person:schiappa

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
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      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

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      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • Jeudi 21 février, la secrétaire d’État Marlène #Schiappa participera au Grand débat organisé à #Nantes.

    « Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, joue les invitées de marque au Grand débat organisé à Nantes, jeudi 21 février, par la députée Aude Amadou et par le sénateur Ronan Dantec.

    L’événement aura lieu à 19 h 30 à la salle Festive de Nantes-Erdre, 251, route de Saint-Joseph. Sujet sur la table des discussions, ce soir-là : le référendum et la démocratie participative. »

    #GrandDébat

    https://nantes.maville.com/actu/actudet_-nantes.-marlene-schiappa-vient-se-faire-un-grand-debat_loc-

  • Victime de propos sexistes d’un sénateur RN, l’élue marseillaise Lydia Frentzel harcelée sur Internet
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/14/victime-de-propos-sexistes-d-un-senateur-rn-l-elue-marseillaise-lydia-frentz

    Caricaturée en poupée gonflable, insultée sur les réseaux sociaux, traitée de « constipée aux discours de vierge effarouchée » par le site d’extrême droite Riposte laïque, l’élue marseillaise Lydia Frentzel (Europe Ecologie-Les Verts) subit, depuis quelques jours, une vague de harcèlement sexiste. Une conséquence directe de sa plainte déposée contre le sénateur Rassemblement national (RN) Stéphane Ravier pour injure publique à caractère sexiste.

    Lundi 4 février, dans les derniers moments d’un conseil municipal de Marseille qui avait retrouvé tous ses excès trois mois seulement après le traumatisme des effondrements de la rue d’Aubagne, Mme Frentzel prend la parole. Chahutée par les élus RN, M. Ravier en tête, elle promet alors de retrouver le sénateur sur le terrain « dans les 13e et 14e arrondissements » où il est élu. A haute voix, depuis l’autre bout de l’hémicycle, celui-ci répond, goguenard : « Toujours au même hôtel, à la même heure ? » La remarque provoque alors un long incident de séance, durant lequel Mme Frentzel, choquée, traite son adversaire de « goujat », puis de « merde ». Le maire Les Républicains Jean-Claude Gaudin, après avoir ri de l’échange entre ses opposants et ajouté une remarque personnelle – « En tout cas, ce n’est pas dans mon bureau » –, finit par prononcer un « rappel à l’ordre » à l’encontre de M. Ravier et lui demande de retirer ses propos. Ce que le sénateur, déjà parti, ne fera pas, évoquant face aux caméras de l’émission « Quotidien » « un trait d’humour qui a beaucoup fait rire ».
    Stéphane Ravier refuse la confrontation

    Lydia Frentzel a choisi comme conseil Tewfik Bouzenoune, qui défend également Cécile Duflot, victime de Tweet d’insultes depuis son témoignage au procès des journalistes poursuivis par Denis Baupin. L’avocat a déposé plainte le 5 février pour « injures publiques sexistes » et envisage désormais de lancer une seconde procédure pour harcèlement. « Mme Frentzel est la cible sur Internet de tous les trolls d’extrême droite qui la harcèlent en soutien à M. Ravier », assure-t-il. Le site Riposte laïque, notamment, a publié trois articles très virulents à l’encontre de l’élue, dont l’un, qui la qualifie de « nouvelle copine de Schiappa », est illustré par une photo de poupée gonflable.

    « On ne va peut-être pas faire une police de la blague de mauvais goût »,
    a estimé Mme Le Pen

    « C’est immonde. Et il y a eu une deuxième vague après l’interview de Marine Le Pen sur France Inter », déplore Lydia Frentzel, qui ne cache pas son dégoût. Lundi 11, la présidente du RN, interrogée sur l’incident, a qualifié les propos de M. Ravier de « blague ». « On peut trouver que c’était une blague de mauvais goût mais on ne va peut-être pas faire une police de la blague de mauvais goût », a estimé Mme Le Pen.

    « Je trouve désastreux qu’une femme, dirigeante d’un parti, parle d’une mauvaise blague. Mme Le Pen a tort et l’actualité le prouve », rétorque Me Bouzenoune, faisant notamment allusion aux accusations portées contre Denis Baupin et à l’affaire de la Ligue du LOL. « Si le parquet ne le poursuit pas, nous nous porterons partie civile contre M. Ravier. Mme Frentzel n’a rien demandé, elle est victime du buzz que l’incident a provoqué. »

    Le 12 février, Lydia Frentzel et Stéphane Ravier ont tous deux été convoqués au commissariat du 2e arrondissement de Marseille en vue d’une confrontation, qui n’aura finalement pas lieu. Présente à 15 heures, l’élue écologiste s’est vu signifier que le sénateur, également dans les bureaux, avait refusé cette confrontation.

    Joint par Le Monde, Stéphane Ravier n’a pas souhaité commenter les évolutions de l’affaire, ni son refus d’être confronté à Mme Frentzel. Selon son attaché parlementaire, le sénateur des Bouches-du-Rhône n’a pas l’intention de « s’excuser pour une blague politique ». La même source précise que M. Ravier ne devrait finalement pas porter plainte contre l’élue EELV, comme il l’avait pourtant annoncé dès sa sortie de l’hémicycle.

    Gilles Rof (Marseille, correspondant)

  • #Decryptage des grandes lignes de la future loi contre les contenus haineux présentée par Mounir Mahjoubi aujourd’hui.

    source : thread de Marc Ress (nextimpact) : https://twitter.com/reesmarc/status/1095977166641221633
    d’après le Plan d’action contre les contenus haineux en ligne : https://medium.com/@mounir/plan-daction-contre-les-contenus-haineux-en-ligne-10d396bfe71e

    A noter : nous sommes plein (dans le milieu dit « militant 2.0 ») a avoir eut du contenu bloqué de manière incompréhensible ces derniers jours : je pense que #facebook procède à des tests et qu’on va bientôt se faire nasser virtuellement de manière a rester encore plus dans les « bulles d’écho » comme disent les ricains déjà habitués. Je me questionne beaucoup sur le devenir de #twitter qui, jusqu’à présent semble avoir pas trop mal résisté, mais pour combien de temps encore ?

    //edit : pas encore lu mais un article de la super @laquadrature vient de sortir là dessus : Mahjoubi et Schiappa croient lutter contre la haine en méprisant le droit européen du coup je l’ajoute : https://www.laquadrature.net/2019/02/14/mahjoubi-et-schiappa-croient-lutter-contre-la-haine-en-meprisant-le-dr

    Mis en place par les plateformes d’un avertissement présentant les risques encourus en cas de production de contenus haineux ou illicites ["être haineux, tue" ?] 1/16

    La plateforme devra préciser les contenus visés par ces alertes (ça c’est bien, ça, ça ne l’est pas) 2/16

    Collaboration des réseaux sociaux avec les associations œuvrant dans l’éducation et l’information [comment ?] 3/16

    Explications des standards de modération par les plateformes (ça c’est bien, ça, ça ne l’est pas, bis) 4/16

    Rapprochement entre l’État, l’association et ces intermédiaires pour cibler les contenus les plus problématiques ?️5/16

    Ces standards seront audités et revus chaque année par un régulateur, non désigné (coucou le CSA ! Allume ton DX2/66, on arrive) 6/16

    Ce régulateur supervisera les outils de signalement pour qu’ils soient plus facilement identifiables et mobilisables en quelques secondes par les utilisateurs. ? point #GrosBoutonRouge 7/16

    Suggérer aux plateformes d’investir dans l’intelligence artificielle afin de prévenir la publication de contenus haineux. En somme un filtrage préventif, prédictif. Genre l’ #art13 étendu à la haine en ligne. Promis ! ça va marcher ! 8/16

    Mise en quarantaine des contenus considérés comme « illicites » (non LCEN) sans être « manifestement illicites » (LCEN). En somme, on abaisse le seuil de suppression dès qu’un contenu a une apparence un peu chelou. 9/16

    ouf ! les internautes dont les contenus ont été ainsi épinglés pourront faire "appel". "Bonjour Twitter, je suis celui qui a traité tel secrétaire d’état de #TêtedEnclume, pardon, je voulais pas, j’ai été mauvais, stupide, haineux" 10/16

    Obligation de retrait en quelques heures des « contenus à risque », qui pèsera avant tout sur les gros acteurs. Un régime à deux vitesses donc, les petits acteurs seront plus ou moins épargnés. Sous quel seuil ? Qu’est ce qu’un contenu à risque ? 11/16

    Obligation pour les plateformes de soutenir les victimes dans leurs démarches (plaintes, mise en relation avec des associations, mise en relation avec les services d’écoute) #3615Help 12/16

    Délai impératif imposé aux intermédiaires pour révéler aux autorités l’adresse IP et les autres données de connexion des internautes. Twitter pourra-t-il dire "niet !" si l’IP vise un contenu simplement "à risque" ? 13/16

    Dans le cadre d’une coopération avec les autorités, obligation pour les grosses plateformes d’identifier les auteurs récurrents des « contenus haineux ou dangereux ». Coucou #ligueduLOL mais pas que. 14/16

    Nouvelles procédures calibrées pour lutter contre les sites miroirs. Le site Démocratie Participative, qui a démultiplié les contournements après son blocage judiciaire, est cité en exemple. 15/16

    Une dernière, révélée sur @franceinter par @mounir : "Démocratie en ligne ? Zéro anonymat ! Il faut que les gens parlent en tant que citoyens, disent qui ils sont" 16/16 Merci pour l’attention. Bonne journée sur les Autoroutes Français de l’Information.

    Jamais. Jamais je n’avais entendu un membre du gouvernement français évoquer très sérieusement la piste de la "Détection automatique des contenus suspects".

    #reseaux_sociaux #regulation #censure

  • Mahjoubi et Schiappa croient lutter contre la haine en méprisant le droit européen
    https://www.laquadrature.net/2019/02/14/mahjoubi-et-schiappa-croient-lutter-contre-la-haine-en-meprisant-le-dr

    Ce matin, Mounir Mahjoubi a présenté au public son « plan d’action contre les contenus haineux en ligne », qu’il compte mener aux côtés de Marlène Schiappa et de la députée En Marche Laetitia Avia. Au-delà de…

    #Non_classé

  • Marlène Schiappa va animer un débat avec Cyril Hanouna - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/marlene-schiappa-va-animer-un-debat-avec-cyril-hanouna-21-01-2019-7993716

    La secrétaire d’Etat sera aux côtés de Cyril Hanouna le 25 janvier dans « Balance ton post ! » sur C8 pour une spéciale « Grand débat national ».

    Le Grand débat national lancé par Emmanuel Macron le 15 janvier promet encore des surprises. Selon un communiqué diffusé par C8 lundi après-midi, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations, animera vendredi 25 janvier en direct et en duo avec Cyril Hanouna l’émission « Balance ton post ! » pour une spéciale « Grand débat national » à 22h30. Un duo surprenant.

    « Elle n’est pas là en tant que Ministre pour échanger mais pour faire remonter les propositions des téléspectateurs » nous précise la production de l’émission. En plateau, Cyril Hanouna et Marlène Schiappa accueilleront plusieurs Français, Gilets jaunes ou non. « Des retraités, infirmiers, demandeurs d’emploi, commerçants, enseignants, agriculteurs » détaille la chaîne dans son communiqué, sur lequel figure le logo du secrétariat d’Etat, « pour transformer leurs problèmes en proposition. Pas de débat politique, mais un échange citoyen avec des propositions concrètes ! ».

    #gorafi #époque_formidable

    • Laurence De Cock sur Twitter cite Marlene Schiappa et réagit :

      Marlene Schiappa a dit :

      -- Novembre : « Faut parler à tout le monde, le gouvernement vit trop dans sa bulle et méprise les gens »

      -- Décembre : « Votre grand débat national ça va être de l’entre soi »

      En Janvier Marlene Schiappa va co-animer une émission avec Cyril Hanouna.

      Ce qui fait dire à Laurence De Cock :

      « Je ne vois pas du tout en quoi votre débat avec Hanouna contredirait l’affirmation de décembre. Le mépris, la marchandisation, la communication outrancière et l’avilissement du débat sont les marques de fabrique de ce gouvernement. »

      Merci à Laurence De Cock, je ne l’aurai pas dit autrement d’un gouvernement qui est en train de nous tirer en arrière et qui se démarque par son immense médiocrité. Dans ce contexte, la participation d’une représentante de ce gouvernement à l’émission de Cyril Hanouna est dans l’ordre des choses.

    • Leur logique : les contestataires sont des dégénérés, donc par définition telespectateurs d’Hanouna, on va donc s’abaisser à ras de caniveau pour calmer « ceux-qui-ne-sont-rien »

      Émission Schiappa/Hanouna : la secrétaire d’État se justifie : « c’est l’occasion de ramener le plus de monde possible vers le débat démocratique » pic.twitter.com/qfOiE84RnH
      — BFMTV (@BFMTV) 22 janvier 2019
      https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/videos-grand-debat-national-vivement-critiquee-pour-coanimer-une-emissi
      « Il y a des gens qui regardent uniquement les émissions de Cyril Hanouna, qui sont éloignées du débat politique, qui peut-être ne sont pas allées voter, qui se sentent exclues de la démocratie », a également estimé Marlène Schiappa. Pour elle, « c’est l’occasion de ramener le plus de monde possible vers le débat démocratique ». « Nous allons animer des débats avec les marcheurs et j’ai considéré que cela pouvait être intéressant de sortir de ma zone de confort et de ne pas rester uniquement avec des gens déjà acquis à notre cause et d’aller balayer le plus large possible », a-t-elle poursuivi sur franceinfo.

    • Marlene Schiappa a dit :

      -- Novembre : « Faut parler à tout le monde, le gouvernement vit trop dans sa bulle et méprise les gens »

      Animer une émission avec Hanouna, tu parles d’une ouverture !
      d’avance, c’est mépriser les téléspectateurs dans une bulle. Après tout, les téléspectateur·ices de C8 le mérite bien.

    • Schiappa tourne-t-elle rond ?

      « Ce n’est pas parce que la majorité des personnes pensent que c’est une mauvaise idée que ça l’est. Je vous rappelle que Galilée était tout seul face à la majorité pour dire que la Terre était ronde et qu’elle tournait. La majorité pensait qu’elle était plate et statique », a déclaré Marlène Schiappa.
      https://fr.sputniknews.com/france/201901231039747847-schiappa-senat-critiques-video

  • Deux interviews un peu longue de Jérémy Ferrari après sa tournée « Vends 2 pièces à Beyrouth » sur la guerre et le terrorisme.

    Une chez Thinkerview :
    https://www.youtube.com/watch?v=I6zzV4b3nDU

    Une chez Sud Radio, cette radio qui a l’air bien facho, avec des chroniqueurs rédac à Valeurs actuelles, qui invite Asselineau, Chouard, Papacito, etc, « parce que c’est des rebelles » en gros. Questions pas super, mais comme ça durait quand même 1h, ça a laissé à Jérémy Ferrari le temps de dire des choses quand même, et notamment pourquoi il avait pas à répondre quand il n’avait pas d’avis.
    https://www.youtube.com/watch?v=SVVphJk4XnM

    #Jérémy_Ferrari #interview #humour #éducation_populaire #politique (quoi qu’il en dise) #guerre #terrorisme

    • @mad_meg antiféminisme carrément ? Je suis en train de la regarder de nouveau en accéléré du coup, là j’en suis à la moitié et rien. Et même plutôt l’inverse puisque vers 45min il dit clairement : « si t’as des gens qui pensent qu’une femme parce qu’elle est une femme, ou une personne de par sa sexualité, elle peut peut pas avoir les mêmes droits que les autres, comment veux-tu que ces gens soient humanistes et ouverts d’esprit sur d’autres sujets ensuite ? »
      Autrement dit il pose comme condition qu’il faut déjà pas être sexiste ni homophobe pour être ouvert sur d’autres sujets comme les migrants ou autre.

      On peut pas vraiment appeler ça un propos antiféministe :D

    • Il me semble qu’il y a une partie dans laquelle il parle des féministes mais je me sent pas de réécouté pour te dire ou c’est, dans mon souvenir il parle de féministes contre-productives ou féministes qui vont trop loin. Bon c’etait peut être à propos de Schiappa qu’il disait ca, mais je pense pas. C’est peut être #mansplanning que j’aurais du écrire, mais l’antiféminisme c’est plutot pour le mec qui fait les entretiens qui fait souvent des remarques pourris sur les femmes, les féministes et n’invite presque aucune femme.
      Pour Jeremy Ferrari, j’avais pas apprécié non plus ce qu’il disait sur L’Aquarius.

    • Bé j’ai tout ré-écouté tout à l’heure, et je ne me rappelle pas de passage sur Schiappa, et je crois même pas avoir entendu le mot féminisme ni lui ni l’interviewer, mais j’ai encore peut-être loupé un truc ! (C’est possible hein) T’es sûre que tu confonds pas entre deux interviews ?

      Pour l’Aquarius, c’est dans le morceau où ils discutent des ONG (car son spectacle critique plusieurs grosses ONG qu’il a étudié), et le seul truc qu’il dit (ça dure 3s) c’est qu’il ne connait pas le sujet, et que donc il n’a rien à dire (comme plusieurs sujets, et partout où il est interviewé, dès qu’il ne connait pas un sujet, il refuse de répondre).

  • affordance.info : La cagnotte Leetchi, le philosophe abruti, et la faillite de la démocratie.
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/01/cagnotte-leetchi-philosophe-abruti-faillite-democratie.html

    Ils sont devenus fous. Et clairement l’hypothèse psychiatrique n’est plus à exclure.

    L’histoire est donc celle de cette fameuse cagnotte Leetchi supposée permettre de payer les frais de justice du boxeur ayant attaqué des CRS, ou des gendarmes, je ne sais plus.

    Cagnotte « indigne » pour Mounir Mahjoubi, et cagnotte pour laquelle Marlène Schiappa voudrait que l’on puisse disposer du nom des donateurs, tous selon elle coupables de « complicité ». Carrément.

    Pendant ce temps, un autre qui n’a de philosophie que celle de la mise en scène de sa propre fatuité éructe sur Radio Classique qu’il faut que gendarmes et CRS n’hésitent plus à faire usage de leurs armes. Il s’appelle Luc Ferry. Il a été ministre de la république. Ministre de quoi ? De l’éducation. De l’éducation. Et aujourd’hui il n’est qu’un dingue de plus, pour qui la saillie audimateuse a remplacé toute forme de pensée. Demain il nous expliquera probablement que bien sûr c’était simplement une « posture », ou une « provocation ». Mais aujourd’hui il a demandé à ce que les gardes et l’armée de la république n’hésitent pas à faire usage de leurs armes létales sur cette foule haineuse de militants d’extrême droite ou d’extrême gauche. D’autres ont mis la philosophie dans le boudoir, lui ne doit rêver que de se faire greffer un Tonfa en guise de pénis.

    #mouvement_social #plateforme #démocratie #répression

  • Légalisation du harcelement sexuel des femmes dans l’espace publique.
    http://www.liberation.fr/politiques/2018/08/03/les-amendes-contre-le-harcelement-de-rue-sont-elles-vraiment-efficaces_16

    Puisque c’est plus un délit mais une simple contravention, comme un petit excès de vitesse.

    « Il faut que le policier assiste à l’événement pour qu’une contravention puisse être établie. Personne ne pourra saisir un policier pour lui dire "j’ai subi des regards appuyés, j’ai reçu des insultes…", l’agent doit le constater par lui-même et malheureusement la police nationale a déjà énormément de difficulté à faire face à la criminalité globale », se justifiait-il dans une interview accordée à Sud Radio.

    Didier Martinez estime qu’il aurait été plus efficace de qualifier le harcèlement de délit et non de contravention (l’infraction la moins grave dans le droit pénal français). « Un délit peut donner lieu à une interpellation, un dépôt de plainte, une enquête… C’est tout un processus, alors qu’une contravention, c’est simplement la constatation d’un agent », a-t-il poursuivi. En ce sens, le comté du Nottinghamshire, au Royaume-Uni, enregistre depuis juillet 2016 le harcèlement sexuel sous la mention de « crime haineux ». Ainsi, le dépôt de plainte d’une victime permet l’ouverture d’une enquête par les policiers. Selon les données du Nottinghamspost, sur les 153 plaintes déposées entre avril 2016 et décembre 2017, 61 ont été jugées comme crime haineux après investigation.

    #harcelement #sexisme #femmes #lrem #haine

    • J’ai raté cet épisode avec la présidente croate.
      Sinon bien d’accord avec ce que tu dit @aude_v et pour les flics tu as remarqué aussi qu’il est pas question des les formés à quoique ce soit. Il y a quelques mois une asso (paye ta police je croi) faisait une étude sur la réception des femmes par la police qui était encore pire qu’on aurais pu imaginé. Les femmes ont été nationalisée en somme, quant on les traite mal, ca rapporte des euros à l’État.

    • Je peu pas répondre à tes questions non rhétoriques, je m’y connais encor moins en droit que toi.
      En fait le gouvernement pense exactement comme les harceleurs ; dans l’espace publique les femmes deviennent des femmes publique.

    • Le patriarcat n’a jamais cessé d’être là, ok, je plussoie @mad_meg. Il me semble néanmoins avoir été élevé dans un milieu où celui-ci était en régression. En tout les cas, dans ma famille, il y a mes grand-parents, où le patriarcat était une réalité bien là, caricaturalement... puis il y a eu autre chose ensuite. Il me semble qu’il y a eu un ensemble de progrès qui a de fait remis en cause au moins en partie le patriarcat. Raison pour laquelle je parle de restauration. Mais ce n’est pas satisfaisant non plus, je t’entends. Et je n’ai de toute façon pas la capacité de mettre en forme tout cela afin de présenter un argumentaire digne d’être discuté.

      Cependant, je vais partager une autre idée sous-jacente à cet ensemble de choses que le gouvernement Macron et les deux autres précédents mettent en œuvre.

      Là, on a Mme Schiappa qui s’affiche en féministe. On lui donne l’objectif d’occuper le terrain. Ce qu’elle fait. Comme auparavant on a occupé le terrain avec le Mariage pour tous, mais... n’est pas Taubira qui veut, le Mariage pour tous fut mené d’une façon déplorable, mais en définitive, le résultat fut acquis, contrairement à maintenant, où le résultat ressemble à une régression abominable. Cependant, l’unique objectif de tous ces moulins à vent, c’est de faire oublier qu’il faut réduire les effectifs... de la Justice, de la Police, de tous les services publics, y compris régaliens... Idéologiquement, il faut que ça se réduise. Les budgets, ça doit aussi se réduire, mais c’est moins essentiel. L’important, c’est que la place soit laissée à d’autres choses. On ne sait pas encore lesquelles, mais s’il y a une place, il y a des liquidités à disposition pour la prendre, c’est certain (cf. les cliniques privées, les écoles privées, les polices privées...).

      Dommage collatéral de tout cela : on doit tous se débrouiller seuls... dans une société qui vire à la jungle... On veut donner l’impression de s’intéresser aux violences sexuelles... mais on ne veut pas que les tribunaux aient plus de travail... alors on transforme les crimes en délits, les délits en contraventions... et on supprime les personnes supposées les mettre, ces contraventions... On crée de nouveaux délits, de nouvelles contraventions, histoire de donner le change. Mais mécaniquement, on restaure la loi du plus fort, du plus violent, du plus sans gêne... on conforte ce qui était. On conforte les anomalies, on conforte le patriarcat. En particulier. Et on tombe sur le dernier texte de @monolecte, le patriarcat comme matrice du capitalisme. Le capitalisme accumule sur l’exploitation des « externalités »... ces trucs gratos qu’on s’approprie et qu’on revend aux autres... le travail des femmes dans la société toute entière, les exploitations minières qu’on privatise (y compris l’eau par Nestlé ou Coca...), la pollution qu’on rejette dans les rivières et dans l’air, sans ne devoir jamais rendre de comptes...