Chouette ! Orient XXI publie un article qui rompt avec l’orthodoxie syrienne : Syrie, une guerre confessionnelle sans confessions - Samir Aïta
►http://orientxxi.info/magazine/syrie-une-guerre-confessionnelle-sans-confessions,1306,1306
En parallèle, une autre forme d’incitation à la haine confessionnelle a émergé en miroir, avec le retournement des puissances du Golfe contre le régime syrien, résultat d’un positionnement stratégique à l’égard de l’ensemble des « printemps arabes » dont elles redoutaient les conséquences sur leur propre sol. Les pays du Golfe ont donc choisi d’attiser la discorde dans l’espoir d’étouffer l’esprit du « printemps », justement en Syrie. Ils ont sciemment soutenu et renforcé les forces de l’islam politique. Ils ont porté à travers les médias le discours d’une révolution d’une « majorité » contre une « minorité ». Ces éléments de langage, d’abord sous-entendus, se sont faits plus explicites avec des appels francs à un soulèvement « sunnite » ne pouvant vaincre que par les armes. Ce basculement confessionnel n’est pas venu seulement de pays comme le Qatar ou l’Arabie saoudite, mais également de pays européens comme la France ou le Royaume-Uni pour lesquels l’islam politique apparaissait nécessairement comme l’aboutissement du « printemps arabe ».
[…]
La classe politique syrienne porte une lourde responsabilité dans cette polarisation qui s’est développée au fil du conflit. Aux appels de certains courants de l’opposition au non-confessionnalisme se sont opposés d’autres appels à la « chute des symboles et des assises du régime ». Or, « assises du régime » est une expression qui renvoie implicitement à son identité confessionnelle supposée. Le courant porteur de ce slogan était le Conseil national syrien (CNS), dont la composante principale était le mouvement des Frères musulmans.