Vous devez maintenir la #pression. Un conseil : si vous en avez les moyens, fractionnez, divisez le contenu et cuisinez-le dans quatre casseroles séparées. Il n’en sera que plus tendre à traiter. Montrez toujours bien qui est le chef et qui tient la spatule.

      La colonie, une économie

      Passer le checkpoint à pieds, dans les longs couloirs à bestiaux : 80mètres de tubes grillagés qui avalent tous les matins leur quota de travailleurs sous-payés et les recrache au soir après les avoir bien digérés fragmentés et malaxés dans ses entrailles durant la journée. L’économie du #mur est bonne pour Israël. Les coûts de construction, ce sont les USA qui les paient. Les gains, c’est l’économie locale qui les prend. Le #contrôle_social est maximal. Les palestiniens qui veulent obtenir un permis de travail en Israël doivent avoir au moins 35 ans, être marié, avec des enfants, n’avoir pas eu, sur trois générations, un proche qui ait tiré une pierre ou eu maille à partir avec la puissance d’occupation ; cas échéant, le permis est refusé. A la moindre incartade, il est retiré. Très bon incitatif pour se tenir à carreaux en toute occasion. Les #droits_du_travail sont régulièrement violés, il y a très peu de risques de plaintes. Si plaintes il y a, peu de chance qu’il y soit donné suite. La compétition entre travailleurs sous-payés est forte. La #main_d'oeuvre palestinienne est petit à petit remplacée par des chinois, philippins, etc., Un bon business que ce mur finalement. Pareil pour l’#eau. Les puits sont confisqués. Entourés d’une haute barrière. L’eau est ensuite revendue à ses propriétaires expropriés. Même business pour les #oliviers arrachés sur le tracé du mur. Rien à dire : une colonisation bien en place, ça rapporte. Et moins ça conteste, moins ça résiste, plus c’est rentable.

      Les #bédouins sous la tente. Feu de bois pour faire cuire à manger : riz et poulet dans de larges casseroles. Tu te demandes ce que les moutons peuvent manger : pierre et terre ocre à perte de vue sans une mèche d’herbe. Grillages à perte de vue : tu te demandes comment les bédouins peuvent encore bouger. A la nuit ça chante et ça danse. Tu te demandes comment ça peut encore danser et chanter. On t’offre le thé.

      #Hébron

      Les gamins lancent des #pierres tous les jours, mettent les bouchées double le vendredi. Le déroulement est le suivant : un colon colle un gnon à un gamin ou pire.... Le gamin rentre chez lui. La nouvelle se répand. Les petits descendent dans la rue et caillassent le checkpoint pour venger leur copain. Les soldats sortent en nombre : #grenades assourdissantes et #gaz_lacrymogènes : le grand manège. Les gamins se déplacent et caillassent les soldats depuis un autre endroit. Et ça dure ainsi une partie de l’après-midi et de la nuit, à jouer au chat et à la souris dans la vieille-ville. Les marchands continuent de vendre, les passants de passer. Scènes surréalistes au milieu des étals. Une femme court avec sa poussette entre pierres et gaz pour faire son chemin. Un oiseleur, tranquille, ne bouge pas. Il reste sur sa chaise devant sa devanture, comme si de rien n’était. C’est le quotidien. Avec les pierres, les gamins lancent des insultes. Les mots fusent comme des noms d’oiseaux. Les marchands engueulent les petits quand les pierres les frôlent. C’est mauvais pour le tourisme, (pas plus de 40 personnes par jour), mauvais pour les affaires, mais c’est l’#intifada, la #résistance. Les marchands sont solidaires des petits qui zigzaguent dans le marché pour se planquer. Jets continus. Jours après jours, ça ne faiblit pas. Malgré les caméras partout, dans les coins, sur les toits, sur les tours, dans la mosquée, sur les casques des soldats. Il y a ces kids qui ramassent les pierres et à 40 mètres visent quelque part entre casque et gilet pare-balle sans parvenir à toucher. Les explosion de rages jubilatoires se paieront cash, c’est sûr. En attendant, ils font le V de la victoire. Une petite fille sur le chemin de l’école met un mouchoir devant son nez.

      Prier en athée

      Un soldat traverse la rue en courant. Il marche sur une pierre que les gamins ont lancé, se tord la cheville et grimace. Les commerçant rient mais se détournent pour que les soldats ne les voient pas. La rue entière trouve le soldat ridicule et lui aussi doit sentir qu’il l’est, maladroits et pataud, bêtement méchant à suer derrière des gamins sous les pierres. Mais il doit agir comme un soldat, protéger les colons qui viennent se mettre au milieu des palestiniens et les harceler pour qu’ils partent, parce que dans une écriture mythique d’un récit historiquement non attesté il se trouverait là le tombeau de quatre patriarches et matriarches. Adam, Eve, Abraham, Sarah, Isaac, Rebecca, Jacob et Léa. Sur ce point fictif, tout le monde est d’accord, c’est un lieu saint pour les trois religions. Sur ce tombeau des patri-matri-arches se trouve une mosquée, une synagogue ; et ce fût un temps une église. Aujourd’hui musulmans et juifs y prient côte à côte dans le même lieu, mais désormais séparés par des portiques de sécurité et l’armée. Tu y entres pour y prier en athée. Si cela a été possible hier pourquoi cela ne le serait-il pas demain ? Le samedi, les juifs prient dans la mosquée, mais ne prennent plus soin, dit l’imam, d’enlever leurs chaussures en entrant...

      La #poésie vaincra

      Le poète #Mahmoud_Darwich a sa tombe dans un musée en forme de livre à Ramallah. Dans une salle : ses affaires personnelles, lunettes, stylo, cafetière. Il en était addict au café, et pouvait dire, selon le café qu’on lui servait, à sa saveur, à qui il avait à faire. Un film passe en continu où subitement, en lisant, il se met à pleurer. Le public de l’assistance se lève, l’applaudit. Il pleure encore plus, essuie ses larmes et tout en les essuyant, doucement d’abord, puis de plus en plus fort, recommence à lire. Sur sa tombe, il n’y a pas de combat d’appropriation, non, ici c’est très calme. Il flotte un air doux, passage des oiseaux et du vent. Deux vers entêtants reviennent en boucle : « Ce siège durera jusqu’à ce que nous enseignions à nos ennemis Quelques morceaux choisis de notre poésie anté-islamique. » et : « Lui ou Moi. Ainsi débute la guerre. Mais elle s’achève par une rencontre embarrassante, Lui et Moi. »

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/13/comment-tu-aimes-249762.html

  • Palestine (2 juin 2013)

    Le Président Mahmoud Abbas vient de charger le président de l’Université de Naplouse (Cisjordanie), Rami Hamdallah, de former le nouveau gouvernement palestinien. Rami Abdallah remplace Salam Fayyad qui a démissionné le 13 avril dernier.

    Rami Hamdallah est aussi secrétaire général de la Commission électorale centrale et président du directoire de la bourse palestinienne (à Naplouse). Diplômé des universités d’Amman (Jordanie) et de Lancaster (RU) il a longtemps été professeur d’anglais. Il est membre du Fatah.

    Rami Hamdallah appartient à une importante famille d’Anabta (province de Tulkarem), où il est né. Il présente a priori les qualités recherchées pour le poste de premier ministre dans le contexte actuel : indépendant, plus technocrate que politique, il dispose aussi de compétences en matière de finances.

  • Démission de Salam Fayyad, premier ministre démissionnaire de l’Autorité palestinienne (suite et pas fin)

    Classique malentendu/ manipulation entre la presse et un politique qui va convaincre les convaincus que Salam Fayyad servait davantage les intérêts des Israéliens et des Américains que ceux des Palestiniens. Le premier article est le démenti de ses propos publié par l’agence de presse officielle palestinienne (WAFA), le second article, du New York Times, est l’article incriminé.

    Article 1
    Fayyad denies statements in the New York Times article
    http://english.wafa.ps/index.php?action=detail&id=22289

    “RAMALLAH, May 4, 2013 (WAFA) – Outgoing Prime Minister Salam Fayyad’s office Saturday denied statements slamming the Palestinian leadership which were attributed to Fayyad in an interview with the New York Times.

    Fayyad’s office said in a statement, “The statements in the article are just journalist Roger Cohen’s personal impressions, and certainly not the words of Fayyad, who did not make any statements or conduct interviews for the New York Times or any other newspaper or agency since his resignation.”

    The New York Times published on May 3 an article titled “Fayyad Steps Down, Not Out” by Cohen, in which Fayyad allegedly described the Palestinian leadership as “failed”.

    Cohen quoted Fayyad saying “It is incredible that the fate of the Palestinian people has been in the hands of leaders so entirely casual, so guided by spur-of-the-moment decisions, without seriousness. We don’t strategize, we cut deals in a tactical way and we hold ourselves hostage to our own rhetoric.”

    Cohen’s article caused an uproar among Palestinians while Fayyad’s office said that this article must not be published as an interview with Fayyad.”

    Article 2
    Op-Ed Columnist
    Fayyad Steps Down, Not Out
    By Roger Cohen
    Published: May 3, 2013

    http://www.nytimes.com/2013/05/04/opinion/global/Roger-Cohen-Fayyad-Steps-Down-Not-Out.html?pagewanted=all&_r=0

    « (…) Yet the Fatah old guard with their sweet deals wants Fayyad gone; Hamas hates him as a supposed American stooge, and Abbas has tired of this U.S.-educated “turbulent priest.” So the president hesitates. He mumbles about a “unity government” with Hamas. He does little. And Fayyad is at his desk when he might be eating sweet pastries with his family.

    “Our story is a story of failed leadership, from way early on,” Fayyad tells me. “It is incredible that the fate of the Palestinian people has been in the hands of leaders so entirely casual, so guided by spur-of-the-moment decisions, without seriousness. We don’t strategize, we cut deals in a tactical way and we hold ourselves hostage to our own rhetoric.” (…) “This party, Fatah, is going to break down, there is so much disenchantment,” Fayyad predicts. “Students have lost 35 days this year through strikes. We are broke. The status quo is not sustainable.”

  • Autorité palestinienne.
    Du bon usage des banalités par un ancien de la CIA, Paul Pillar, à l’occasion de la démission du premier ministre palestinien, Salam Fayyad (les parenthèses ne sont pas de Pillar):

    – Salam Fayyad avait tout pour séduire les Américains (dit et tant répété que cela n’a pu que le desservir);
    – Il aura été (à son corps défendant) le « bon » Palestinien à opposer au « mauvais » Palestinien qu’était le Hamas ;
    – L’Autorité palestinienne aura constitué un trompe-l’œil dissimulant la véritable ambition de la politique israélienne et un pion aux mains des différents premiers ministres israéliens qui n’ont eu de cesse de retarder indéfiniment l’apparition d’un Etat palestinien (réalité toujours valable depuis les accords d’Oslo en 1993 jusqu’à aujourd’hui);
    – L’Autorité palestinienne aura incarné l’idée selon laquelle les Palestiniens devaient créer leur Etat, mais sans jamais avoir la possibilité d’accomplir cette mission du fait de la politique israélienne (toute avancée sur la voie de l’Etat étant ralentie, dénoncée, empêchée ou sanctionnée par Israël) ;

    Paul Pillar ne dit pas que la politique menée par Salam Fayyad a permis des progrès économiques - limités dans le contexte de la contrainte extérieure, israélienne ou internationale, mais réels – mais a contribué également à réduire les revendications palestiniennes nationales en engageant un processus de rattrapage économique et social auquel les Palestiniens ne pouvaient qu’adhérer. Ce processus avait été engagé dès avant la disparition d’Arafat (avec l’actif soutien financier de la communauté internationale, surtout européenne), conforté par Abou Mazen arrivé au pouvoir sur un programme électoral de non-violence, et mis en œuvre par Salam Fayyad en qualité de ministre des Finances puis de premier ministre.

    Enfin, on peut ne pas être d’accord avec Paul Pillar sur l’avenir de fayyad. Il n’est pas acquis qu’il quitte définitivement la politique. On pourrait le revoir à la tête du gouvernement, ou de l’Autorité palestinienne ou de toute autre forme de direction politique des Palestiniens.

    A Good Man Leaves the Plantation
    Paul Pillar
    April 13, 2013

    http://nationalinterest.org/blog/paul-pillar/good-man-leaves-the-plantation-8348

    Salam Fayyad has been just about everything that U.S. administrations could have hoped for in a Palestinian prime minister. The American-educated economist is competent, honest and moderate. In his six years as prime minister of the Palestinian Authority he made admirable progress in instilling order in the bureaucracy that he led. It is no surprise that the Obama administration and Secretary of State Kerry tried hard, ultimately unsuccessfully, to keep him in the job. For similar reasons the Israelis were happy to have him around.

    The Palestinian Authority or PA is a strange entity that nonetheless—at the time it was created by the Oslo accords that Yitzhak Rabin and Yasser Arafat signed 20 years ago—made sense. It was to be a transitional mechanism that would facilitate a change of the Palestinian leadership and political structure from a resistance movement (it was as head of the Palestine Liberation Organization that Arafat signed the accords) to a government. But Rabin, whom an Israeli extremist assassinated in response to his making peace with the PLO, is long gone. For many years now the strange entity has functioned as a stooge of a different sort of Israeli leadership, a leadership whose objective is to delay indefinitely the creation of a Palestinian state and to cling permanently to land conquered through a military invasion 46 years ago. It is misleading to consider the Palestinian Authority still to be a transitional mechanism as it was originally conceived, given that many years have gone by since, according to the timetable in the Oslo accords, a Palestinian state should already have been established. The PA, regardless of what may have been the skills and good intentions of some of those who have led it, is a Potemkin village—a prop that supports a deceptive Israeli story about peace, land, political power and especially the Israeli government’s intentions.

    No matter how much one might understandably consider the Oslo accords to be dead, having the PA still around serves several purposes for Benjamin Netanyahu’s government. Most fundamentally, it preserves the fiction that the Israeli government actually supports a two-state solution. It also appears to relieve Israel from accountability for failing to live up to its responsibilities under international law as the occupying power in territory conquered in war. Of course, Israel really is the true power over all of the West Bank, but by being able to point to another entity that supposedly has administrative responsibilities it can say that problems and deficiencies are someone else’s fault.

    The PA, especially with leaders as respectable as Fayyad, has functioned for Israel as the “good” Palestinians in contrast to the “bad” Palestinians of Hamas, enabling the Israelis to continue to pretend to want to make peace with Palestinians even though it has refused to deal with fairly elected Palestinian leaders when those leaders happen to be from Hamas. Meanwhile, the purpose of indefinite postponement of a Palestinian state is served by pointing to a Palestinian movement that does not appear to have its act together while Israel simultaneously does everything possible to prevent reconciliation between Hamas and Fatah, the dominant party in the PA, and thus to keep the movement divided.
    The Palestinian Authority embodies the concept, articulated by American advocates for the Israeli government such as Elliott Abrams, that Palestinians must “build” a state rather than merely being “granted” one. But the “building” phase continues indefinitely, with an actual state always remaining out of reach. If the PA seems to be getting too close to statehood, the Israelis can, and do, easily kick it back. After the PA’s move to upgrade its status at the United Nations, Israel punished it by withholding tax revenue that belongs to the Palestinians. This exacerbated a financial crisis that has been one of the biggest challenges for Fayyad’s administration. The Israelis also, of course, can use their first-choice policy tool—military force—as they did in 2002 when they demolished many of the PA’s offices as well as other administrative infrastructure such as police stations. This action made it all the more difficult for the Palestinians to function in a way that demonstrates they are “building” a state. Even without Israeli use of something as blatant as the 2002 action, the many everyday restrictions Israel places on transportation and other aspects of Palestinian life make it impossible for the PA to work in a way that would ever force Israel to acknowledge that a state had been “built.”

    Palestinian President Mahmoud Abbas has sometimes spoken of abolishing the Palestinian Authority if Netanyahu’s government doesn’t take real steps toward a peace settlement. Abolition would end a charade, but it would also come with a cost to the Palestinians, mostly in the form of handing the Israelis an argument, to be used in perpetuity, that it was the Palestinians who destroyed the Oslo accords and gave up on peace. The charade is also a trap.
    One can only imagine Fayyad’s deepest thoughts at the moment. His resignation reportedly involved disagreements with Abbas, as well as significant opposition to Fayyad within Fatah. But he surely must be feeling some personal relief. He is too smart and too honest not to perceive the stooge-like quality of the enterprise he has been involved in. No one should complain if he were to retire from public life and move into a comfortable academic position somewhere.

  • « Salam Fayyad est l’incarnation des contradictions de l’Autorité palestinienne »
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/04/15/salam-fayyad-est-l-incarnation-des-contradictions-de-l-autorite-palestinienn

    Comment expliquez-vous la démission du premier ministre palestinien Salam Fayyad ?

    Jean-François Legrain : Elle met au jour la réalité de l’Autorité palestinienne et de toutes les contradictions internationales et locales dont elle est à la fois la victime et l’actrice. Salam Fayyad est, au même titre que le président Mahmoud Abbas, l’incarnation de toutes ces contradictions.

    La première d’entre elles est que Ramallah est reconnue comme Autorité légitime alors que le cabinet est illégal au regard de la Loi fondamentale palestinienne. Le premier des quatre gouvernements Fayyad avait été créé en juin 2007 comme cabinet d’urgence, alors même que la préparation d’un coup d’Etat préparé par les Etats-Unis et le Fatah venait d’être éventée dans la presse israélienne et contrée par le Hamas, vainqueur des élections de 2006. Or, c’est ce gouvernement, dans l’illégalité totale depuis cette date, qui est considéré comme le seul interlocuteur de la communauté internationale quand, dans l’attente de nouvelles élections, le président de l’Autorité, toujours selon la loi fondamentale, devrait être Aziz Dweik, le président du Conseil législatif.

    La seconde contradiction vient de ce que Salam Fayyad a été installé au poste de ministre des finances puis de premier ministre par les bailleurs de fonds internationaux, Etats-Unis en tête, pour mettre en place la transparence administrative (ce qu’il a quasi réussi), mais aussi le libéralisme économique dans les structures comme dans les comportements de consommation. Or, cette politique était indissociable du maintien de l’occupation et donc, de la privation de toute souveraineté économique. L’Autorité s’est donc trouvée dans l’incapacité de mener une politique économique conforme à ses intérêts, maintenue prisonnière d’une politique de mendicité au niveau international.

    Aujourd’hui, la réalité de cette Autorité renvoie donc au refus, entretenu par la communauté internationale, de mettre en œuvre la solution des deux Etats au profit d’un statu quo dans le cadre d’un conflit maintenu au plus bas niveau d’intensité possible. Cela a donné lieu, d’une part, à un réaménagement de l’occupation aux marges avec des incursions répétées et à une politique d’apartheid de plus en plus évidente et de plus en plus dénoncée par les organisations de défense des droits de l’homme. C’est la politique qui vient d’être remise en scène par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, la « paix économique » rêvée par Ariel Sharon et Benyamin Nétanyahou pour désamorcer les revendications nationales.

    ...

  • Palestine. Intéressant sujet quasiment jamais évoqué publiquement: les dettes contractées par l’Autorité palestinienne (PA) dont l’existence a été révélée à l’occasion du départ du ministre des Finances Nabil Qassis. L’auteur de l’article, Abdel Bari Atwan (Rédacteur en chef de Alquds Alarabi) s’insurge contre une situation qui non seulement hypothèque l’avenir des Palestiniens mais leur fait supporter aussi le coût de l’occupation israélienne (En général, on s’accorde à dire que c’est la communauté internationale qui, par ses aides, finance l’occupation israélienne des territoires palestiniens).

    PA debt as repressive as Israel
    Abdel Bari Atwan (Alquds Alarabi)
    13 April 2013
    http://www.bariatwan.com/english/?p=1572

    “We are very shocked to learn that the Palestinian Authority (PA) in Ramallah has run up debts approaching $5bn and that $1bn is external debt. These debts are a heavy burden on the Palestinian people, and will extend to the coming generations. Most Palestinians thought that the PA’s funding came from the donor countries, not debts that would constrain the hands of the Palestinian people and break their will.

    The Palestinian President Mahmoud Abbas and his Prime Minister Salam Fayyad have been airing apparently logical comparisons between the prosperous conditions of the Palestinians in the West Bank and the deteriorating conditions of the residents of the Gaza Strip. However, these Palestinian officials have not mentioned that such prosperity came as a result of borrowing the billions of dollars from foreign banks and institutions, not as a result of the fiscal genius of the government and its prime minister, who was a World Bank economist from 1987 – 1995 and was dispatched to the West Bank by the International Monetary Fund (IMF).

    I am not biased towards Hamas in the Gaza Strip, as I reject the way it deals with its citizens with an iron fist, the spread of corruption, and the level of interference in their personal lives. However, I am biased towards the Palestinian people and their future. They will be under pressure of this debt for decades ahead.

    (…) I thank God for the resignation of Dr Nabil Qasis, which freed him to open up this issue of debts, to expose the cover-up of the increasing financial quagmire. The Palestinian prime minister should resign from his position, as he has plunged his country, subject to Israeli occupation, into debt. Salam Fayyad and his President Mahmoud Abbas should bear the responsibility of this disaster. They should resign from their positions as they have exempted the Israeli occupation from bearing its responsibility for over 20 years since signing the Oslo Agreement. (…) The PA, that now supports the Israeli occupation by borrowing money that it knows it cannot pay back, must be dissolved.”

    #Abbas #Fayyad #West_Bank #Gaza #Qasis #Oslo_Agreement #debt

  • Analyse, parue dans la presse du Hamas, détaillant les raisons pour lesquelles Salam Fayyad a démissionné tout en rappelant qu’au-delà de motifs strictement palestiniens, Salam Fayyad était placé devant un dilemme insurmontable : développer l’économie d’un pays qui reste soumis à une occupation militaire étrangère.

    The Voice of Palestine/ The Palestinian Information Centre (Hamas)

    Fayyad’s resignation: Not Quite a good riddance
    A news analysis by Khalid Amayreh in Ramallah
    [ 4/04/2013 - 03:25 PM

    http://palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7W9p1hRmbdTlEm

    Fayyad represents the unreal part of the problem. Now, with his removal, PA Chairman Mahmoud Abbas will have to be the cannon fodder himself, or find another Fayyad-like figure that would have to satisfy the Palestinian Main Street and be acceptable to Israel and her guardian-ally, the United States. This is certain to be a near impossible task.

    (…) Fayyad may be brilliant as an economic or financial manager, but he has displayed a great deal of naïveté in presuming that he could build a prosperous economy under a crippling foreign military occupation. His job is as impossible as throwing a man, thoroughly handcuffed and foot-shackled, in a pool of water and asking not only to remain afloat but also not to get wet.

    #Salam_Fayyad #Abbas #Nabil_Qessis #George_Bush #John_Kerry #Azzam_al_Ahmad #Rami_al_Hamdalla #Muhammed_Mustafa

  • Analysts warn: Fayyad resignation may slow Palestinian steps towards statehood

    Middle East Online
    By Hossam Ezzedine - RAMALLAH (Palestinian Territories

    http://www.middle-east-online.com/english/?id=58118

    Prime Minister Salam Fayyad’s resignation is likely to raise questions over donor support for the Palestinian Authority and may slow its steps towards statehood, experts warn. (…) However, in the past month, international donors have pledged fresh efforts to find the necessary funds and Washington quietly unblocked almost $500 million (382 million euros) in aid which had been held up by Congress. And Israel agreed to unblock revenues collected on behalf of the PA that were frozen last year in response to the Palestinians winning upgraded UN status. As a result, the PA on March 28 adopted a budget of some $3.9 billion, of which $1.4 billion would have to come from foreign financing.

    Last month, the World Bank said the worsening fiscal situation could cause “lasting damage” to the competitiveness of the Palestinian economy, and a separate IMF report warned the crisis could “ultimately lead some to question the legitimacy of the PA and undermine its ability to govern effectively.” (…) But Imad Ghayatha, a political scientist at Bir Zeit University on the West Bank dismissed any suggestion that Fayyad’s departure would affect international aid. “This will not affect relations with donors,” he said. “Maintaining the PA is not only a Palestinian interest but also an Israeli and a regional one. The peace process relies on maintaining the PA and international powers know better than to tie up their interests with one individual,” he said (…)

  • Pour le New York Times la démission du premier ministre Salam Fayyad ouvre la voie à un gouvernement de réconciliation nationale qui pourrait bien rebuter la communauté internationale. Même composé de « technocrates », il n’aurait pas plus de valeur aux yeux d’Israël qu’une direction politique dans laquelle siègerait le Hamas.

    The New York Times
    A Resignation Means More Uncertainty for the Palestinians
    By ISABEL KERSHNER

    Published: April 14, 2013

    http://www.nytimes.com/2013/04/15/world/middleeast/fayyads-resignation-means-uncertainty-for-palestinians.html?pagewanted=all

    “JERUSALEM — Salam Fayyad, the internationally respected Palestinian politician and economist, is widely credited for ending the chaos in the West Bank and putting things in order in his six years as prime minister. But his resignation over the weekend, the result of internal power struggles, has left the Palestinian Authority suspended in political ambiguity and confusion.

    Analysts said Sunday that by accepting Mr. Fayyad’s resignation, the president of the Palestinian Authority, Mahmoud Abbas, has put himself in a political bind just as the Obama administration has been trying to restart long-stalled Israeli-Palestinian peace talks.

    That, many Palestinians say, is because the vacuum created by Mr. Fayyad’s resignation presents an opportunity for renewed reconciliation efforts between Mr. Abbas’s Fatah party and its bitter rival, Hamas, the Islamic militant group that controls Gaza. While healing the rift would be a popular course of action among Palestinians, it could complicate peace efforts and cause some Western donor nations to consider withholding much-needed funds, fearing that they could be used by Hamas. Hamas is classified as a terrorist organization by Israel, the United States and the European Union” (…)

  • Barak Ravid (Haaretz) détaille les raisons qui ont conduit le président Abou Mazen à se défaire de son premier ministre: son aura internationale, son refus de la corruption et du népotisme, la jalousie qu’il éveillait chez les envieux, la rancœur du président à son égard parce qu’il avait jugé en novembre dernier que la reconnaissance de la Palestine aux Nations Unies n’avait qu’une valeur symbolique, l’affrontement des deux autour de la récente démission de Nabil Qassis, ministre des Finances. L’auteur de l’article voit dans cette démission le signe d’une désintégration de l’Autorité palestinienne et s’interroge sur l’attitude des bailleurs de fond internationaux – notamment américains -qui pourraient être réticents à l’idée d’accorder leurs aides au prochain gouvernement palestinien. Il y voit aussi le résultat de l’attitude ambiguë adoptée par Netanyahu à l’égard de Salam Fayyad : reconnaissance de ses compétences mais aussi inquiétude de voir qu’il réussissait à construire les infrastructures de l’Etat palestinien.

    Fayyad’s resignation: The beginning of the end of the PA?

    It was actually the PA prime minister’s successes that eventually led to his downfall. His effective management and relative popularity meant he was a threat to too many people.

    By Barak Ravid | Apr.14, 2013 | 1:24 AM | 41
    Haaretz

    http://www.haaretz.com/news/middle-east/fayyad-s-resignation-the-beginning-of-the-end-of-the-pa-1.515292

    “The resignation of Palestinian Authority Prime Minister Salam Fayyad on Saturday is a dramatic development. Its ramifications won’t just reverberate in the part of the West Bank under Palestinian control, but also affect Israel and the Obama administration’s efforts to renew the peace process, as well as the European Union’s policy towards the Palestinians.

    For Israel’s government and defense establishment, the U.S., and the EU, which both regularly provide economic aid to the Palestinian Authority, Fayyad was the go-to man. The former International Monetary Fund economist was educated in the U.S. and was a symbol of good governance and the war on corruption. His plan to build Palestinian state institutions from the bottom up received much international support.

    But it was this success that itself bore within it the seeds of his demise. Fayyad, who served as prime minister since 2007, resigned after his relations with PA President Mahmoud Abbas deteriorated, reaching an unprecedented low. The crisis of confidence between the two leaders was sharp and irreparable. Abbas and the Fatah party’s old guard that surround him saw Fayyad as a political rival who needed to be eliminated.

    Fayyad’s resignation is another sign of the PA’s internal disintegration and the deep political crisis it is struggling with. In order to survive, Abbas imposed a semi-autocratic regime in the West Bank styled after that of former Egyptian President Hosni Mubarak. Journalists and bloggers are sent to prison, demonstrations and criticism are suppressed with an iron fist and the government doesn’t function while the ruler travels the globe.”

    #Salam_Fayyad #Obama #Mahmoud_Abbas #Fatah #Palestinian_independence #Nabil_Kassis #Netanyahu

  • Démission du Premier ministre palestinien Salam Fayyad

    http://www.ism-france.org/communiques/Le-Fatah-satisfait-de-la-demission-de-Fayyad-article-18050

    Cisjordanie - 14 avril 2013
    Le Fatah satisfait de la démission de Fayyad
    Par Maan News (traduction de l’arabe)

    Quelques heures après que le président Mahmoud Abbas a accepté la démission de Salam Fayyad de son poste de Premier ministre, un haut-fonctionnaire du Fatah a déclaré que le mouvement était satisfait de la décision.

    Amin Makboul, secrétaire du Conseil révolutionnaire du Fatah, a dit à Ma’an aujourd’hui que le gouvernement Fayyad avait lamentablement échoué à gérer et à résoudre les problèmes économiques ; l’Autorité palestinienne est confrontée à des dettes massives et ne peut pas payer ses employés.

    Makboul a dit qu’il était trop tôt pour annoncer les noms des candidats au remplacement de Fayyad, mais que des discussions étaient en cours.

    Le Hamas a besoin de deux semaines pour mettre la touche finale à la distribution des sièges dans son bureau politique, a dit Makboul.
    « Si le Hamas agit pour mettre fin à la scission et mettre en œuvre la réconciliation, alors le Président Mahmoud Abbas sera le président du nouveau gouvernement d’unité jusqu’à la tenue d’élections globales. »

    Un dirigeant du Hamas a cependant dit que la démission de Fayyad n’était pas liée au processus de réconciliation. Salah Bardawil a déclaré à Ma’an que « il ne faut pas lier la démission de Fayyad à la réconciliation, parce qu’il a démissionné pour des raisons internes. » (Lire également : « Abou Zouhri : la démission de Fayyad n’a aucune relation à la réconciliation », Centre palestinien d’information) Le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri a dit à l’AFP que « Fayyad laissait le gouvernement après avoir criblé de dettes notre peuple et le Fatah doit en assumer la responsabilité parce que c’est lui, au début, qui l’a imposé. »

    Le processus de réconciliation a été suspendu pendant que le secrétaire d’Etat US John Kerry visitait la région ces derniers temps, et il n’y a pas de calendrier pour le continuer, a ajouté Bardawil.

    • La démission du premier ministre Salam Fayyad satisfait l’une des revendications principales du Hamas pour qui le « premier ministre de Ramallah » aura toujours été un agent de l’Occident et d’Israël. Ancien du FMI et de la Banque mondiale, Fayyad s’était notamment attaché à la formation des forces de sécurité dont l’une des responsabilités était de combattre le Hamas. Les islamistes palestiniens, (mais aussi d’autres Palestiniens non islamistes) lui reprochaient de travailler davantage pour la sécurité d’Israël que pour celle des Palestiniens. En outre, comme le montre l’article de Ma’an, les relations entre Fayyad et le Fatah (auquel il n’appartient pas) ont toujours été mauvaises. C’est donc un homme reconnu par la communauté internationale mais sans pouvoir électoral qui quitte la scène politique.

      Cette démission devrait ouvrir la voie à un gouvernement palestinien de réconciliation nationale ou, à tout du moins, à une accélération du processus de réconciliation entre Gaza et la Cisjordanie (la coupure date de juin 2007). Cette réconciliation donnerait un peu plus de sens à la reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur non membre de l’ONU mais serait utilisée par Israël pour mettre un terme au principe des négociations bilatérales (« on ne négocie pas avec des terroristes »). La réconciliation palestinienne est avant tout une affaire intérieure palestinienne qui pourrait entraîner la refonte de l’OLP - que le Hamas pourrait finalement intégrer – et aussi remettre au premier plan la question de Palestine.

  • Affaire à suivre.
    Palestinian Prime Minister Fayyad offers resignation
    By Ali Sawafta

    Reuters
    http://www.reuters.com/article/2013/04/10/us-palestinians-fayyad-abbas-idUSBRE93917I20130410

    RAMALLAH, West Bank | Wed Apr 10, 2013 5:47pm EDT
    RAMALLAH, West Bank (Reuters) - Palestinian Prime Minister Salam Fayyad offered his resignation to President Mahmoud Abbas on Wednesday following a rift between the two men over government policy, two sources told Reuters.

    Abbas was due to return to the occupied West Bank from Jordan on Thursday, and it was not immediately clear whether he would accept the resignation of the U.S.-educated economist.

    A spokeswoman at Fayyad’s office declined to comment on the reports, which followed persistent rumors that Abbas wanted to sack Fayyad following internal political wrangling.
    Western governments have offered staunch support to Fayyad ever since he became prime minister in 2007, seeing him as the architect of Palestinian state-building efforts, and his departure could complicate their ties with Abbas.

    Long-strained relations between the 61-year-old Fayyad and Abbas worsened last month when the prime minister accepted the resignation of his finance minister, against the wishes of the president.

  • Qu’est-ce qui se prépare ?
    The Story of Palestinian Prime Minister Salam Fayyad - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2013/02/15/opinion/global/roger-cohen-The-Story-of-Palestinian-Prime-Minister-Salam-Fayyad-.html?page
    (...)

    Fayyad sees a de facto attempt to undermine the Palestinian Authority. “I still believe the Authority is a key building block in the effort to resolve the conflict,” he said. “Then somebody needs to explain to me how something viewed as central to building peace is left on the ropes for three years, reeling under bankruptcy, and every action is taken to erode its political viability.

    “We have sustained a doctrinal defeat. We have not delivered. I represent the address for failure. Our people question whether the P.A. can deliver. Meanwhile, Hamas gains recognition and is strengthened. This is the result of nothingness. It is not just that we have been having a bad day.”

    Part of that “nothingness” emanated from Obama’s Washington. “After the failed attempt to stop Israeli settlement expansion, the administration gave up,” Fayyad told me. “After the first year in office, U.S. diplomacy shifted to maintenance — getting a process going rather than looking at the issues.”
    (...)

    So there has been negative drift, largely peaceful but increasingly uneasy. “The risk this situation poses is of sliding back to a cycle of violence,” Fayyad said. “When you keep getting banged on the head, you know one day it will be one bang on the head too many.”
    (...)

    Then, of course, there is the internal Palestinian question, now referred to as the “reconciliation” issue. The Palestinian national movement is crippled by its split. Hamas rules in Gaza. President Mahmoud Abbas and Fatah rule in the West Bank.

    The Palestinians have still not decided whether the war is between two nationalisms with rival claims to the same land — one that could in theory be settled by territorial compromise, as Fayyad passionately believes — or whether it is an anti-colonial war, comparable to the Algerian conflict, whose end result must be the expulsion of the Jews and the destruction of the state of Israel, as Hamas contends.

  • LE Parti travailliste israélien, porte-parole de l’Autorité palestinienne ? Y a-t-il un véritable danger d’effrondrement de l’Autorité palestinienne ?

    PA Collapse Will Be ’Catastrophe,’ Says Knesset Labor Leader - Al-Monitor : the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2013/02/isaac-herzog-we-must-aim-for-an-interim-agreement.html

    You met last week with Salam Fayyad, and came back very concerned
    “I was the first Israeli statesman to go to Ramallah after the elections. We had a very deep conversation. We had talked for a long time about meeting. We know each other a long time. During the election campaign, it was less convenient. I assume that he wanted to exchange views and make himself heard regarding one substantive issue, before any talk regarding a diplomatic process. That issue is: the collapse of the Palestinian Authority. He told me, clearly and unequivocally, that ‘If we continue to be dependent every single month on the decision of Israel’s prime minister to free up our tax funds — we will collapse. Because we have responsibility over the territory and over people and it’s impossible to build it from hand to mouth, they suffer from great budgetary suffocation and the systems are collapsing.”
    Herzog adds, “I tell everyone — the collapse of the Palestinian Authority will be a catastrophe not only to the Authority, but to the Israelis and the entire peace camp. True, the delay in payment stemmed, first and foremost, from the unilateral Palestinian move in the United Nations, but at the end of the day Israel must coolly calculate its own interests. Israel should continue to observe the Paris Protocol and transfer the funds to the Authority. This is a burning issue, even before the diplomatic process.”

    Did Salam Fayyad ask you to transmit any kind of message?
    “Of course. This was one of them — to sound the alarm regarding the Authority’s collapse. That was, first of all, the public message, and I also transmitted other required information to the relevant entities. But it’s not about me vis-à-vis the prime minister. The issue is immediate, in other words if you bring President Obama and talk about a process, we need to determine what kind of process is the right one to take place now."

  • Palestinian Authority, Israel agree on revenue revamp | Maan News Agency
    http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=509007

    Palestinian Authority, Israel agree on revenue revamp

    01/08/2012 14:47
    An Israeli Finance Ministry statement said the sides agreed on steps that would better facilitate the movement of goods between Israel and the Palestinian Authority and reduce illegal trade and tax evasion, measures that could increase revenue.

    Prime Minister Salam Fayyad and Israeli Finance Minister Yuval Steinitz signed off on the arrangements that will begin to be implemented on January 2013.

    "I am certain that the arrangements concluded will help strengthen the economic base of the Palestinian Authority, through bolstering our tax system and increasing revenue from the proper collection of taxes," the statement quoted Fayyad as saying.

    The new measures include the use of advanced technologies that will improve both sides’ monitoring flow of goods as well as the construction of pipelines that will transfer petroleum products from Israel to the Palestinian Authority.

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    Rencontre économique entre le ministre israélien des Finances et Salam Fayyad
    AFP 31 juillet 2012 22h19

    JERUSALEM (Non défini) - Le ministre israélien des Finances Youval Steinitz a rencontré mardi le Premier ministre palestinien Salam Fayyad pour évoquer des questions économiques, a indiqué un communiqué publié par le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    La rencontre a porté sur les arrangements concernant les transferts de marchandises et des impôts entre Israël et l’Autorité palestinienne, a précisé le communiqué.

    Le communiqué, citant M. Netanyahu, affirme que les arrangements qui ont été conclus font partie de la politique de soutien à la société palestinienne et au renforcement de son économie.

    Nous espérons que ces arrangements aideront à faire avancer nos relations avec les Palestiniens sur d’autres plans, a poursuivi le communiqué sans donner d’autres détails sur ces arrangements.
    http://www.romandie.com/news/n/_Rencontre_economique_entre_le_ministre_israelien_des_Finances_et_Salam_Fa

    • Conclusion d’accords entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne sur la collecte des droits et taxes perçus par Israël (2 août 2012)

      La France salue la conclusion d’accords entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne, dont la mise en œuvre va permettre d’améliorer la collecte des droits et taxes perçus par Israël pour le compte de l’Autorité palestinienne, et ainsi d’augmenter les ressources budgétaires de cette dernière.(...)

      France Diplomatie a le souci des « ressources budgétaires ». Quant à la dignité, la liberté des Palestiniens, faudrait lui expliquer ce que c’est.

  • Israël Palestine Road infrastructure strategy

    USAID in Palestine: Building Roads to Cut Off the People | Al Akhbar

    http://english.al-akhbar.com/node/9363
    Published Friday, July 6, 2012
    By: Abbad Yehya

    USAID in Palestine: Building Roads to Cut Off the People
    A young Palestinian protester runs away from Israeli soldiers during a demonstration against the expropriation of Palestinian land by Israel in the village of Kafr Qaddum, near the West Bank city of Ramallah on 22 June 2012.

    So very far from the network of old roads present since before the British mandate — and far from the winding settler roads that cover close to 2 percent of the area of the West Bank — there, in the valleys and mountains of Palestine, USAID is building alternative roads that will become the main transportation network for Palestinians.

    Prime Minister Salam Fayyad marketed the new roads as part of his plan to establish a Palestinian state. He was proud that the roads would intersect areas B and J, which comprise 80 percent of the West Bank and touted them as “Palestinian” development projects.